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 Le temps des explications

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Alméïde de Sombreflamme
Alméïde de Sombreflamme

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Message Sujet: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyLun 28 Nov 2016 - 20:51


Livre I, Chapitre 6 • La Danse des Trépassés
Maximilien de Séverac & Alméïde d'Erebor

Le temps des explications

C'est pas ce que vous croyez, je vous jure



• Date : 15 novembre 1001
• Météo : Le ciel est dégagé, il y a du soleil mais le vent qui souffle au cœur de la ville est glacé.
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Peu après les événements survenus en Outrevent, Alméïde reçoit une lettre de Maximilien, l'invitant à le rencontrer à la tour de Séverac.
• Recensement :
Code:
• [b]15 novembre 1001 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1484-le-temps-des-explications]Le temps des explications[/url] - [i]Maximilien de Séverac & Alméïde d'Erebor[/i]
Peu après les événements survenus en Outrevent, Alméïde reçoit une lettre de Maximilien, l'invitant à le rencontrer à la tour de Séverac.



Dernière édition par Alméïde d'Erebor le Lun 28 Nov 2016 - 20:56, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyLun 28 Nov 2016 - 20:55

Elle n'est pas vraiment surprise, Alméïde, lorsqu'elle reçoit cette lettre. Peut-être même s'y attendait-elle un peu, compte tenu des derniers événements survenus en Arven. Ce n'est pourtant pas les tensions entre empires qui ont motivé l'envoi de cette missive, mais plutôt celles entre deux duchés qui n'ont de cesse de se déchirer depuis des centaines d'années. Et bien entendu, elle ne peut nier que les dernières rumeurs de cour ont certainement été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. Rumeurs rocambolesques, complètement absurdes, inconvenantes. Elle, fiancée à Castiel et enceinte de lui en plus ? C'est ridicule, ils n'ont même pas... Il n'y a eu que des baisers, rien de plus. Rien d'aussi... indécent que dans ses songes les plus récents. À cette simple pensée, son visage se pare d'un rouge soutenu et elle remercie les dieux d'être encore seule dans sa chambre à l'Académie. Mirta lui jouerait-elle des tours, à ainsi la tourmenter ? S'est-elle offusquée du peu de ferveur qu'elle lui témoigne ? Alméïde a eu bien de la peine déjà à convaincre Anthim de la méprise de ces rumeurs et à apaiser une colère qui aurait bien pu éclater, plus forte que jamais, sans qu'en plus elle doive gérer... des pensées licensieuses inopinées. Difficile de se concentrer sur ses cours lorsque la paix entre Erebor et Sombreciel est à nouveau sur la balance, qu'elle doit s'efforcer de faire taire de fausses rumeurs, que la guerre couve dans tout Arven et qu'en plus de tout cela, elle peine à démêler des sentiments naissants et troublants. Et à présent, voilà qu'elle appréhende la rencontre à venir.

Elle a reçu la lettre de Maximilien de Séverac deux jours plus tôt et, bien entendu, elle a accepté son invitation à le rencontrer au sein de sa tour, au coeur de la Ville Haute. Elle connaît le conseiller, elle connaît le régent, mais elle ne connaît l'homme que grâce aux nombreux récits de Mélusine. Alméïde le sais plus mesuré, plus sage que son exubérante amie ou que le duc de Sombreciel qu'il a également élevé, mais elle n'en redoute pas moins ce qui va suivre. Car elle n'est pas idiote, la princesse, elle se doute bien de la raison qui l'amène à vouloir la rencontrer elle et non Anthim par exemple. Alors c'est un regard à la fois timide et angoissé qu'elle pose sur la tour de Séverac, sombre et immense. À ses côtés, les gardes en livrée erebienne, toujours là sous les ordres de son frère, et qui observent l'endroit d'un œil soupçonneux.

Alméïde frappe à la porte et un domestique vient lui ouvrir. Ses gardes sont eux aussi invités à entrer, mais lorsqu'ils arrivent devant la porte d'un petit salon, elle leur demande simplement d'attendre là la fin de leur entretien. L'air revêche, ils écoutent néanmoins et la princesse entre dans la pièce, se défaisant de son manteau, révélant une robe de facture erebienne, certes, mais plus adaptée au climat de la cité. Son regard se pose tout autour d'elle, observant la décoration élégante sans avoir réellement le temps de s'y attarder puisque son hôte la rejoint presque immédiatement, refermant la porte derrière lui. Soudain bien empruntée, Alméïde s'incline promptement devant lui, un sourire timide sur les lèvres.

« Messire, je suis ravie de vous rencontrer. » Le ton est doux, sincère, emprunt d'un embarras dont elle peine à se défaire. Quand elle se redresse, elle garde néanmoins la tête haute Alméïde, face au comte.
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Maximilien de Séverac
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyLun 5 Déc 2016 - 20:55

Les événements qui s’étaient déroulés en Outrevent étaient graves, et impliquaient un changement que le Comte soupçonnait de n’être guère positif pour Arven. Mais pour le moment, ce n’était pas la froideur des relations entre Ibélène et Faërie qui inquiétait Maximilien de Séverac, non. C’était plutôt les rumeurs, tenaces, et les cadeaux qui avaient afflué au palais ducal, au gré de ladite rumeur qui ne cessait d’enfler. Alméïde d’Erebor, fiancée à Castiel de Sombreflamme. Enceinte du même Castiel. Mais quelle idée saugrenue !

La stupidité de l’information n’avait pas empêché la rumeur d’enfler, cependant, et pas un seul de ces nobles qui avait envoyé un cadeau n’avait soupçonné une plaisanterie de mauvais goût. Et pourtant... Si Erebor et Sombreciel s’étaient unis, l’annonce aurait été autrement fracassante ! Une déclaration de guerre, sans doute, plutôt que de discrètes fiançailles. Et pourtant, la rumeur persistait, à son plus grand dam. Maximilien avait conseillé à Castiel d’éviter la jeune femme, plus tôt. Avec toute l’autorité que lui conférait son poste de premier conseiller, il l’avait mis en garde. Mais le duc n’écoutait que ce qu’il voulait bien, surtout quand il se croyait dans son bon droit. La sœur d’Anthim d’Erebor ! Sans doute était-ce le plaisir de défier le duché du sable, ou peut-être que c’était bien plus profond - quoiqu’avec Castiel, cela pouvait vite changer - mais Alméïde n’était décidément pas une fille à fréquenter. Surtout pas quand, en plus, Maximilien avait proposé un mariage à Ermengarde, entre Castiel et Madeleine. Il avait mis en garde son duc, et pourtant... Pourtant, il se retrouvait dans cette situation abracadabrante.

Maximilien s’était résolu à écrire à Alméïde. Malgré ce qu’il pouvait éprouver pour la jeune Erebienne, il la savait plus raisonnable que son frère, intelligente et mesurée. Ils sauraient parler, tous les deux. Arriver à un compromis. Après tout, sans doute avait-elle autant que lui à cœur le bien-être de son duché. Il l’espérait sincèrement, en tout cas.

Qu’elle se présente à son invitation était déjà un signe engageant. Sa lettre n’avait rien laissé au hasard, en tout cas, pour lui permettre de prendre l’ascendant sur la conversation. Il avait beau être conciliant, le comte de Séverac, il n’oubliait pas que les apparences étaient essentielles, et il était indispensable que la jeune femme ne soit pas dans son élément, mais dans le sien. Il ne pouvait se permettre que la conversation n’aille pas dans le sens qu’il voulait qu’elle prenne. C’était vital, pour Sombreciel d’abord, et pour l’équilibre de Castiel ensuite. Le serviteur qui vint le sortir de son étude l’avertit de l’arrivée de la jeune femme, et Maximilien se dirigea vers le salon où l’attendait Alméïde d’Erebor d’un pas tranquille.

« Madame, j’aurais préféré vous connaître en des circonstances moins fâcheuses. » La salua Maximilien en inclinant la tête, omettant volontairement son titre. Elle n’était princesse qu’en Erebor, après tout. Pas ici. Et encore moins en Sombreciel. Un serviteur entra déposer un plateau contenant le thé et quelques pâtisseries, avant de s’incliner et de repartir en refermant la porte derrière lui. « Asseyez-vous, je vous en prie. Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation. » Il marqua une courte pause, la dévisageant quelques secondes, avant d’ajouter. « Félicitations pour vos fiançailles. Et votre grossesse. » Le ton était courtois, mais pourtant...  Elle n’était pas fiancée, Maximilien en était presque sûr. Quand à la savoir enceinte, Castiel n’aurait pas osé compromettre autant que cela les relations entre les deux duchés. Il l’avait mieux élevé, et conseillé, que cela. Il l’espérait de tout cœur, Maximilien.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyMer 7 Déc 2016 - 11:28

« Madame, j’aurais préféré vous connaître en des circonstances moins fâcheuses. » Elle s'incline avec respect, acquiesçant silencieusement à cette remarque qui laisse entrevoir une discussion des plus sérieuses. Elle se sent soudain bien intimidée, Alméïde, face à ce regard scrutateur. Face à cet homme influent qui a à cœur les intérêts de sa famille et de son duché. Un mince sourire orne ses lèvres mais elle se sent bien empruntée, tortillant ses doigts inconsciemment, comme une enfant prise en faute qui doit s'expliquer face à un adulte.

« Asseyez-vous, je vous en prie. Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation. » Elle s'exécute, la princesse des dunes, prenant place sur un fauteuil confortable sans même jeter un regard au plateau de thé posé sur la table devant elle. Ses lèvres restent scellées, les mots ne parviennent pas à franchir ses lèvres et elle lève les yeux vers le comte, debout devant elle, soudain imposant. Elle le sait réfléchi et mesuré, elle le sait capable d'apaiser bien des esprits puisqu'il parvient à engager le dialogue avec son frère sans que de la vaisselle ne vole en tous sens. Mais à cet instant, elle aperçoit une figure d'autorité au regard vif et acéré. Ce même regard que peut arborer Anthim lorsque quelque chose ne lui convient pas et qu'il se doit d'agir. Alors elle patiente, inquiète, s'attendant à tout sauf à ça.

