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 Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne

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Les Guerriers
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Anaïs Belécu
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyLun 30 Avr 2018 - 11:59

Anaïs est toute ouïe quant aux paroles de la femme qui se trouve devant elle. Ses yeux s’écarquillent au fur et à mesure de l’échange qui se déroule sous ses yeux. Elle imprime chaque information et se dit que lorsqu’elle aura le temps il serait de bon ton qu’elle s’aventure en compagnie d’un ami  vers la Colline aux Narcisses.

Elle est tellement absorbée la guerrière qu’elle ne comprend pas immédiatement ce qu’il se passe autour d’elle. Un regard alentour alors que l’une des personnes se lève devant elle lui montre les différents compagnons qui l’accompagnent affairés eux aussi à percevoir d’autres discussions. Elle fronce les sourcils. Le climat est malsain. Cela se lit sur les visages de chacun. Elle tend la main pour se remettre debout vers la personne qui est restée assise attendant calmement le retour de celle qu’elle a envoyé chercher un verre. Anaïs frissonne lorsqu’ elle s’aperçoit que sa main passe au travers de cette dernière.

« Que se passe-t-il ? » se dit-elle pour elle-même « Ce n’est qu’un rêve cela ne peut être que ça non ? » elle poursuit dans son monologue, les autres sont bien trop éloignés pour l’entendre. C’est bien pour cette raison qu’elle se pince cherchant à sortir de cette situation qui ne peut être que non réelle. Anaïs ferme même les yeux et les rouvre mais rien n’a changé. Ils sont tous encore là avec des fantômes jouant la dernière scène de leur existence.

La jeune guerrière détourne son regard  et c’est là qu’elle le remarque. Un homme s’adresse à Gauthier. Ce dernier semblait vouloir se diriger vers la scène. Le regard d’Anaïs est ensuite attiré par la scène où elle voit cette fois ci Abigaïl et Rhapsodie. La Compagne est vraisemblablement affolée. C’est ce pourquoi  Anaïs décide de les rejoindre. La jeune chevaucheuse semblait par ailleurs la chercher et d’un geste de la main elle attire son regard la rassurant quant au fait qu’elle se rapproche d’elles deux.

D’un pas rapide elle rejoint Teagan et Gauthier. Elle souffle en arrivant à leur niveau « Il semble que nous ayons meilleur compte de nous regrouper sur scène non ? » Sans attendre leur réponse elle rejoint prestement ses deux amies. Elle oublie son attitude réservée et s’adresse à tous ceux qui sont encore pour l’heure au bas de la scène  « Venez tous ici, je ne suis pas sûre que nous séparer soit la meilleure des solutions ; je ne sais pas ce qu’il se passe ici mais il serait peut être de bon ton que nous opérions ensemble ».

Elle se mord la lèvre de tant d’assurance peut être trop longtemps refoulée. Anaïs s’interroge même, d’avoir pris la parole devant tant de personnes risque de la positionner dans une situation qu’elle ne maîtrise guère, celle où elle décide, où elle prend des décisions.  Un instant elle sourit vis-à-vis de cette remarque intérieure. Après tout n’est ce pas ce qu’elle aspire à être ? Sûre d’elle ? Il semble que la situation s’y prête après tout…

hrp:
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Teagan le Sustain
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyLun 30 Avr 2018 - 14:08

Il est un peu confus, l'Outreventois. Son regard papillonne de personne en personne, sondant la foule comme s'il venait de voir un fantôme... Et c'est le cas, pas vrai ? « Pardon, je ne l’ai pas vu. » Ca ne l'empêche pas de regarder autour de lui, espérant retrouver ce visage qui lui est si familier. « Il n’était pas avec nous, pas vrai ? » Son regard se tourne vers l'homme qu'il ne connaît pas. Teagan paraît soudain revenir à l'instant présent, et il secoue la tête. « Non... Non il n'était pas avec nous. » À moins qu'il ne l'ait suivi jusqu'ici pour se jouer de lui ? Avec le dénommé Taliésin qui les a accueillis sur la Symphonie ? Peut-être s'imagine-t-il des choses. Il peine à se concentrer, il est envahi de sensations étranges, comme touché par cette magie qu'il ressent tout autour d'eux.

« On devrait pas s’éloigner. Regroupons les autres, retournons sur scène. L’orchestre… L’orchestre est composé de mages, d’une forme de magie… Oubliée, inconnue, je sais pas. Mais je pense… Je pense que tout se joue par là-bas. Que si on veut rentrer, et en sûreté… La scène est sûre. » « L'Accord... » murmure-t-il tout bas. Il a la confirmation qu'il ne s'agit pas de musiciens ordinaires, ni d'un théâtre ordinaire. L'Accord ne se trouve pourtant pas que sur scène, il en a la conviction. Il ne saurait dire pourquoi, ni comment, mais il sait que cette magie se trouve partout, dans les moindres recoins de cette salle. Il n'est pourtant pas imprudent que de rassembler tout le monde au même endroit, afin de rester groupés. Alors il suit l'homme.

« Vous connaissez cet homme que vous cherchez ? Un homme de ce passé ?  » Sourcils froncés, il croise son regard. Que dire ? Lui mentir, peut-être ? Non, il ne sait pas lui-même si ce qu'il a vu est réel. « J'ai cru reconnaître quelqu'un... quelqu'un de notre temps. » répond-il, évasif. Ils se retrouvent rapidement sur scène et sont abordés par la jeune femme à l'insigne de Chevaucheur et une autre d'allure plus fluette. La mention de la prédiction lui fait froid dans le dos, il la regarde attentivement puis embrasse la foule du regard. Depuis la scène, il réalise combien la foule est dense, combien nombreux sont ceux qui sont venus assister à ce concert. Et alors que la guerrière aboie quelques ordres, il s'approche d'une silhouette allongée sur les planches qui remue légèrement. L'homme arrivé aux côtés de la dame Faustine, celui qui se prenait pour le chef d'orchestre... il paraît reprendre ses esprits. Teagan s'accroupit à ses côtés. « Est-ce que vous vous sentez mieux ? » demande-t-il, inquiet. L'expérience n'a pas dû être très agréable.


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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyLun 30 Avr 2018 - 23:50




Chroniques d'Arven

Intrigue 3.3

Les Échos du Passé

30 mai 1003



Intrigue animée par Lemon Tart


Le Chant du Cygne

Les minutes passent et rien ne semble changer. La foule emplit toujours le théâtre, les rires et les bavardages retentissent un peu partout, quelques personnes déambulent dans la salle et d'autres retournent à leur place. C'est également le cas de nombreux musiciens d'ailleurs ; plusieurs accordent leurs instruments, d'autres tournent les pages de leurs partitions et certains patientent simplement en posant un regard curieux sur le public.

Peu à peu, tous sont de retour sur scène et le chef d'orchestre fait à nouveau son entrée sous les applaudissements nourris. Puis le silence se fait, il fait signe à son orchestre et lentement, une mélodie s'élève. Elle est plus douce que la précédente, plus calme également. Pour le moment, seuls quelques hautbois se mêlent aux flûtes pour un air enchanteur et délicat. Et enfin, les harpes font chanter leurs cordes.

Il serait si facile de se perdre dans l'air merveilleux qui envahit les lieux et fait vibrer les coeurs. Et pourtant, le Destin frappe avec force et cruauté.

Les portes du théâtre s'ouvrent à la volée, mages et guerriers pénètrent les lieux, armes et magies agissent de concert pour faucher tous ceux qui se trouvent sur leur passage. La surprise se mue en terreur, les sourires béats se transforment en cris d'effroi, le sol du théâtre se teinte d'écarlate. Les nouveaux venus sont nombreux, organisés et terriblement efficaces. Presque tous portent les armoiries de Cibella, ils bloquent les issues et avancent méthodiquement pour que tous succombent entre leurs mains. C'est la panique dans la salle comme sur scène, plusieurs personnes trébuchent puis se font piétiner par des hommes et des femmes apeurés. Les envahisseurs entrent même depuis les coulisses, probablement par l'entrée du personnel et des artistes. Et sur le toit, un dragon embrase le plafond dont plusieurs pans s'écroulent sur la foule. Les flammes pénètrent dans la salle, une gerbe intense illumine les lieux et atteint sa cible.

Les livres d'histoire ne mentionnent pas les méthodes utilisées il y a mille ans pour mettre en oeuvre les termes de la Trêve. De toute évidence, les habitants d'Arven, à l'époque, n'en connaissaient pas le prix, eux non plus. L'horreur est réelle, presque palpable, mais hors de portée pour le groupe qui se retrouve démuni, condamné à voir la mort s'abattre, à entendre les supplications désespérées, les pleurs et les cris. Témoins muets du sacrifice commis pour la paix.




Quatrième Tour

Consignes



IRL : du lundi 30 avril au lundi 7 mai (18h).
IRP : le 30 mai 1003, après-midi

• Ce topic concerne les personnages inscrits à l’intrigue au préalable (Abigaïl, Anaïs, Faustine, Gauthier, Lucas, Maelenn, Rhapsodie, Serenus & Teagan). Si ce n’est pas votre cas, un petit MP à la Fatalité et nous verrons si vous pouvez intégrer le groupe !

