Aleksander Sveinsen [Attente Test RP ]

Chapitre I – Rêves d’enfants

Voilà déjà vingt-sept ans qu'Aleksander est venu au monde Le 7 Février 976 au sein d'une sympathique famille de Svaljärd. Actuellement vingt-sept ans, il est le troisième enfant de la famille. Aleksander possède en effet deux grands-frères, l'un étant décédé à l'âge de 31 ans, ainsi qu'une petite sœur. Son plus grand-frère décédé à 31 ans en Juin 1000 se nommait Alvin, le second de 30 ans se nomme Erik. Et sa petite sœur de vingt-trois ans se nomme Ida. Une belle petite famille grandissant dans le grand froid de Valkyrion. En parlant du froid, Aleksander est le seul enfant de la famille à être né directement dans le grand froid. Sa mère étant seule et hors de la maison au moment d'accoucher, celle-ci fût contrainte de commencer le travail toute seule avant que par chance deux hommes ne la trouvent et l'entendent. Pour ne pas mourir ou geler, elle fût contrainte d'enrouler Aleksander rapidement dans une épaisse peau d'ours de qualité qu'elle pose normalement sur ses épaules face au froid. Sans ça, il serait peut-être mort avant d'arriver chez lui. Mais il ne prend pas ça comme un tragique évènement, au contraire il en est plutôt fier.

Parlons un peu de sa mère d'ailleurs. Contrairement à d'autres familles Kyréennes, ici c'est plus ou moins la mère d'Aleksander qui porte la culotte. Skjaldmös depuis ces vingt-ans, celle-ci aura finalement décidée de se marier et d'avoir des enfants. Par chance, celles-ci ne perdent pas leur statut même lorsqu'elles ne sont plus vierges. Autant dire qu'elle en avait dans la tête et dans les bras. Une dame au caractère d'acier et capable de se défendre en plus. Aleksander aimerait en connaitre plus comme elle. Néanmoins, elle ne participe plus trop aux combats depuis la naissance d'Aleksander et surtout depuis celle d'Ida. Se contentant de protéger sa maison et sa famille. De plus, c’est justement grâce à sa mère s’il a eu la chance de grandir au sein d’une famille Noble de Svaljärd. Bien qu’ils ne possèdent aucun domaine, c’est par les actes et la réputation de sa mère qu’ils ont eue la chance d’évoluer. En effet, les Skjaldmös sont d’excellentes combattantes d’élite très importantes et il est possible d’en trouver uniquement en Valkyrion.

Son père lui sait également se servir d'une arme. Fils d'un tailleur de pierre il a également participé à pas mal de combats avant de devoir arrêter définitivement à cause d'une blessure trop grave. C'est suite à ça qu'il c'est à son tour mit à suivre les pas de son père aujourd'hui décédé. Tout petit il l'avait vu travailler de nombreuses fois, il l'avait même aidé de nombreuses fois, facilitant ainsi sa réinsertion suite à sa blessure. Les parents Sveinsen possédaient pas mal d'argent permettant ainsi à leurs enfants de grandir dans les meilleures conditions possibles.

Aleksander lui aimait cette vie, il aimait Valkyrion, il aimait sa famille. Loin de ceux possédant une enfance torturée ou tortueuse, lui grandissait dans un cadre qui lui plaisait, entouré de personnes aimantes et bien attentionnées. Très jeune, il aidait parfois son père à tailler la pierre. Mais il passait également du temps à jouer avec ses frères ou à s'occuper de sa petite sœur. Ce fût d'ailleurs le seul des trois jeunes garçons à s'occuper d'Ida. Il était souvent aux petits soins pour elle, venait voir si elle allait bien, si elle avait besoin de quelque chose… Eux qui avaient seulement quatre ans d'écarts.

