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 Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots

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La Cour des Miracles
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Arsène de Sylvamir
Arsène de Sylvamir

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J'ai : 14 ans
Je suis : Le fils adoptif de Mélusine et Hiémain, protecteur auto-désigné de ses frères et soeurs.

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J'ai fait allégeance à : Mélusine et Hiémain de Sylvamir. A la Cour des Miracles, aussi.
Mes autres visages: Mayeul de Vifesprit - Maximilien de Séverac
Message Sujet: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyVen 6 Jan 2017 - 22:39


Livre II, Chapitre 1 • Les Sables du Temps
Hiémain de Sylvamir, Mélusine de Sylvamir & Arsène Albe

Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots

La vérité est un secret bien dissimulé




• Date : 27 Décembre 1001
• Météo : Il a neigé le matin, mais le soleil illumine le ciel désormais - Milieu d'après-midi.
• Statut du RP : Libre
• Résumé : Arsène découvre une lettre dans les affaires de sa mère adoptive, et demande à Hiémain de l'aider à la lire, mais surtout, de l'aider à savoir quoi en faire.
• Recensement :
Code:
• [b]Date : 27 Décembre 1001[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1637-une-lettre-quelques-phrases-une-poignee-de-mots#49625]Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots[/url] - [i]Hiémain de Sylvamir, Mélusine de Sylvamir & Arsène Albe[/i]
Arsène découvre une lettre dans les affaires de sa mère adoptive, et demande à Hiémain de l'aider à la lire, mais surtout, de l'aider à savoir quoi en faire.

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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyVen 6 Jan 2017 - 22:43

Mélusine avait fait transporter ses affaires - le peu, très d’affaires qu’il avait à lui - dans la chambre qu’il occupait à Sylvamir. Pour lui, tout seul, une énorme chambre. Peut-être pas aussi énorme que cela, mais aux yeux d’Arsène, c’était déjà immense. Ses affaires, surtout celles de sa mère adoptive en fait, tenaient à peine dans une malle, mais c’était tout ce qu’il lui restait d’elle, et l’enfant y tenait beaucoup. Et pourtant, il avait choisi d’y piocher quelque chose, pour en faire un cadeau. Il avait longuement réfléchi, le petit, devant tous les trésors qu’il possédait. Un petit sifflet, son jouet préféré ? Non, c’était un jouet de grand. Quelques petits animaux, taillés dans le bois ? Pareil, c’était pour les grands, et ils étaient un peu trop abîmés, quand même, pour que ce soit un cadeau qui plaise. Non, il fallait que ce soit quelque chose de spécial, réellement, et qui convienne à un bébé. Au futur petit bébé qui poussait dans le ventre de Mélusine, le petit bébé de Hiémain. Il les aimaient, Mélusine et Hiémain, et encore plus d’avoir voulu le garder avec eux. Après tout, ils allaient avoir un bébé à eux, qu’est-ce qui les empêchaient de l’oublier, lui ? Il ne leur était rien.

Et pourtant, il était ici, à Sylvamir. Avec eux. En Valkyrion. Au milieu de la neige et de la glace et de la propriété de Hiémain qui était magnifique, et qu’il pouvait parcourir - presque - à sa guise. Il y faisait un peu froid, mais ils avaient veillé à ce qu’il soit chaudement couvert pour toutes ses explorations, et Arsène les en remerciait encore. Réellement, ils avaient fait tellement pour lui ! Il s’efforçait de se montrer sage et attentif, Arsène, prévenant. De ne pas être un poids, de peur qu’ils ne changent d’avis. Il savait que s’il émettait cette pensée, Mélusine et Hiémain lui répéteraient qu’ils n’avaient pas l’intention de l’abandonner, mais... Tout de même. Il ne voulait pas leur donner une raison d’être déçus par lui. Réellement.

Il n’avait rien dit de ses cauchemars, après Outrevent. Il avait tu ses interrogations sur la Confrérie Noire et la relique, sur Aymeric et les implications politiques. Sur ce qu’il avait vu, et entendu. Il était étrangement silencieux, Arsène, depuis son retour à Sylvamir, s’efforçant de comprendre et d’intégrer ce qu’il pouvait. Cette peur de l’Ordre du Jugement, cette peur des Mages. Lena était une Mage, et il l’aimait bien, lui... Mais pareil, il était resté muet sur ce fait, se contentant d’écouter et d’apprendre. Il avait grandi vite, Arsène, bien trop vite, et malheureusement pour lui, la guerre qui menaçait ne laissait guère aux enfants le temps d’être des enfants.

« Hahaaaa ! » Cria-t-il soudain, brandissant un livre de contes dans sa main dressée vers le ciel. Le voilà, ce livre qu’il voulait offrir au bébé ! Son livre de conte préféré, quand il était petit. Celui que Cassandre lui avait lu tellement de fois, qu’il le connaissait par cœur. Le livre était un peu vieux, mais sa mère adoptive lui disait toujours qu’un livre devait être aimé. Et il l’avait aimé, ce livre, passionnément. Souriant, l’enfant se pelotonna près d’une fenêtre, une couverture de fourrure autour de lui, pour lire avec application, une dernière fois, ce livre qu’il destinait au bébé. C’était un geste profond, aux yeux de l’enfant, et il espérait que le bébé apprécierait le cadeau autant que lui l’avait aimé.

Il ne lisait pas bien, Arsène, déchiffrant à grand peine, mais il n’avait pas besoin de savoir lire pour suivre avec son doigt les mots si souvent entendu. Il se remémorait le livre avec délectation, tournant chaque page avec révérence, jusqu’à ce qu’un élément impromptu surgisse soudain sous son regard. Une lettre. Réellement ? Il ne se souvenait pas de l’avoir mise ici, le petit. Curieux, il déchira l’enveloppe sans même prendre le temps d’y déchiffrer autre chose que son nom, parcourant du regard la missive.

Il ne reconnaît pas l’écriture, et elle est dure à déchiffrer, plus dure que ce qu’il a l’habitude de lire. Qu’est-ce que cela peut bien être ? Ce n’est pas l’écriture de Cassandre, il le sait. Elle lui a déjà écrit des lettres, et puis, c’est elle qui lui a appris à écrire alors, il la reconnaîtrait. Non. Et puis, ce n’est pas sa signature. Il y a un signe bizarre, à la fin, qu’il ne reconnaît pas. Un triangle ? Un croissant de lune peut-être ? Qui écrirait une lettre pour ne pas la signer ? Il déchiffre les premiers mots, à grand peine, et s’arrête net. Il sait qui a écrit, et il n’est pas sur d’avoir le droit de lire la suite. D’avoir envie de lire la suite. Sa maman. Sa vraie maman. Une lettre. Pourquoi... Pourquoi maintenant ? Pourquoi dans ce livre ? Cassandre savait ?

Les questions se bousculent dans la tête d’Arsène, et il se recroqueville de plus belle dans ses couvertures, jetant la lettre aussi loin qu’il le peu de lui. Il ne veut pas la lire. Pas maintenant. Pas alors qu’il a trouvé quelqu’un qui l’aime bien, après que Cassandre l’ait abandonné. Elle est morte, il le sait - mais elle l’a abandonné, quand même.

