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 Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout

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Grâce de Séverac
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Message Sujet: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyJeu 6 Oct 2016 - 21:03




Livre I, Chapitre 6 • La Danse des Trépassés
Grâce de Sombregemme & Melsant de Séverac

Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout




• Date : 12 octobre 1001
• Météo : Le jour commence à s’assombrir, mais il fait assez doux.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : Grâce rend visite à son ami de longue date, dans le but de s’éloigner de l’agitation de son arrivée en Erebor, et de s’enquérir de son état d’esprit.
• Recensement :
Code:
• [b]12 octobre :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1338-les-regards-que-l-on-n-oublie-jamais-se-cherchent-malgre-tout]Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout[/url] - [i] Grâce de Sombregemme & Melsant de Séverac[/i]
Grâce rend visite à son ami de longue date, dans le but de s’éloigner de l’agitation de son arrivée en Erebor, et de s’enquérir de son état d’esprit.



Dernière édition par Grâce de Sombregemme le Sam 10 Juin 2017 - 19:44, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyJeu 6 Oct 2016 - 21:28



Erebienne. Voilà presque un mois que Grâce de Sombregemme avait tourné le dos à sa vie passée : abandonné, le nom de son époux. Abandonnées, les contrées qui l’avaient vue naître, celles qui l’avaient vue se battre au quotidien, pour conserver sa fierté. Conserver cet orgueil de ne reculer devant rien. Et elle avait fuit. Sa décision était prise, bien avant le tournoi. Elle ne pouvait accepter de représenter Erebor, et rester en Bellifère. Les dispositions avaient été prises. Ses talents n’étaient pas passés inaperçus, malgré la désapprobation de tous les voltigeurs avec qui elle évoluait au quotidien, de son major, de son capitaine et de son Maréchal de Serre. Quoi qu’ils puissent en dire, elle se savait douée. Et elle en apporterait la preuve à tous en Erebor. Ce duché, elle l’avait accepté – il l’avait choisie. Était-ce un bon choix ? Elle ne songeait pas que ça puisse être le contraire. Elle n’entendait rien à leurs coutumes, mais elle apprendrait. Et elle excellerait, à sa place. Dusse-t-elle continuer à le faire sans ailier.

Ce n’était toutefois pas ce qui la préoccupait. Ses filles étaient saines et sauves… normalement. Elle leur demandait de leurs nouvelles, sans se lier trop à elles. Elle ne les avait pas sorties d’une situation d’enfermement, pour les enchainer de nouveau avec cette inquiétude toute nouvelle qu’elle ressentait. Elle ne venait pas de se libérer de ses propres chaines, pour s’entraver avec cet amour maternel qu’elle n’avait jamais ressenti. Elle était curieuse, bien sûr, mais vouloir de leurs nouvelles à cause d’un élan d’amour ? Jamais. Elles étaient toutefois directement liées à cette visite à Automnal, qu’elle avait sollicitée auprès du duc.

Qu’il était curieux, de devoir solliciter un laisser passer, pour franchir la frontière entre Erebor et Sombreciel. Elle aurait juré de voir des griffons balayer de leurs plumes un sable un peu trop envahissant. Mais sûrement était-ce là une hallucination, due à l’exposition au soleil, que sa peau trop pâle pour Erebor supportait difficilement, ou à ces histoires qui lui avaient été contées, sur la fonction de balayeur de frontière. Elle sourit, amusée, à cette idée absurde. Elle n’avait rien vu de tout cela, mais s’était plu à l’imaginer. Elle s’était soumise aux contrôles requis, montrant la lettre signée de Castiel de Sombreflamme, ne s’arrêtant plus jusqu’à Automnal.

Elle désirait revoir son ami au plus tôt, et s’enquérir de sa santé. Elle n’était pas sans savoir les troubles qui avaient secoué sa famille, dernièrement, à commencer par sa disparition sur la Marie Sanglante. Elle s’était grandement inquiétée, et se demandait s’il s’était réellement remis de ce qu’il avait vécu… ce qu’elle ne pouvait pas réellement évoquer. Sa séparation forcée avec Corail l’avait profondément marquée, alors qu’elles partageaient tant, mais elles ne s’en étaient que retrouvées. Il avait ressenti cela plus longtemps encore. Peut-être en viendrait-il à se confier. Même si elle n’amènerait pas le sujet, et en doutait.

Elle fut accueillie par les domestiques du domaine, le Marquis étant encore à la Caserne, lui dit-on. Elle n’avait que peu de bagages, le reste ayant été envoyé grâce à l’antenne de la Guilde de Mages de Vivedune. Elle en avait profité pour se débarrasser de la poussière du voyage, grâce à un bain qui lui avait été préparé, et avait été soigner Corail, en attendant le retour du maître des lieux.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyVen 7 Oct 2016 - 22:34



Quelques heures de liberté. Sa place, elle était dans les cieux, sur le dos de Soie. Il se souvenait comme si c'était hier de son premier vol en sa compagnie. Il aurait pu être terrifié. Après tout, s'il savait chevaucher, il y avait un gouffre entre tomber d'un étalon et tomber d'un griffon avec le sol à plusieurs dizaines de mètres en dessous. Mais non, il n'avait pas eu peur... Bien au contraire. Il avait ri aux éclats, avec son enthousiasme habituel, se sentant comme le maître du monde l'espace de ces quelques minutes sur le dos de Soie, toute aussi ivre de joie de faire découvrir ce monde là à son Voltigeur. En se liant à elle, il avait découvert un amour et une confiance infinies. Il adorait sa famille, bien évidemment, mais n'avait pas la même conscience d'eux qu'il l'avait de Soie désormais.

Il avait encore des difficultés à ne pas songer au jour où ils seraient séparés, gardant en mémoire cet épisode traumatisant où elle avait totalement disparu de son esprit... En réponse à ses sombres pensées, il ressentit une bouffée d'enthousiasme et d'affection de la part de la griffonne, sensible aux humeurs de Melsant. Il sourit, caressant les magnifiques plumes noires et soyeuses. Elle portait divinement bien son nom. Soie était magnifique et majestueuse. Et elle le savait. La griffonne plongea en piqué, virevolta, surprenant Melsant perdu dans ses pensées. Une façon de lui faire comprendre qu'elle avait compris qu'il la trouvait un brin vaniteuse et de montrer son mécontentement. Il se mit à rire, le cœur léger. Ses angoisses, ses soucis, semblaient demeurer sur le sol quand il prenait ainsi son envol.

Le Marquis d'Automnal, derrière ses airs désinvoltes, avait pas mal de sujets de préoccupations. Qu'il ne confiait à personne intimement, se devant de conserver une certaine image. Cri de désapprobation de Soie.

« Excepté toi, évidemment. »

Et jamais elle n'ébruiterait ce qu'elle savait de l'aîné des Séverac. Qu'il culpabilisait de la mort de Meldred. Qu'il était perturbé par son aventure sur la Marie Sanglante. Qu'il était terrifié d'avoir manqué perdre sa famille. Qu'il était déçu du fossé qui s'était creusé entre Mélusine et Castiel. Qu'il avait envie de les secouer pour qu'ils reprennent leurs esprits. Qu'il avait envie de gifler Castiel qui ne savait pas faire passer son devoir avant ses envies et s'était entiché d'Alméide d'Erebor, malgré les interdits. Qu'il avait envie de frapper Martial de Bellifère, qu'importe son rang, pour avoir osé s'en prendre à Mélisende. Et enfin, qu'il avait envie de hurler sur Mélusine de l'avoir tenu éloigné de son mariage. Il y assisterait en Erebor, mais quand même. Il y avait certains privilégiés et il n'en faisait pas partie, si bien qu'il en prenait quelque peu ombrage.

Malheureusement, il fut l'heure de rejoindre la terre ferme. A contrecœur. Il avait des devoirs. Il ne pouvait s'échapper éternellement. Il avait traîné sur le chemin du retour. Le griffon se posa alors dans la cour de la demeure. Melsant sauta à terre avec aisance, ses cheveux bruns en bataille, ses vêtements chiffonnés, mais le regard brillant de contentement. L'intendant vint à sa rencontre.

« Seigneur, Dame Grâce de Sombregemme est arrivée il y a environ deux heures. »

Grâce... Il avait encore des difficultés à ne pas l'appeler Martel. Mais elle avait prit son envol, se libérant de toute attache envers son époux, désormais mort. Changer de nom, c'était le dernier pas vers son indépendance.

« Oh... »

Il était surpris. Il ne l'attendait pas si tôt. Ou il n'avait pas vu le temps passer, au choix.

« Nous l'avons installé dans ses appartements et préparé un bain. Elle est actuellement avec son griffon. »

« Parfait. Comme d'habitude. »

L'intendant s'inclina, lui indiquant où se trouvait Grâce. Melsant aurait pu se changer mais... Bah, c'était Grâce. Elle l'avait vu dans le pire des états. Pas besoin de la faire attendre davantage.

« Allez, va saluer Corail, je te suis. »

Soie battit des ailes et reprit son envol, rejoignant Grâce et Corail et se posant à côté d'eux, alors que Melsant traversait la porte principale et retrouvait la belliférienne qui s'occupait de son griffon. Melsant toussota pour signaler sa présence après l'arrivée plus bruyante de Soie et se fendit d'un grand sourire ravi.

« Ma Dame, c'est un plaisir de vous voir en ces lieux. »

Il s'inclina galamment, en parfait Marquis qu'il était, avant de se redresser, le regard pétillant d'espièglerie. Il s'empara de la main de la Voltigeuse et la baisa, reprenant avec une réelle chaleur :

« Bienvenue à Automnal Grâce. Je suis impardonnable, je t'ai fait attendre. J'espère que tu as été reçue avec tous les égards qui te sont dus ? »

Il ne doutait pas de la compétence de ses domestiques.



Dernière édition par Melsant de Séverac le Lun 6 Fév 2017 - 17:03, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyDim 9 Oct 2016 - 22:46



Elle avait volé assez rapidement, pour rejoindre Automnal, et était partie en avance. Elle n’avait pas prévu d’y parvenir si vite, et aurait pensé que les contrôles à la frontière seraient plus longs que cela. C’était pour cela qu’elle était arrivée avant que Melsant ne revienne à son manoir. Cela ne l’avait pas dérangée, à vrai dire. Le bain qu’on lui avait préparé, dégageant une délicieuse senteur, l’avait détendue grandement, et elle appréciait prendre soin de Corail comme elle le faisait. La relation qu’elles partageaient était spéciale, et nul ne pourrait s’immiscer entre elles. La confiance qu’elles se vouaient était impressionnante, et Grâce ne s’était jamais reposée sur qui que ce soit autant que sur la griffonne. Elle nettoyait ses griffes des saletés, quand elle entendit quelques bruits derrière elle – non pas que la griffonne ne puisse s’en charger elle-même, mais c’était là une preuve d’affection, et non une soumission de la part de sa compagne depuis de nombreuses années.

Elle sourit, quand Soie se posa à ses côtés, et que son ami prit la parole. « Marquis, c’est un plaisir que de vous rendre visite. Soie, tu es magnifique, comme toujours. » Corail avait moins fière allure, à côté de la griffonne ébène – le rose qui n’était pas encore tout à fait parti, dans ses plumes, y était probablement pour quelque chose. Mais si sa griffonne aimait cette couleur dont Grâce ne savait toujours pas l’origine, alors la voltigeuse aussi.

Elle sourit, en le voyant s’incliner. Elle reconnaissait bien là l’enfant des Séverac – quelque peu excessif. Il n’avait pas besoin de se fendre d’un tel geste devant elle. S’ils avaient respecté leurs rangs respectifs, elle aurait à vrai dire du le faire. Elle n’était pas une Dame, il y a encore peu, perdant le prétendu privilège de sa naissance, alors qu’elle se retrouvait mariée. Le domaine dont elle avait été pourvue faisait d’elle une dame plus noble, autant qu’à sa naissance, du moins, mais lui qui était marquis était bien au-dessus d’elle.

« Je crains toutefois que vous ayez oublié que je devrais m’incliner devant vous, et baiser votre main. Bien que je sois dame de Sombregemme maintenant. »

Saisissant sa main, elle la baisa à son tour – ce qu’elle trouvait quelque peu étrange. Les circonstances auraient été autres, qu’elle l’aurait sûrement étreint. Cela lui semblait toutefois incongru et déplacé.

« Je suis arrivée plus tôt que je ne l’aurai pensé, tu n’as pas à t’excuser. Tes domestiques se sont comportés de manière exemplaire, et mes quelques effets ont été installés dans les appartements que l’on m’a donnés, avant même que je n’arrive. Je ne suis pas habituée à recourir aux mages, mais il faut leur reconnaître qu’ils sont efficaces. » Bien qu’excessivement chers. Elle devrait acheminer ses effets jusqu’à Vivedune différemment, au retour.

« Comment vas-tu ? Et ta famille ? Je n’ai guère eu l’audace de m’enquérir d’eux, après le Tournoi, mais j’espère que tous vont bien… » Elle était sincère. Ne l’avaient-ils pas tous aidée, sans même la connaître, simplement parce que Melsant le leur avait demandé ? Elle était peut-être égoïste, mais pas ingrate.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMar 11 Oct 2016 - 13:07



Soie se rengorgea aux compliments de la Voltigeuse, faisant bouffer ses plumes noires, en une coquetterie tout à fait féminine que Melsant n'aurait pas cru possible chez un animal, même femelle.

« Et elle le sait. »

Le griffon ébène poussa un cri de protestation et vint donner un coup de tête à son Voltigeur pour bien marquer sa désapprobation, arrachant un rire sincère chez lui. Il caressa les plumes en signe d'apaisement tout en observant Grâce. Qui portait merveilleusement son prénom au demeurant. Elle n'avait guère changé depuis 10 ans. La maturité lui allait bien, lui conférait davantage de caractère encore. Il regarda Corail, amusé.

« C'est original ce rose. »

Déroutant aussi. Que s'était-il passé au juste ?

« J'espère que cela ne va pas donner des idées à Soie. »

Même s'il doutait que les plumes sombres puissent accrocher la moindre couleur. Il salua donc la Voltigeuse comme il se devait, galant jusqu'au bout des ongles quand il endossait son rôle de Marquis. S'il n'écrasait jamais les autres du mépris inné des Nobles envers la piétaille, il connaissait son devoir et ce que l'étiquette pouvait exiger de lui. Cela sembla amuser son homologue, alors qu'elle lui faisait remarquer qu'il exagérait et que c'était à elle de faire toutes ces simagrées.

« Un fort joli nom d'ailleurs. »

Il la laissa faire, amusé d'inverser les rôles. Avant de l’accueillir bien plus simplement en se fondant sur leur relation, moins compassée et plus naturelle. Il s'excusa naturellement de ne pas avoir été là à son arrivée, la laissant entre les mains expertes de ses domestiques. Qui avaient bien fait leur travail, il n'en doutait pas. Et Grâce n'était pas une de ces nobles exigeantes et hautaines qui se plaisaient à faire tourner les domestiques en bourrique en allant toujours plus loin dans les caprices. Il hocha la tête à sa réponse, comme à son commentaire concernant les mages. Ils avaient leur utilité.

« Il est heureux que Castiel t'ai accordé un laisser passer... »

C'était dommage qu'Erebor et Sombreciel soient ainsi à couteaux tirés, mais c'était ainsi. Et Castiel, en courtisant la sœur d'Anthim, ne faisait rien pour y remédier. Il pouvait bien accorder cette permission à Grâce, une amie de Melsant.