C'est environ vers ses huit ans que le jeune garçon apprit à utiliser une arme. Tous les enfants de la famille passaient par cet apprentissage. Ils devaient devenir des soldats, ou du moins ils devaient apprendre à se battre et à se défendre dans un monde comme celui-ci. Parfois il apprenait avec son père, parfois avec sa mère. Et ne pensez pas que sa mère était plus tendre que son père, bien au contraire. Intéressé et doué, Aleksander n'y allait jamais avec le dos de la cuillère durant ses entraînements comme s'il ne se rendait pas compte qu'il avait une véritable arme entre les mains. Une arme capable de tuer. Parlons justement de la mort. Jamais Aleksander n’a montré de dégoût ou d’inquiétude par rapport à la mort. Très jeune il voyait souvent des animaux morts en ville, parfois même dépecés. Mais jamais il n’a tourné le regard. C’est en grandissant qu’il vit ses premiers cadavres. Au final, c’était juste un corps comme un autre. L’étincelle de vie ne l’animait juste plus.

C’est à partir de l’adolescence que le jeune garçon s’intéressa de plus en plus à la lecture. Il aimait en apprendre plus sur tout un tas de sujet. Commençant avec l’histoire de Valkyrion afin de comprendre un peu plus le duché dans lequel il grandit, il s’intéressa ensuite à une approche en surface des autres duchés. Mais il lisait un peu de tout, de la psychologie, de l’histoire, ou encore même de la littérature. Contrairement à ses frères qui eux prenaient une voie bien plus sanglante, eux qui s’orientaient dans le combat sans même chercher à nourrir leur esprit, Aleksander était sûrement le plus réfléchi. Pour lui un guerrier cultivé et informé est bien plus dangereux qu’un simple guerrier. Le savoir permet de faire pencher la balance dans un conflit. Là où le plus fort des guerriers peut tuer des centaines d’hommes à lui seul, le plus fort des guerriers cultivés pourrait en avoir des milliers par la ruse, la manipulation, ou encore simplement en sachant des choses sur l’ennemi.

C’est à ces quatorze ans soit en 990 qu’il fit le souhait d’intégrer l’Académie de Magie et du Savoir située à Lorgol. Et malgré que ses frères se moquèrent de lui, Aleksander ne changea pas d’idée. Bien campé sur ses idées, il avait assez pesé le pour et le contre. De plus, il pourrait là-bas étudier comme il le souhaite en profitant des nombreux ouvrages, mais aussi de la présence des professeurs pour s’enrichir intellectuellement. Puis il venait de Valkyrion non ? N’était-ce pas en Valkyrion qu’un énorme savoir était détenu à l’époque ? Eux qui ont tout perdu avec le temps et la guerre, il est temps que la jeunesse Kyréenne se mobilise pour retrouver le savoir d’antan.

D’abord, réticents notamment à cause de l’accident survenu quatre ans plus tôt ou la princesse de Valkyrion trouva la mort par accident alors qu’elle étudiait la magie à l’Académie, ses parents finirent par accepter. Le plus dur pour Aleksander fût de quitter sa famille, ses parents, sa sœur... Mais malheureusement il est temps à un moment ou un autre de prendre son propre chemin, le fait d’étudier à l’académie ne l’empêcherait pas de retourner voir sa famille un jour, de pouvoir revoir ce beau duché de Valkyrion qu’il aime tant. Le départ fût d’ailleurs assez dur bien que rapide, Aleks savait qu’il reviendrait. Sa nouvelle vie démarrait à 5100 kilomètres d’où avait pris fin l’ancienne.

Chapitre II – Le savoir est une arme

L’académie était bien plus somptueuse qu’il ne l’avait imaginé. Située dans la Ville Haute de Lorgol, celle-ci était visible de très loin tant ses tours étaient hautes. Arrivé vers Mars, Aleksander dût attendre le mois de Juin afin de pouvoir avoir son entretien. Durant ce temps, il trouva un endroit ou loger et apprit à vivre seul, comme seul maître des lieux durant quelques mois. Arrivé en juin, il évoque son parcours durant l’entretien. Mais également les raisons qui l’avaient poussé à faire 5100 kilomètres et à laisser sa famille derrière lui pour rejoindre l’Académie de Magie et du Savoir. Il souhaitait apprendre. Il voulait en savoir plus sur les comportements humains, sur le monde. Et ce fût sans grandes surprises pour lui qu’il fût accepté au sein de ce prestigieux établissement.