• Le tour couvre l'arrivée des forces armées cibellanes à l'intérieur du théâtre. C'est un massacre dans les règles de l'art.

• Il vous est impossible d'interagir avec les gens ; vous êtes comme des fantômes, vous voyez tout, vous entendez tout, mais vous n'avez aucun impact sur ce qu'il se passe. Vous voyez encore les autres personnes qui sont entrées avec vous dans le bâtiment et vous pouvez évidemment communiquer entre vous, comme avant.

• Vous n'arrivez toujours pas à sortir du théâtre.

• Votre magie fonctionne sans problème mais n'agit pas sur le passé, les Familiers et dragons n'approchent pas le périmètre, ça les rend mal à l'aise.

• Vous êtes en Cibella, il fait plutôt bon et le ciel est découvert. :couronne:

• Vous pouvez poster plusieurs fois dans un tour, mais veillez toujours à laisser deux personnes répondre entre deux de vos interventions.

• Coucou, la limite de mots est toujours là ! 700 mots maximum par message, pas un de plus, sinon je mords ! :laa:

• Pensez à indiquer votre nombre de mots en utilisant impérativement ce site et le résumé de vos actions sous balises spoiler.

Bonne chance, dragonnets ! :angel:



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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMar 1 Mai 2018 - 1:19

La réponse de l’homme n’était que presque satisfaisante. Presque. Pourquoi chercher quelqu’un qui ressemblait à un autre quand tout, autour, était si étrangement ancien ? Il n’eut pas le temps de faire la moindre réflexion que déjà, la rousse de Rhapsodie se rapprochait. Il n’avait que faire de sa froideur, même si il espérait ne pas l’offenser par sa présence. Il ne voyait pas bien comment, mais bon.
Un hochement de tête.
Si Rhaps l’avait prédit, alors il fallait se dépêcher. Lui, comme elle sans doute, avait totalement foi en la Compagne. Parce qu’il avait saisi l’urgence de la situation, et que ce que lui avait ressenti dans le présent était encore trop ancré au fond de son être. Il allait s’éloigner quand l’autre rousse – beaucoup de rousses, décidément, dans sa vie –  lui souffla la même idée que la sienne. La scène. Ils devaient y retourner.
Sans souci, il finit par y regrimper, traversant au passage deux ou trois autres personnes qui regagnaient leurs sièges sur la fin de l’entracte. Il jeta un regard autour, tentant de localiser certains d’entre eux perdus parmi les méandres de fantômes, mais la foule compacte ne lui permettait pas d’y voir. Jurant entre ses dents, il jeta un regard vers la seule dont il connaissait le nom ici. Rhapsodie. Elle serait en sécurité.
Il allait s’aventurer à nouveau loin, nager dans cette marée humaine, quand la musique reprit. Et il l’avait dit lui-même, la scène était l’endroit le plus en sécurité. De plus, il ne lui semblait pas que l’un d’entre eux manquât à l’appel.

Et puis les portes s’ouvrirent, violemment, laissant entrer une marée atroce et mortelle. Le temps sembla se figer un instant, avant que Gauthier ne comprenne. Avant que la mort ne se mette à planer dans la salle, à faucher sans distinction.
Sa main se referma sur son arme, sans doute inutile, bien inutile en comparaison de celles des fantastiques guerrières présentes, mais il avait besoin de tenir quelque chose, de ne pas se laisser sombrer.

C’était donc ça, leur justice. La mort bête, la violence inutile, le massacre méthodique. C’était la justice des hommes, tellement partiale, mais elle n’était depuis longtemps plus la sienne. Et si le sang qui coulait pouvait l’enivrer, si la mort qui prenait de la puissance l’appelait quelque peu, ce n’était rien face au dégoût qui le prenait.
Il s’était inconsciemment rapproché du groupe, incapable de faire quoi que ce soit. Sa main sur son arme serrait le pommeau compulsivement, son regard ne présentait rien d’autre qu’un océan glacé.
Cette mort n’était pas juste.
Jamais une tuerie n’aurait du être orchestrée de cette manière méthodique, par des dirigeants tournés contre leur propre peuple.

 « C’est un massacre. » Il ne lâcha sa dague, rangée, que pour tenter de se calmer. Mais ses mains tremblaient, sa voix était presque trop glaciale.  « Je crois qu'on pourra pas s'enfuir. On doit y assister.  Quelqu’un saurait… Quand nous sommes ? »
Il voulait rester. Il voulait aider, il voulait que Rhapsodie soit saine et sauve, il voulait que cette injustice horrible qui lui laissait un goût amer dans la bouche soit réparée. Il était neutre, dans tout conflit, mais il ne pouvait supporter de voir ça. De voir un duché annihiler méthodiquement ses propres citoyens.

Il comprenait son ressenti à l’arrivée. Il le comprenait. Et s’il avait pu y faire quelque chose, que Lida en soit témoin, s’il avait eu quelque possibilité d’interagir sur les évènements, il aurait agi. Ô ma Sombre Mère,dis-moi que ce crime n’est pas resté impuni.
Il n’attendait pas de réponse, depuis le passé où il se trouvait, entouré d’inconnus qu’il connaissait à peine, forcé de regarder la destruction et la mort avancer autour d’eux. Un corps tomba, le traversant de part en part, sans qu’il n’ait seulement l’air surpris ou dégoûté. Il n’y avait que de la rage. Ce sentiment d’horreur injuste qui brûlait en son cœur.

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Anaïs Belécu
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMar 1 Mai 2018 - 11:14

Anaïs, sur scène, est en proie à l’incompréhension la plus totale. Elle voit dans les regards de ses camarades que les autres en sont tous au même point. Lequel d’entre eux tous réussira à trouver la solution de cette énigme ? Elle ne sait pas. Des hommes la traversent, des musiciens qui reviennent sur leur chaise. Le public s’installe de nouveau, la scène se poursuit. La musique envahit la salle comme son cœur. Elle ferme les yeux ne maîtrisant plus grand-chose. Un instant elle sent presque que sa gorge va pour se déployer et chanter quelques notes qu’elle a repérée depuis le début du morceau. Ils vont vraiment finir par devenir tous fous dans ce théâtre.

Tout cela se déroule d’une manière fort peu orthodoxe et c’est le fracas soudain qui lui fait relever les paupières. Un cri d’effroi certainement inaudible au vu du vacarme assourdissant qui se produit dans le théâtre. Anaïs ne comprend pas. Que se déroule-t-il donc sous ses yeux à cet instant ? Pourquoi assistent-ils à cela ? Est-ce leur passé ? Est-ce une autre vision de leur vie actuelle ? Pourquoi eux ? Sont ils des instruments d’un Destin qui se veut fort malicieux ? La guerrière qu’elle est aimerait porter secours à tous ces pauvres êtres mais elle ne peut pas. Ne pas le pouvoir la plonge dans une détresse telle qu’elle en a les bras ballants. Elle n’accepte pas l’impuissance, l’inutilité et c’est ce qu’elle est à cet instant.

Sans un bruit, elle s’éloigne du groupe, se bouche les oreilles elle ne veut plus entendre, elle veut oublier ce qu’elle a vu, les horreurs. Anaïs est une guerrière, une vraie, une mercenaire. Elle en a vu du sang, elle en verra encore mais la scène qui se déroule sous ses yeux est au-delà d’un meurtre ou d’un combat à la loyale c’est purement et simplement une tuerie de masse. Elle ne cautionne pas. Cela ne peut pas être réel, cela ne peut pas avoir existé. Elle s’éloigne encore un peu plus au fond de la scène, s’accroupissant, plaquant sa tête entre ses coudes alors que ses dents grincent.

Elle résiste mais pas assez. Etrangement alors qu’elle est toujours à genoux elle se sent mieux comme calmée. Elle se trouve habitée d’une force nouvelle, sans comprendre pourquoi, elle lui laisse prendre possession de son être. Sa conscience est balayée au tréfonds du théâtre. C’est bien pour cette raison qu’elle se relève et sort cette fois-ci l’épée de son fourreau. Le dos toujours tourné ses lèvres s’élargissent dans un sourire large, malsain. Elle fait demi-tour les regarde eux les étrangers, ses cibles. Ils sont au nombre de 8, elle a vu bien plus dur. Sans un bruit silencieuse elle se rapproche. Aucun témoin ne sera toléré, elle le sait. Il lui faut encore bien deux ou trois pas pour se rapprocher. L’épée en main, elle ferme sa main, se crispant un peu plus. Et si elle commençait par la jeune femme là ou l’homme qui demande dans quelle époque l’on se trouve ?

Elle commence à lever son épée, va pour transpercer le premier corps qui se trouve devant elle quand son mouvement se trouve arrêté. Un grognement sort de sa gorge, signe manifeste de son mécontentement. L’étranger qui a interrompu son geste semble décidé à protéger ces intrus. Elle sourit un peu plus férocement.

« Très bien tu veux que je commence par toi ? T’inquiètes pas ça va être rapide ».

Elle se met en garde mais n’attend pas que l’autre se soit préparé ; sa nouvelle cible semble bien plus entraînée que les autres, cela rendra le combat on ne peut plus agréable. D’ores et déjà elle commence à croiser le fer à le repousser « Cesses le combat et meurs on est trop nombreux pour toi ».