« Félicitations pour vos fiançailles. Et votre grossesse. » « J-je... vous demande pardon ? » Elle affiche des yeux ronds la princesse, encore surprise par les mots du comte. Castiel ne lui a-t-il pas dit, dans sa lettre, qu'il avait fermement démenti les rumeurs les concernant ? Elle se sent soudain bien penaude, Alméïde, les joues d'un rouge soutenu et le regard baissé sur ses mains. À nouveau, elle songe à la demande faite au cœur de la tour de Sombreflamme, aux rêves qui hantent ses nuits depuis plusieurs jours, à tout ce qui aurait pu, mais qui n'est que fabulations. Alors elle se reprend, difficilement, d'une voix balbutiante. « Nous... nous ne sommes pas fiancés. Et je... ne suis certainement pas enceinte. » Elle a un petit sursaut d'indignation, la princesse, qui n'est pas évident à percevoir au milieu de ces paroles chevrotantes. Pourtant, elle relève les yeux, timide mais pas moins décidée. « J'ai... nous n'avons pas... Il n'y a eu que des baisers, rien de plus. Je peux vous assurer que ce ne sont que des rumeurs. » Et elle soutient son regard, le visage rougi à la simple pensée des lèvres de Castiel sur les siennes, de ses propositions audacieuses qui auraient fait de ces rumeurs une vérité dont elle aurait rougi plus encore. Mais en cet instant, elle n'a rien à se reprocher, absolument rien. Alors elle se redresse légèrement dans son fauteuil, affichant un air aussi digne que possible en la circonstance. « Tout ça n'est qu'un terrible malentendu. » ajoute-t-elle finalement, un peu prise de court. Oui, juste un malentendu. Rien de plus.


Dernière édition par Alméïde d'Erebor le Lun 19 Déc 2016 - 0:13, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyJeu 15 Déc 2016 - 22:40

Le ton est courtois, le respect est de mise, mais Maximilien devine sans peine qu’il intimide la jeune femme. Ce qui, autant ne pas s’en cacher, est le but recherché. Au fond, il regrette réellement de la connaître dans ces circonstances : il la sait très attachée à mélusine, à Castiel également, et c’est presque triste que de voir échouer ses tentatives - malheureuses - de réunir les deux duchés ennemis. Peut-être est-elle sincère, dans ce qui l’unit à Castiel, quoi que cela puisse être. Et pourtant, cela ne peut se faire. Déjà parce qu’une guerre entre Erebor et Sombreciel est inenvisageable, surtout dans les circonstances actuelles, et également parce que cela bouleverse ses propres plans pour l’avenir du duché. Il se sent un peu coupable, Maximilien, d’être celui qui ruine tout et décide, mais... C’est pour le mieux, malheureusement.

Il s’est installé face à elle, la petite princesse erebienne, qui semble si fragile et si intimidée et qui pourtant a bien du mérite. Si ce que l’on dit d’elle est vrai - et Maximilien n’a aucune raison de ne pas croire ses informateurs - elle est intelligente et dévouée tout entière à son duché. Elle prône la paix, et peut-être même est-ce pour ça qu’elle a abordé Castiel la première fois, défiant son frère et risquant sa place auprès de lui. Pour son duché. Ce qui leur fait un point commun, après tout.

Il ne tergiverse pas longtemps, Maximilien, avant d’entrer dans le vif du sujet, observant avec attention la princesse qui semble totalement prise au dépourvue. Par l’intrépidité de sa question ? Ou par le fait même qu’il la pose ? A t-elle communiqué avec Castiel, ces derniers jours ? Oui, décidément, il est plus que temps d’y mettre un terme.

Il le sait, qu’elle n’est pas fiancée. Ni même enceinte. Presque. Le duc le lui a dit, en tout cas, et l’aura même bientôt officiellement démenti. Mais Castiel n’est pas toujours d’humeur à dire la vérité à son premier conseiller, et il le sait bien, Maximilien. Il s’en doute, parfois, même si reprendre le duc sur ses mensonges pourrait être considéré comme une trahison pure et simple. Non, il avait juste besoin d’une confirmation, et à qui la demander sinon à la principale intéressée ? Elle n’a presque pas besoin de démentir, la jeune femme, tant son attitude parle d’elle-même, en tout cas. Elle semble presque outrée et honteuse de lui certifier qu’il n’y a rien eu de plus que des baisers et, très vite, le premier conseiller lève une main apaisante, dans le but de la réconforter alors qu’elle semble en émoi. « N’ayez crainte, demoiselle, je vous crois, et je ne voulais nullement vous offenser en évoquant ces racontars trop imaginatifs. »

Peut-être un peu, pourtant. Sinon, sans doute s’y serait-il pris autrement. Quoiqu’il en soit, maintenant qu’il a la confirmation que rien ne lie Alméïde à Castiel, si ce n’est des sentiments qu’il imagine réciproques, il est temps d’entamer une autre partie de la discussion. « Vous comme moi, nous n’avons qu’à cœur le bien-être de nos duchés, et je ne peux qu’admirer la persévérance avec laquelle vous semblez décidée à obtenir une entente entre Erebor et Sombreciel. » Après tout, elle est proche de Mélusine, et elle a essayé de défendre Castiel lorsqu’il s’est introduit dans sa chambre, à Hacheclair. « Malheureusement, ces malentendus que vous évoquez ont, j’en ai peur, mis à mal toute relation future. Des excuses seront présentées à votre frère, mais je crains que ce ne soit guère suffisant. » Maximilien marque une pause, considérant un moment son verre de thé avant d’en boire une gorgée. « Vous qui connaissez votre frère bien mieux que moi, quel serait la meilleure façon de l’apaiser ? Vous n’êtes pas obligée de répondre, évidemment, mais je n’ai entendu que des louanges sur vos capacités et votre mesure. Il me plairait d’en avoir un aperçu. »

Oh, il a son idée, Maximilien, sur la marche à suivre, mais il est réellement curieux de savoir ce que préconise Alméïde. Qui sait, leurs idées se rejoindront peut-être ? Et si l’idée semble venir d’elle, elle sera bien plus aisée à suivre pour Castiel.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptySam 17 Déc 2016 - 11:29

« N’ayez crainte, demoiselle, je vous crois, et je ne voulais nullement vous offenser en évoquant ces racontars trop imaginatifs. » D'un geste, de quelques paroles, il calme ses craintes et apaise quelque peu cet embarras qui s'emparait déjà d'elle. Son visage n'en reste pas moins d'un couleur vive et son regard se baisse devant celui du comte qui semble s'être joué d'elle. Il le savait donc déjà ? N'était-ce qu'un test pour voir sa réaction ? Elle est un peu prise au dépourvu Alméïde et ne sait plus trop sur quel pied danser. Peut-être ne devrait-elle pas être véritablement surprise. Elle sait qu'il est un homme intelligent et il vient du duché de l'Esprit, où l'on manie les mots comme nulle part ailleurs. Légèrement dubitative, elle tente de se détendre dans son fauteuil et relève les yeux vers lui, intriguée. Il semble serein, mais également très sérieux sous ce sourire affable. La princesse doute d'apprécier la suite de la conversation.

« Vous comme moi, nous n’avons qu’à cœur le bien-être de nos duchés, et je ne peux qu’admirer la persévérance avec laquelle vous semblez décidée à obtenir une entente entre Erebor et Sombreciel. » Elle reste silencieuse, acquiesçant prudemment sans le quitter des yeux. Elle se penche alors pour prendre la tasse qui lui a été apportée et y trempe ses lèvres, appréhendant la suite. « Malheureusement, ces malentendus que vous évoquez ont, j’en ai peur, mis à mal toute relation future. Des excuses seront présentées à votre frère, mais je crains que ce ne soit guère suffisant. » Son coeur se serre et elle fronce légèrement les sourcils. Rien ne sera jamais suffisant venant de Sombreciel, pas pour son frère. Il souhaiterait sûrement devoir faire affaire avec des duchés faës plutôt qu'avec leur voisin ibéen et pourtant, elle sait que l'entrevue annuelle entre les deux souverains approche inévitablement et elle redoute ce moment plus que les autres années. Sauront-ils seulement maintenir un minimum de contenance ? Songeuse, elle observe les volutes de fumée qui s'échappent de sa tasse.

« Vous qui connaissez votre frère bien mieux que moi, quel serait la meilleure façon de l’apaiser ? Vous n’êtes pas obligée de répondre, évidemment, mais je n’ai entendu que des louanges sur vos capacités et votre mesure. Il me plairait d’en avoir un aperçu. » Elle a soudain la gorge serrée, Alméïde et elle ne prend pas la peine de relever les yeux immédiatement. Elle a peur de savoir où il veut en venir et l'idée qu'il l'ait invitée dans sa tour uniquement pour cette raison est à la fois terriblement gênant et emprunt d'une injustice sans nom. Elle boit quelques gorgées pour se donner contenance et repose le thé sur le plateau avant de le regarder dans les yeux. Elle est calme, la princesse. Le malaise est toujours présent, mais désormais, il lui semble entrevoir le but de cette rencontre et elle aperçoit un peu plus les desseins de son interlocuteur.

