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 Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre

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Shéhérazade d'Erebor
Shéhérazade d'Erebor

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 14 Mar 2018 - 22:04

La douleur pulse sous le sourcil de Shéhérazade, et la sultane tente d’occulter la migraine qui fend son crâne pour se concentrer sur ce qu’il se passe. Les doigts de fée d’Alméïde se sont activés avec diligence pour suturer sa plaie pourtant, et la délicatesse adroite de sa belle-sœur fait honneur à sa réputation, mais le choc a tout de même été fort violent et la souveraine en ressent encore les effets. Ce n’est pas une grosse plaie, non, et cela ne laissera qu’une fine cicatrice, mais Anthim a fulminé en silence pendant toute la durée des soins, et Shéhérazade prend sur elle pour dissimuler sa douleur et ne pas empirer son humeur. Lorsque le Maréchal de Serre a sollicité audience pour présenter des excuses, elle a bien cru que son royal époux allait le faire exécuter sur place – les coureurs des sables armés jusqu’aux dents qui gardent leurs appartements s’y étaient visiblement également préparés, à les voir couver du regard la silhouette de Richard à son arrivée.

Il était reparti vivant et entier de leurs quartiers, toutefois – et la sultane a pris quelques heures de repos pour mieux affronter la veillée du soir. Un changement de tenue s’est imposé : une fois convenablement lavée et débarrassée de tout le sang qui maculait sa personne, elle a revêtu un sari couleur de deuil, d’un blanc éclatant rehaussé de broderies d’argent. Plus une seule once d’or sur elle : elle ne porte que de l’argent scintillant de reflets de lune, pour honorer le passage dans les domaines de Sithis d’une âme encore si jeune. Sur sa tête, la splendeur écrasante de la tiare de sultane est dissimulée sous un voile blanc qui accompagne chaque mouvement de la jeune femme ; et c’est appuyée au bras d’Anthim qu’elle fait son entrée dans la salle du trône, convertie en lieu de recueillement pour la veillée funèbre qui s’annonce. Le duc Hjalden est déjà là – la logique et la coutume voudraient qu’il devienne leur nouvel empereur. Si tant est que Guillaume de Brumecor le laisse faire – la visite discrète de l’ambassadeur de Bellifère dans leur suite une heure auparavant n’a pas vraiment surpris le couple souverain. Maximus, venu innocemment tâter le terrain pour son arriviste de duc – venu s’enquérir à mots couverts de la neutralité, voire de la coopération d’Erebor, si le tout nouvel arrivé sur l’échiquier politique du continent s’avisait de convoiter la couronne devenue vacante. Anthim n’avait pas donné de réponse ferme – Shérézarade n’avait piu qu’approuver sa prudence. Mieux vaut attendre de connaître mieux l’individu, avant de se prononcer sur une éventuelle alliance…

Le chaos qui frappe ensuite rend caduques toutes ces discussions, alors que la Chasse Sauvage s’en vient arracher Octave à Sithis – qui sont donc ces démons, au pouvoir de priver un dieu tout-puissant de son dû légitime ? Découvrir la princesse Sixtine sous le capuchon de l’Innocente ne fait que renforcer la sainte horreur de Shéhérazade devant l’impiété de ce qui se déroule devant eux. La mort est sacrée ! Voilà la première loi que l’on apprend aux enfants des Khamsin, et la princesse du clan thaumaturge ne peut réprimer un frisson de dégoût. Scandale repoussant, impardonnable profanation ! « Il s’est éclaboussé d’un crime qui ne sera jamais lavé ! La mort est pure, elle est propre, et nette – vois, mon époux, le peu de cas qu’ils en font ! Nul ne peut prétendre outrepasser la volonté d’un dieu ; comme tu as eu raison, mon sultan, de te tenir loin de cette affreuse transgression ! » L’effroi choqué de Shéhérazade est visible dans ses yeux, tandis qu’elle s’accroche plus fermement au bras de son époux, dans le murmure chantant de cette langue des dunes qui les met à l’abri d’oreilles indiscrètes en dehors de leur délégation.

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 14 Mar 2018 - 23:21

Ibélène • Noblesse



Maximus

de Rougeheaume



Chapitre III.2 ♦️ De Plume et de Serre

Présentation



Doucement, mais sûrement, la cohue s’était calmée. Avec un peu de mal, et beaucoup d’inquiétudes de la part de tous, ils avaient pu regagner leurs quartiers… Même Maximus ,avec une petite Erebienne accrochée à lui comme si sa vie en dépendait – et peut-être en dépendait-elle un peu ? – avait pu regagner tranquillement la chambre où il séjournait… Si l’on excluait le détour pour la confier à des gens plus à même de lui offrir sécurité et réconfort que lui-même. L’homme n’allait tout de même pas la prendre dans ses bras. Excluons également la rencontre d’une Apolline dans les couloirs, et la diplomatie en résultant.
Quand, une fois l’après-midi bien entamée, il avait été capable de quitter son logement avec un but précis en tête, il ne l’avait fait que pour se rendre auprès d’Erebor : si Guillaume parvenait obtenir leur soutien, et ce grâce à lui, alors Ibélène ne serait pas perdu. Personne ne savait quelle lignée s’assiérait là où le jeune homme s’était brièvement assis, pas un seul noble ou représentant ne connaissait le nom qui succéderait à celui des Poing-d’Acier.  
De cette rencontre, il conservait le goût glacial d’une discussion profitable, mais néanmoins dangereuse. Il n’avait pas joué sur les mots, sincère comme toujours. Ce n’était pas une alliance, qu’il espérait ? juste un soutien. Un soutien qu’il obtiendrait, tôt ou tard. Comment ?
Eh bien, il trouverait.

Et puis le soir était tombé. Changé de frais, après avoir vérifié que sa tenue sombre était de circonstance – il n’avait pas prévu de quoi se changer spécialement pour une cérémonie funèbre, ce n’était pas au programme – il avait été rejoindre les quelques nobles qui l’avaient accompagné. Son esprit tournait encore à plein régime, il n’avait pas stoppé depuis qu’il était sorti. Théories étranges, au sens de plus en plus catastrophique.  Le soir était tombé, et avec lui, une chape de tristesse pour un jeune homme fauché trop tôt.

Aux côtés des Bellifériens, il avait assisté, sans un bruit, et s’était tendu lorsque l’annonce du nouvel empereur allait être faite.
Cette annonce, perdue dans le bruit des vitres explosant, des aboiements et du chaos qui encore  s’invitait dans cette salle qui l’avait déjà trop connu. Un frisson d’horreur s’empara de l’ambassadeur du duché de la guerre, devant la scène qui les attendaient. Une fois encore, ils étaient venus sans leurs armes, et face à l’horreur qui venait d’arriver, ils s’en mordaient les doigts.
Devant toute l’assemblée, un groupe de cauchemar venait de mettre pied à terre. Et là, juste là ! Devant eux, aux yeux de tous, marchait la princesse Sixtine, désormais disparue. Elle était Sixtine comme un miroir déformant serait votre reflet : quelque chose semblait changé, sous ce voile d’Innocente.
La princesse, qui autrefois avait été belle, rayonnait désormais d’autre chose, et Maximus n’aurait pas su dire quoi.

S’il avait frissonné à leur arrivée, devant le prodige, l’aberration qui suivit, la nausée le prit. La nausée, et la rage. On ne défiait pas ainsi les lois divines. On ne sortait pas de la mort ceux qui l’avaient mérités, ou non. Les portes de Sithis, toujours, ne s’ouvraient que dans un sens.
Blasphème.
Erreur de la nature. La chose… La chose, là, devant l’Innocente, n’était pas Octave. Maximus n’arrivait même pas à garder son regard sur lui. Ses yeux glissèrent sur la suite. La Chasse, qu’aucun mortel ne pouvait contempler sans les rejoindre… Sauf, apparemment, dans le cas précis où un empereur défiait toutes les lois.
Un visage, parmi les quelques-uns des Chasseurs présents, attira son regard. Et s’il s’était senti nauséeux, désormais, l’ambassadeur était sur le point de défaillir. La surprise.
Le nom s’échappa de ses lèvres, sans qu’il ne puisse le retenir. Le regard rivé sur les sombres porteurs de mort, il était impossible de ne pas faire le lien.
Comment ne le voyaient-ils pas ?
« Martial. »
Martial de rien du tout. Duc déchu. Être humain perdu… S’il l’était encore.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyJeu 15 Mar 2018 - 18:57


Ce qui aurait du être un jour de fête fut finalement un jour de deuil. Melsant avait tout donné pour rattraper l'assassin mais n'avait pas su l'empêcher d'emporter ses secrets dans la tombe et il s'en voulait pour cela. Mais surtout, son frère était grièvement blessé. Personne ne pouvait sortir du palais pour le moment, mais le Major n'en avait pas l'intention, allant au chevet de Melbren dés que possible, remerciant Alméide pour ses bons soins, rendant un dernier hommage à Octave alors que tous se regardaient en chiens de faïence, les accusations divisant les différents Duchés. Les aboiements vinrent troubler la cérémonie et tous assistèrent avec effroi à l'arrivée de la Chasse... Melsant l'avait presque oubliée avec tout ça... Mais surtout, les rumeurs enflèrent que la princesse Sixtine était présente et sous le regard médusé du cielsombrois, la princesse accourut vers la dépouille de son frère avant d'ordonner à la Mort elle-même de relâcher son emprise sur le nouvel Empereur. Qui en fut ressuscité.

Impossible... Que faisait Sixtine avec la Chasse ? Quel pouvoir exerçait-elle sur les Cavaliers pour qu'ils lui obéissent ainsi ? Voilà où la Princesse avait disparu ? Elle était devenue... autre chose. Encore une fois, il avait échoué... A protéger la fille de son défunt empereur. A protéger le fils d'Augustus. Et les deux enfants se retrouvaient à suivre des chemins bien peu communs... Et qui risquaient de susciter l'effroi et l'incompréhension. Octave parlait... Qu'était-il ? Un mort vivant ? Une marionnette de sa sœur désormais ? Juste lui, miraculé ? Les murmures de dégoûts, de peur arrivaient à ses oreilles, et même son maréchal avait une expression choquée.

Par devoir, Melsant se rapprocha de son supérieur, échangeant un regard avec lui, prêt à intervenir si les esprits s'échauffaient trop. Ce ne serait pas étonnant qu'une émeute éclate devant ce phénomène macabre. Quant à ce qu'il ressentait lui... C'était bien trop complexe pour qu'il puisse l'interpréter. Horreur, fascination, incompréhension... Si la Chasse faisait de l'Empereur d'Ibélène sa marionnette, que se passerait-il donc ? Quel maléfice avait donc frappé sa patrie adorée ? Les gens ne laisseraient pas un Empereur touché par la Mort assumer ses fonctions. Les Voltigeurs et les gardes se devaient de faire respecter l'Ordre... Et de mener l'enquête. Sans oublier qu'il suffirait d'un mot de travers pour que la Chasse s'abatte sur eux... Mieux valait ne pas contrarier la volonté de l'Innocente.

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Dernière édition par Melsant de Séverac le Jeu 15 Mar 2018 - 19:53, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyJeu 15 Mar 2018 - 19:30

Toute sa fatigue dû à ses insomnies la rattrapait. Les enfants avaient retrouvés leurs parents mais le poids du devoir pesait encore lourdement sur son cœur. Les heures qui avaient suivies ne lui avaient pas été d'un grand secours. Le repos aussi minime soit il ne lui avait pas été accordé par cette angoisse sourde qui continuait à faire fonctionner ses instincts de survie avec une force absolue. Il n'aurait tenu qu'à elle, elle serait déjà partie. Mais voilà, elle était encore dans cette sale surexposée ayant déjà fait ses preuves dans la dissimulation d'assassins. Aussitôt couronné aussitôt mort, dans la même journée la noblesse ibéenne venait d’acclamer leur nouvel empereur pour mieux le veiller dans les heures qui suivaient.