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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMar 1 Mai 2018 - 14:30

Sa main tenant toujours celle de Rhapsodie, Abigaïl répond aussi par un signe de tête. Elle s'apprête à donner plus d'explications lorsque la voix de la guerrière retentit derrière elle, indiquant qu'elle les a suivi de près et a sûrement entendu ce qu'elle vient de dire. Elle propose à tout le monde de se rassembler sur scène, ce qui n'est pas la plus mauvaise des idées, Abi veut bien la lui accorder. Mieux vaut qu'il reste tous ensembles pour éviter de s'éparpiller et de se perdre. Et si un incident arrive ? Elle jette un regard inquiet à Rhaps. Sa prédiction lui fait froid dans le dos et un mauvais sentiment la guette. Toutefois, elle n'a guère le temps d'aborder plus longuement le sujet car les bruits des conversations commencent à s'évanouir et bientôt le chef d'orchestre apparaît sous les applaudissements enjoués de la foule. Les premières notes s'élèvent, douces, harmonieuse. La Chevaucheuse n'y connaît pas grand chose en musique, pourtant elle se laisse emporter l'espace d'un instant par cette mélodie enchanteresse. C'est sûrement ces émotions là dont lui parle régulièrement la Cibellane. Le genre d'émotions qui vous transperce le corps et transcende votre propre conscience. Pourtant, une fois encore, cet instant envoûtant ne dure que quelques secondes. Sentiment éphémère bien vite noyée par une inquiétude grandissante en voyant la porte s'ouvrir à volée sur une armée cibellane. Des mages et des guerriers pénètrent dans le Théâtre semant terreur et désolation, ne laissant personne vivant sur sa route. Sidérée, Abigaïl les regarde décimer ainsi le peuple, sans raison apparente, bloquant les issus pour empêcher le peuple, terrorisé, de s'enfuir. Tous y passe, y compris l'orchestre. Les propos de l'ami de Rhapsodie font écho à ses propres pensées. C'est un massacre. Un combat inégal, lâche et indigne. Elle se fait transpercer par une lame, frissonnant en voyant l'arme fantomatique lui traverser l'estomac pour atteindre une cible passée derrière elle. Le corps rejoint les autres, formant un tas de trépassés qui tapisse maintenant le sol. Puis un rugissement et la Chevaucheuse lève les yeux vers un dragon magnifique qui s'attaque au plafond.

-Non, bafouille-t-elle, partagée entre l'horreur et l'ébahissement.

Son regard se baisse pour tomber alors sur un homme, debout sur scène, assistant au massacre l'air parfaitement impassible. Il ne porte pas les habits de Cibella et il n'a pas non plus l'air d'un Chevaucheur. Mais à son col, elle aperçoit ce signe distinctif qu'elle connaît si bien pour l'avoir déjà vu.
Une épine.
La Rose.
Le choc est tel qu'elle fait un pas en arrière, lâchant la main de Rhapsodie pour se couvrir la bouche.

-La Rose... c'est... la Rose Ecarlate,
souffle-t-elle, incapable de garder ça pour elle.

Une vive douleur s'empare de son âme. Non... la Rose est derrière ce génocide ? C'est la Rose qui a ordonné une telle horreur ? En l'honneur de quoi ? Pour garantir quoi au juste ? Et à quel prix ? Au prix de tout ces êtres décimés sans la moindre chance de se défendre ? Tandis qu'ils tombent tous un à un sous ses yeux, elle voit dans leur regard cette peur et cette résignation. Celle qu'ils ne sortiront jamais d'ici vivants. La Rose est-elle vraiment derrière tout ça ? Une rage bouillante s'empare d'elle. La Chevaucheuse est loin d'avoir aperçu Anaïs possédée tentant de se battre contre Serenus. Son regard ne peut se détacher de l'Epine, alors qu'une colère sourde anime des tremblements rageurs.

-C'est une Epine, lance-t-elle d'une voix froide et tranchante à qui veut l'entendre. Je ne sais pas ce qu'il se joue ici, mais ce massacre, c'est la Rose qui en est le commanditaire.

Aussitôt, l'idée même d'avoir les présents d'Astrée à sa ceinture lui donne la nausée. Elle a donc ouvert son cœur et son âme à... ça.
Trahison.

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Serenus Dardalion
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMar 1 Mai 2018 - 21:32

La femme parla un moment sur l’histoire du théâtre. Serenus finit par hausser les épaules, mais se força à rester jusqu’au bout. De la Pierre de Mémoire. Intéressant, pour qui s’y intéressait vraiment. Serenus soupira. Puis, un détail le fit réagir. La pierre de Mémoire absorbe les souvenirs. Voilà qui explique la présence de ces apparitions fantomatiques dans le bâtiment ! Le guerrier regarda le groupe de personnes s’éloigner en riant et retint un nouveau soupir dépité. Les manières de ces gens là le dépassaient totalement. Le guerrier décida de ne pas les suivre. A quoi bon, il avait déjà appris quelque chose d’intéressant sur ce qui leur arrivait. Il chercha ses compagnons d’infortune du regard et repéra Anaïs, un peu plus loin. Elle serait surement contente d’en savoir plus sur cet édifice. Il commença à marcher et, tout en esquivant les personnes présentes, il se hâta de la rejoindre. Il se rappela soudain qu’il était une sorte de fantome, pas besoin de se faufiler. Il s’amusa donc à traverser les gens, et se demanda s’ils ressentaient quelque chose. Sans doute que non, vu qu’ils n’avaient aucune réaction. Il rejoignit Anaïs tout en s’amusant et, quand il arriva à ses côtés, tout changea.

Un énorme fracas, des combattants, des cris et du sang. Serenus, par réflexe, dégaina son épée. Il regarda sa collègue s’éloigner, la tête entre les coudes. On aurait dit qu’elle luttait… Mais contre quoi, il ne saurait le dire. Il tendit la main vers elle quand, soudain, elle releva la tête. Son regard avait changé. Il était plus déterminé, plus… Sauvage. Serenus la regarda se tourner vers leurs compagnons d’infortune, lame à la main. Mais qu’est ce que… Serenus mit une main sur sa tête, sentant quelque chose qui… C’était étrange… Sa conscience, son esprit, semblait tiré vers l’arrière. Quelque chose de plus fort tentait de prendre sa place. Serenus, comme Anaïs quelques instants auparavant, lutta pour ne pas se laisser attraper. Mais cette chose était bien plus puissante. Il sentait son esprit, sa volonté, son âme empreinte de justice et il se reconnu à travers lui. Il finit par lui laisser la place, et c’est un autre guerrier qui prit place dans le corps de Serenus Dardalion. Le guerrier regarda sa lame, et serra les doigts sur le pommeau. L’index de son autre main suivit le fil de la lame, testa son tranchant. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas tenu une arme entre ses mains et il était satisfait. Son regard se tourne vers la femme rousse. Elle aussi avait dégainé sa lame, et elle leva le bras pour frapper un innocent. Instinctivement il contra son attaque. Leurs lames se percutèrent avec ce son métallique que le guerrier avait appris à aimer. Le temps du combat était venu.

La femme était sure d’elle, elle pensait pouvoir gagner. Mais elle était jeune, c’était son seul avantage. Le guerrier était plus vieux, mais il avait l’expérience avec lui. Il la laissa s’élancer et essayait de le repousser. Le guerrier para ses coups. Il la laissait parler, il savait d’expérience que cela la fatiguerait plus vite. Il garda son souffle, parvint à contrôler sa respiration. Un combat n’était jamais gagné d’avance. Cette petite allait l’apprendre à ses dépens. Le guerrier leva sa lame, ferma les yeux et souffla. Rester calme, garder le contrôle. Il rouvrit les yeux et dévia un nouveau coup. Il se cambra et donna un puissant coup d’épaule dans la poitrine de son adversaire. Son armure percuta la sienne dans un fracas assourdissant. Voilà qui devrait lui faire comprendre qu’il ne serait pas facile à vaincre. Le guerrier se redressa, recula d'un pas, et croisa son regard. Aussi longtemps qu'il serait debout, aussi longtemps que son cœur battrait, il empêcherait ces hommes et ces femmes de massacrer des innocents. C'était son destin, et il ne faillirait pas.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMer 2 Mai 2018 - 14:20

Rhapsodie ne se fait pas prier et vient saisir la main de son amie. Pourtant, elle secoue négativement la tête, lui indiquant qu’elle est incapable de lui en dire plus. Tout ce qu’elle sait a été couché sur le papier. Maintenant, elle ignore ce qu’il va se passer exactement. Elle la suit, fermement accrochée à sa main, alors qu’Abigaïl se dirige vers Gauthier et le grand homme roux et leur répète ce qu’elle vient d’écrire. Les yeux plein d’effroi, la Cibellane ne peut que confirmer d’un hochement de tête. Sans un geste de résistance, elle se laisse entraîner de nouveau vers la scène.

