RP Express • Tel est pris qui croyait prendre

Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.

Livre II, Chapitre 2 •La Fortune des Flots

Antonin de Faërie & Liselotte Passefil

Tel est pris qui croyait prendre

RP express

Une nuit, rien qu’une nuit. Le petit prince décide de forcer un mage des portails à l’amener à Lorgol, à l’amener rejoindre Agonie. Rien qu’une nuit, à eux deux. Trouver le mage et parvenir à Lorgol est assez facile - c'est le prince, tout de même, il doit obéir ! Trouver Agonie, en revanche... L’esprit embrumé par les drogues, il se convainc que passer par la fenêtre de la tour face à lui est le plus intelligent, et il tombe la tête la première, pour n’être retenu que d’extrême justesse par une liane de lierre – à hauteur de Liselotte Passefil, qui se trouvait dans les rues de Lorgol, en cette nuit glaciale.

consignes

• Chaque RP doit faire 250 mots maximum ! Indiquez le nombre de mots entre balises spoiler à la fin de votre message. (Utilisez impérativement ce site pour compter.)

• Vous avez quinze jours pile à partir de maintenant pour clôturer ce RP, soit jusqu’au 22 février inclus.

• Choisissez entre vous qui commence.

• Improvisez ! Le Destin vous laisse libres de décrire les environs, les circonstances, la date de ce RP. Pensez simplement à l'ajouter à la chronologie ! Vous posterez le formulaire d'ouverture avant le premier RP.

• Le Destin est à portée de MP si vous êtes coincés. Vous pouvez l'appeler : il viendra vous donner un coup de pouce.

Top ! C'est parti !

Livre II, Chapitre 2 • La Fortune des Flots

Antonin de Faërie & Liselotte Passefil

Tel est pris qui croyait prendre

Rp express

• Date : 10 février
• Météo : Froide
• Statut du RP : privé
• Résumé : Une nuit, rien qu’une nuit. Le petit prince décide de forcer un mage des portails à l’amener à Lorgol, à l’amener rejoindre Agonie. Rien qu’une nuit, à eux deux. Trouver le mage et parvenir à Lorgol est assez facile - c'est le prince, tout de même, il doit obéir ! Trouver Agonie, en revanche... L’esprit embrumé par les drogues, il se convainc que passer par la fenêtre de la tour face à lui est le plus intelligent, et il tombe la tête la première, pour n’être retenu que d’extrême justesse par une liane de lierre – à hauteur de Liselotte Passefil, qui se trouvait dans les rues de Lorgol, en cette nuit glaciale.
• Recensement :

Code:

• [b]Date :[/b]10 février [url=http://arven.forumactif.org/t1752-rp-express-o-tel-est-pris-qui-croyait-prendre#52830] Tel est pris qui croyait prendre [/url] - [i]Antonin de Faërie & Liselotte Passefil[/i]
Une nuit, rien qu’une nuit. Le petit prince décide de forcer un mage des portails à l’amener à Lorgol, à l’amener rejoindre Agonie. Rien qu’une nuit, à eux deux. Trouver le mage et parvenir à Lorgol est assez facile - c'est le prince, tout de même, il doit obéir ! Trouver Agonie, en revanche... L’esprit embrumé par les drogues, il se convainc que passer par la fenêtre de la tour face à lui est le plus intelligent, et il tombe la tête la première, pour n’être retenu que d’extrême justesse par une liane de lierre – à hauteur de Liselotte Passefil, qui se trouvait dans les rues de Lorgol, en cette nuit glaciale.

