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 Ne pas compter les coups perdus

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Message Sujet: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyMar 6 Sep 2016 - 16:19


Livre I, Chapitre 5 • Le Tournoi des Trois Opales
Quitterie Aubenacre  & Rackham l'Îlien

Ne pas compter les coups perdus

Mais à combien sommes nous ?



• Date : 11 septembre 1001
• Statut du RP : privé
• Résumé : Les informations vont vites dans le vol d'Ansemer, et Rackham apprend que Quitterie s'est encore plantée dans quelqu'un, provocant un accident. On dit que sa vue baisse, mais le capitaine veut en avoir le coeur net.

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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyMar 6 Sep 2016 - 17:03

Ce n’était définitivement plus possible cette histoire ! Combien de fois allait-il devoir se farcir des rapports, des mots et des plaintes sur la petite Louison Aubenacre qui avait le don pour maitriser son dragon aussi bien qu’une charrette à laquelle il manquerait une roue ! LES DEUX ROUES MÊME ! C’était assez incompréhensible qu’un chevaucheur ayant reçu un entrainement attentif se retrouve, après même pas quelques années de service, à faucher des tours, pulvériser des murs, amocher des morceaux du palais ducal, ratisser les champs, briser les mats, raser le pavé et se fracasser contre des congénères chevaucheurs. C’était quand même formidable ! Et assez énervant quand, en tant que capitaine du vol, Rackham devait trouver une explication pour épargner la jeune femme maladroite et éviter les plaintes un peu vindicatives. Fallait avouer que voir abattre une pale de son moulin par la queue d’un dragon volant en rase motte, c’était pas ce qui calmait le mieux les ardeurs. Cette fois c’était décidé, il allait devoir lui en toucher deux mots. Pas que c’était la première fois qu’il avait ce projet en tête, mais les rumeurs courraient sur la petite Louison, et malgré ses devoirs et responsabilités, le chevaucheur n’avait pas particulièrement envie de briser l’avenir de la demoiselle. Pourtant, la vue qui baisse, c’était pas un critère éliminatoire, mais pas loin quand même, et les multiples accidents à l’actif de la jeune femme ne jouaient pas en sa faveur. Et à force, ça risquait de monter aux sphères plus élevées, à tel point que même lui le capitaine ne pourrait pas faire grand chose pour l’aider. Mais puisqu’elle était sous ses ordres, il avait un peu la responsabilité de s’en occuper et la prévenir des dangers qui risquaient tôt ou tard de lui retomber sur le coin de la tronche.

Ou tu peux ne rien dire. Je prend malin plaisir à voir Serment se planter dans une tour. Il a beaucoup de talent pour me faire rire.
T'es moqueuse et vilaine aujourd'hui.
A peine Rackham. Mais si elle perd la vue comme dit les rumeurs, tu ne pourras pas grand chose quand même.
J’ai bon espoir.


Calico sur l’épaule, le capitaine sortit de son bureau dans la caserne du vol d’Ansemer. Il pensait trouver la jeune femme entre les murs de celle-ci après ce qui s’était passé la veille, mais il eu la surprise de ne la trouver nul part.

T’as vu Serment et sa chevaucheuse ?
Autre part que dans une tour ?
J’me d’mande pourquoi j’te pose encore des questions.


Le ricanement d’Obsession fait naître malgré tout un sourire sur les lèvres de son chevaucheur, habitué à l’humour grinçant et méchant de sa dragonne, non sans parfois partager celui-ci. Mais cela ne répondait pas à son interrogation et il cherchait toujours la jeune femme. Moi j’ai vu Sayam, il l’accompagne toujours. La voix fluette de Calico résonne dans l’esprit de son mage. Le petit primate aux grands yeux, timidement appuyé sur l’épaule de Rackham désigna de son petit bras l’extérieur et plus précisément une zone d’entrainement un peu à l’écart de la caserne. Il se pressa alors d’aller dans cette direction, ignorant dans un petit sourire les remarques fines d’Obsession, décidée à le rejoindre pour assister à la scène et peut être voir Serment pour l’embêter. Qu’il l’autorise ou pas elle ferait ce que bon lui semblerait de toute façon.