Son esprit se calme néanmoins lorsque les musiciens se réinstallent et que la musique reprend. Une musique plus douce que la première, qui a au moins pour effet de la décrisper légèrement. Sa prise sur Abigaïl se desserre.  Elle a toujours peur de sa prédiction et de ce qu’il peut se passer, mais la Compagne est rassurée de savoir ses amis près d’elle. Ils savent se battre, eux au moins. Et si jamais ils ne parviennent pas à la protéger, au moins pourront-ils sauver leur vie, s’il venait à y avoir un combat. Elle espère qu’ils n’en auront pas besoin.

Les portes s’ouvrent à la volée. Pétrifiée, les yeux écarquillés de terreur, elle voit l’armée aux couleurs de Cibella entrer, bloquer les issues et massacrer tous ceux qui se trouvent à proximité, et s’organiser pour ratisser le Théâtre. Et ne laisser aucun survivant.
Rhapsodie sent ses yeux s’embuer et sa gorge se nouer. Pourquoi ? Pourquoi un tel massacre, comme le décrit Gauthier ? Pourquoi les armées cibellanes se sont-elles retournées contre leur peuple, le peuple qu’ils doivent défendre, le peuple qu’ils doivent protéger ?
Son regard suit une jeune fille brune à l’air paniqué, qui tente d’échapper à l’épée d’un des guerriers. Elle doit avoir à peine seize ans. Elle ne voit pas arriver, en face d’elle, une femme d’âge mur, prête à faucher sa vie d’un seul coup de lame. Quand la brune s’en rend compte, il est déjà trop tard. Elle s’effondre au sol sans avoir eu le temps de comprendre, sans avoir pu crier. Elle n’a rien fait. Elle n’a rien fait, et elle est morte.

Un sanglot silencieux lui échappe, puis un deuxième. Et elle sent les larmes dévaler ses joues sans qu’elle ne puisse rien y faire. Le regard figé droit devant elle sur la scène d’horreur qui se déroule juste sous ses yeux, elle pleure. Elle pleure la mort de dizaines, de centaines de personnes innocentes, simplement venues assister à un spectacle, massacrées sans raison apparente et sans distinction d’âge, d’origine ou de magie, par les forces chargées de leur protection. Elle pleure, totalement coupée de ce qu’il se dit près d’elle sur la Rose Ecarlate, du combat qui se déroule entre deux amis.
C’est encore pire que ce qu’elle avait imaginé.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMer 2 Mai 2018 - 14:33

Elle est dans son combat la guerrière, oubliant un instant tout le reste. Elle a tenté de désarçonner son adversaire qui lui fait face par quelques paroles transparentes de sa volonté de gagner. Elle a une mission qui est d’éliminer chaque personne vivante dans ce théâtre. Elle se doit de réussir n’en déplaise à cet homme qui lui fait face. Elle est sûre d’elle, trop  peut-être, au point de ne pas voir le poing qui la percute en pleine poitrine. Son armure la protège mais le coup précis lui a coupé la respiration.  Elle pose le genou au sol, fulmine, crache par terre avant de se relever plus déterminée que jamais. L’homme est ancien et se sert de son expérience du combat pour la dominer dans ce premier échange. Au-delà de l’affront qu’elle vient de vivre la guerrière ressent l’énergie de la rancune. Cette cible qui semblait être fort facile lui durcit la tâche, elle se sent brusquement seule et sait que la menace peut très bien venir de l’arrière, des autres là toujours immobiles.

Elle regarde en arrière, vérifie que rien ne vient de ce côté-là et accroche le regard de son adversaire. Son sourire s’élargit un peu plus. Elle ne parle plus, a récupéré et maîtrise son souffle, sa concentration. Elle examine chaque recoin, une corde ou quelque chose pouvant être une précieuse alliée dans un affrontement dont l’issue n’est pas déterminée. Le seul état de fait pour l’instant est que cet homme a touché une partie sensible. Elle a perdu un point mais il ne gagnera pas la guerre. Alors qu’elle va pour porter un premier coup, la voix de la femme derrière elle parlant de la Rose lui fait hausser les sourcils ; elle la fera taire juste après, ce n’est pas grave. Adroitement elle arme son épée, incline la tête et sourit toujours. Elle serait presque tentée d’adresser un clin d’œil à sa cible.  Elle veut troubler son adversaire alors qu’elle s’en rapproche bien trop lentement pour qui que ce soit d’autre. Elle a un plan, précis en tête. A moins d’un pas de lui elle se jette de toutes ses forces contre lui, son épaule la première pour le renverser. Elle n’a pas peur de se blesser raison pour laquelle la jeune femme y va de bon cœur.

L’homme est au sol, allongé alors qu’elle a un genou sur sa poitrine, une main sur le cou de son adversaire. La jeune femme n’a pas oublié la main tenant l’arme, qu’elle immobilise de son pied appuyant chaque minute de plus en plus fort jusqu’à entendre un crac significatif pour lui faire lâcher son arme.

Le sourire de la jeune femme se fait plus large alors que sa main se serre sur le pommeau de son arme, qu'elle relève allant pour porter le coup final au niveau de la gorge de l'homme.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMer 2 Mai 2018 - 19:22

Tant de vies sacrifiées autour d’eux, pour… Pour quoi, au juste ? Il voulait savoir. Il voulait une raison. Il voulait connaître, comprendre, savoir la cause de cette horrible scène qui le retournait au plus profond de lui-même. Etait-ce à cause de cet orchestre, composés de mages d’une magie oubliée à leur temps ? Etait-ce à cause de l’endroit, ou bien la duchesse actuelle avait-elle décidé de se retourner contre les plus talentueux de l’Empire ? Il ne savait pas. Et il le voulait. Le regard fixé sur la scène morbide, les corps qui s’agglutinaient dans des postures grotesques, il eut à peine le temps d’entendre un fracas à son côté. Mouvement. Il s’écarta d’un pas leste, sur la défensive. La rousse qui l’avait déjà rejoint plusieurs fois semblait s’en prendre, sans raison apparente, à Serenus.

Il lui avait bien fallu ça pour le sortir de la dangereuse transe qui l’avait saisi. Pour sauver Gauthier de l’agression à ses principes et sa morale que représentait cette scène. Il n’oubliait pas, et sa rancœur flamboyante était dans son esprit, mais il se mit simplement à porter attention aux gens alentour. Là, les deux se battaient, plus gros mouvement qu’il pouvait deviner. Là-bas, le groupe semblait presque en sûreté – du moins le devinait-il. Et près, il pouvait entendre la voix de l’amie de Rhapsodie. La Rose.
Il avait un nom. Sa colère ne pouvait être dirigée contre eux, mais il savait qui. Et ça faisait toute la différence. Peut-être les avait-il admirés, quand il était enfant, avait-il rêvé d’un jour s’en approcher. Mais depuis qu’il avait ouvert les yeux, il savait bien que leur justice n’était plus la sienne. Depuis presque vingt ans il vivait sans s’en soucier : comme pour un empire, il ne les prendrait en considération que s’ils allaient à l’encontre de la Confrérie.

Il tourna la tête vers elle, visiblement secouée, ses propres yeux ne reflétant rien d’autre qu’une confusion grandissante. Pourquoi. Quand. Il avait le qui, mais il lui manquait le reste. Sa tête ensuite, par instinct, revint vers Rhapsodie, le tirant complètement de son inactivité stupéfaite.
Ou il se faisait vieux, ou elle était entrain de paniquer complètement. Et le monde pouvait bien s’écrouler autour d’eux, il se rapprocha d’elle. Il supposait que la guerrière et Serenus s’affrontaient encore, que l’un, peut-être, en viendrait à mourir. Ce n’était pas son combat. Il ne savait pas pourquoi ces deux cherchaient à se confronter, mais il n’était pas de son devoir de les séparer.

 « Rhaps. »
Il l’appela doucement, sa main se posant sur son épaule. Il se plaça à son côté, offrant son dos au combat. Autour d’eux, toujours, les gens tombaient.   « Rhapsodie, regarde-moi. » Il était calme, affreusement calme. Tout doucement, il lui fit tourner la tête. Détacher ses yeux du combat.  « Regarde moi. C’est bientôt fini. Je te le promets. »
Il savait qu’il ne pouvait pas éternellement la tenir éloignée de l’horreur macabre qui se déroulait autour d’eux, mais il pouvait au moins la calmer. Tout doucement, il l’attira contre lui, dans un geste protectif. Et il pensait bien que son amie allait sans doute chercher à le frapper pour ça, mais il n’allait décemment pas la laisser paniquer.