« Apaiser mon frère quand il s'agit de Sombreciel n'est pas chose aisée, vous le savez aussi bien que moi. Il n'appréciera jamais Cas... Sa Grâce Castiel et il n'a pas la moindre envie de faire un effort. » répond-elle avec prudence, se reprenant de justesse sur le titre de Castiel. Ses doigts tapotent doucement les accoudoirs de son fauteuil dans une tension évidente mais elle prend le temps de chercher les mots qui conviennent. « La solution la plus facile serait évidemment de tirer un trait sur tout ce qu'il s'est passé. Que nous ne nous voyions plus et que les choses redeviennent comme avant. Ils pourront recommencer à se détester cordialement et tout ira pour le mieux. » Elle marque une pause et retrouve son regard. « Est-ce là ce que vous vouliez m'entendre dire messire ? » Sa propre audace la surprend mais elle est si troublée par cette entrevue qu'elle préfère continuer sur sa lancée. « Quand je suis allée à sa rencontre, il y a un an, j'espérais sincèrement pouvoir trouver un... début de solution. Ca allait certainement demander du temps, beaucoup de patience, auprès de l'un comme de l'autre, mais j'ai voulu essayer. Bien sûr, je n'avais pas prévu que... les choses se passeraient... de cette façon. » Sur son visage se peint à la fois la lassitude et la perplexité, pourtant, sa voix semble ferme quand elle continue. « Vous dites avoir à coeur le bien-être de nos duchés. Ne serait-ce pas un pas en avant que d'établir des relations plus saines et plus cordiales avec Erebor ? Je doute que vous désiriez revenir à ce que c'était avant. » Si tant est que cela soit encore possible.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyMer 21 Déc 2016 - 22:47

L’entrevue est tendue, et aucun d’entre eux ne peut l’ignorer. Le sujet est lui même difficile mais plus que tout, c’est l’idée même qu’ils se réunissent, la princesse d’Erebor et lui-même, premier conseiller ducal de Sombreciel, qui les invite à la prudence. Castiel ne serait sans doute pas ravi de le voir interroger Alméïde, et Anthim d’Erebor en a surement tout autant à dire à sa sœur. Mais Maximilien se devait de la contacter, et de lui parler, à elle seule. En vérité, il est ravi d’avoir pu le faire, de contempler cette jeune femme intelligente et timide qui est, malgré elle, l’enjeu de bien des choses. Et la source de bien des soucis. La beauté des Erebiennes a, de toute façon, toujours été un soucis pour les Cielsombrois. Sans qu’il en soit conscient, les yeux du comte se posent brièvement sur le portraits de famille accroché plus loin, dépeignant les de Séverac du temps où leurs enfants étaient encore bien jeunes.

A sa dernière phrase, la jeune femme semble troublée, mais quand elle relève ses yeux pour les plonger dans les siens, son regard semble porter toute sa détermination malgré l’incertitude et le malaise de l’entretien. Il la laisse chercher ses mots, buvant quelques gorgées de ce thé fort et brûlant qu’il a demandé pour lui même, écoutant avec attention la jeune femme. Et quand elle lui pose une question, il ne lui répond pas tout de suite. Elle enchaîne, et Maximilien ne dévie pas son regard. Est-ce là ce qu’il voulait l’entendre dire, qu’elle ne reverra plus Castiel de Sombreflamme ?

Oui. Non. Il y a songé, autant se l’avouer, et y songe encore. Ce serait tellement plus facile ! Mais Castiel... Non, jamais il n’acceptera. Il n’a déjà pas obéi à un ordre impérial, alors, cela ne lui ressemble pas de s’incliner devant une autre volonté que la sienne. Il est même pratiquement sûr, Maximilien, qu’Alméïde lui avait déjà demandé d’arrêter de se voir, et que cela n’a strictement rien donner. Non, avec Castiel, ordonner ne marche pas. Il le sait, il l’a élevé, après tout.

Elle avait raison, le conseiller ne désirait pas revenir à ce qui était avant. Mais ce qui était maintenant n’était pas réellement mieux, malheureusement. « Notre empereur a déjà donné l’ordre de ne plus vous approcher, et je crois qu’il n’a guère été couronné de succès jusqu’à présent. Si je l’imitais, je crains de ne pas connaître davantage de réussite. » Inutile de le nier, ce n’est pas un secret. « Si c’était à moi de décider, ma dame, je ne vous interdirais rien du tout. Je vous conseillerais seulement de prendre un peu de recul. De patienter, de laisser les choses se calmer, avant d’y revenir. Rien ne presse, après tout. » Ils ont tous d’autre choses à penser. Et lui pourrait peut-être trouver l’opportunité de rendre Madeleine plus populaire auprès de son duc ? C’est mesquin de sa part, il le sait, Maximilien. Mais pour autant, n’est-ce pas le plus sage ?

Comme il l’indique, pourtant, ce n’est pas sa décision, seulement celle d’Alméïde. Il lui offre juste une alternative. « Vous avez raison, il serait dommage que les relations entre Sombreciel et Erebor reviennent en arrière. Peut-être serait-ce mieux pourtant que vous laissiez passer cette histoire de fiançailles, et la rencontre annuelle entre nos deux ducs, avant d’organiser une nouvelle soirée au palais d’Euphoria. » Il a un instant d’hésitation, Maximilien, à peine perceptible. « Mélusine croit en votre jugement, je le sais. Elle vous apprécie énormément. J'ai confiance en sa capacité à juger les gens et je veux bien croire que vous n’avez à cœur que le bien-être d’Erebor. Que vos sentiments personnels n'entreront pas en ligne de compte. »

Il culpabilise d’amener ainsi sa fille et ses sentiments pour la princesse d’Erebor sur le tapis, mais réellement, c’est pour elle qu’il accepte de faire des efforts, et de croire qu’une entente est possible entre lui et la jeune femme. Leurs ducs respectifs sont bien trop engoncés dans leur haine mutuelle pour être raisonnables quand il s’agit de relations inter-ducale. « Ce n’était pas un piège, rassurez-vous : j’aimerais, réellement, savoir ce que vous comptez faire pour apaiser votre frère. Je crois qu’Erebor et Sombreciel ont beaucoup à s’apporter l’un à l’autre, si seulement la haine qui les lie pouvait s’apaiser quelque peu. »

Et voir Castiel en cachette n’est pas, clairement, la meilleure façon d’y parvenir.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptySam 24 Déc 2016 - 15:23

Il est bien étrange de rencontrer enfin cet homme dans ces circonstances particulières. Elle a pourtant si souvent entendu parler de lui, la princesse. De cet homme, de ce père de famille affectueux, de ce conseiller sage et réfléchi qui sait être une aide précieuse pour la couronne cielsombroise. Elle l'a même déjà croisé à plusieurs reprises, durant les rencontres officielles, alors qu'elle restait en retrait à cause d'un titre inexistant aux yeux des autres. Et pourtant, elle a souvent espéré pouvoir le connaître un peu plus, le père de sa tendre amie. Désormais, elle regrette presque que les choses en soient arrivées là, qu'elle se voie obligée de s'entretenir avec lui sur un tel sujet. Bien loin de ce qu'elle avait espéré.

« Notre empereur a déjà donné l’ordre de ne plus vous approcher, et je crois qu’il n’a guère été couronné de succès jusqu’à présent. Si je l’imitais, je crains de ne pas connaître davantage de réussite. » Elle rougit un peu plus, Alméïde, à ces quelques paroles. Elle ne se rappelle que trop bien l'intrusion de Castiel dans sa chambre durant le tournoi et le souvenir lui fait baisser les yeux sur ses mains tenant sa tasse. « Si c’était à moi de décider, ma dame, je ne vous interdirais rien du tout. Je vous conseillerais seulement de prendre un peu de recul. De patienter, de laisser les choses se calmer, avant d’y revenir. Rien ne presse, après tout. » Mais cette fois, elle relève les yeux, un peu surprise. Patienter ? Prendre du recul ? Il ne cherche donc pas à la convaincre de ne plus le voir du tout ? Troublée, elle reste silencieuse, le regard posé sur le visage du comte, cherchant à y déceler le fond de sa pensée.

« Vous avez raison, il serait dommage que les relations entre Sombreciel et Erebor reviennent en arrière. Peut-être serait-ce mieux pourtant que vous laissiez passer cette histoire de fiançailles, et la rencontre annuelle entre nos deux ducs, avant d’organiser une nouvelle soirée au palais d’Euphoria. » Elle boit une gorgée de thé, plongée dans ses réflexions. L'idée lui semble tout à fait raisonnable, en effet. Très sage même. Loin de ce que voudra Castiel mais en la circonstance, elle ne peut qu'être d'accord avec son conseiller, bien qu'elle s'interroge encore sur ses véritables intentions et que cet entretien la mette particulièrement mal à l'aise.

« Mélusine croit en votre jugement, je le sais. Elle vous apprécie énormément. J'ai confiance en sa capacité à juger les gens et je veux bien croire que vous n’avez à cœur que le bien-être d’Erebor. Que vos sentiments personnels n'entreront pas en ligne de compte. » Cette fois, elle se sent acculée, la princesse. Voilà bien le nœud du problème pas vrai ? La raison pour laquelle elle a si longtemps ignoré ses lettres, celle qui a tant semé le doute dans son esprit et continue de la troubler à chaque instant où elle ose penser au duc de Sombreciel. Ces sentiments naissants qu'elle découvre peu à peu obscurcissent-ils sont jugement ? Risque-t-elle de tout perdre et d'empirer une situation qui était déjà bien assez compliquée au départ ? Entre Erebor et Sombreciel, jamais rien n'est simple et le moindre faux pas peut tout faire basculer. Et ça, Maximilien de Séverac le sait très bien lui aussi.

« Ce n’était pas un piège, rassurez-vous : j’aimerais, réellement, savoir ce que vous comptez faire pour apaiser votre frère. Je crois qu’Erebor et Sombreciel ont beaucoup à s’apporter l’un à l’autre, si seulement la haine qui les lie pouvait s’apaiser quelque peu. » Elle pousse un soupir, serrant sa tasse qui lui réchauffe agréablement les doigts. « En temps normal, Anthim pourrait m'écouter mais lorsqu'il s'agit de Sombreciel, il est obstinément sourd à tout ce que l'on peut raconter. » répond-elle avec franchise, esquissant même un mince sourire un peu désabusé. Elle est lasse, Alméïde. Et pourtant, ce n'est pas son genre de baisser les bras. « Je ne vois pas quoi faire d'autre que faire preuve de patience. Peut-être qu'avec le temps, il finira par s'apaiser, surtout si votre duc continue à faire des efforts comme il l'a fait en s'excusant auprès de la couronne erebienne ou en retirant les gardes des frontières. Mais parfois je me demande si ce sera suffisant. » Ses doigts tapotent distraitement sur la faïence fine, son regard perdu sur les volutes de fumée qui s'en échappent. Puis elle relève les yeux vers le comte. L'hésitation se lit sur ses traits et elle se demande à quel point elle peut faire confiance à cet homme qui a élevé son amie la plus chère, qui conseille judicieusement le duc de Sombreciel, qu'elle sait plus raisonnable que bien des personnes qui l'entourent. « J'ai bien failli perdre à jamais la confiance de mon frère et je... j'ai bien peur qu'il soit encore profondément déçu par mes actes. » Son ton semble fragile, vulnérable. Elle fait preuve d'une honnêteté troublante face à cet homme qu'elle ne connaît pas et pourtant, elle voit là enfin une occasion d'entendre quelques paroles avisées. « Je ne veux pas risquer de perdre Anthim, cette idée m'angoisse un peu plus chaque jour pourtant je... C'est... Ce n'est pas aussi simple... » Le rouge lui monte à nouveau aux joues tandis qu'elle baisse les yeux, la gorge nouée.