Combien de temps reste-t-il, Arsène, blotti dans ses fourrures, alors que les larmes roulent sur ses joues ? Quelques minutes, quelques heures peut-être, il l’ignore. A se débattre entre sa curiosité et ce sentiment poignant d’avoir été abandonné. Avec cette idée de trahir sa mère, ou de trahir l’amour de Mélusine et Hiémain. Ses angoisses reviennent à nouveau. Et s’ils ne voulaient plus de lui ? Et s’ils préféraient le laisser avec cette maman qu’il ne connaît pas ? Si jamais la lettre dit qui elle est. Où elle est ?

Mais déjà qu’il ne sait pas très bien lire, alors le faire les yeux brouillés de larmes... Arsène a beau les essuyer d’un geste rageur - il n’est plus un bébé ! - elles ne font que revenir. Et petit à petit, il arrive à la conclusion qu’il a besoin d’aide. D’une vraie aide : Clochette ne peut pas l’aider. Quelqu’un qui sait lire, et vers qui il sait qu’il peut se tourner en cas de soucis. Hiémain. Il aurait bien pensé à Mélusine, mais avec le bébé, il ne veut pas la rendre triste, et qu’elle pleure. Alors l’enfant s’extrait de son cocon bien chaud et part à la recherche du baron de Sylvamir. Il ne met guère de temps à le trouver, mais devant ces yeux qui se posent sur lui, il hésite, chiffonnant un peu la lettre qu’il tient à la main. Il ne tarde pas à s’expliquer, pourtant, retenant ses larmes mais ne pouvant empêcher l’angoisse et l’inquiétude de transparaître dans sa voix. « J’ai trouvé ça. C’est à ma Maman, je crois. La vraie, tu sais. » Comment lui expliquer ce qu’il veut ? « Tu veux bien me la lire, s’il te plaît ? » il essaye de faire comme si ce n’est rien, Arsène. Comme s’il ne se sentait pas affreusement coupable de donner l’impression à Hiémain et Mélusine qu’il ne les aime pas. Qu’il veut savoir qui est sa maman. C’est bien, mais en même temps, il n’est pas sûr de vouloir le savoir. Parce que... « Je sais pas si j’ai envie de la lire ou pas. » Achève-t-il de façon assez lamentable.

Il ne trouve pas les mots pour expliquer, Arsène, à quel point il veut savoir qui est sa maman. Ce qu’elle lui dit. Et à quel point il a peur, peur d’être déçu de cette image d’elle qu’il a construit, peur de décevoir Hiémain, comme si vouloir savoir qui est sa maman serait le trahir un peu. Alors... Il écarte rageusement les larmes qui perlent dans ses yeux, l’enfant. Il ne pleurera pas. Il est un voleur de la Cour des Miracles, pas un enfant braillard. Et pourtant, tandis qu’il se tient debout, tremblant un peu, s’efforçant de garder contenance, il aimerait bien être encore un bébé, Arsène. Il aimerait bien se blottir contre Hiémain, comme il le faisait parfois quand il était tout petit, venant chercher sa protection. Se blottir sur les genoux de Mélusine, l’entendre rire et chanter et rire encore. Mais sa maman le voudrait fort. Le voudrait grand. Peut-être. Et si elle lui disait simplement qu’elle ne le voulait pas ? Est-ce que Mélusine et Hiémain le voudraient, si sa propre mère ne voulait pas de lui ?
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Hiémain de Sylvamir
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Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres

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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyVen 20 Jan 2017 - 3:28

Depuis qu’ils s’étaient mariés, Hiémain et Mélusine étaient partis s’installer loin de tout, au cœur des terres de Sylvamir où le baron avait vu le jour. Une terre qu’il avait vue longuement pendant toute une année, supporté même, mais qui, en la compagnie de sa femme, semblait bien différente. C’était en ces lieux qu’elle était venue le retrouver, et une part de cette fureur ardente toute semblable à Mélusine était restée pour réchauffer les murs épais de la demeure. Sans compter les harpies de la famille qui avaient cessé les murmures déplaisants. Oh ça avait pourtant beaucoup jasé dans leurs rangs, ne serait-ce que pour ce mariage conclu à Lorgol, alors même que l’épouse était enceinte. Une femme de petite vertu trompée par Maari, mariée pour éviter l’ultime déshonneur ! Voilà tout ce qu’elles avaient pu dire, sans connaître la plus petite des vérités. Mais de cela, Hiémain en avait fait une habitude bien vite oubliée au profit de son bonheur aux côtés de celle qui désormais partageait réellement sa vie et son avenir. Chaque jour, la voir rayonner de ce ventre gonflé de rondeurs toutes charmantes ne cessait d’affirmer son affection, ses attentions et son amour.

Et puis il y avait le petit Arsène. Sans doute ne comprenait-il pas pourquoi il était là, invité en Valkyrion dans le domaine de Sylvamir, considéré comme un privilégié à qui tout était permis, à l’instar d’un membre à part entière de la famille. Même s’il ne l’avait jamais exprimé ainsi, n’étalant guère le cheminement de ses pensées, Hiémain aimait sincèrement ce petit gamin des rues et le couvrait toujours d’un regard bienveillant, là où Mélusine lui offrait toute sa criante affection. Ce sentiment datait de bien avant Hacheclair et bien avant que la marquise ne s’entiche de lui. Cela faisait bien longtemps que Hiémain connaissait Arsène et qu’il veillait sur lui, quand Cassandre était encore là et qu’il sortait le petit monstre des pétrins dans lesquels il se fourrait. Il l’avait connu tout jeune, crapahutant dans les jupes de sa mère adoptive avec cet éternel éclat qui luisait au fond de ses prunelles. Pour lui comme pour Mélusine, Arsène était leur petit protégé et pour rien au monde ils ne l’auraient abandonné. Et ce n’était pas parce qu’ils avançaient à fonder leur famille que le petit garçon n’y avait plus sa place.

L’hiver est bien avancé en Valkyrion à cette période de l’année. Et même si Sylvamir bénéficie de températures plus « douces » que dans le reste du duché en rapport avec sa proximité des montagnes d’Erebor, la neige n’avait cessé de chuter toute la matinée, laissant une couche de blancheur immaculée sur l’horizon et était même aveuglante avec le soleil qui perçait au travers des nuages. La journée était calme, pas de cris de Mélusine, de caprices ici et là. Pas non plus de harpies énervantes, crachant des commentaires acerbes et méchants dans le manoir. Hiémain est tranquillement assit au coin du feu en ce début d’après midi, un livre tiré de la bibliothèque de Sylvamir dans les mains et l’esprit plongé dans le récit d’histoire que comptait les pages sous ses yeux. Il savait Mélusine occupée avec Solveig, sa cousine, l’une des rares à ne pas lui taper sur les nerfs au contraire de ses tantes. Des petits coups à la porte, laissée ouverte pour observer le passage, font relever le regard du baron, qui se pose avec cette habituelle froideur sur celui venu l’interrompre. Bien vite, la glace est remplacée par une horizon de neige plus clémente, où se perce un demi sourire en apercevant Arsène.