 « Concentre-toi sur moi, d’accord ? pas sur le bruit des autres. Ca va se terminer. » lui souffla-t-il en regardant aux alentours. Histoire de s’assurer que les deux zigottos entrain de se battre n’allaient pas les attaquer.  « Quoi qu’il arrive, ton amie et moi, on ne te laissera pas. On va bientôt laisser cet endroit, d’accord ? Personne n’y reviendra jamais. Calme. Respire doucement. Quand on sortira, si tu veux, je te ferai des gâteaux avant de repartir. »
Le sang commençait à entourer leurs pieds, tremper leurs chaussures, et lui, il parlait de gâteaux.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyMer 2 Mai 2018 - 19:25

Le guerrier hurla. Sa main lui faisait atrocement mal. Le véritable propriétaire de ce corps allait mettre du temps à s’en remettre. Il essaya de comprendre. Comment avait-il fait pour en arriver là. Allongé sur le dos, l’arme au sol, la main quasiment broyée. La femme était plus douée qu’il ne l’avait cru. Elle s’était elle aussi servie de son propre corps comme bélier. Le guerrier avait compris que son hôte, à la carrure de taureau, devait souvent s’en servir pour renverser ses adversaires, mais il n’aurait jamais imaginé que la jeune femme en fasse autant. Il maudit, l’espace d’un instant, sa naïveté. Ses instructeurs lui avaient pourtant appris à toujours se méfier de l’adversaire, et à ne jamais le sous-estimer. Il l’observa, elle aurait pu l’achever, mais elle voulait jouer. Elle voulait le blesser, l’épuiser par des petites coupures, pour qu’il lui supplie d’en finir. Mais le guerrier n’était pas comme ça. Il en avait vu des combats, ce n’était pas une main abîmée qui allait lui faire peur. Il avait remarqué que son hôte, certes gaucher, avait appris à utiliser sa main droite pour beaucoup d’autres tâches. Autant vérifier si le combat faisait partie de celles-ci. Le guerrier, sans quitter la femme des yeux, attrapa la lame avec sa main droite. Le bras accueilli le poids de l’arme sans émettre la moindre objection. C’est bien, son hôte avait compris qu’un corps travaillé dans son intégralité offrait de meilleures chances de survie et de victoire.

Il était à peine debout qu’il vit la lame de son adversaire se diriger vers sa gorge. Il leva le bras gauche et son gantelet percuta la lame, sans entailler la peau, bien protégée par le cuir du gant. Mais la douleur de sa main blessée lui fit monter les larmes aux yeux. Mais quel idiot. Son hôte savait se servir de ses deux mains certes, mais ses réflexes étaient concentrés sur le membre qui tenait habituellement l’arme ! Il recula, essayant de contrôler sa respiration. Le combat s’engageait mal pour lui. D’un simple coup, elle avait pris l’avantage. Il devait se rattraper, la vie de plusieurs innocents dépendaient de l’issue de ce combat. Le guerrier se ramassa sur lui-même et la laissa frapper. Il para les coups du mieux qu’il put, parvenant à lui faire quelques entailles. Elle voulait jouer. Très bien. Ils allaient jouer. Il fit mine de reculer, et fit semblant d’haleter. Son souffle était loin de lui manquer, mais l’arrogance de ces jeunes était telle que la fille croirait qu’il fatiguait. Il recula encore, et cela du plaire à la jeune femme qui ne cessait de faire pleuvoir les coups. L’espace d’un instant, il y eu comme une accalmie, et il put analyser son adversaire. Il trouva un point faible, mais ce ne sera pas facile de le toucher.

Le guerrier para un nouveau coup. Le moment propice n’allait pas tarder à arriver. Aux aguets malgré sa respiration faussement saccadée, il trouva la faille. Elle leva le bras, prête à lui trancher le cou. Il se ramassa sur lui-même et, avec une vigueur toute nouvelle, il fit un pas de côté, attrapa le bras de la jeune femme pour le tordre violemment. Il ne cassa pas l’os, heureusement pour elle, et ce fut également sa vivacité et sa jeunesse qui la sauva car, alors qu’il allait lui enfoncer sa lame dans le ventre, elle parvint à esquiver, ne recevant qu’une vilaine entaille sur son flanc. Le guerrier, se sachant dans une position vulnérable, la lâcha et recula. Il avança pour se retrouver derrière elle, et, profitant de la surprise provoquée par le coup porté, il s’élança.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyJeu 3 Mai 2018 - 14:42

La Chevaucheuse tremble. De rage, de déception. Il y a trop d'interrogations. Trop de questions. Est-ce vraiment la Rose qui a commandité ce carnage ? Elle a envie de le nier, de crier que cela ne peut être vrai. Pourtant, au fond d'elle, Abigaïl sent qu'il n'en est rien. Sa raison, son corps entier clame que c'est bien la Rose qui a décidé d'agir ainsi. Une Épine parmi une armée de Cibellans n'est pas une coïncidence. Il se dresse face à elle, la fixant sans la voir, son regard passant au travers. Mais Abi ne peut détacher ses yeux de cet homme qui, encore hier, lui a inspiré tant de fierté. Si le sacrifice de la Rose lui a causé une vive douleur et quelques questions, elle s'est empressée de les occulter au profit de son travail et de la protection de la population. Pourtant, tout remonte à la surface, aujourd'hui. Et elle sent que déterrer quelques secrets des anciens Pions ne va pas lui plaire.

Elle finit par décrocher lorsque des sanglots et une voix apaisante parviennent à ses oreilles. La jeune rousse n'a alors que le temps de baisser les yeux pour voir sa Rhapsodie en sanglot, et l'homme dont elle n'a pas saisi le nom la consoler. Une vague de culpabilité la submerge. Avec ce massacre et l’Épine, elle en a oublié son amie. Elle se penche alors de l'autre côté d'elle et pose sur sa tête une main apaisante, lui murmurant des paroles réconfortantes aux oreilles. Pas question qu'elle laisse un total inconnu toucher son âme-soeur ainsi. Elle ne connaît rien de cet homme. Ce goujat profite de sa vulnérabilité pour la tripoter. Quel pervers. Seul le fait que Rhaps ne manifeste aucun mouvement pour se dégager la retient. Mais peut-être ne s'en est-elle pas rendue compte ? Abigaïl s'apprête à lui rentrer dedans lorsque des bruits lui parviennent derrière elle et elle se retourne pour contempler avec une réelle stupéfaction Anaïs et Serenus engagés en plein combat. Qu'est-ce que cette histoire encore ? Elle les croyait amis. Pourquoi se battre maintenant, c'est n'importe quoi. Et s'ils... Abi ils doivent être possédés. Elle hoche la tête. Royale a sûrement raison. Comme l'amie de Rhapsodie tout à l'heure ou celui qui s'est pris pour un chef d'orchestre. Petite, ne te fie pas seulement à ce que tu vois, il doit y avoir une explication. C'est affreux mais peut-être que... Il n'y a rien qui justifie un tel massacre. Sa voix est sourde, grondante. Royale préfère ne pas répliquer. Ce n'est pas le moment. Et Abigaïl doit s'occuper des deux guerriers.

-Rhaps, je dois aller arrêter Anaïs et Serenus d'accord ? On aura le fin mot de cette histoire. C'est horrible mais tu es forte. N'oublie pas que tu es plus forte que ça.

D'un geste apaisant, elle caresse les cheveux de Rhapsodie et se lève pour aller voir les deux guerriers. Cela ne lui plaît pas de la laisser à cet étrange individu indigne de confiance, mais elle ne va pas laisser Anaïs et Serenus s’entre-tuer. Il faut faire quelque chose. Mais quoi ? Si elle tire ses propres armes, elle aura peu de chance de s'en sortir face aux deux. Elle n'est pas assez habile pour les vaincre, même si elle a progressé. Quant à utiliser sa magie... elle risque de les blesser. Situation compliquée mais c'est toujours mieux que de ne rien faire du tout. Elle teste alors une de ses dernières options et certainement celle qu'elle maîtrise le moins. Parler.

-Arrêtez ! Réveillez-vous, ce n'est pas vous ! crie-t-elle d'un ton trop glacial par rapport au feu qui brûle en elle. Anaïs ! Serenus !

Si jamais ils se ruent sur elle, elle n'aura pas d'autres choix que d'exploser le plancher sous eux. En espérant que ça fasse effet et qu'elle ne causera pas trop de dégâts, y compris aux autres.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyJeu 3 Mai 2018 - 17:57

Les fanfaronnades du Lagran semblent d’abord n’être que cela, quelques vantardises sans fondement, mais Maelenn trouve dans ses mots beaucoup d’intérêt. Des marais maudits en Lagrance ? Elle n’a jamais entendu parler de cela ; pas dans son temps, dans tous les cas. Leur malédiction a peut-être été levée, depuis toutes ces années, mais elle ne perdra rien à s’informer à ce sujet. L’idée de terribles conséquences fait lever quelques frissons sur ses bras, elle a suffisamment subi de conséquences face à sa curiosité parfois mal placée, mais… personne ne parle d’aller visiter ces marais, pour l’instant, n’est-ce pas ?

La conversation du jeune homme se fait plus distante et elle remarque les musiciens revenir peu à peu à leurs instruments, et elle décide de tout simplement… écouter. Pourquoi se priver d’une telle prestation ? Il semble que de toute façon, leur groupe ne puisse pas intervenir dans les événements, alors autant en profiter. Agréable pensée, vite mise à mal alors que son regard remarque sur la scène les silhouettes de Rhapsodie et d’Abigaïl. Cette première a l’air passablement alarmée et Maelenn, inquiète, quitte son point de vue pour se diriger vers la scène.

Les douces notes des hautbois accompagnent ses pas, puis celles des flûtes, et alors qu’elle pose le pied sur une marche, enfin les harpes.

Puis les cris.