C'était trop pour la guerrière qui faisait pourtant de son mieux pour récupérer les dernières miettes de bien séance qu'on lui avait enseigné pour respecter l'étiquette. Toute fois elle avait définitivement abandonnée sa cape en fourrure et avait raccroché bouclier et baudrier à leur place habituelle. Elle pouvait seulement regretter l'absence de son casque laissé au manoir puisqu'elle avait réussi à mettre la main sur deux imposants poignards qu'elle avait caché sur elle.

Stoïque elle attendait donc comme les autres que quelque chose se passe. Elle avait vu trop de morts dans sa vie pour passer plus de temps que nécessaire à en veiller un aussi noble soit il. On lui avait murmuré que bientôt viendrait le temps de nommer un successeur à Octave. Alors Solveig attendait, priant que tout prenne fin au plus vite. Comme une réponse à ses prières un homme avança.

Elle qui n'avait pas été présente le jour de la libération de la Chasse Sauvage ne comprit pas immédiatement la signification des aboiements incessants qui coupèrent le silence. Mais plus sur ses gardes que jamais, en vue des regards paniqués et de cette odeur de peur caractéristique, elle ne tarda pas à saisir toute l'horreur de l'instant. Cette journée interminable leur réservait encore pire. Balayant tout ce qui lui restait de ses tentatives pour ne pas dénoter, Solveig dégaina encore en pleine salle de couronnement alors que les fenêtres explosaient.

Mais lorsque les cavaliers rentrèrent elle comprit toute la futilité de son geste. Elle était connue pour savoir jauger un adversaire. Et ceux là n'en étaient pas. Ils étaient plus que ça. Ils étaient une promesse de mort. Ils étaient LA mort. Elle ne baissa pas pour autant sa lame. C'était ainsi qu'elle mourrait un jour, l'acier devant elle.

La Skjaldmö incapable de détacher son regard du spectacle qui s'offrait à elle, ne put alors empêcher sa bouche de se tordre de dégoût et d'une horreur sans nom. Le cadavre reprenait vie.
Et au nom de tout ce Solveig avait connu, rien n’arrivait la hauteur de ce en quoi elle était témoin aujourd'hui. Et elle, qui n'avait jamais été très pieuse énuméra un à un les dieux, pour qu'ils soient témoin de ce blasphème contre la vie.

Elle qui était si blanche virait au translucide. La mort n'avait pas sa place parmi les vivants, voilà une certitude qui était un pilier chez les hommes. On venait de prendre à Sithis une âme qui lui revenait de droit.

Pour autant leur empereur était de retour et la Skjaldmö pourtant épouvantée par cette contre façon impie du souffle de la vie ne put s'empêcher de sentir renaître en elle un sentiment de loyauté. Oh comme elle avait hâte pourtant de chevaucher bride abattue dans la neige pour ne plus se retourner.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyVen 16 Mar 2018 - 1:12

« Je… pens… pas, mal, malheureus'ment… » Entendre la voix de Melbren, même hachée par la douleur et la confusion, te rassure. Tu es attentif à chacun de ses mots comme si ceux-ci renfermaient les plus grandes vérités de l’univers. « Tu… veux vrai… ment me, me caser… Un microrire tordu de douleur contre un microrire sanglotant. Bien sûr. Tu mérites ce qu’il y a de mieux. Une seconde voix - déférente et malicieuse - s’ajoute à ton commentaire et un peu surpris, tu lèves les yeux vers son porteur : « Le voltigeur Aigrépine vous remercie de l’intérêt porté à son fessier Votre Grâce. Et quant à savoir si j’ai changé d’avis ou non, ça il faudra le demander quand tu seras en état d’aligner plus de deux mots correctement Melbren. »

Ah, que le hasard est beau, qu’il est doux !
Ton sourire se fait plus franc et malgré tout, malgré toi, tu ris de savoir le Destin si joueur. Ne l’est-il pas toujours ?
Malgré tout, le Destin est bon, à l’occasion.

***

Tu ne quittes pas le chevet de Melbren, pas un seul instant, comme si hors de ton regard, même une seconde, d’autres assassins en profiteraient pour l’achever. Cette séquestration forcée joue sur tes nerfs et ramène en toi de sombres souvenirs, que tu t’efforces de chasser autant que possible, sans en être capable. Ils veulent encore t’enfermer. Vous devrez bien sortir un jour, n’est-ce pas ? Te garder pour de bon. Tes ongles ont gravé des demi-lunes dans tes paumes, ont gratté tes bras furieusement, comme pour arracher cette peau que tu ne supportes pas, jusqu’à y tracer des lignes ensanglantées. Ta claustrophobie te fait ouvrir les fenêtres pour y respirer l’air froid d’Ibelin, à la recherche d’un peu de liberté, d’air qui ne porte pas le parfum vicié de la mort, et la chambre où tu veilles Melbren est glaciale. Tu ne dois pas Le laisser venir. Tu sais qu’Il est proche. Prêt.

On t’a parlé de la possibilité terrifiante que tu deviennes le nouvel empereur d’Ibélène. Si Hypérion était encore là, tu aurais moins peur. Il nous a abandonné. Possibilité qu’on te conseille de refuser – et tu es d’accord. Accepter, c’est mourir. Accepter, c’est vivre à Ibelin. Vivre loin de tes terres, loin des tiens. Vivre dans cette prison dorée, forteresse honnie que tu veux tant quitter. « Puis, il y a ta retraite », as-tu souligné d’une voix absente à ton premier conseiller, le regard dans le vide, tout ton corps épuisé de lutter contre tes peurs.

Tu ne peux pas devenir empereur.

Ces mots mantra, promesse envers le monde, alors que vous êtes tous conviés à rendre un dernier hommage à votre empereur. Votre prince. Tu regardes le corps lavé d’Octave, et tu te sens redevenu petit garçon. Les souvenirs des corps froids d’Eudes et Hélène de Sombreflamme, si semblables et pourtant si étrangers à leur réelle vie. Il te vient l’envie de secouer cet Octave qui ne te semble pas le bon. Il n’y a pas de musique, dans ce cadavre, pas de sourires rêveurs, pas de regard doux. Est-ce vraiment lui ? Est-ce une autre mascarade, comme lors du soi-disant assassinat de l’impératrice Chimène ? Tu te cramponnes à tes épouses pour ne pas hurler. Tes yeux noirs sont incapables de soutenir la vision de ces vautours impériaux prêts à nommer la succession du trône d’Ibélène. Tu veux seulement partir, disparaître, mourir.
La Chasse Sauvage comme réponse à tes angoisses.
Les actes terribles et beaux, terribles et grands, terribles, tout simplement, de l’Innocente, comme réponse à ceux qui ont tenté de ravir son frère au monde.

Tes genoux faiblissent un peu et tu te rattrapes au dossier du siège où est installé ton frère, pour ne pas tomber. Un océan de pensées confuses traverse ton esprit.

Les bûchers funéraires sont définitivement mieux.
Revenir du royaume de Sithis est incroyable.
Cette chose ressemble à Sixtine, sans être vraiment elle.
Fabulation, mensonge, vue de l’esprit.
Vous n’êtes pas morts.
Pour le moment.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyVen 16 Mar 2018 - 4:18

Tu mérites ce qu'il y a de mieux. Il rit un peu, Castiel ; tu perçois sa détresse dans ce son et ton cœur se serre à nouveau. Alors, tu entremêles tes doigts aux siens parce que tu ne peux pas faire grand-chose de plus. L'intervention de Bastien a le don d'alléger la tension ambiante. « Entendu, Bastien. » Le ton joueur, le sourire faible, mais bien présent. Vous pouvez bien repousser l'horreur à plus tard ; elle n'ira pas bien loin.

Bastien s'inquiète, Alméïde finalise le bandage sur ton crâne. Tu ne sens plus rien couler et c'est une bénédiction. Ta belle-sœur saisit ta main ; tu la serres alors qu'elle t'explique la situation. Tu hoches la tête diligemment, la remercies dans un souffle plein de gratitude. Tu es soulagé lorsqu'elle demande l'aide prochaine de Bastien, plutôt que d'un autre Voltigeur : lui a ta confiance et tu te trouves déjà bien trop vulnérable.

Vous quittez finalement la salle, direction les appartements de votre délégation. Alméïde te prend en charge et la pièce tangue par moments, mais tu tiens bon – l'alcool aide un peu. Le verdict est positif. Tu remercies les dieux pour leur bienveillance, Alméïde et Madeleine aussi. Tu apprends que rien d'important n'a été touché, que tu garderas une belle cicatrice – et tu réfléchis déjà au mage qui permettra d'y remédier.

Les membres de ta famille viennent te voir ; tu tentes de faire bonne figure, de les rassurer. Tes jours ne sont pas en danger, tout va bien. Tout va aller. Le choc doit passer et les esprits se calmeront. La seule constante à tout cela est Castiel, qui ne quitte pas ton chevet. Jamais. Il est là, allongé contre toi, présence tranquillisante et essentielle, ou plus loin dans la pièce quand l'agitation grandit sous sa peau. Tu lui suggères de quitter les appartements, en vain. Tu lui murmures réconfort et distractions quand il revient près de toi. Tu pries Javaï, fort, si fort, pour que l'autre ne gagne pas. Et tu lui dis, à ton frère, combien il est fort, combien tu crois en lui. Tu n'es pas certain que cela l'aide, mais tout pour apaiser les ténèbres qui se disputent son esprit.

Arrive le moment de la veillée funéraire. Tu insistes pour rendre un dernier hommage à Octave. Tu promets de remonter à la fin. Alors, Valentin t'aide à t'y rendre sous les regards inquiets de ta famille. Tu tiens bon ; tu fais fi de la douleur qui pulse dans ton crâne, derrière tes yeux. Et si tu t'accroches à ton fidèle valet comme si ta vie en dépendait, tu sais qu'il n'en pipera mot. Un siège t'est assigné ; tu t'y installes avec soulagement et confort, le trio ducal derrière toi. Tu tentes de le faire décaler : la requête t'est fermement mais poliment refusée.

Tu observes les arrivants, tu croises certains regards ; notamment celui de Rolf d'Ysgramor. La surprise se peint sur tes traits. Il fronce les sourcils d'inquiétude alors tu le rassures d'un hochement de tête, d'un sourire léger. Ton attention est cependant détournée quand le chef du conseil approche.
Des aboiements résonnent soudain et tu les reconnais. Tu te figes, mais c'est trop tard : les vitres explosent. Ton regard tombe sur les Cavaliers, sur celle qui les guide, sur leur troupe… mais rien ne se passe. Stupéfaction.

Sixtine. Son cri. Le chant de Banshees. Tu es de retour au Jour des Anciens et tu frissonnes.
Mort. Sa magie. Octave. Octave en vie. Impossible.

Tu sens Castiel dans ton dos ; tu crains qu'il ne défaille. Tu saisis sa main, tu t'écartes et tu l'incites à s'asseoir à tes côtés. Gestes instinctifs, mécaniques, tant tu es sous le choc. Octave est en vie. Castiel est installé. Sixitine est l'innocente. Tu ne lâches pas sa main. Octave est en vie. Jamais.
Le Destin semble prendre un malin plaisir à vous torturer, pauvres mortels que vous êtes.

Octave est en vie.
Vive l'empereur.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyVen 16 Mar 2018 - 14:52

Walid avait honte de ce qui était arrivé plus tôt dans la journée. Il souffla en faisant les cent pas, perdu dans les méandres de  ses pensées.  Il était tiraillé par le regret de s’être ainsi laissé emporter par cette crise de panique, alors qu’il n’en pouvait absolument rien. La santé de Melbren l'inquiétait également. Il souhaitait ne plus jamais avoir à vivre quelque chose de la sorte : ne plus être maître de son propre corps et de ses propres pensés était une expérience assez embarrassante. De plus, comment pourrait-il regarder Anthim et Shéhérazade en face après cet évènement ? Ce matin-là, il aurait dû protéger sa cousine et il se sentait vraiment coupable, car il en avait été incapable. Incapable d’aider. Il avait en ce moment même cette sensation de ne plus être à la hauteur et d’avoir à faire ses preuves. Encore une fois, il réfléchissait sûrement trop, il était peut-être le seul à penser ainsi, mais personne ne pouvait remettre en question cette volonté là : celle de prouver qu’on pouvait compter sur lui et qu’il était un homme de confiance.