Ca grattait, ses mèches de cheveux sur son front mêlé et lui entravaient sa vision. Antonin était là, suspendu, persuadé d’être sur le chemin pour rejoindre sa compagne, Agonie, la seule susceptible de le comprendre, la seule qui lui permettait de se sentir gonflé de fierté à la vue de ses écailles rutilantes. Et quoi de plus logique pour rejoindre un dragon, maitre des cieux et dévoreur de nuages que de passer par la voie des airs. Cette fenêtre là, elle donnait vue sur la Caserne de Flamme, n’était donc pas le chemin le plus approprié pour la rejoindre au plus vite ? Comme un envie pressante, viscérale, vitale même. Il devait la voir, la toucher, la sentir et s’envoler ensemble dans le firmament dans un oubli bienheureux.
Tout était clair dans la tête du prince, tout était confus dans son esprit. Ca grésillait, s’illuminait pour s’éteindre en un feu d’artifice rougeoyant. Sa logique était mise à mal, se déformant en craquant pour revêtir une évidence toute neuve, comme si un voile s’était déchiré devant ses yeux.
Puis, percher, la tête en bas, le sang refluant dans ses joues et lui donnait, lentement, mais surement, un beau mal de crâne. Ses yeux se posent sur la belle. Marchant comme une reine entourée d’un royaume de ténèbres, faisant se courber ses sujets d’ombre, elle semblait rayonner. Une reine envoyée pour lui.

-Belle dame, auriez-vous l’obligeance de me venir en aide ?

Spoiler:

Elle resserre son manteau alors qu'elle avance dans les rues de Lorgol, d'un pas tranquille, l'esprit préoccupé. Ses réflexions sont encore tournées vers les mésaventures vécues au Musée de Vivedune et sur l'échec de sa mission. Elle se rassure en se disant qu'elle a pris assez de notes sur les lieux pour pouvoir y envoyer d'autres membres de l'Ordre, mais l'irritation n'en est pas moins forte d'avoir ainsi échoué.

Le temps n'est pourtant pas aux ruminations et elle profite de ses relations pour se rendre à Lorgol quelques jours, le temps de régler quelques affaires pour sa nouvelle boutique et pour transmettre au Fils des Ombres le carnet volé au Kyréen. Carnet dont elle a pris le temps de copier les dessins méticuleusement afin d'en garder un exemplaire, bien entendu.

Liselotte s'apprête à rentrer quand une voix l'interpelle au coeur de la nuit. Elle relève les yeux, intriguée devant l'homme suspendu la tête en bas. La surprise se dessine sur ses traits et un brin d'amusement devant cette situation des plus étranges.

« Bien sûr, ne bougez pas. » Aucun risque, cela dit. La couturière s'avance jusqu'à lui et le tient par la taille. « Accrochez-vous à moi, je vais vous détacher. » Il serait ennuyeux qu'il retombe la tête la première, n'est-ce pas ? Elle sort alors un petit couteau de son manteau et entreprend de délivrer le malheureux.

Spoiler:

Elle s’avance la belle, découvrant un visage connu, une évidence. Bien sur qu’il la connaissait, après tout, n’avait-elle pas été envoyé pour lui et lui seul, une reine à la démarche exquise, une princesse aux doigts agiles et à la malice sans pareille, une fée maniant le fer pour le délivrer. Il écoute religieusement les ordres si doux qui lui sont adressés pour que cette liane mesquine tâte de cette lame vengeresse et lave l’affront dont elle s’était rendue coupable. Il s’accroche, ses mains glissant avec délicatesse le long de ses courbes pour finir par s’arrêter au niveau de ses flancs raffinés.
La gourgandine végétale capitule devant le couteau et c’est avec plus ou moins d’adresse (moins que plus si vous voulez tout savoir) que le prince réussit à revenir sur terre, ses deux pieds au sol. Ce n’est pas pour autant qu’il la lâche, la belle couturière. La fée, l’intrigante, celle qui se drape dans le mensonge, alors que lui n’est que vérité. Deux opposés, une contradiction attirante de par l’incompréhension qu’elle amenait.
Il n’avait jamais compris cette nécessité de mentir sur les plus petits détails, sur une insignifiance anodine, ce qui, au lieu de le dégouter, avait attisé un certain intérêt. C’est pourquoi il s’incline, prenant avec précaution la main de la belle, comme s’il s’était agi d’un trésor et y dépose ses lèvres.