Le sien se joint à ceux ambiants, alors qu’elle observe avec impuissance les mages et soldats détruire, tuer, le plafond s’embraser, et la fosse des musiciens se faire bain de sang. Il lui importe bien peu, à ce moment, la raison de ce massacre. « FAUSTINE ! » Un appel de détresse, comme celui d’une petite fille, en recherche de sa soeur aînée. La brune termine de monter les marches de la scène, espérant que le point de vue surélevé lui permettra de retrouver Faustine, mais une fois arrivée… point de salut. Les craquements qui sonnent à ses oreilles sont bien réels, autant que le sang qui coule au sol. Ce ne sont pas des êtres fantômes, qui se battent sous leurs yeux, et les cris de la Chevaucheuse ne pourront pas les empêcher de combattre jusqu’à ce que leur objectif soit atteint. La mort, sans doute. Maelenn inspire et prend son courage à deux mains, puis s’avance vers les guerriers, et de sa voix grave, tonne : « Arrêtez ! » Si l’ordre peut sembler ridicule, pour sa simplicité, la magie qui vibre dessous se fait puissante. Elle n’a pas de harpe pour distiller avec délicatesse chaque note de la subjugation dont elle est maîtresse, et son discours n’a pas la force de la musique qu’elle a appris à manier telle une arme, mais sa voix assène l’ordre magique avec fermeté. Pas de fioritures, pas de douceur, dans la subjugation qui vient tordre les esprits des deux guerriers afin de les forcer à arrêter leur combat, qui les force à obéir à l’ordre scandé par la mage. Quelques secondes d’hébétude, qui leur permettra d’agir. Vite. Très vite.

Maelenn se retourne vers les autres personnes assemblées sur la scène, afin de chercher le soutien de l’un d’entre eux. Les esprits qui ont possédé ces corps sont forts, elle ne pourra pas y arriver seule, sans son instrument de prédilection. Quel dommage qu’elle ait laissé sa harpe à Chantemillet ! « Occupez-vous de l’homme. Assommez-le, attachez-le, qu’en sais-je, mais empêchez-le d’attaquer à nouveau. » Elle se concentre sur la rousse et dirige toute sa magie sur son esprit, entamant une bataille avec ce qui déjà le possède et ne veut certainement pas le laisser. « Cet homme n’est pas votre ennemi. Rangez votre arme. La guerrière ne se laisse pas faire, mais ne bouge pas. Ne l’attaque pas non plus. Rangez. Votre. Arme. »

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Dernière édition par Maelenn du Noroît le Jeu 3 Mai 2018 - 22:12, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyJeu 3 Mai 2018 - 19:34

La jeune femme avait raison, bien trop raison. L'horreur lui fend le coeur, lui retourne les tripes, emplit son esprit et son corps jusqu'à le faire trembler. Il voit, sans pouvoir intervenir, les soldats qui tuent sans distinction de sexe ou d'âge. Il voit, impuissant, des enfants hurler devant leurs parents sans vie, puis les rejoindre dans le royaume de Sithis. Ils chutent, pantins désarticulés, et les cris de toutes ces victimes se mêlent et assourdissent, jusqu'à ce qu'il n'entende plus rien que le désespoir qui tempête en son coeur. Il n'aurait jamais pensé les hommes capables de tels massacres, même après les événements rapportés d'Ibélène, lors du Tournoi des Trois Opales, lors de la Samhain ou, plus récemment, lors de Lughnasadh. Tant de morts, tant de souffrances, et sous ses yeux, ce n'est que la froide cruauté de ceux qui ont un devoir à accomplir et qui le feront jusqu'au bout.

Il n'ose même regarder ses compagnons d'infortune. Il ne veut pas voir l'horreur dans leurs regards, à eux aussi. Ca ne rendrait tout cela que trop réel. La mention des Épines ne parvient pas à faire son chemin jusqu'à son esprit, ça lui paraît insensé, comme tout ce qu'il se passe autour de lui. Comme les deux guerriers, qui se mettent à se combattre, l'un et l'autre.

D'un geste, il repousse l'homme aux yeux écarlates pour l'éloigner du combat, pour qu'il rejoigne ceux en retrait. Et contre toute attente, c'est la jeune femme du Noroît qui s'avance, avec autorité. Sa voix perce les cris et sa magie paraît faire effet, au moins un temps. Interdit, il voit l'homme arrêter son geste et la femme se figer sur la scène. « Occupez-vous de l’homme. Assommez-le, attachez-le, qu’en sais-je, mais empêchez-le d’attaquer à nouveau. » Les paroles le sortent de sa létargie. Qu'importe la magie dont elle use, qu'importe ce qu'elle est, elle parvient à tenir en respect les guerriers et c'est tout ce dont ils ont besoin. Teagan s'avance, il retire l'arme de la main du guerrier et la jette en bas de la scène avant de le repousser loin de sa cible. Il retire alors sa ceinture et fait signe à ses compagnons. « Aidez-moi à lui attacher les mains derrière le dos. » Et vite, avant qu'il ne reprenne ses esprits.


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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyVen 4 Mai 2018 - 16:43

Je fais face à quelques hommes et femmes, au fond de la pièce. Ils ne semblent pas me voir, en revanche j’entends tout ce qu’ils se racontent et je vois leurs faits et gestes. Ils parlent de la Trêve. Le genre de discussion que l’on pourrait avoir autour d’un verre dans un bar pour se donner les nouvelles de ville en ville. Quelque chose me semble pourtant étrange dans leur discours sans que je ne puisse mettre le doigt dessus… Je n’ai pas le temps, d’ailleurs, de me poser la moindre question que déjà l’entracte s’achève et que les musiciens se remettent en scène. Je vois également toujours certaines des personnes avec lesquelles je suis entré dans les lieux. J’observe alors de loin, resté au fond du théâtre, la reprise du spectacle quand soudain, la scène change brutalement. Des soldats font irruption et c’est un bain de sang qui se joue devant moi. Rapidement, je tente de rejoindre la scène, un instinct de survie pour moi car on m’a toujours appris qu’en groupe on est plus fort.

Au début je prends le temps de compter tous les vivants pour voir si le groupe est complet. Il me manque une personne que je recherche du regard quand soudain j’entends des cris, les cris d’un combat derrière mon dos. La jeune femme avec qui j’ai dansé, celle que je cherchais fait partie de ce combat ! Rapidement, une autre jeune femme prend l’initiative d’utiliser son don pour les faire stopper. Malgré les bruits des combats des fantômes son cri a été assez perçant pour faire vibrer mes entrailles. Je la rejoins alors qu’elle demande à ce qu’on s’occupe de l’homme. Un homme s’en charge d’ailleurs déjà ôtant sa ceinture pour lui attacher les mains.

J’hésite entre l’aider et aider la jeune femme qui use de sa magie pour tenir en respect la rousse complètement hystérique.

« Abigaïl, aide le à entraver l’homme, je vais aider la jeune femme ! »

Abi est une chevaucheuse que j’ai déjà croisé, elle est entraînée elle peut aider et elle veut aider. J’en profite alors pour rejoindre la mage et lui chuchote à l’oreille :

« Je vais l’entraver. Quand je vous prends la main vous pourrez lâcher prise d’accord ? »

Utiliser la magie a toujours un prix et bien souvent c’est l’épuisement qui vient en premier. Je me concentre alors sur ma cible après m'être mis hors de sa portée et utilise la gravité sur ses muscles pour l’empêcher de bouger. Pour m’économiser j'immobilise uniquement le bas de son corps.

« Résistez à la possession… » ça ne peut être que ça ! « Vous êtes une guerrière, vous êtes plus forte… » Enfin je crois, j'espère...

Et si elle ne l’est pas qu’on l’assomme et qu’on la ligote également ! En attendant, je reste attentif aux besoins des autres pour la maîtriser complètement et lui éviter de se blesser et de blesser quelqu’un d’autre. Jusqu’où tout ça va donc aller ?

Résumé:
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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyVen 4 Mai 2018 - 19:58

Elle hurle sous la surprise de se faire avoir. Le bras tordu elle se démène esquivant adroitement la lame. Cette dernière l’effleure mais entaille son flanc à tel point que la fureur se lit sur son visage. Elle est seule face à cet homme et va lui faire payer son arrogance. Déjà elle l’entend derrière elle et dans un sursaut la lame se lève, sa mâchoire se crispe. Elle voit du coin de l’œil une femme qui leur hurle dessus.

Déjà elle commence à opérer un arc de cercle avec sa lame. Si au passage elle pouvait toucher cette rousse qui hurle ça lui simplifierait la tâche par la suite. Cette dernière effectue un saut en arrière ce qui la sauve. La lame poursuit son  mouvement jusque vers cet homme derrière elle. La guerrière le sent, elle va le tuer pour pouvoir s’attaquer aux autres, elle ressent le corps du guerrier sous sa lame lorsque… Elle ne contrôle plus rien. Son hôte semble reprendre le dessus ou bien est-ce cette nouvelle femme qui lui fait face en lui ordonnant de poser son arme ?