Durant la journée, il était parvenu à récolter des informations au sujet de ce qu’il s’était passé durant son moment d’égarement, de cette manière, une petite chronologie des évènements avait pu se dessiner dans son esprit, du moins le principal. Au final, beaucoup de monde semblaient avoir été dans la confusion et dans la panique. Un détail avait pourtant retenu son attention. Une disparition. Celle d’Anwar Sinhaj et de ses hommes. On lui avait demandé si on l’avait aperçu, une personne qui s’inquiétait pour lui et de son sort. Cela avait attisé sa curiosité : Il était forcément ici, dans le palais vu qu’ils étaient dans l’incapacité de quitter les lieux. Dans ce cas, où diable se trouvait-il donc ?  Une fois, Walid avait eu l’occasion de rencontrer cet homme, c’était au sein de Roc Épine. Ils n’avaient pas réellement eu l’opportunité de sympathiser ensemble, le jeune homme ayant eu les pensées bien trop encombré pour le permettre, mais il lui avait semblé être gentil et honnête à première vue, tels étaient les souvenirs qui lui venaient à l’esprit.

Il décida de s’éclipser un peu avant le début de la veillée funèbre pour partir à la recherche d’Anwar, inquiet pour sa sécurité et envieux de pouvoir racheter sa conscience. Il se faufila discrètement dans les nombreux couloirs à la recherche d’indices concernant le guerrier. Le chemin que le disparu avait emprunté lors de  l’assassinat lui était inconnu, c’était donc à l’aveuglette qu’il commença à farfouiller les lieux. De nombreuses minutes passèrent avant qu’il n’entende de grands bruits, des fracas de verres. Il le sentait. Quelque chose n’allait pas, ce n’était pas normal. Il se mit à courir en direction de ces sons, mais s’arrêta subitement avant de détourner le regard vers un couloir qu’il n’avait pas vu plus tôt. Un couloir assez étroit que l’on ne remarquait pas facilement au premier coup d’œil. La tentation de partir en bas afin de comprendre la raison de ce grabuge était bel et bien là, mais étrangement, ce couloir l’attirait d’avantage. Son instinct lui disait d'y aller et il fit le choix de suivre ce dernier pour s’aventurer vers l’inconnu. Les lumières étaient moins présente que dans d’autres ailes du palais mais cela ne l’empêchait pas de marcher, avançant un pas après l’autre, doucement. Sans faire le moindre bruit.  L’assassin était peut-être toujours là après tout et il n’avait pas l’intention de lui indiquer sa présence, loin de là l’idée de mourir aussi bêtement. Il n’avait pas pensé à prendre d’armes, cela n’aurait de toute manière servi à rien, ne sachant pas les utiliser. Il n'avait que son courage et sa détermination.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyVen 16 Mar 2018 - 15:43

Il l’avait escortée jusqu’aux appartements dédiés à la délégation d’Erebor. Elle l’avait remercié de peu de mots, encore secouée et éreintée de ce qu’elle avait vécu. Malgré la fatigue, malgré son inquiétude pour Anwar, la gitane s’était assurée de l’état de sa souveraine. Il lui semblait bien l’avoir aperçue, dans le coeur de la tempête, couverte de sang. Si on ne l’avait laissé approcher - elle nécessitait de beaucoup de repos - on lui avait tout de même affirmé que Shéhérazade d’Erebor était en sécurité. Astarté se fit la promesse d’être aux premières loges, à l’aube, afin de la parer de mille bijoux et de la couvrir de mille attentions.

C’est dans l’ombre de sa sultane qu’elle fit son entrée dans la salle du trône aux allures funéraires. Ici, aucune dépouille emmurée. Aucun cadavre couvert de pierres précieuses et d’or. Seulement la mort exposée tristement aux yeux des endeuillés. Elle ne souhaitait pas le voir. De quelques pas légers, la gitane s’était plutôt approchée du regroupement de Sombreciel. De sa princesse exilée, mais surtout du jeune Séverac. Les souvenirs de la veille, sanglants, faisaient battre son corps plus rapidement. Elle l’avait cru mort, lui aussi, mais il semblait bien vivant sous son turban similaire à ceux de la noblesse d’Erebor.

À peine avait-elle approché la cour cielsombroise que des hurlements plaintifs se firent entendre. Les mêmes que le matin d'horreur à l’Académie. Encore. Elle eut un regard pour la princesse Alméïde, Melbren et même Castiel, l’enfant terrible. Se souvenaient-ils, eux aussi? Lorsque les fenêtres volèrent en éclat sous l’entrée effroyable des cavaliers et de l’innocente, un frisson long comme le désespoir secoua son corps. Hébétée, elle observa l'innocente ordonner à la mort de reprendre celle de l’Empereur.

Vivant.

Sithis l’avait-elle refusée à elle? Était-ce la volonté des dieux, transmise par le corps décharné de Sixtine? Était-ce un geste contre nature? Une magie lointaine qui courait désormais à travers la Chasse? De toutes ces possibilités, Astarté ne retenait qu’une chose : La Chasse avait été enfermée par la Rose. Quelque chose de malfaisant émanait de l’Innocente et de ses cavaliers, de ses mâtins et de ses chasseurs. Une Chasse meurtrière n’engendrant que sang et chaos derrière elle, une Chasse qui avait valu la perte de la Rose Écarlate. Octave n’était peut-être qu’une victime, mais il lui semblait désormais souillé d’une magie malfaisante, celle de la Chasse Sauvage.

Séverine. Séverine de Bellifère. Séverine Belastre. Elle sursauta en entendant la rumeur d’une jeune femme voilée, à ses côtés. La gitane plissa les yeux en direction des cavaliers pour tenter de voir, elle aussi, la présence de la duchesse parmi les chasseurs. L’hésitation la marqua : vers qui devait-elle aller, afin de rapporter cette information? Le duc de Sombreciel lui semblait intouchable, et il était fort à parier qu’on ne la laisse pas l’approcher, elle, l’enfant d’Erebor sans titre ni grandeur. Et pourtant.. Pourtant, il lui semblait bien qu’il soit le seul susceptible de se soucier d’elle. L’histoire ne disait-elle pas qu’ils étaient cousins? Qu’avait-il de plus important que la famille? … La gitane renonça, et sous quelques foulées empressées, se faufila dans l’ombre de sa sultane, la douce Shéhérazade. Elle s’inclina devant elle, respectueuse même lorsque la folie du monde se heurtait à eux, et s’empressa de lui rapporter la nouvelle.

- C’est Séverine de Bellifère, Votre Altesse. C’est Séverine, aux côtés du cavalier..! C’est la Chasse qui l’a emportée.

Dans l’empressement et dans la peur, la gitane avait prononcé l’accusation d’une voix suffisamment forte pour se faire entendre du roi des Gitans et de la délégation erebienne. Qui d’autre se dissimulait sous les voiles? Qui d’autre était disparu depuis?

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyVen 16 Mar 2018 - 18:45

Même si je me fends d’un clin d’oeil en direction de mon ami blessé, je suis partagé entre le soulagement et l’inquiétude. Et ces deux sentiments ne font que s’entrechoquer à mesure que passe l’après-midi, que les nobles et autres invités se retirent pour se remettre de leurs émotions, ou de leurs blessures, et que les voltigeurs patrouillent çà et là. J’en fais partie, évidemment, même si je n’ai pas manqué de me renseigner sur l’état de Melbren. S’il a pu plaisanter avant que je l’emmène jusqu’à ses appartements, c’est qu’il va bien non ? J’ai tout de même du mal à être aussi serein que je le voudrais, encore moins lorsque chacun revient dans la Grande Salle. Mais j’ai un soupir de soulagement en voyant que Melbren prend place avec les autres, avant de me focaliser sur le reste de la salle, non sans remarque que tout le monde semble aussi perdu que je peux l’être.

Et je fixe les alentours, me demandant si l’assassin de l’empereur est parmi nous ou s’il a réussi à prendre la fuite. L’un des hommes est mort, Melsant nous l’a confirmé mais pour le reste… difficile de savoir à quoi s’en tenir en vérité. Je me demande qui va prendre sa place mais je n’ai pas vraiment le temps de m’y appesantir que les vitres éclatent… pour laisser apparaître la Chasse. J’ai une pensée pour Maelys et la discussion que nous avons eue à ce propos avant de me figer totalement en voyant Sixtine d’Ibélène. Et comme tous les autres, j’assiste à ce que je suis incapable de qualifier. Un miracle ? Une hérésie ? En vérité, je pencherais pour un mélange des deux alors que je reprends ma respiration comme coupée sous le choc. Comment croire que l’homme qui se relève sera capable d’être notre empereur ? Et, pire encore, comment croire que maintenant, la Chasse ne va pas s’attaquer à nous ? Quand bien même ce serait le cas, difficile de savoir comment lutter. L’espace d’un instant, je me dis que la boule de poils serait la bienvenue pour les mordre, juste au cas où. Mais je chasse cette pensée, me focalisant sur le moment et sur tout ces évènements qui se bousculent sous mes yeux.

Sans hésiter, je me rapproche de Melsant et du Maréchal pour les assurer de ma présence alors que les murmures s’amplifient à chacun de mes pas. Tout le monde est sous le choc, c’est une évidence et je crains plus que jamais la suite des évènements. Impossible de faire évacuer qui que ce soit, nous sommes à la merci du bon vouloir de Sixtine. Et de sa Chasse. Je murmure alors en direction de Melsant, d’un ton incrédule. « Quand je pense que je t’ai raconté que j’ai rêvé que j’étais empereur… et que j’avais aimé ça. Je n’aimerais pas être à sa place … » Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et j’ajoute, toujours dans un murmure. « Qu’est ce qu’on doit faire maintenant ? » Faire respecter l’ordre certes, veiller sur le duc et ses proches, je veux bien aussi. Mais j’avoue être un rien plus sceptique vis-à-vis de l’empereur. Et de sa sœur, que j’essaie de ne pas fixer, sait-on jamais, aors que j’essaie d’oublier le choc d’avoir vu un mort se relever, toujours incapable de savoir comment me comporter vis-à-vis de ça.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptySam 17 Mar 2018 - 4:45

Trop lent.  Tu as réagi trop lentement et à une intersection de couloir, le suspect s'était évanoui.  Les gardes kyréens et toi ne réfléchissez pas longtemps.  De la petite escorte que vous étiez se forme trois groupes et vous vous séparez pour prendre en chasse comme vous le pourrez l'assassin.  Accompagné de deux gardes, tu cours.  Ton instinct te dit que le coupable est devant vous.  Vous allez l'avoir.

Tu ralentis.  Un couloir sombre croise celui où vous êtes.  Tu t'approches silencieusement.  Les deux autres essaient de t'expliquer quelque chose, mais tu ne comprends pas.  Tu veux les faire taire, masquer leur présence, mais ils ne comprennent rien à tes gestes.  S'il s'était s'agit de tes hommes,  un seul regard aurait suffit pour que silence devienne leur maître.

C'est ta position tapissée contre le mur qui est ton salut.  Alors que les deux autres hommes sont à découvert, bruyants et t'exhortant à poursuivre avant que le fugitif ne soit perdu de vu réellement, un premier trait traverse la gorge du premier garde.  Le second, pris de panique, ne lui survit pas longtemps, une flèche venant de ficher dans son œil.  Malgré la scène sanglante devant toi, tu ne bouges pas, tu retiens ton souffle, comme si tu désirais t'enfouir dans le mur.  Disparaître.  Patient, tu attends.

Et tu as bien fait.  Après quelques instants, une ombre sort pour prendre le couloir.  Tu n'hésites pas un moment et te jettes sur l'homme.  Tu dois le désarmer et l'emmener.  L'emmener pour qu'il parle et que l'on trouve qui est derrière cet horrible assassinat.  Que les coupables soient punis sévèrement.  Mais il était prêt ce vaurien.  Tu le vois tenter de déglutir.  Du poison, cette saleté est prête à s'enlever la vie pour ne pas révéler pour qui il agit.