« Bien. Merci. Et ma famille va bien aussi. Ils ont été secoués par les derniers événements, mais rien d'insurmontable. Mélusine se marie demain à son Hiémain, à Lorgol. »

Ah il n'avait peut-être pas su cacher la petite pointe d'amertume de ne pas pouvoir être présent à cette cérémonie. Il se rattraperait lors de la cérémonie officielle, mais tout de même, il avait du mal à ne pas déplorer de ne pas être aux côtés de sa petite sœur en ce jour si important pour elle. Il allait pourtant devoir apprendre à la laisser entre les mains d'un autre homme. Qui avait intérêt à ne jamais la blesser ou Melsant s'en occuperait.

« Et toi, tu as l'air de t'être bien remise. Tu es venue me demander des nouvelles de tes filles ? »

Il avait ajouté cela avec malice. C'était une mère après tout, même si elle n'avait pas été très présente. Elle avait remis la sécurité de ses filles entre les mains de Melsant et de ses frères et sœurs. Elle devait bien être curieuse de savoir comment elles s'en sortaient, non ? Bien sûr, il ignorait qu'elles avaient failli être enlevées. Les nouvelles n'étaient pas forcément toujours fraîches.



Dernière édition par Melsant de Séverac le Lun 6 Fév 2017 - 17:04, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyLun 31 Oct 2016 - 12:01



Grâce laissa échapper un rire, à la réaction de Soie. Que Corail soit orgueilleuse, parce que sa Voltigeuse l’influençait après tant d’années à être si étroitement liées, ne l’aurait pas étonné, mais Melsant était autrement plus mesuré. Quoi que… Il restait cielsombrois, et il ne semblait pas que ce soit leur plus grande qualité. Elle sourit tout de même, en la voyant s’approcher du marquis, pour lui donner un léger coup de bec – Grâce était presque persuadée qu’elle feignait d’être offensée, tant l’affection se voyait dans les gestes de la griffonne.

« Corail aime beaucoup. La sœur de ma filleule, qui s’est visiblement bien amusée durant le Tournoi… »

Elle était un peu sèche, mais elle s’en amusait, en réalité. Principalement parce qu’elle avait quitté Bellifère pour Erebor – elle devait pouvoir se faire respecter, en Erebor, quelles que soient les facéties de sa griffonne, n’est-ce pas ? Elle s’approcha de Soie, posant sa main sur la griffonne.

« Je peux te présenter à la petite Lena, si tu veux… »

Elle sourit à Melsant – elle ne savait l’avis de Soie, mais elle était à peu près sûre que ça ne serait pas à son goût à lui. Lena avait de toute façon du être punie à la hauteur de ce qu’elle avait fait. Même si ça avait du amuser Freyja, à sa façon. Tant que ça ne concernait pas les éclaboussures roses qui parsemaient l’Audacia, du moins.

« C’est celui du domaine généreusement offert par sa Grâce Anthim d’Erebor. Mais c’est un beau nom, oui. Je suppose que le fait qu’il semble très cielsombrois n’est pas étranger à ton appréciation. »

Elle lui fait un clin d’œil, avant de laisser tomber les faux semblants qui n’avaient jamais rythmé leur relation, tout comme lui. Sans cela, elle aurait probablement été gênée, à l’idée de s’installer sur son domaine en son absence. Elle l’était déjà quelque peu, mais elle avait suffisamment d’affection et de confiance en le voltigeur pour en faire abstraction.

« Il a fait preuve de beaucoup de gentillesse et de bienveillance envers ma famille. Et je crois que la situation l’amuse, aussi. Une histoire de paris dont tu m’avais parlé, peut-être… »

Elle s’en amusait, pour le moment, du moins. Tant que c’était distant. Incertain. Qu’il n’y avait plus vraiment rien à dire. Elle fronça les sourcils, alors qu’il parlait de l’union de sa sœur. Elle l’avait rencontrée brièvement, en compagnie d’Agathe, mais guère suffisamment pour prétendre connaître quoi que ce soit d’elle.

« Elle fait au mieux, après tout ce qu’il s’est passé… Il est commun, pour les plus riches nobles, de faire plusieurs cérémonies ? Sûrement auras-tu une importante place à une autre d’entre elles ? »

Elle peinait à comprendre les attachements qui liaient tous les Séverac, et cela avait toujours été le cas. Elle sentait l’amertume dans la voix de l’homme à ses côtés pourtant. Grimaçant, elle plaça sa main sur son bras, sans en dire plus.

« J’ai… Je suis surtout venue te remercier. Mes filles doivent bien se porter, loin de moi, et loin de leurs frères… Je ne sais réellement comment elles ont vécu la perte de leur père, il était nécessaire de les éloigner. Mes… fils, si je peux les appeler ainsi, ont tenté de les kidnapper. Je ne sais réellement comment nous avons pu l’empêcher, mais je ne peux que penser qu’elles sont bien mieux loin de moi, qu’elles ont une chance, comme ça. Alors que si je m’en mêle, encore, leurs frères… »

Oui, leurs frères tenteraient à nouveau de les récupérer. Elles ne devaient plus aller en Bellifère, ni même s’approcher de leurs frères d’une quelconque manière. Grâce savait avoir mal dissimulé sa rancœur à l’idée des actions de ses fils. Et elle n’avait pas avoué sa crainte qu’Agathe veuille y retourner.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyVen 4 Nov 2016 - 15:15



Évidemment, Grâce ne pouvait pas s'empêcher de proposer à Soie d'arborer à son tour une jolie teinte rosée, un tour joué par une petite fille... Le Séverac fit la grimace alors que la griffonne piaffait, heureuse de la proposition.

« Oh que non. Hors de question ! J'aurais l'air de quoi moi ? Vous y pensez un peu ? J'ai une image quand même, une réputation ! Je ne peux pas voltiger sur un griffon... rose ! »

Il en rajoutait tout de même, une façon un peu théâtrale de signifier son désaccord. L'atmosphère était détendue et il en profitait pleinement. Le rire de Grâce était un son précieux, un peu trop rare à son goût. Mais elle était à l'aise avec lui. Suffisamment pour se permettre quelques taquineries à son endroit quand même. Sauf que ce serait dommage que Soie pense réellement qu'il y avait une chance pour que Melsant accepte qu'elle soit un jour rose. Bah, impossible. Elle n'avait pas une seule plume de couleur claire après tout ! Les teintures ne tiendraient pas ou ne se verraient pas, il était tranquille. La griffonne se détourna, faisant mine de bouder, mais il ne doutait pas qu'elle reviendrait à l'attaque à un moment donné. C'était une femelle, elle était butée.

Il félicita alors grâce pour son nouveau nom, fort bien porté. Erebor... Pas vraiment un Duché en odeur de sainteté auprès des cielsombrois malheureusement. Heureusement que Castiel avait bien voulu laisser la belliférienne pénétrer sur son duché. A l'inverse, Melsant n'était pas prêt de mettre un pied en Erebor.

« Sans doute pas, en effet. Mais je suis très objectif. »

Il lui fit d'ailleurs part de sa réflexion, concernant le laisser passer... Avant de se fendre d'un grand sourire quand Grâce parla de paris à son encontre. Ah ça... C'était un vaste sujet de taquineries de ses frères et sœurs qui ne savaient toujours pas à quoi s'en tenir avec leur aîné. Le plus sage de tous. Le plus réservé aussi, quelque part. Du moins, concernant son intimité. Parce que sinon, la discrétion n'était certainement pas un point fort chez le Séverac.

« Oui, ils ne sont toujours pas passés à autre chose. Même si ce vieux sujet tend à passer un peu au second plan avec l'union de Mélusine et les inclinaisons de Castiel. Du moins, j'espère. »

Il haussa les épaules, ajoutant avec malice :

« Castiel doit déjà être en train de rapporter ta visite ici aux autres... les spéculations vont aller bon train. Hum... Cela t'intéresse de faire grimper les enchères ? »

Après tout, ce serait amusant de jouer un peu avec les attentes des autres et de convier Grâce à l'aider dans sa petite entreprise pour les berner. Il faudrait encore qu'il sache un peu de combien était la mise. Il parla également du mariage de Mélusine, imminent, laissant transparaître son regret de ne pas pouvoir y assister, ce qui n'échappa pas à la blonde Voltigeuse. Il hocha la tête alors qu'elle tentait de l'apaiser.

« Il y a intérêt oui et elle le sait ! Je suis son grand frère quand même ! Déjà que je dois accepte qu'un autre me supplante dans son cœur. »

Il avait parlé avec davantage de légèreté à la seconde partie de sa phrase. Il n'était pas en compétition avec Hiémain. Melsant resterait à jamais le héros de sa petite sœur, celui sur les genoux duquel elle aimait et aime encore, à venir se réfugier pour l'écouter parler d'aventures et raconter des histoires. Mais elle prenait son envol. Elle serait bientôt maman. Il serait gaga de son enfant, son neveu. Ou sa nièce. Qu'importe le sexe. La main légère de Grâce sur son avant bras lui fit baisser les yeux sur elle, ancrant son regard azuré dans le sien. Les remerciements de Grâce lui allaient droit au cœur. Même s'il ne comprenait pas bien sa situation et comment elle avait pu abandonner ses filles si jeunes... Et traiter ainsi ses fils. Mais il n'était pas belliférien. Il n'était pas machiste. Il devinait seulement le calvaire de cette femme forte et indépendante qui avait du faire profil bas et obéir à son époux, sans rien dire. Elle s'était enfuie. Et quand elle l'avait pu, elle avait décidé de tirer ses filles de là. Pour ses fils, c'était trop tard, ils avaient déjà la mentalité de leur père. La surprise se lut dans les yeux clairs de Melsant quand elle parla d'une tentative de kidnapping, avant que la colère ne prenne le relais et qu'il ne sert les poings.

« Je suis désolé d'apprendre qu'ils ont réussi à les approcher d'aussi près. Si je peux faire quoique ce soit, je le ferais Grâce. Tes filles ont le droit de vivre comme elles l'entendent, comme des femmes libres. Je gae que dans quelques années, elles sauront se défendre seules. Et s'opposer à leurs frères. »

Elles allaient suivre l'enseignement pour.

« Tu crois vraiment que c'est par toi que tes fils peuvent les approcher ? Qu'il te suffit de sortir de leur vie pour qu'elles soient en sécurité ? »

Il était abasourdi de l'entendre raisonner ainsi. Les filles avaient besoin de leur mère, c'était évident. Et s'éloigner d'elles n'allait pas empêcher leurs frères de tenter de mettre la main dessus.

« Est-ce que tu... tu as pu discuter avec tes fils ? »

Comment pouvait-on briser des liens à ce point ? Cela dépassait l'entendement.



Dernière édition par Melsant de Séverac le Lun 6 Fév 2017 - 17:04, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyLun 28 Nov 2016 - 23:33



Elle ne put empêcher un sourire de naître sur ses lèvres, en réponse à sa grimace. Elle l’avait connu moins soucieux du regard des autres. Et elle n’était pas certaine qu’il s’en préoccupe, même maintenant.

« Depuis quand laisses-tu l’opinion des gens t’importuner ? Moi qui pensais que tu étais fier de Soie, en toutes circonstances. Je parie ce que tu veux, si tu me laisses seulement la faire être rose – à condition que ça fonctionne. »

Oui, elle jouait avec le feu. Melsant saurait se montrer inventif, et lui faire payer, si elle parvenait à ses fins. Mais c’était peu probable, étant donné les plumes ébène de la belle griffonne. Ça ne l’empêchait pas d’en jouer, pour le moment. Le rire qui lui avait échappé redoubla, en voyant Soie se détourner, comme pour bouder. Melsant déteignait-il sur elle… ? S’en approchant, elle posa sa main sur elle, comme pour lui transmettre l’idée qu’elle ne laisserait pas son tyran de voltigeur lui refuser de se parer du plus beau rose qui soit.

Elle ne perdait aucune occasion de s’amuser de ses travers – et il ne se gênait pas pour lui rendre la pareille lorsque l’occasion s’y prêtait. Melsant lui fournissait bien des raisons de la taquiner, par ailleurs, y compris sur son nom. Au moins reconnaissait-il, quoi qu’à moitié, être influencé par le fait que le domaine porte un nom cielsombrois. Ça ne l’en rendait pas moins érebienne, et sujette d’Anthim d’Erebor. Elle grimaça légèrement, espérant que cela ne serait pas source de conflit entre elle et l’ami qui se trouvait en face d’elle. Aussi appliquée soit-elle à le nier, et à affirmer farouchement son indépendance, elle avait grandement besoin de gens de confiance à ses côtés. Et tout comme Freyja, Ilse et Marianne, comme Mayeul peut-être aussi, Melsant en faisait partie.

« Une de tes plus flagrantes qualités, surtout lorsqu’il s’agit de choses en rapport avec ton duché. »

Son sourire s’était fait plus doux, mais son ton restait taquin. C’était plus facile, à vrai dire, pour évoquer tous ces sujets qui étaient bien plus lourds qu’elle ne l’admettrait, pour elle. Si le poids qui pesait sur ses épaules lorsqu’elle était en Bellifère s’était quelque peu allégé, il restait important – comme aurait-il pu en être autrement, avec les actes de ses fils, ces inconnus pour elle, la difficulté de trouver sa place dans ce nouveau duché, et la gratitude qu’elle devait à ceux qui l’avaient aidée ? Elle haussa brièvement les épaules, pour elle-même plus que pour Melsant qui ne pouvait pas réellement savoir ce qui assaillait son esprit, même s’il devait en avoir une certaine idée. Et plaisanter sur son duc et frère à ses yeux était plus facile que de se perdre en remerciements.

« Ne crains-tu pas qu’il fasse de ta vie un enfer ? Mais je le peux… à condition que tu en partages les résultats dans une missive détaillée. Elle se recula légèrement, un air malicieux sur le visage. Que dis-tu que j’oublie négligemment un jupon, bien en vue, s’ils se décident à te rendre visite ? Ou qu’il prenne place dans tes effets, par erreur ? »

Elle rougissait légèrement, bien malgré elle, tâchant de cacher cela tant bien que mal. « Je peux en acheter un pour l’occasion, ils n’ont guère besoin de savoir la vérité. » Elle avait rajouté ça bien vite, consciente de ce qu’elle venait de dire. Il n’était pas vraiment envisageable qu’elle lui en confie réellement un, n’est-ce pas ? Qu’il lui en ait enlevé dans le passé ou pas. La gêne qu’elle ressentait s’estompa, devant son regard surpris, pour laisser place à un nouveau rire, beaucoup plus franc que les précédents.

Jusqu’à ce qu’il évoque un sujet qui avait l’air de le déranger, bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle ne comprendrait probablement jamais ce qui le liait à sa famille, ou même au duc de Sombreciel, mais elle percevait sa… déception ? S’approchant, elle posa sa main sur son bras, comme si ça allait pouvoir suffire pour le soutenir. Elle l’espérait, même si elle n’y croyait que peu.

« Et tu le seras toujours. Tu ne m’as pas dit que tu avais toujours veillé sur tes frères et sœurs, depuis leur naissance ? Elle te donnera une place d’honneur, j’en suis sûre, à sa prochaine cérémonie, et nul ne pourra t’évincer. Tu ne dois pas te sentir menacé par lui. Il sera là, mais toi aussi. Et tu pourras gâter leurs enfants avec des cadeaux empoisonnés, pour les empêcher de t’oublier. » Ou peut-être que si, elle n’en savait rien, mais tout ce qui comptait était de rassurer Melsant. Même si elle pensait s’y prendre mal.