Sa main reste immobile avant que le bras ne retombe contre son corps. Elle incline la tête sur le côté, roule des yeux surprise de l’affront. Son regard plonge dans celui de l’inconnue visiblement une sorcière. Elle se rapproche d’un pas puis deux avant finalement d’opérer une marche arrière. Cette force  est trop puissante. Elle ne tolère pas de ne plus avoir le contrôle. Alors elle augmente la pression dans le corps de celle appelée Anaïs. Sa mâchoire se crispe, nul sourire alors que son regard dérive vers sa cible précédente ligotée par un homme et la rousse bien imprudente.

Alors, elle hurle de la colère la plus forte qui soit pour assourdir tous ceux qui sont proches d’elles et pour que cette femme cesse son contrôle.

«Sorcière » Dit-elle en luttant. Elle lève son épée qui est si lourde soudainement qu’elle en chancelle. Elle met un genou à terre ou bien est-ce son hôte qui lutte pour éviter qu’elle n’avance ? Elle tente d’avancer mais elle recule. Puis par l’énergie du désespoir elle crie une fois de plus pour assourdir, troubler. Elle jette sa main tenant l’épée vers la sorcière. Se projetant en avant son épée touche la femme au bras. Lorsque la lame retombe, le sang visible lui arrache un sourire… le duel de l’esprit sera gagné quand la sorcière n’aura plus une goutte de sang dans son corps.

La guerrière va pour s’avancer un peu plus bien déterminée à plonger sa lame dans le cœur de la sorcière lorsque les jambes cette fois-ci n’avancent plus du tout. Un homme qu’elle n’avait pas vu jusqu’alors ose l’immobiliser. La lutte finale se poursuit. La lame est trop lourde, l’esprit a échoué. Il ne parvient pas à maîtriser cette guerrière et il choisit de s’en aller non sans laisser échapper un dernier rire guttural de la gorge d’Anaïs.

*******************************************************************************

Anaïs a mal, elle est perdue, la tête pèse lourd. Immobile, maintenue debout comme par magie ses yeux se ferment. Elle ouvre les yeux pour observer la scène, son arme recouverte de sang dans sa main. Elle craint de comprendre. Le regard de la guerrière redevenu normal se pose sur Maeleen puis Lucas et la blessure de la Compagne lui arrache un cri de stupeur.

« Qu’ai-je fait ? » elle ne peut toujours pas bouger la jeune femme et elle cherche du regard son ami Serenus ligoté quelques mètres plus loin. Elle secoue la tête, elle se refuse de comprendre ce qu’il s’est passé. Elle ne lâche pas son épée et interroge d’une voix blanche mais sans appel :

« Qu’ai-je fait ? » une question qui reste en suspends alors qu’elle regarde hagarde les autres… elle veut l’entendre de leurs mots, l’entendre lui permettra peut-être d'accepter l’irréaliste.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyVen 4 Mai 2018 - 21:16

Le guerrier sourit quand la femme hurla à pleins poumons sa surprise, sa douleur et sa colère d’avoir été trompée. Toujours se méfier de son adversaire. Son instructeur le lui avait assez dit et redit pour que ça soit définitivement ancré dans son esprit. Il se déplaça de manière à se retrouver dans son dos et s’élança. Il ignore du mieux qu’il pu la femme qui leur hurlait dessus, veillant juste à ne pas la blesser. Son adversaire n’avait pas ce genre de scrupules. Elle opéra un arc de cercle avec sa lame et celle-ci, malgré le mouvement de recul du guerrier, pu juste égratigner son flanc. Rien de grave, l’armure a pris tous les dégâts. Le guerrier était reconnaissant à son hôte de prendre soin de son armure d’une manière aussi minutieuse. Le métal bien traité lui avait sauvé la vie. La femme semblait confuse, elle ne bougeait plus. Son bras venait même de retomber, elle avait perdu son élan ! Quelle aubaine. Le combat était gagné. Le guerrier réfléchit l’espace d’un instant s’il devait achever son adversaire puis il se ravisa. Il s’avança plutôt vers elle pour la mettre hors d’état de combat quand, soudain, il se sentit las. Il n’arrivait plus à faire le moindre geste. Complètement confus, le guerrier remarqua à peine l’homme qui venait de lui arracher son arme des mains. Il entendit la voix de son adversaire, et la vit se débattre en tendant de blesser celle qui la retenait.

Le guerrier, lui, se sentait las. Il avait gagné pourtant, il avait sauvé la vie des innocents, il devrait se sentir heureux. Le guerrier sentit l’esprit de son hôte tenter de revenir, et il parvint à le repousser. Encore un peu… Encore un peu de vie. Le guerrier entendit les voix de ceux qui demandaient à ce qu’on lui attache les mains, et il n’opposa aucune résistance. Il avait fait ce qu’il avait à faire. Son devoir ici était terminé, mais… Encore un peu de temps. Pouvoir voir, entendre, sentir les odeurs et le métal du pommeau de son épée sous ses doigts… Juste pour ressentir tout cela. On lui attrapa les mains pour les lui lier dans le dos. La douleur de sa main cassée se réveilla et il hurla. En quelques mouvements, ses mains furent attachées par une ceinture. Le guerrier soupira et secoua la tête. Son adversaire, la femme rousse, se débattait et combattait, mais c’était perdu d’avance. Elle parvint à faire couler un peu de sang, tout ça pour quoi au final ? Pour abandonner et partir dans un rire guttural. Le guerrier s’assit, luttant encore pour conserver le contrôle puis finalement, il décida de suivre le même chemin. Il abandonna, non sans regrets, le corps de ce guerrier qui avait si bien pris soin de son armure, et il lui souhaita de continuer dans cette voie, à condition que sa main se rétablisse bien sur…


Serenus Dardalion se sentait terriblement mal. Il avait envie de vomir, de pleurer, de se rouler en boule et de se cacher jusqu’à ce que sa mère vienne le chercher pour le réconforter. Elle viendrait, et lui chanterait sa chanson, celle qui l’aidait à s’endormir le soir. Serenus retint non sans mal la bile qui menaçait de s’évacuer par sa bouche et tenta d’ouvrir les yeux. Il vit flou pendant quelques instants. Il cligna plusieurs fois des yeux pour faire passer cette sensation. Quand ce fut fini, il croisa tout d’abord le regard d’Anaïs, qui ne cessait de demander ce qu’elle avait fait. Lui aussi était au sol. Il avait perdu connaissance. Mais pourquoi ? Il ne se rappelait rien. Juste une chose, sa main lui faisait terriblement mal. Il essaya de parler, mais le seul son qui sortit de sa bouche fut un pitoyable gémissement. Bon, tant pis, il ressayerait plus tard. Le guerrier ferma les yeux, et souffla pour se détendre. Rien ne servait de se presser, il comprendrait bien assez tôt.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyDim 6 Mai 2018 - 20:09

Les larmes coulent sans qu’elle ne puisse les retenir. Immobile et silencieuse, Rhapsodie est à l’écart du monde des vivants, entièrement avalée par la scène de désolation qui s’offre à elle. C’est finalement son prénom, prononcé par une voix familière, qui la raccroche à la réalité. Elle tressaille légèrement en sentant une main se poser sur son épaule, mais ce simple contact lui permet de s’ancrer un peu plus dans la réalité.

Ses yeux remplis de larmes viennent trouver ceux de Gauthier quand celui-ci le lui demande. Elle se laisse entraîner contre lui sans montrer le moindre mouvement de résistance. Elle ne le souhaite pas, de toute façon. Gauthier est calme, et il est un pilier, un roc solide au milieu de la tourmente auquel se raccrocher. La Cibellane enfouit son visage contre son torse, ses bras frêles viennent le serrer un peu plus fort et ses doigts viennent agripper le tissu de ses vêtements. Elle s’agrippe à lui et à ses mots pour essayer de ne pas sombrer, et de se calmer. Elle hoche la tête régulièrement, pour montrer qu’elle l’entend, et un de ses sanglots se transforme presque en rire quand il lui promet des gâteaux, devant l’absurdité de la situation.

Elle sent une main passer dans ses cheveux, et elle met quelques secondes à réaliser qu’elle appartient à Abigaïl, qui entreprend également de la réconforter. Elle songe que ses amis sont là pour elle, et qu’elle a énormément de chance. Il faudra qu’elle les présente l’un à l’autre, tout de même. Chacun connaît l’autre de nom, mais ils n’ont peut-être pas fait le lien et ne se sont peut-être pas reconnus. Cette pensée a au moins pour effet de la détourner quelques instants de ce qui se joue autour d’elle.

Ses sanglots s’espacent peu à peu, ses mains se décrispent, alors qu’elle se calme. Elle comprend à peine pourquoi Abigaïl s’éloigne, mais ses derniers mots ont au moins l’effet escompté. L’esprit et le corps calmés, la Compagne se détend légèrement. Mais pour le moment, elle se refuse à se séparer de Gauthier et à affronter à nouveau l’horreur de la situation. Elle se détachera de lui quand tout sera fini, pas avant.  