En plus de découvrir la vie à l’Académie, Aleksander apprit à connaître la ville de Lorgol. Évitant la Ville Basse au début suite aux conseils des habitants de la Ville Haute, il se décida enfin à passer le cap après quelques mois. Et au final ce n’était pas si dangereux que ça du moment que l’on reste à sa place. Parfois son ancienne vie lui manquait, néanmoins plus le temps passait plus il appréciait Lorgol. Le climat était ici bien plus supportable, la mentalité des gens était appréciable et il découvrit des choses qu’il n’aurait jamais pensé voir dans sa vie. Actuellement, il sourit encore lorsqu’il se remémore les nombreuses fois ou il c’est perdu dans l’Académie à cause des pièces et escaliers qui bougent. Ce n’est pas en Valkyrion que ça aurait pu lui arriver.

C’est d’ailleurs la Psychologie qu’à choisi d’apprendre Aleksander. La classe lors de la première année comportait une vingtaine d’élèves. Les débuts furent assez compliqués pour chacun d’entre eux, mais les plus motivés et les plus doués se firent assez vite remarquer. Aleksander découvrit une matière sur laquelle il c’était jusqu’à maintenant peu intéressé. Lui qui avait toujours voulu en savoir plus sur le comportement humain, sur les traumatismes, les façons d’agir. Malgré la grande charge de travail, le cursus était très intéressant et chacun petit à petit commençait naturellement à s’orienter vers sa future spécialisation. A chaque nouvelle année, des élèves disparaissaient de la classe. Même si l’Académie recrutait qu’une vingtaine d’élèves par classe chaque année, beaucoup abandonnaient en cours de route.

En plus de suivre son enseignement, Aleksander continuait de s’intéresser aux évènements majeurs se déroulant en Arven. Et même quand il ne s’y intéressait pas il entendait les rumeurs. Comme par exemple la naissance de la princesse de Valkyrion Ljära d’Evalkyr Le 16 Juillet 993. En parlant de Valkyrion, Aleks n’avait toujours pas revu sa famille en trois ans. Trop concentré dans ses études et dans sa nouvelle vie, il n’avait toujours pas pris le temps de faire à nouveau le voyage le séparant de sa terre natale. Mais cela ne l’empêchait pas d’envoyer environ tous les mois une lettre à ses parents afin de donner des nouvelles, mais également d’en recevoir, car ils prenaient toujours le temps de répondre. Sa petite sœur Ida souhaitait d’ailleurs suivre les pas de sa mère en devenant une Skjaldmös.

Deux ans plus tard, soit en 995, Aleksander fît parti des sept survivant du cursus. Il venait de terminer ces cinq douloureuses mais intéressantes années d’enseignement et pouvait maintenant choisir une spécialisation. C’est-à-dire qu’il lui était désormais possible de devenir l’assistant d’un professeur tandis que les cours se feront maintenant en tête-à-tête, chaque professeur étant assigné à un seul élève. Il avait envie d’en apprendre plus néanmoins se limiter à un seul domaine l’embêtait. Mais il se lança dans une spécialisation en « Traumatismes » afin de terminer complètement ce qu’il avait commencé, il souhaitait sortir diplômé. Les deux années qui suivirent furent sûrement les plus difficiles de sa vie. Les études lui prenaient un temps fou, il n’avait d’ailleurs presque plus le temps de voir ses amis qu’il avait rencontré lors de son arrivée à Lorgol, presque plus le temps de sortir boire un coup dans la Haute Ville comme dans la Basse Ville. Il apprit énormément durant ces deux années, sur les traumatismes psychologiques, sur les évènements capables de déclencher un tel traumatisme, la façon dont le corps réagit… C’est durant ces deux années qu’il apprit véritablement que le savoir est une arme. Durant ces deux années qu’il apprit que détruire quelqu’un n’est pas si compliqué. Le cerveau réagit parfois de manière fascinante aux éléments dit traumatogènes.

