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 Étude de terrain

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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyLun 19 Déc 2016 - 22:15




Livre II, Chapitre 1 • Les Sables du Temps
Mayeul de Vifesprit ♦ Rejwaïde Sinhaj

Étude de terrain

A vocation scientifique




• Date : 31 janvier 1002, aux environs de 23h30
• Météo : Nuit claire, mais froide
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Après leurs aventures au Palais des Soupirs, Reja et Mayeul récupèrent de leurs blessures à la caserne-infirmerie des Voltigeurs d'Ibelin.
• Recensement :
Code:
• [b]31 janvier :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1593-etude-de-terrain#47462]Étude de terrain[/url] - [i]Mayeul de Vifesprit & Rejwaïde Sinhaj[/i]
Après leurs aventures au Palais des Soupirs, Reja et Mayeul récupèrent de leurs blessures à la caserne-infirmerie des Voltigeurs d'Ibelin.

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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyLun 19 Déc 2016 - 22:18

Les dalles du sol sont froides sous ses pieds nus. Elle boîte à pas feutrés, Reja, dans l’obscurité de la caserne endormie. C’est le plein mitan de la nuit, et le silence d’Ibelin n’est rompu que par les patrouilles de la garde, renforcées depuis le début des hostilités. Il n’y a pas grand-monde, dans la caserne de la capitale impériale : les effectifs stationnés sur place ont été déplacés au palais pour protéger l’Empereur et les siens. Ici, dans la caserne de la cité, ne restent que des malades et des convalescents. On y a rassemblé les Voltigeurs revenus blessés de la bataille d’Erebor – et, comme en témoignent l’attelle qui maintient son poignet et le bandage autour de sa cuisse, Reja en fait partie. C’est même une miraculée – le choc a été si violent… Elle se rappelle de la fuite éperdue à tire d’aile, des flammes dans son dos, de Sirocco tentant mille pirouettes insensées pour les tirer de là ; et la silhouette soudain projetée sur leur chemin par le souffle d’un dragon carmin. Le choc terrible des deux griffons – et la chute, droit vers le sol. Sirocco a réussi à freiner la descente, tant bien que mal, et s’en sort avec des écorchures et quelques plumes froissées, elle-même n’a qu’un poignet foulé et une large plaie sur la cuisse, là où les serres acérées ont agrippé la chair pour la retenir et l’empêcher de dégringoler. Leur spécialité, après tout, c’est la chute libre…

C’est l’autre Voltigeur qu’elle vient voir. Lui est tombé magistralement, de plein fouet, sauvé in extremis par son griffon qui a absorbé le plus gros du choc ; mais il s’est quand même bien cogné la tête, et les médecins qui se sont occupés d’elle aujourd'hui ont raconté qu’il avait finalement repris conscience cet l’après-midi. Le griffon est bien amoché, mais hors de danger – elle le sait, Reja, parce que les soigneurs de la caserne l’ont installé bien au chaud dans un nid de convalescence pour qu’il se remette sans séquelle, et que Sirocco prend grand soin de lui. Pauvre, pauvre petit griffon tout abîmé… Au moins ne souffre-t-il pas. Elle va les voir, péniblement, chaque jour. Et elle a promis, au petit cendré, d’aller prendre des nouvelles de son Voltigeur dès qu’il serait réveillé. Seule solution pour qu’il se tienne un peu tranquille et cesse de s’agiter – pauvre Nuage, si inquiet !

C’est donc dans la plus grande discrétion qu’elle se faufile dans la chambre attribuée à Mayeul – confort que d’y être seul, privilège de son grade, auquel elle-même n’a pas droit. Là où elle partage son dortoir de convalescente avec trois Voltigeuses, le major de Svaljärd est seul dans la sienne, et elle s’approche du grand lit en catimini, un tantinet récalcitrante. Qu’est-ce qui lui a pris, d’accepter d’aller voir ce maudit Cielsombrois… ? Elle doit bien admettre, toutefois, que la rancune latente qu’elle a nourrie envers l’agaçant rejeton du baron de Vifesprit a du mal à se réveiller, ce soir. Est-ce le souvenir de Mathilde, si calme et si digne ? Est-ce le courage aveugle qu’il a manifesté lors du Tournoi des Trois Opales ? Ou peut-être, ce poème reçu et qui l’a plongée dans des abîmes de perplexité jusque-là insondés ? Ou bien, éventuellement, le soin qu’il a pris d’elle il n’y a même pas une semaine, dans les profondeurs du Palais des Soupirs, luttant contre la terreur qui menaçait de la dévorer toute entière, avec un admirable dévouement.

La vérité, c’est qu’elle se sent redevable, Reja.
Redevable, à un Cielsombrois.
Le monde est sûrement en route vers l’anéantissement.

Sur la pointe des pieds, elle s’approche du lit, jette un œil prudent sur la silhouette endormie. Elle a évité de venir de jour, pour ne pas croiser de médecin qui la mettrait à la porte, mais elle n’avait pas vraiment réfléchi – le Voltigeur dort, sûrement un peu assommé par les médicaments, et elle suppose que l’entêté Nuage ne se satisfera pas d’un vague « Il va bien ». Pourquoi donc ne règlent-ils pas ça entre eux, via leur lien mental ? Tout porte à croire que le damné fils de Cielsombrie est un fieffé menteur, si même son propre griffon doute de sa parole. Allons, puisqu’il le faut, elle portera un témoignage visuel de bonne santé… quand il sera réveillé. Poussant un soupir résigné, elle se juche sur une commode le long du mur, et laisse le temps s’écouler.

C’est quand l’homme remue dans son sommeil, repoussant un peu le drap qui le recouvre, qu’elle prend conscience d’un léger souci.

Visiblement, il dort nu.

Elle a devant les yeux un torse familier qui n’a rien perdu de ses attraits, et même à la faible lueur des lunes jumelles, elle ne rate rien du spectacle. Inopinément, les rêves affreusement gênants qu’elle fait régulièrement depuis des semaines lui reviennent en tête, et elle perçoit l’amusement lointain et diffus de Sirocco. Bon. Bon bon bon. Il dort, n’est-ce pas ? Et plutôt profondément. Il n’y a rien de mal à… à vérifier, que le reste de son anatomie est conforme à son imagination. Pour une simple question de.. d’exactitude scientifique. Oui. Rien de répréhensible. Rien que de parfaitement normal.

A pas de loup, à la fois dévorée de curiosité et morte de honte, la Voltigeuse s’approche du lit, écoutant attentivement la respiration calme de sa cible, guettant le moindre signe d’éveil. Rien. Bien bien. Entre le pouce et l’index, elle saisit délicatement l’ourlet du drap, et, retenant sa respiration, coule un œil inquisiteur sous le tissu clair.

Mmm.

Noir comme dans un four.

Contrariée, elle tend l’autre main, attrape avec mille précautions l’autre extrémité, et soulève prudemment l’étoffe. Toujours aucune réaction. Parfait. D’un geste vif, elle rabat le drap en arrière, et se décale de quelques pouces – pour que la lueur ténue des astres nocturnes éclaire l’objet de son étude.

Ah.

Visiblement, son imagination ne lui rendait pas hommage.

Immobile dans la pièce silencieuse, absorbée par sa contemplation, elle ne sent même pas ses joues soudain brûlantes s’empourprer furieusement – et c’est seulement lorsque la tête commence à lui tourner qu’elle réalise être toujours en apnée. L’inspiration saccadée qu’elle prend à cet instant est un tout petit peu plus bruyante que prévu – et ce qu’il devait arriver finit par se produire.

Voilà que l’homme étendu sur le lit commence à remuer.

Sauve qui peut !
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyMar 20 Déc 2016 - 23:39

Il a l’impression de planer, Mayeul, renouant avec ses douces sensations qu’il a décidé d’abandonner après la Samhain. Pourtant, cette fois, il n’y est pour strictement rien. Il lui semble. Il n’a pas vraiment eu son mot à dire, après tout. C’est bien simple, il ne se rappelle de rien. Ses derniers souvenirs remontent au Palais des Soupirs, et après... Il ne sait pas trop. Il ne sait même pas comment il a atterri ici - à Ibelin, lui a-t-on dit - ni même à quoi il doit son état. Ce sont les médecins qui lui ont raconté à son réveil, et Nuage qui a comblé les trous dans leur discours.

Le choc, violent, contre un autre griffon. La chute, et l’intervention de Nuage, qui lui a sauvé la vie. Leur rapatriement à ibelin, Nuage blessé, lui inconscient. Vraiment, il ne se souvient de rien. Mais, si le bandage qu’il porte autour de la tête et le mal de crâne qui lui vrille le cerveau sont une indication fiable, Valda veillait sur lui pour qu’il soit capable de reprendre conscience. Quoi qu’il a la tête dure, Mayeul - et ce n’est pas la première fois qu’il en fait la démonstration. Il s’est reveillé plusieurs fois, affaibli et désorienté, mais c’est seulement en fin d’après-midi qu’il a pu comprendre un peu mieux ce qu’il fait dans ce lit, et où est Nuage.

Son Nuage. Blessé. Le voltigeur a râlé, grogné, essayé de se lever, et ce n’est que quand les médecins l’ont menacé de l’attacher au lit qu’il a consenti à rester tranquille. Boudeur, les bras croisés comme un enfant puni de goûter, il s’est montré un patient exécrable. Mais savoir Nuage blessé et ne pas pouvoir aller le voir, cela le rend d’une humeur massacrante. Alors oui, quand Nuage a demandé s’il allait bien, il a un peu menti. Très peu, juste pour ne pas inquiéter davantage le petit griffon. Mais disons que le fait même qu’il ne soit pas capable de soutenir leur échange mental plus de quelques minutes n’a pas joué en faveur de son mensonge. Réellement, il a mal à la tête, Mayeul, et il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour tomber d’épuisement. Ce qu’on lui a donné n’a pas aidé non plus : il a réellement l’esprit confus, et a bien du mal à aligner deux pensées cohérentes.