-Merci.

Spoiler:

Le ciel couvert de nuages masque les lunes jumelles, laissant les rues plongées dans la nuit. Elle ne reconnaît pas immédiatement le visage de l'homme, ainsi suspendu à l'envers dans l'obscurité, la voix traînante et pâteuse caractéristique d'une prise de substances. Elle est cielsombroise, elle en a assez vu pour s'en rendre compte très vite, et particulièrement quand les bras de l'individu se referment sur elle. Liselotte coupe la liane et le retient tant bien que mal avant de détailler son visage, sans être gênée le moins du monde par cette soudaine proximité. Le prince de Faërie lui-même, qui la gratifie d'un baise-main. Voilà qui est intéressant.

« Merci. » Un sourire et elle s'incline à son tour. « Je vous en prie. » Ses yeux scrutent la silhouette du jeune prince aux yeux quelque peu vitreux. Elle se rappelle bien leur premier entretien, alors qu'elle ne connaissait pas encore son identité. Et à présent qu'elle sait de qui il s'agit, qu'elle connaît les talents dont il dispose, elle se fait prudente, la couturière. Mais c'est un jeu dangereux auquel elle a très envie de jouer avec lui.

« Pardonnez mon indiscrétion, mais que faites-vous ici, Votre Grâce ? » Ici étant Lorgol, mais également cette tour, sur laquelle il était suspendu. La question paraît légitime, mais il a tout autant le droit de ne pas y répondre, en souverain qu'il est.

Spoiler:

Il est libéré de ses liens et retrouve le sol. Antonin n’en reste pas moins près de la belle, la princesse qu’il a décidé qu’elle serait, une reine des illusions et du non-dit. L’une de ses mains glisse pour se retrouver sur les reins de la belle, l’autre se détache à regret. Il ne voulait pas se soustraire à son intimité. Pourtant, une voix lui soufflait que ce n’était guère approprié comme attitude. Antonin avait l’esprit embrumé par les drogues et tout lui était d’une évidence limpide, tout était caché derrière un rideau de brume qu’il ne voulait pas traverser. Alors il se contentait de ces évidences, simples, claires, faciles.

Qu’il aimait sentir ses courbes sous ses doigts, son dos se cambrer à la limite pour laisser place à des fesses qu’il imaginait forts agréables. Mais il se sait tenir le prince et c’est d’un sourire ravageur, angélique même, qu’il répond à sa sauveuse.

-Très bonne question que voilà. Je voulais simplement balader, retrouver une reine d’écaille pour voguer dans le ciel avec elle. A défaut, j’en ai trouvé une autre bien plus charmante.

Non qu’Agonie ne le soit pas, mais elle ne correspondait pas vraiment à une partenaire susceptible d’être taquiner, honorer, des préceptes de Mirta.

Spoiler:

À présent qu'il a les deux pieds sur la terre ferme, elle voit qu'elle avait vu juste en soupçonnant une intoxication quelconque. Il semble un peu ailleurs. Il en oublie même certaines conventions en gardant cette proximité qui n'est pas pour lui déplaire ; il est si rare qu'un Outreventois, encore moins un prince, fasse fi des convenances. Et ça l'amuse la couturière, qui ne compte certainement pas le ramener sur terre si facilement.

Ses paroles la font sourire ainsi que ce regard qu'il lui adresse à travers les brumes de la drogue. Un regard sans équivoque qui aurait pu faire rougir n'importe quelle demoiselle bien pensante de sa cour. Mais Liselotte n'est pas une midinette impressionnée par un sourire plein de charme et elle se contente de baisser un instant les yeux, humblement.