997, la porte de l’Académie claqua derrière Aleksander pour la dernière fois en tant qu’étudiant. Son diplôme en main, il avait enfin terminé ces sept années d’études. Lui qui au début souhaitait choisir tout un tas de spécialisations, heureusement que l’Académie limitait le choix d’une seule. Mais la soif d’apprendre l’animait toujours. Lui qui avait toujours la sensation de ne pas connaître assez de choses, lui qui avait mit sept ans à comprendre le pouvoir du savoir, il lui en fallait plus. C’est alors qu’il prit un professeur particulier pendant trois ans durant les périodes d’automne et d’hiver. Principalement pour ne pas rester sans rien faire, mais aussi pour en apprendre un peu plus. Maintenant qu’il connaissait bien le cerveau humain, Aleksander souhaitait connaître le corps humain. Durant ces trois années il apprit la médecine. L’étude du corps et des maladies fréquentes. Premièrement cela lui faisait faire un break après sept ans de psychologie, et de plus ça pouvait toujours lui servir à faire des liens entre le fonctionnement du cerveau et les répercutions sur le corps. L’été, il rentrait chez lui à Svaljärd afin de revoir sa famille. S’il profitait du printemps et de l’été, c’est principalement pour ne pas avoir à supporter les températures extrêmes. Lui qui avec le temps c’était tout de même habitué au climat de Lorgol. Durant cette période, il participait bien entendu à la fête traditionnelle de Lughnasadh se déroulant le 1er et le 2 Aout de chaque année. Mais il passait également du temps à lire, à s’entraîner au combat avec ses frères et sa sœur, De plus, ce retour lui permettait de renouer contact avec des amis qu’il avait perdu de vue lors de son départ pour l’Académie du Savoir. Et même si beaucoup n’avaient pas la chance d’y être admis, c’était plutôt bien vu en Valkyrion d’avoir fait l’Académie. Ainsi, le jeune homme utilisait parfois son savoir pour charmer des jeunes Kyréennes pour un soir ou pour quelques mois jusqu’à son départ pour Lorgol. Ce retour en terres Kyréennes lui faisait chaque année un bien fou, mais retrouver Lorgol chaque automne le rendait également très heureux, sa maison, l’indépendance, les cours de médecine… Lui qui était parti à quatorze ans possédait maintenant sa propre petite vie là-bas.

III – La Confrérie Noire

Nous sommes en 1000, c’est précisément le 7 janvier que l'impératrice Chrysolde de Faërie et le duc Liam d'Outrevent organisent l'assassinat de l'Oracle de la Confrérie Noire. Action stupide de la part de ces deux dirigeants, c’était sans compter sur la soif de vengeance des Assassins qui éliminèrent l'impératrice Chrysolde, son époux et ses deux enfants ainsi que Lisbeth, la sœur du duc Liam d’Outrevent le 16 mai. Suite logique des choses, il était évident que les assassins décideraient de venger le chef de leur Confrérie. Qui serait assez stupide pour aller assassiner le chef des Assassins ? C’est à partir de cet instant qu’Aleksander a commencé à s’intéresser à eux. Traînant de plus en plus dans la Basse Ville, le jeune homme écoutait ce qui se disait, plus les jours passaient, plus il prenait du plaisir à traîner dans cette partie de la Ville. Mais également à connaître sa population pour le moins atypique. Entre voleurs, pirates, assassins. Qui aurait pu croire qu’un diplômé en psychologie et ancien étudiant en médecine prendrait un tel chemin ?

Peu de temps avant de retourner en Valkyrion pour l’été, Aleksander reçut une lettre de ses parents le 12 Juin 1000. Sa sœur Ida avait été transférée à l'infirmerie suite à une querelle avec le plus grand des frères. Un combat serait survenu entre le plus vieux des frères, âgé de trente ans à l’époque et la jeune fille de dix-neuf ans. Dévasté par cette nouvelle et profondément en colère contre Alvin, Aleksander prit plus tôt la route pour Valkyrion. Bien décidé à éclaircir cette histoire et à la régler comme il faut. En arrivant à l’hôpital, Aleksander découvrit avec horreur le visage encore mutilé de sa sœur. Une grosse cicatrice partant du coin gauche ses lèvres et remontant presque jusqu’à l’oreille. Le blanc de ses yeux étaient encore injectés de sang tandis que la main de la jeune femme se serra doucement sur celle du diplômé en Psychologie. Lui qui avait étudié le cerveau humain pendant sept ans était en train de perdre le contrôle. Par chance, les jours de sa sœur n'étaient pas comptés, mais elle devra vivre défigurée à vie. Restant quelques heures à son chevet, le jeune homme de vingt-quatre ans à l’époque finit par partir afin d’avoir une discussion avec son frère.