« Entre Arsène, tu ne me déranges pas. »

Il sait que le gamin n’a rien dit, mais son air un peu gêné, ses mains qui tortillent une feuille le laissent à penser qu’au contraire, il ne sait pas trop où se mettre. Fermant le livre, il fait signe au garçon de s’approcher, attendant patiemment les raisons de sa venue. C’était rare qu’il vienne le voir d’un air aussi contrit, presque grave. Et ce sans compter les yeux rougis, encore humides et prêts à verser d’autres larmes. Alerté en un instant, le visage de Hiémain semble se faire plus attentif et sérieux. A-t-il mal ? S’est-il blessé ? Ou au contraire a-t-il fait une grave bêtise ? Les raisons finissent par venir, trahies d’une profonde inquiétude dans la voix du gamin. Mais les mots ont le don de radoucir le baron. Quoiqu’il est surpris, même s’il n’en montre rien. Une lettre de sa véritable mère ? Il ne sait trop quoi en penser, Hiémain, mais il comprend vite qu’il y a quelque chose de plus profond qui chiffonne Arsène. Plus que le fait de la lire. D’un geste, il l’invite à grimper à ses côtés sur le canapé, voyant bien les larmes qu’il s’efforce de retenir et repousser.

« Vient là. » Sa voix, quoique toujours profondément grave et sérieuse ne pressent ni colère ni déception. Il comprend tout à fait le désir du garçon d’en apprendre plus et d’être en même temps perdu vis-à-vis de cette lecture. « C’est à toi de choisir si tu veux lire ce qui se trouve dans cette lettre Arsène, pas à moi. » Il sait que le petit à besoin de soutien, mais non sans lui donner, Hiémain préfère lui enseigner le choix de décider par lui même, de suivre son cœur et son esprit. « Mais tu sais, ce n’est pas parce que nous allons peut-être découvrir quelque chose en la lisant que quoique ce soit changera. J’entends que si ta mère laisse son nom dans cette lettre, souhaite peut être même te récupérer, ce qui t’a été donné ici, ce que Mélusine et moi t’avons offert, qu’il s’agisse de biens ou de notre affection, rien ne te seras enlevé. » C’est encore un petit garçon, qu’il est bon de rassurer. Et même si Hiémain semble profondément froid et n’aime guère à s’attacher, force est de constater qu’Arsène lui est précieux, il l’aime comme il aimera sans doute l’enfant qu’il aura avec Mélusine. Une fois qu’il jugea l’avoir rassuré au mieux, il continu, plus sérieusement. La lettre n’est après tout toujours pas dans ses mains, et il ne tient qu’à Arsène de lui confier pour qu’il la lise. « Dis moi, qu’espères-tu de cette lettre ? » Il est serein, Hiémain, en observant le petit garçon avec cette douce bienveillance dans les yeux, cherchant à le convaincre que lire cette lettre – ou ne pas la lire – pouvait réveiller des conséquences importantes. Mais surtout… Surtout elle devait aider Arsène, en lui donnant de l’espoir. L’espoir de retrouver sa véritable mère. Ou au contraire, l’espoir de conserver cette vie qui était aujourd’hui la sienne.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyDim 29 Jan 2017 - 15:36

Il a toujours été un enfant expressif, le petit Arsène. Peut-être est-ce ça qui fait qu’il est un si bon menteur, sachant vivre pleinement ses mensonges, bien assez pour que ceux en face de lui le croit. Même lui le croit parfois, quand il s’invente d’autres vies, d’autres statuts. Pas qu’il soit déçu de n’être qu’un petit voleur des rues : non, cela lui a permis de faire tellement de choses, de côtoyer tellement de gens différents, qu’il ne peux pas vraiment regretter. Mais parfois, c’est tellement bien d’être quelqu’un d’autre, juste l’espace d’un instant. Parce que c’est un peu dur d’être Arsène. Il se débat encore beaucoup le petit, entre l’enfant qu’il est et l’adolescent qu’il commence à venir, entre la loyauté qu’il éprouve envers ceux qui l’ont pris sous leur aile et cette loyauté indéfinissable qu’il doit à sa mère. Sa vraie mère, qu’il a tellement adulé étant enfant, qui l’a abandonné mais qu’il croyait avoir compris. Et maintenant qu’il se retrouve avec cette lettre à la main, il n’est plus très sûr de vouloir savoir si tout ce qu’il s’est imaginé est réel ou non.

Si ça ne l’est pas ? S’il s’est trompé depuis le début ? Et s’il se révèle différent de ce que sa vraie mère pensait ? Que des questions qui tournent en boucle dans sa tête, sans jamais s’arrêter. Il n’ose pas savoir la vérité, Arsène. Il n’ose pas, vraiment pas, de peur d’être déçu et blessé. Et c’est puéril, n’est-ce pas, comme attitude ? Il est grand, adolescent, presque. Il se comporte comme un enfant pourtant. Mais Hiémain... Hiémain ne le traite pas comme un enfant. Il se fait rassurant, l’autorisant à s’installer à ses côtés, sans se moquer ou même le repousser. C’est un regard troublé qu’Arsène lève sur le baron de Sylvamir, mais aussi reconnaissant, avant de le reposer sur la feuille qu’il tient entre ses mains. Assis aux côtés de Hiémain, Arsène ne peut s’empêcher d’esquisser un pâle sourire à ses paroles. Hiémain... Sait. Arsène ne comprend pas toujours comment, ni pourquoi, mais Hiémain sait toujours ce dont il a besoin. Sait toujours quant il ment, ou quant il est effrayé. Toujours. Il lui fait confiance, Arsène, et c’est bien pour ça qu’il sait que l’homme pourra l’aider.

Il ne lui propose pas de solution arbitraire, non. Il le rassure, l’encourage à choisir et à décider par lui même. Mais aussi fort qu’il lui fait confiance, et aussi fort qu’il le croit, Arsène ne peut s’empêcher de douter. Il a été abandonné, par sa mère, par sa mère adoptive. Peut-être que c’est à cause de ce qu’il est. Et puis Hiémain a failli mourir, à Hacheclair. Mélusine aussi, elle s’est effondrée. Il s’en rappelle, Arsène, de ce sentiment d’abandon et de solitude. Et il ne peut pas totalement chasser le doute de son esprit : Cassandre aussi ne voulait pas l’abandonner, mais elle n’a pas eu le choix. Sa mère non plus n’a pas eu le choix, elle ne pouvait pas le garder. Et si eux aussi, ils n’avaient pas le choix de le laisser ? C’est une inquiétude légitime, n’est-ce pas ? On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, Arsène le sait bien. Personne ne peut savoir. Et il s’est beaucoup attaché à Mélusine et Hiémain, tellement, qu’il a peur de ce qu’il pourrait se passer. Peur aussi de lire cette lettre, et d’apprendre qui il est, et que cela change quelque chose. « J’ai peur d’apprendre quelque chose dans cette lettre. J’ai peur de devenir... Différent. De changer. Vous aimerez toujours un Arsène différent ? » Demande-t-il au baron de Sylvamir, sans oser lever les yeux vers lui, cette fois.