Il a eu à peine le temps de se déshabiller, repoussant l’aide d’une infirmière parce qu’il boude, mince alors, il n’est plus un enfant que l’on doit veiller ! En d’autres circonstances, il n’aurait sans doute pas dit non à une aide extérieure pour un déshabillage en règle mais là, non, il n’est vraiment pas d’humeur. Il ne lui a pas fallut longtemps pour s’endormir, de toute façon, à peine sa tête posé sur l’oreiller. Il dort d’un sommeil profond, réellement, ne se réveillant même pas lorsque les pieds nus de l’intruse effleure le sol de sa chambre, et pas davantage lorsqu’elle soulève le drap léger qui le recouvre, malgré la température plutôt fraîche de la pièce.

Mais le bruit de sa respiration précipitée déclenche enfin le réveil du dormeur, et Mayeul ouvre les yeux pour les refermer aussitôt, portant une main à sa tête avec un léger gémissement. Il lui faut quelques secondes pour émerger, et visiblement, d’encore plus longues secondes pour que ses neurones se remettent à fonctionner correctement. Il ne reconnaît pas la silhouette à ses côtés, à la lueur des deux lunes, mais le drap qui le recouvrait semble repoussé d’une manière trop étrange pour que cela soit naturel. La médecin de tout à l’heure ? « Hey Doc, je croyais que je ne devais pas m’épuiser? Mais si vous voulez me rejoindre, je ne dis pas non. » Plaisante le Voltigeur, la voix encore ensommeillée.

Mais quelque chose cloche : le docteur qui s’est occupé de lui n’était-elle pas blonde ? L’information remonte lentement dans son esprit, et il se frotte les yeux pour en chasser le sommeil qui les habitent encore. Dans la pénombre, il n’est pas sûr de distinguer l’intruse - car c’est une fille, ça, peu de doute possible. L’idée de se couvrir ne lui vient même pas en tête, tandis qu’il cherche à mettre un nom sur ces courbes qui, si elles ne lui sont guère familières, lui rappellent vaguement quelqu’un. Quelqu’une. « Re... Reja ? » D’accord, il rêve encore, probablement. Trélor est bien clément avec lui, d’amener ainsi la Voltigeuse erebienne dans sa chambre. Se redressant légèrement, il sort donc les premiers mots qui lui viennent à l’esprit. « On y verrait mieux si tu allumais une chandelle, non? » Pas qu’elle veuille mieux voir, en fait, songea-t-il un peu tard. Ou si ?
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyJeu 29 Déc 2016 - 19:33

L’adage veut que le salut dans la fuite, mais elle est bien incapable de bouger, la Voltigeuse un peu trop curieuse, prise en flagrant délit de voyeurisme délibéré. Est-ce la honte qui la pétrifie sur place ? Pense-t-elle que si elle ne remue pas ne serait-ce qu’un cil, elle va se fondre mystérieusement dans le décor ? Ou la panique a-t-elle complètement paralysé ses muscles ? Son esprit cahote, en tout cas, dans un fracas de pensées confuses, et Sirocco se rit de tout cet affolement. Lui n’a pas de telles hésitations lorsqu’il s’agit de courtiser Soie ! Cette pensée incongrue fait à sa cavalière l’effet d’une douche froide – courtiser le Cielsombrois ?! mais, JAMAIS, mais quelle idée enfin ! – et elle se secoue mentalement. Il faut sauver la face, parce qu’elle n’admettra pas être venue se rincer l’œil. C’est de sa faute à lui, de toute manière, à s’exhiber comme ça, sans chemise, tout le temps ! Il l’a perturbée avec ses câlins, et son baiser, ce baiser scandaleux, horrible, impardonnable, révoltant, inacceptable et incontestablement agréable – c’était le pompon sur le dragon, et elle n’en dort tout simplement plus, Reja.

Allez, réfléchis, petite.
Trouve un moyen de t’en sortir la tête haute.

Elle s’inquiète, la Voltigeuse : elle sait très ce qui va se passer, si son camarade comprend la raison de sa présence ici, et la fascination que son corps nu exerce sur elle. Il va en profiter pour la taquiner, s’en servir pour la tourner en ridicule, se moquer d’elle et faire de son nom un sujet de railleries sans fin – elle le sait bien, ils sont tous comme ça. Nerveusement, elle cherche une piste pour s’enfuir honorablement, réfutant les propositions saugrenues de Sirocco impliquant le drap, la fenêtre et un vol plané dans les congères en contrebas. Elle repousse également la suggestion de s’enrouler dans une tenture pour se cacher sous le lit et attendre qu’il s’endorme pour partir, et les rideaux ne sont pas suffisamment épais pour la cacher vraiment. Il l’a vue, et reconnue, de toute manière : il l’a appelée par son nom ! Elle peut prétendre être quelqu’un d’autre, éventuellement, jouer l’erreur sur la personne ? Mais elle n’est pas convaincue de la pertinence de la chose : il n’a pas l’air opposé à l’idée d’inviter une femme dans son lit, qu’elle soit connue ou pas. Elle cherche, Reja, frénétiquement, et finit par se raccrocher à un plan idiot, dans l’affolement de l’instant.

« On-on ne va pas allumer de lanterne, cela pourrait te réveiller. Parce que tu es en train de dormir, nous sommes dans un rêve, et je ne suis que le fruit de ton imagination. »

Doctement, elle opine du chef, contrôlant sa voix pour adopter le ton le plus raisonnable et pensé qu’Alméïde ait jamais pu employer envers elle, calquant les intonations pleines de bon sens de sa sœur aînée. (Enceinte ! Du Cielsombrois en chef ! Quelle horreur !) Posément, elle se campe les mains sur les hanches, prétend être parfaitement détendue, comme le serait tout rêve innocemment entré dans l’esprit d’un homme blessé. Il pourra tout à fait mettre ça sur le coup de la fatigue, et puis a-t-il vraiment besoin d’un prétexte pour faire des rêves saugrenus ? Il suffit d’attendre qu’il se rendorme pour filer en catimini et prétendre que rien de tout cela n’est jamais arrivé…
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyJeu 29 Déc 2016 - 21:03

Son esprit n’est que pensées confuses et hésitantes, sans oublier une lointaine douleur qui pulse comme si elle était vivante. Il n’y voit pas grand chose, dans la pénombre : la seule lumière provient des lunes jumelles par la fenêtre, et ce n’est vraiment pas beaucoup. Et puis, il n’est pas encore très bien réveillé, le Voltigeur. Les drogues doivent encore courir dans son organisme, chassant la douleur et l’empêchant de réfléchir posément. Il a assez de lucidité, tout de même, pour savoir que ce n’est pas la docteur qui s’est occupé de lui. Reja ? Il a du mal à comprendre pourquoi, mais ça ressemble à Reja, tout de même. Pas qu’il ait passé énormément de temps à contempler la silhouette de la Voltigeuse - peut-être que si, en fait. Un peu.

Il ne va pas le nier, elle est belle. Attirante. Désirable. Et elle ne le déteste pas tant que ça, sans doute. Quoi qu’il en soit, plus elle cherche à s’éloigner de lui, plus il se sent attiré vers elle. Pour aucune autre raison que de la mettre dans son lit, évidemment. Quelle autre raison aurait-il ? Elle est Erebienne, elle est horripilante, pas très équilibrée, elle a des lèvres douces et... Wowowo. Halte-là, Voltigeur ! Son cerveau s’emballe, et Mayeul s’empresse de mettre ça sur le compte de ce qu’on lui a donné. Il ne sait même pas ce que c’est exactement, si ce n’est que ça garde la douleur en retrait. Et cela lui semble parfait.

Elle est resté silencieuse, Reja-qui-n’est-peut-être-pas-Reja. Suffisamment pour qu’il se demande si elle l’a entendu, alors qu’elle reprend la parole. Un... Un rêve ? Il doute quelque peu, et la regarde d’un air indécis. C’est plausible que ce ne soit qu’un rêve : il le sait, il n’a pas cessé de se réveiller et de s’endormir, assommé par le coup sur son crâne, la douleur et les drogues. Donc, ce ne serait pas si étrange. Si ? « Je... J’ai rêvé de toi la nuit dernière. Et la nuit d’avant. » Il s’en rappelle très bien, de ça. Quoique son appréhension du temps peut être légèrement perturbée, et que la date puisse être fausse, mais il s’en rappelle, avoir rêvé d’elle. « Mais tu n’étais pas... Habillée comme ça. » Il esquisse un vague geste, le Voltigeur, qui peut signifier un peu tout et n’importe quoi. « Et tu ne te tenais pas aussi loin de moi. » Rajoute-t-il, perplexe.

Son regard se pose sur son propre corps, dénudé par les draps rejeté au pied de son lit, avant de se reposer sur Reja. Ou... Pas Reja. Il ne sait pas trop, réellement. Si c’était un rêve, il n’aurait mal nulle part, non ? Et là, il a mal au crâne, un mal léger mais persistant, qui lui fait dire qu’il ne rêve pas. Peut-être. Ou peut-être qu’il délire ? Il a pris assez de drogue dans sa vie, Mayeul, pour savoir que parfois, la frontière entre réalité et imagination est plus que ténue. Et tandis qu’il observe la jeune femme dans l’ombre, les mains sur les hanches, il ne sait plus trop vraiment quoi faire, le Voltigeur. A moins que... « C’est mon rêve, c’est ça ? Je suis censé te demander de me rejoindre, de te déshabiller, ou quelque chose comme ça ? » Il faut dire qu’il n’a jamais parlé à un rêve. Et quand il a rêvé de Reja, franchement... Ce n’était pas pour lui faire la conversation.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyJeu 29 Déc 2016 - 22:34

Reja est à deux doigts de prendre les jambes à son cou, lorsque l’homme prend la parole. La panique bat en retraite, sitôt remplacée par la plus profonde perplexité. De toutes les répliques, elle ne s’attendait pas à celle-là, c’est sûr. Comment ça, il a rêvé d’elle… plusieurs fois ? Mais non, a-t-elle envie de glapir, c’est moi, qui rêve de toi, toutes les nuits ! Interdite, il lui faut un moment pour intégrer l’information – et Mayeul continue sur sa lancée, livrant des détails supplémentaires qui la font cogiter encore un peu plus. Habillée comment, alors ? Il l’a peu côtoyée, quand même, il l’a vue le plus souvent en tenue de Voltige, ou en sari comme à la Samhain ou maintenant. De quelle manière l’imagine-t-il, dans le secret de ses songes ? La fournaise sur les joues de l’Erebienne augmente encore, et elle si fière d’ordinaire sait parfaitement qu’elles sont cramoisies, tant elle est gênée. Il en rajoute, encore, et la jeune femme est à la limite de crier grâce. Pas aussi loin, ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus près ? Plus près, à quel point ? Assez pour poser la main sur son torse, et sentir sous ses doigts sa peau nue ? Sa paume la démange soudain, de l’envie d’avancer pour le faire, pour vérifier si elle est aussi chaude que dans ses souvenirs, cette peau d’homme qui la fascine tant.