Tu n'as pas le temps de réfléchir et laissant tomber ton cimeterre, tu le pousses encore plus fort pour le forcer à ouvrir sa bouche, l'empêcher d'avaler, le forcer à vivre.  Tes doigts se faufilent entre ses lèvres, tu cherches, c'est insensé, il est presque qu'impossible que tu réussisses à lui faire recracher le poison avant qu'il ne soit trop tard.  Ses dents mordent.  Elles serrent pour te faire lâcher prise.  Sa main munie d'un poignard tente de te transpercer, mais vous êtes trop près, il n'arrive qu'à t'entailler la peau.  Tu lui donnes un coup de genoux qui le fait plier.  Vous roulez sur le sol, il lâche sa dague, mais ni l'un ni l'autre ne prend le dessus.

Jusqu'à ce qu'il ne prenne une flèche et ne la plante entre tes côtes.  La douleur te force à lâcher prise.  Il en profite pour t'envoyer un coup de pied au ventre pour te repousser.  Il est trop tard pour qu'il ne puisse s'enfuir et tu ne l'arrêteras plus, tu n'en as plus la force, le bout de la flèche est trop gros.  Tu l'entends murmurer quelque chose avant que son corps ne s'affale près du tien, mort.  Vous êtes dans ce couloir sombre, un passage secret peut-être et tu ne peux pas appeler à l'aide.  Tu sombres dans l'inconscience.

Combien de temps s'est-il passé depuis que tu es là?  Quelques heures peut-être.  Tu as perdu beaucoup de sang.  Quand tu t'es réveillé, tu as cassé la hampe de la flèche, mais tu ne l'as pas retirée.  Elle est enfoncée profondément dans la chair et tu sais qu'elle aide à diminuer le flot du sang qui s'écoule.  Si tu dois mourir, puisses-tu au moins témoigner de ce que tu as vu avant.  Tu n'oses bouger.  Chaque mouvement est douloureux, te rapproche de la mort.  Tu sens son souffle courir dans le passage.

Puis… un bruit.  Quelqu'un approche.

« Aidez-moi… je dois… » prendre la parole t'es douloureux.  Tes yeux se lèvent vers la silhouette qui apparaît dans l'ombre.  Un visage pas inconnu.  Un de ton peuple.  Il racontera à Anthim.  Tu le sais.  « Écoute… »  Et tu lui dis.  L'histoire est hachée, mais il devient le dépositaire de ce que tu as vu.  Tu mourras en servant Erebor.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMar 20 Mar 2018 - 14:14

Il était prêt à agir malgré une migraine carabinée et une incertitude envers son corps affaibli par la crise, mais il ne pouvait compter que sur lui-même. Et il détestait, au final, l'idée de devoir compter sur l'aide d'une tiers personne pour le préserver d'une chute. Il était fier homme le maréchal, il tenait bon debout tout seul comme il avait toujours tenu à l'afficher. La crise ? Une effroyable erreur de parcours ! La pire sans nul doute. Lui qui, lorsqu'Augustus avait été annoncé comme mort, était resté debout et avait tonné des ordres à hauteur de son titre malgré la douleur vive au fond, ne voyait que faiblesse dans le simple fait de perdre pied. Et si ce n'était pour la crise l'ayant prit sans son accord durant le couronnement, le Maréchal serait intervenu comme toujours, délaissant son trouble et son choc à plus tard comme il l'avait auparavant fait tant de fois. Parce-qu’après tout, il n'était pas arrivé là où il en était parce qu’il était facilement perturbé, facilement touché, non, doublement non, catégoriquement non, il était arrivé là parce-qu’il était plus que compétent et parce-qu’il savait faire le tri dans ses émotions – quitte à les laisser pour plus tard une fois isolé. Il était tout aussi intransigeant avec les autres qu'avec lui-même, si pas plus, Richard le Harnois.

Prêt à agir donc, mais il ne pouvait le faire inconsciemment car il s'agissait de la Chasse Sauvage – et qu'ils étaient tous encore vivant. Trop vivant pour certain. Sa mâchoire resta crispée devant un Octave d'Ibélène passé de trépas à vie, mais également devant le visage de l'Innocente ; Sixtine d'Ibélène. Farce ou coup du sort, cela était tout sauf drôle. Lui qui avait mit quelques dispositions pour la retrouver, voilà qu'elle leur revenait. S'agissait-il pourtant bien de la princesse ? Ou bien n'était-ce qu'un corps mort emprunté ? Et qu'en était-il d'Octave, était-il le même ? Non. Même s'il l'était, rien ne serait plus jamais pareil, car l'interdit avait été perpétré et les dieux avaient laissé faire cela. Comme pour empirer la situation, des murmures lui venant à l'oreille lui indiquèrent que Martial de Bellifère, duc tant incapable qu'incompétent, se trouvait également là... les disparitions ne seraient donc plus une question sur le tapis et les disparus seraient des retrouvés. Les pièces du puzzle prenaient leur juste place, délaissant victimes collatérales dans leur sillage.

Agir sans réfléchir serrait signer leur arrêt de mort, aussi resta t-il sur ses gardes pour l'instant, alerte. Le dit Mort donnait la vie, il pouvait très bien l'ôter également si l'on y prenait pas garde, songea le maréchal. Mieux valait attendre le départ de la Chasse dans un premier temps pour assurer des pertes moindres se disait-il au fond. Tout comme il se disait qu'il serait honteux de laisser le visage de Sixtine partir ainsi. Tout comme il se disait être en rogne de ne rien pouvoir faire contre la force d'en face. Et plus encore devant cet acte divin malsain, il ne pouvait s'ôter l'envie de poser question, dont la plus stupéfiante faisait vibrer tout son corps rien que d'y songer : Pouvait-elle faire de même pour feu l'Empereur Augustus d'Ibélène ?. À cela,  il se rappela la conversation avec Melsant de Séverac sur les connaissances évanouies dans la nature et sur d'autres en possession de l'Ordre. Il s'agissait peut-être là d'un Savoir enfouit, oui, un savoir, celui de ramener la vie... un savoir qui appartenait à Ibélène. Un Savoir qui devait servir Ibélène et détruire ses ennemis. Un savoir qui allait soumettre Faërie. Si ce n'était pas le cas, aussi terrifiant soit-il, qu'il disparaisse d'ici en emportant Octave avec lui !


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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMar 20 Mar 2018 - 23:13

Grâce avait suivi la délégation erebienne, quand ils avaient été évacués, et avait pris sur elle d’assurer leur protection. Elle ne les laisserait pas – pas tant que tous les coupables n’étaient pas retrouvés. Elle avait demandé à quelques Voltigeurs de patrouiller dans le palais, une fois le chaos ayant cessé, et ce même s’ils n’étaient pas tenus de lui obéir. À moins d’être particulièrement stupides, ils n’auraient pas risqué d’agir autrement, dans tous les cas. Elle ne pouvait prétendre être sereine. Qui serait la prochaine cible ? Elle ne s’était pas accordé un instant de relâche, veillant sur les appartements qui étaient confiés à son duc, sa duchesse et tous ceux qui les accompagnaient, les escortant ensuite jusqu’à la salle du trône, armée de son cimeterre. Elle aurait cruellement besoin de Châtiment et de l’esprit qui l’habite, mais l’empereur ayant été fauché par un carreau d’arbalète, elle l’a laissée derrière elle à regrets.

Peu lui importe le futur empereur… tant qu’il ne s’agit pas de son frère. Il ne peut assurément pas être nommé à la place d’Octave, pas alors qu’il accède tout juste au pouvoir, et de manière particulièrement condamnable. Rien ne prouvait qu’il n’avait pas assassiné Séverine et Martial de Bellifère. Si c’était le seul de ses soucis… Elle se figea, en entendant ces aboiements. Ces aboiements particuliers dont elle ne se rappelait que trop bien, depuis son… cauchemar, ou était-ce la réalité ? dans lequel sa fille avait voulu la donner en pâture à son époux non décédé, et où la Chasse Sauvage cherchait à tous les achever. Ces aboiements funestes, qui lui faisaient froid dans le dos.

Elle saisit son arme, prête à se battre, malgré la peur qui menaçait de la figer sur place. Elle devait protéger. Elle devait agir. Ne pas se laisser paralyser par la peur. Elle n’eut même pas le temps de réellement assimiler ce qu’il se passait, ce qu’elle voyait, qu’Octave se redressait sous leurs yeux, après que sa sœur soit apparue à la tête de la Chasse. Serrant fermement son cimeterre, elle réprima un frisson. C’est en erebien des dunes, qu’elle s’adressa au couple ducal erebien. Un parler maladroit, dans sa bouche, peu élégant, les mots s’accrochant, sortant difficilement. Mais un parler compréhensible, bien que simpliste. « Je vous protège. » Elle aurait été bien en peine d’en dire davantage, avec sa maîtrise très imparfaite de la langue de son duché. Mais cela suffirait.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 21 Mar 2018 - 2:13

L’espion continua à avancer dans ce long couloir jusqu’au moment où il trébucha, manquant de peu de se ramasser à terre. Il avait réussi à retenir son équilibre de justesse en s'agrippant aux murs qui l'encerclaient. Quelque chose se trouvait au sol, juste devant lui. Il fronça les sourcils, monopolisant son attention sur ces formes mais discerner ce dont il s’agissait au premier regard semblait difficile en raison de l’obscurité, heureusement il avait ses mains pour tâter. Un liquide, c’est la première chose qu’il avait senti. Il l’approcha jusqu’à ses narines pour comprendre ce dont il s’agissait, déglutissant alors. Une odeur métallique comme celle-ci ne pouvait être que du sang. Ses craintes se confirmèrent en palpant davantage les deux cadavres devant lui. Il décrocha une bougie des murs, mettant au diable la discrétion : il devait voir leurs visages. Il constata bien vite qu’Anwar n’était pas l’un d’entre eux, il devait encore continuer ses rechercher, ne manquant pas d'avoir pitié pour ces hommes.

Il se releva, avançant avec davantage de prudence. Une pièce se confronta peu après à lui, la porte en bois usé ouverte vers l'extérieur. Il porta un regard discret avant de voir l’horreur qui s’y présentait, faisant du bruit par mégarde. Anwar et un homme inconnu, tous les deux au sol. Le guerrier de roc épine tourna sa tête en direction du jeune homme, implorant son aide.

« Par Joseï, Anwar! »

Walid accouru rapidement à ses côtés, examinant le mal qui l’avait mis dans cet état. Visiblement, une flèche encore planté en lui. Il n’y avait pas besoin d’être médecin pour savoir  que cela ne présageait rien de bon.  Il se mordit les lèvres en comprenant qu’il n’allait encore une fois pas être très utile, comment pouvait-il le sauver sans aucune notion en guérison? Devait-il alors le déplacer jusqu’à un médecin ou bien courir en chercher un ? Devait-il enlever la flèche ou la garder en place ? Il n’en savait strictement rien. Il souffla à nouveau par l’indécision auquel il devait faire face. S’il ne pouvait se fier en ses compétences et souvenirs, il allait encore devoir suivre son instinct, le même qui l’avait mené là.

« Je vais t’emmener jusqu’à un médecin, mais pour ça tu vas devoir m’aider. Tu vas tout me raconter et rester éveillé. Tu penses pouvoir le faire ? »

Son choix avait été fait, celui de ne pas l’abandonner. Il ne pouvait le laisser mourir ainsi et risquer qu’il meure seul. Il devait faire son possible pour l’aider tout en restant avec lui. Il commença par briser un bout de la flèche incrusté dans son corps avec délicatesse pour ne pas qu’elle se cogne lors du déplacement, mais décida de garder l’autre moitié pour ne pas qu’il perde d’avantage de sang.  Il l’aida doucement à se relever, prenant l’un de ses bras et le posant sur l’épaule opposé à Walid afin qu’il puisse s’y appuyer. Il essayait de répartir un maximum de poids sur sa propre personne pour soulager le blessé, n’ayant pas la force et l’endurance nécessaire pour faire tout le travail lui-même.  