C’est compliqué dans sa tête, et même si la présence et les assurances de Hiémain le rassurent, il hésite encore, le petit garçon. Qu’est-ce qu’il attend, réellement, de cette lettre ? C’est une bonne question, en vérité. Il ne sait pas vraiment ce qu’il en attend, à moins que... « Je veux savoir qui je suis. » il est Arsène, le petit voleur de Lorgol. Mais si cette lettre dit qu’il est quelqu’un d’autre, qu’est ce qu’il en fera ? « Maman... Enfin, ma mère adoptive m’a raconté, un peu. Que ce n’est pas parce que ma vraie mère ne m’aimait pas qu’elle m’a laissé, c’est qu’elle ne pouvait pas me garder. » Et si c’est faux ? Et si ce n’est pas ce qu’elle veut dire dans la lettre ? « Je voudrais savoir, mais j’ai peur que savoir ne m’aide pas. Je veux être Arsène, mais peut-être que cette lettre dira que je ne suis pas moi. »

Frissonnant malgré la douceur de la pièce, l’enfant ramène ses jambes sous son menton, pensif. « Tu ferais quoi, toi ? Tu la lirais ? » Demande-t-il soudain, tournant sa tête vers le baron. « Tu voudrais savoir qui tu es, si tu ne le savais pas ? » Parce que malgré ses peurs, malgré ses appréhensions, il aimerait savoir, Arsène. La lettre n’a pas quitté sa main, et il reporte ses yeux bleus dessus, d’un air pensif. Il ne l’a pas donné à Hiémain, pas encore. Peut-être parce que la donner à Hiémain signifierait qu’il a pris sa décision. Et il ne sait pas s’il l’a pris, en réalité.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyMer 22 Mar 2017 - 18:40

Hiémain se voulait de bon conseil, mais il savait qu’il n’était pas forcément le meilleur en la matière. Au moins avait-il l’avantage du calme et du pragmatisme, de la réflexion avant l’émotion. Même s’il sent bien que le jeune Arsène reste perdu malgré ses mots, il n’est pas de son ressort de décider pour lui, seulement de le guider. Il se rendrait compte, plus tard ou après coup, qu’écouter son cœur et son esprit avait bien plus de valeur que de suivre la décision d’un autre, surtout pour une chose aussi importante. S’il n’avait pu décider de lui même, Hiémain savait qu’il en souffrirait toute sa vie, à cause de la culpabilité et de la frustration. Il le savait bien pour l’avoir vécu dans sa vie. Les choix de sa jeunesse lui avaient été imposés de bien cruelle manière, jusqu’à ce qu’il se décide de fuir, de tourner le dos à tout ce qu’il était sous le coup de la contrainte. Une décision qui l’avait toujours pesé comme une tache noire sur son cœur que l’on ne peut retirer. Il avait fallu presque vingt ans pour qu’il fasse demi tour. S’il pouvait guider Arsène à ne pas se laisser dicter un choix aussi crucial par la peur, alors il le ferait. Même si le petit n’en a pas encore conscience et même s’il ne sait où il veut alors vraiment.

En réalité, le baron se rend aussi compte que les peurs d’Arsène sont multiples et ne concernent pas uniquement le fait de découvrir ce qui se trouvait ou non dans l’enveloppe scellée. Il ne peut empêcher un sourire léger empli de bienveillance venir orner son visage, même si le petit voleur ne peut le voir. Sa main, d’un geste paternee, vient se poser sur la tête du gamin, qui se veut grand mais qui est encore bien jeune.

« L’amour ne se terni pas uniquement parce que les gens changent tu sais. Et quoi que tu en penses, le changement n’est pas une mauvaise chose. Tout dépend des intentions qui accompagnent ce changement. »

Encore une fois, les paroles de Hiémain ne sont pas vraiment faite pour un enfant, elles appellent à une certaine réflexion, sont vraies par bien des côtés. C’est à Arsène après ça de réfléchir à ce que le changement pouvait impliquer. Néanmoins, le baron ne pensait pas que le gamin changerait aussi facilement en lisant une lettre. Peut être serait-il perturbé en fonction de la teneur de celle-ci, mais il avait déjà forgé son petit caractère et été façonné par sa vie actuelle. Et qu’il n’ait pas peur de s’égarer sur le chemin du changement qu’il emprunté si d’aventure ce devait être le cas, il y aurait toujours quelqu’un derrière lui pour veiller sur ses pas. Qu’il s’agisse de lui, de Mélusine, ou peut être de cette mère qui avait écrit ces mots.

« Arsène, ce n’est pas parce qu’une lettre te diras que tu n’es pas toi qu’il te faudra suivre forcément ces mots. Tu es maître de tes choix, nous sommes seulement là pour t’aider à prendre les bons quand tu es dans le doute, seulement là pour te donner une piste pour que tu ne t’égares pas sur une route dangereuse. Cette lettre te diras peut être des vérités sur ta mère, sur ton passé, et peut être qu’elle te diras l’avenir auquel tu n’as pas eu le droit ou auquel tu as échappé. Ou peut être rien de tout cela. Mais aujourd’hui les choses sont faites. Savoir qui tu es et d’où tu viens sont deux choses différentes. Elles pourront t’influencer, mais jamais décider pour toi si tu ne le veux pas. »

Ainsi, qu’il se rassure s’il le peut : personne n’obligerait Arsène à ne pas être Arsène, si cela signifiait le contraindre. De cela, Hiémain s’en assurerait bien, protecteur envers ce petit qu’il considérait comme un fils. Même s’il ne le lui avait jamais dit, telle était la vérité. Et c’était ce pourquoi Hiémain se montrait sous ce visage, doux et compatissant, de ces glaces protectrices qui veille d’un œil bienveillant. Et c’est pourquoi il répond aussi à la question du petit garçon, même si elle le prend bien de court. Le ferait-il, ce choix, s’il devait y être confronté ? Il prend le temps de réfléchir, posant son regard dans celui curieux du petit Arsène.

« Eh bien… oui. Tu sais quand j’étais petit, mes parents m’ont été enlevé. Toute mon enfance, j’ai vécu dans l’ignorance, et tout ce qu’on me racontait d’eux n'était que des mensonges et des accusations. De très graves accusations. Quand je suis parti pour Lorgol, j’avais à peine quatorze ans et je ne savais toujours presque rien d’eux. J’ai préféré fuir que de savoir et je l’ai toujours regretté. Quand j’ai appris la vérité, j’étais déjà plus vieux, mais ça ne m’a pas empêché de vivre tout ce temps avec des regrets. Si je pouvais revenir en arrière, comprendre et accepter cette vérité, je le ferais. Car je sais qu’apprendre la vérité sur moi et mes parents n’aurait pas forcément changé les choix de ma vie mais m’aurait évité de vivre avec ces regrets. » Rares étaient les personnes à qui Hiémain confiait des brides de son passé et surtout les ressentis de son cœur. Mais il ne sembla pas gêné d’en faire la confidence au petit garçon qui avait besoin de ces mots pour être rassuré. « Quelque soit ton choix, je ne te souhaite pas de vivre avec un poids sur le cœur. »

A nouveau, il à ce geste affectueux et paternel, ses doigts glissant dans la chevelure décoiffée d’Arsène.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyMer 5 Avr 2017 - 16:05

Il a peur, Arsène, en vérité il est même terrifié. Parce que ce moment, il l’a attendu, sans vraiment espérer qu’il arrive un jour. Il a toujours désiré savoir qui était sa mère, sa vraie mère, celle qui l’avait confiée aux bons soins de Cassandre. Il a espéré la rencontrer, il l’a imaginé et désormais, cela a tellement un air de vérité qu’il a peur que ses désirs soient exaucés. C’est stupide, au fond. Il ne veut pas changer, mais il a peur que cela change, malgré tout. Malgré lui. Et plutôt que de se moquer, plutôt que de décider à sa place, Hiémain se montre patient et compréhensif. Arsène a soudainement envie de se jeter dans les bras du baron, mais il se contente de rester calme et mesuré, à l’image de Hiémain. Parce qu’il le traite comme un adulte, et qu’il doit se montrer adulte, Arsène. Ce qui se déroule, ce n’est pas pour les enfants : on lui demande une décision importante, de la maturité, du discernement. Il saura y faire face. Il apprécie néanmoins le geste, savourant cette impression diffuse que malgré tout ce qu’il dira, malgré tout ce qu’il se passera, le kyréen est là pour veiller sur lui.