Sirocco est en train d’étouffer de rire dans son nid sous le regard perplexe de Nuage, tandis que sa cavalière étouffe de honte – étouffe tout court, à se prétendre sereine et détendue alors que le sang bout dans ses veines et que son cerveau fait des cabrioles sous son crâne. Et la question, cette dernière phrase – ah, abîme de confusion. Elle est piégée, la Reja, attrapée à son propre piège, et pagaie frénétiquement sur le fleuve torrentiel de sa panique pour trouver une manière de se sortir du guêpier où elle s’est fourrée. Quelques secondes étirent le silence, peuplé seulement des battements sourds de son cœur qui tambourine dans sa poitrine, et elle se concentre pour conserver une voix calme et détachée. Un ton neutre. Vaguement curieux. Amical, mais pas… mais pas entreprenant. Surtout pas.

« C’est ton rêve, c’est toi qui décide. » Un brin de curiosité bien féminine vient colorer ses pensées, la calmant un peu. Juste un peu. « Tu fais quoi, d’habitude, quand tu rêves de moi… ? » A peine a-t-elle formulé sa question qu’elle voudrait la rattraper, mais c’est trop tard : c’est dit, et elle ne veut surtout pas éveiller ses soupçons en se comportant de manière étrange. Et puis, il faut bien admettre qu’elle est dévorée de curiosité. Elle n’est pas certaine d’avoir vraiment envie de savoir exactement ce qu’il pense d’elle, et de quelle manière il peut bien l’intégrer à ses songes ; mais la part d’elle qui est femme, et qui a grandi dans un harem bruissant au rythme des rumeurs et des potins, meurt de connaître la teneur de ses rêves. Juste par intérêt scientifique. Juste pour ça.

Assurément.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyVen 30 Déc 2016 - 17:46

Mayeul ne remarque pas le trouble de la jeune femme, ni même le feu de ses joues, dans la pénombre qui recouvre la pièce. Il est perdu et désemparé, ne sachant plus trop où il en est, et où se situe la frontière entre le rêve et la réalité. Pourquoi Reja ? Pourquoi cette nuit ? Il a déjà rêvé d’elle, il ne lui a pas menti, et l’espace d’un instant, cela lui semble étrange qu’elle ne s’en rappelle pas. Elle était là, pourtant. En quelque sorte. Dans le secret de ses rêves. Ses yeux indécis se posent à nouveau sur la silhouette de la Voltigeuse. Malgré sa confusion, malgré la douleur qu’il persiste, il se sent presque... Bien. Serein. Confiant. Il ne la connaît pas Reja, pas aussi bien qu’il le voudrait, mais malgré ça, une part de lui se sent en sécurité. Ils sont dans son rêve non ? Elle ne peut pas le blesser, puisqu’il s’agit de ses pensées à lui.

C’est son rêve, oui, et la Voltigeuse semble le lui confirmer. Il décide de ce qu’il va faire. De ce qu’ils vont faire. C’est une étrange sensation, que de se demander ce qu’il peut faire ou non, en oubliant que Reja n’est pas vraiment Reja. C’est... Compliqué. « Je... » Il ne voit pas trop comment lui expliquer, si elle ne sait pas. Il n’est pas timide, d’habitude, mais c’est Reja. En rêve ou pas. Et il a beau le réfuter, elle l’impressionne un peu, la Voltigeuse. Enfin, son sabre surtout. En général, Mayeul sait comment se comporter auprès des jeunes femmes - et des jeunes hommes - qu’il apprécie. Il se montre charmeur, plein de gouaille et de malice, il leur sourit, et il se fait aimer. C’est comme ça que ça marche.

Mais pas Reja. Elle, elle le déteste depuis qu’ils se sont croisés, et il a eu beau déployer des trésors de charme et de persuasion, même lui écrire un poème, elle refuse obstinément de l’apprécier. Oh, elle ne le hait pas, de cela il en est certain, mais elle ne l’aime pas comme il voudrait qu’elle l’aime. Et ça, ça le perturbe. Beaucoup trop. Il sait qu’il devrait s’en moquer, et passer à autre chose, et il a essayé. Un peu. Sans grande conviction. Elle le perturbe, et il n’aime pas être perturbé. Il n’aime pas... Ne pas être aimé. Il ne parle pas d’Amour, de fleurs, de bébés et de passer toute sa vie avec elle, non. Pas pour l’instant. . Juste de l’apprécier. De lui sourire, de poser ses lèvres si douces sur les siennes, sur sa peau, de sentir son parfum. De partager une nuit. Deux peut-être, et après, il l’oubliera. Il arrêtera de penser à elle. Enfin, c’est ce qu’il espère.

Mais elle attend toujours sa réponse. Mayeul la fixe d’un air indécis, avant de se redresser dans le lit, réprimant un gémissement quand il se relève un peu trop vite. D’accord, sa tête a cogné, fort. Il s’en souvient maintenant. Enfin, il se souvient de faire attention, pas de la chute en elle-même. Le Voltigeur aspire une grande goulée d’air, cherchant à remettre ses pensées sur les rails, avant de tendre la main à la jeune femme. « Approches, je vais te montrer. Ce sera plus agréable que de simplement parler. » Et puis, ce sera bien mieux de la savoir là, près de lui, sa chaleur le réchauffant doucement, plutôt que d’être assis seul dans son lit alors qu’elle est à sa disposition.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyVen 30 Déc 2016 - 19:07

Il est désorienté, elle le voit bien. C’est là sûrement sa seule chance de s’en sortir avec l’énormité de ce qu’elle tente de lui faire croire, et Reja s’y raccroche éperdument, à cette confusion un peu perplexe qui brouille le raisonnement de Mayeul. Elle a de la chance qu’il ne soit pas en pleine possession de ses moyens, elle le sait parfaitement : pleinement lucide, le Voltigeur l’aurait percée à jour rapidement, et sûrement tournée en dérision – pire, en ridicule – sans l’ombre d’une hésitation. Elle en a entendu tellement, des histoires d’hommes et de femmes, de scandales, de ragots et de potins ! Elle sait très bien comment naissent les rumeurs et tout le mal qu’elles peuvent faire. Elle l’a constaté, il y a longtemps, au harem. Alors que là… C’est différent.

Là, il la perturbe. Elle devine des pensées s’entrechoquer dans son esprit, à la manière dont il fronce les sourcils, dont il hésite et s’interrompt. Elle a peur d’imaginer ce à quoi il pense. A ces rêves d’elle, qu’il fait. Elle aussi, elle rêve de lui, après tout : elle rêve de ce torse musclé, d’y passer les mains, de s’y blottir. Parfois, elle y pose les lèvres. Depuis les événements du Palais des Soupirs, parfois, c’est lui qui pose les lèvres sur les siennes. Parfois, il les pose ailleurs. Et parfois, il pose aussi ses mains. Ces mains qu’elle ne parvient pas à quitter du regard – ces mains si grandes, bien plus grandes que les siennes si menues. Elle les imagine, parfois, ces mains, sur sa peau hâlée de danseuse des dunes. Maudit soit-il, ce Cielsombrois méprisable, de lui avoir mis de telles idées dans la tête !

L’homme bouge, et elle sursaute un peu. Il semble souffrir, et un élan de sympathie la traverse, avant qu’elle ne s’en défende fermement. Il a mal à la tête ? Elle, elle a la cuisse déchirée. Des deux, c’est elle qui mettra le plus de temps à remonter en selle, alors… Alors… Alors, qu’il se remette vite, surtout. Qu’il aille mieux.

Sa proposition la prend de court, et elle sent un relent de panique frémir en sourdine. Ah, mais non. Ça ne va plus du tout. Danger ! C’est une très, très mauvaise idée de s’approcher de ce lit. Fébrilement, son regard court autour de la pièce, cherche une idée, n’importe laquelle, pour déjouer le piège et s’enfuir loin de tout risque. Ses yeux accrochent un flacon de verre, sur la table de chevet – des calmants, Valda soit louée. Le grognement de douleur qu’il a réprimé lui fournit un excellent prétexte, et c’est avec toutes les apparences de la docilité que Reja s’approche du lit. « Tu vas boire ça, d’abord. Si tu as mal à la tête, tu ne pourras pas faire grand-chose. » Refusant obstinément de penser à toutes les choses qu’elle aimerait bien qu’il lui fasse, l’Erebienne dissout un cachet dans le verre d’eau, puis le lui tend, l’aidant à boire avec toutes les apparences de la plus grande abnégation. Puis elle repose le verre sur la table de chevet – il va falloir continuer à le balader, le temps que les cachets fassent effet et qu’il se rendorme pour de bon. Elle n’a pas vraiment le choix, Reja : alors, elle grimpe sur le lit, à prudente distance de toute cette peau nue, le regard braqué droit dans les yeux de Mayeul pour ne pas voir… tout le reste.

