Solange de Brenwyr

Solange est un miracle, un trésor adoré, un présent divin que l'on attendait plus. C'est sans doute ainsi que sa mère considéra sa naissance, elle qui avait enterré depuis des années l'espoir de devenir mère. Née au cœur d'une famille de petite noblesse, Solange fut un bébé vigoureux, vagissant avec force, faisant montre, déjà nouvelle née, d'une force de caractère peu commune. En tant que petit miracle du couple Brenwyr, Solange n'a jamais manqué de rien, ni d'amour, ni de tendresse, ni de cadeaux et autres joyeusetés propres a faire d'elle une gamine pourrie gâtée. Et sans doute le trait aurait il été permanent si ces parents n'avaient accueilli auprès d'eux Hiémain avant sa naissance. Longtemps, elle l'a prit pour son frère de sang, et lorsqu'elle a sut la vérité, cela n'a rien changé. De son sang ou non, Hiémain demeure son frère, elle a partagé son enfance avec lui, ses rires, ses pleurs, ses caprices aussi qu'il laissait couler avec stoïcisme. Il l'a protégée et ce n'était pas une sinécure, Solange ayant le chic pour se fourrer dans des ennuis plutôt cocasses enfant, il l'a aimé sans condition, a l'image de ses parents. Sa première blessure fut le départ de ce frère tant aimé. Elle n'a jamais compris son choix, du moins, avec tout son égoïsme d'enfant, sa possessivité immature. Elle a crut qu'il l'abandonnait alors qu'il était tout simplement temps pour lui de suivre son propre chemin. Solange lui en voulut quelque temps, ruminant comme seuls les enfants de huit ans savent le faire, elle devint outrageusement capricieuse, imbuvable, exprimant un manque que ses parents ne pouvaient pas combler, pas totalement. Et puis, peu à peu, ce sentiment déchirant se transforma en acceptation, elle apprit à ne compter que sur elle, à relativiser ses chagrins et ses bonheurs, et même si Hiémain lui manquait toujours autant, elle le savait vivant quelque part, c'était sa seule consolation.

Mais peut être que cela n'est pas étranger à son désir d'intégrer l'Académie de Lorgol, bien qu'elle se passionna immédiatement pour ses études, découvrant un monde de légendes et de mythes qu'elle n'avait, jusqu'alors, fait qu'effleurer via les histoires de sa mère, le soir devant l'âtre. Oui, elle découvrait un monde féerique et légendaire où héros et dieux s'entremêlaient pour accomplir leur destinée. Élève assidue et farouche, elle se fit rapidement apprécier de ses professeurs, enfant joyeux, elle en fit de même avec ses camarades. Il n'était pas rare de la croiser le nez dans un livre ou un quelconque parchemin, mais pour autant, elle n'était pas la dernière à parcourir en trottinant les couloirs de l'Académie du Savoir pour un jeu bien innocent. Très rapidement, elle fit montre d'une détermination sans faille et d'un caractère bien trempé, peu adepte des demie-mesures, elle s'enflamme rapidement et explose avec force. Mais c'est cela qui fait son charme dirons nous.  

Durant ses études, elle se découvrit une fascination certaine pour les Voltigeurs. Elle aimait les regarder voler, virevolter, piquer, ils étaient la quintessence de la puissance et de la grâce, il ne lui fallut guère longtemps pour décréter qu'elle serait l'un d'entre eux. A l'âge où ses compagnes et amies se destinaient au mariage, Solange repoussa fermement cette idée, elle n'attendit pas qu'on lui présente un prétendant, elle en informa ses parents. Non, elle ne serait pas une épouse juste bonne a faire des enfants, elle serait autre chose, elle se forgerait un nom autrement que par le prestige d'un noble mari. On aurait sans doute pu penser que, horrifiés, ses parents chercheraient à lui forcer la main, mais ce ne fut pas le cas. Leur affection et l'amour qu'ils portaient à leur fille fut bien plus important qu'une union de gloire. Ils avaient élevé leur fille en lui enseignant le libre-choix et quoiqu'en dise les rumeurs, Solange n'en était que plus épanouie...Et peut être plus têtue sans doute.