Est-ce vrai, ce qu’il dit ? Arsène aimerait le croire, en tout cas. Changer lui fait peur. Devenir quelqu’un qu’il n’est pas, et qu’il n’a pas envie d’être. Le changement n’est pas mauvais, si Arsène ne veut pas qu’il devienne mauvais. L’enfant hoche gravement la tête, se rapprochant plus près sur le canapé. Un geste d’affection, à n’en pas douter, mais autant Arsène n’a guère de scrupule à envahir les bras de Mélusine, Hiémain, cela reste autre chose. Il n’a jamais eu de père, pour de vrai, le petit. Jamais sa mère adoptive n’en a mentionné un, également. Il a attaché ses pas à beaucoup dans la Cour, et n’a jamais manqué de figures paternelles à adopter, et si Hiémain était présent à ses côtés lorsqu’il a grandi, pour autant, Arsène a toujours peur de s’imposer. Et d’être repoussé, surtout.

Le baron de Sylvamir prononce de sages paroles, et Arsène ne réponds pas, plongé dans ses réflexion. Peut-être que tout ce que lui dit Hiémain, il le sait, au fond. Peut-être qu’il a seulement besoin de l’entendre, pour réaliser à quel point c’est vrai. « Je ne veux pas qu’elle décide pour moi.» Finit par répondre l’enfant, à mi-voix, mais aussi décidé qu’il le peux. « Je ne veux pas que qui que ce soit me dise que je dois être quelqu’un d’autre. J’aime bien être moi. » Lance l’enfant avec un petit sourire, ses yeux bleus se relevant vers Hiémain avant de se reposer sur sa lettre, qui n’a pas quitté sa main.

Le baron continue de parler, lui livrant un récit partiel de son enfance. Arsène n’en sait pas grand chose, mais il en connaît assez pour comprendre quel honneur lui fait l’homme en lui livrant quelques bribes de qui il est. Il est secret, le baron de Sylvamir, même s’il sait se montrer également doux et attentionné. Arsène ne peux s’empêcher de poser la main sur le poignet de son aîné, en un geste de réconfort qu’il n’est pas difficile de discerner. Cela a du être dur, pour Hiémain, d’entendre des choses horribles sur ses parents. Arsène ne connaît pas les siens, mais jamais on ne l’a obligé à avoir un avis négatif sur eux. Sur sa mère, Cassandre n’avait que des compliments, lui répétant qu’elle n’y était pour rien, et qu’elle l’aimait. Sur son père... il n’a rien, aucun indice, mais rien de négatif non plus.

« Je suis désolé que tu es dû vivre en regrettant. Et je pense que oui, je ne veux pas regretter. Je vais m’en vouloir, si je ne le sais pas. » Peut-être pas maintenant, mais sûrement un jour. « Même si j’ai peur de savoir. » C’est difficile, de dépasser ses peurs, mais avec la main de Hiémain dans ses cheveux, ici, sur ce canapé au coin du feu, cela semble presque facile. Il se sent en sécurité, Arsène, aux côtés de Hiémain et Mélusine. La neige recouvre le domaine, et il se sent comme dans un cocon. Hiémain a sûrement raison : s’il ne veut pas changer, il ne changera pas. Sûrement. L’enfant considère à nouveau la lettre, un long moment. Il a le temps de se décider, il le sait : le baron de Sylvamir ne le pressera pas, et il attend qu’il soit prêt.

Tout dépend d’Arsène. Et c’est toujours le premier pas le plus compliqué. Après un long soupir, l’enfant décide de prendre son courage à deux mains et tend la lettre au baron de Sylvamir. « Tu veux bien ? » Les yeux d’Arsène fixe Hiémain, porteur muet de ses remerciements et de ses espoirs. Une lettre couverte d’une écriture qu’Arsène ne connaît pas, mais qui risque de sembler bien plus familière à l’homme qui partage sa vie avec Mélusine.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyLun 15 Mai 2017 - 21:39

La peur de l’ignorance ou la peur de la connaissance. Deux fardeaux difficiles à porter et parfois bien compliqués à appréhender. Pour un petit garçon comme Arsène, il n’était pas étonnant de voir celui-ci perdu entre deux chemins, ne pas savoir lequel prendre et quels étaient les risques de ses choix. Bien qu’il ne soit pas en position de décider pour lui, Hiémain s’efforçait de le guider de la meilleure façon possible, même s’il se savait pourvu de bien des faiblesses lui même et de lacunes affectives qu’il ne pourrait sans doute jamais réellement combler. Etre un père néanmoins, ou l’image d’un père, pour ce petit garçon qui n’en avait pas, il pouvait essayer de le faire. Parce que même s’il avait perdu ses vrais parents lui même il y a bien longtemps, d’autres figures fortes étaient venues les compenser. Le Seigneur de Brenwyr fut un père, celui de son enfance. Merle Consent fut celui de son adolescence, tout comme son maitre à la Cour, qui devint aussi le père de sa jeune vie d’adulte. Même si certaines plaies étaient difficiles à combler, il y avait toujours des visages et des sentiments doux pour les apaiser. Il était un peu comme lui, Arsène, orphelin d’une affection qu’on lui avait trop vite retiré, mais qui avait su trouver le réconfort au travers du regard de ceux qui tiennent à lui.

« Alors restes comme tu es, fidèle à toi. Si tu dois changer, cela se fera en temps et en heure, quand tu l’auras décidé. »

Répondit le baron d’une bienveillance chaude et sincère, le regard croisant celui du petit garçon déterminé à rester celui qu’il était et qu’il voulait être. Il était encore jeune et libre de toute contrainte. Et sa détermination, quoique un peu vacillante par moment, faisait plaisir à voir.

Parler du passé, pour Hiémain, était quelque chose de relativement difficile. Non qu’il y ait grand chose à dire, il avait surtout honte de celui-ci, pour bien des raisons. Sa famille, pour commencer, qui n’était qu’haine et colère, amertume et rancœur. Sylvamir, déchiré pour des raisons stupides, condamnant l’amour en brisant les cœurs. Et puis cet événement qui l’avait fait devenir baron de plein droit… une journée qu’il n’oublierait jamais et qui hantait encore et toujours ses rêves. Il n’était pas un tueur, Hiémain, mais ses mains restaient tachées du sang de ses deux cousins. Ils avaient voulu l’affronter pour le tuer, lui qui était aussi susceptible de reprendre les terres ancestrales, mais c’était lui finalement qui était ressorti glorieux de cet tragique affrontement. Jamais il n’avait pu réellement accepter ça et son cœur en vibrait de douleur dès que les souvenirs lui faisaient face.

L’assassin est celui qui veut tuer. Tu n’es pas un assassin.

Tu t’es défendu, ils avaient négligé les risques de t’affronter.


Les voix communes de Stellaire et Obéron n’apaisent que peu les souvenirs mordants, mais caressent néanmoins la douleur. Qu’aurait-il fait sans eux, le jour où des charges si nombreuses étaient venus lui écraser les épaules ? Ils sont une part de lui aujourd’hui, cet esprit ancien au caractère buté et légèrement arriéré, mais empli d’une bienveillance naturelle, et ce dragon millénaire, si léger en apparence mais d’une sagesse éclairée. C’est la main d’Arsène sur son poignet, chaude et réconfortante qui le fait revenir à cette réalité qu’il avait quitté l’espace d’une seconde dans les méandres de ses pensées.