« Je vais t’écouter et d’autres t’écouterons encore. C’est compris ? Alors tiens le coup, je t’en prie. »

Il n’en pouvait plus de voir la mort s’emparer des âmes de ses amis ou d’inconnus dont l’heure ne devrait pas encore être compté. Sauver une vie était déjà un bon début dans tout le chaos qui marquait son époque.  Il déposa un dernier regard sur le cadavre de l’assassin avant de partir avec Anwar, loin de la mort , là où se dessine l’espoir de sa guérison.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 21 Mar 2018 - 17:11

Walid, tu lui souris doucement, résigné à ton sort.  Tu as échoué à ta mission.  Tu lui racontes tout.  Mais il refuse de te laisser comme tu le souhaites.  Il t'aide à te relever et tu retiens un gémissement de douleur quand un peu plus de sang s'écoule de ta blessure.  Tu t'es également cogné à la tête lors de ta chute.  Marcher ne te fera pas du bien, tu le sais, mais puisqu'il semble déterminé à te ramener, pour qu'il ne gaspille pas plus de temps pour transmettre l'information dans une joute verbale, tu décides de faire ce qu'on te demande.  Ce qu'on attend de toi.  Tu seras peut-être mort lorsque vous arriverez à destination, mais au moins il y serait et Anthim ne serait pas loin.  Il pourrait tout lui dire.

Alors que vous marchez, tu fais l'effort de parler encore.  De re-raconter ton histoire depuis que tu as quitté la salle.  Les mots viennent par secousses, ton rythme est saccadé, difficile.  Chaque inspiration est douloureuse, encore plus chaque fois que tu parles.  Vous progressez lentement.  Très lentement.  Mais vous avancez et vous rejoignez la salle de veille pour la dépouille du dernier empereur en date d'Ibélène.  Qui aura été choisi pour prendre sa place?  Tu ne le saurais jamais, n'est-ce pas?

Tes pensées voguent un instant vers Astarté, la jolie joaillère.  Tu te rappelles d'elle dans la rougeur d'un couché de soleil.  Elle était magnifique.  Plutôt que de penser à la mort, alors que tu t'éteins, tu décides plutôt de penser à elle.  Tu as voulu la protéger pendant les incidents de la journée, mais finalement, tu as bien échoué.  Te voilà blessé et chancelant sur tes jambes.  Tu n'as pas pu attraper le coupable et lui faire avouer ses crimes.  Tu as failli à Erebor.  Et tu t'en veux.  Lorsqu'elle se rappellera de toi, la belle gitane, elle ne pensera qu'à ta défection.  Elle se souviendra de ta mort, vaine cette mort, inutile même.  Tout ça n'a servi à rien.  Tu as espéré un instant que vous pourriez, elle et toi, vivre quelque chose.  Devenir quelque chose même.  Mais finalement, le Destin te rappelle que tu n'es pas voué à Mirta, que les jeux de l'amour ne sont pas pour toi.  Tu as vécu en sursis plus de trente ans déjà.  Tu as de la chance.  Beaucoup de chance.  Et tu peux t'éteindre en étreignant derrière tes paupières son visage.  Même si tu n'as pas eu le temps de la connaître.  Ou peut-être même est-ce mieux, car que tu n'as souvenir alors que de sa beauté et elle n'a pas eu le temps de la détruire comme l'avait fait Zéhyra avec le temps.

Les portes de la grande salle s'ouvrent.  Et tu les vois.  Les cavaliers de la Chasse Sauvage.  Tu dois contrôler la panique qui t'envahit.  Il faut que tu reprennes la maîtrise de ton corps, dépit des blessures.  Ta famille est dans cette salle et tu dois les protéger.  Tu n'as pas assez d'énergie pour te concentrer sur autre chose, le fait qu'Octave est revenu à la vie ne t'intéresse nullement.  Tu ne penses qu'à Anthim, à Alméïde et à elle.  Astarté.

« Walid… les sauver… » articules-tu difficilement.  Mais tu es décidément incapable de le faire.  Maudit soit ce fléau qui vous emportera tous, un à un.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 21 Mar 2018 - 17:59

Le frisson glacial qui étreint l’échine de Shéhérazade ne semble pas vouloir se dissiper, et la sultane contemple avec une incrédulité pétrifiée les événements qui se jouent devant elle. Octave qui reprend vie, qui respire à nouveau, qui se redresse ; et la Chasse Sauvage qui semble chez elle dans la salle d’apparat, les sabots des destriers claquant sur les dalles de marbre sans que cela ne semble vraiment choquer l’assistance. Le pire, c’est sûrement cet empereur, arraché à Sithis comme l’on mettrait un jouet trop bruyant hors de portée d’un enfant. Allons donc, est-ce que personne ne se rend compte du sacrilège impardonnable qui se commet, là, devant les yeux d’une foule subjuguée ? Elle voudrait hurler, la sultane effrayée, elle voudrait tendre le bras pour dénoncer, admonester l’assemblée, réveiller tous ces fous ; mais la prudence la retient, et elle se contente d’agripper peureusement la main d’Anthim. Le harem, soudain, lui semble bien plus un refuge qu’une prison…

« Mon époux, je crains pour la sécurité de nos gens. Ne pouvons-nous prendre congé et nous retirer, repartir parmi nos dunes ? Ces lieux me semblent bien peu sûrs… »

L’arrivée d’Astarté la distrait un instant – la duchesse Séverine, vraiment ? « Je ne l’ai jamais vue, je ne saurais la reconnaître, mais je te fais confiance, gitane. » Un regard silencieux échangé avec Anthim porte une infinité de doutes ; voilà qui rend la situation politique d’Ibélène encore plus précaire. Erebor sera bien mieux loin de toutes ces sorcelleries impies, Shéhérazade en est convaincue ; et même si elle déplore la perte d’une consœur couronnée, le sort de Séverine lui inspire plus de dégoût que de pitié.

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Dernière édition par Shéhérazade d'Erebor le Ven 30 Mar 2018 - 21:00, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 21 Mar 2018 - 22:44




Chroniques d'Arven

Intrigue 3.2

De Plume et de Serre

29 mars 1003



Intrigue animée par Aura· et Lemon Tart




L’empereur est vivant.
Mais peut-on réellement nommer vie la non-mort ? Le déni du trépas est-il vraiment l’existence ? Les Erebiens semblent fermement convaincus du contraire, et l’horreur de l’ambassadeur de Bellifère fait écho à leur réprobation discrète. Le couple ducal de Valkyrion semble pétrifié de stupeur ; quant au duc Castiel, seigneur de l’Esprit et enfant de Samhain… il ne sait visiblement comment appréhender cet événement dénué de tout sens.

Octave vit, pourtant – le sang coule à nouveau dans ses veines, et son corps s’est réchauffé. Son cœur bat dans sa poitrine, l’air emplit à nouveau ses poumons ; il est fait de chair, et dans cette chair une conscience s’est rallumée. Il reste pantois, le jeune empereur désemparé, sans vraiment comprendre ce qui lui arrive, et ce ne sont pas ses ducs choqués qui pourront lui expliquer la logique de ce qu’il vient de se passer. Ce qu’il comprend, c’est que Sixtine est là, sa sœur mystérieusement disparue – et tout aussi énigmatiquement surgie de la nuit sur un destrier à la substance d’une écharpe de brume. Sa sœur est là, à la tête de la Chasse Sauvage, Innocente drapée dans une rivière de sang ; et la magie qui a présidé à sa création rappelle les Cavaliers à leur devoir. Dehors, un cor résonne dans le silence de la nuit de mars – c’est l’hallali qui s’envole sous le regard de Macha et Nemain, et Sixtine doit s’en retourner mener la meute.

Ô Destin, prie silencieusement l’un des spectateurs dans le secret de ses pensées. Ô Destin, fais que tout cela n’ait pas été en vain. Rends la sœur à son frère, rends la princesse à sa couronne, que le trône reste fort… Il est de ces prières si sincères qu’elles ne peuvent manquer d’attirer l’attention des Puissances qui Sont, et le Destin ne fait pas exception à la règle. Dans l’esprit qui l’appelle, il murmure, comme un souffle porté par le vent sur les ailes d’un futur encore absent. Il murmure, curieux de voir s’il pourra bousculer le cours de la navette du Tisserand sur la grande tapisserie du temps. Il murmure, comme une promesse en quête d’un cœur pour la sceller. « Veux-tu vraiment que la princesse Sixtine retourne au sein des mortels ? » Oui, vient la réponse fervente. « Alors va. Deviens l’Innocent qui Marche Devant, guide la Chasse à sa place – qu’il en soit ainsi, car je l’ordonne. »

Les cris s’entrechoquent, dans la salle emplie par le chaos et l’affolement, tandis que les Cavaliers remontent en selle avec leur nouveau guide, enveloppé du linceul que Sixtine ne portera plus. L’on hurle l’incompréhension et la panique, tandis que la princesse soudain rendue à sa condition de mortelle retrouve tout à la fois ses émotions et la pleine conscience de qu’il s’est passé, s’évanouissant avec grâce dans les bras de son frère. L’on appelle à l’aide, lorsque le palefroi gracieux monté par Sixtine à son arrivée grandit et s’étoffe de muscles impressionnants, devenant soudain plus noir que la nuit, des flammes intenses au fond des yeux et ses sabots soulevant à chaque mouvement de la fumée. L’on se met à pleurer, ici et là, tandis que la Chasse s’en retourne comme elle est venue, menée par une silhouette bien plus massive que ne l’était la frêle princesse d’Ibélène autour de laquelle on s’empresse pour la ranimer.

Certains s’enfuient.
Certains tombent à genoux.
Certains perdent connaissance.
Beaucoup paniquent.
Pour une âme, et une seule, il n’y a maintenant plus que le calme absolu de la mission, tandis que les cieux d’Arven défilent sous les sabots fumants de son destrier caparaçonné, galopant fièrement devant les Cavaliers et les Chasseurs.
Bientôt, les délégations vont repartir vers leurs capitales respectives, certaines plus vite que d’autres.
Bientôt, les trois couronnes ducales restant ibéennes prêteront à nouveau allégeance à leur empereur revenu d’entre les morts par la grâce de sa sœur – ou pas.
Bientôt, l’empire d’Ibélène secouera sa torpeur choquée pour entrer à nouveau dans le jeu politique avec Faërie, peut-être pour le pire, mais potentiellement pour le meilleur.
Bientôt, les Voltigeurs de l’empire devront trouver un successeur à Richard le Harnois, qui a abandonné une inconsolable Adamante pour s’en aller arpenter les nuées.

Nous sommes le 30 mars.
Il est six heures du matin.
Les trompettes résonnent dans l'aube, claironnant la nouvelle.
Un nouveau règne commence.

Gloire à toi, Octave !





Sixième tour ▬ Clôture

Consignes



IRL : du jeudi 22 mars au vendredi 30 mars (18h).
IRP : le 29 mars 1003, nuit ; et plus tard.

• Ce topic concerne les personnages inscrits à l’intrigue au préalable. Il n'est plus possible de le rejoindre actuellement, car nous sommes à présent au tour de clôture ! :roule:

• Pour ce tour, Sixtine reste parmi les participants de l'intrigue, et ne postera donc pas avec son éphémère. :jedidiah:

• La Chasse est repartie ! C'est désormais Richard qui mène la folle cavalcade , suite à sa superbe candidature par MP.  :moustache: Sixtine retrouve sa condition de mortelle !

• La Chasse Sauvage n'étant pas venue pour une proie, la voir ne fera pas de vous des Chasseurs. ATTENTION ! Sauf instruction contraire par MP, personne n'aperçoit nos Chasseurs à nous (Martial, Séverine, Reja, Géralt). :laa:

• Le duc Castiel et ambassadeur Maximus vont devoir renouveler leur serment d'allégeance (ou pas) ; Hjalden va devoir prêter allégeance (ou pas, encore une fois). Anthim peut décider de revenir sur sa décision d'indépendance (ou la maintenir). Vous n'avez que ce tour pour le faire, pesez bien votre décision ! Elle sera lourde de conséquences pour l'avenir du continent. :sisi:

• Vous pouvez raconter votre réaction au départ de la Chasse, la panique qui s'ensuit, etc. Décidez du moment de votre départ, des gens que vous allez voir avant de partir, des alliances à nouer, des adieux à faire... Le Destin observera attentivement.  :keu:

• La limite de mots est abolie pour ce tour de clôture.