Dernière édition par Alméïde de Sombreflamme le Mar 17 Avr 2018 - 1:31, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyMer 28 Déc 2016 - 23:17

Ils auraient pu s’entendre, certainement, si ce n’est les circonstances malheureuses qui ont précipité cet entretien. Elle est douce, et sage, la princesse d’Erebor. Médecin réfléchie, élève studieuse, amie dévouée... Elle a sans aucun doute un tas de qualités et réellement, Maximilien pense qu’elle est tout à fait la jeune femme qu’il faut pour épauler Anthim. Elle sembla assez raisonnable - et assez courageuse - pour voir en dehors des apparences, pour voir autre chose que la haine entre deux duchés ennemis. Malheureusement, les circonstances ne permettent pas, pour le moment, que cet entretien soit banal, ni même très amical. Et il se sent quelque peu coupable, Maximilien, d’avoir provoqué tout ça. D’avoir attiré Alméïde ici, pour la faire plier à ses arguments, et manipuler - bien que ce soit un grand mot - Castiel à travers elle. Lui qui se proclame droit et honnête éprouve quelques difficultés parfois, mais c’est pour Sombreciel qu’il fait ça. Pour son duché, qu’il aime passionnément. Pour son petit Duc, qu’il a élevé comme son fils et qui, parfois, peut se montrer tellement compliqué. Tellement désintéressé. Castiel est aimé de ses sujets, et il les aime en retour, mais parfois, il lui semble que le duc perd un peu de vue la finalité des choses. Et, dans le cas présent, la finalité risque fort d’être une guerre avec leur désagréable voisin. Il le refuse, Maximilien, de voir son duché déchiré par un conflit, et il mettra toute sa volonté, tous ses talents pour l’en empêcher. Au détriment de Castiel ?

C’est une question qu’il refuse de se poser, pour le moment, espérant encore pouvoir arranger les choses. Pourquoi devrait-il obligatoirement y avoir un sacrifice ? Il ne veut pas sacrifier celui qu’il appelle son fils dans le secret de son cœur, mais son amour pour Alméïde est... Compliqué. Impossible. Combien de temps Maximilien a-t-il passé sans dormir, contemplant ses options, cherchant une solution, la moins terrible, la moins douloureuse pour tout le monde ? Il ne peux pas pourtant faire plier les dieux à sa volonté, et doit donc s’efforcer de blesser le moins de monde possible, tout en protégeant son duché. Alméïde semble l’observer d’un air surpris, gardant le silence face à ses paroles.

Patienter. Laisser retomber les conflits, les tensions; Attendre. Attendre quoi ? Il ne le sait pas vraiment, le conseiller. Que Castiel réalise, peut-être. Qu’il change d’avis. Que les choses s’apaisent d’elle-même. C’est impossible, sa raison le sait, même si son cœur l’espère ardemment. Alméïde, peut-être, le réalisera. C’est bien pour sa que le comte l’interroge sur ses priorités. Peut-être va-t-elle finir par réaliser que là n’est pas sa place, entre Erebor et Sombreciel, désirée par l’un et par l’autre duché. Courtisée par un duc, et protégée par un autre. Il n’envie pas la position de la jeune femme, et il la plaindrait, s’il le pouvait. Mais là n’est pas son rôle. Il conserve son masque d’amabilité un peu froide, le conseiller, histoire de donner le change, mais réellement, il a presque pitié de la jeune demoiselle qui se tient devant lui.

Et quand elle prend la parole, la jeune fille, Maximilien sent sa gorge se serrer. Elle a l’air... Fatiguée. Indécise. Désespérée, peut-être aussi, de se retrouver dans une situation où quoi qu’elle fasse, quelqu’un sera blessé. Il comprend, et il ne peut que compatir, le conseiller ducal. Et pourtant, il se contente de hocher la tête, buvant une gorgée de son thé. Faire preuve de patience, dit-elle... Attendre. Quelque chose ? Ne sont-ils pas deux fous, à espérer que la situation s’améliore ? Peut-il y avoir un apaisement des tensions, lorsqu’on parle de Sombreciel et Erebor ? Elle ne répond pas à sa question muette, la fragile princesse, mais elle se montre pourtant bien plus ouverte qu’il ne l’aurait cru. Plus franche, aussi. Et plus perdue, sans doute. Il l’observe sans dire un mot, Maximilien, lui dévoiler sa peur de perdre son frère, son hésitation, sa fragilité. Et à nouveau, la culpabilité l’assaille, et il se sent désolé pour elle. Mais il n’en montre rien, et le masque ne glisse pas lorsqu’il prend la parole à son tour. « Il nous faut être patient, je le pense sincèrement. Votre frère a besoin de temps pour se faire à cette nouvelle, et les rumeurs n’ont rien arrangé. Parlez à Castiel, expliquez lui votre désir d’attendre. Il comprendra, je l’espère. » Le duc comprendra-t-il, seulement, ou se contentera-t-il d’une de ces colères dont il a le secret ? Qu’importe. Il sera en colère contre Anthim de lui voler l’amour de son cœur, contre Alméïde de lui préférer son frère mais au moins, il ne sera pas main dans la main avec la princesse d’Erebor, pendant ce temps là. Oui, patienter sera bénéfique. Pour tout le monde.

Il la contemple un instant, cette jeune femme qui semble bien fragile, et sa main s’avance vers la sienne, un geste de réconfort qu’il serait difficile d’interpréter autrement. Elle a l’âge de ses filles, de son fils, la princesse, et c’est un sourire presque paternel qu’il lui adresse, le premier depuis le début de cet entretien. « Je sais que ce n’est pas simple, croyez-moi. Cela ne l’est jamais. Vous saurez prendre la bonne décision, je n’en ai aucune crainte. » Le regard du comte se perd quelques instants, ailleurs, avant de venir se reposer sur la jeune femme. « Votre frère a besoin de vous, sans doute bien plus que Castiel en ce moment. Les frères et sœurs se disputent, souvent, mais lorsque la confiance est rompue, la retrouver est presque impossible. » Il parle en connaissance de cause, elle le sait sûrement, la princesse. Mélusine et Castiel sont brouillés, et autant le dire, cela sert ses intérêts, même s’il lui est horrible de le souligner. « Il serait dommage de vous brouiller avec votre frère pour ne pas avoir voulu différer vos rencontres avec le duc de quelques mois, n’est-ce pas ? Il ne m’appartient pas de vous dire quoi faire, ma dame, mais ne prenez pas une décision que vous finirait par regretter. Quelques mois, ce n’est rien. Bien moins qu’une vie de remords de n’avoir pas su recoller les morceaux au bon moment. »

Oh, mon fils, pardonne moi, je t’en prie. Tout ce que je fais, je le fais pour Sombreciel. Pour ton héritage futur. Pardonnes-moi, Castiel.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyJeu 29 Déc 2016 - 17:23

« Il nous faut être patient, je le pense sincèrement. Votre frère a besoin de temps pour se faire à cette nouvelle, et les rumeurs n’ont rien arrangé. Parlez à Castiel, expliquez lui votre désir d’attendre. Il comprendra, je l’espère. » Elle acquiesce doucement, bien consciente que les rumeurs n'ont fait qu'amplifier la haine de son frère à l'égard de Castiel. Même si Alméïde lui a expliqué qu'il n'en était rien, même si elle s'efforce de lui faire comprendre que jamais elle ne lui aurait caché une telle nouvelle si elle était vraie, il semblerait que ça ne serve à rien. Alors oui, il leur faudra de la patience, beaucoup de patience. Pourtant, elle se heurte quelque peu aux paroles du comte. Castiel comprendra-t-il son désir d'attendre ? Peut-être que le problème se situe là ; elle n'a aucun désir d'attendre. D'y aller doucement, certainement. De ne pas précipiter les choses. De prendre son temps, sans aucun doute. Mais attendre... Sa gorge se serre à cette idée alors que quelques semaines plus tôt, c'est l'idée même de fréquenter le duc de Sombreciel qui lui aurait paru absurde. L'embarras, la honte, le malaise provoquent de nouvelles rougeurs sur ses joues mais elle ne dit pas un mot, la princesse, un peu déboussolée. Tout porte à croire que tous les deux... ça n'a pas lieu d'être, que ce n'est qu'une lubie stupide et naïve, que rien de tout cela n'a de sens. Ses proches ne comprennent pas et il semblerait que ceux de Castiel non plus. Est-ce réellement si invraisemblable ?