Elle semblait prête à partir la Louison. Quand il arriva en vue de la zone, elle harnachait la selle sur son dragon. Le décollage n’était plus pour longtemps… Mais il n’aurait pas lieu. Rackham la héla, arrivant d’un pas tranquille.

« Hep Louison, t’as deux minutes ? Faut qu’on cause. Pas d'balade pour tout de suite, t’as d'jà bien assez fait comme ça. »

Bon il ne voulait pas commencer en ayant l’air de l’agresser ni de l’accuser de quoique ce soit, mais la finesse n’était pas vraiment l’adage de Rackham et certainement pas son point fort. Il était direct et peut être impulsif de prime abord, mais c'était pas dans l’envie de la blesser.


Dernière édition par Rackham l'Îlien le Mar 20 Juin 2017 - 17:00, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyJeu 8 Sep 2016 - 0:10


Ne pas compter les coups perdus
Il y en a déjà trop...
Rackham & Quitterie • 11 septembre 1001


Le salut dans la fuite ?

Serment se tient prêt à décoller, je sais qu’il m’emporterait sous les nuages sur une simple pensée, mais je ne peux pas vraiment prendre la poudre d’escampette sous les yeux de mon capitaine de Vol, si ? Il ne m’a peut-être pas bien vue, je pourrais lui dire que c’est une erreur sur la personne ? Bon, pas vraiment en fait, entre un dragon améthyste et une cigogne, il a peu de marge d’erreur. Je peux détourner son attention et en profiter pour m’évaporer à tire-d’aile ? C’est qu’il est difficile à entourlouper, mon Capitaine…

Je peux essayer de le retenir en attrapant son Familier… ? Non, Sayam, ça va aller, je vais être courageuse un peu. Et franchement, attaquer Calico, bon… Oui. Mignonne, d’après les images que m’en adresse Sayam lorsque nous croisons le seigneur Îlien, et une part de moi la trouve bien trop adorable pour avoir envie de m’en prendre à elle – d’autant plus que j’ai sûrement mérité la mercuriale qui m’attend…

Quoique.
Je ne vois plus très bien, certes, mais je pourrais tout à fait prétendre que je n’entends plus non plus, et filer droit vers le ciel en toute presque bonne foi !
Oui, non, hein ? Non.
Résignée, je repose sur son support ma selle de voyage. Un instant, ma main s’attarde sur les lanières, caressant le cuir familier, tandis que je réprime un soupir résigné. Va, Serment. Nous ne volerons pas ensemble aujourd’hui.

Doucement, il incline la tête et pousse mon épaule de son museau en signe d’affection, avant de se détourner pour s’envoler, me laissant seule avec Sayam. Concentrée, je me focalise sur les images que me transmet mon Familier, étudiant l’expression de mon supérieur. Même pas mon major de division, non : carrément mon capitaine de Vol. Ça sent le roussi, Quitterie : et un sombre pressentiment me glace le sang. Est-il venu pour me chasser ? Courageusement, je carre les épaules, nouant les mains devant moi dans une posture attentive qui m’est familière. Il doit avoir reçu les plaintes de la duchesse Jehanne sûrement ; et peut-être un rapport concernant la tour des Mages, à Lorgol ? Et sûrement celui de la collision avec la Chevaucheuse Abigaïl de Cibella, hier midi… Oui, ça sent mauvais pour moi, et l’angoisse m’étreint le cœur. Que vais-je devenir, s’il décide de me prendre mes ailes ? Je ne m’imagine pas clouée au sol, j’ai trop besoin de Serment pour être sereine et entière, alors… Alors, je dois être courageuse. Je cherche en moi un reste de bravoure, et trouve un sourire timide, avenant, mais presque résigné déjà.

« Mon Capitaine ? Vous me cherchiez ? »

Nerveusement, j’essuie mes paumes moites sur les pans de ma jupe, avant de renouer les mains à ma ceinture, tentant d’arborer l’air le plus innocent possible – et échouant sûrement lamentablement.

Je suis fichue.