« Vos paroles sont fort flatteuses, Altesse. » Un petit sourire entendu, puis elle pose une main sur son bras, délicatement. « Puis-je vous proposer de vous raccompagner ? Les rues ne sont pas sûres à cette heure, encore moins pour vous. » ajoute-t-elle dans un murmure, son regard balayant les alentours afin de vérifier que personne ne les a remarqués. Elle se demande alors si sa magie fonctionne également lorsqu'il est dans cet état second ; il serait intéressant de vérifier.

« Si vous n'avez nulle part où aller, je serais honorée de vous accueillir dans mon humble demeure. » Vrai. « Justement, je m'y rendais avant de vous apercevoir. » Faux.

Spoiler:

Il observe la jeune femme et ses lèvres charnues, il a envie d’y poser les siennes. Mais il sait se tenir, c’est un…quoi déjà ? ha oui, un prince. Enfin à ce que tout le monde disait, lui, dans sa tête, il n’en était pas convaincu, c’était pour ça qu’il s’oubliait dans ces délicieuses substances cielsombroises. Il esquisse un sourire, relevant ses pommettes et éclairant ses yeux.

-Je serais ravi d’être encore en votre compagnie ma dame. Que votre beauté protège notre route, bien qu’en tant que Chevaucheur, j’ai à cœur de croire que je serais plus en mesure de me défendre que vous.

Oui, ça il en était certain, dans son cœur et dans son âme, il était un Chevaucheur, il était lié à Agonie, son âme s’accrochant à la sienne, rugueuse, piquante, mais brulante d’un réconfort qui lui donnait la force d’avancer chaque jour que le Destin faisait.
Sa magie les entoure, les lèches à défaut de pouvoir déposer sa langue sur ce cou dont l’odeur était exquise. Elle ondule et se hérisse, les paroles, le mensonge qui entoure la belle blessant l’harmonie du flux qui émanait du prince. Son pouce se fait taquin et avec douceur il se permet de caresser, presque timidement, le dos de la belle.

-Hé bien soit, vous serez ma guide et gardienne pour cette nuit. Je m’en remets à vous.

Le pouvait-il vraiment ?

Spoiler:

Un seigneur des cieux sans son compagnon de vol, qui se fait protecteur alors qu'il n'a pas toute sa tête. Oh, elle a déjà vu de nombreux Voltigeurs cielsombrois se laisser aller bien plus encore et faire d'incroyables prouesses une fois au dos de leur griffon, mais à l'instant, elle doute de ses capacités à se défendre. Par Erelf, elle doute même de sa capacité à tenir debout.

Le mensonge flotte dans l'air sans qu'elle sache s'il l'a perçu. En revanche, elle perçoit la subtile caresse dans son dos dont la signification paraît très claire. Il accepte d'ailleurs sa proposition et Liselotte ne retient pas une moue satisfaite.

« Eh bien, allons-y. » S'accrochant à son bras, elle le guide à travers les rues sombres et glacées, encore surprise par la chance inouie d'avoir fait une telle rencontre. Le Destin soit béni de ses hasards fructueux. « Comptez-vous rester longtemps à Lorgol ? » demande-t-elle avec une sincère curiosité. « Je vous pensais occupé à Alfaë en compagnie de votre père, plus encore dans la situation actuelle. » Aurait-il échappé à la vigilance des gardes pour se rendre au coeur de la ville aux mille tours ? Est-il venu seul, sans personne pour veiller à sa sécurité ? Oh, comme ils doivent être nombreux, ceux qui aimeraient être à sa place. Avoir le prince de Faërie à sa merci, entre ses doigts, voilà une aubaine qui ne risque pas de se reproduire.