Elle sursaute soudain en sentant sa main prendre la sienne et la serrer, en signe de réconfort. « Je sais que ce n’est pas simple, croyez-moi. Cela ne l’est jamais. Vous saurez prendre la bonne décision, je n’en ai aucune crainte. » Oh, comme elle aimerait pouvoir le croire. Comme elle aimerait avoir cette même assurance. Mais il n'y a que le doute, que le trouble, dans l'esprit de la princesse des dunes. Silencieuse, elle ne sait même pas quoi lui répondre, alors elle ne dit rien, se contentant de contempler sa tasse sans vraiment la regarder. Comment prendre la bonne décision quand toute raison a été balayée ? La culpabilité est plus forte que jamais en son coeur, alors qu'elle songe à son frère, à Erebor, à tout ce qu'elle aurait dû faire pour honorer son duché mais qu'elle n'a pas eu la force d'accomplir. « Votre frère a besoin de vous, sans doute bien plus que Castiel en ce moment. Les frères et sœurs se disputent, souvent, mais lorsque la confiance est rompue, la retrouver est presque impossible. » Alméïde relève la tête, plus mal encore, si c'est possible. Elle s'efforce de garder un air digne mais son ventre se tord et elle sent ses yeux brûler, s'humidifer de larmes qu'elle retient vaillamment. « Il serait dommage de vous brouiller avec votre frère pour ne pas avoir voulu différer vos rencontres avec le duc de quelques mois, n’est-ce pas ? Il ne m’appartient pas de vous dire quoi faire, ma dame, mais ne prenez pas une décision que vous finirait par regretter. Quelques mois, ce n’est rien. Bien moins qu’une vie de remords de n’avoir pas su recoller les morceaux au bon moment. » Le comte en rajoute une couche et Alméïde baisse le regard pour ne pas craquer, retirant sa main de la sienne. Sa respiration est aussi mesurée que possible, repoussant les sanglots qui menacent et la peine qui l'inonde. Elle se sent ridicule, si fragile, à se laisser ainsi submerger devant cet homme qu'elle connaît à peine. Mais après des semaines, des mois à affronter le regard de son frère, le jugement de ses proches, elle n'arrive plus à porter ce poids toute seule, Alméïde.

« J-je dois vous paraître bien naïve, d'avoir pensé que je pouvais arranger les choses entre eux, n'est-ce pas ? » Sa voix vibre, elle tremble même, mais elle fait mine de ne pas s'en rendre compte, reprenant son souffle pour ne pas céder. « J'ai été si stupide. J'aurais dû parler à Anthim bien avant au lieu de lui cacher les choses, mais je pensais sincèrement bien faire et je... je n'ai réussi qu'à aggraver la situation. » Sa voix se brise sur les derniers mots et elle essuie rapidement une larme qui s'échappe sur sa joue. « Je vous demande pardon, c'est... ce n'est rien. » tente-t-elle de le rassurer, reposant sa tasse sur la table d'un geste maladroit. Elle se sent si ridicule, si démunie face à cet homme dont les yeux semblent la sonder. Elle aimerait tant avoir la force et la prestance de ceux que rien ne touche. Elle aimerait être aussi solide que la roche qui entoure son duché, aussi solide que son frère qui paraît inébranlable. Mais elle n'est pas la roche, elle n'est que le sable, fragile, malléable. Et pourtant, elle ne baisse pas les bras, la princesse, relevant la tête, poussée par cette fierté du peuple des sables qui coule dans ses veines. Timide, mais bien présente. « En avez-vous parlé avec lui ? Avec... Castiel ? » demande-t-elle, oubliant totalement son titre cette fois-ci, le coeur empli d'appréhension. Peut-être n'est-elle pas la seule à cacher des choses à son duc.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyMer 4 Jan 2017 - 21:45

Il pense sincèrement être dur, Maximilien, de vouloir plier la princesse à ses désirs. De lui faire comprendre son point de vue, celui de Sombreciel plutôt. Si la menace d’une guerre avec Erebor ne planait pas - certes, elle plane très souvent, mais aujourd’hui bien plus que certaines autres fois ! - il se ficherait bien que Castiel fasse quelques folies avec une Erebienne. Quelques folies... Et si encore cela s’arrêtait à ça ! Mais il le revoit, Castiel, lui dire à quel point il aime cette jeune femme. A-t-il le droit, seulement, d’expliquer à la princesse de prendre son temps, alors qu’il sait pertinemment que ce n’est pas ce que désire son duc ?

Il est peut-être un bon conseiller mais clairement, à cet instant, Maximilien ne se sent pas un bon père. Peut-être est-ce pour cela qu’il a choisi de rassurer Alméïde, qui sait. Il aimerait lui apporter son soutien, mais pas au prix de sang Cielsombrois. Pas au profit d’une nouvelle guerre entre les deux duchés ennemis. Il l’encourage à prendre la bonne décision, alors que le mot « bonne » est tellement dépendant de chacun de leur point de vue ! Et il attaque, Maximilien, malgré la culpabilité qui l’assaille. Il parle d’Anthim, de fraternité. De confiance et d’amour. De réparations. Elle retire sa main, la princesse d’Erebor, baissant la tête, tandis que le conseiller, lui, ne la quitte pas du regard. Il s’en veut, mais il lui faut savoir, cependant, si ses paroles ont atteint leur but.Castiel en serait sûrement malade, de l’entendre privilégier le bien-être d’Anthim plutôt que celui de son propre duc, mais a-t-il vraiment le choix, le comte de Séverac. Défier le duc d’Erebor ne fera du bien à personne, et surtout pas à Sombreciel.

Et quand Alméïde reprend la parole, Maximilien peut dire sans se tromper qu’elle a l’air secouée. Bouleversée. Ses paroles ne sont sans doute pas tombées très loin des propres questionnements de la princesse, qui hésite tellement entre son frère et un duc ennemi. La voix de la jeune femme se brise tandis qu’elle s’excuse, soulignant qu’elle avait été idiote de croire qu’elle pouvait faire quelque chose. Qu’elle pouvait combattre, à elle seule, une haine millénaire. Il esquisse à peine un sourire rassurant, Maximilien, avant de lui tendre l’une des serviettes de tissu qui accompagnent le plateau de thé. Cela partait d’une bonne intention, il le sait. Mais elle a sans doute raison, la princesse : seule, sa tentative était vouée à l’échec. Et maintenant qu’elle s’en aperçoit, il est trop tard, bien trop tard, pour revenir au point de départ.

Avant qu’il ne puisse répondre - et peut-être n’aurait-elle pas aimé sa réponse - la jeune femme reprend la parole, et sa question prend Maximilien par surprise. Que lui répondre ? Il garde contenance, le conseiller, buvant une gorgée de son thé tout en réfléchissant à toute allure. Castiel ne l’a peut-être pas encore contacté, depuis son retour. Le conseiller a essayé de s’assurer qu’aucune lettre ne parte du palais d’Euphoria sans qu’il le sache, mais Maximilien est particulièrement bien placé pour savoir que Castiel peut être particulièrement inventif, lorsqu’il le veut. Mais mentir... Non. Il ne veut pas mentir à son jeune duc, Maximilien. Il ne veut pas mentir, à aucun de ses enfants. C’est d’une voix égale et courtoise qu’il finit par répondre, hochant la tête. « Nous avons parlé tous les deux, oui, ainsi qu’avec les autres conseillers. »

Que veut-elle savoir exactement ? Ce que le duc en pense ? Elle s’en doute, très certainement. De ce que Castiel pense de sa tentative de faire patienter Alméïde ? Il n’est pas au courant, le duc, de la volonté de son conseiller de ne pas voir de rapprochement entre eux. Tout comme il n’est pas au courant de cet entretien, et heureusement, sans doute.

« Votre tentative de rapprocher nos deux duchés est louable, Ma Dame. » C’est un sujet bien moins dangereux, celui-ci. « Et vous n’êtes pas une idiote pour avoir voulu vous y essayer. Nombreux sont ceux qui l’ont tenté. Croyez-moi, nous réglerons la situation. Avec de la patience, les choses finiront par se tasser. Les anciennes rancunes se rendormiront, comme elles l’ont toujours fait. » C’est un vœu pieu, sans doute, mais si seulement les dieux pouvaient écouter sa prière. « Restez-vous longtemps à Lorgol ? » Demande le comte avec politesse. Peut-être dans un vague espoir d’éloigner le sujet de Castiel, et de ce qu’il sait ou ne sait pas. « J’espère ne pas trop abuser de votre temps. » Et puis en Erebor, il y avait moins de risque que le duc de Sombreciel ne prenne contact avec elle, après tout.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptySam 14 Jan 2017 - 1:15

Elle est confuse, Alméïde. Confuse et bouleversée, devant le comte qui semble l'observer avec attention. Embarrassée même de craquer devant lui sans pouvoir s'en empêcher. Elle prend le mouchoir qu'il lui tend, essuie ses joues humides sans un regard vers lui, les yeux obstinément baissés sur ses mains. Il fait remonter en elle une douloureuse culpabilité qu'elle s'efforce d'enfouir depuis quelques temps maintenant, il fait remonter les doutes, les questionnements. Il vise là où ça fait mal, il déterre sa crainte et ses angoisses. En quelques mots, il a su lui faire dévoiler bien plus qu'elle ne l'aurait cru possible et elle redoute plus que jamais les temps à venir. Tiraillée entre une loyauté profonde envers son frère et des sentiments sincères envers un homme qui l'a pourtant blessée par le passé. Elle est bien empruntée, la princesse des dunes. Et elle est incapable de prendre la bonne décision, quoi qu'il puisse en dire. Non, elle est bien trop embourbée dans cette histoire désormais, elle ne sait quelle attitude adopter pour s'en sortir, de peur de décevoir, de peur de blesser. Et de peur de perdre quelque chose à son tour, d'un côté comme de l'autre. Les angoisses longtemps enfouies en son coeur remontent soudainement mais elle s'efforce de ne rien laisser paraître. Elle n'a aucun désir d'avoir l'air plus pitoyable encore devant cet homme qu'elle a si souvent espéré rencontrer en d'autres circonstances et devant lequel elle ressent une honte cuisante.

« Nous avons parlé tous les deux, oui, ainsi qu’avec les autres conseillers. » Elle acquiesce, doucement, un peu embarrassée à l'idée que les conseillers de Castiel aient parlé de cette situation, mais pas surprise. Elle ne prend pas la peine de demander comment il a réagi ; voilà des mois qu'il s'obstine à lui écrire des lettres sans savoir si elle les lisait ou non, qu'il insiste pour la voir, qu'il brave tous les interdits pour pouvoir à nouveau être à ses côtés. Une discussion avec son premier conseiller changerait-il vraiment quoi que ce soit ? Elle en doute mais ne dit rien.

« Votre tentative de rapprocher nos deux duchés est louable, Ma Dame. Et vous n’êtes pas une idiote pour avoir voulu vous y essayer. Nombreux sont ceux qui l’ont tenté. Croyez-moi, nous réglerons la situation. Avec de la patience, les choses finiront par se tasser. Les anciennes rancunes se rendormiront, comme elles l’ont toujours fait. » Peut-être a-t-il raison. Elle ne peut que l'espérer de toutes ses forces, esquissant à peine un vague sourire, entortillant ses doigts sur un pan de sa robe sans vraiment s'en rendre compte.