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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyMar 13 Sep 2016 - 1:11

Elle n’est pas sereine, la petite Louison, et il ne faut pas un quelconque don d’empathie pour le remarquer. Elle met un temps pour se retourner, comme si l’ordre n’était pas tout à fait perçu, mais il était plus logique de supposer que la réflexion étourdissait son champ d’action, ce à quoi Rackham patienta, certain que la chevaucheuse n’allait pas contester ses ordres. Le cas contraire n’aurait certainement pas été en sa faveur. L’air calme – il se retient surtout de ne pas entrer dans le vif du sujet en enfonçant des portes – le capitaine du vol d’Ansemer observa le dragon d’Améthyste décoller et s’éloigner de la scène, ce qui arrache un grognement à sa propre dragonne qui voulait venir. Elle s’abstient alors, préférant poursuivre son congénère pour l’enquiquiner tranquillement et laisser son chevaucheur discuter avec la jeune femme.

« Ouaip, j’aimerais voir deux ou trois trucs avec toi après c’qui s’est passé hier. »

Elle est terriblement stressée. J’sais bien. Laisse moi faire ! Descendant de son épaule, glissant agilement jusqu’au sol, Calico s’approcha des pieds de la chevaucheuse, adressant un regard d’une extrême choupitude pour calmer les choses et un coucou à Sayam de la papatte qui n’était pas loin. D’ailleurs, elle ne retourna pas sur Rackham et rejoins à son tour le familier plumé, tout en offrant à Louison un couinement adorable comme un bonne chance murmure ! Pas qu’il comprenait grand chose aux manœuvres de Calico, mais ce fut à cet instant que Rackham reprit la parole, un peu bourru mais tendant maladroitement de rassurer la jeune femme.

« Oh faut pas t’en faire hein ! Si j’avais voulu t’renvoyer ou t’sanctionner, j’serais pas venu en personne ! C’que tu sais… on dit ma belle que tu vois pas à deux pas devant toi, et la chevauche en voyant même pas l’bout d’son nez, c’est un peu difficile. Bien sûr, j’ai encore rien signalé sur tes maladresses, mais ton major est surement pas dupe, c’pour ça qu’tu vas pas beaucoup en mission d’ailleurs. »


Pas forcément la meilleure entrée en matière, c’est certain. Mais ce n’était pas non plus un aveu concernant une quelconque mise à pied ou des sanctions graves. Au contraire, il essayait d’amener les choses calmement, histoire d’en apprendre plus et trouver une solution qui serait profitable autant pour le vol que pour elle. Rackham aimait bien les membres de son vol et faisait un peu tout pour arranger chacun. Il pouvait pas commander au major de la jeune femme pour l’instant sur les missions qu’il lui donnait, mais c’était peut être en phase de changer.

« Du coup… c’est vrai cette histoire ? J’veux dire… t’vois pu rien ? Nan parce que j’sais que t’es un peu maladroite mais quand même pas au point de rentrer dans tous les obstacles sur ta route. »


Dernière édition par Rackham l'Îlien le Mar 20 Juin 2017 - 17:02, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyVen 23 Déc 2016 - 18:40

Il a l’air calme. Plus calme qu’il ne le serait s’il venait me signifier ma mise à pied, non ? Ou carrément un renvoi pur et simple de l’escadron… Oui, il a l’air calme, mais je ne suis pas rassurée pour autant. C’est rarement bon signe quand un Capitaine de Vol se déplace en personne auprès des troupes, tout le monde le sait bien. Il est presque en haut de l’échelle, et moi tout en bas ; quelles affaires pourrait-il bien avoir à traiter avec moi si ce ne sont celles de la discipline ? La panique commence à pulser dans mes veines, et mon souffle se fait court sous son regard scrutateur. Les mignonneries charmantes de Calico n’y changent rien, et je perçois Sayam lui murmurer quelque chose à l’oreille. Au loin, Obsession a rejoint Serment, et je capte quelques taquineries bon enfant entre le frère et la sœur de couvée. Nerveusement, je tords entre mes mains le cuir de mon harnais de vol, indécise quant à la marche à suivre. Les questions de Rackham sont éminemment précises, et je peine à trouver une porte de sortie pour contourner l’interrogatoire. C’est ma spécialité pourtant, esquiver les questions un peu trop précises, hausser les épaules et sourire en mettant en cause ma propre maladresse…

Quelque chose me dit que, cette fois, je ne réussirai pas à m’en tirer à bon compte. Penaude, je tourne le regard vers l’endroit où se tient mon supérieur, renseignée par les yeux de Sayam qui nous conserve soigneusement dans son champ de vision. Un instant, je reste hésitante, la bouche entrouverte, incapable de me décider sur la conduite à tenir. Dire la vérité est apparemment la ligne de conduite préconisée par mon Familier… Ainsi, je me range à ses sages conseils et prends la parole d’une voix quelque peu tremblante, le regard fixé à peu près à l’endroit où je devine le visage de mon Capitaine.