Peut-être était-ce malvenu, mais elle se confia à son tour. Plus qu’elle ne l’aurait dû ? Elle n’en était certaine, mais elle ne put s’empêcher de reculer, en le sentant serrer ses poings. Non par peur, mais par désir de ne pas attiser plus encore sa colère. Elle ne voulait pas que son séjour à ses côtés se passe ainsi – les choses avaient eu lieu, et l’essentiel était qu’elle ait réussi à empêcher ces deux imbéciles de mettre fin à cette liberté chancelante qu’elle avait obtenue pour ses filles. Dans l’ombre, en ayant recours à la ruse, mais elles étaient maintenant dépourvues des entraves qui avaient été les leurs par sa faute. Elle était touchée par les paroles prononcées par Melsant, incapable de le cacher sur son visage.

« Tu as déjà fait beaucoup, plus que je n’aurai dû te demander de faire. Et les places qu’elles ont… Elles vont s’en sortir. Je le crois. Penses-tu réellement qu’elles puissent apprendre à se défendre ? Tes sœurs sont fortes, mais elles n’ont pas eu la même vie… Elles sont… chétives. Malgré la rébellion de mon aînée, en m’appelant à l’aide. »

Oui, elle aurait souhaité qu’il en soit autrement, mais elle était certaine qu’elles n’avaient pas les armes en elles pour se défendre, pour le moment. Mais les avait-elle eu, elle-même, au début ? Certainement pas.

« Comment croire qu’il en est différemment ? Je me suis exposée aux regards de tous, et je les ai exposées, alors qu’elles m’ont encouragée. C’est une évidence. Sa voix était lasse, d’exprimer cela. Presque indifférente, pour qui ne la connaissait pas. Elle se fit plus tranchante, cependant, alors qu’elle parlait de ses fils. Qu’elle s’éloignait et se fermait quelque peu, croisant les bras. Ce ton ne s’adressait pas à Melsant, mais bien à ses fils, quoi qu’elle ne puisse les avoir face à elle. Jamais, et je m’y refuse. Ils ne sont que le reflet de leur père, ayant bien trop subi son influence. Agathe aussi, mais j’espère qu’elle peut s’en affranchir. Je ne peux imaginer l’inverse… » L’intensité de sa voix avait décru, trahissant bien plus qu’elle ne le pensait, qu’elle ne le souhaitait, ce ressentiment et cette crainte qu’elle avait pour sa cadette.

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Melsant de Séverac
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMar 6 Déc 2016 - 22:52



Melsant grimaça alors que Grâce continuait à vouloir féminiser Soie. Elle n'avait pas tort, le Marquis d'Automnal se moquait de l'opinion des gens et agissait toujours selon ses désirs, sans se soucier de ce qu'on pensera de lui. Mais là, quand même. Et bien, disons que c'était aussi parce que lui ne se voyait pas voltiger sur une griffonne toute rose. Voilà tout. Cela ne le mettrait pas vraiment en valeur et surtout, il serait la risée des hommes et des femmes qu'il dirigeait ! Sa crédibilité allait en prendre un coup quand même !

« Je suis fier d'elle. Et je persiste à refuser. Le rose ne lui ira pas ! Elle va perdre toute crédibilité ainsi affublée ! Et je sais que j'ai de l'autorité, mais là, je pense quand même avoir du fil à retordre avec mes Voltigeurs. Je laisse à Corail le privilège du rose. »

Et oui, il se montrait ainsi grand prince, tout à fait, un vrai gentilhomme. Cela dit, Grâce s'amusait à le titiller, à le provoquer, à le... défier. Et Melsant avait tendance à relever les défis. Ah... C'était de la manipulation pure et simple ça ! Si bien qu'il la regarda un moment, semblant la jauger, avant de finalement lâcher :

« Tu es sûre que tu veux t'y risquer ? Tout ce que je veux ? »

Attention à ne pas trop jouer avec le feu Grâce... Melsant saura se souvenir des conditions de ce pari et en tirer profit. Le fait qu'il soit cielsombrois le plaçait hors limites, ou presque, comparé à la sage Grâce, encore bien trop guindée sur bien des sujets après tout. Mais... pourquoi pas. Si cela pouvait la détendre un peu... Et leur permettre de renouer des liens étroits. Alors il voulait bien risquer de voltiger sur un griffon rose... Si tant est qu'elle puisse évidemment colorer des plumes aussi noires que la nuit, ce dont il doutait quand même fortement. Quant à Soie, elle avait très envie de tenter l'expérience et il soupira de façon exagérée quand Grâce flatta la griffonne.

« Je vois. C'est une coalition féminine. »

Et il n'avait aucune chance. Il savait comment étaient les femmes. Il avait été à bonne école en ayant deux petites sœurs jumelles comme Mélusine et Mélisende qui étaient aussi adorables qu'inventives dans la façon de le faire tourner en bourrique et se faire pardonner. Il avait connu une Grâce encore sous influence belliférienne, il y a des années. Il l'avait retrouvée plus taquine et libérée. Et ce changement lui plaisait forcément. Il n'hésitait donc pas à se moquer gentiment d'elle et à user d'humour en sa compagnie, comme il était ravi de la voir sur ses terres, la félicitant pour son nouveau patronyme, un pas de plus vers l'émancipation, qui sonnait très cielsombrois. Il s'inclina galamment quand elle rétorqua que son objectivité était une de ses qualités, de façon théâtrale, encore une fois. Puis il enchaîna sur Castiel, son duc et petit frère, plaisantant sur les spéculations sur son compte concernant son activité sexuelle et ses inclinations personnelles, amusant Grâce en même temps.

Et lui donnant même des idées alors qu'elle lui proposait une alliance... En lui prêtant son concours pour embrouiller les siens. Son regard s'alluma d'une lueur pétillante et malicieuse. Une proposition qui le laissa sans voix quand elle lui fit part de sa petite idée pour l'aider. Un... jupon ? La sage et austère Grâce de Bellifère qui proposait de laisser traîner un de ses jupons, vraiment ? La stupéfaction se peignit sur le visage de Melsant... Puis l'intérêt. Ce mélange d'audace et de timidité était... excitant. Et plaisant. Elle se reprit cependant en  gâchant son plaisir. Oh non, quel dommage.

« Je dis que c'est une excellente idée et que j'ai hâte de voir leur tête alors qu'ils se perdront en conjectures. Je crains que mes écrits ne rendent même pas justice à la réalité alors ! »

Il pencha légèrement la tête, ajoutant à mi-voix :

« Ils n'ont pas besoin de savoir, non, mais ce serait tellement plus drôle encore... Et bien Grâce, il y a des limites à ton audace ? »

Mais après ce sujet léger, en vint un autre, qui tourmentait davantage Melsant. Sa sœur se mariait et ça, c'était une bonne chose, enfin, du moins, c'en était normalement une, même s'il était triste qu'un autre homme prenne la place de numéro un dans son cœur, mais il regrettait de ne pouvoir assister à ce mariage, même s'il y en aurait un autre, plus officiel par la suite. Il ne serait pas là au tout premier. Grâce tenta donc de le réconforter, posant une main légère sur son avant bras.
Et il réussit à rire quand elle évoqua les cadeaux qu'il pourrait faire à ses neveux et nièces pour ne jamais être oublié.

« Tu es délicieusement fourbe, Grâce, tu le sais ça ? »

Il s'ébroua, résolu à ne pas laisser ses états d'âme peser sur l’atmosphère.

« Tu as raison. Mais si jamais il n'est pas à la hauteur, je le trucide. »

Il avait repris joyeusement. Comme si la perspective d'arracher la tête de Hiémain lui mettait du baume au cœur. C'était un peu le cas, même s'il ne connaissait pas suffisamment le kyréen pour vraiment en juger. Cela viendrait, évidemment. Il s'enquit alors de grâce, de ses filles, de leur évolution, apprit avec colère que les frères avaient tenté d'enlever les sœurs, se souvenant de sa rage quand Martial avait voulu enlever Mélisende... C'était impardonnable. Cela lui faisait grincer des dents. Une fois encore, il proposa son aide, sans aucune contrepartie, juste parce qu'il était comme ça. Offre que Grâce déclina malgré tout, se rassurant concernant l'avenir de ses filles. Il hocha la tête quand elle lui demanda s'il pensait vraiment qu'elles pouvaient se défendre.

« Il n'est pas trop tard, Grâce. Si elles ont le désir de changer, elles pourront le faire. Leur esprit n'a peut-être pas été totalement endoctriné par les mœurs bellifériennes. La rébellion de ton aînée est encourageante. Ici... Elles vont découvrir de nouvelles possibilités. A elles de saisir leur chance. Mélisende et Mélusine... Elles auraient pu être comme tes filles. »

Mais elles avaient eu la chance de naître dans une famille aimante et libérée. D'être chéries par leur père et leurs frères. Ce qui n'était pas le cas des filles de Grâce, tout juste bonnes à être mariées et faire des enfants.

« Mais ce sont tes filles. Je ne doute pas de leur force. »

Il fit la moue quand elle s'entêta à endosser la faute de cet enlèvement, parce qu'elle n'avait pas été suffisamment discrète. Et il ne répondit rien. En revanche, il était plus gêné quand elle semblait tant haïr ses fils, la chair de sa chair... Influencés eux aussi finalement, alors était-ce vraiment leur faute ? Il se rapprocha d'elle, avant de la prendre doucement dans ses bras. Elle s'était éloignée, fière et indépendante, mais il sentait son désarroi. Et lui, il était tactile.

« Elle le fera. Elle suivra les pas de sa mère. J'espère juste que tes filles ne seront pas aussi invivables que mes sœurs après avoir subi leur influence. »

Il avait terminé sur une petite touche de légèreté. Mais il gardait toujours Grâce contre lui.



Dernière édition par Melsant de Séverac le Lun 6 Fév 2017 - 17:05, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyDim 1 Jan 2017 - 6:55



Il rentrait dans son jeu à un point que ça en était très drôle. Même si Grâce ne comprenait pas réellement pourquoi il refusait tant l’idée que Soie se pare d’un beau rose. Corail piailla, en l’entendant dire qu’il lui laissait le privilège du rose, comme pour approuver.

« Décidément, Corail approuve… Pauvre Soie, ainsi brimée. »

La main de Grâce s’attarda sur la griffonne de son ami. Elle était certaine que Soie comprenait qu’elle s’y essaierait quand même. Elle ne pourrait pas s’attarder plus que de raison à Automnal étant donné ses nouvelles affectations et obligations, auprès d’Erebor, mais elle aurait le temps de le faire plus tard.

« Tu sais que je respecte ma parole en toutes circonstances. Et je te fais suffisamment confiance pour ne pas en abuser… »

C’était aussi simple que ça, et une vérité des plus réelles, qu’elle n’avait pas hésité à prononcer. Mais ils avaient passé ce stade, n’est-ce pas ? Elle n’aurait jamais fait appel à lui, s’il n’était pas digne de confiance. Même si elle peinait encore à le comprendre, par moment. Elle blâmait pour cela son excentricité cielsombroise, mais elle savait que c’était aussi dû à sa propre façon de concevoir les choses, très étriquée pour beaucoup des habitants du duché. Elle ne pouvait le nier, pas alors qu’elle peinait à s’émanciper de ces travers qui l’agaçaient plus souvent qu’ils ne le devraient.

Moins qu’elle ne le pensait, toutefois. Preuve en était de cette plaisanterie qu’elle prévoyait de mettre en place, avec Melsant. Quelques temps après sa fuite, ça aurait été tout bonnement impensable… Discuter de ses jupons avec un homme, a fortiori un homme qui n’était pas son mari ? Et même avec ce dernier, en Bellifère, il était impensable de discuter de tels sujets. Elle n’était pas très audacieuse, sur ces sujets, et portait des dessous assez… sages, en réalité. Les femmes en Bellifère ne devaient pas plaire, elles devaient se taire et enfanter. Et ce que Melsant lui avait permis de découvrir ne lui serait jamais venu à l’esprit, auparavant. Elle rougit légèrement, partant dans une petite toux, comme pour masquer son embarras à l’idée de se remémorer de telles choses. Elle s’empressa de rebondir sur le sujet de leur discussion, pour se redonner contenance. Chose difficile, étant donné la teneur de cette dernière.

« Je te fais confiance pour le faire au mieux. À moins que je ne confronte ton duc et frère mais… Je crois que je serai mortifiée. »

Elle fronça les sourcils, en voyant l’air qu’il prenait soudainement… rougissant de plus belle. Il savait fort bien qu’il y en avait. Elle haussa les épaules, souriant malicieusement, se gardant bien de répondre. Il verrait bien. Ou ne verrait rien. Elle était réellement venue dans l’optique de le remercier, pour son aide, malgré les nombreuses années passées qui auraient pu entacher leur amitié, et non pas pour… pour quoi que ce soit. Elle n’avait pas d’arrière-pensées.

Mais tout n’était pas sujet à l’amusement. Et elle sentait bien que l’homme en face d’elle était dérangé, par le mariage de sa sœur. Chose qu’elle n’expérimenterait pas, mais qu’elle pouvait comprendre. Peut-être. Et elle voulait chasser cette tourmente qui l’assaillait. Elle se fendit d’une révérence exagérée, typiquement cielsombroise, face au… compliment de Melsant. Si tant est que c’en était un.

« J’ai appris du meilleur. Et je suis sûre qu’on pourra trouver de beaux cadeaux pour eux. Elle rougit à nouveau, s’impliquant dans ce choix comme si c’était naturel, alors qu’elle n’avait rien à y faire. Tu as ma parole que je t’y aiderai. » Elle était mortellement sérieuse, en prononçant ces quelques mots, Grâce. Pas seulement parce qu’elle était redevable à la famille des Séverac, mais bien parce qu’elle savait que Melsant était diablement sérieux, et qu’elle n’y voyait aucun mal. Elle n’avait pas honte, d’avoir négocié l’assassinat de son époux avec la Confrérie Noire. Elle ne le regrettait pas, et sa conscience ne la travaillait pas. C’était la bonne décision, c’était tout.

Elle plongea son regard dans celui de Melsant, alors que la conversation prenait un tournant plus intime et… pesant, à nouveau, mais pour Grâce cette fois, ses filles étant au centre de cette dernière. La confiance que l’homme avait en elle lui faisait du bien, et la réconfortait quelque peu. À voir s’il avait raison, ou si son affection trompait ses sens.

« Je le leur souhaite. Et d’avoir des amis aussi fidèles que les miens, sur qui s’appuyer. Je ne sais rien de leur vie avec leurs père et frères, tu sais… Je ne sais pas si elles avaient des gens sur qui compter. Mais personne ne devrait vivre sans cela. Tes sœurs et toi avez eu de la chance. Mais que vous soyez cielsombrois n’y est pas indifférent, n’est-ce pas ? J’espère que mes filles pourront se révéler. »

Le Destin en serait témoin ou non. Parler de ses fils était plus… délicat, en revanche. Grâce se renferma, toute à sa colère envers eux. Elle leva les yeux vers Melsant avec surprise, alors qu’il la prenait dans ses bras, ne se dérobant pas pour autant. Elle détestait trahir ainsi son désarroi, sa faiblesse, mais il était digne de sa confiance et elle avait besoin de réconfort.

« Elles le seront toujours moins que les dindes de Bellifère normales… »

Elle repasserait, pour l’humour.