« Restez-vous longtemps à Lorgol ? » Surprise, elle relève les yeux, interrogatrice. « J’espère ne pas trop abuser de votre temps. » Elle sourit à nouveau, plus franchement, plus visiblement. Un sourire un peu las et doux à la fois. « Vous ne me faites pas perdre mon temps, je vous assure. » répond-elle d'une voix rauque d'avoir la gorge nouée. Est-ce que cette rencontre est une perte de temps ? Sûrement pas. Elle n'est peut-être pas des plus agréables, mais elle est aussi instructive, à bien des égards. Alméïde retrouve un instant le regard du comte. « Je reste à Lorgol jusqu'à la fin de l'année, pour mes études. Je retournerai ensuite à Vivedune où j'ai également mes responsabilités. » La gestion du harem entre autres. Mais elle veut surtout être présente durant la seconde grossesse de Sitara, afin de s'assurer que tout se passe bien et que son futur neveu ou sa future nièce se porte bien. La pensée de ce petit être qui verra bientôt le jour adoucit ses traits, l'apaise quelque peu.

« Venez-vous souvent à Lorgol, messire ? » demande-t-elle alors, cherchant à continuer sur le sujet entamé, bien moins épineux que le précédent. Le malaise n'est pas totalement dissipé et il se lit sur ses traits, mais elle reste digne, Alméïde, dans cette situation plus qu'embarrassante. « J'espère ne pas être la... seule raison de votre venue ? » ajoute-t-elle, nerveusement. Il faut espérer que d'autres obligations le retiennent dans la cité aux mille tours et qu'il n'ait pas uniquement fait un tel déplacement pour discuter d'un tel sujet. Elle en serait mortifiée, pour sûr.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyVen 20 Jan 2017 - 13:31

Il a réussi à la blesser, la princesse des sables, il le sait bien. Dire qu’il n’en est pas désolé serait un mensonge, mais parfois, il n’y a guère d’autre choix. S’il faut blesser une femme pour le bien-être de son duché, il n’hésite pas longtemps, Maximilien. Il a l’habitude de manier les mots et d’obtenir ce qu’il veut, il a l’habitude d’affronter les regard outrés et les yeux baissés, qu’ils proviennent de serviteurs ou, comme dans ce cas, de gens bien mieux nés. Mais pour autant, il sait quand il n’est pas nécessaire de pousser les choses. Visiblement, il a donné bien assez de matière à Alméïde pour qu’elle réfléchisse, et prenne sa décision. Celle-ci ne lui appartient pas.

Il a essayé de la pousser dans la bonne direction, évidemment. Du moins, dans la direction qu’il souhaitait la voir prendre, mais il est conseiller du duc de Sombreciel depuis bien assez longtemps, Maximilien, pour savoir que la suite n’est plus entre ses mains. Il ne lui sert à rien d’insister, sinon à braquer davantage la jeune femme. Ou à la briser, et il n’est pas sûr de le vouloir. Castiel... L’aime. Et cela le dérange énormément, certes, pour l’avenir de Sombreciel et des relations avec Erebor, mais il le sait bien, Maximilien : il ne peut pas briser ce lien. Ce n’est pas de son ressort, aussi agaçant que cela puisse être parfois. Alors non, il n’a d’autre choix que de s’en remettre à la sagesse et à la raison d’Alméïde. Et prier pour qu’elle prenne la décision de s’éloigner. Castiel en souffrira, elle en souffrira, mais Sombreciel et Erebor ne rentreront pas en guerre. Et c’est bien ce qui passe en premier, aussi malheureux que ce soit parfois. Il essaye même de la réconforter la princesse, un peu, lui assurant qu’elle n’a pas mal fait, dans ses tentatives de rapprochement. Une bien maigre consolation peut-être, mais la seule qu’il peut lui offrir.

La discussion se modifie, doucement, devenant plus amicale, plus ouverte. C’est un sourire plus franc que la jeune femme lui adresse, visiblement soulagée. Il ne dit rien Maximilien, mais ne peut s’empêcher de s’amuser, intérieurement, de cette similitude avec ses propres enfants. Combien de fois les a-t-il disputé, réprimandé, fait réfléchir, avant que le sujet ne soit clos et que leur relation ne devienne bien plus tendre. Tout est une affaire de mesure, dans la vie : un peu de réprimande, un peu d’amour, et tout repart correctement. Quel dommage que la mesure soit, justement, ce qui manque le plus aux Cielsombrois !

Alméïde a la voix rauque, mais elle lui répond pourtant, sans visiblement s’agacer de son intérêt. Il ne s’agit que de cela, d’un intérêt, absolument pas une façon de surveiller ou elle est. Il aurait peut-être préféré qu’elle soit en Erebor, mais encore une fois, ce n’est pas de son ressort. Maximilien se remémore ce que Mélusine lui a dit de son amie, de ses études de médecin à l’Académie, de ses responsabilités, de sa douceur et de sa tendresse. Effectivement, elle semble très occupée à Lorgol. Elle reprend la parole, lui retournant la question, et la nervosité que trahit sa voit ne passe pas inaperçue. Il pourrait retourner le couteau dans la plaie, Maximilien, lui assurer qu’il n’a fait le déplacement que pour elle. Mais il n’aime pas être inutilement cruel, le comte de Séverac. Il n’est pas dans son intérêt de se faire d’Alméïde une ennemie, d’ailleurs. « Non, n’ayez crainte ma dame, vous n’êtes pas la seule raison de ma venue ici. D’autres affaires m’appellent, même si je dois bientôt rentrer à Euphoria. » Il aurait été réellement malvenu de sa part de l’y convoquer, et elle le sait sans doute aussi bien que lui. « Je m’y rends régulièrement, oui, ne serait-ce que pour y croiser mes enfants. » Un sourire attendri fleuri sur ses lèvres. Il est souvent difficile de tous les croiser en même temps, mais Maximilien et Ismalia font de leur mieux pour le faire aussi régulièrement que possible.

« Vous êtes médecin, c’est bien ça ? » Demande Maximilien, bien qu’il sache déjà la réponse. « Choisir une voie aussi difficile requiert bien des qualités. » Il boit quelques gorgés de thé avant de lui offrir un sourire, sans doute le premier sourire réellement franc de cet entretien. « Et je n’ai aucune peine à penser que vous les possédez. Comprenez-moi bien, ma Dame, je ne nourris aucune animosité à votre encontre, et je regretterais que vous en nourrissiez à mon égard. » Les relations avec Erebor sont assez compliqués pour qu’il ne puisse pas se permettre de se mettre à dos la sœur préférée d’Anthim. Et sa propre fille, pour avoir malmené son amie. Sans oublier Castiel, également. « Vous restez jusqu’à fin décembre, m’avez-vous dit ? N’est-ce pas trop compliqué de s’adapter au froid glacial de Lorgol, lorsqu’on est natif d’un duché aussi chaud que le votre ? » Faire la conversation est aisée, et Maximilien sait bien qu’il est de son devoir de rassurer Alméïde sur le fait qu’il ne la déteste pas.

Car même si la princesse des sables ne parvient pas à oublier Castiel de Sombreflamme, elle a l’oreille d'Anthim, et Maximilien le sait. Non, vraiment, elle ne doit pas voir le comte de Séverac comme un ennemi. Leurs duchés respectifs ne peuvent pas se permettre d’autres intimités que celle existant déjà entre leurs ducs.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptySam 28 Jan 2017 - 9:29

Bien que la conversation ait dévié, elle se sent comme une enfant prise en faute, la princesse. Mise face à la situation, à ses erreurs, à l'avenir incertain qui lie les deux duchés. Comment prendre une décision qui pourrait satisfaire tout le monde ? Comment faire pour qu'ils ne déclenchent pas une guerre stupide ? Alméïde songe souvent que les choses seraient plus simples s'ils consentaient tous les deux à faire un effort, à s'écouter et à se retenir ne serait-ce que quelques instants de s'insulter. Elle sait bien que son frère n'a nulle intention se modifier son comportement pourtant, et elle est affligée de le voir si borné alors que tout pourrait s'arranger si seulement il faisait un pas en direction de celui qu'il a toujours haï. Elle a souvent réfléchi à tout cela, Alméïde, même avant d'aller aborder le duc de Sombreciel il y a bientôt un an, au coeur du palais de Vivedune. Elle y a souvent songé et elle se demande si une solution existe réellement et si elle parviendra à la trouver. Elle pense parfois au petit Qasim, si jeune, qui peut-être pourrait porter cet espoir de réconciliation, pour peu qu'il hérite de la patience et de la douceur de sa mère. Mais ces traditions belliqueuses sont si profondément ancrées dans les moeurs des deux duchés qu'elle doute que ce soit si facile.

Toutes ces interrogations la tourmentent sans qu'elle ne laisse rien paraître, si ce n'est une lueur affligée et lasse dans son regard. Elle s'empare une nouvelle fois de sa tasse pour dissimuler son trouble et boit quelques gorgées apaisantes, sans grand enthousiasme pourtant.

« Non, n’ayez crainte ma dame, vous n’êtes pas la seule raison de ma venue ici. D’autres affaires m’appellent, même si je dois bientôt rentrer à Euphoria. » Elle hoche doucement la tête, rassurée de le savoir bien occupé et pas uniquement en déplacement pour une histoire de coeur qui risque bien de tout gâcher. Plongée dans ses réflexions, elle se dit parfois qu'il ne s'agit qu'un d'un caprice, que d'une bête histoire qui finira par s'arrêter. Mais elle repense alors à Castiel et son coeur se serre d'imaginer qu'elle ne puisse plus le revoir. Ce sont des sentiments forts qui se sont plantés en son être et qui ont grandi, lentement, sans qu'elle ne le réalise vraiment. Sans vraiment y penser. Sans vraiment s'y attarder. Lorsqu'elle s'en est rendue compte, il était déjà trop tard et maintenant, elle ne pourrait s'en défaire, même si elle essayait de toutes ses forces. Ces quelques pensées fugitives sont alors interrompues par la voix du comte. « Je m’y rends régulièrement, oui, ne serait-ce que pour y croiser mes enfants. » Oh, oui. Ses enfants. Un sourire se dessine sur ses lèvres, plus tendre. Elle songe à Mélusine, son amie solaire et exubérante, si heureuse à présent qu'elle est mariée et enceinte, elle qui a toujours été une oreille attentive pour la princesse. Elle songe ensuite à Mélisende, dont le calme et l'assurance sont admirables, qu'elle apprécie depuis bien longtemps déjà. Alméïde ne connaît pas très bien les autres, bien qu'elle les ait déjà rencontrés quelques fois, rapidement, en passant. Et elle a souvent entendu les histoires racontées par les jumelles à leur sujet. Une moue amusée passe sur ses traits, fugitive. La famille, c'est si important après tout, surtout à ses yeux.