Que va-t-il donc lui... montrer ?
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyVen 30 Déc 2016 - 22:25

Il n’a pas grand chose à quoi se raccrocher, Mayeul, et c’est peut-être pour ça qu’il la croit vraiment. Il ne sait pas vraiment où il est, ni ce qu’il s’est passé, il a un marteau qui bat la cadence dans son crâne, en sourdine, très très loin. Et puis, il y a Reja, qui déjà parvient à le déconcentrer quand il est en pleine possession de ses moyens, alors là... Non, il ne sait vraiment pas. Et il la croit. Il observe sa silhouette dans l’ombre, ses mouvements, il écoute ses réponses, alors qu’elle semble plus douce et docile que dans ses souvenirs. Mais rien d’étonnant, non ? C’est... son rêve. Son délire. Il ne sait pas réellement.

Il s’est redressé, et le marteau dans sa tête n’en semble pas ravi. Il grimace à peine, se concentrant sur Reja, sur le fait de s’asseoir, un peu. Elle a pitié de lui, Reja-qui-n’est-pas-Reja, mais cela ne le dérange pas. Lui reveillé, il n’aurait pas montré qu’il souffre, mais là, il peut se le permettre. Elle ne dit rien, d’ailleurs, la Voltigeuse, s’approchant de lui pour l’aider à avaler un peu d’eau, et un autre médicament. Une autre drogue. Il songe un instant à protester d’ailleurs, Mayeul, à dire qu’il n’en veux pas, mais toute pensée de rébellion se dissout quand elle s’approche de lui, l’aidant à porter le verre à ses lèvres. D’accord. Elle... Il est tout prêt à lui obéir, si elle pense que c’est mieux. Il ne peux pas songer à protester, de toute façon, quand elle est aussi proche.

Comme il le lui a demandé, elle s’assoit sur le lit, la Voltigeuse. Mayeul l’observe un moment, sans rien dire, un peu perdu dans ses yeux. Ce n’est pas la première fois qu’ils sont si proches, mais bien la première qu’ils sont aussi calmes. Et il lui faut quelques secondes pour s’arracher à ce regard, s’approcher d’elle un peu plus, et attraper la main de Reja dans la sienne. « J’ai un peu la tête qui tourne. » avoue-t-il, indécis. Il n’est pas trop sûr que ce soit bien. Ou normal. Doucement, il porte les doigts de la jeune femme à sa bouche, les embrassant doucement, l’un après l’autre. Doucement, si doucement, mais après tout, ils ne sont pas pressés. Ils sont dans son rêve, non ? Ils ont toute la nuit.

Il veut s’en assurer pourtant, le Voltigeur. Et il le sait bien qu’au fond, sa voix sonne plus comme celle d’un enfant apeuré que comme celle du major de Svaljärd, mais à nouveau, il n’en éprouve aucun remord. Elle ne saura jamais, n’est ce pas ? « Tu veux bien rester, dis ? » C’est son rêve, et il pourrait lui ordonner de rester, mais cela sonne mieux comme ça. Cela sonne mieux si elle a envie de rester ici. Parce que la dernière fois, et encore celle d’avant, elle était plus que pressée de s’éloigner de lui. Et là, si elle ne voulait pas rester ? « J’ai besoin que tu restes. S’il te plaît. » Souffle-t-il, avant de porter ses lèvres plus haut. Sur son poignet. Son bras, doucement, tellement doucement.

Il a eu un moment d’hésitation, pourtant, en regardant son autre main. Depuis quand est-elle blessée ? Il n’en a aucun souvenir. Pourquoi porte-t-elle cette attelle dans son rêve ? Mais la pensée s’est volatilisé à la seconde même où ses lèvres ont effleurée la peau de la Voltigeuse.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptySam 31 Déc 2016 - 14:55

Quelques secondes passent, en silence, entre ces deux regards qui s’effleurent dans la pénombre. L’un est un peu perdu, un peu confus, désorienté et peut-être un peu craintif, lui d’ordinaire si assuré. L’autre est un peu tendue, un peu stressée, honteuse et peut-être un peu tentée, malgré tout, elle d’habitude si affirmée. Deux esprits issus de milieux tant opposés qu’il leur faut bien ce laps de temps pour tenter de se comprendre, et, peut-être, de commencer à s’apprivoiser. Elle n’en est pas moins fort mal à l’aise, Reja, lorsqu’il s’empare de sa main valide pour en embrasser chaque doigt, doucement, avec une application toute méthodique qui l’inquiète tout autant qu’elle la fascine.

Sa demande la prend totalement au dépourvu. Depuis quand Mayeul de Vifesprit demande-t-il ? Il l’a plutôt habituée à son impulsivité et son manque de manières, à agir sans permission ni à jamais en demander pardon. Cette faiblesse secrète qu’elle le soupçonnait pas la déstabilise, car elle remet en question le jugement qu’elle porte sur lui et la manière dont elle le perçoit – et elle qui vit dans un monde de certitudes, quel bouleversement ! Etrangement chamboulée par sa demande, qui ressemble presque à une prière, elle opine du chef. D’accord, elle veut bien rester. De toute manière, dans quelques minutes, il sera de retour au pays des rêves – les vrais.

Ce qu’il dit ensuite achève de la désarçonner. Veut-il simplement de la compagnie, ou… est-ce qu’il veut sa compagnie, à elle, spécifiquement ? Elle s’apprête à se dérober, remettre une prudente distance entre eux, mais il ne lui en laisse pas le temps : ses lèvres qui caressent la peau de son bras lui coupent la parole, et elle prend une inspiration tremblante. C’est… c’est agréable. Il ne sert à rien de le nier. Il sait très visiblement ce qu’il fait, et la Voltigeuse ne peut retenir quelques traîtres frissons, éveillés par le contact léger de cette bouche étrangère sur sa peau. C’est le froid, peut-elle prétendre, les hivers sont impitoyables en Valkyrion et la caserne d’Ibelin est mal chauffée depuis le départ des mages de l’Été. Mais à quoi bon ? Elle sait parfaitement que son corps réagit simplement à cette caresse inhabituelle, sans lui demander son avis… et elle en est tout à la fois indignée et heureuse. Outrée, scandalisée, qu’un homme se permette de telles privautés – mais se les permet-il vraiment ? Ils sont dans son rêve, après tout, et il a demandé. Elle n’a pas l’habitude de la douceur, Reja : les coups et les menaces, les bleus et les estafilades et les plaies et les brimades, ça oui elle connaît. Elle a appris toute petite, sans sa grande sœur pour la protéger : elle a appris que l’attaque est la meilleure des défenses, et qu’il vaut mieux être crainte qu’être aimée si l’on veut assurer sa propre sécurité.

Elle n’avait juste pas prévu qu’un méprisable Cielsombrois tout amoché viendrait semer la pagaille dans son petit univers en noir et blanc strictement rangé. Frissonnante, elle se laisse attirer plus près, un peu effrayée, sans trop savoir si elle veut s’enfuir ou rester. Il ne se souviendra de rien demain, de toute manière, pas vrai ? Alors, elle ne résiste pas, tout à la fois curieuse et timorée, effleurant du bout des doigts la joue de Mayeul. Timidement, de sa main blessée, elle en caresse l’arrondi, comme pour l’encourager à continuer le chapelet de baisers égrenés sur son bras – juste une minute, car il va peut-être s’endormir bientôt. Pourquoi le regrette-t-elle, à présent… ?

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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptySam 31 Déc 2016 - 16:01

Il n’y a pas un bruit, en dehors de leurs deux souffles. Le silence est profond, vu l’heure tardive, dans la caserne d’Ibelin, et le Voltigeur profite du moment présent qui, pour lui, se résume à Reja. Le souffle de Reja, la douceur de sa peau contre ses lèvres, son odeur, sa proximité. Il sent sa chaleur de sa peau alors qu’il lui tient légèrement la main, pour mieux la couvrir de doux baisers. Des baisers tendres, comme des caresses. Plus tard, les caresses : ils auront le temps plus tard.

Elle a accepté de rester assise sur ce lit, et cela lui convient parfaitement. Il a l’impression qu’elle le veut, réellement, qu’elle ne va pas chercher à s’éloigner, pour une fois. Est-ce égoïste de sa part, de vouloir sa pleine et entière adhésion ? Parce qu’il rêve, et qu’elle est obligée de se conformer à ce qu’il désire, non ? Les pensées s’entrechoquent dans son esprit, et Mayeul ne sait même plus si ce qu’il pense à un sens quelconque. Il a la tête qui devient un peu plus cotonneuse à chaque seconde, il s’en rend bien compte, et décide de l’ignorer.

Seule Reja compte, elle et ses baisers font naître des frissons sur la peau de l’Erebienne. Il savoure, Mayeul, chacune des sensations qu’il peut bien éveiller. Il a de l’expérience dans les jeux de l’amour, certes, mais il aime à découvrir ses partenaires comme un nouveau terrain de jeu à explorer. Et chez la jeune femme, il a tout à explorer : à peine l’a-t-elle laissé mettre ses lèvres sur les siennes, quand ils étaient éveillés. Un bisou sur la joue, ses doigts qui touchent son torse... Quelques instants, si peu, et qui n’ont pas duré longtemps. Alors là, c’est le contraire : il prend son temps, le Voltigeur. Il s’assure de couvrir de baisers chaque centimètre de peau, de s’enivrer de sa présence, de la voir réagir à ses caresses. Il n’en sait rien, de cette violence qui a sous-tendu toute l’enfance de la jeune femme. D’elle, il ne connaît que la fougue et la passion qu’elle met dans chacun de ses mots, chacun de ses gestes. Sa fierté, terrible et implacable. Oh non, il ne la connaît pas Reja, mais il ne demande qu’à apprendre. Pour l’instant, ce n’est que dans ses rêves, mais peut-être qu’un jour, cela deviendra réalité ? Il goûte à ce qu’elle lui offre en ce moment, et ses baisers couvrent la peau nue de la Voltigeuse. Elle est habillé, pourtant, et ses vêtements ne tardent pas à mettre un frein à ses tentatives d’exploration. Mayeul relève les yeux, un sourire léger ornant ses lèvres, tandis que la main douce de la jeune femme caresse sa joue. Sa main blessée.