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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyLun 9 Jan 2017 - 20:28



Melsant jeta un regard vers Soie, dubitatif devant le commentaire de grâce sur l'état de la griffonne et se contenta de rétorquer, un brin narquois :

« Oui, elle a l'air vraiment malheureux, c'est fou. »

Il croisa les bras sur sa poitrine alors que Grâce caressait les plumes d'ébène. Connivence féminine, il en était certain. Et il n'avait pas fini d'entendre parler de cette histoire de plumes roses. Si jamais Grâce réussissait à lui jouer ce tour... Sa vengeance serait terrible. Il ignorait encore comment il s'y prendrait, mais il lui rendrait la monnaie de sa pièce. Il avait deux sœurs plus jeunes, malicieuses, qui lui avaient joué bien des tours pendables quand ils étaient plus jeunes, il savait s'y prendre. Il s'amusa du pari qu'elle lui lançait. Si vraiment elle y parvenait... Oui, il saurait lui rappeler ce jour et la parole donnée. Et même si elle répondit sur la taquinerie, il nota tout de même la confiance qu'elle plaçait en lui, ce qui le toucha réellement. Il ne franchirait pas certaines limites. Il ne s'amuserait pas à exiger d'elle quelque chose qu'elle n'était pas prête à offrir ou à faire.

« Je suis touché. »

Il lui fit une petite courbette un peu exagérée. Il saurait aussi se souvenir de ces paroles. Mais il se doutait bien qu'elle ne serait pas venue le trouver pour mettre ses filles sous protection si elle n'avait pas confiance en lui. Comment était née cette relation au juste ? Quand les deux anciens amants en étaient venus à se fier ainsi l'un à l'autre, alors qu'ils avaient été séparés durant de longues années, faisant chacun leur chemin sans se soucier de l'autre ? Il n'aurait su le dire au juste. Mais qu'elle puisse placer sa confiance en un homme après ce qu'elle avait pu vivre en Bellifère auprès de son mari était déjà un beau cadeau qu'elle lui faisait.

Et voilà qu'elle se faisait surprenante en proposant de l'aider à perdre sa fratrie. Ils pariaient tellement sur Melsant et ses amours ou même son orientation sexuelle, qu'il s'amusait à rester discret et entretenir le mystère. Et que grâce se prête au jeu le ravissait. Elle lui montrait un autre pan de sa personnalité, qu'il n'avait guère eu l'occasion d'explorer auparavant. Quand il l'avait rencontré, elle avait tout juste fui son royaume et sa famille. Elle était encore farouche et pas tout à fait la femme qu'elle était amenée à devenir. Désormais... Elle était irrésistible. Surtout alors qu'elle était un mélange d'audace et de timidité, ce que releva Melsant, amenant un petit toussotement gêné chez la jeune femme.

« Aucune raison de l'être. Ne me dis pas que Castiel est impressionnant ? »

Castiel quoi... Son petit frère trop sensible, trop fragile... Il était duc certes, mais Melsant avait des difficultés à ne considérer comme tel et pas comme son frère. Même s'il prenait garde à ne jamais contester son autorité ou l'infantiliser devant les autres. C'était plus délicat en privé, les limites étant un peu plus floues. Quoiqu'il en soit, ils seraient complices dans ce forfait. Parfait. En revanche, il se montrait un peu moins malicieux quand ils abordèrent le mariage de Mélusine avec son Hiémain. C'était tout naturel que le grand frère qu'il était ne saute pas de joie non ? Surtout qu'il ne le connaissait pas ce Hiémain. Il n'avait pas vraiment eu l'occasion de jauger cet homme et savoir s'il était digne de sa petite sœur. Petite sœur qui était enceinte... Cela en revanche, lui faisait plaisir. Comme la perspective de faire des cadeaux à ses neveux et nièces. Avec l'aide de Grâce.

« Ça marche. Attention, je compte sur toi. »

Il se demandait encore comment cette femme avait pu tout laisser derrière elle... Comment elle avait pu laisser ses enfants... Certes, elle s'occupait de ses filles désormais, s'inquiétait pour elle mais... Il était presque choqué de constater son détachement vis à vis de ses fils dont le seul crime était d'avoir été élevés par leur père, en Bellifère. Ils semblaient totalement perdus pour Grace, représentant une menace et un danger pour ses filles. Malgré tout, il tenta de la rassurer à ce sujet, confiant en l'avenir et en l'enseignement de ses sœurs pour les deux jeunes filles qui devaient s'affranchir de certains conditionnements. Il esquissa un sourire quand elle abonda dans son sens, pleine d'espoir et surtout, parlé de la loyauté de ses amis. C'était un peu triste d'être devenue une étrangère pour ses propres filles... Et ne même pas avoir eu l'occasion d'apprendre à les connaître et appréhender leurs vies. Melsant aurait été du genre à les garder près de lui pour les découvrir...

« J'ignore si d'être de Sombreciel joue un rôle là dedans... Nos parents nous ont élevé d'une certaine façon, nous ont inculqué leurs valeurs, ont encouragé les caractères indépendants et fantasques de chacun d'entre nous, sans jamais cherché à nous brimer. »

L'affection et l'admiration qu'il avait pour ses parents était palpable dans sa voix, de plus en plus chaleureuse alors qu'il les évoquait. Il éprouvait une gratitude et un amour infini pour eux. Touché par la détresse de Grâce, il se permit de la réconforter à sa manière, quitte à la heurter un peu. A son grand soulagement, elle ne chercha pas à le repousser. Il rit intérieurement à sa réplique, un rire vibrant contre elle.

« J'ai beaucoup de mal à t'imaginer comme une dinde, Grâce. »

Elle aussi avait subi cette éducation et cette influence après tout. Elle avait du être comme ses filles, quand elle avait le même âge. Vraiment ? Il y avait bien du avoir une petite note de rébellion en elle, même si elle avait mit des années à éclater...



Dernière édition par Melsant de Séverac le Lun 6 Fév 2017 - 17:05, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyVen 20 Jan 2017 - 0:43



Si elle rit légèrement, en l’entendant parler du malheur visible de Soie, elle lui sourit bien plus doucement alors qu’il affirmait être touché – courbette ou pas, elle n’avait pas réellement de doute quant à sa sincérité. Elle hocha la tête, sans rien ajouter de plus. Inutile de compliquer le moment, ou de chercher à en dire davantage encore. Et il était bien plus divertissant de discuter de sa fratrie, et de toutes leurs manigances pour questionner leur frère. Ou même de chercher à entrer dans leur propre jeu. Quoi que ça puisse être aussi risqué pour la Belliférienne qui faisait honneur aux idées absurdes de son duché malgré elle – preuve en était de la gêne qu’elle ressentait, en soumettant involontairement l’idée de lui donner un de ses jupons, porté, pour manipuler sa famille. Preuve en était du rouge qui ornait ses joues.

« On verra… Et si tu ne juges pas ton duc impressionnant, c’est parce que tu es trop proche de lui. Il s’est montré d’une gentillesse sans faille, envers mes filles, envers moi, mais... Elle s’arrêta un instant, hésitant sur la façon de dire les choses. Elle ne voulait pas se montrer déplaisante ni désobligeante, ou froisser Melsant. Extrêmement… changeant. Déstabilisant, dans son aptitude à traiter de mille et un sujets simultanément, et à être attentif comme il l’était. Rien de déplaisant, ce n’est pas mon propos, mais c’était déroutant, je crois. » Oui, elle avait balbutié et cherché ses mots plus que de raison, mais elle pensait avoir retranscrit sa pensée de la meilleure des manières, sans la rendre offensante. Peut-être.

Peut-être auraient-ils dû poursuivre encore sur ce sujet, plutôt que d’imposer à Melsant un sujet qui pouvait être aussi plaisant que déplaisant, semblait-il, mais elle n’était pas seulement là pour remettre ses problèmes et malheurs entre ses mains, n’est-ce pas ? La réciproque, l’entraide, devaient être elles aussi. Elle le voyait ainsi, sûrement influencée par le fait qu’elle n’avait eu aucune importance ou part à prendre dans quoi que ce soit, durant ses plus jeunes années. « Tu le pourras toujours. » Sûrement pas la réponse escomptée, alors qu’il affirmait compter sur elle, et Grâce elle-même ne comprenait pas bien pourquoi elle avait répondu de cette manière. Peu importait.

Cette incertitude quant à ses réactions fut bien vite balayée, en même temps que venait un nouveau sujet sensible. Pour elle, du moins, mais pas uniquement, semblait-il, alors qu’ils s’opposaient – avec douceur et sans jugement aucun, mais tout de même – sur la relation de Grâce avec ses enfants. Ses filles, c’était une chose, mais ses fils… Elle n’avait jamais envisagé les accepter à ses côtés un seul instant, sitôt qu’elle avait reçu la lettre d’Aubrée, et elle doutait pouvoir – vouloir, à vrai dire – changer d’avis.

« Je ne rencontrerais jamais tes parents, mais ce doit être des gens biens. Vous êtes chanceux de les avoir eus, toi et tes frères, toi et tes sœurs. » Elle ne voulait surtout pas imaginer les circonstances qui l’amènerait à rencontrer les parents de Melsant, son esprit la guidant vers des idioties qui n’avaient pas lieu d’être – peut-être, à la rigueur, si elle organisait la sécurité d’un lieu. Peu importait. Elle avait essayé de dissimuler l’envie qui transparaissait dans sa voix, la jalousie presque, elle qui avait eu des parents négligents et indifférents, et des frères distants, voire méprisants. Elle avait malgré tout fait sa croix sur cela à leurs côtés, s’attachant des gens bien plus honnêtes et admirables, bien plus aimants et aimables.

Si elle se pensait maladroite, elle appréciait malgré tout l’étreinte réconfortante qu’il lui offrait, et se sentit étrangement touchée par ce rire qu’il partageait avec elle, alors qu’elle tentait maladroitement de l’amuser. Ce geste intime, alors qu’il la conservait serrée contre sa carrure imposante comme pour lui signaler qu’il ne l’abandonnerait pas, tout en partageant une légère joie, avec elle.

« Mais il faut bien une anomalie, dans tout peuple. Peut-être ne suis-je que le canard tombé hors du nid, en plein milieu de l’habitant de dindes ? » Elle aurait pu se comparer à un volatile plus flatteur, mais il ne lui serait même pas venue à l’esprit de s’imaginer aigle ou autre animal volant majestueux.

« La vie m’a forcée à ne pas en être une. Elle a fait de même pour mes filles, n’est-ce pas ? » Elle qui avait cru pouvoir faire taire son insécurité concernant Aubrée et Agathe… Elle était bien trop tangible pou cela.


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Melsant de Séverac
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyLun 6 Fév 2017 - 17:32



Melsant fronça les sourcils alors que Grâce lui parlait de Castiel. Il connaissait son jeune frère au caractère si changeant, aussi souriant et poli que colérique et ombrageux. Il était impulsif, excessif. Un travers qui lui venait de ses parents et que l'éducation reçue par les Séverac n'avait pu atténuée. Même si on ne pouvait pas dire que Mélusine soit un modèle de retenue, par exemple. Mais lui, il était Duc. Ses actes avaient des conséquences, parfois lourdes. Son entêtement auprès d'Alméide en était un exemple criant. Cela risquait de mettre encore plus à mal les relations entre Sombreciel et Erebor. Sans compter que Castiel devrait épouser une dame d'un autre lignage, pour le bien du duché. Mais faire entendre raison au Duc c'était comme d'apprendre à voler à un caillou... Mais ce qui commençait à alarmer Melsant, c'était surtout l'hésitation de la Belliférienne alors qu'elle lui parlait de son entrevue avec le Duc qui avait du se montrer lunatique avec elle.

« Il n'a pas dépassé les bornes avec toi, n'est-ce pas ? Castiel peut se montrer assez... brutal. Insolent. »

Les termes n'étaient pas tout à fait ceux qu'il recherchait mais faute de mieux... Au moins, elle pouvait comprendre ce qu'il entendait par là. Mais de là à le trouver impressionnant ? Déstabilisant oui. Mais elle n'avait pas tort. Il était son frère. Castiel ne l'avait jamais impressionné, même quand il tempêtait ou usait de son autorité sur lui. Melsant s'exécutait quand c'était le Duc qui parlait, par respect pour lui et parce qu'il demeurait son subordonné, mais aussi parce qu'il l'aimait et qu'il ne lui serait pas venu à l'idée de saper son autorité. En privé, c'était encore différent, il ne se gênait pas pour remettre les pendules à l'heure quand son cadet exagérait, quitte à le vexer. Cela n'arrivait pas souvent. Les deux hommes n'étaient pas autant liés que Castiel pouvait l'être avec Melbren. Il le regrettait parfois. D'être l'aîné responsable de toute cette joyeuse fratrie complexe et aux caractères explosifs. Il avait un rôle à jouer qui le mettait un peu à part, même s'il était proche de ses sœurs.

Et sa petite Mélusine qui se mariait et qui était enceinte. Bientôt, il pourrait gâter outrageusement son enfant, qu'importe qu'il soit garçon ou fille. Que Grâce lui propose son aide à ce sujet le surprit et le ravit, autant que ses quelques mots pour l'assurer de son soutien indéfectible et pas seulement pour gérer sa famille, il le savait bien... Quelle femme admirable... il était tombé sous son charme il y a des années de cela, quand elle était encore peu sûre d'elle, à la recherche de ses marques. Il l'avait aidé, à sa façon, il l'avait soutenue, concevant difficilement qu'on pense une femme inférieure à un homme alors qu'il n'avait pas été élevé de cette façon et savait de quoi ses sœurs étaient capables. Et des années plus tard, après une longue séparation, il tombait de nouveau sous son charme. Beauté blonde et froide, qui avait pourtant le cœur d'une lionne et de la passion à revendre.

« Je sais. »

Comme elle pourrait toujours compter sur lui. Il ne le précisa pas, mais c'était fortement sous entendu. C'était étrange de la voir hésiter concernant sa famille, alors qu'elle lui confiait ses peurs et ses doutes, qu'il essayait de comprendre comment elle avait pu laisser ses enfants, comment elle pouvait éprouver si peu d'amour pour ses fils, quand bien même ils ressemblaient trop à leur père. Il essayait, vraiment. Il se gardait de juger également, n'ayant pas vécu comme une femme en Bellifère. Il se contenta de lui expliquer ce que lui avait vécu, son éducation... Et il sourit à la réponse de Grâce.

« Il ne faut jamais dire jamais Grâce. Après tout, mon père est le conseiller de Castiel... »

Ainsi pouvait-elle être amenée à le rencontrer dans le sillage du Duc. Comme Melsant pouvait aussi la présenter à eux dans un tout autre cadre, mais il ne dit rien à ce sujet.

« Oui, j'en ai conscience. »

Ils avaient eu de la chance. Aucun drame, si ce n'était la perte de Meldred... Une tragédie qui les avait soudé au lieu de les déchirer, comme cela aurait pu arriver. L'amour entre les membres de cette famille était infini. Parfois complexe, alors que Castiel et Mélusine se déchiraient, mais bien existant pourtant. Il se demanda comment Grâce avait été élevée, comment ses parents l'avaient vraiment éduqué, et quels étaient leurs rapports, se doutant que cela n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu connaître, loin de là. Mais si elle ne pouvait changer le passé, elle pouvait prendre en main son avenir et se créer sa famille idéale... Devant sa détresse, il ne résista pas et la prit dans ses bras, protecteur, fort, calme. Amusé alors qu'elle faisait de l'humour.