« Ne soit pas désolé. Malgré des regrets, je suis heureux aujourd’hui, plus que je n’aurais pu l’espérer quand j’étais enfant. » Alors même qu’il avait rencontré Mélusine des années plus tôt, il ne se croyait pas digne d’elle et avait abandonné l’espoir de se faire aimer de celle-ci. Il n’aurait jamais pu penser à l’époque qu’elle serait aujourd’hui son épouse et la lumière de sa vie. Il l’aimait toujours plus fort que jamais et ce jusqu’à la fin de ses jours sans nuls doutes. « Si tu as peur, je suis là. » Et c’était presque comme une promesse en vérité. Arsène était devenu avec le temps un membre de cette famille, qu’il le veuille ou non. Et de cette manière, Hiémain comptait bien continuer à le protéger et veiller sur lui quand il en avait besoin.

Attendant que le petit garçon se décide, le baron l’observa silencieusement contempler la lettre entre ses petites mains. Puis, après un soupir qui marquait la fin des réflexions, il eut un petit sourire en coin quand l’enfant lui tendit la lettre. « Bien sûr. » Il ouvrit alors la feuille, consultant d’abord les premières lignes avec silence.

La première chose qui le frappa, avant même de lire, ce fut de reconnaître l’écriture. Ou du moins… il avait l’impression de vraiment la connaître. Il y avait peut-être quelques différences, mais c’était infime. Et la personne à qui appartenait cette écriture… Mélusine ? Le baron ne laissa rien transparaitre sur son visage et entama la lecture. Des paroles d’excuses, beaucoup de tristesse et d’émotions. La personne qui avait écrit ça s’excusait, ne pouvait garder un enfant mais avait tout fait pour le confier à la meilleure personne possible. Lorsqu’il eut terminé sa lecture, il garda la lettre entre ses mains, mais observa à nouveau le petit garçon, resté bien silencieux.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyJeu 25 Mai 2017 - 22:19

Il n’y a que peu de bruit, autour d’eux. Le craquement du bois dans la cheminée, peut-être. Le souffle du vent, léger, au travers des murs épais. Le silence s’étire, mais pas un silence désagréable, plutôt du genre réconfortant. Arsène le sait : il n’a pas à parler. Hiémain respecte ses silences, tout autant que ses mots, et cette sensation désarmante le pousse à réfléchir bien plus profondément qu’il ne l’aurait cru, l’enfant. Il est vif d’esprit, Arsène, énergique et passionné, mais ce choix, lire cette lettre ou non, bouleversera toute sa vie. Ou non, comme le dit Hiémain. Il n’empêche, c’est important, et cela ne mérite pas une décision à la légère.

Un sourire fleurit sur les lèvres de l’enfant, quand l’homme à ses côtés lui révèle qu’il est heureux aujourd’hui. Il le sait, Arsène, et ne peut s’empêcher de hocher la tête. « Tu souris. Quand tu vois Mélusine arriver dans une pièce, c’est comme un petit soleil. Vous vous aimez, et ça éclaire tout. » Explique maladroitement Arsène. Ils s’aiment, Mélusine et Hiémain, ça ne fait aucun doute. A nouveau, il ne connaît pas toute leur histoire le petit garçon, ces histoires compliqués d’adultes, mais il laisse suffisamment traîner ses oreilles pour en connaître des bribes. Pas qu’il n’ait envie de l’avouer au baron, d’ailleurs. Parce qu’il n’a pas entendu que des choses très gentilles, ici. Il a même menacé de casser le nez à un garçon d’écurie qui avait osé un commentaire sur Mélusine. L’arrivée du maître des lieux l’en avait empêché, mais Arsène s’était vengé en se servant parmi les objets de la chambre de l’indélicat garçon.

Arsène finit par se décider, se rapprochant encore de Hiémain. Un merci informulé, un soutien, une promesse de sécurité. Hiémain est une sécurité, pour Arsène, tout autant que l’avait été Cassandre. Tout autant que l’est Mélusine, désormais. Le baron reste silencieux, le temps sans doute de lire les premières lignes. Inquiet et anxieux, Arsène ne remarque pas le trouble de l’homme, dont il aurait de toute façon ignoré la provenance. Il se contente de regarder la lettre lui aussi, penché près du baron, faisant mine de lire au même rythme que Hiémain, qui entonne la lecture. Il reconnaît certains mots Arsène, en ignore beaucoup, mais il se fie entièrement à l’homme pour lui livrer le contenu de la missive.

Sa maman. Sa vraie maman. Qui s’excuse, qui l’aime, qui est triste. Rien dans tout cela qui reflète les peurs d’Arsène, seulement une impression d’amour infini et de regret éternel. L’avoir laissé semble avoir été difficile pour sa mère. Il le sait, Arsène, Cassandre lui a dit. Il le sait, tout cela, mais entendre les mots de sa mère à travers la voix de Hiémain leur donne une saveur toute particulière. Une fois la lecture terminée, l’enfant sent es yeux du baron sur lui, mais il ne relève pas la tête de la lettre où l’écriture se brouille soudain. Arsène essuie ses larmes d’une main rageuse, tête obstinément baissée. Il ne va pas pleurer, certainement pas ! Ce serait stupide de pleurer, même si cette lettre est triste. Lui n’a pas à être triste, si ?

Arsène se serre davantage contre Hiémain, essuyant ses larmes jusqu’à ce qu’elles disparaissent tout à fait. Cette lettre est remplie d’amour, pour le grand garçon qu’il est devenu, pleurer comme un bébé lui rend bien mal hommage. Même si... a-t-elle pleuré, sa mère, au moment de rédiger cette lettre ? L’attention d’Arsène se repose sur l’écriture, le papier, et son doigt s’avance jusqu’à frôler le dessin qui signe la fin de la missive. Une lune. Pas de nom, pas d’adresse, pas de possibilité de retrouver sa mère. Il le craignait, mais il s’y attendait, en même temps. « Elle m’aimait, ma maman. Elle m’aime peut-être toujours. » La voix d’Arsène est bien peu assurée, mais il s’efforce de ne pas bégayer. « Je l’aime aussi, je crois. Un peu. Tu crois que c’est bête, d’aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas ? » Hiémain, il le sait, est toujours de bon conseil. « Même si je suis obligé de l’aimer, je crois. » Elle, elle l’a aimé. Ne pas l’aimer serait... mal. Mauvais. Arsène la ressent étrangement, cette obligation, mais il n’est pas certain d’être contre.

« On... nous ne savons pas qui elle est. On peut trouver, tu penses ? » Arsène la déteste, la note d’espoir qui perce dans sa voix. Il a l’impression de trahir Hiémain, trahir Mélusine, en aimant cette personne qu’il n connaît pas. Qui n’a rien fait pour mériter qu’il l’aime, contrairement aux époux Sylvamir. « Je voudrais savoir, mais peut-être pas aller la voir. Juste savoir. » Ca a l’air bête, dit comme ça, Arsène en est conscient.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyLun 17 Juil 2017 - 23:40

Il est perspicace, Arsène, plus qu’il ne le laisse à penser. Pas qu’il soit surpris, Hiémain, mais la remarque du petit garçon lui fait tourner la tête en sa direction, surprenant dans son regard une sincérité qui éblouirait presque par son innocence. Mais il a raison, plus qu’il ne l’imagine sans doute. Mélusine est sa lumière, son phare, son soleil, la lumière qui réchauffe les glaces éternelles de son cœur kyréen. Alors il a un vague sourire, petit rictus en coin, mais tout aussi sincère que le regard pétillant de l’enfant.