Elle pensait choisir son Griffon, malgré le rire moqueur des autres, peut être faisait elle preuve de bien trop d'arrogance, mais quelque part, elle aurait aimé être l'exception. Sauf que, bien évidemment, elle ne le fut pas. Ce fut Lierre qui la choisit. Il était beau son Lierre, doré, scintillant, la plus belle créature du monde aux yeux émerveillés de la jeune femme. Il était beau et fier, il l'est toujours d'ailleurs,  ils grandiront ensemble, tous les deux. D'enfant immature, ils deviendront duo terrifiant. Lierre est son partenaire, son ami, son confident, rôle tenu jusque là par Hiémain. Il n'était pas rare de la trouver au cœur d'une prairie, au pied d'un arbre, lissant les plumes couleur or de son griffon ou blottie contre lui, un livre sur les genoux, elle adorait ces moments privilégiés avec lui et il les lui accordait avec grâce. Oui, sans aucune doute, Lierre est devenu au fil du temps et des épreuves, un frère pour elle. Elle lui porte une confiance aveugle et il fait de même, une étrange fusion qui en fait un tandem des plus efficace. Et ils ne furent pas trop de deux pour s'imposer d'ailleurs. Solange le fit parfois à coup de poings, parfois à coup d'esprit caustique et percutant,  souvent avec un sourire mutin. Peu à peu, elle gagna le respect de ses pairs, elle fut appréciée même. L’entraînement fut dur mais aussi enrichissant, oui, elle avait trouvé sa vocation, ce qu'elle voulait faire. Et puis, elle y trouva une nouvelle famille même, tomba amoureuse, se lia d'amitié, oui cette époque là est, encore maintenant, l'une des plus heureuses de sa vie.

A 22 ans révolu, elle fut libérée de la Caserne et affectée a l'Escadron de Valkyrion. Elle était l'une des rares femmes a avoir fini un entraînement et au début, elle dût s'imposer dans cet Escadron, elle le fit, avec ses armes et ses compétences, elle y rencontra Melsant de Severac qui fut son Major et avec lequel elle s'entendit plutôt bien. En vérité, Solange s'entendait avec tout le monde ou presque, malgré son caractère parfois un peu trop explosif, elle devait pouvoir compter sur chacun d'entre eux, tout comme ils pouvaient compter sur elle. En particulier sur son partenaire attitré, certains craignaient parfois de confier leur vie a quelqu'un d'autre, Solange elle, trouvait que c'était un défi constant et combien même devrait elle se retrouver seule, elle savait compter sur Lierre. Avec la liberté, elle renoua le contact avec son frère de manière plus présente peut être et le soutint de loin lorsque le poids de sa naissance s'invita sur ses épaules, elle était fière de lui, fière d'être sa sœur, il était ce qu'il était, mais il ne l'avait jamais déçue.

Devant son miroir, elle s'observe d'un œil critique. En fait, elle préférerait enfiler un pantalon mais il lui fallait faire un effort, son frère se mariait. Son frère aimait. C'était une sensation étrange pour la jeune femme, bien sûr, elle était heureuse pour lui, mais quelque part, elle ne pouvait se départir totalement du sentiment qu'on le lui volait. C'était stupide, il avait trouvé une femme qui l'aimait, il serait comblé. Mais on ne se refaisait pas.

Durant ses années au cœur de l'Escadron, elle s'était souvent rendu en Lorgol, ne serait ce que pour le voir, jamais bien longtemps, mais cela lui suffisait. Elle se sentait honorée et heureuse d'être son témoin de vœux, alors cela méritait bien une robe non ? Pour faire honneur a la mariée, elle s'était vêtue de festive adoptant une robe aux lignes vaporeuses et aux plis délicats faisant référence a la Cour des Miracles. Quelle n'avait pas été sa surprise en apprenant le nom de la mariée, quelque part, un dieu devait bien rire des tours qu'il infligeait aux hommes, elle connaissait Melsant mais très peu ses sœurs, cela dit nul doute que pour avoir sût attirer son frère, Mélusine gagnait à être connue.

L'Ordre du Jugement sème le chaos sur le continent, en réclamant le retour des magies scellés et des savoirs perdus, sacrifiés pour entériner la trêve il y a mille ans. La guerre est à présent déclarée. Qu'en penses-tu ?
• Des empêcheurs de voler en rond, voilà ce qu'elle en pense. Bien que la guerre ne lui fasse pas peur, elle préférerait qu'elle soit déclenchée par autre chose qu'une bande de fanatique vivant encore dans les temps anciens. Elle s'en méfie mais sans doute les sous-estime-t-elle un peu.

La Rose Écarlate tente de sauver les vestiges de la Trêve pour ramener la paix sur le continent. Trouves-tu leur combat pertinent ? Que penses-tu de ces douze agents ?
• En espérant qu'ils réussissent mais honnêtement que peuvent ils réellement contre le désir de tout un peuple d'en conquérir un autre ? Leurs intentions sont nobles, mais peut être un peu naïves non ? Malgré tout, Solange leur souhaite de réussir. Réellement.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
• Pas du tout. Solange s'est toujours sentit bien à Lorgol, après tout c'est dans cette ville qu'elle a vécu ces plus belles années. Dans cette ville qu'elle a noué ses plus belles amitiés et dans cette ville, encore, que vit son frère adoré.