« Tu serais plutôt un cygne, Grâce. »

Il ajouta, malicieux :

« Ou un aigle. Le cygne a un côté délicat et fragile. Toi, tu es une guerrière. »

Il hocha la tête à sa question concernant ses filles. Oui, tout irait bien pour elles. Elle s'affranchiraient également de leur éducation et embrasseraient leur destin.

« Elles te ressemblent trop pour qu'il en soit autrement. Il suffit de réveiller la force et l'indépendance qui sommeillent en elles, comme elles sommeillaient en toi. Et elles, elles ont la chance de pouvoir être accompagnées, quand tu as du tout faire seule. Elles ne peuvent qu'être fières de la femme que tu es, comme je le suis. »

Son regard bleu s'était un peu troublé alors qu'elle était tout contre lui, qu'il parlait avec conviction et passion, avec tendresse et admiration également. Alors que sa main effleurait la joue de la jeune femme et que sans y songer, il baissait le visage vers elle et s'emparait de ces lèvres qu'il avait goûtée autrefois, il y a bien trop longtemps. Le côté impulsif des Séverac primait sur la raison et la retenue, alors qu'il se laissait entraîner par son instinct et son envie, savourant ce baiser.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMer 8 Fév 2017 - 12:52

Grâce essayait de mesurer l’étendue de ses propos. Elle ne voulait pas froisser son ami, et encore moins se montrer irrespectueuse envers le duc, qui avait fait preuve de beaucoup de bonté pour ses filles. Elle n’avait que peu apprécié l’insistance du duc, à la limite de la vulgarité ou tout à fait dans celle-ci à vrai dire, sur les relations que la liaient à Melsant, même si elle avait probablement eu son rôle à jouer, dans son attitude. N’avait-elle pas essayé d’attiser sa curiosité tout en l’éloignant, sans réellement dévoiler quoi que ce soit de concret ? Elle s’attendait à un interrogatoire, mais elle n’appréciait que peu l’intensité avec laquelle il s’y était plongé, ou son indiscrétion. Elle était assez secrète sur ses actes, dissimulation motivée par le fait qu’elle n’était pas libre, et que provoquer feu son époux en étalant ses infidélités n’était pas envisageable – le duc était-il seulement conscient de ce qu’elle risquait, si qui que ce soit parlait ?

« Je… Nous ne devrions pas parler de ça. Quoi qu’il ait pu dire, aussi… déplaisant que ça ait pu être, il est tout de même venu au secours de mes filles, et je ne me montrerais pas ingrate. Pas plus que je ne souhaite te déplaire en me montrant si peu reconnaissante, au point de déplorer certaines choses. »

Elle espérait qu’il n’insiste pas, et qu’il n’aille pas non plus confronter le duc à ce sujet. Elle ne voulait pas causer de troubles, encore moins maintenant qu’elle avait rejoint le duché ennemi de Sombreciel. Il valait mieux se taire, oui, et aborder un autre sujet. La conversation se faisait, heureusement, naturellement entre eux, et la gêne que ressentait Grâce face à la délicatesse de la situation finit par s’estomper. Elle sourit légèrement, quand il affirma avec simplicité qu’il savait pouvoir compter sur elle. Elle n’avait que peu de choses à lui apporter, et avait bénéficié de sa générosité plus qu’elle ne l’aurait dû, ces derniers mois, mais elle lui rendrait la pareille sans hésiter, avec les moyens à sa disposition.

Elle fronça les sourcils, cependant, quand il évoqua la position de son père auprès de Castiel de Sombreflamme. Que voulait-il dire par là ? Était-ce si improbable, que son père occupe cette place ? Ou sous-entendait-il qu’elle reverrait le duc de Sombreflamme ? Il n’y avait aucune raison pour que ce soit le cas, à ses yeux du moins, et elle ne comprenait pas ce qu’il essayait de lui dire. « Je ne suis pas certaine de savoir où tu veux en venir… Était-ce inattendu, que ce rôle revienne à ton père ? Il me semble plutôt efficace, pourtant, pour canaliser votre duc, de ce que l’on en dit, la majeure partie du temps. Peut-être pourrais-tu vouloir dire que je pourrais le voir si je me retrouve à nouveau en compagnie de ton frère, mais je peine à voir comment cela pourrait être le cas. Je crois bien que tu m’as perdue. »

Elle réalisa un peu tard l’envie qui transparaissait dans sa voix, et la maladresse dont elle avait fait preuve, en évoquant sa famille aussi… légèrement. Elle n’avait jamais expérimenté cela, et encore moins connu un tel attachement pour qui que ce soit, mais elle se remémorait ses confidences sur le fils et frère qu’ils avaient perdu, se mordant légèrement la lèvre sans trop savoir comment réagir. Devait-elle s’excuser, au risque d’empirer les choses ? Probablement pas, pas alors qu’elle se montrait particulièrement vulnérable, au point qu’il la prenne dans ses bras. Peut-être y puiserait-il, lui aussi, un peu de réconfort. Elle l’espérait, incertaine de pouvoir faire plus. Elle rit légèrement, serrée contre lui, à l’entendre. Un cygne ? Il paraissait que c’était des animaux agressifs, en apparence magnifiques, mais peu commodes. Peut-être que cela lui correspondait bien. Elle ne put que rire davantage, lorsqu’il les qualifia de délicat et fragile, baissant le regard sur sa tenue. Elle avait abandonné sa tenue de voltigeuse, sa tenue guerrière, au profit de vêtements plus confortables, mais elle la quittait rarement, et ses vêtements conservaient quelque peu un aspect martial. Élégant et féminin, du fait du talent de Liselotte, mais guère habituel des tenues des femmes.

Elle hésita un instant, avant de répondre, mais il ne lui en laissa pas le temps, répondant à ses interrogations sur ses filles. Il savait trouver les mots qui convenaient, pour la conforter dans son opinion, ou lui permettre de prendre conscience que les choses se passeraient bien. Il avait vu bien plus clair dans son jeu qu’elle-même ne le faisait. Elle appréciait cela venant de lui, bien que ça soit toujours déroutant. Comment pouvait-il comprendre les sous-entendus qu’elle ne faisait même pas volontairement ? Toute à sa réflexion, et à sa gêne de se comporter de nouveau comme l’enfant qu’elle était quand elle s’était affranchie de sa vie de prisonnière de son mari, elle ne réalisa pas instantanément les gestes de l’homme face à elle, distinguant à peine le mouvement de son visage. Le baiser la prit par surprise, embrasant ses joues, et lui rappelant des sensations oubliées depuis longtemps. Elle avait été avide, avec toute la retenue et la pudeur bellifériennes qui étaient les siennes, de ce contact avec lui, il y avait des années de cela. Rien n’avait changé, et si la… fougue qu’il y mettait la choquait encore quelque peu, déshabituée de cela, malgré la douceur et la tendresse du geste, elle y répondit, une fois la surprise passée. Elle ne s’y attendait certainement pas mais ça n’en était pas déplaisant pour autant. Elle sourit bien malgré-elle, encore blottie contre lui.

« Je croyais ne plus être la jeune femme que tu as besoin de rassurer, face à ses choix discutables… »

Elle s’en amusait, mais elle était touchée de l’image qu’il avait d’elle, et du désir qu’elle pouvait lire dans son regard. Anxieuse, toujours, de ce que cela pouvait impliquer, mais touchée.
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptySam 11 Fév 2017 - 1:25


Le Destin intervient

Parce que c'est drôle de vous embêter



Un jeune page toque à la porte. Un courrier est arrivé de Lorgol par portail : apparemment, quelqu'un a mis la main à la bourse pour s'assurer de la prompte remise du colis que l'adolescent remet à Grâce en s'inclinant. Une étiquette mentionnant « Dame Grâce Martel de Sombregemme, chez le séduisant et compétent major Melsant de Séverac, à Automnal en Sombreciel. »

Un petit rouleau de parchemin y est fixé ; en le dépliant, on peut lire ceci, d'une plume brouillonne sûrement familière à Grâce :
Grâce chérie,

J'ai su par Marianne et Solange que t'étais chez ton major ces jours-ci. Ci-joint notre cadeau à toutes les trois. On t'aime. Assure comme une bête ! Et raconte-nous tout.

Bisous,
Tes copines qui pensent à toi.

Et dans le colis, il y a... un ouvrage, finement relié, d'un magnifique cuir ouvragé.
Un feuillet de papier y est fixé, en faisant la réclame comme il est de coutume dans les bibliothèques cielsombroises :

Le petit Mirta illustré
Par Flavien des Cinq-Sens


Comme il est parfois difficile, de se lancer dans les doux délices de Mirta ! Comme il peut parfois être intimidant, de pour la toute première fois effleurer l’être tant convoité et d’appréhender le toucher de ce même être qui nous désire tant ! Dans vos premiers pas et votre exploration, Le Petit Mirta illustré se veut un guide et un ami, un camarade toujours prêt à vous rassurer et à répondre à vos questions. Tout au long de ses pages, vous en apprendrez davantage sur toutes ces positions dont vous avez entendu parler, sans pouvoir les imaginer, et tous les secrets et trucs rapportés par nos divers collaborateurs. Les illustrations, redessinées pour cette nouvelle édition, sauront éclaircir tous vos doutes, que vous sachiez lire ou non.

Cette édition s’enrichit d’un chapitre entier sur les accessoires, tels que vus dans les meilleurs salons d’exposition de la capitale, ainsi que d’encarts proposant des variantes inédites à certaines positions. Que vous pratiquiez à deux, ou à plusieurs, entre hommes, entre femmes, ou en joyeux groupe mixte, plusieurs options vous sont offertes afin d’épicer vos jours et vos nuits.

Le Petit Mirta illustré, c’est :
- Plus de 100 pages de positions différentes
- Un chapitre entier dédié à la masturbation, en solitaire ou accompagnée
- Un lexique de tous les termes employés
- Des illustrations et des graphiques dans une imagerie harmonieuse
- Et bien plus !

Que ce livre devienne votre compagnon et qu’il vous accompagne sur les chemins de Mirta, où nous vous espérons les plus belles rencontres.

Du même auteur
Poésies charnelles
Le bretzel cielsombrois : du mythe à la réalité

Attentionnée et attentive aux goûts de son amie, Freyja a donc soigneusement glissé un signet de soie au chapitre sur la masturbation. Après tout, il est bien connu que Grâce, c'est toute seule, où elle veut, quand elle veut !

[NDLR : Merci à Castiel d'avoir fourni la quatrième de couverture. Ça, c'est un bon p'tit dragonnet. :sisi:]
PS : Si vous arrivez quand même à un bisou dans le courant du sujet, vous gagnez une carte chacun. Et une rare, si ça va plus loin. (Ellipse autorisée, uniquement si le livre est mentionné utilisé, avec quelques précisions pour les dragonnets voyeurs. :angel:) Le Destin il aime bien les histoires qui se terminent bien, même s'il est un peu taquin.  :cup:

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMer 15 Fév 2017 - 12:16



Il était contrarié de découvrir que Castiel ne s'était pas montré tout à fait correct avec Grâce. Il savait que son frère pouvait être très versatile, aussi charmant que mesquin. Et apparemment, cela n'avait pas loupé. Mais il devinait aussi qu'il n'était pas aisé pour Grâce de se plaindre de l'attitude d'un homme aussi puissant et influent, même si Melsant n’idolâtrait pas le duc et savait très bien à quoi s'en tenir et à quel point il pouvait se comporter comme un sale gosse.

« Ce n'est pas parce qu'il a fait quelque chose pour toi qu'il doit se montrer désobligeant. Cela ne fonctionne pas ainsi. Tu ne vas pas tout accepter par gratitude. »

Le Séverac ne plaisantait plus du tout et son regard azur s'était assombri alors qu'il sentait presque la panique de Grâce à l'idée d'en avoir trop dit et de paraître ingrate. Ce n'était pas le cas. Mais devait-il intervenir et recadrer son frère ? C'était un coup à ce qu'il se venge sur Grâce s'il lui en prenait l'envie et elle ne voulait sûrement pas d'histoires. Il soupira.

« Tu ne vas pas me déplaire parce que tu dis la vérité. Tu devrais le savoir. »

Il se radoucit, souriant légèrement, alors que la malice revenait dans son regard. Il ne s'appesantit pas là dessus. Pas plus qu'il ne lui promit de régler ça avec Castiel. Parce qu'il ne le ferait pas. Ou alors, de façon subtile et détournée, au hasard d'une conversation et sans mentionner que Grâce ai pu dire quoique ce soit. Un exercice de haute voltige, mais si Melsant était plus guerrier que diplomate, il chapeautait aussi cette grande, belle et tumultueuse fratrie et avait tendance à calmer les tensions entre eux. Il s'y exerçait depuis des années.

La suite de la conversation fut plus légère, fort heureusement. Ils parlèrent de la famille de Melsant principalement, de sa sœur enceinte, du fait qu'il se sentait en rivalité avec son époux, ce qui était stupide, mais très humain, qu'il gâterait horriblement son enfant et que Grâce l'y aiderait. Elle avait dit cela naturellement, prenant ainsi une petite place dans la vie de Melsant. Et quand il évoqua ses parents et qu'elle fit remarquer qu'elle ne les rencontrerait dans doute jamais, il saisit la balle au bond, avant de rire devant sa confusion.

« Non cela n'était pas inattendu. Mon père a une influence certaine sur Castiel, il l'a élevé et le Duc a toute confiance en lui. Il a géré de main de maître sa famille et surtout ses enfants et c'est un fin politicien qui ne se laisse pas intimider par Castiel. Ce rôle lui va à merveille, mais je n'aimerai pas être à sa place. »

Parce que ce n'était pas reposant du tout de vivre près de Castiel et de devoir mettre un frein à ses idées fantasques, ainsi que gérer son comportement.

« Non, je voulais dire que si d'aventures tu es amenée à aller au palais ducal, tu croiseras mon père. Mais je crois que tu n'es pas pressée de revoir mon frère, je me trompe ? »

Il était mi malicieux, mi sérieux et grave alors qu'il énonçait cette vérité. Il ne lui en voulait pas. Elle lui confia alors ses propres tourments concernant sa famille. Ils avaient grandi de façon tellement différente... ils avaient une notion de la famille totalement éloignée. C'était... étrange. Il essayait de la comprendre et elle devait faire de même. Il ne jugeait pas et il tenta de la rassurer, avant de céder à l'envie qui le tenaillait depuis qu'il l'avait prise dans ses bras. Grâce avait toujours un effet certain sur lui, malgré les années. Ou à cause des années plutôt. Mais elle était farouche la belle Voltigeuse et peu portée sur les plaisirs charnels simples. Son éducation se heurtait aux mœurs cielsombroises qui étaient celles de Melsant et elle avait des difficultés à lâcher prise et simplement prendre son pied. Avec n'importe quel amant. Heureusement, elle ne le repoussa pas. Loin de là. Et son désir monta en flèche en la sentant répondre avec ardeur. Depuis combien de temps n'avait-elle pas été ainsi embrassée par un homme ? Il se doutait qu'elle ne collectionnait pas les amants.