« Vous êtes médecin, c’est bien ça ? » Elle acquiesce, un peu surprise par la question. « Choisir une voie aussi difficile requiert bien des qualités. Et je n’ai aucune peine à penser que vous les possédez. Comprenez-moi bien, ma Dame, je ne nourris aucune animosité à votre encontre, et je regretterais que vous en nourrissiez à mon égard. » Elle fronce un peu les sourcils, Alméïde. Ses yeux se portent un instant sur sa tasse, un peu interdite, mais quand elle décide de répondre, il a déjà repris la parole. « Vous restez jusqu’à fin décembre, m’avez-vous dit ? N’est-ce pas trop compliqué de s’adapter au froid glacial de Lorgol, lorsqu’on est natif d’un duché aussi chaud que le votre ? » Amusée, elle esquisse un sourire et hausse légèrement les épaules. « Ca l'est un peu oui. Je suis toujours bien heureuse de retourner en Erebor et de retrouver sa chaleur et sa mer de dunes, lorsque vient la fin de l'année. » répond-elle sincèrement, avec, dans la voix, une pointe de douceur et de mélancolie en songeant à son duché qu'elle aime tant. « Bien heureusement, l'Académie engage des mages de l'Été et j'ai rarement froid entre ses murs. » ajoute-t-elle.

Puis le silence retombe soudain. Elle hésite un instant, la princesse, toujours intimidée par le comte de Séverac. Malgré tout, elle essaie de se détendre un peu plus devant lui. « Je... je n'ai pas d'animosité à votre encontre non plus, messire, sachez-le. J'aurais également préféré vous rencontrer en d'autres circonstances, Mélusine m'a tant parlé de vous et... Mais je ne suis pas stupide et je sais que vous ne faites que votre devoir dans une situation compliquée. J'en suis navrée. » Navrée d'en être la cause, à bien des égards. Navrée que les choses ne se soient pas mieux passées. Navrée de ne pas avoir de solution à proposer, autre que la patience et l'espoir fou que son frère finira par lui laisser sa chance. Tout ça est ridicule et Alméïde aimerait pouvoir se faire toute petite afin d'éviter le jugement de l'homme qui se trouve en face d'elle. « Serait-ce... impertinent de ma part de vous demander votre aide si... si la situation ne s'apaise pas ? Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour calmer la colère d'Anthim mais je... seule, je n'y arriverai peut-être pas. » Elle se sent embarrassée, ne serait-ce que de suggérer une telle chose. Mais ils l'ont bien vu, ses efforts solitaires pour entamer une entente n'a eu que des résultats désastreux. Si elle a l'attention d'Anthim, peut-être serait-il avisé d'avoir à ses côtés quelqu'un en qui Castiel a confiance ? Quelqu'un qui pourrait... la soutenir ?

Elle plonge sur sa tasse pour masquer sa gêne, mais elle garde le fol espoir qu'ils puissent s'entendre à ce sujet.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyDim 12 Fév 2017 - 21:25

Il n’est pas sur de s’en faire une amie, mais il peut tout aussi bien essayer. Maximilien sera amenée à la recroiser, Alméïde, et il serait dommage qu’ils soient ennemis, quand ce sera le cas. Car il connaît Castiel, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est buté, et se donne les moyens d’obtenir ce qu’il veut. Et Alméïde ne semble pas récalcitrante à l’idée de le revoir, visiblement, même si son frère est loin d’être d’accord. Alors il l’interroge, sur son rôle de médecin, son sentiment d’être loin d’Erebor, la chaleur, la neige, un tas de sujets qui prêtent bien moins à conséquence que celui qu’ils ont abordé plus tôt. « J’ai de bons souvenirs d’Erebor, vous savez. C’est un duché magnifique, pour qui veux bien passer outre nos petites inimités. » Erebor, oui. Son sable à perte de vue. Son soleil. Ismalia. Ismalia qui, il se l’avoue, est bien la seule chose qu’il a retenu d’Erebor. La plus belle chose qu’il y ait vu, aussi. Mais ce n’est pas le moment de divulguer les détails. Un peu de flatterie ne fait jamais de mal, après tout.

Le silence qui s’étire entre eux n’est pas désagréable, en réalité. Maximilien termine son thé, observant d’un air pensif la jeune femme, avant qu’elle ne reprenne la parole. Et ne s’excuse d’être la cause de tout ça. Elle peut s’en excuser, c’est vrai, mais Maximilien sait pertinemment qu’on ne peut pas contrôler ses sentiments, même si on le désire infiniment. Il comprend Castiel - même s’il est loin, très loin d’approuver son choix - et de toute façon, il a déjà dit ce qu’il en pensait à la jeune dame devant lui. Qu’elle s’excuse de causer tant de désagrément est assurément un point en sa faveur. Le conseiller ducal garde ses yeux sur elle, la soupesant, de cet air pénétrant et inquisiteur qui a déjà fait se sentir mal à l’aise d’autres interlocuteurs. Mais il ne s’attend pas vraiment à la suite de son discours, il le reconnaît, et la lueur de surprise dans ses yeux le trahit bien. Il la fait bien vite disparaître, pourtant, mais... vraiment ?

Elle lui demande son aide, réellement ? C’est très inhabituel de la part d’une Erebienne, et encore plus de la part de quelqu’un qui, en réalité, n’a pas grand chose à apprécier chez lui. Elle doit être réellement désespérée, la pauvre Alméïde, pour se tourner vers lui ainsi. Oh, Maximilien pourrait bien penser qu’elle se repose sur sa sagesse et ses années comme conseiller de Castiel, sur l’expérience d’un homme rompu à exercice de la politique. Il pourrait se flatter d’être vu comme une figure aidante et rassurante. Mais non : toutes ces raisons sont peut-être vraies mais en définitive, celle qui importe, c’est qu’elle ne sait plus vers qui se tourner, la brillante princesse. Elle ne sait plus à qui demander de l’aide, sauf à lui. Et c’est aussi déroutant qu’inespéré. Il ne répond pas tout de suite, le comte de Séverac, laissant ses yeux juger cette jeune femme qui pourrait être une puissante allié dans sa volonté d’éviter une guerre entre leurs deux duchés. Il prend son temps, sachant qu’il faut mieux qu’elle soit en position de demandeuse plutôt qu’en position de force. C’en est presque désolant, en vérité, que la première pensée de Maximilien soit pour ce qu’il pourrait obtenir de la demande de la jeune Alméïde, plutôt que de chercher à l’aider. Il se fait vieux, peut-être. Trop pris dans ces jeux politiques pour songer à autre chose qu’à Sombreciel, avant toute chose. Avant l’air désespérée d’une jeune femme qui ne demande qu’à aimer quelqu’un qui n’est pas pour elle.

« Bien sûr que non. Vous comme moi ne voulons pas de guerre, et j’ai déjà traité avec votre frère. » Il n’irait pas jusqu’à dire qu’Anthim lui fait confiance, mais il n’éprouve pas pour lui la même inimité qu’à l’égard de Castiel. Ce qui, en réalité, n’est pas difficile, considérant la haine que se portent les deux ducs. « N’hésitez pas, dame Alméïde. Il n’est pas juste que vous portiez seule ce fardeau. » Et elle a choisit de le faire, pourtant. Seule. Peut-être que si elle l’avait contacté avant, cela aurait pu évoluer différemment. Peut-être que cela aurait pu changer bien des choses, en réalité. « Qu’en penses votre belle-soeur ? » La duchesse d’Erebor est-elle seulement au courant ? Maximilien la sait plus mesurée, et sait également qu’elle a l’oreille de son mari. Peut-être pas assez pour le raisonner sur le sujet, mais peut-être pourrait-elle au moins aider Alméïde. Peut-être pourrait-elle la faire renoncer... ce qui, autant ne pas le nier, serait tellement plus simple pour chacun des protagoniste. Plus douloureux, certes, mais bien plus facile.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyJeu 16 Fév 2017 - 17:45

« J’ai de bons souvenirs d’Erebor, vous savez. C’est un duché magnifique, pour qui veux bien passer outre nos petites inimités. » Un sourire tendre orne ses lèvres à ces quelques mots. « Votre femme est d'Erebor, n'est-ce pas ? » demande-t-elle, sans le moindre sous-entendu, simplement curieuse à ce sujet. Elle connaît bien cette histoire, racontée tant et tant de fois par son amie, elle qui possède des terres dans le duché du Roc et du Sable, tout comme Mélisende. Alors peut-être comprend-il, ne serait-ce qu'un peu, la situation dans laquelle elle se trouve ? Sauf que lui n'était pas duc et que son épouse n'était pas princesse, rendant les choses bien plus faciles. Alméïde aimerait tant pouvoir balayer toutes ces responsabilités, juste pour quelques temps, pour ne pas avoir à peser le pour et le contre de chaque décision, pour avoir enfin l'occasion de se laisser guider par son coeur et non par sa raison. Raison qui a pourtant du mal à s'imposer parfois, tant le dilemme lui semble douloureux. Oh oui, ce serait bien plus simple s'il n'était pas duc et si elle n'était pas princesse, tous deux de duchés qui se vouent une haine indescriptible depuis des siècles et plus encore. Le Destin doit bien rire de tout cela.