« Oui tu as raison. »

Pourtant, pendant une seconde, son cœur se trouve ébranlé par les mots et la lettre qu’il est en train de lire à Arsène. Si sa voix reste habituellement neutre, ce sont aussi bien les propos de celle qui a écrit cette lettre que la forme que prend celle-ci qui titille l’esprit du baron. Mais il ne laissa rien paraître et attendit qu’Arsène accuse le coup des mots qui lui étaient adressés. Difficile de ne pas réagir à l’amour palpable et fort qui se dégageait de cette lettre. Et les larmes que le petit garçon se forçait à retenir, Hiémain aurait aimé lui dire de ne pas les contraindre. Il était encore jeune, il était aimé, et pour tout cela, il n’avait pas à porter un poids énorme sur le cœur en retenant ses larmes. Affectueusement et avec douceur, le baron passa son bras derrière le petit qui vint finalement se serrer plus fortement contre lui. Les sanglots tombent et finissent par se calmer, sans qu’une seule parole encore ne soit échangée. Jusqu’à ce qu’Arsène enfin se décide à reprendre, d’une petite voix encore brouillée par les larmes.

« Certainement Arsène. J’en suis même sûr. » Une lettre aussi empli d’amour ne pouvait avoir été écrit par une femme qui avait cessé d’avoir des sentiments avec le temps. Ceux-ci avaient sans doute été cachés mais ils étaient restés forts et aimants. Ah Arsène et ses questions parfois si innocentes. Difficile de lui en vouloir et parfois même, elles étaient le témoin de ses questionnements intérieurs, plus profonds et secrets. Lire en lui n’était pas si difficile et le baron eut un regard attendri aux paroles du garçon.

« Non Arsène, ce n’est pas bête. Et tu sais… on ne peut obliger un cœur à aimer. Si tu ressens des sentiments pour elle, alors c’est certainement quelque chose de vrai. »

Il n’y avait pas à lui en vouloir de ressentir ainsi quelque chose pour une femme qui ne l’avait pas éduqué, élevé, qui n’avait fait que le mettre au monde et l’abandonner. Tout simplement parce qu’elle ne l’avait pas laissé entre les mains d’une mauvaise personne et que l’avenir de cet enfant qu’elle ne pourrait jamais choyé l’avait sans doute dévoré de l’intérieur. Les mots de sa lettre en étaient la preuve. Elle avait souffert sans doute, cette femme, de se séparer de ce petit, tout en ayant conscience que c’était la chose à faire. Etrangement, Arsène semblait le comprendre malgré sa jeunesse. Il fut silencieux un long moment, Hiémain, à la question du petit garçon. Non qu’il n’avait l’envie de répondre, mais parce qu’il ne savait encore comment le faire. Pourtant des solutions, il y en avait. Mais le doute que son propre cœur émettait sur la provenance de cette lettre le tiraillait trop pour qu’il puisse répondre en l’instant. Après plusieurs secondes dans le silence, il eut un léger soupir avant de regarder l’enfant.

« Il y a bien des moyens de la retrouver oui. Si c’est ce que tu veux, je ferais mon possible pour t’y aider Arsène. » Il jeta un coup d’œil à la lettre, puis à nouveau vers le jeune garçon. « Me permets-tu de la garder ? Je te promets que j’en prendrais grand soin, mais elle me sera surement utile pour la retrouver. »
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyVen 28 Juil 2017 - 21:10

Il se sent bien Arsène, avec le bras réconfortant de Hiémain autour de lui, dans ce silence et cette pièce qui est, pour l'enfant, ce qu'on pourrait presque qualifier de maison. Il se voit bien, Arsène, rester ici toute sa vie, avec Hiémain et Mélusine qui veilleraient sur lui, avec Agathe pas très loin, et ce bébé à venir. Doux rêves, il le sait : il est grand, maintenant, et bientôt il lui faudra décider de son avenir. C'est assez peu probable que pour lui, tout se joue ici à Sylvamir. Logo, sans doute. Pour commencer sa formation de voleur, ou intégrer la Caserne de Serre, peut-être. Il n'est pas trop sur de vouloir devenir Voltigeur pourtant : marcher dans les traces de Hiémain et Mélusine serait sûrement  bien plus palpitant.

Mais pour quelques minutes, il veut bien cesser de penser à ça et redevenir un enfant Arsène.  Un petit garçon qui levait de grands yeux bleus sur Hiémain et tendait les bras pour qu'on le prenne. Celui qui se levait sur les genoux de Mélusine et logeait sa chevelure sombre dans le cou de la jeune femme. Un enfant. Leur enfant, presque.

Mais le moment passe, et les questions se bousculent dans la tête de l'enfant. Le sourire de Hiémain trouve un écho dans celui d'Arsène, et les paroles du baron de Sylvamir le rassurent à nouveau. "Alors, mon coeur l'aime bien." Décide l'enfant, avec un sourire plus brillant. Il redresse les épaules, s'agite sur le canapé, comme si le poids de l'inquiétude venait de se lever. C'est sans doute vrai : comme disait Hiémain tout a l'heure, c'est réconfortant de se savoir aimer. Même si sa mère ne pouvait pas le garder, elle aurait voulu le faire. Et rien que ça, pour Arsène, c'est déjà quelque chose.

Nouvelle question, et Arsène observe avec curiosité le baron de Sylvamir, attendant sa réponse. Il en a conscience, il en demande beaucoup à Hiémain, et sa question est peut-être un peu trop osée. Un peu trop soudaine.  Il n'a guère de doute sur le fait que l'homme voudra l'aider, mais lui en demander trop... Il a peut être peur de ne pouvoir retrouver sa maman ? Hiémain finit par répondre, lui demandant de garder la mettre. " Oui, bien sûr. Mais tu sais, si tu ne la retrouves pas, je ne serais pas déçu ou triste." Précise Arsène, ses yeux clairs s'attardant une dernière fois sur la mettre. Il n'a aucune inquiétude à la confier au baron, et sait que ce dernier veillera à ne pas la détériorer. "Je sais que tu auras fait de ton mieux, j'ai confiance en toi." Une phrase d'adulte dans un corps d'enfant. Mais Arsène insiste, parce qu'il ne veut surtout pas que Hiémain pense qu'il doute, ou lui en veuille, s'il n'est pas possible de la retrouver. Ou si elle est morte, comme Cassandre. Cela fait tellement longtemps, après tout !
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyMer 2 Aoû 2017 - 11:23

Oh certainement qu’Arsène ne lui en voudrait pas de ne pas parvenir à trouver l’information tant désirée. Il savait le petit sincère, mais il connaissait aussi ce regard, ce pincement au coeur, profondément caché sous un sourire. Même s’il n’en voudrait jamais à lui ou Mélusine de ne pouvoir trouver de réponse à ce secret, il voulait sans aucun doute savoir cette vérité cachée. Et parce qu’il aimait Arsène comme s’il était son fils, le baron comptait bien trouver, par tous les moyens, le nom, l’identité de cette femme qui était la véritable mère du petit. Intérieurement, il avait déjà une idée sur la question, et cela l’inquiétait en vérité. Car cette écriture était parfaitement trop semblable à une qu’il connaissait, à quelques détails près. Et une telle ressemblance n’était sans doute pas le fruit du hasard. Le baron savait par où il allait commencer, et si Mélusine ne pouvait lui donner de réponse, alors la Cour aurait sûrement les moyens de le faire. Néanmoins, la détermination d’Arsène avait quelque chose de surprenant, une volonté presque adulte cachée sous le visage d’ange d’un gamin de douze ans.