« L'âge ne nous empêche pas de douter de nous et d'avoir besoin de soutien Grâce. Et cela vaut pour moi aussi. »

Il ne souhaitait pas heurter sa fierté. Elle avait besoin d'être rassurée en cet instant. Un jour, ce serait son tour, parce que malgré son assurance, il arrivait à Melsant de douter de ses choix, comme tout le monde. Il était simplement doué pour le masquer. Ils furent interrompus par un jeune page, forçant le Major à lâcher Grâce précipitamment, conscient qu'elle détesterait se faire ainsi surprendre. Un peu tard hélas. Il restait proche cependant, suffisamment proche pour voir le colis, pour lire la perplexité sur le beau visage de la Voltigeuse et la voir virer au cramoisi quand elle découvrit ce que cachait ce fameux paquet. Et elle put entendre un rire sonore et masculin, celui d'un cielsombrois qui venait de voir une belliférienne, encouragée par des amies bien plus délurées qu'elle à explorer le plaisir féminin sous toutes ces coutures.

« Oh, ne fais pas cette tête Grâce... Tu as des amies taquines et bienveillantes avec toi, on dirait. »

Bien sur, il n'avait pas lu le petit mot, ne savait donc pas que Marianne, son ailière, était dans le coup. Mais derrière son rire, il se demandait à quel point Grâce avait pu parler de lui pour que ses amies jugent nécessaires de lui envoyer de quoi leur permettre de prendre énormément de plaisir. Simple taquinerie de femmes qui voulaient juste que Grâce se lâche avec un homme tout disposé à l'y aider, ou bien... aveu d'un réel attachement pour sa personne.

« Il vaut mieux en rire tu sais. »

Oui sauf que cela lui donnait des idées de positions avec Grâce et que son rire avait tendance à s'étrangler alors que le désir devenait douloureux.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMer 15 Fév 2017 - 21:29

Elle n’avait aucune envie de dénigrer le duc, ou même d’avouer avoir été prise au dépourvu par ses jeux pour… deviner. Son orgueil en était quelque peu froissé, en plus d’être peu enjouée à l’idée de la façon dont il s’était comporté. Elle tressaillit, en entendant le ton de Melsant, et en voyant son regard bien moins… léger. « J’ai cru pouvoir me déjouer de ses questions, j’ai probablement échoué plus que je ne le pensais, et je suis probablement aussi fautive. Qui plus est, sans son accord, je ne serai pas ici aujourd’hui. Penses-tu nécessaire de le froisser, et de renoncer à ma liberté ? Je suis Erebienne, autant que Belliférienne, maintenant, il peut me refuser sur ses terres, dans son duché. Ou influencer la vie de mes filles. Je ne suis qu’une fille de nobles déshérités, Melsant, mes fils cherchent probablement à laver l’affront que je leur ai fait en enlevant mes filles de leur emprise, et tout cela, ton Duc peut y contribuer. Alors je ne cherche pas à te mentir, simplement à te préserver de la réalité des choses. Je ne pense pas avoir nuit à leurs chances face à ton frère, mais je ne voudrais pas que tu aies à affronter cela. Ou à y penser. Je suis forte, qu’il m’ait pris à son jeu importe à peine, tant que rien de mauvais n’en est ressorti. »

Elle était sincère, à peu près. S’il l’avait quelque peu choquée, qu’elle avait cru pouvoir s’approcher du soleil sans s’y bruler, elle avait eu tort, et elle n’était pas prête à l’admettre plus qu’elle ne venait de le faire. Elle le préférait tout de même souriant, moins fermé, séducteur comme il savait si bien le faire – même si elle ne reconnaissait pas cet aspect là. Il était quand même bien plus simple de changer de sujet, et elle lui fut reconnaissante de ne pas insister. Même si elle était déstabilisée par la conversation sur son père, incertaine de la comprendre entièrement. « Je comprends mieux. Il doit être impressionnant, et doté lui aussi d’un fort caractère. C’était un compliment, qu’elle faisait. Même si elle n’avait pas réellement admis son échec en tentant de résister aux questions pressantes de Castiel, il était évident que c’était le cas, à ses yeux. Je n’en sais rien. Il est très… franc, et peut-être suis-je trop réservée pour lui. Ou peut-être ais-je trop voulu jouer, sans rien divulguer, et me suis-je laissée prendre à mon propre jeu. Je n’ai pas vraiment de raison de le revoir, dans tous les cas. Mais si ton père réussit à tenir en place ton Duc, alors il doit être quelque peu terrifiant, non ? » Elle plaisantait, mais réellement qu’à moitié, en fait.

Il était quand même plus facile de parler de sa famille à lui, que de sa propre famille. La façon dont ils avaient été élevés, leurs pensées les plus profondes, se heurtaient à ce sujet, et ils peinaient à se comprendre – du point de vue de la voltigeuse, du moins. Elle ne pouvait nier envier une famille aussi soudée, mais elle se sentait incapable de l’expérimenter elle-même. Y compris avec ses filles. Et ce n’était pas la seule incompréhension, entre eux. Les seules différences, qui semblaient parfois insurmontables. Elles n’étaient rien, pourtant, alors qu’il l’embrassait, avec douceur puis plus de passion, la prenant par surprise – et un peu de choc typiquement belliférien -, puis attisant son désir. Rien non plus, alors qu’il lui affirmait que tout le monde pouvait avoir besoin de soutien, peu importe son âge. « Mais quand t’aies-je déjà soutenu ? Quand as-tu eu besoin de mon aide, quand as-tu semblé douté ? Je ne crois pas avoir déjà vu cela. Pas que je le souhaite, mais je n’ai de souvenir que l’homme fort, assuré et qui n’avait aucune raison de douter. » Elle rougit en se rendant compte de l’ampleur de ses propos, avant de devenir réellement écarlate, lorsqu’ils se firent interrompre, si… scandaleusement proches. Trop tard, elle le craignait, mais que Melsant s’écarte la toucha plus qu’elle n’aurait su le reconnaître. Il avait toujours ménagé ses… réserves, et elle lui en était reconnaissante.

Elle aurait préféré qu’il se soit réellement éloigné, cependant, tant elle était troublée par sa présence, et tant la teinte de son visage empira, alors qu’elle réalisait la teneur de ce qui lui avait été livré. Mais… Comment le savait-elle ? Elle n’en avait rien dit. Les rumeurs allaient-elles bon train ? Était-ce la faute du duc ? De la famille de Melsant ? Elle fronça les sourcils, manquant de s’étouffer et de devenir pivoine, alors que Melsant s’esclaffait, la faisant sursauter et se rapprocher un peu plus de lui. Elle retint un regard courroucé, consciente qu’il ne le méritait pas, bien au contraire. Elle grimaça malgré tout, en l’entendant parler de ses amies. Ça l’amusait, évidemment ! Savait-il seulement que son ailière était dans le coup ? Oh, à son tour de s’amuser. Peut-être. Tout, pour changer le sujet. Tout pour permettre à ces rougeurs indécentes de partir. Tout pour lui faire oublier qu’elle voudrait, encore, goûter à ses lèvres. Mais chaque chose en son temps.

« Merci… de, de t’être éloigné. Je… Enfin, je sias que c’est idiot. Je sais que plus personne ne me dira rien, et que c’est même pas scandaleux ici. Mais, je… merci. » Elle s’approcha, comme pour déposer un baiser sur sa joue, avant de se rétracter, incertaine de pouvoir le faire. Elle grimaça, quand même, à l’idée d’en rire. Enfin, elle ne savait pas comment il voulait en rire. Et en rire en observant le livre qui lui avait été envoyé… Rien que d’y penser, elle rougissait de plus belle. Changer de sujet. Penser aux expéditrices. Se moquer gentiment.

« Tu sais que Marianne a participé ? Je me demande ce qu’elle doit dire de toi, quand tu n’es pas là… Tu devrais te méfier… »

Elle le taquinait, et elle espérait, encore, ne pas jouer avec le feu.
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMar 28 Fév 2017 - 21:45



Il n'aimait pas du tout entendre Grâce parler ainsi. Dire qu'elle allait laisser passer l'affront, le comportement de Castiel, simplement parce qu'il avait le pouvoir de lui mettre des bâtons dans les roues. Elle lui devait beaucoup, certes, mais tout de même. Et Melsant ignorait s'il était agacé par la peur de Grâce envers son frère ou le fait que Castiel puisse jouer ainsi de son statut pour avoir ce qu'il voulait et tout se permettre. Probablement les deux. Il n'aimait pas qu'on dise du mal de sa famille, naturellement mais cela ne l'empêchait pas d'être lucide les concernant. Et il savait le Duc une vraie plaie quand il le désirait. Il pouvait être aussi charmant qu'odieux. Aussi sérieux que totalement inconséquent. Et l'éducation reçue par Maximilien et Ismalia n'avaient rien pu y faire sur son caractère. Sans compter son penchant pour les drogues cielsombroises qui n'aidaient pas à sa stabilité. Et ce que Mélusine ne lui pardonnait pas d'ailleurs. Il lança un regard acéré à grâce qui voulait l'écarter de tout cela et qu'il n'interfère pas, au risque de lui causer des ennuis. Il était mécontent et avait bien envie de mettre une taloche bien sentie à son crétin de frère pour lui remettre les idées en place mais il prit sur lui et hocha la tête à contrecœur. Très bien, il ne s'en mêlerait pas, si cela pouvait tranquilliser Grâce. Mais il n'oublierait pas.

Il se détendit légèrement quand il parla de sa famille, précisa sa pensée sur le fait qu'elle pourrait être amenée à les rencontrer un jour malgré tout. Son père notamment, qui évoluait dans l'entourage du Duc, même si, au vu de son expérience, elle ne désirait pas se confronter de nouveau à Castiel et il ne pouvait pas l'en blâmer.

« En effet. »

Il haussa une épaule quand elle reparla de Castiel, avant de complimenter le patriarche Séverac s'il pouvait tenir Castiel en respect.

« Sans vouloir t'offenser, jouer avec Castiel n'était pas une bonne idée, tu n'as pas toutes les armes en main et tu manques d'expérience pour te frotter à lui... »

La preuve en était du sentiment qu'il lui restait après cette entrevue. Elle était trop franche pour Castiel, pas assez rouée pour le prendre au piège. Et ce n'était pas une critique, loin de là, il adorait grâce telle qu'elle était, dépourvue des artifices des cielsombroises.

« Il n'est pas terrifiant. Juste... Il est la voix de la raison, il oppose toujours une froide logique et Castiel sait qu'il a souvent raison, même si cela le contrarie. Il faut ça pour contrebalancer son côté trop impulsif et passionné. »

Mais qui était-il pour juger Castiel à ce niveau, alors qu'il profitait d'un bref moment d'égarement pour embrasser Grâce ? Il la réconfortait, le moment était idéal, et il en avait envie. A lui de se montrer irréfléchi alors qu'il s'emparait des lèvres de la Voltigeuse. Même s'il était l’aîné de la fratrie, le plus responsable, il avait aussi un côté impulsif et passionné qui ressortait parfois. Aujourd'hui. Avec cette femme contre lui, qu'il admirait sincèrement et dont il se souvenait des courbes, autrefois explorées, jamais oubliées. Il se fendit d'un sourire en coin quand elle lui répondit. Des doutes, il en avait. Il les dissimulait voilà tout.

« Tu n'étais simplement pas là dans ces moments là, Grâce. »

Ils s'étaient quittés il y a bien des années maintenant. Ils ne s'étaient retrouvés vraiment qu'il y a quelques mois. Ils avaient traversé leurs épreuves chacun de leurs côtés.

« Mais je ne laisse pas voir facilement mes doutes, c'est vrai. J'ai pris l'habitude de savoir ce que je voulais et ce que je faisais, d'être un roc pour ma famille, pour mes sœurs et mes frères, pour qu'ils aient un élément stable dans leur vie, quelqu'un sur qui compter en toute occasion. Une amarre quand ils dérivent. »

Malheureusement, l'arrivée impromptue d'un page mit fin à cette étreinte alors qu'il la relâchait et s'éloignait en un mouvement rapide et fluide, même si sûrement capté par l'importun. La rougeur qui s'empara du visage de Grâce offrait un contraste saisissant avec ses cheveux blonds et il ne put que s'amuser de son embarras et du présent qui lui avait été fait par ses amies. Il devait réprimer une envie de rire, alors qu'il était totalement à l'aise avec ça. Et finalement, il n'y tint plus et laissa échapper un rire sonore, avant de dédramatiser la situation. Elle le remercia de s'être éloigné d'elle pour la préserver un peu et il sourit, inclinant légèrement la tête :

« De rien. J'ai supposé que tu ne souhaitais pas qu'on nous découvre enlacés ainsi. Je doute que tu ai beaucoup changé à ce sujet. Toujours aussi pudique. J'ai agi par réflexe. »

De vieux réflexes, acquis quand il était avec cette jeune belliférienne mariée, en fuite, adultère donc, timide, mais passionnée. Elle approcha, esquissant un geste qui n'eut pas de suite, ce qu'il déplora, avant de se fendre d'un nouveau sourire, malicieux, alors qu'elle évoquait Marianne.

« Ah oui ? Cela ne m'étonne même pas. Je trouverai bien un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce. »

Il se rapprocha de Grâce, glissant sa main dans son dos pour l'attirer à lui et reprenant d'un ton plus bas :

« Que je suis le meilleur partenaire qu'elle aurait pu avoir, un homme de valeur, beau, intelligent, drôle... Je continue, ou je m'arrête là ? »

Il disait cela avec humour, vantant ses qualités avec exagération.

« Mais je me demande ce qu'elle te dit de moi surtout. Parce que concernant ce qu'elle peut dire à tes amies... J'ai l'impression qu'elles approuveraient qu'on reprenne les choses où on les a arrêté. »

Sa voix s'était faite plus séductrice alors qu'il approchait son visage de celui de Grâce avec une lenteur calculée. Mais dans le brusquer pour autant. Il reprit avec un rire dans la voix :

« Cela dit, elle va m'entendre, parce que me faire l'affront de t'envoyer cet ouvrage... C'est honteux. Il n'y a rien dans ce livre que je ne saurais te faire découvrir si tu m'en donnais l'occasion Grâce. »

Voix caressante, ton plein de promesse et d'espoir. Il lui laissait les cartes en mains.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptySam 4 Mar 2017 - 0:31

Elle voit bien l’avoir contrarié, à refuser de s’opposer à l’attitude qu’avait eu le duc, lorsqu’elle l’avait croisé. Il ne peut pas comprendre l’opportunité qu’il a fourni à ses filles, et ce sans quoi Grâce n’aurait probablement pu rien faire. Bien que ce soit grâce à Melsant, en premier lieu. « Ce que tu m’as permis d’accomplir pour mes filles est plus important que mon propre inconfort. J’ai vécu bien pire, pendant longtemps. Si ça a été désagréable, par moment, être face à ton duc, à ton frère, n’a rien de comparable avec ma vie en Bellifère, Melsant. Je sais que ça te déplaît, mais ça n’a réellement pas d’importance. S’il recommence, s’il a l’opportunité de recommencer alors… Alors peut-être qu’il goûtera à ma colère, mais ne sois pas… contrarié, comme ça. » Elle ne se rendait pas réellement compte de ce qu’elle disait, ou de la distance qu’elle mettait avec sa vie de Voltigeuse, qui ne lui avait pas apporté que du plaisir, bien au contraire. Elle en parlait rarement, d’ailleurs – si certains devaient se douter des difficultés qu’elle avait à vivre au quotidien avec les autres éléments du Vol de Bellifère, elle était extrêmement discrète à ce sujet – secrète, comme à son habitude.

Mais sa persévérance lui avait été d’un grand secours, lui avait permis de tenir, tout comme son orgueil. Et c’était exactement ce qui l’avait faite se confronter à Castiel. Une note de frustration, d’égo meurtri, passa sur son visage, un bref instant, alors que Melsant lui affirmait qu’elle aurait dû ne pas se frotter à Castiel. Elle se renfrogna quelque peu, en entendant Melsant. Elle le savait, maintenant – elle le savait sûrement avant, mais elle n’avait pas pu résister à le provoquer, à le juger, sur ce que son ami lui avait confié sur sa famille.