Alvin, le plus stupide des enfants de la famille. Lui qui ne jurait que par le combat, lui qui pensait être un fier guerrier, un valeureux soldat, lui qui se voyait comme un berserker craint dans le monde entier. Il n’en était rien. Jamais un homme ne défigurerait sa propre sœur pour une petite querelle, elle qui pour l’instant ne pouvait même plus se regarder dans un miroir, elle qui avait abandonnée son rêve de devenir Skjaldmös. Aleksander aurait très bien pu mettre fin à la vie de son frère d’un simple coup de lame en direction de sa gorge. Il aurait pu lui planter une dague en plein cœur dans son sommeil. Mais c’était bien trop facile. Ce qu’il souhaitait c’était surtout le mettre en face des réalités, en face de ces actes. La torture mentale étant bien pire que la torture physique, le diplômé en psychologie prit même un certain plaisir à jouer avec son frère. Lui rappelant à quel point il était un connard. Il insista sur le fait que tout le monde dans la famille rêvait de lui planter une lame dans le ventre, qu’il était devenu une honte pour ces parents. Lui qui avait osé lever la main sur l’enfant le plus pur des Sveinsen. Trois jours plus tard on retrouva le corps pendu d’Alvin à un arbre dans le jardin derrière la maison familiale. Aleksander n’a jamais réussi à savoir si sa famille était réellement malheureuse ou s’ils se mentaient tous à eux-même. Lui en tout cas était heureux. Il avait toujours été le plus proche de sa sœur. Mettre son frère face à ses responsabilités lui avait fait le plus grand bien et au final il venait de se prouver à lui-même une nouvelle fois que l’esprit est plus fort que la lame. Il aurait pu le tuer dans un combat à la loyale. Mais c’était bien trop facile et pas assez douloureux. Puis réellement, c’est lui qui a décidé de se pendre, Aleksander n’a jamais attaché la corde à cet arbre.

Suite aux évènements et à l’ambiance régnant dans la maison, Aleksander écourta de quelques semaines son séjour en Valkyrion. Sa sœur était sortie de l’hôpital quelques jours plus tôt et malgré les soins qu’elle devait continuer de faire, sa vie allait pouvoir reprendre plus ou moins normalement. En rentrant chez lui, dans sa maison à Lorgol, le jeune homme bloqua quelques secondes sur une lettre au sol. Lui qui était rentré les chaussures mouillées, il avait manqué de marcher dessus. Il était rare que des lettres soient glissées de la sorte sous sa porte. Et il eût la confirmation très vite que cette lettre n’était pas comme les autres. Le papier était blanc, au centre se trouvait une main noire avec écrit « Nous savons » en dessous. Il avait déjà entendu parler de ce symbole dans les bas-fonds de Lorgol, la Confrérie Noire souhaitait entrer en contact avec lui. Et ils avaient déposé la lettre juste avant son retour de Valkyrion d’après un voisin qui avait vu un homme encapuchonné glisser un papier sous la porte la veille.

C’est la nuit suivante que l’Adepte vint frapper à sa porte. Nuit durant laquelle Aleksander n’avait pas fermé l’œil trop occupé à réfléchir. Mais il avait envie d’en savoir plus sur cette Confrérie. La soif de savoir le poussa à accepter, sachant qu’il venait en plus de pousser son propre frère au suicide, peut-être était-il destiné à devenir un assassin ? Il se devait par contre de cacher sa nouvelle profession à sa famille. Lui qui avait toujours été poli, bien élevé, à l’écoute de sa famille, proche de sa sœur, il ne souhaitait pas devenir la honte de ses parents ni la honte d’Erik ou d’Ida. Puis comment leur dire « J’ai rejoint les Assassins principalement car je souhaitais en apprendre plus sur ce bas monde ». Impossible pour lui d’évoquer le fait qu’il ait prit du plaisir à détruire lentement son grand-frère. Comme quoi, tuer un homme ou le pousser au suicide n’a rien de bien difficile. Et encore, en prenant le temps de le manipuler avant il est possible d’aller loin et même d’obtenir des faveurs de sa part avant qu’il ne se donne la mort. C’est au moment ou il ouvrit la porte de la Tour Sombre qu’il comprit que ses nombreuses heures à étudier allaient lui servir.