« Merci Arsène. » Qu’il répondit dans un demi sourire.

Le baron et lui ne discutèrent guère plus longtemps. Cet instant avait été bien assez fort en émotions et, s’excusant sur le motif qu’il devait voir quelqu’un, il faussa compagnie au garçon en lui promettant néanmoins de le rejoindre plus tard pour une petite balade à cheval. Enfin à poney. Pour Arsène. Le quelqu’un en question qu’il devait voir, c’était sa chère et tendre épouse. Laquelle ne fut pas difficile à trouver, trompant l’ennuie en discutant avec Joséphine. Lorsqu’il pénétra dans le salon chauffé par une immense cheminée, il interrompit le babillage joyeux de la petite dame de compagnie qui, d’un regard échangé avec sa maîtresse et le maître des lieux s’excusa dans un sourire et sortit de la pièce. Les lieux devenus silencieux, le baron ne put s’empêcher d’observer son épouse, son charme envoûtant, sa beauté rehaussée par la lumière diffuse de l'âtre de la cheminée. Pour elle, à l’observer simplement, il fit un sourire qui n’appartenait qu’à Mélusine. Une seconde, il resta à l’entrée, les bras croisés à la regarder. Il ne se lassait définitivement pas de la voir, elle si rayonnante, le ventre rebondit de cette vie qui grandissait en elle. Leur enfant.

Enfin, après un moment il avança et la rejoignit sur le canapé, l’attirant à elle dans un geste tendre et un baiser. Il laissa ses doigts courir sur la robe tendue qui cachait ce bidon conséquent, et apprécia d’y sentir de légers mouvements.

« Tout va bien mon amour ? » Demanda-t-il enfin. L’échange de banalité ne demeura cependant pas longtemps entre eux et après quelques réponses, il en vint à aborder le sujet qui lui titillait l’esprit. Comme elle le connaissait si bien, elle avait sans doute dû déjà remarquer que quelque chose le tracassait. Il sortit la lettre de sa poche, la tendit à son épouse avec quelques explications. « Arsène est venu me voir tout à l’heure. Il a trouvé ça, dans les affaires de Cassandre. Cela vient de sa véritable mère. » Il laissa le temps à Mélusine de lire, avant de continuer. « Cette écriture… elle ressemble beaucoup à la tienne. » Ce n’était pas une accusation, une simple évidence que son épouse reconnaîtrait sans mal. « J’aimerais trouver l’identité de cette personne. As-tu une idée ? » La question était sincère. S’il était persuadé que l’écriture de cette lettre avait un lien avec sa Mélusine, en aucune façon il ne la croyait source de ces mots. Il avait une confiance absolue en elle, et un tel secret aurait depuis longtemps été partagé entre eux. Il y avait autre chose, assurément.
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Message Sujet: Re: Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots   Une lettre, quelques phrases, une poignée de mots EmptyMer 2 Aoû 2017 - 15:05

C’est un moment agréable. Douillettement installée sur le canapé confortable de ton salon privé, tu savoures cet après-midi de paix. Agathe et Arsène se sont tous les deux excusés pour vaquer à leurs occupations personnelles, et c’est donc avec grande gaieté que tu écoutes le joyeux babil de ta chère Joséphine, installée à tes côtés. Elle en est à te raconter par le menu une de ses soirées avec le très digne Capitaine de Vol d’Outrevent, Lionel de Rivepierre, et vous échangez sans aucune honte quelques comparaisons offertes par ta propre expérience avec son duc, Liam, lorsque Joséphine se tait abruptement. Relevant les yeux, tu aperçois Hiémain, qui vous observe depuis le seuil. Un regard complice échangé avec ta fidèle amie – nous continuerons cette conversation plus tard, ma douce – et elle prend congé, un sourire taquin au coin des lèvres.

Le sourire de ton mari fait battre ton cœur plus fort, et lorsqu’il te rejoint sur le canapé tu te blottis contre lui, sereine et détendue. Sous ma main, posée sur ton ventre, tu peux sentir bouger l’enfant, et la plénitude qui t’envahit est indescriptible. Tu vis dans l’attente de moments comme celui-là, où ton époux n’est pas retenu par les affaires du duché, où vous pouvez simplement vous détendre ensemble et profiter de quelques instants de paix. Après quelques phrases, toutefois, tu remarques la préoccupation au fond de ses prunelles. « Quelque chose te perturbe, mon aimé ? » demandes-tu, caressant tendrement sa joue. Visiblement, c’est le petit qui l’inquiète ; et c’est avec attention que tu consultes la lettre qu’il dépose sur tes genoux.

Le sang se glace dans tes veines, au fur et à mesure de ta lecture. L’écriture te semble familière – ô combien ! C’est d’ailleurs ce que te dit Hiémain, et même s’il ne fait aucun sous-entendu, tu sais ce qu’il doit penser. As-tu eu un enfant d’un autre homme, que tu m’aurais caché toutes ces années ? Horrifiée, tu relèves les yeux vers lui. « Cette, cette lettre – elle n’est pas de moi, mais je suppose que tu le sais déjà. » Que tu as suffisamment confiance en moi pour ne pas douter de ma franchise à ton égard. « Mais j’en reconnais la main, oh Hiémain – les tournures de phrases, le choix de mots – et la signature, regarde… Je signais d’un soleil erebien, quand j’étais plus jeune, et ça – ça, c’est une lune, Hiémain… » Délaissant le bout de parchemin, tu comptes frénétiquement sur tes doigts les années passées. Quand toi, tu étais aux côtés de Denys, et quand tu as fui Lorgol, elle, à ce moment-là… À ce moment-là… Elle était en Erebor avec… Avec Joséphine.

Une grosse larme coule le long de ta joue. Tu es certaine de ce que tu viens de comprendre. Et ton cœur hurle, à la trahison, mortellement blessé – qu’elle n’ait pas eu assez confiance en toi pour t’en parler, que Joséphine aussi t'ait celé la vérité. Tu fermes les yeux, barrant passage à d’autres larmes, et tu te jettes dans les bras de ton mari, étouffant un sanglot mortifié contre son cou, accrochée à lui comme si ta vie en dépendait. « Je – je crois que je sais, de quelle main est cette lettre ; et ça expliquerait… beaucoup de choses… » La ressemblance frappante d’Arsène avec tes propres frères quand ils avaient son âge, pour commencer. « Je dois parler à Joséphine, mon amour, je… je dois être sûre. » Il t’aide à émerger du canapé, et tu t’élances tant bien que mal à la poursuite de ta suivante dans les couloirs de Sylvamir, l’appelant de toute la force des poumons avec une urgence qui te fait tourner la tête, prête à faire pleuvoir sur elle une cascade de reproches. Plus tard, en fonction de ce que ton amie voudra bien te dire, tu iras aussi la voir, elle, pour une discussion à cœur ouvert. Peut-être.

Oh, Mélisende, pourquoi ne m’as-tu rien dit… ?
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