Il a du mal à comprendre ce détail, et quelque chose, au fond de lui, lui dit que c’est peut-être important. Mais honnêtement, il ne peut s’en inquiéter, Mayeul, pas avec la main de Reja sur sa joue, le bras nu de la voltigeuse offert à ses baisers. Il s’en occupera après, quand il aura moins mal à la tête, et quand ce sera moins le brouillard dans ses pensées. Le geste de la jeune femme l’encourage, et il retourne avec délicatesse la main qu’il tient, mordillant doucement la peau de son poignet, si sensible, si fine. Pas assez pour laisser une marque, non, juste assez pour la caresser et l’exciter tout à la fois, et provoquer ces frissons qu’elle ne semble pas pouvoir réprimer. Il s’applique de son mieux, le Voltigeur, caressant la peau de ses lèvres et de son souffle, ignorant le désir grandissant qui naît en lui. Il n’a pas envie de précipiter les choses : pas quand elle lui a promis de rester avec lui.

Il finit par arrêter, quelques secondes, pour lui chuchoter avec amusement. « Il y a un problème, je crois. » Oh oui, un problème de taille, même. « Tu es beaucoup trop habillée pour ce petit jeu. » Il est entièrement nu, lui, et le fait est que ce n’est pas très équitable. Il ferme les yeux un instant, le Voltigeur, alors qu’une soudaine faiblesse le surprend, l’obligeant à poser une main sur le lit pour se stabiliser. Ce n’est rien, sans doute.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyDim 1 Jan 2017 - 21:52

Les minutes passent, et Reja ne fait plus vraiment attention à l’endroit où elle se trouve. Elle pourrait s’inquiéter d’être surprise dans une chambre qui n’est pas le sienne mais celle d’un homme, officier supérieur, et cielsombrois de surcroît. Elle pourrait craindre pour sa réputation, pour l’image que ses camarades de Vol ont d’elle : comme ils riraient, de la légère vertu des filles du sable ! Quelle opinion aurait d’elle son ailière Grâce, Belliférienne et sûrement si stricte sur ces chapitres ? Elle pourrait redouter l’attitude future de Mayeul à son égard, ses moqueries et ses rires – oh, quel amusement pour un Cielsombrois aussi hardi que lui dans les choses de l’amour, que d’avoir comme proie une Erebienne bien ignorante de ces expériences-là ! Il n’en a pas conscience, heureusement – pour lui, ce ne sont que chimères et illusions nées de son esprit embrumé par le coup encaissé et les médicaments administrés.

Pour elle, c’est différent.

Elle a parfaitement conscience de ce qui se passe, et elle n’en oubliera pas une seule seconde, elle le sait. Chaque frisson qu’il lui tire, chaque baiser, chaque mordillement laisse une marque au fer rouge dans sa mémoire, et elle ne sait pas vraiment si elle veut que tout s’arrête, là, maintenant – ou qu’il continue sur sa lancée pour encore quelques instants. Elle va de découverte en découverte, la Voltigeuse si fière, mais elle hésite au seuil de ce monde inédit qui s’ouvre devant elle. Elle se rappelle tant les excès et les dangers du harem, cette folie qui emporte les femmes quand il est question d’un homme, et elle ne veut surtout pas se changer en l’une de ces harpies froides et ambitieuses. Ce qu’elle veut, Reja, ce qu’elle veut vraiment sans oser l’admettre, c’est un homme qui ne serait que pour elle, et qu’elle n’aurait pas à partager avec une légion de concubines possédées par le démon de la jalousie et prêtes à s’entre-tuer. Reja, elle voudrait quelqu'un qui l’aime sans qu’elle n’ait à acheter cet amour au prix des larmes et du sang. Mais cela, elle ne l’aura jamais, elle en est persuadée : les hommes dignes et droits ne baissent pas le regard sur une bâtarde, et elle se sait bien trop bancale et cassée pour être une bonne épouse. Et puis, de toute manière, quel rapport avec Mayeul ? Il est cielsombrois, aux antipodes de ces réflexions douloureuses ; et, fermement cachée derrière ses œillères, la danseuse des dunes se décide à profiter de ce que le Destin a placé à portée de sa main. Il ferme les yeux un instant, sûrement sujet aux premiers effets des calmants qu’elle lui a fait avaler, et elle en profite pour inspirer un grand coup et rassembler son courage. De sa main libre, ménageant son poignet douloureux, elle saisit doucement son visage, le tourne vers elle avec précaution, puis laisse ses doigts tremblants glisser le long de sa joue, de son cou, de son torse marqué de quelques bleus. Oh, elle en profite, Reja – l’esprit coupable, toute timide et hésitante, elle cherche cette peau d’homme dont la chaleur fait vibrer le sang dans ses veines.

Elle se penche légèrement en avant, répondant à sa boutade dans un chuchotement. « Si je ne portais pas de vêtements, tu ne pourrais pas… »me les enlever, n’a-t-elle pas le courage de prononcer ; mais le regard qu’elle a fixé dans celui du Voltigeur parle pour elle, tout comme le feu sur ses joues. Oh, bienheureuse obscurité !

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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyDim 1 Jan 2017 - 23:03

Il ne soupçonne pas les pensées qui agitent l’esprit de la Voltigeuse d’Erebor, Mayeul, pas une seule seconde. Il est bien trop occupé à couvrir chaque endroit de peau nue par ses baisers, attentif au souffle de la jeune femme et à ses frissons, pour penser à autre chose. Ils sont dans son rêve, n’est-ce pas, alors pourquoi devrait-elle être malheureuse, à devoir affronter les démons de son enfance ? Oh non, il n’en a aucune conscience le Voltigeur, concentré sur le fait de faire naître chez la jeune femme le même désir qu’il ressent pour elle. Un vertige le prend quelques instants, mais il s’efforce de l’ignorer, sans même que son esprit un peu cotonneux ne pense à lui indiquer l’étrangeté de la chose.

Il ne la voit pas reprendre courage, il ne la soupçonne pas combattre l’indécision qui est la sienne, quand les doigts de l’Erebienne s’avance jusqu’à son visage. Timidement, comme pourrait le faire la vraie Reja, note-t-il vaguement. Rien de plus logique pourtant : c’est la vraie Reja qu’il désire, pas une de ses nombreuses amantes si délurées. Pas ce soir, en tout cas. Ce soir, cette nuit, ses pensées et ses rêves sont dirigés vers la jeune femme, et uniquement elle. Il savoure la douceur de sa peau sur la sienne, de ces doigts tremblants, presque hésitants. Il n’ose pas faire de gestes brusques, Mayeul, comme si la jeune femme était l’un de ces animaux sauvages prêts à s’enfuir à la moindre alerte, mais qui pourtant ne peuvent s’empêcher de céder à la curiosité. Il ne le sait pas, lui, à quelque point l’analogie est juste.

Un frisson le prend alors qu’elle glisse ses doigts dans son cou, lentement. Si lentement que c’est presque une torture, accentuée encore lorsqu’elle se penche vers lui, chuchotant quelques mots qui lui évoquent mille merveilles. Il la contemple sans pouvoir totalement cacher son envie de se rapprocher, de la plaquer contre elle dans un baiser à la fois sauvage et exaltant. Il en meurt d’envie, Mayeul, de sentir ses lèvres contre les siennes, sa peau contre lui, dans une étreinte brûlante qui le fait presque trembler d’anticipation. Mais il n’en a pas le droit, pourtant : il est le premier à avoir voulu de la patience, de la douceur, et il ne craquera pas maintenant, au risque de l’effaroucher. Au risque de faire cesser ce petit jeu auquel il prend plaisir, éveillant doucement ses sens et ceux de la Voltigeuse au plaisir.

Il lève la main, doucement, ses doigts frôlant la peau de la jeune femme jusqu’à son épaule, où repose une partie de l’étoffe de tissu qui se met en travers de son chemin. Elle est belle, Reja, vêtue à la mode Erebienne. Magnifique. Mais pourtant... « Tu seras tellement plus belle sans tout ça. » Explique Mayeul, chuchotant presque. D’une main, il déloge le drapé du tissu, le laissant glisser de l’épaule. Ses doigts caressent doucement la courbe d’un sein, tandis qu’il ne détache pas ses yeux de ceux de la jeune femme. Une courbe, un creux, une peau nue sous ses doigts, jusque là bien dissimulée sous la splendide étoffe. Il prend son temps, le Voltigeur, pour effleurer cet endroit que bien peu d’hommes, si ce n’est aucun, ont pu explorer. La peau de Reja est douce sous ses caresses, et de son autre main, Mayeul vient attraper le menton de la jeune femme avec délicatesse, ses doigts frôlant ses lèvres, incapable de lui dissimuler quoi que ce soit, et sans doute pas le désir qui luit dans ses prunelles.

Sous le sari, pourtant, ses doigts rencontrent une curiosité imprévue, et le major de Svaljärd n’éprouve aucune gène à toucher la cicatrice, ancienne, qu’à laissé cette bête dont Reja leur a parlé dans le Palais. Une griffure profonde, quatre lignes parallèles, une souffrance sans doute énorme. Il n’en est pas rebuté pour autant, le Voltigeur, et tant que la jeune femme ne le repousse pas, il se sent le droit de continuer à explorer les merveilles cachées sous ce tissu décidément bien encombrant. « Tu veux bien me montrer ? » Demande-t-il, curieux. Sous la lueur pâle des lunes, il n’y verra sans doute pas grand chose pourtant. Il se rend vite compte, d’ailleurs, que sa demande peut paraître étrange, et il explique rapidement, s’emmêlant presque dans ses mots. Lui d’habitude si sûr de lui, protégé d’Aïon. « J’aimerais embrasser chacune de tes blessures, jusqu’à ce que tu oublies qu’elles aient pu exister. » Souffla-t-il, se rappelant vaguement sa terreur à l’idée de descendre dans les souterrains. « J’aimerais t’embrasser jusqu’à ce que tu oublies même ce qu’avoir peur veut dire. » Est-ce même compréhensible ? Il n’en a pas l’impression, Mayeul, tant il se sent étrange, l’esprit presque vide, peuplé de pensées qui flottent doucement sans qu’il ne puisse les saisir.