Spoiler:

La belle accepte, et c’est une bouffée de joie qui gonfle dans son torse pour éclater en un feu d’artifice piquant. Il la laisse se faire maitresse de son destin et de leur chemin. Remettant, pour quelques heures seulement, son sort dans les doigts d’une autre que lui. Il avait parfois l’impression de ne savoir qu’en faire de sa vie, de la voir s’échapper de toute part, déborder, fuir, sans qu’il n’arrive là la retenir ou en faire quoi que ce soit. Se voir délivrer de ce fardeau le rendait léger, retournant à l’insouciance de ses années à l’académie, avant que… que quoi ? Avant qu’Armandne ne devienne mage de sang ?, que son père ne mette à exécution ses ambitions ? Ou que l’Ordre ne prenne une place considérable dans leur vie ? Il ne savait pas trop, mais avant tout ça…surement.

-Pas longtemps non. Vous l’avez dit, je n’ai pas le temps.

Oui, il filait, comme un lièvre, intouchable et déterminé. Il n’attendait personne, le temps, surtout pas le petit prince qui se sentait dépassé sans jamais avoir le droit de le dire.

- mais il faut savoir prendre du bon temps.

Surtout quand l’air semblait devenir irrespirable au point de devoir en ouvrir ses chemises, de la trouver vicié au point d’en étouffer, ne trouvant comme seule échappatoire que celle de s’envoler au-dessus de ce nuage putride en compagnie de son âme-sœur de flamme.

Spoiler:

Il la suit sans faire d'histoires, pantin docile entre ses doigts habiles. Elle pourrait bien faire de lui ce qu'elle veut, la couturière. Elle est ibéenne après tout, au service de l'empereur d'Ibélène ; elle pourrait entraîner le petit prince droit dans les bras de son ennemi en payant grassement un mage des portails pour les envoyer à Ibelin. Mais Liselotte n'en fait rien, désireuse de jouer un peu avec lui, de profiter de son absence de raison pour lui soustraire quelque confidence intéressante. Elle pourra toujours songer à le livrer plus tard si le coeur lui en dit, mais être dans les bonnes grâces de l'empire qui domine la guerre n'est-il pas un choix plus judicieux ?

« Vous avez raison Votre Grâce. J'ose espérer me montrer de bonne compagnie pour vous ce soir. » Elle est mutine, la petite couturière alors qu'ils arpentent les rues en direction de la Ville Basse où elle réside, au-dessus de sa nouvelle boutique. Les ruelles sont pratiquement désertes, au coeur de la cité figée dans la glace. L'on entend à peine les rumeurs venant d'auberges et tavernes alentours.

« N'est-il pas un peu dangereux, pour vous, de venir ici sans être accompagné de gardes ? » demande-t-elle alors, d'un ton qui se veut léger. Mais elle s'assure par ces quelques mots qu'il est réellement venu seul. Puis, d'une voix plus basse. « Me faites-vous confiance, Altesse ? »

Spoiler:

Il se sent bien dans la nuit, dans les rues d’une ville qui lui à tant appris, mais qu’il redoute à la fois. Son avant-bras et sa main se gorgeant de la chaleur de la belle. Il a arrêté de penser, son esprit avait bloqué dès lors qu’il avait, comme à son habitude, pris l’une des substances de sombreciel qu’il possédait. Il en avait un peu trop pris cette fois, ou les avaient-ils mélangées ? Il ne savait plus trop, mais ses réflexions incessantes qui pesaient sur ses épaules et lui donnait un mal de crâne faramineux.

Il l’écoute, sans vraiment être là, penche la tête sur le côté pour tenter de faire venir à lui les mots plus facilement. Sans grand succès.

-Pourquoi serait-ce dangereux ?

Quelque chose au fond semble hurler, vouloir lui donner des claques, mais c’était comme si quelqu’un l’insultait à l’autre bout d’une énorme crevasse des dizaines de kilomètres de lui. Pourquoi s’en soucier ?

-huum…Je ne sais pas, finit-il par dire un peu trop franchement. Vous êtes charmante et intelligente, mais…je n’explique pas tous ces faux-semblants dont vous semblait vous revêtir en toutes circonstances, même pour les choses les plus anodines. C’est…perturbant.