Après un court silence, Alméïde fait alors une demande un peu audacieuse. Et elle la voit bien, la surprise, dans les yeux du comte, même si celui-ci se reprend très vite. Elle a conscience de l'étrangeté de sa question, et elle réalise rapidement à quel point elle peut sembler désespérée de demander de l'aide au conseiller ducal de Sombreciel. Pourtant, ça lui semble logique, compte tenu des circonstances. Elle n'en est pas moins embarrassée Alméïde, baissant les yeux pour ne pas avoir à affronter un potentiel refus. Pourtant, elle se trompe.

« Bien sûr que non. Vous comme moi ne voulons pas de guerre, et j’ai déjà traité avec votre frère. » Elle relève les yeux, à la fois intriguée et curieuse. Il ne trouve pas sa demande impertinente, bien. Mais pense-t-il qu'elle a véritablement lieu d'être ? « N’hésitez pas, dame Alméïde. Il n’est pas juste que vous portiez seule ce fardeau. » Sur ses lèvres fleurit un sourire doux, un peu timide, mais emprunt d'une réelle gratitude. C'est inespéré, elle a encore du mal à croire qu'il accepte, mais elle est soulagée de ne pas essuyer un refus net, pas après tout ce dont ils ont déjà discuté.

« Merci. » répond-elle à voix basse, encore un peu surprise. Elle baisse humblement la tête, en signe de respect, mais elle la relève très vite à la question du conseiller. « Qu’en pense votre belle-soeur ? » Elle ne s'attendait pas à une telle question de sa part, mais elle parvient à esquisser un sourire en songeant à Sitara. « Elle est... d'un soutien inestimable. C'est une femme remarquable vous savez, très à l'écoute des autres. » Sa voix est douce, pleine de tendresse, à la mention de sa duchesse et amie chère. Sans elle à ses côtés, elle ne sait ce qu'elle aurait fait la princesse. Anthim ne supporte pas la moindre mention de Castiel. Reja ne supporte pas la moindre mention des Cielsombrois. Quant à Mélusine, elle est en froid avec lui depuis très longtemps maintenant, alors elle n'ose aborder le sujet auprès d'elle. Avoir quelqu'un qui l'écoute sans la juger, c'est plus qu'elle ne pouvait l'espérer, la princesse.

« Mais son soutien ne servira à rien si ça ne va pas dans les deux sens. » ajoute-t-elle alors, d'une voix mesurée. « Castiel fait beaucoup d'efforts, je crois, mais lui comme mon frère peuvent être de mauvaise foi et de mauvaise volonté, lorsqu'il s'agit des relations avec le duché voisin. » Elle retient un soupir, lasse de leur attitude l'un envers l'autre. Mais c'est d'une haine millénaire qu'il s'agit, il serait bien naïf de croire qu'elle pourrait s'estomper en si peu de temps. « Je sais qu'il vous respecte et vous fait confiance. Votre aide est non seulement bienvenue, mais elle est essentielle pour s'assurer que les choses ne s'enveniment pas entre eux, pas plus que d'ordinaire du moins. » Il saura apaiser son duc s'il le faut, elle en est convaincue. N'est-il pas le seul qu'il écoute vraiment, après tout ? Un peu rassérénée, elle boit une nouvelle gorgée de son thé, détournant un instant les yeux pour les poser sur la pièce silencieuse.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyMer 22 Fév 2017 - 21:41

Il a sans doute réussi à la mettre un peu plus à l’aise, la princesse des sables, et Maximilien ne peut que s’en féliciter. Comme il le lui a dit, il n’a nullement l’intention de s’en faire une ennemie, mais plutôt une alliée. Il est de son devoir de la raisonner et de l’éloigner de Castiel, mais le conseiller connaît bien son jeune duc, et sait pertinemment que tout ne sera pas aussi facile. A la réponse d’Alméïde, Maximilien réprime son sourire. Sait-elle la réponse, la princesse ? Essaye-t-elle de lui arracher un élan de sympathie, en comparant leurs histoires sur quelques points ? Si c’est le cas, sa tentative est un échec : il est cielsombrois, il la vois venir. A moins qu’elle ne sois juste en train de discuter, de s’intéresser. Naïvement.

Est-elle aussi naïve que ça, la jeune femme presque timide qui se tient devant lui. Il la considère un moment, le comte, avant de hocher la tête, laissant une expression douce - et pourtant savamment calculée - s’afficher sur ses traits. « Oui. Ismalia Kamar. » La même famille que l’actuelle duchesse, il le sait. Cela n’a pas été facile, mais jamais leur situation n’a été la même que celle actuelle. Il attend un instant le comte, laissant le silence s’installer, soupesant la jeune femme devant lui.

Sa proposition le surprend, mais peut-être aurait-il dû s’y attendre. Elle est si touchante, la jeune erebienne, si désireuse d’effacer les rancœurs, si pleine d’espoir, si... naïve, oui. Peut-être bien. Peut-être qu’il n’y a pas une once de duperie dans ses grands yeux, et sur son visage si honnête. Elle veut réellement bien faire. Et Maximilien pourrait presque culpabiliser de tenter de la manipuler, si cela ne rendait pas les choses plus faciles. Alors il accepte, évidemment, d’être son soutien, son pilier. De lui apporter son aide, parce qu’elle et lui on vu à quel point, jusqu’à maintenant, les seules actions de la jeune femme avaient été désastreuses.

La conversation dévie sur la duchesse actuelle, qu’il connaît peu, mais dont il a entendu du bien, le conseiller. Alméïde elle aussi ne semble pas tarir d’éloge sur le soutien apporté par sa belle-sœur, même si elle semble réaliste sur le fait que ce soutien, seul ne sert pas à grand chose. Le conseiller ducal ne peut qu’approuver : aussi fort qu’il aime son duc, son attitude avec Anthim a le don de le faire hurler - intérieurement. Castiel fait des efforts, dit-elle, et il le reconnaît volontiers, mais il se lasse vite, le jeune duc, encore plus lorsque les efforts sont à sens unique. Oh non, Anthim est aussi coupable que lui, sinon plus. « Nous arriverons bien à leur faire entendre raison. » Est-ce elle, qu’il veut rassurer, ou lui. Raison et Castiel, le tout dans une même phrase ?

Le comte considère un moment la jeune femme, avant de reprendre la parole. « Je ne vous retiendrais pas plus longtemps, dame Alméïde. Merci d’avoir accepté mon invitation. » Cet entretien a été des plus fructueux, et il espère qu’elle tiendra parole et se montrera raisonnable pour deux. Et comme il l’a mené, l’a demandé, c’est Maximilien qui décide de terminer cet échange. Il se sait impressionnant, le comte de Séverac, et sait parfaitement en jouer. « L’un des serviteurs va vous raccompagner jusqu’à l’Académie, si vous le souhaitez. » Castiel est amoureux d’elle. C’est pour lui, qu’il offre de la faire raccompagner. S’il lui arrivait quoi que ce soit, il s’en voudrait, après tout. Un petit peu.
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Message Sujet: Re: Le temps des explications   Le temps des explications EmptyJeu 23 Fév 2017 - 0:56

Ils en viennent à parler de sa femme et Alméïde esquisse un mince sourire en entendant à nouveau le nom de Kamar, celui de sa belle-soeur. Elle se demande un instant à quel point il connaît bien Erebor, s'il a souvent parcouru son océan de dunes, s'il a passé du temps sous son soleil brûlant, s'il a visité les oasis et parcouru les terres aux côtés d'une caravane. Est-il déjà allé à Vivedune lors d'Imbolc, a-t-il honoré avec eux le soleil et les lunes ? Elle se pose toutes ces questions mais elle n'ose vraiment les formuler, intimidée par cet homme qui l'a convoquée aujourd'hui. Elle sent qu'il serait déplacé de trop vouloir ainsi découvrir ce pan de sa vie, cette intimité qui ne la regarde pas. Alors elle reste silencieuse, respectueuse, avant de dévier à nouveau le sujet sur leurs ducs respectifs.

« Nous arriverons bien à leur faire entendre raison. » Elle hoche doucement la tête, songeuse, incertaine. Ca lui semble si improbable qu'elle ne sait quoi en penser, ni quoi dire. Sauront-ils un jour se comporter comme des adultes, l'un envers l'autre ? Elle ne s'attend pas à ce qu'ils deviennent les meilleurs amis du monde du jour au lendemain, elle n'est tout de même pas naïve à ce point, mais serait-ce trop demander que de se haïr sans avoir à s'insulter, s'envoyer des objets divers à la figure ou se braquer à chaque mot de l'autre ? Peut-être qu'elle en attend un peu trop Alméïde et que tout cela est voué à l'échec, mais elle est rendue trop loin désormais pour abandonner aussi facilement. Et puis... n'a-t-il pas dit vouloir la soutenir ?

« Je ne vous retiendrais pas plus longtemps, dame Alméïde. Merci d’avoir accepté mon invitation. » Elle relève les yeux, surprise, mais pas moins soulagée au fond, qu'il mette ainsi fin à leur entretien. Elle garde pourtant un visage serein, affichant un sourire poli alors qu'elle baisse respectueusement la tête. « Je vous en prie messire. Merci à vous d'avoir pris le temps de m'écouter... et pour le thé également. » ajoute-t-elle avec plus de légèreté. Elle repose sa tasse pratiquement vide puis se relève. « L’un des serviteurs va vous raccompagner jusqu’à l’Académie, si vous le souhaitez. » « Je vous remercie, mais ce ne sera pas nécessaire. Mes gardes attendent à l'extérieur, ils s'en chargeront. » Un mince sourire puis elle s'incline poliment. « Je vous souhaite une bonne journée. » D'un pas mal assuré, elle retrouve la sortie et se fait raccompagner jusqu'à l'entrée de la tour où ses gardes l'attendent, attentifs. Ensemble, ils se mettent en route en direction de l'Académie et la princesse se perd dans ses réflexions, l'esprit embrouillé par les paroles échangées, le coeur lourd de ne savoir sur quel pied danser. Mais elle finit par chasser tout cela, quelques instants au moins. Elle y réfléchira plus tard, à tête reposée, quand elle sera rentrée et qu'elle aura digéré cette rencontre des plus... inattendues.
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