Il se rapproche de ces lèvres qui semblent l’appeler. L’embrasser, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus peur de rien. Plus peur de lui. Les lèvres de Reja. Un baiser, un souffle, leurs langues qui se mêlent. Un baiser, juste un baiser.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyLun 2 Jan 2017 - 22:40

Si elle n’était pas tant préoccupée par le fond sous-jacent de panique qui ne s’est pas entièrement dissipé, Reja percevrait que la tension dans la pièce n’est pas uniquement la sienne. Elle comparerait le naturel plein d’entrain de Mayeul avec son comportement présent, tout en  retenue et en prudence, et en déduirait qu’il se préoccupe de ses réactions et de son ressenti. Qu’il fait des efforts. Elle en conclurait que c’est sûrement important, et qu’il y a là matière à réflexion. Mais voilà, elle n’a plus vraiment la lucidité nécessaire pour mener des réflexions complexes, la Voltigeuse : à elle aussi, la tête tourne, et elle ne sait plus vraiment où elle en est. Il déplace le drapé de son sari, et elle reste bloquée quelques secondes, intensément crispée, à se demander si c’est bien ou pas, d’être déshabillée par un Cielsombrois totalement nu. Il y a du pour, c’est sûr, mais aussi du contre ; réservant son jugement pour plus tard, elle perd totalement le fil de ses pensées lorsque sa main vient caresser avec douceur la courbe de son sein. Ses réflexes de combattante lui hurlent de frapper, de bondir, de s’enfuir, mais étrangement, pour une raison qu’elle ne s’explique pas, son corps semble déterminé à ne pas obéir. Loin de s’enfuir, elle se penche légèrement en avant, cambrant inconsciemment ses hanches pour s’approcher juste un peu plus près, pour prolonger la caresse si agréable, embrassant fugitivement chacun des doigts qui s’égarent sur ses lèvres. Il y a dans le regard de l’homme quelque chose de nouveau, et elle se liquéfie, Reja, en tentant d’imaginer ce que cet éclat inédit pourrait bien révéler. Elle a rarement été confrontée au désir d’aussi près, effrayant la plupart du temps les potentiels intéressés d’un regard noir et d’un coup de sabre ; mais là, elle est désarmée, et son regard, loin d’être réprobateur, porterait plutôt une supplique muette.

C’est pourtant un cri étouffé, d’angoisse et de crainte, qui rompt le silence lorsque les doigts chauds – quelle fournaise ils allument sous sa peau, ô Valda – viennent se poser sur les cicatrices héritées de sa confrontation avec la créature des profondeurs, il y a si longtemps. Séquelles terribles, sublimées par un tatouage élégant, mais porteuses de souvenirs trop tragiques pour qu’ils soient évoqués ce soir. Pas là, pas comme ça, pas maintenant – elle ne veut pas réveiller l’horreur qui sommeille dans sa mémoire, elle ne veut pas ruiner la merveille du moment présent, et elle secoue la tête, répondant d’une voix hachée à peine perceptible. « Pas aujourd’hui, ne t’occupe pas de mes blessures – embrasse-moi, oui, embrasse-moi, Mayeul, fais taire la peur et la douleur, et tout le reste. » Il s’exécute, comme s’il consentait à obéir, même si elle sait parfaitement n’avoir pas eu besoin de l’encourager. La première fois, en Erebor, au Palais des Soupirs, c’avait été un baiser maladroit, à sens unique, presque imposé et malvenu ; là, c’est différent. C’est différent, tant la tête lui tourne, tant son souffle s’accélère ; comme s’il insufflait un brasier brûlant à chaque caresse de sa langue. Et ses mains – ses mains qui courent sur elle, sur son dos tatoué à la mode du désert, sur sa poitrine qu’aucun autre homme n’a eu le droit de toucher jusque-là, sur sa taille pour la rapprocher de lui – oh, comme ces mains la troublent, comme ces caresses la perturbent ! Plus de pensée cohérente dans sa tête où le sang pulse si fort, comme si chaque battement de cœur emportait avec lui des bribes de raison et de logique, comme si son ventre noué serrait un peu plus un invisible mécanisme, un infernal ressort, pour répandre cette étrange chaleur à d'inédits endroits de son anatomie.

Elle s’accroche à Mayeul, Reja, elle s’y agrippe de sa main valide et de sa main blessée, parcourant ses muscles de ses dix doigts, du plat de sa paume, du bout de ses ongles. Jamais encore elle n’avait vécu ça, jamais d’homme dans ses bras à elle, jamais d’homme pour la prendre contre lui, peau contre peau, les lèvres scellées dans un ballet affolant, leurs souffles mêlés entre ces corps qui se découvrent, qui se connaissent si mal encore mais qui déjà s’appellent. Elle est terrifiée, Reja – morte de peur de se tromper, d’avoir tort, de regretter plus tard ; mais elle se sent bien, oh tellement bien contre Mayeul, alors qu’il la serre contre lui – tellement bien, qu’elle voudrait bien rester, encore un peu. Juste un peu. Juste pour une autre caresse, pour un nouveau baiser. Juste pour avoir encore la tête qui tourne. Juste un peu – juste un instant de plus…

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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyMar 3 Jan 2017 - 21:29

Il a eu de nombreuses amantes - ou amants - Mayeul, depuis les ébats timides de son adolescence. Des acrobaties tour à tour tendres et enflammées, voluptueuses ou pleines d’ardeur. Mais jamais aucune de ses conquêtes ne s’est plainte de son manque d’attention ou de son égoïsme. Il les aime, le Voltigeur, toutes ces femmes et parfois ces hommes qu’il met dans son lit, d’un amour sincère et entier, même s’il ne dure que quelques heures. Il aime s’occuper d’eux, ravir leur souffle et leurs pensées, pour une nuit, rarement pour plus. Parfois, pourtant, il tombe sur des perles rares, celles qui lui donnent envie d’y revenir, et de partager bien plus qu’une soirée.

Il sait être calme, Mayeul. Patient. Attentif. Il le montre rarement dans sa vie de tous les jours, se complaisant dans l’exubérance et les excès, mais pourtant, ce n’est pas par hasard qu’il a été à l’Académie, ni même qu’il est devenu Voltigeur. Il sait se contenir et être sage... Il ne le veut pas souvent, mais il sait le faire. Et ce soir, cette nuit, il sait qu’il a tout son temps. Il sait qu’il faut apprivoiser Reja, et non l’impressionner. Dans ses rêves, tout du moins. Dans la vie réelle, il ne peut s’empêcher de se montrer expansif et irritant, de se faire admirer, regarder. Qu’on parle de lui, de son impatience et de sa façon de se comporter, bien trop cielsombroise aux yeux de beaucoup. Sans doute que cela lui manquerait, s’il ne le faisait pas. Il aime ça, le Voltigeur. Réellement. Être celui qui blague, jamais sérieux, entreprenant et intrépide. Celui qu’on regarde. Celui qu’on aime.

L’apprécie-t-elle, la petite Erebienne ? Dans son rêve en tout cas, il en a bien l’impression. Sans geste brusque, comme s’il s'agissait d'un animal sauvage, Mayeul approche sa main, l’insinuant près de Reja, caressant son corps, en des endroits où bien peu osent sans doute s’aventurer. Elle semble tendue, et il lui adresse un sourire d’encouragement, s’interrompant quelques secondes pour lui laisser le temps de s’y faire. Il ne veux pas l’effrayer. Peut-être que cela ne changerait rien : c’est son rêve, après tout, et il a envie de ça. Elle ne semble pas réticente non plus, autant qu’il puisse en juger. Leurs corps se rapprochent, tandis qu’elle embrasse ses doigts, ses yeux plongés dans ceux de Mayeul.

Il hésite à nouveau, tandis que ses doigts touchent la cicatrice laissés par la bête. Il l’observe attentivement, la jeune femme, une interrogation muette dans le regard, jusqu’à ce qu’elle prenne la parole, d’une voix presque imperceptible. L’embrasser. Évidemment, qu’il ne peut pas se faire prier. Il en a envie, depuis longtemps. Et si la douceur domine toujours leur échange, la Voltigeuse ne peut se tromper sur la pointe d’avidité et le désir qui enflamme ce baiser, tandis qu’enfin, Mayeul goûte à ses lèvres. Ses mains se referment sur elle, l’attirant à lui, la faisant sienne. Il a tellement envie de goûter à la chaleur de sa peau, au velouté de ses seins. Il a faim d’elle, et ce n’est pas difficile de le deviner. Ils se serrent, les deux Voltigeurs, dans une étreinte encore un peu maladroite mais pleine de désir, leurs peaux se rencontrent, leurs souffles se mêlent, et chaque frôlement des doigts de Reja sur sa peau fait naître un frisson qu’il ressent avec délice.

Mais la tête lui tourne, de plus en plus, et Mayeul est pris d’un nouveau vertige, interrompant son exploration du corps de la jeune femme pour poser sa main sur le lit, avant de la passer dans ses cheveux pour combattre le malaise. Peut-être que l’excitation et la chaleur lui brouillent les sens. Peut-être. Ou peut-être est-ce un signe que son rêve va bientôt se terminer ? Il n’a pas envie de la voir disparaître, l’Erebienne, pas maintenant qu’il a eu le privilège de couvrir sa peau de caresses. Alors il l’attire à lui, doucement, la serrant alors qu’il se recouche sagement, sa tête heurtant doucement l’oreiller, mais bien assez fort pour faire naître un nouveau vertige. Il ne se sent pas très bien, Mayeul, mais la présence de Reja l’aide à combattre les ténèbres qui veulent l’avaler, encore un petit peu. Il ne veut pas se réveiller. Se rendormir. Il ne sait plus trop, en réalité.