• Pensez à indiquer le résumé de vos actions sous balises spoiler.  :bat:

Le Destin vous remercie de votre participation, et tient à signaler que Richard est son dragonnet préféré du jour ! :joie:


QG opérationnel

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyJeu 22 Mar 2018 - 0:38

Il regarda alentours les visages tantôt stupéfaits, choqués, outrés, effrayés et dégoûtés de ce qui se déroulait sous leurs yeux. Il s’arrêta sur certain comme la fille d'Alrik ou encore sur son fils – à terre, mais aussi sur la sultane marquée à vie de sa main ou même encore Astrid et Hjalden avec qui il avait partagé une conversation encore bien fraîche dans son esprit. Le temps lui semblait bien long, ralenti dans cette grande salle, figé. Il fallait faire preuve de patience. Il lui fallait attendre, attendre qu'elle reparte, la Chasse. Et une fois disparue il pourrait s'occuper du reste, ils pourraient tous s'occuper du reste ; dont Octave le ressuscité. Renouer des alliances ou les défaire, construire ou détruire ou l'inverse, détruire pour tout reconstruire. Vivre la vie tout simplement. Agir, car il n'y avait que ça à faire de son vivant. Faire et ne rien regretter. Mais voulait-il, Richard, laisser ce pouvoir s'échapper avec la Chasse ? Non, plus que ça et plus fort que tout, voulait-il voir la princesse Sixtine repartir, disparaître à nouveau sous son regard cette fois ?

Non. Hors de question. Une fois pas deux. Il ne faillirait pas à son devoir de protéger Et l'Empire Et la famille impériale.

Cela ne pouvait qu'être Sixtine... quelque part derrière ce regard nimbé d'obscurité et de mystère, il y avait la princesse des ibéens. La fille d'Augustus et de Catarine d'Ibélène. La sœur d'Octave d'Ibélène. Et il fallait la rendre aux siens, à son peuple, à sa famille – pour ce qu'il en restait et qui arrivait encore à le rebuter quelque part. Le trône devait être maintenu. Peut-être Octave et Sixtine uniraient l'empire, peut-être pas, mais ils tenaient d'un homme, d'un vrai, qu'il avait respecté et aimé servir, et qu'il avait servi encore il y a peu, alors il pouvait espérer que du bon ressortirait quelque part au fond.

Et son vœu de la revoir aux siens, son espoir de revoir un trône fort et un empire uni, il le confia à un dieu en son cœur et esprit au son d'un cor qui résonne et ordonne. Pas à Valda, ni à Kern, qu'ils priaient souvent, mais au Destin. Promesse de lendemain. L'intransigeant, l'exigeant, le misogyne, le hargneux, le vilain comme on disait de lui, s'était fait bien sincère en son sein. Et quelle privilège de sentir une réponse. Qui pourrait seulement clamer avoir été entendu ? Peu de monde. Une poignée parmi toutes ces entités au fil du temps. Une minime quantité, une poignée de qualité. Il répondit et il su quoi faire.

« C'est un ordre. Protégez la princesse Sixtine. » Vibra t-il aux Voltigeurs et Gardes à côté de lui ou suffisamment près pour être entendu. Sans doute le dernier de sa carrière, mais il y tenait une ultime fois.

Et sans une hésitation, sans un regret, ses jambes le guidèrent au devant. Il se détacha de la foule et un linceul enveloppa rapidement son corps, ôtant tout pouvoir à Sixtine, lui redonnant la liberté, sa vie. Et la conscience de Richard disparue sous une dernière émotion partagée avec sa griffonne. La détermination. A l'instar du monde, l'homme avait changé. Il n'était plus Richard le Harnois, Maréchal de Serre, il était l'Innocent qui guide la Chasse.

Innocent. Distant de la scène qui se joue autour, ton but se fait clair en toi. La prochaine cible est là, elle t'attend. En Lagrance. Elle vous attend. Et tu as suffisamment perdu de temps ici. Alors tu montes sur ton destrier, sans un regard pour les êtres autour, aussi impressionnant et imposant que tu ne l'es toi-même. Aussi noir que la nuit que tu t'en vas cueillir dans les yeux de tes cibles. Aussi brûlant que ton désir à faire ton devoir sur ces terres. Aussi pur que le nom que tu portes. Tu chevauches, et d'un poing en l'air, dominateur, guide, tu indiques la reprise de votre voyage à tes fidèles Cavaliers. Il est l'heure. Et tu pars, tu t'élances à travers les fenêtres, ne laissant que poussières enflammées dans ton sillage, tu chevauches les cieux. L’entièreté de la Chasse suit l'Innocent. Te suis. Vous partez. Disparaissez d'Ibelin.


**
*

Nous ne sommes pas venus vous cueillir aujourd'hui, mais nous avons semé nombre de graines en vos cœurs avant de partir.


Hrp:
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyJeu 22 Mar 2018 - 22:25

Tu es au centre des regards. Au centre de l'attention. Tu reconnais certaines têtes, notamment celles de Castiel d'Astrid, du Maréchal. Des têtes qui réveillent en toi quelques souvenirs bien vite taries par la passivité de ta conscience. L'unique partie de toi qui s'est éveillée ne pense qu'à ton frère. À ce sang versé. À cette dernière attache qui s'est éteinte te plongeant dans un désarroi sans nom. Maintenant ton frère est vivant. Ou, en tout cas, il n'est plus mort. Il te regarde, les yeux emplis de confusion. Te questionne. Mais tu n'es venue ici que dans un unique but. Et maintenant qu'il est rempli, la Chasse reprend ses droits. L'heure est venue à l'Innocente de retrouver son devoir. Déjà tu sens l'écho de cet éveil s'éteindre doucement alors que dehors, retentit le cor de la Chasse. Sa mélopée te ramène à ta condition. À cette satisfaction dénuée de tout sentiment.
Octave est vivant.
La Chasse t'appelle.
L'heure est venue.
L'heure est venue de reprendre la tête de tes Chasseurs. L'heure est venue de les guider à travers le continent vers la prochaine âme. Déjà tu te retournes. Déjà tu amorces le geste. Le geste de non retour. Déjà ton essence sanglante reprend ses droits tandis que ton regard se tourne vers ton destrier de brume et de nuit.

Puis le temps s'arrête de nouveau. L'écho du cor, le chant lointain de la Chasse. Tes Cavaliers. Le temps s'arrête alors que des émotions viennent prendre d'assaut ton enveloppe charnelle. Souffrance. Peine. Joie. Rire. Douceur. Chagrin. C'est trop. Tout est trop. Comme une renaissance. Comme le retour à une réalité. Une réalité palpable alors que l'écho du rêve s'éloigne de toi. Tu sens l'air dans tes poumons. Les battements de ton cœur se font assourdissants, tu as l'impression de vibrer avec eux. Et cette lourdeur. Un poids à nouveau sur tes épaules. Le poids de ta vie. Et avec elle, celui de tes responsabilités. Enfin, il y a le bruit. Des cris, la cohue, des tons forts qui agressent tes oreilles. Ta tête va exploser. C'est trop.
Beaucoup trop.
Et c'est le noir. Complet. Tout comme ton frère, le retour à la vie a eu raison de toi. Et te voilà inconsciente, dans les bras de celui que tu as ramené du royaume de Sithis.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptySam 24 Mar 2018 - 22:19

Sixtine. La voir ainsi me bouleversait terriblement. Elle était au centre de tous les regards, et, avec la Chasse à ses côtés, je savais que les rumeurs allaient naitre et se propager à une vitesse folle. Je la regardais ramener son frère à la vie, tout aussi surpris que les autres. Les pages de mon carnet se noircissaient de mots et de phrases. Au bout d’un moment, je le rangeais pour ne plus le ressortir, et me concentrais sur ce que j’avais devant les yeux. Octave vivait. La mort avait fini par le refuser. J’avais peine à y croire, et pourtant, tout nos malheurs venaient de s’arranger. Nous craignons la fin d’Ibelène, qui aurait sans doute été divisée entre les alliances et les tensions qui régnaient entre chaque duché. Et maintenant, tout était rentré dans l’ordre. Enfin, plus ou moins… Beaucoup allaient se mettre à craindre Octave, voire même à le haïr, pour ce qu’il s’était passé. Ce n’était pas de sa faute, mais je savais que beaucoup allaient trouver inhumain d’être gouverné par un homme qui, le jour de son couronnement, était mort puis ramené à la vie par ce qui nous faisait trembler de peur depuis plusieurs mois.

Mais déjà, la Chasse devait repartir semer la mort et la désolation. Je regardais Sixtine, conscient que je ne la reverrais peut-être jamais. Je soupirais et grava dans ma mémoire ce triste moment. Soudain, le chaos, la panique. Des hommes et des femmes s’enfuyaient, d’autres perdaient connaissance. Je regardais autour de moi et attrapais mes enfants pour les serrer contre mon cœur. Nous ne pouvions nous enfuir, pas avec une telle foule. Je sentis Rolf tenter de se dégager et, avec quelques mouvements d’épaules, il y parvint. Il désigna la Chasse qui s’en allait, et Sixtine qui, elle, restait. Sa place avait été prise par une autre personne, un homme, vu la carrure. Il partait à sa place, et c’est avec soulagement que je vis la meute disparaitre. Nous étions en un seul morceau, et, mis à part le fait que nous avions eu très peur, nous allions bien. Je me sentis soudain épuisé. Mes jambes tremblaient. Elanin du le remarquer car elle me prit par le bras et me mena à une chaise où elle me força à m’asseoir. Je levais la tête vers Sixtine, mais je ne la voyais plus. J’ignorais alors qu’elle avait perdu connaissance.

Les trompettes annonçaient la nouvelle à tout Ibelin. Un nouveau règne commençait. Accoudé à la fenêtre de notre chambre, à l’auberge, je regardais les passants sourire, parler entre eux d’Octave. Je savais que la venue de la Chasse était dans tous les esprits, mais, pour l’heure, je pense qu’ils évitaient d’y penser, préférant célébrer le début du règne d’Octave. Elanin était repartie auprès de la princesse de Valkyrion, Rolf était parti vagabonder sans me demander mon avis. Je sentais que, depuis que je lui avais fait la morale sur les cielsombrois, le fossé qui nous séparait s’était creusé encore davantage, et cela me faisait terriblement mal. Rudolf finissait de ranger ses affaires. Il avait le sourire aux lèvres. Il était parvenu à parler à un voltigeur. Il m’avait avoué qu’il avait à présent hâte de terminer ses études, je lui avais répliqué qu’il ferait mieux de penser à les réussir. Ces enfants…. Ils veulent toujours tout faire trop vite. Je me redressais, grimaçant quand mon dos protesta, et le rejoignit. J’avais de bons pressentiments pour le règne d’Octave mais, à présent, je n’étais plus sûr de rien. Cette soirée nous a montré à tous que tout pouvait disparaître, d’un simple claquement de corde d’arbalète.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyLun 26 Mar 2018 - 21:39

Anthim est bien loin d’être le seul dégoûté par la scène qui se déroule sous ses yeux. A peine adresse-t-il un murmure à son épouse qu’elle lui rend celui-ci, de ce même langage exotique que seuls les erebiens peuvent entendre et comprendre. Et comme il approuve, le sultan des Sables et du Roc. Oh oui, il approuve… comment regarder en face ce jeune homme désormais revenu à la vie, souillé pourtant en déjouant la mort et la haute autorité de Sithis ? L’exploit était certes ampli de promesses, car qui ne rêvait pas de ramener un mort à la vie… mais le mal était trop grand, le pêché bien trop horrible pour consentir à un tel acte contre nature. Si la mort existait, c’était bien pour donner un sens à l’existence et la vie. La détourner, s’y soustraire, c’était cracher sur le cycle naturel des choses qui faisait que ce monde tournait encore rond.