« Pas-pas complètement, mon Capitaine. Je veux dire – pas complètement aveugle, pas encore, mais un jour oui, juste pas maintenant. » Ce que je viens de dire n’a aucun sens. Maladroitement, je tente quelques explications complémentaires. « Comme ma grande sœur, en fait. On a commencé à moins bien y voir vers nos quinze ans. Puis ça va de moins en moins bien. Désirée est devenue complètement aveugle à ses vingt-cinq ans. » Et son mari l’a battue, et répudiée, et renvoyée à Riven couverte de honte. Déglutissant péniblement, je reprends mon aveu interrompu. « J’en ai vingt-quatre, et je n’y vois… plus beaucoup. Je vois des formes de couleur, de la lumière, et c’est à peu près tout. »

Ma voix se brise sur les derniers mots, et je me mords les lèvres furieusement pour retenir les larmes qui montent. C’est avec un débit bien plus entrecoupé de sanglots retenus que je délivre la fin de ma confession. « En vol, c’est Serment qui voit pour nous deux – nous nous entraînons pour que je partage sa vision, mais c’est-c’est compliqué, les yeux d’un dragon ne fonctionnent pas du tout comme les nôtres et j’ai du mal à-à-à interpréter les images. On s’améliore, mais ça reste… compliqué, et parfois j'évalue mal les distances... Le reste du temps, c’est… C’est Sayam qui voit pour moi. Il m’indique les obstacles, me dit vers où me tourner quand je parle à quelqu’un, à quel endroit regarder pour avoir l’air… naturelle. Et quand il le faut, quand je dois lire, ou écrire, ou coudre, il me laisse regarder par ses yeux. » Les larmes s’échappent du coin de mes paupières sans que je ne parvienne à les retenir cette fois, et d’un bond gracieux, mon Familier me rejoint, coulant son long cou élégant sous ma main pour me réconforter. Morte de honte et profondément humiliée par cette vérité que je suis forcée d’admettre, je serre les dents et rassemble les pauvres bribes de courage qu’il me reste, pour sceller ma déclaration.

« J’ai fui Bellifère, mon Capitaine, j’ai fui l’asservissement des femmes et la persécution de la magie. J’ai juré d’être forte et brave, de ne jamais dépendre de personne, et voilà que sans mon dragon, sans mon Familier, je suis incapable de me débrouiller seule. Même avec leur assistance, ça devient compliqué de donner le change, mais je-je ne peux pas arrêter de voler. Par pitié, mon Capitaine, je vous en supplie – ne me retirez pas mes ailes, j’ai besoin du ciel et du vent pour ne pas sombrer complètement. » Supplique abjecte, infâme déshonneur que de confesser une faiblesse – cela, je le tiens de mon enfance, où chaque faille dans ma carapace donnait lieu à brimade et moquerie. Ai-je raison de me montrer vulnérable devant mon supérieur ? Je suis pitoyable. Je le sais. Est-ce que ma franchise va me coûter ma liberté… ?

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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyVen 13 Jan 2017 - 12:17

Il ne sait pas trop à quoi s’attendre le Rackham. Il sait que c’est une maladroite notoire qui depuis quelques mois se faisait bien trop remarquer au goût du capitaine. Il s’agirait pas qu’on vienne lui reprocher de ne pas faire son boulot après tout… Et si un chevaucheur devait être renvoyé… ben c’était à lui de le faire. Bien sûr, ce n’était pas ce qu’il prévoyait en ce jour, tout ce qu’il voulait c’était le témoignage de la principale concernée et éclaircir les rumeurs qui trainaient sur elle. Qu’elles soient fondées ou pas. Et si c’était le cas, il ignorait encore ce qu’il pourrait faire… Car une chevaucheuse aveugle, ça n’avait pas forcément son utilité dans les troupes d’élites de l’empire de la Magie. Il n’était cependant pas du genre à y aller par quatre chemins, Rackham, et quand bien même essai-t-il d’amener les choses en douceur que la prise de conscience est au final abrupte, peut être un peu dure. Trop directe, c’est certain. Mais il n’est pas celui qui perdrait son assurance, bien au contraire. De toute sa hauteur, l’îlien ne détache pas son regard de la petite guérisseuse, attendant qu’elle avoue ou non ses secrets. Heureusement pour sa patience, elle ne tarde pas à répondre, d’un trémolo dans la voix. Il est surpris cependant qu’elle relève les yeux vers lui, tentant de capter son regard. Difficile de deviner qu’elle était aveugle. Pourtant, cela semblait bien être le cas.