Couché sur l’oreiller, il attire la Voltigeuse contre lui, dans ses bras, bien décidé à la garder tout près. D’une main, il dessine la courbe de son visage, comme s’il voulait le graver pour l’éternité. C’est peut-être vrai. Il va se réveiller - ou s’endormir ? Ce n’est peut-être qu’un délire, il n’est toujours pas fixé - et elle aura disparu, il le sait. Il ne le veut pas. Alors il lutte, le Voltigeur, contre ses yeux qui se ferment et la fatigue qui l’envahit. « Promets-moi. Promets-moi que tu reviendra. » Souffle-t-il doucement, de ce même ton suppliant qu’il n’a aucun remords à utiliser. C’est une prière à Trélor, ou à son propre subconscient. Il ne le sait pas vraiment, et il s’en fiche. Il ne veut pas la quitter. « Parles moi. Racontes moi... Ce que tu veux. » Peut-être que si elle parle, son rêve durera jusqu’à temps qu’elle s’arrête ? Peut-être qu’elle ne s’arrêtera plus de parler ?
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyMer 4 Jan 2017 - 19:03

Personne, jamais, n’a touché Reja comme Mayeul cette nuit. Personne n’a posé les mains sur les cicatrices zébrant sa hanche, personne n’a passé les doigts sur les marques des brimades reçues enfant au harem et qui défigureraient son dos si elle ne les avait pas recouvertes de tatouages. Personne, non jamais – et la tête lui tourne, et l’air lui manque, entre deux baisers brûlants, deux caresses pleines d’invite et de promesses qu’elle ne sait trop si elle doit repousser ou encourager. Non vraiment, Reja ne sait plus du tout où elle en est, sinon comment expliquer sa réaction lorsque Mayeul la lâche pour se rallonger ? Ce « Oh, c’est déjà fini », empli de déception et de regret. L’espace de quelques minutes, elle s’est sentie… désirée. Voulue, toute entière, et c’était inédit pour elle. Elle a frémi, elle a vibré, tandis qu’il faisait jouer ses mains sur des cordes qu’elle ne pensait pas posséder – et voilà, c’est terminé… Principalement parce qu’elle l’a drogué, sans quoi, l’intuition lui souffle qu’il n’aurait peut-être pas baissé les bras aussi rapidement. Il  rallonge contre l’oreiller, et elle se laisse faire, Reja, lorsqu’il l’attire plus près et la couche contre lui – tout près, tellement près. Elle garde le regard fixé au sien, alors qu’il caresse sa joue d’une main devenue lourde, elle n’ose pas bouger, de peur qu’il se doute de quelque chose, qu’il comprenne.

Puis il bat des paupières, lutte pour garder les yeux ouverts – ses yeux se ferment, et la supplique dans sa voix affole Reja. Revenir ? Mais non, jamais ! Ou peut-être ? Non, non ! Et pourquoi pas ? Mais jamais ! Il est cielsombrois ! Un tourbillon de pensées frénétique s’agite sous le crâne encore enfiévré de la Voltigeuse. Sirocco lui envoie une vague de réconfort, et une série d’impressions traduisible par un vague « Je t’envoie du secours », mais elle est trop secouée pour y porter attention. Trop occupée, à déposer quelques baisers de réconfort sur le visage de Mayeul endormi sans qu’elle n’ait à donner de réponse, endormi profondément – endormi dans ses bras. Un sur le bout du nez, un sur chaque paupière – et juste un dernier sur ses lèvres. Juste un. Comme un au revoir tacite, un adieu à contrecœur – et elle quitte le lit, ramasse le long drapé défait de son voile qu’elle rajuste. Enfin, c’est ce qu’elle avait en tête, avant de reborder le drap puis s’esquiver en catimini – mais elle n’en a pas le temps. Elle est en train de couvrir sa poitrine dénudée lorsque Mayeul remue sur le drap, bougeant dans son sommeil : il entraîne avec lui une extrémité du pan de son sari, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les voilà par terre.

Reja tente de se dépêtrer du corps inerte du Voltigeur, mais il est bien plus lourd endormi qu'elle ne l'aurait cru. Pour couronner le tout, un grattement à la porte la fige en plein mouvement – et voilà qu’une silhouette se glisse dans la chambre.

Par Joseï, ce damné séducteur a-t-il convié dans ses lit toutes les Voltigeuses du secteur… ?

Sirocco envoie une nouvelle onde rassurante – le même message cryptique, doublé d’une nuance d’auto-satisfaction. Il a… Il a envoyé de l’aide ? MAIS COMMENT ÇA ? C’est à cet instant qu’elle reconnaît les traits familiers de la Voltigeuse d’Orsang, cette Marianne dont la présence la rassure en temps normal. Là, elle génère simplement une panique intense dans l’esprit de Reja, qui balbutie fébrilement un « C-C’est pas DU TOUT c'que tu crois ! » absolument pas convaincant.

Pour l’amour de Valda… ! Elle est à demi-nue, sous un Cielsombrois qui l'est totalement. Au secours !
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyJeu 5 Jan 2017 - 23:59

Réveil. Aide, réconfort.
Iode tente d'extirper Marianne des bras de Trelor. Elle dort à poings fermés, exténuée encore par leur dernière bataille. Il faut dire qu'ils ont frôlé les flammes de près, très près. Les plumes sur son flanc sentent le brûlé et lui rappellent d'autres souvenirs contrariants. Sa cavalière a elle aussi été mordue par le feu de ces maudits lézards, et elle mérite parfaitement son repos.
Mais plus tard. Lorsque Sirocco lui a exposé la situation, le doré s'est aussitôt rangé à l'avis de son frère d'ébène. Pour apaiser la tempête d'émotions de la danseuse du ciel, qui de mieux que sa soigneuse ? Ils ont bien vu l'efficacité de sa présence, quand elles se sont enfoncées dans les profondeurs de la terre. Alors Iode insiste, il la tire de ses rêves. Secours. Sirocco. Mayeul. Réveil.

Marianne se retourne dans son lit, puis envoie une onde de mécontentement. Mais quelle idée de la réveiller en pleine nuit, quoi...
Aide. Emotions bouillonnantes. De qui ? Mayeul ? Urgence. Apaisement.
Décidément, Iode est trop énigmatique pour elle. Mais pour qu'il la réveille en pleine nuit, il doit bien avoir une bonne raison. Sirocco. D'accord, une bonne raison de Sirocco.
La médecin émerge du sommeil, pressée par les pensées de son griffon. En se levant, elle grogne de sentir à nouveau la brûlure sur sa jambe. Les draps et fourrures de son lit frottent sur les cloques et la peau à vif, mais la douleur s'apaise ensuite grâce à l'air froid du dortoir. A côté de son lit, celui de Reja est vide. Sûrement partie rejoindre Sirocco. Elle enfile sa tunique et quitte la chambre, les cheveux en bataille – tant pis si elle croise une garde, la fraîcheur sur sa jambe lui fait du bien, mettre ses bottes serait un supplice. De toute manière, elle va juste voir ce qui se passe, et se recoucher avant d'avoir les pieds gelés.

Les yeux encore ensommeillés, la Belliférienne se dirige vaguement vers la chambre de Mayeul, heureusement pas très loin. C'est qu'il demande constamment de l'attention, ce jeune casse-cou. Même affecté dans un autre duché, il reste son patient le plus régulier. Elle devrait lui faire payer ses consultations, elle deviendrait riche.
Elle abat la main sur la poignée de la porte, au jugé, et passe la tête dans l’entrebâillement. Bon, elle l'entend ronfler légèrement, c'est que ça va.
Elle ouvre un peu mieux les yeux, distingue une forme ; c'est bien ça, il dort. Par terre.
Dans les brumes de son esprit, Marianne comprend que quelque chose cloche. Elle se frotte les yeux, réobserve la scène.
Le Voltigeur est à plat ventre, le dos et le creux des reins parfaitement exposés à sa vue, le drap enroulé autour de sa taille. Et étalé sur le sol.
Allons bon, un de mes confrères à un poil abusé sur les médocs et il est tombé dans son sommeil. Manquerait plus qu'il se soit fait une deuxième bosse à la tête.
Elle est prête à rebrousser chemin ; avec son épaule endolorie, impossible de le relever seule. Autant aller demander de l'aide et retourner dans son plumard.
Mais Iode n'est pas de cet avis, et lui répète que, vraiment, elle doit aider.
Roh quoi... il va dormir cinq minutes de plus par terre, c'est pas ça qui lui fera attraper la crè...
Elle cligne encore des yeux. En fait, il n'a pas l'air tout à fait par terre. Comme s'il était affalé sur... une pile de coussins ? Qu'il enserre avec application.

Bon bon bon...

La soigneuse entre finalement dans la chambre. Un peu plus réveillée, ses yeux s'accoutument à l'obscurité. Elle approche du convalescent, constate que les draps épousent un peu trop bien les courbes du Cielsombrois. Sauf que ce n'est pas deux pieds qui dépassent du tissu, mais trois.
Trois ?
Elle va jusqu'à la tête du lit, se penche pour mieux voir Mayeul. Puis elle se fige, les yeux grands ouverts désormais, et elle assimile lentement ce qu'elle voit.

Sous Mayeul, elle reconnaît Reja.
Reja, parfaitement immobile, statufiée, qui observe la médecin avec un regard mi paniqué, mi suppliant.
Reja, prisonnière des bras du Voltigeur, lequel a sa tête bandée posée sur sa poitrine, endormi comme un bienheureux.
Reja, à qui il semble même manquer quelques vêtements, tandis que sa couverture humaine semble bien dormir, lui, dans son plus simple appareil.
L'esprit de Marianne a du mal à faire les connexions - une Erebienne, dans les bras d'un Cielsombrois, oui oui - et elle met du temps à retrouver une réflexion, dans un silence écrasant.
« Je suis en train de rêver, hein ? » qu'elle marmonne. Oh, si elle savait que l'Erebienne farouche a déjà fait un convaincu de cette conclusion...
« Il est tout nu. T'es dans sa chambre. Il te manque des habits » Elle se dit que constater tout haut le spectacle sous ses yeux lui donnerait un sens. « Il te fait un câlin. »

Mayeul fait un câlin à Reja.
Non, ça n'a définitivement pas de sens.