« Puisse cet instant ne pas s’éterniser, que nous quittions au plus vite ce lieu maudit. »

Mais la Chasse Sauvage demeurait pourtant bien présente, dans cette salle où les invités venus se recueillir sur un mort étaient comme prisonnier. Comment espérer s’en sortir si la Chasse se décidait à finalement les attaquer tous ? Serrant fermement dans sa main celle de Shéhérazade, Anthim observait avec une inquiétude montante la situation. Et s’il fut rassuré en un sens de voir la princesse Sixtine commencer à s’en aller, les choses ne semblèrent pas aller en s’arrangeant quand la jeune femme tomba dans les bras de son frère, retrouvant une nature bien plus humaine. Qu’’est-ce qui venait de se passer ? Il n’en avait pas la moindre idée mais il chuchota quelques mots à son épouse :

« Reste près de moi. »

Et les cris résonnent en même temps que les hurlements de la Chasse, aussi bien dans le chant des Banshees que dans les hennissements des chevaux. L’assemblée s’agite jusqu’à ce qu’un homme sorte de la foule, aussi fantomatique que l’avait été la princesse Sixtine quelques minutes plus tôt. N’était-ce pas le Maréchal de Serre Richard qui partait désormais avec la Chasse ? Etait-ce lui le nouveau guide de cette armée de monstre sortie des ténèbres ? A quel point Ibélène tombait en ruine à cet instant… Le Destin bien cruel ne lui avait laissé aucune chance et intérieurement, Anthim s’assura en lui même que sa décision prise plus tôt était la plus juste pour son duché.

Dans le brouhaha qui s’installe, les gens peu à peu se calment. Certains murmurent que maintenant qu’Octave est de retour d’entre les morts, il doit reprendre ce rôle d’empereur qui lui allait pourtant si mal. Que penseraient désormais ses ducs de ça… le choix d’Anthim était déjà parfaitement décidé et lorsqu’il s’avança vers Octave, rien n’avait changé, si ce n’était un dégoût plus prononcé encore, difficilement caché dans les prunelles claires du souverain d’Erebor. Comment accepter un mort vivant comme légitime empereur ? L’idée même le répugnait et sans plus de cérémonie, Anthim confirma son choix :

« Erebor maintient sa décision. Nous resterons indépendant. »

Pas plus de cérémonie dans son discours, pas plus de sympathie dans son regard. Ce qui venait d’arriver ce soir était la goutte de trop. Et même si paradoxalement Octave n’était point le responsable de sa mort et de sa résurrection, il en restait le point central. Un élément qu’Anthim ne pouvait ni négliger, ni accepter.

Et dès le lendemain, après s’être assuré de quelques détails politiques et personnels, Anthim, son épouse et la délégation erebienne quittèrent les terres de l’empire.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 28 Mar 2018 - 0:00

Décidément, rien n’allait plus en Ibélène depuis trois ans. Quelle autre tuile allait leur tomber dessus ? Pourtant, c’est loin de toute légèreté qu’Astrid assistait à ce nouveau drame. Perturbée, incapable de savoir comment réagir… Cela lui ressemblait bien, mais elle avait rarement été incapable d’autant le dissimuler. Son regard estomaqué, incertain, n’avait cessé de fixer Octave et sa sœur. Un mélange de peur et d’hésitation, de sa douceur naturelle, se battait en elle. Comment une telle chose pouvait-elle être acceptable ? Pourtant, elle ne se voyait pas rejeter Octave. Elle partageait le sentiment de toute l’assistance, cette horreur mêlée de crainte à voir la mort déjouée, sans parvenir à se dire qu’il lui fallait aussi vite condamnée le jeune empereur. Elle aurait aimé venir vers lui, prononcer son prénom pour faire cesser sa désorientation, mais rien.

Le temps se figea jusqu’à ce qu’un cor résonne. Instinctivement, Astrid se rapprocha de Hjalden dans un ultime ressort de défense. Sûrement bien inutile… La Chasse allait-elle passer à l’action ? Sithis allait-il les faucher à cet instant ? Conduisant à la ruine d’Ibélène et de tant d’être humains mais… non. Le dernier spectacle de cette soirée mémorable s’acheva lorsque Richard, leur Maréchal de Serre, prit la place de Sixtine. La scène n’était pas compréhensible, Astrid n’était pas sûre, pourtant, elle avait amorcé un geste vers le Maréchal quand il lui avait semblé comprendre. Un geste vite avorté par son mari. Comment une telle cruauté pouvait-elle être permis ? Fallait-il désormais que leur Maréchal leur soi arraché ? Rien au monde n’aurait pu lui faire plus plaisir que de savoir la princesse libérée mais… Ainsi ?

Le choix ne leur était pas donné.

Comment… Comment Ibélène allait-il pouvoir se relever d’une empereur mort-vivant et d’une princesse ayant appartenue à la Chasse ? Astrid pressentait déjà les réactions s’emballer, la colère et la défiance s’envoler. L’horreur se produisait sous ses yeux mais c’était à celle qui allait suivre qu’elle ne pouvait que changer. Ce drame, elle le voyait déjà dans la réaction d’Anthim. A présent que sa contenance et sa lucidité lui revenaient, les détails de leur petit monde englouti dans tout ce chaos se faisait jour. Et puis, tout s’emporta à nouveau. Les sabots d’un cheval rugissant, des flammes chaudes, la terreur de l’assistance… Tout cela ne lui apparut que le temps de la seconde où elle se retourna contre Hjalden, pétrifiée.

Dans son esprit, les choses mirent de longues minutes à se calmer. Il lui sembla même qu’une éternité s’écoula entre le moment où ses paupières se crispèrent et le départ définitif de la Chasse. Quelques secondes à peine pourtant… Des minutes et des minutes, encore et encore, où les cris, les murmures, les discussions et les affolements allaient bon train. Astrid reprenait juste contenance mais la situation était bien trop grave. C’est avec courage et résolution qu’elle affronta enfin les yeux de son époux pour échanger quelques mots avec lui, sans grande importance, seulement pour refaire partir le courant trop longtemps endigué.

Et maintenant ? Astrid est amère et observe avec grande solitude Anthim s’avancer vers un Octave qui revient encore tout juste des morts. N’auraient-ils pu tous attendre ? La situation ne méritait-elle pas qu’ils discutent déjà de ce qu’il s’était passé plutôt que d’en venir immédiatement aux allégeances ? Malgré son incertitude et son effroi face à la nouvelle situation de leur empereur, Astrid décida de faire face au plus importance en premier, rejoignant enfin Octave et Sixtine, libérée de ce qui l’avait possédé. Quelques pas, pressés, lui permirent de la rejoindre. Le temps de l’atteindre était tout ce qui avait suffi pour que sa sollicitude reprenne le dessus sur de quelconque crainte. La vie, sous toutes ses formes, ne méritait-elle pas une attention ?

- Octave, murmura-telle d’une voie qu’elle se voulait aussi apaisante que possible, même si on sentait nettement qu’elle manquait d’assurance. Laissez-nous nous occuper de Sixtine. Vous la retrouverez bien vite

Le jeune empereur devait gérer bien d’autres choses, et le moment était crucial. Le monde ne lui laisserait désormais plus le temps de souffler, sa revenue d’entre les morts lui avait ôté toute la pitié qu’on aurait pu lui accorder.

- Hjalden, aidez-moi s’il vous plaît… murmura-t-elle finalement, dans son dos. Sa supplique fut-elle que lorsqu’elle rencontra le regard dur de son époux, ce dernier ne tint pas refuser. La cohésion était tout ce qu’il restait. Et encore ? Astrid sentait remuer en lui une froideur qui reflétait toute l’ignominie en laquelle s’était transformée cette journée de couronnement, mais avant de penser aux prochaines mesures, ils pouvaient bien se montrer quelque peu humain. Hjalden dut penser la même chose car c’est avec soulagement qu’elle le vit s’avancer dans le but de porter Sixtine à de meilleurs soins.

Résumé :
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 28 Mar 2018 - 11:32

J’agis machinalement, me rapprochant de Melsant qui lui-même s’est approché de  notre Maréchal pour avoir les ordres. Parce que je n’ai pas la moindre idée de la façon dont les choses vont bien pouvoir évoluer, de ce qui va arriver demain. Que pouvons-nous faire avec un empereur revenu d’entre les mors ? Est-ce bien lui qui est revenu ? Et si ce n’est pas le cas, comment devons-nous réagir ? En vérité, pour la première fois, je suis particulièrement satisfait de ma situation de non-décideur, même si l’appréhension s’insinue peu à peu dans mes veines. Comme tout le monde autour de moi je suppose. Et celui qui a ordonné la mort d’Octave ? Que peut-il bien penser en cet instant ?

Mon regard continue de passer de ceux que je protège à la Chasse, alors que je reste toujours aussi tendu à l’idée qu’il puisse se passer encore quelque chose et que je ne puisse rien y faire. Et d’un coup, voilà les Cavaliers qui se rapprochent sur leur monture. Je fronce les sourcils, sans vraiment comprendre ce qui se passe. Avant que l’improbable se produise. J’ai du mal à croire à ce que je vois, mais difficile d’ignorer la détresse d’Adamante et des autres griffons alors que Richard devient l’Innocent. A la place de la Princesse. Et c’est sans compter sur la panique autour de nous qui ne fait que s’accroitre à mesure que les gens comprennent, ou pas d’ailleurs, ce qui se passe.

J’hésite, l’espace d’un instant, manquant de me laisser moi aussi gagner par cette inquiétude sournoise, cette peur panique de ce qui va arriver. Mais il n’y a rien de plus. Notre Maréchal s’en va, même si on ne peut plus vraiment l’appeler ainsi, sans qu’il n’y ait de dégâts supplémentaires. A croire que les drames de la nuit étaient suffisants pour la Chasse. J’essaie de me remettre les idées en place, de gérer le flot de sentiments provoqué par Adamante et je me tourne vers le Duc de Sombreciel ainsi que les gens qui l’accompagnent. Prêt à les ramener à bon port, que ce soit dans leurs appartements ou ailleurs, prêt à faire mon devoir, quoi qu’il puisse se passer demain. Nous aurons bien assez à faire lorsque le moment sera venu je suppose. Et des loyautés à revoir visiblement. Mais pour le moment, je me contente de m’assurer de celles qui ne vacilleront pas et de rester auprès de ceux qui comptent vraiment. Et je m’approche de Melsant, prêt à suivre ses ordres, que ce soit cette nuit ou plus tard, non sans me demander qui finira de nouveau à notre tête et, pire encore, quels seront les nouvelles directions que nous devrons prendre. Je grimace tout de même à ces pensées avant d’inspirer longuement, prêt à remplir mon rôle de Voltigeur.

Spoiler:
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 28 Mar 2018 - 14:40

L’incompréhension est totale, pour Octave. Etait-il vraiment mort ? Est-il vraiment revenu à la vie ? Comment ? Pourquoi ? Et pourtant, personne ne semble vouloir lui répondre. Pas même Sixtine, qui se contente de le fixer. Mais est-ce vraiment Sixtine ? A mieux y regarder, il ne la reconnaît plus. Elle lui semble plus menaçante, plus effrayante. Elle semble être une autre. Elle est Autre. Interdit, il détourne doucement son regard d’elle, pour essayer de trouver quelqu’un d’autre. Une autre réponse. Ses yeux passent sur les silhouettes qui entourent sa cadette, et c’est seulement  cet instant qu’il ose imaginer leur identité. La Chasse. La Chasse Sauvage est là, juste devant lui, au milieu d’eux tous, et Sixtine en fait partie.

Après l’incompréhension, l’horreur le prend subitement. Sa sœur, sa petite sœur, dans la Chasse Sauvage… Cela expliquerait l’inexplicable. Mais Sixtine aurait participé au massacre d’innocents à travers tout le continent… Non, pas sa sœur. Une Autre. Et pourtant, c’est bien Sixtine qui est venue le chercher, et le ramener à la vie… Ou le prendre avec elle dans la Chasse Sauvage ? Une telle chose serait-elle possible ? Il esquisse un pas vers elle, puis deux, mais s’interrompt brusquement quand un cor, lointain, se fait entendre. La Chasse. Ils vont repartir. Sixtine va repartir. Il croise à nouveau son regard. Son visage ne reflète rien, aucune émotion. Ce n’est plus elle. Et pourtant… D’un seul coup, tout change. Son visage retrouve un semblant de couleur, et il a le temps de capter dans ses yeux une étincelle de vie… Avant qu’elle ne s’effondre dans ses bras.