Pas complètement aveugle, mais bientôt. C’était donc une finalité et une fatalité pour la petite chevaucheuse, qui à chaque mot prononcé perdait de plus en plus son assurance, sous l’œil inquisiteur de son capitaine, pourtant bien en peine de réagir. Il est brusque, Rackham, certes sincère mais malheureusement maladroit quand il s’agissait de faire preuve d’empathie. Il percevait clairement la détresse de Louison, mais de là à savoir comment la calmer et l’empêcher de céder complètement aux larmes, il y avait un monde. Il peut comprendre cela dit, sa situation est difficile, ce à quoi elle a échappé est grand, et retourner dans ce monde qu’elle avait quitté grâce aux ailes de son dragon lui semblait inenvisageable. Il est étonné qu’elle ait pu tenir si longtemps ainsi, et même agréablement surpris de voir ce qu’elle a entrepris de faire avec Serment et son Familier. Partager la vue de son dragon, ce n’était pas commun, pour sur, et il admirait ce lien si puissant qui les unissait.

Elle pleure, fait quelque chose Rackham. Dit quelque chose, imbécile.

Il n’avait pas besoin du commentaire plein de reproches de Calico pour se rendre compte des larmes qui sillonnaient les joues de la pauvre Louison, en proie à ce qui semblait être la peur de sa vie. A vrai dire, il ne pensait pas que sa confession soit d’une telle intensité, et il à l’air grave, le capitaine d’Ansemer, quand il croise le regard larmoyant de la chevaucheuse. On le disait impitoyable Rackham, avec ses ennemis et parfois même avec les hommes sous ses ordres qui osaient le défier. Il n’était pas un homme cruel cependant, bien au contraire.

« Euh… » L’éloquence, comme toujours lorsqu’il s’agissait de faire preuve d’un peu de finesse devant les larmes d’une pauvre demoiselle, et ne pas passer pour un goujat barbare des îles. Pas facile considérant ses origines et son caractère. « Je… Ecoute Louison, faut pas t’mettre dans tous les états comme ça, j’suis pas d’genre à briser les autres. Ca s’rait gonflé d’ma part ! » C’était plutôt les autres, les continentaux, qui essayaient de briser les rêves, plus encore ceux d’un îlien considéré comme barbare… mais la touche légère n’a pas l’effet escompté, il reprend, encore gêné. « J’te cache pas qu’ton cas est compliqué par contre. J’m’attendais pas à c’que tu sois à deux doigts d’venir aveugle et qu’t’as b’soin d’l’aide de Serment et d’Sayam. Mais en même temps tu te débrouilles. » Il réfléchit, Rackham, à une solution viable qui ne lui couterait pas une engueulade monumentale du duc et de la Maréchal. Et quelque chose qui permette surtout à Louison de continuer de voler. Ça ne semblait pas très bien parti. « J’t’avouerais qu’j’sais pas encore c’que j’vais faire d’toi. Même si t’es une recrue talentueuse et une bonne guérisseuse, à la longue, t’pourras pas garder ton secret, tu l’sais non ? » Il a un regard vers elle, vers Sayam aussi, l’air toujours gêné et penseur. « P’t’être qu’si t’avais un coéquipier, un genre… d’ailier, ç’pourrait cacher plus longtemps ton problème et t’éviter d’nouvelles chutes. »


Dernière édition par Rackham l'Îlien le Mar 20 Juin 2017 - 17:04, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyDim 5 Fév 2017 - 3:59