Aleksander fût recruté pour rejoindre l’Aspect du Choix. Aspect qui n’est autre que de pousser la cible au suicide par manipulation, menace, chantage… C’est un peu comme si cet aspect avait été fait spécialement pour lui. Il aurait également aimé pouvoir rejoindre les lames, mais dans tous les cas le fait de savoir manipuler et pousser au suicide n’empêche pas de planter une dague en plein cœur à un moment ou à un autre même si ça reste bien moins amusant. Puis si la Sombre Mère a choisie le Choix pour lui c'est sûrement car c'est l'aspect qui lui convient le mieux.

Nous sommes maintenant en 1002. Voilà un an et demi qu’Aleksander est apprenti Assassin. Lui qui au final avait accepté pour voir ou ça le mènerait, mais aussi pour profiter de cette opportunité d’en apprendre plus, il s’était finalement attaché à ce nouveau mode de vie et à ses nouveaux camarades. Au final ils tuaient, mais étaient-ils vraiment méchant ? La ligne est fine, mais entrer chez les Assassins ne veut pas forcément dire que l’on est un génie du mal. Et d’ailleurs s’il ne tue pas lui-même ces victimes peut-on considérer qu’il est le meurtrier ?

C’est à partir du 10 Juin 1002 que l’apprenti Assassin comprit qu’il allait pouvoir avoir un grand rôle et une grande vie. Ce fameux jour ou la trêve fût brisée. Après 1000 ans de paix, la guerre était de nouveau déclarée et de nombreuses attaques survinrent. Notamment celle du 29 au 31 Juillet lors de la fête traditionnelle Lughnasadh, cette fois-ci Aleksander n’y était pas. Et sa famille par chance ne fût pas touchée par les attaques. Il comprenait enfin. Lui qui avait le pouvoir de pousser quelqu’un à la mort, de planter une idée dans la tête de quelqu’un. Il avait également le pouvoir de faire pencher la balance de la Guerre pour un camp ou pour l’autre. Attaquer les bonnes personnes pourrait lui rapporter gros, mais également rapporter gros à d’autres qui pourraient voir une brèche dans tel ou tel camp. Bien évidemment, il préfèrerait qu’Ibélène sorte victorieux de cette guerre. Guerre qui d’ailleurs dure depuis trop longtemps et ce malgré la trêve de 1000 ans. Comme quoi il faut parfois que le futur s’écrive dans le sang.

Le 6 décembre la Chassa Sauvage est libérée, le 10 décembre une trêve de quatre mois est mise en place. Retarder l’inévitable n’y changera rien. Bien informé sur ce conflit et sur les nombreux évènements qui se passent en ce moment, Aleksander est persuadé que son heure viendra, persuadé qu’il réussira à marquer l’histoire à un moment ou à un autre. Lui qui semble enfin avoir trouvé sa voie. Comme si toute sa vie d’avant n’était que préparation pour cet instant.

TRAME ALTERNÉE (Intrigue 2.3 La Roue Brisée)

Dans cette trame alternée, Aleksander aurait sûrement passé toute sa vie en Valkyrion, il n’aurait sûrement jamais pris le temps d’aller étudier à l’Académie et aurait presque suivi le chemin de son frère Alvin. C’est-à-dire de prendre les armes tout en s’entraînant au combat chaque jour. Il n’aurait pas rejoint la Confrérie Noire, pas fait de longues études. Alvin serait encore en vie et sa sœur serait devenue une Skjaldmös peu de temps après la mort des deux parents Sveinsen.