Il entend hurler, autour de lui. Peut-être a-t-il crié, aussi ; il n’en sait absolument rien. Il ne sait pas non plus que c’est Richard le Harnois qui a pris sa place. Ce qu’il s’ait, c’est qu’il tient sa sœur dans les bras, et qu’il la dépose au sol, avant de prendre sa main dans la sienne et de la secouer, doucement, puis plus fort, en appelant son prénom. Bientôt, il n’est plus tout seul. Il entend qu’on l’appelle, qu’on le prend par l’épaule pour essayer de le détacher de sa sœur. Il secoue la tête. On insiste, on lui dit que tout va bien, qu’elle est en vie, mais qu’elle a besoin de respirer. On lui dit qu’il pourra la voir quand elle sera revenue à elle, mais que pour l’heure, son couronnement doit se terminer convenablement, comme il est revenu. Ibélène l’attend. Son couronnement. Il a envie de rire et de pleurer à la fois. Qu’en a-t-il à faire, de son couronnement ? Sa sœur est revenue. Il veut rester avec elle, ne peut-on pas le laisser respirer, un peu ? Néanmoins, il ravale ses mots, ses sentiments, et se redresse doucement.

Aussitôt, tout le rattrape, et il doit de nouveau faire face à la réalité – et à Anthim d’Erebor. L’expression que lit le jeune empereur sur le visage du sultan le fige. Ce dégoût, ce mépris même pas dissimulé, lui est-il vraiment adressé ? Il ne comprend pas. Et ses mots, si durs, sans empathie aucune, sont-ils vraiment pour lui ? Est-il vraiment l’empereur, à cet instant, ou juste le garçon totalement perdu qu’il a toujours été ? Sans un mot, il le dévisage, avant d’hocher brièvement la tête. Il n’y a rien à dire.

Il fait mine de retourner auprès de sa sœur, n’ayant aucunement l’envie de rester au centre de l’attention, de redevenir une cible de mépris. Mais la voix douce d’Astrid lui parvient, pour lui demander de les laisser se charger de sa sœur. Pour le soulager, ou pour le blesser davantage ? Il n’a même pas la force de lui demander. Il relève les yeux vers la duchesse, et la voix enrouée, réfrénant un sanglot bien malvenu, lui répond.

- Prenez soin d’elle.  

Il laisse son regard dévier sur le chaos ambiant. Les gens qui pleurent, les gens qui hurlent. Là, on le dévisage encore avec dégoût. Ici, une jeune femme blonde tente de ranimer quelqu’un d’étendu au sol. Plus loin, un enfant crie. Est-ce cela, Ibélène ? Un chaos sans nom ? Est-ce que qu’il doit gouverner ? Ou a-t-il tout perdu ? Car si ses autres ducs décident de se détourner de lui, que va-t-il devenir ? S’il doit affronter le mépris et l’horreur, s’il doit inspirer la peur à chaque personne qu’il croise parce qu’il est mort puis revenu, que va-t-il se passer ? L’envie de pleurer le reprend furieusement. Et ce sentiment de dépassement et d’impuissance lui serre la gorge et l’étouffe. Rien ne finira jamais. Même la mort n’a pas réussi à faire taire sa souffrance, et elle n’a réussi qu’à l’empirer. Il ne peut même pas s’échapper, d’aucune manière. Il est condamné à subir, pour un long moment encore. Mais il relève le menton, cherchant du regard quelque chose à fixer, n’importe quoi sur lequel il pourrait s’appuyer pour ne plus faiblir.  

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyMer 28 Mar 2018 - 21:48

Ibélène • Noblesse



Maximus

de Rougeheaume



Chapitre III.2 ♦️ De Plume et de Serre

Présentation



Maximus était figé. Littéralement en état de choc, les yeux écarquillés et l’impression qu’autour de lui le monde s’écroulait. Déjà parce qu’il n’était pas /possible/ de voir la Chasse Sauvage. Tout simplement impossible, pas sans en périr, pas sans y laisser sa santé mentale ou sa vie. Alors comment expliquer la présence malsaine qui lui glaçait le corps et le cœur, celle qui avait ramené à la vie un empereur et lui insufflant cette horreur au fond de lui ? On ne le pouvait pas.
Et eux, tout autour, qui ne semblaient pas le voir, là, aux côtés de l’être en noir – si proche. Eux, tout autour, les autres qui pourtant connaissaient son visage !
Maximus restait incapable de bouger, le visage pâle, ébranlé par les conséquences. Parce qu’il n’était pas fou, le Rougeheaume, et loin d’être stupide. Il connaissait le visage de l’ancien duc, sa carrure, son regard ; il savait beaucoup de lui, sans doute pas tout. Et il aurait juré sans hésiter sa vie que l’homme qui se tenait parmi d’autres visages sur lesquels il passa était Martial.
Il réussit enfin à arracher son regard de la vision étonnante, attiré par un mouvement. La princesse Sixtine, dont le linceul venait de disparaître, tombait avec élégance sur son cadavre vivant de frère… Et une bête d’horreur, sortie des rêves les plus fous d’un Belliférien – ces rêves qui virent au cauchemar à cause d’un si ténu détail – dont la robe rendait la nuit pâle en comparaison de sa noirceur prit son envol, suivie de ses Cavaliers, de ses Chasseurs…
Et emportant un autre Innocent. Quel qu’il soit.

La panique s’imposa. Cris, mouvements de foule. Le couronnement s’achèverait comme il avait été interrompu : dans un mouvement qui ne voulait plus rien dire, là où les hommes revenaient à l’état de stupides animaux face à plus grands qu’eux. Et Maximus… Maximus aurait voulu céder. Il aurait voulu partir, juste rentrer, retrouver le calme d’une pièce où faire le point sur ce qu’il avait vu. Il aurait voulu se mettre à l’abri et tous les protéger en même temps.

« Maximus. Il va falloir… » Un signe de tête en direction d’Octave. L’explosion de frayeur, une fois les plus pleutres évanouis, se calmait curieusement rapidement pour être remplacée par des murmures. Achever. Répéter. Tout n’était que répétition.
Son regard froid, encore chargé de ce qu’il avait vu, il était incapable d’y aller. Incapable de jurer allégeance à cette chose qui se tenait sur le trône, qui défiait les lois les plus sacrées de l’existence. Incapable d’aller s’incliner, de lui offrir son respect, la souveraineté sur Bellifère, incapable de lui donner l’allégeance qu’on l’avait chargé de lui assurer, incapable de le regarder en face, incapable de se dire qu’un enfant revenu d’entre les morts allait régner sur le plus grand des Empires.
Il ne le pouvait pas. Rien que l’idée d’y aller lui donnait envie de vomir sur le sol.
« Je sais. »
Je ne le veux pas.

Mais Guillaume, lui, le voulait. Parce qu’il voulait Ibélène, sans doute, par le Mort-Vivant. Parce qu’il lui avait dit qu’à n’importe quel prix, il devait se placer sous la protection de l’Empereur, s’en rapprocher. Que Bellifère soit bien vu. Etait-ce de la faute de Maximus s’il pensait que le mage – très agréable à regarder avant l’incident, il fallait se l’avouer – qui s’était interposé et en avait payé d'une blessure était plus digne en cet instant d'être ressuscité que ledit empereur ? Au moins lui avait-il effectué un acte héroïque. Au moins avait-il de la valeur. Bon, grandement entaché par le poison qui courait dans ses veines au naturel, mais quand même.

Son cœur battait trop vite. Ses mains ne tremblaient pas. Il avait le crâne qui bourdonnait, le regard gelé et presque immobile alors que ses pas résonnaient sur le sol.
Ce n’était pas son choix, à Maximus. Il avait reçu des ordres.
Il n’avait jamais eu le choix.
Pas sur ces choses-là.
« Bellifère se tiendra à vos côtés. Nous réitérons notre serment d’allégeance. »

Il avait perdu ses mots, tout entier à cette réprobation qui se ressentait de tout son être. Le destin de Bellifère était avec Ibélène.
Sous les ordres d’un mort-vivant horrible.

Le cœur au bord des lèvres, une fois la cérémonie évacuée, Maximus avait été pris à part par les membres de la noblesse venus avec eux. Ils comprenaient, ces guerriers. Ils n’approuvaient pas, mais ils comprenaient. Suivre les ordres, toujours, de celui plus grand que ça.
« J’ai autre chose à vous dire. »
La voix de l’ambassadeur ne s’était pas abaissée. Que les quelques nobles qui traînaient aux alentours du couloir l’entendent. Que tout le palais, que même les parvenus dans les rues en aient vent !
«Sixtine n’était pas la seule victime, prisonnière de la Chasse. Lorsqu’ils sont entrés... Je l’ai vu. Il était là, parmi eux. »
On se pressa, demandant qui, enfants friands d’histoires.
« L’ancien duc. Martial. Sa disparition ? Volontaire. Il a rejoint la Chasse. »
Il n’en avait pas la moindre idée de si Martial avait été volontaire, le Rougeheaume, mais le mal était fait. Que tous le sachent et en prenne connaissance, ici et surtout en Bellifère, quand ils repartiraient le lendemain matin.

Que la nouvelle les suive et se répande comme une traînée de poudre.
Que si jamais, et c’était improbable, il revenait, personne n’occultât ce qu’il avait fait.
Ils en avertiraient le duc, bien entendu. Et l’ancienne duchesse, car il était inacceptable de la laisser sans nouvelles de sa famille.
Un instant, Maximus eut un doute. Un immense doute, sur l’acceptation de Guillaume vis-à-vis de la situation. Et s’il décidait de refuser ? S’il décidait, bafoué, de détruire le peu que Maximus avait construit par cette allégeance avec un être contre-nature ? C’était un risque à prendre, tout comme il était prêt à endurer le courroux de son duc s’il lui rejetait la faute dessus.
Au pire, il irait se reconvertir.
De préférence dans un autre duché.

Ils quittèrent le palais en milieu de matinée. Juste le temps qu’il fallait pour ne pas paraître impolis, avec les formules de départ d’usage. Et puis les routes, à nouveau, le froid glacial et la distance, jusqu’en Bellifère.



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Message Sujet: Re: Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre   Intrigue 3.2 ♦ De Plume et de Serre - Page 6 EmptyJeu 29 Mar 2018 - 23:08

Elle n’avait jamais apprécié le maréchal. Avait plus souvent que de raison dénigré ses actions. Mais elle lui avait toujours reconnu, en son fort intérieur, loin derrière le déni, le rejet de l’homme, des qualités de voltigeur. Et plus que tout, plus que le retour à la vie de l’empereur, plus que la Chasse Sauvage, plus que la princesse Sixtine qui revenait, le choix de Richard le Harnois la choquait. Certains y verraient peut-être un sacrifice honorable, sa liberté pour celle de leur princesse… Mais le désespoir d’Adamante, son désarroi, l’horreur de ce qu’elle vivait, de ce lien détruit, elle le ressentait, comme s’il était sien. Et elle haïssait sincèrement l’homme, pour avoir bafoué jusqu’à cela. Il pouvait exécrer bien des choses, mais renier une chose aussi vitale… Jamais elle ne pourrait s’entendre avec quelqu’un capable d’infliger un tel sacrifice à son âme sœur.

Elle ruminait, tentant d’éloigner sa fureur pour garder les idées claires. Si elle avait pu se lier à Adamante, en plus de Corail, soigner le cœur blessé de la griffonne… Elle ne l’avait vue nulle part, pourtant, son désespoir s’estompant progressivement. La voltigeuse s’inquiétait pourtant, avait relégué l’inquiétude au fond de son esprit, pour travailler. Elle n’était pas sûre de ce qui l’attendait, pourtant. Qu’adviendrait-il d’elle, maintenant qu’Erebor ne faisait plus partie d’Ibélène ? Elle allait devoir se rendre à Vivedune. Quitter Melsant, ses filles, pour savoir ce qu’il en serait. Elle espérait les revoir prochainement. Très prochainement. Le départ avait été difficile.

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