Je ne sais pas à quoi m’attendre.
Comment pourrait-il bien prendre ce que je viens de lui avouer ? Je suis une Chevaucheuse bigleuse, j’ai à peu près autant de valeur stratégique d’un hibou en pleine journée, alors… Alors, il va sûrement devoir me renvoyer. Pas par méchanceté – il est franc et direct, notre Capitaine venu de l’Archipel, mais il n’est pas cruel ; et je crois qu’il est sincèrement attaché aux Chevaucheurs qui lui sont confiés. Non, pas cruel, pas méchant – bourru, et brutal, et dénué du tact le plus élémentaire, mais pas délibérément blessant, non. Pourtant, il fait ce qui doit être fait : et si une Chevaucheuse devient un danger pour la division, pour l’équilibre de l’escadron… c’est à lui de faire le nécessaire pour régler le problème et éliminer la difficulté. Pas cruel, non : mais impitoyable, et résolu.

Il va me manger toute crue.
Et recracher les morceaux.
Il n’y prendra sûrement aucun plaisir, mais je sens venir la mercuriale bien méritée que j’esquive depuis des années, et je suis tendue comme un arc, prête à me briser. Une seule parole trop vive, un seul mot trop fort, et il ne restera plus rien de Louison, juste une coquille vide poussée par le vent ; alors, je me prépare, mentalement, au déferlement de remontrances que j’ai bien mérité et que je ne peux plus éviter.

Et qui… ne vient pas.

Je crois que c’est la stupeur plus que le soulagement qui vient interrompre le flot de mes larmes. Je m’attendais à des reproches, à une réprimande bien sentie – pas à ces paroles prudentes mais qui se veulent rassurantes. Résolue, je muselle le fol espoir qui pointe le bout de son nez dans le secret de mes pensées, cramponnée au plumage de Sayam qui tremble sous mes mains. D’une voix blanche, mécaniquement, je réponds à la question qui m’est posée. « Bien sûr, je le sais. C’est devenu impossible à dissimuler, je sais que ce n’est qu’une question de temps, je… J’espérais trouver une solution avant de devoir en parler… » Une solution. C’était ridicule, dès le départ. Il n’y a pas de guérison pour la cécité : la seule option serait de crever mes yeux pour les faire régénérer, mais cela fait longtemps qu’il n’y a pas eu en Arven de mage capable de cet exploit, et rien ne me garantit que le problème vient effectivement de mes yeux eux-mêmes. Alors… « Alors, j’ai fini par me résigner… Le plus dur, capitaine, ce n’était pas de ne plus y voir, c’était que ça m’empêche de voler… » Je ne sais pas s’il le comprend. Le peut-il seulement ? Peut-on s’imaginer ce que c’est que d’affronter chaque jour avec ce jugement prêt à s’abattre sur soi une fois la garde baissée… ?

Il peut, apparemment. Il propose une piste. Une idée. Irréalisable, mais mon cœur s’émeut de le voir essayer. Je me sens… un peu moins seule devant la difficulté. Un peu moins perdue. Un peu moins… paumée. « Mais qui voudrait, Capitaine ? Ce n’est plus possible de le garder secret, alors qui voudrait s’encombrer d’une aveugle ? Il faudrait me surveiller pendant les missions, m’assister si mon Familier ne peut pas me suivre, garder un œil sur moi en permanence… Avec les tensions, mon Capitaine, je ne vois pas qui accepterait de-de s’encombrer de moi… »

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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyMer 22 Mar 2017 - 19:04

« J’comprend oui. » Voler, parcourir l’horizon infini des cieux. Oui il comprenait.

Impitoyable, Rackham l’était. Avec ses ennemis ou ceux qui discutaient un peu trop ses ordres. Autoritaire, prêt à prendre des décisions parfois drastiques et pas vraiment connu pour son tact, le capitaine d’Ansemer savait se faire respecter et trainait avec lui une petite réputation. Pourtant, il n’avait rien de cruel dans ses décisions, et si elles pouvaient paraître brusques, il essayait de ne pas avoir l’air injuste. Mais il se trouvait devant un dilemme un peu compliqué à résoudre, l’îlien. Etait-il juste pour Louison de lui retirer ses rêves et ses espoirs ? Ou était-ce juste de favoriser l’équité entre tous les chevaucheurs, sans prendre en compte les sentiments d’autrui ? Car il avait pleinement conscience que s’il faisait le choix de renvoyer Quittou – et il en avait le droit aux vues de ce qu’elle venait de révéler – celle-ci ne s’en relèverait pas. Il ne savait pas vraiment ce qu’elle avait vécu, mais force était de constater que les larmes n’étaient pas là seulement pour attendrir, elles étaient témoins au contraire d’une réelle douleur. Aussi est-il résolu à ne pas hâter un choix que d’autres auraient pris sur l’instant, réfléchissant à une solution de secours qui permettrait de garder la petite chevaucheuse dans les rangs et d’éviter de nouvelles catastrophe.