« Je sais…Je me suis fait prendre à mon propre jeu, et c’est ma faute. C’est aussi pour ça qu’il ne sert à rien de lui en parler. Je sais que je l’ai provoqué, et que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. »

Ou pas nécessairement, elle restait persuadée qu’il avait été scandaleusement trop loin, et qu’il s’était mêlé de ce qui ne le regardait pas, en lui posant des questions parfaitement déplacées, mais il était inutile de revenir là-dessus. D’autant plus qu’elle ne voulait pas que le duc ait la satisfaction de l’avoir déstabilisée – ou même celle de savoir qu’elle s’était confiée à Melsant. Qu’il continue à se poser des questions. Et qu’il ne sache pas à quel point son aîné était doué pour la distraire de sa frustration à l’idée de s’être faite manipuler comme une jouvencelle par lui. À vrai dire, elle ne désirait pas réellement penser à Castiel de Sombreflamme, ainsi, dans les bras de Melsant, alors qu’elle sentait encore le goût de ses lèvres sur les siennes.

Elle fronça les sourcils, devant son sourire, et grimaça à sa réponse. Ça le faisait peut-être rire, mais elle se sentait redevable, sans jamais réellement avoir pu lui rendre la pareille. Même si elle estimait qu’il n’aurait jamais agi ainsi, s’il n’en retirait rien, elle se demandait parfois comment les choses se seraient passées, si son retour en Bellifère ne les avait pas séparés – et si elle n’avait pas trop fait preuve de cette indépendance qui la caractérisait, en n’ayant pas un regard en arrière, pour lui.

« Peut-être le pourrais-je, maintenant. Elle n’était pas femme à s’appesantir sur le passé, ou à le montrer, et elle refusait de s’attacher à ses manquements. Elle pourrait se rattraper, s’il le fallait. Tu as le droit de te laisser aller à tout ça, toi aussi. Ton père ne t’a t’il pas offert une oreille attentive ? Ou ta mère ? Tu sais que je t’écouterais, si tu en ressens le besoin. »

Elle était parfaitement sincère, n’ayant même pas conscience du côté incongru de sa proposition, alors qu’elle était blottie dans ses bras, et qu’il voulait autre chose que de l’écoute de sa part, même si elle n’en était qu’à moitié consciente. Si seulement les choses avaient pu en rester là… Elle devrait se rappeler de tuer Freyja, Ilse, Marianne et Solange, la prochaine fois. Et de leur jeter ce satané livre au visage. En espérant que la marque laisserait une trace aussi rouge que la couleur de son visage à l’instant, alors que Melsant riait… se riait de sa réaction, et de sa gêne. Il ne pensait pas à mal, mais elle était à la fois reconnaissante à ses amies de la soutenir comme ça et embarrassée qu’elles la mettent dans une telle situation – même si elle n’était pas bien consciente de la reconnaissance, en l’instant. Et qu’elle savait qu’en réalité, Melsant ne se jouait pas d’elle, mais s’amusait de la situation, qui devait être parfaitement normale pour lui. Elle aurait presque souhaité être Chevaucheuse, actuellement, pour faire cramer l’ouvrage, bien qu’elle aurait eu quelques scrupules à le faire – bien peu.

Elle hocha la tête, sans insister sur son côté pudique, se rétractant alors qu’elle allait déposer ses lèvres sur sa joue, encore bien trop gênée. Elle conterait en détails à ses amies l’interruption du baiser, par l’arrivée impromptue du page, et ne dirait rien de plus – ça leur apprendrait, à l’embarrasser. Et elle pouvait déjà commencer, avec Marianne, en espérant que Melsant la taquinerait suffisamment avec ça, pour que Grâce ait sa vengeance. Elle fronça les sourcils, en l’entendant. Partenaire ? Se leurrait-elle, sur ce qu’ils partageaient ? Il était Cielsombrois et Marianne… C’était douce Marianne, on avait bien cru qu’elle avait fait bébé Edouard toute seule, en le cachant suffisamment longtemps pour qu’on ne l’importune pas, elle pouvait très bien avoir ce genre de relations avec son ailier. Elle s’apprêtait à répondre, avant de se taire. Ça ne la regardait pas, ils étaient l’un et l’autre libres. Et elle n’avait pas fait mieux, avant, quand… Enfin, à Lorgol. Elle était mariée, et elle avait quand même… Elle rougit encore plus, si c’était possible, reléguant la colère à l’idée que Marianne ait joué avec le dragon de Melsant, pour reprendre les propos de Freyja si elle s’en souvenait. En colère, parce qu’elle l’avait caché à ses amies, évidemment. Elle comptait bien lui soutirer des informations sur tout ça – juste parce qu’elle pouvait se confier à elle.

Elle savait bien qu’il plaisantait, mais il devait y avoir du vrai, derrière tout ça, n’est-ce pas ? C’était dans sa nature, et elle comprendrait, si Marianne avait été séduite, il y avait de quoi. Elle toussa de gêne, à cette pensée, en plus de tout le reste, de son visage qui était presque collé au sien.

« Mais… Et Marianne, tu lui as fait découvrir, aussi ? » Sa voix avait diminué d’intensité, tant elle avait honte, malgré elle, de demander ça. Elle se rendait compte, inconsciemment, de sa stupidité, alors qu’elle était encore plus proche de lui qu’avant, et que son bras enserrait fermement sa taille,dans son dos, et même qu’elle était bien mais… Enfin, il l’avait dit, non, qu’elle devait le trouver beau, et qu’il avait été son partenaire ? Si elle devait… partager, elle voulait savoir.

Elle rougit de plus belle, en comprenant réellement ce qu’il lui avait dit. Oh. Il voulait… avec elle. Essayer ce qu’il connaissait déjà. Elle n’avait pas lu, et ne lirait sûrement pas, le livre, mais elle savait que ça n’avait rien d’innocent, et si ce qu’ils avaient déjà partagé ensemble était… pas comme ça…

Elle ouvrit la bouche, pour reparler, et ne réussit qu’à garder le silence, et avoir l’air stupide. Elle aurait peut-être du s’arrêter à sa question sur Marianne. Peut-être. Sauf qu’elle avait complètement occulté son amie, alors qu’elle se plongeait dans les yeux perçants de l’homme face à elle, encore troublée par sa main qui se faisait douce mais ferme, dans son dos. Malgré elle, elle enfouit sa tête dans son cou, sans rien dire, avant de remonter légèrement pour saisir ses lèvres, doucement, presque avec hésitation. Tant pis, si elle devait partager avec Marianne, elle le désirait, et elle n’était plus mariée, après tout.
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyJeu 16 Mar 2017 - 17:35



Ne pas être contrarié... Alors que Castiel avait abusé de son statut pour tourmenter Grâce ? Il ignorait encore de quelle manière d'ailleurs, mais il pouvait bien imaginer son insupportable et insolent petit frère en action. Cependant, il comprenait bien qu'elle ne souhaitait pas créer d'histoires entre eux. Et si Melsant demandait des comptes au Duc, celui-ci pourrait se venger sur Grâce via ses filles. Du moins, c'était là le raisonnement de grâce. Est-ce que Castiel serait capable d'aller jusque là ? En tant que grand frère, il espérait bien que non, qu'ils avaient quand même réussi à inculquer quelques valeurs au Duc de Sombreciel. En tant que Major... Et bien... il avait entendu bien des rumeurs sur Castiel alors... Dans un de ses moments d’excessivement, il en était peut-être capable, effectivement. Il n'ajouta rien à ce sujet. Grâce semblait vraiment mal à l'aise à l'idée qu'il sen mêle et il ne voulait pas être source d'angoisse pour elle. Jamais. Sans doute n'était-elle pas armée pour se confronter au Duc. Ils n'avaient pas du tout la même éducation et Grâce, malgré son émancipation, conservait encore bien des réflexes de belliférienne. Des réflexes handicapants pour jouer avec le décadent duc de Sombreciel. Il pinça les lèvres quand elle approuva, non sans se rejeter la faute. Il poussa un profond soupir, mais ne relança pas le sujet.

Grâce semblait déplorer qu'il soit ou soutien pour elle et qu'elle ne puisse pas lui rendre la pareille. Il donnait l'impression, à tous, d'être inébranlable et assuré. Mais ce n'était pas toujours le cas. Simplement, il gardait ses doutes et ses démons pour lui, ne les confiant à personne. Il parvenait toujours à être plus fort qu'eux après tout. Mais il avait bien des sujets d'inquiétudes, naturellement. Il était homme de responsabilités. Au sein de sa famille, en tant que Marquis d'Automnal, mais aussi comme Major de Division. Et il aimait cela, il ne fallait pas en douter. Il avait l'âme d'un meneur et se sentait bien dans ce rôle. Mais parfois, ces charges étaient bien lourdes à porter. Il tenta de tranquilliser Grâce à ce sujet. Il avait ses défaillances, mais elle ne les avait pas vu, tout simplement. Parce qu'elle n'était pas là. Leur histoire avait été courte, mais intense. Il l'avait éveillée aux plaisirs d'être une femme libre, bien que mariée. Il lui avait montré qu'au lit, il n'y avait pas de rapports de force. Il était bien différent de son mari et il s'était montré patient et attentif, bien qu'imaginatif et fougueux.

Il pencha un peu la tête, avec un demi-sourire en coin quand elle affirma qu'elle pouvait être là maintenant, attendant la suite, qui ne tarda pas à venir.

« Si bien sûr, j'ai toujours pu compter sur eux, mais ils ont déjà fort à faire avec mes frères et sœurs tu sais. »

Très tôt, il avait cessé de venir se plaindre ou de livrer ses propres tourments, endossant un rôle de parent malgré lui. Cela avait sans doute à voir avec la disparition de Meldred en mer, le fait qu'il n'avait pas su le sauver, mais avait récupéré les jumelles. Il s'était senti investi d'un devoir de protection envers toute sa fratrie. Même s'il avait gravement manqué à son devoir avec son petit frère...

« Je sais. Et je ne l'oublierai pas. »

Pas dit qu'il osera se confier à elle. Pas par manque de confiance en elle, loin de là, mais simplement parce que ce n'était pas quelque chose de naturel chez lui. En l’occurrence, il avait une autre idée en tête la concernant. Il l'embrassa, avec délice, retrouvant cette intimité entre eux qu'il n'avait pas oublié malgré tout. Et, fort à propos, on fit livrer à Grâce un ouvrage sexuel qui la fit rougir de honte, alors que Melsant éclatait de rire, trouvant le cadeau fort osé pour une belliférienne, mais fort utile également. Même s'il songeait que jamais elle n'oserait apprendre quoique ce soit là dedans. Grâce tenta bien de se venger en parlant de Marianne, mais cela ne démonta pas du tout le Major qui répondit très naturellement sans se douter du double sens de ses paroles. Qu'il ne comprit que quand elle rétorqua d'une petite voix. Il se fendit d'un mince sourire. Jalouse ?

« Marianne est une très belle femme. Intelligente, courageuse. Nos débuts ont été difficiles, mais au fil des semaines, nous avons réussi à bien nous entendre et à nous apprécier. »

Ce n'était pas une réponse franche à sa question, et en réalité... Cela pouvait conforter Grâce dans sa jalousie. Ce n'était pas très charitable de jouer ainsi avec ses nerfs.

« Non, Grâce, je n'ai rien fait découvrir à Marianne de ce côté là. »

Il s'était montré charmeur avec elle, comme il l'était toujours, mais n'avait pas réellement cherché à la séduire. Et si elle n'aurait pas été contre de tester son Major au lit, elle ne le désirait pas non plus par dessus tout. Melsant pensait vraiment que coucher avec son ailière était une mauvaise idée.

« C'est mon ailière, une amie et voilà tout. »

Il n'avait quand même pas à cœur de la torturer inutilement, même si sentir de la jalousie chez elle avait de quoi le ravir. Il proposa alors à Grâce de reprendre leur relation où ils l'avaient arrêté et de lui montrer encore bien des délices cielsombrois dont elle n'avait pas idée, sans même avoir à consulter ce livre. A moins que cette découverte avec lui ne l'enhardisse au point de vouloir le surprendre un jour en l'utilisant ? Pourquoi pas après tout. Même si elle était enferrée dans son éducation, Grâce savait se montrer bien surprenante. La proposition était lancée. Et Grâce l'embrassa, avec une certaine timidité, qu'il balaya totalement en répondant à ce baiser avec son ardeur habituelle. Il avait vraiment très envie d'elle là.

« C'est un oui ? »

Amusement. Espoir. Pourquoi pas ? Grâce était veuve. Il était libre comme l'air... Rien ne les empêchait de se donner du plaisir et se retrouver.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyVen 24 Mar 2017 - 23:54

Elle écoutait attentivement ses confidences, si elle pouvait les qualifier de telles, sur sa famille et sa relation avec elle. Grâce n’était pas réellement en mesure de comprendre comment elle pouvait être si soudée et qu’ils veillent les uns sur les autres, n’ayant jamais vécu cela, pas avec sa famille du moins. Que tant de poids repose sur les épaules de Melsant la dépassait tout autant, et elle trouvait presque injuste qu’ils doivent veiller sur ses frères et sœurs, et taire lui-même ses tourments… S’il pouvait accepter de se confier à elle, si elle pouvait alléger ce fardeau qu’il devait ressentir, alors cela lui suffirait. Elle lui adressa un léger sourire, sans rien ajouter quand il lui dit qu’il n’oublierait pas ce qu’elle venait de lui dire. Elle espérait qu’il ne prenait pas ses paroles légèrement, et qu’il la croyait réellement, mais elle n’insista pas, s’abandonnant au baiser qu’il lui offrait, et qu’elle appréciait probablement plus qu’elle ne le devrait.

Si elle était rouge de ses attentions, le cadeau qui lui parvint acheva de l’embarrasser, et de rendre son visage totalement écarlate. La honte qu’elle ressentait était grande, même si Melsant contribuait à la diminuer en riant avec naturel. Elle était incapable d’en plaisanter, mais qu’il ne… juge pas, ou ne se moque pas d’elle, la calmait quelque pas. Malgré sa maladresse, alors qu’elle parlait à ses dépens de Marianne – elle aurait probablement mieux fait de garder le silence, mais elle n’avait pu s’empêcher de le questionner.

Elle se renfrogna légèrement, alors qu’il parlait de son ailière, et s’écarta en croisant les bras, écoutant ce qu’il avait à lui dire. Il l’appréciait… ? Dans quelle mesure ? Il savait pertinemment qu’elle n’était pas aussi ouverte que lui, et qu’elle aurait bien du mal à se faire à l’idée de partager avec quelqu’un d’autre, encore plus quelqu’un qu’elle connaissait. Elle l’entendait à peine, malgré le fait qu’il lui affirme que rien ne s’était passé, son esprit refusant de reconnaître qu’il se moquait gentiment d’elle, jusqu’à ce qu’il la reprenne dans ses bras et s’approche pour l’embrasser.

« Juste une amie ? Vraiment ? »

Elle avait besoin d’être rassurée, même si elle refusait de le reconnaître. Ses bras autour d’elle, la gentillesse dont il faisait preuve pour atténuer ses craintes… Tout ça contribua à la faire saisir ses lèvres, avec hésitation, alors qu’il approfondit le baiser. Elle fronça les sourcils, alors qu’il s’éloignait, et la questionnait. Il lui demandait réellement cela ? Elle lui aurait presque répondu de manière peu amène, mais il ne méritait pas ses sautes d’humeur.