Il n’aurait pas du le lui dire, pas comme ça, pas ainsi. Mais, il ne s’en rendait pas compte, redevenu un jeun homme naïf et sans importance, il ne se rendait plus compte.

Spoiler:

Pourquoi serait-ce dangereux ? Oh, serait-il à ce point naïf ? Un prince de Faërie, seul dans les rues... un accident serait si vite arrivé. Elle reste pourtant silencieuse, comme pour le laisser former ses propres clonclusions à ce sujet.

Des faux-semblants, elle ? Oh, par Syned, elle n'oserait pas. L'air innocent qui se dépeint sur son visage paraît si sincère qu'Idril elle-même pourrait s'y tromper, mais il n'est pas dupe et sa magie parle pour lui. Alors elle lui offre un sourire un brin mystérieux.

« Si vous pouviez être qui vous vouliez, à cet instant, ne sauteriez-vous pas sur l'occasion, Altesse ? » Le ton est doux, presque tentateur, alors qu'elle l'entraîne lentement mais sûrement jusqu'à sa nouvelle demeure de la Ville Basse. « Réfléchissez. Si vous pouviez faire ce que bon vous semble, sans obligations ni conséquences. Ne trouveriez-vous pas cela... agréable ? » Son regard luit d'intérêt et de malice mais elle le détourne bien rapidement pour regarder droit devant elle, laissant le prince à ses réflexions.

Quelques minutes plus tard, ils parviennent devant la bâtisse qui abrite sa nouvelle boutique. Elle l'entraîne à l'arrière, où une porte donne sur un escalier menant à un petit appartement coquet. L'endroit est silencieux ; son cousin doit dormir ou être de sortie. Peu importe. « Prenez vos aises, faites comme chez vous, je reviens. » Et elle s'éloigne un instant, le temps d'allumer quelques bougies pour éclairer la pièce.

Spoiler:

Ses remarques font écho dans le crâne, vide, du petit prince. Oui…dit comme ça, ça avait du sens. Mais tout de même, il n’était pas à l’aise avec cette conception des choses, où était la confiance, ce noyau dur sur lequel s’appuyer s’il n’y avait jamais rien de constant ?

-C’est vrai que ça peut paraitre alléchant, mais…ne finit-on pas par se perdre ?

A revêtir constamment un masque, une identité rêvée, comment ne pas finir par ne plus savoir qui on était. Ces questions étaient, finalement, bien trop philosophiques pour l’esprit embrumé du prince. Et alors que sa tête tentait vainement d’élaborer une réponse satisfaisante, digne d’un enfant de 3 ans, il atterrit dans le foyer coquet de la belle couturière.

-C’est un endroit confortable.

Il enviait presque cette simplicité de vie qu’il ne pourrait plus jamais avoir. Docile, il s’installe sur un siège, profitant, du plat de la main, de la douceur du tissu. Puis dans un sursaut de conscience, une petite voix lui murmure que ce n’était pas très correct d’être ainsi chez une Dame, seule, dans la nuit. Après tout, ne devait-elle pas le mener à la caserne pour rejoindre Agonie ? Oui, c’était vrai, c’était le plan initial…Cet endroit…ne ressemblait pas …vraiment à la Caserne…. Trop de couleurs, de coussins, d’odeurs enivrantes.

-Je…je crois que je me suis perdu.

Ce furent les seuls mots que son esprit embrumé avait réussi à traduire de son trouble.

Spoiler:

Il semble troublé, le prince, à l'idée de se parer d'un rôle qui n'est pas le sien. Se perdre ? Mais ce n'est qu'un jeu, rien qui ne puisse lui nuire ou l'empêcher de s'affirmer tel qu'il est. Mais Liselotte joue depuis des années, elle a passé sa vie à jouer, c'est son monde à elle.

L'endroit a l'air à son goût, bien qu'il soit habitué à plus de richesses, certainement. Il s'installe et elle ne tarde pas à la rejoindre, déposant deux verres et une bouteille de liqueur lagrane sur la table basse. Elle relève les yeux pour rencontrer les siens à la lueur des bougies et esquisse un mince sourire à ces paroles innocentes.