Pendant ce temps-là, une pauvre enfant des dunes est toujours prisonnière sous le major Vifesprit ; plus très vif à l'heure actuelle.
« C-C’est pas DU TOUT c'que tu crois ! »
Hum, sauf que Marienne ne sait pas que croire. De ce qu'elle sait, Reja ne porte pas Mayeul dans son cœur - elle serait plutôt du genre à lui passer le sabre à travers le corps. Sabre qu'elle n'a pas. Par contre, le flacon de calmants entamé et le verre d'eau vide l'interpelle.
Mayeul drogué ? A poil ? Sur Reja ?

Ah ! Que les dieux l'emportent ! Elle abandonne.

« Tu sais quoi ? Pour cette nuit, je renonce totalement à comprendre. »
Car au-delà de toute cette étrangeté, c'est la voix de Reja qui la touche. Vibrante de panique, avec dans son regard une détresse d'être découverte ainsi.
Complètement alerte désormais, la médecin se dirige rapidement vers la porte laissée entrouverte... et la referme sans un bruit.
« C'que je crois, c'est que t'as bien besoin d'un coup de main. » Elle revient ensuite vers le couple atypique et entreprend de libérer la jeune femme, en tirant Mayeul par l'épaule et la... heu... hanche.
A elles deux, elles arrivent à faire rouler le blessé sur le côté. Marianne a la vision fugace d'une poitrine nue, puis de quatre profondes entailles glissant entre les traits d'encre d'une plume, avant de détourner les yeux dans un coin sombre de la pièce, là où son regard ne risque pas d'augmenter la gêne qui semble irradier de l'Erebienne toute entière.
« Tu remercieras nos deux boules de plumes, ce sont eux qui m'ont envoyée. » Elle meuble le silence, le nez en l'air, en attendant que Reja se rhabille. Entre son travail et les mœurs de l'Audacia, cela fait longtemps que la vision d'un corps dénudé ne la dérange pas ; voire l'enchante. Mais là, la situation est tellement saugrenue qu'elle n'ose même pas baisser les yeux sur le torse sculpté de Mayeul, qu'elle connaît pourtant bien à force de soins. Sans parler du drap qui n'est pas loin de tomber et révéler le peu qu'il cache.
« On ne peut pas le laisser comme ça, 'faut le recoucher dans le lit. Pas sûre que Reja soit de cet avis. Après tout, par Valda, comment s'est-elle retrouvée à moitié dénudée sous le Voltigeur ? Pas de son plein grès, non ? Impossible. Elle n'avait pas apprécié son baiser volé au palais. S'il reste sur la pierre, il va attraper la mort et j'ai déjà assez de boulot comme ça ». L'argument devrait suffire. Elle pose à nouveau les yeux sur l'Erebienne, son sari impeccablement remis en place, attendant une réponse.
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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptySam 4 Fév 2017 - 22:20

Par chance, sa camarade Voltigeuse n’a pas l’air décidée à poursuivre ses investigations sur le sujet ce soir – heureusement, heureusement, miracle oui, elle va peut-être s’en sortir sans avoir à raconter par le menu l’enchaînement d’événements ayant mené à cette bien compromettante posture. Elle est mortifiée, Reja, de devoir attendre que sa camarade referme la porte et ne vienne l’aider à déplacer le corps de Mayeul qui dort du profond sommeil des bienheureux… et des drogués. L’attelle à son poignet l’empêche de le repousser seule, et l’aide de Marianne n’est pas de trop : l’une pousse, l’autre tire, et enfin elle parvient à se dégager, se faufilant de côté pour retrouver sa liberté de mouvement. Elle a bien senti le regard de la Belliférienne sur elle, sait qu’elle a sûrement… tout vu : et notamment, l’absence de vêtements sur la partie supérieure de son corps. Comment, comment va-t-elle pouvoir expliquer ça ? Lèvres pincées, les mains tremblantes, elle rajuste sa brassière, son voile, remettant en place tout ce qui doit l’être, rouge de honte et morte de confusion. Marianne fait la conversation, le nez en l’air, et Reja marmonne quelques platitudes en réponse, sur Sirocco qui joue les idiots auprès de soie, sur Iode qui courtise Corail, sur les occupations des fameuses boules de plumes et le gang que les deux mâles ont apparemment monté avec Nuage.

Quelques ronchonnements de plus sur l’influence détestable du Cielsombrois inconscient, et les deux femmes unissent leurs efforts pour hisser l’endormi sur le lit. D’un geste résolu, Reja rabat le drap, ignorant le rire mental de son partenaire, le feu aux joues et le sang battant aux temps. Puis, penaude, elle jette un regard en coin à l’ancienne pirate. « Il faudra rien lui dire. S’il te plaît. Il… Il croit que – enfin, je lui ai fait croire qu’il était en train de rêver. Quand il se réveillera il pensera que tout ça c’était juste… dans sa tête. »

Tout ça. Surtout, elle ne développe pas le tout ça en question : mieux vaut passer sous silence les baisers, les caresses, ces quelques instants de folie où elle a laissé un Cielsombrois jouer d’elle comme de la première paysanne ignorante venue. Oui, mieux vaut enfouir loin dans sa mémoire ces quelques minutes étranges, fébriles et inédites, qui ont fait battre son cœur terriblement vite et ont noué tous ses muscles dans l’attente de quelque chose qui n’est pas venu. Si seulement elle pouvait oublier aussi ! Prétendre que ce n’est qu’un rêve, qu’un délire né de la fièvre, nourri par la fatigue ! Si seulement c’était aussi simple. Mais ça ne l’est pas, et elle va devoir vivre avec ça.

Refusant de répondre aux questions de Marianne, elle promet de le faire – plus tard, quand elles auront dormi, quand elles se seront reposées, et que la lumière du jour aura chassé les fantômes de la nuit. Et tandis que sa camarade retourne au dortoir, c’est vers les nids de convalescence qu’elle se dirige, grimpant dans celui de Sirocco pour se blottir contre son ami et noyer ses plumes d’un torrent de larmes qu’elle ne s’explique pas. Est-ce le contrecoup de l'attaque ? La terreur de la guerre qui s'avance ? Sa peur rétrospective pour Sirocco ? La peine de savoir Erebor en deuil ? L'épouvantable nouvelle du mariage de sa sœur avec le duc Castiel ? Ou bien est-ce que les gestes de Mayeul ont réveillé autre chose en elle ? Elle ne sait pas vraiment, Reja. Elle ne sait plus où elle en est, et c'est un griffon tout désolé qui tente en vain de la consoler.

Ça ira mieux demain.
Sûrement.

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Message Sujet: Re: Étude de terrain   Étude de terrain EmptyMar 7 Fév 2017 - 15:11

Dans la pénombre de la chambre, les deux Voltigeuses s'échangent des banalités pendant que Reja remet en place ses vêtements. Marianne pensait avoir accompli ce que lui avait demandé Iode et Sirocco, mais l'Erebienne ne semble pas se détendre après avoir été libérée ; au contraire. Sa voix est tendue en parlant de leurs amis à plumes. Ses mains tremblent avant de les poser sur Mayeul et de le remettre dans son lit. Elle a l'air si chamboulée que la médecin commence à s'inquiéter de ce qui a pu lui arriver, mais aucune question n'a le temps de franchir ses lèvres.
« Il faudra rien lui dire. S’il te plaît. Il… Il croit que – enfin, je lui ai fait croire qu’il était en train de rêver. Quand il se réveillera il pensera que tout ça c’était juste… dans sa tête.
- Dans sa... Oh. D'où les médicaments. Mais ça ne l'avance pas tant que ça, et le mystère gagne en épaisseur.
- D'accord, je ne dirai rien. Elle tiendra sa langue. À personne, si cela peut te rassurer. » Si cela peut l'apaiser, l'enfant des dunes toute chamboulée, elle d'habitude si pleine d'assurance et sauvage. Par tous les dieux, il n'y a pas anguille sous roche, mais bien Kraken sous gravillon ! Que lui aurait dit - ou fait - Mayeul pour la mettre dans cet état ? Ce n'est pas lui qui pourra lui répondre malheureusement, avec un choc sur la tête saupoudré d'un petit surdosage de calmants.

Elles quittent discrètement la chambre du major, direction leur dortoir. Marianne tente bien d'en savoir un peu plus, mais Reja élude ses questions, lui dit de ne pas s'inquiéter. L'ancienne pirate a la forte intuition que quelque chose ne va pas, mais l'Erebienne refuse de dire quoique soit d'autre. Plus tard, une autre fois, promis. Ça ne la satisfait qu'à moitié. Comme au Palais des Soupirs, elle a envie de lui prendre la main pour la tranquilliser, mais elle sent que le geste serait mal venu.
Arrivées devant leur chambre commune, Reja s'éclipse alors vers une autre partie de la caserne, rejoindre Sirocco. Et dans le couloir maintenant silencieux, Marianne se sent bête, plantée là devant la porte, avec la stupide impression d'être totalement à côté de la plaque.

Le contact glacé de la pierre sous ses pieds est presque douloureux, et elle se décide à entrer et se recoucher avec précaution sous les fourrures. La tête encore bourdonnante de mystères et de questions, sa jambe pulsant de la brûlure, elle se jette dans les bras de Trelor avec bénédiction. Pour oublier l'étrangeté de cette expédition nocturne, et ce goût d'inachevé qui reste imprimé dans son esprit.
Demain, elle reposera ses questions et chassera cette sensation. Demain.

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