« Ne m’en demande pas trop… »

Elle ne s’éloigna pas à nouveau de lui, l’embrassant encore, ne sachant trop comment continuer.
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMar 11 Avr 2017 - 21:43



Il n'aurait jamais pensé que Grâce puisse être jalouse de Marianne. Il s'en amusait. Et s'en flattait. C'était quelque chose d'être convoité par ce genre de femme. Et surtout, de quel droit pouvait-elle être jalouse alors qu'ils ne se devaient rien ? Ils ne s'étaient pas retrouvés intimement dernièrement. Leurs chemines s'étaient juste croisés de nouveau. Chacun était libre de faire ce qu'il voulait, avec qui il voulait. Nul doute que Melsant avait été un brin plus actif que Grâce. Il demeurait Cielsombrois, bien que sa sexualité soit un mystère pour toute sa fratrie. Et même s'il se joua un peu de Grâce en laissant planer le doute concernant sa relation avec sa partenaire, non, il n'avait pas couché avec. Mais il ne pouvait résister à l'envie de titiller sa jalousie et donner envie à Grâce d'être celle qui comptait à ses yeux. Qui sait ? Peut-être que la pousser dans ses retranchements allait la pousser à reconsidérer sa position vis à vis de lui et lui donner envie de reprendre les choses là où ils les avaient arrêté il y a déjà un paquet d'années... il n'était plus le jeune homme d'alors, il était devenu Major, Marquis d'Automnal, un homme pétri de responsabilités et qui les assumait toutes. Et elle n'était plus la jeune belliférienne effarouchée. Bien qu'elle ne soit pas encore arrivée à se défaire de son éducation. Marianne était plus hardie.

« Vraiment. »

Il avait prit un air convainquant, répondant avec sincérité, mais un coin de sa lèvre se retroussa en un sourire amusé et taquin, alors qu'il demandait, joueur :

« Dis-moi, serait-ce là de la jalousie que je décèle dans ta question, Grâce ? »

C'était sans doute le meilleur moyen de la voir s'emporter ou se refermer, mais cela avait été plus fort que lui. Elle pouvait bien lui répondre qu'il se faisait des idées, il savait reconnaître la jalousie quand il la voyait. Intéressant. Il reprit avec une pointe de sérieux :

« Tu sais que je ne suis pas resté inactif de ce côté là ces dernières années Grâce. Et j'ose espérer que toi non plus. »

Il posa son pouce sur ses lèvres, reprenant avant qu'elle n'ouvre la bouche pour répondre :

« Ne répond pas, cela ne me regarde pas et je sais que ce n'est pas un sujet dont tu parles facilement. »

Son pouce caressa la ligne sensuelle des lèvres de la Voltigeuse. Lèvres qui trouvèrent bien vite les siennes, lui donnant envie de bien plus, naturellement. Et au vu de la façon dont Grâce l'embrassait, il devinait qu'elle était toute disposée à danser avec lui dans des draps de soie. Du moins, son corps l'était. Son esprit lui... Elle avait encore quelques blocages. Il sourit aimablement à sa réponse, encore timide.

« Je ne te demanderai jamais davantage que ce que tu peux m'offrir. »

Il l'embrassa encore, alors que ses mains se faisaient plus aventureuses, caressant le dos de la jeune femme, avant d'effleurer la courbe de ses fesses, à travers le tissu de sa tenue. Ah, qu'il aurait aimé pouvoir arracher ses vêtements, mais elle s'en effaroucherait. Il allait devoir se montrer patient.

« Nous irons doucement, Grâce... Je te connais, je n'ai pas oublié tu sais... »

Ses lèvres se déplacèrent de la bouche à l'oreille de la jeune femme, caressant le velouté de sa joue, avant de murmurer d'une voix grave et sensuelle :

« Je peux t'attendre... »

Il mordilla le lobe de son oreille sur cette promesse de délices.

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyMer 19 Avr 2017 - 22:59

Elle détestait ce silence, alors qu’elle le questionnait – qu’elle se montrait vulnérable, comme elle le faisait rarement. Elle se haïssait presque autant de paraître aussi… faible, incertaine. Futile, aussi. Elle avait confiance en Marianne, en toutes ses amies, mais elle savait. Elle savait que Melsant était Cielsombrois, et qu’il n’avait rien à envier à ses frères et sœurs, malgré leurs paris. Ou elle l’imaginait. Elle savait, aussi, que Marianne, Douce Marianne, s’était émancipée bien plus qu’elle de son duché. Elles n’avaient pas eu la même vie, quand Grâce avait été effacée, recluse et illettrée, sort dont elle n’avait échappé que parce que Freyja avait fait preuve d’une immense bonté envers elle, Marianne avait été choyée, éduquée, protégée. Elle n’enviait pas Marianne pour cela – bien au contraire. Elle ne pouvait qu’être satisfaite de savoir que d’autres n’avaient pas subi le sort qui lui avait été infligé. Elle ne pouvait pourtant s’empêcher de se demander si son amie ne conviendrait pas mieux à l’homme face à elle.

Perdue dans ses pensées, ainsi, elle ne se rendait pas compte de la rougeur qui avait coloré ses joues plus encore, si c’était possible, et avait manqué de ne pas l’entendre. Peut-être aurait-elle préféré, plutôt que de voir ce sourire moqueur – non, malicieux -, orner ses lèvres, et que d’entendre cette question. Elle se refuserait à lui répondre, il pouvait en être sûr. Fronçant les sourcils, elle aurait croisé les bras, si elle n’avait pas été dans les siens. Il la prit de court, à nouveau, comme bien souvent, se remémorait-elle, du temps où ils étaient à Lorgol tous deux, apprenant à faire des prouesses de leurs corps, à perfectionner ces acrobaties qu’on leur enseignait. Elle secoua la tête, malgré tout – oui elle savait, et jamais elle ne lui en tiendrait rigueur. Elle était peut-être bien moins active que lui, mais elle ne s’était pas retenue pour le souvenir d’une chimère. Qu’elle ait eu des nouvelles de lui, ait bénéficié de son aide, ces derniers mois, n’avait pas changé cela : ils ne s’étaient rien promis, et elle n’allait pas se montrer jalouse, de sa vie… active. Mais pour Marianne, c’était bien différent. Elle ne l’admettrait jamais, mais malgré sa confiance en elle très forte, certaines personnes étaient, à ses yeux, bien plus fortes qu’elle. Freyja, et Marianne, notamment.

« C’est… » Rien du tout, il l’interrompit bien avant qu’elle n’ait le temps de répondre, caressant ses lèvres doucement mais attisant encore l’envie qu’il avait fait naître, la poussant à rejoindre leurs lèvres, et à lui donner un baiser moins hésitant que le précédent. Elle sourit doucement, alors qu’il lui affirmait qu’il n’attendait d’elle que ce qu’elle pouvait lui offrir – il la rassurait, comme toujours, consciemment ou inconsciemment, elle n’aurait pu le dire, mais elle avait une totale confiance en lui grâce à son attitude jamais insistante. « Je sais, je n’ai pas oublié non plus… Même si tu as surement changé, depuis toutes ces années. C’est mon cas, du moins. » À quel point ? Elle n’était pas capable de le dire. Mais elle savait, plus encore que lorsqu’elle l’avait rencontré, ce qu’elle voulait. « Je suis là, non ? » Là, et réceptive à ses gestes, alors qu’elle se rapprochait encore, si elle le pouvait, effleurant de ses mains son dos, sous le tissu le dissimulant.
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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptyLun 22 Mai 2017 - 15:16



Il était doué dans le jeu de la séduction. Doué pour jouer de la frustration des autres et faire naître le désir. Non pas que Grâce n'ai pas envie de lui. Il savait depuis bien longtemps que leurs corps étaient faits pour danser ensemble. Mais ses réserves étaient parfois plus puissantes que ses envies. Il devait faire en sorte de renverser la vapeur et de rendre le désir plus fort que son intellect. Et il la sentait toute prête à rendre les armes, sa détermination s'affaiblissant de minutes en minutes, en même temps que ses peurs s'assourdissaient. Malgré ses airs de femme forte, il était des sujets sur lesquels Grâce de Sombregemme demeurait timide. Qu'il soit cielsombrois la travaillait, lui mettant une pression qui n'avait pas lieu d'être. Oui, il avait des pratiques qui avaient de quoi la faire rougir. Oui, il avait de l'expérience et était habitué à certaines coutumes totalement fantasques dispensées par des maîtresses expertes en la matière. Mais de tout cela, il n'avait cure. Il y avait quelque chose que Grâce avait de plus que les autres et les rendrait à jamais incomparables...

« Probablement. Mais j'aime penser que je suis comme le bon vin. Je me bonifie avec le temps... Je n'ai sans doute plus le même physique qu'il y a 10 ans mais... Je ne pense pas que cela te déplaise pour autant. »

Nouvelle trace de malice dans sa voix grave alors que ses yeux bleus pétillaient d'une espièglerie qui ne l'avait jamais quitté, même avec les années et les responsabilités. Il était le plus sérieux de tous, l'aîné, il dirigeait des Voltigeurs, il gérait ses terres... Il savait être grave et réfléchi. Et il savait s'amuser et profiter de la vie.

« J'ai envie de te redécouvrir Grâce... Doucement, patiemment. De découvrir la femme que tu es devenue. Je suis certain de l'adorer. »

Joueur, taquin, sensuel, il susurrait et se réjouit quand elle conclut qu'elle était là. C'était un accord, non ? Il se mit à rire alors qu'elle l'effleurait et la prit brusquement dans ses bras, l'enlevant comme une jeune fille, un grand sourire aux lèvres.

« Oui et nous allons donc fêter ta présence comme il se doit. Je vais t’accueillir comme l'invitée de marque que tu es et te réserver toutes mes attentions... »

De joyeuse humeur, il emporta son précieux trésor à travers le domaine, afin de se retrouver dans ses propres appartements. Il n'y avait aucun doute concernant ce qu'il avait en tête en emportant Grâce ainsi. Ses domestiques savaient être discrets. Depuis longtemps, ils tenaient leur langue concernant les frasques de leur seigneur. Ils l'aidaient à entretenir ainsi le mystère concernant sa sexualité, qui semblait tant inquiéter et intriguer les autres Séverac. Ils auraient aimé qu'il conçoive un héritier, aimé rencontrer la personne qui aurait su captiver leur grand frère si honorable et chevaleresque. Peut-être que ce jour n'était plus si lointain finalement.

Il allongea Grâce sur le lit, se juchant au dessus d'elle, le regard pétillant et en même temps assombri d'un désir qu'il maintenait en laisse.

« Dame de Sombregemme, me ferez-vous l'honneur de vous courtiser ? »

Il embrassa délicatement son cou, la jonction entre celui-ci et son épaule, effleura sa clavicule du bout des lèvres.

« Je n'espérais pas avoir de nouveau ce droit un jour... Un honneur et un privilège. »

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Message Sujet: Re: Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout   Les regards que l'on n'oublie jamais se cherchent malgré tout EmptySam 10 Juin 2017 - 19:38

Elle aurait pu continuer bien longtemps à se questionner. À penser à leur passé, à penser à toutes ces femmes qu’elle connaissait, qui auraient été bien plus… entreprenantes, envers l’homme. Elle n’était pas certaine de comprendre ce qui l’attirait, chez elle, mais elle savait aussi qu’elle devait cesser de le chercher. Qu’elle devait accepter ce fait, et ne pas tenter de donner une raison à ce qui n’en avait peut-être pas. Il était Cielsombrois, gouverné par ses émotions et ses ressentis, rien n’était rationnel, n’est-ce pas ? Il n’allait pas l’enlever, avec pour seul but de faire qu’elle porte ses enfants, qu’elle s’occupe de son domaine, de la cuisine… Non, ses actes étaient motivés par autre chose, qu’elle peinait à réellement appréhender, même si elle ressentait cette passion, qui devait le guider. Moins intensément que lui, peut-être, mais elle entrapercevait ce qui pouvait le pousser à agir ainsi. Oui, elle le ressentait quelque peu, et cela la poussait à accepter sans chercher au delà.

Elle ne put s’empêcher de rire, malgré la gêne initiale à l’idée de redécouvrir son corps, bien rapidement oubliée alors qu’elle se remémorait qu’elle avait déjà vu bien des choses, et que la réciproque était vraie. Qu’elle n’était plus une jeune fille d’une vingtaine d’années, inexpérimentée en comparaison à ce qu’il lui avait fait découvrir, et sans la contraindre… « En voilà, une opinion bien flatteuse de votre propre personne, marquis. Dois-je craindre de ne pas être à la hauteur d’un homme rendu meilleur, et si humble, avec tant d’années qui ont passé ? » Percevrait-il le léger sérieux qu’elle tentait de dissimuler derrière sa question ?

Elle secoua la tête, l’embrassant doucement pour essayer de le détourner de tout ce qu’elle avait dit – et de tout ce qu’elle n’avait surtout pas dit, allant jusqu’à la prendre dans ses bras, en lui affirmant qu’elle était là. Qu’elle ne comptait pas partir, de fait. Rares étaient les mots qu’elle ne pensait pas, qui franchissaient ses lèvres. Même si elle ne se rendait pas forcément compte de leur portée, au moment où elle les prononçait. Même si elle était toujours prise au dépourvu par Melsant. Elle aurait voulu cacher la rougeur de ses joues, alors qu’il lui affirmait qu’il fêterait sa présence, craignant ce qu’elle n’arrivait pas à imaginer, davantage encore que ce qu’elle était sûre qui se cachait derrière ces paroles qu’il venait d’avoir. Et elle essayait surtout de faire taire la légère crainte qui l’avait prise, alors qu’il la soulevait ainsi… Elle était maîtresse de ses mouvements, elle pouvait s’en dégager, retourner sur le sol, et marchait, n’est-ce pas ? Ce n’était pas… un enlèvement ? Alban l’avait portée, mais pas avec tant de… d’attention. Ça n’avait rien à voir. Elle n’accuserait jamais Melsant d’agir d’une façon qu’elle haïssait tant, mais elle devait faire de son mieux, pour oublier tout cela.

Elle s’efforça d’oublier l’appréhension qui l’avait saisie malgré elle. Appréhension qui se dissipa aussitôt qu’il l’allongea sans aller plus loin. Aussitôt qu’il lui demanda l’autorisation. Elle avait oublié, combien il pouvait être soucieux de cela. Respectueux de ces désirs, et de ne pas la brusquer, même s’il le lui avait répété. Elle n’avait pas pris conscience de l’épreuve que cela avait été, de revoir son époux, de le savoir mort et d’en être enfin libre, de savoir que ses fils avaient tenté de récupérer Aubrée et Agathe… Mais elle pourrait oublier tout cela, dans les bras de l’homme qui la surplombait. Oui, elle le pourrait, elle en était presque sûre. Aussi sûre que de l’attirer à elle, pour l’embrasser avec moins de retenue, plus de passion, alors qu’il finissait par descendre en dessous de ses lèvres, par effleurer le haut de son corps.

« De me courtiser et davantage, seigneur de Séverac. »

Et sûrement ne lui fallait-il pas plus, que l’accord de la femme, le désir brûlant qu’il pouvait voir dans ses yeux. Les baisers et gestes qu’elle lui rendait, aussi empressée que lui…
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