« N'ayez crainte Altesse, je vous aiderai à retrouver votre chemin. » Quand il aura retrouvé toute sa tête. Et qu'elle aura assez profité de son état d'hébétude pour obtenir quelques confidences, peut-être. Sur l'oreiller ou non, peu lui importe. « En attendant, je vous tiendrai compagnie. » Toute la nuit s'il le faut.

Elle s'avance un peu plus, d'un pas délicat, sans geste brusque. Elle s'assoit sur l'accoudoir du fauteuil et ses doigts habiles, légers, effleurent la chevelure du prince, descend jusqu'à sa nuque qu'elle caresse subrepticement. « Dites-moi, pourquoi êtes-vous partis de chez vous, vraiment ? » Sa voix cajolante n'est que murmure et son regard est doux, rassurant dans la pénombre.

Spoiler:

Le regard du Prince s’égare, passe des tissues, aux meubles pour finir dans le décolleter de Liselotte. Il relève la tête quand elle lui parle, se perd dans les courbes de son cou délicat. Il s’y voit y déposer les lèvres, gouter sa peau à l’odeur attirante. Il s’imagine seulement, il n’ose pas et son esprit confus ne l’aide pas à prendre une décision. Les mains sagement posées sur ses cuisses, il n’ose les bouger de peur de faire un geste fâcheux, car il sait qu’il ne peut pas faire tout ce dont il a envie. Le problème est que la limite ne lui apparait pas clairement.
Qu’est-ce qu’il peut ou ne pas faire ? Il cherche de l’aide autour de lui, mais aucun des livres qu’il aperçoit ne semble vouloir s’ouvrir et lui délivrer la réponse. En dernier recours, c’est aux paroles de la couturière auxquelles il se raccroche. Antonin trouve sa voix agréable, douce, rassurante, il s’y love et se contente naïvement d’en suivre le courant.

Oui, c’était ça, elle était la fée, celle qui était apparu pour lui montrer le chemin. Il se calme, suit le courant qu’elle a créé pour lui, il le ramènera forcément vers Agonie et ses écailles chatoyantes.

-Rejoindre Agonie. Il n’y a rien sans elle.

Il répond, il s’entête, presque outré, comme un enfant qui n’aurait pas été écouté.

Spoiler:

Agonie, uniquement Agonie. Le prince a l'air si perdu, c'est adorable. Liselotte se pare de douceur, de délicatesse. Inutile d'effaroucher l'Outreventois par des gestes trop brusques ; ses mots sont enrobés de miel, son sourire reste accroché à ses lèvres mais le prince est bien trop enfoncé dans les brumes de la drogue pour s'exprimer de façon cohérente. Elle n'obtiendra rien de lui cette nuit. Ca ne l'empêche pas de se faire un peu joueuse, la petite couturière, à le chercher d'une caresse sur la joue ou d'un sourire mutin. Elle n'ira pas jusqu'à profiter de son manque de réflexion, mais elle s'amuse de ses réactions.

La discussion se prolonge, au coeur de la nuit, jusqu'à ce que la torpeur ait raison du prince et qu'il s'affale sur le fauteuil. Elle se relève, Liselotte, et elle patiente encore quelques temps que son cousin rentre. Les yeux de celui-ci se posent sur la silhouette endormie et son regard se fait interrogateur.

« Tu m'aides à le transporter dans le lit ?
-C'est qui ?
-Le prince de Faërie.
-Oh. »

Il semble à peine surpris mais il l'aide néanmoins. Il aura droit à un récit détaillé plus tard, il le sait bien. Théodore la laisse pour aller se coucher et Liselotte en fait de même, s'installant sans gêne aux côtés du prince après avoir éteint les bougies. Le réveil sera difficile pour lui, sans aucun doute.

Spoiler:

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