Qui accepterait de prendre Louison comme ailière chevaucheuse ? C’est une excellente question à laquelle il n’a pas la réponse. Il pourrait bien imposer sa décision, mais ce n’était décidemment pas juste, et il doutait que quiconque au sein des chevaucheurs d’Ansemer – à plus forte raison la division de Port-Liberté – accepte de l’avoir pour partenaire. Elle était bien gentille, guérisseuse de talent, mais sa cécité jouait complètement en sa défaveur. Il eut un soupir, tapant du pied en tentant de trouver une autre solution. En vérité, il n’y en avait qu’une qui ne l’obligerait pas à renvoyer Quittou. A ses pieds, Calico sent son hésitation, mais la petite loris semble savoir ce que lui veut vraiment, car elle tapote sur sa cheville pour le pousser à parler.

« Moi j’peux t’prendre comme ailière. J’vole pas beaucoup, j’pars pas souvent en mission, mais s’tu restes avec moi, j’peux t’laisser garder ton poste de chevaucheuse. Enfin c’est si t’veux être la coéquipière du cap’tain, évidemment. »

Quoiqu’en réalité, elle n’avait pas trop le choix si elle souhaitait continuer à voler. Cela cacherait ses problèmes assez longtemps pour qu’il essaie de trouver une solution de son côté, et surtout, cela arrêterait de provoquer des accidents à répétition. Il leur faudrait certainement s’entrainer un peu, connaissant Obsession, elle serait d’humeur à tacler un peu l’importun qui volerait à ses côtés, tout frère de couvée soit-il. Mais c’était la seule chose qu’il pouvait faire pour la p’tite Louison, une solution un peu bancale pour lui éviter de perdre ses rêves.
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Message Sujet: Re: Ne pas compter les coups perdus   Ne pas compter les coups perdus EmptyDim 2 Avr 2017 - 17:32

J’en reste… pantoise.
Il est vraiment pas commun, ce Capitaine.

Je sais bien que les rumeurs parlent de lui, comparent son comportement à celui de ses homologues en Lagrance, en Cibella et en Outrevent ; je sais bien que ce qu’il fait globalement est très inhabituel pour un homme aussi haut placé. Les autres gradés ne se mêlent pas autant à leurs hommes, si ? Ils ne prennent pas les repas avec eux. Ils ne s’intéressent pas à leur vie privée, ne demandent pas de nouvelles des époux et épouses, des enfants, en mentionnant leurs prénoms précisément même s’ils ne les ont jamais rencontrés.

Ils ne viennent pas à la rescousse d’une Chevaucheuse aveugle en se mettant eux-mêmes en danger.

Je ne sais pas exactement ce qui m’empêche de parler. La vague d’admiration pour cet homme venu d’encore plus loin que moi et qui pourtant a su se hisser haut dans la hiérarchie au seul mérite de ses actes ? La gratitude intense qui me serre la gorge et voudrait m’étouffer pour de bon tant la perspective de perdre mes ailes m’avait terrifiée ? Sayam n’en mène pas plus large que moi, et Serment, même s’il s’inquiète un peu des réactions de sa sœur de couvée à cette nouvelle, est tout aussi abasourdi que je le suis.

Je peux simplement tomber à genoux devant mon Capitaine, les jambes coupées ; saisir sa main pour la porter à mes lèvres, la trempant d’un torrent de larmes silencieuses qui lui hurlent ce merci que ma gorge serrée m’empêche de formuler. Merci de me laisser mon dragon, capitaine. Merci de me laisser l’horizon pour remplir mes poumons à défaut de pouvoir encore combler mes yeux. Merci de me laisser encore une raison d’exister.

Je n’ai rien d’autre à t’offrir en échange, que ma loyauté.
Elle est tienne à jamais.


Sujet terminé


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