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyLun 7 Mai 2018 - 14:07

Le combat attire bien vite les autres membres du groupe, bien décidés à ne pas laisser deux guerriers s'étriper. Heureusement pour la Chevaucheuse qui se rend compte de la futilité de ses propos. Les deux guerriers sont trop possédés pour être tirés d'affaire rien qu'au son de sa voix. La jeune femme hésite. Elle n'a jamais été douée pour parler, plus pour agir. Mais dans de telles circonstances, sa magie risque de faire plus de dégâts qu'autre chose. Sa main vient alors titiller le pommeau de Chant-du-Matin et Chant-du-Soir. À leur contact le souvenir d'Astrée enflamme son esprit, ravive sa fureur et sa rage, tel un brasier ardent sur le point d'exploser. Son regard repasse un bref instant sur l'Epine qui contemple le massacre l'air indifférent. Comment peut-on rester indifférent devant ces meurtres de sang-froid, sans aucun moyen de se défendre. Une voix la sort de ses pensées et elle a juste le temps de dégainer Chant-du-Matin. Mais ce n'est que l'amie de Rhapsodie, celle qui, quelques minutes plus tôt, s'est mise à chanter. Elle aussi vient discuter avec les possédés mais sa voix dégage une tonalité bien plus douce et envoûtante que la sienne. Abigaïl ne met pas longtemps à comprendre qu'elle utilise sa propre magie pour les calmer. Sûrement une Mage de l'Autonme. L'Automne, maître des illusions et de la mélancolie. L’Été destructeur ralentit ses ardeurs et Abigaïl range prudemment son arme. Pour le peu qu'elle lui servira de toute façon. Sa main la brûle presque, comme si l'empreinte de sa culpabilité reste gravée dans sa chair pour avoir tiré l'arme de la Rose en ces lieux qu'elle a désiré détruire.

L'amie de Rhapsodie est bientôt rejoint par deux autres hommes venus prêter main forte. Si elle ne connaît pas le premier, le deuxième, en revanche, ne lui est pas inconnu. L'homme s'occupe de Serenus pendant que Lucas vient lui adresser quelques mots. Elle l'a brièvement aperçu mais, occupée par Rhapsodie et les événements, elle n'a pas pris le temps de venir lui parler. Elle ressent toutefois un certain soulagement de le voir. Au moins, elle n'est pas la seule Chevaucheuse du groupe, même si elle ne doute pas des talents de ses comparses. D'un signe de tête, elle lui fait signe qu'elle l'a entendu et part aider l'autre homme à attacher Serenus. D'une main ferme, elle ôte sa ceinture, ses armes tombant lourdement sur le sol et entreprend d'aider l'homme à lier les mains de Serenus. Une fois maîtrisée, elle regarde les deux possédés revenir peu à peu à eux. Abi en profite pour s'approche de Lucas.

-Dans quoi on s'est encore fourré ? grommelle-t-elle.

La dernière fois qu'elle l'a vu, elle délirait sous l'effet de la maladie, sombrant dans un désespoir profond et une folie sourde par la perte du lien avec Titou.

-Lucas, c'est la Rose qui est responsable de tout ça.

Elle ne sait pas si elle l'a entendu la première fois. Mais c'est une information qu'elle compte bien partager avec son capitaine et une information qui doit faire le tour de Faërie. Que tout le monde apprenne ce qu'il s'est passé ici. Et qui l'a ordonné.

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Chroniques d'Arven

Intrigue 3.3

Les Échos du Passé

30 mai 1003



Intrigue animée par Lemon Tart


Le Chant du Cygne

Magies et armes fauchent des vies sans distinction. Les guerriers sont libérés de leur emprise, mais la mort continue à s'abattre sur le Théâtre de l'Étincelle. Un crime impardonnable a été commis. Les dieux eux-mêmes en ont détourné le regard. Il n'est pas étonnant que ce lieu soit maudit, que son nom lui-même ait été oublié de tous. Qui aurait souhaité se rappeler l'écarlate qui imbibe les dalles de marbre ? Qui reste-t-il pour s'en souvenir...?

Quelques bruits sourds retentissent derrière la scène, au-delà des rideaux. Un nouveau combat fait rage, de nombreux soldats et Chevaucheurs tombent les uns après les autres. Une jeune femme s'avance, accompagnée de nombreuses personnes, et elle hèle plusieurs musiciens de la suivre.

« Par ici, venez ! »

Ils sont confus, les Accordés, certains sont grièvement blessés, d'autres n'ont que des égratignures. Quelques mages tiennent en respect les soldats, mais ils ne sont guère assez nombreux pour pouvoir tous les repousser. Il leur faudra agir vite. D'autres encore arrivent, ils emportent avec eux les plus faibles et entraînent avec eux ceux qui sont aptes à les suivre. Pour tous ceux qui sont encore dans la salle, ils ne peuvent plus rien faire. L'urgence est trop grande et les moyens trop peu nombreux.

« Pascaline, ils arrivent ! »

Un homme pointe l'entrée de la salle du doigt et ils aperçoivent des silhouettes vêtues de blanc, immaculées. Deux d'entre elles portent une couronne ; l'une tient fermement une grande épée dans sa main, l'autre possède une baguette. La troisième silhouette tient un long bâton et toutes les trois paraissent réellement menaçantes.

« Dépêchez-vous, sortez ! Des mages des portails vous attendent à la sortie, ils vous conduiront en lieu sûr. Ne traînez pas.
- Attendez, et les autres ?
- On n'a plus le temps, je suis désolée.
- Mais... mon ami est encore dans la salle.
- On ne peut plus rien faire. Si vous ne partez pas tout de suite, vous connaîtrez le même sort.
- Taliésin, viens, dépêche-toi ! Tu as entendu la dame, il ne faut pas traîner ! »

Un homme tient le dénommé Taliésin par le bras et le tire en direction des coulisses, malgré ses protestations. Les mages présents sur scène battent peu à peu en retraite tandis qu'avancent les hommes aux couleurs de Cibella ou arborant l'épine de la Rose Écarlate. Le Roi, la Reine et le Fou en font de même et Pascaline leur jette un dernier regard avant de s'enfuir à son tour. Elle est arrivée trop tard, juste un poil trop tard, mais plusieurs personnes ont pu fuir malgré tout. Des mages et Chevaucheurs les poursuivent, en vain.

Lentement, méthodiquement, les derniers témoins sont éliminés, les derniers porteurs des magies bannies également.

Et au milieu de ce champ écarlate, trois pièces immaculées contemplent les conséquences de leurs décisions.

« Elle va vraiment nous poser des problèmes. On doit agir vite, si on veut que les termes de ce traité soient respectés.
- Ils le seront. Après ça, la guerre sera enfin terminée, pour de bon. »

Un Roi acquiesce aux paroles des deux femmes, son regard reste fixé sur la scène, à travers son voile blanc. Il baisse les yeux sur le corps sans vie d'une femme qui serre dans ses bras son enfant, puis fait volte-face.

Le silence retombe à nouveau sur le théâtre. Le battement des ailes d'un dragon retentit à travers les fenêtres brisées et le toit détruit, quelques bruissements s'élèvent quand les victimes innocentes sont transportées à l'extérieur. Mages et Chevaucheurs ne prononcent pas un mot, alors qu'ils terminent d'effectuer leur devoir.

Pour la paix.





Cinquième Tour

Consignes



IRL : du mardi 8 mai au mardi 15 mai (18h).
IRP : le 30 mai 1003, après-midi

• Ce topic concerne les personnages inscrits à l’intrigue au préalable (Abigaïl, Anaïs, Faustine, Gauthier, Lucas, Maelenn, Rhapsodie, Serenus & Teagan). Si ce n’est pas votre cas, un petit MP à la Fatalité et nous verrons si vous pouvez intégrer le groupe !

• Le tour couvre l'arrivée de Pascaline avec du renfort et la fuite de plusieurs Accordés, ainsi que l'arrivée de trois pièces de la Rose Écarlate. De toutes les personnes présentes dans le théâtre avant l'attaque, il n'y a plus aucun signe de vie. Et de toute évidence, le souvenir n'a pas fini de se jouer.

• Il vous est impossible d'interagir avec les gens ; vous êtes comme des fantômes, vous voyez tout, vous entendez tout, mais vous n'avez aucun impact sur ce qu'il se passe. Vous voyez encore les autres personnes qui sont entrées avec vous dans le bâtiment et vous pouvez évidemment communiquer entre vous, comme avant.

• Vous n'arrivez toujours pas à sortir du théâtre.

• Votre magie fonctionne sans problème mais n'agit pas sur le passé, les Familiers et dragons n'approchent pas le périmètre, ça les rend mal à l'aise.

• Vous êtes en Cibella, il fait plutôt bon et le ciel est découvert. :couronne:

• Vous pouvez poster plusieurs fois dans un tour, mais veillez toujours à laisser deux personnes répondre entre deux de vos interventions.

• Coucou, la limite de mots est toujours là ! 700 mots maximum par message, pas un de plus, sinon je mords ! :laa:

• Pensez à indiquer votre nombre de mots en utilisant impérativement ce site et le résumé de vos actions sous balises spoiler.

Bonne chance, dragonnets ! :angel:



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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyJeu 10 Mai 2018 - 19:37

Elle a presque l’impression d’être revenue quelques années en arrière, lorsque son père venait la réconforter la nuit après un cauchemar, ou que sa mère la consolait quand elle était triste. Pour un peu, elle oublierait ce qu’elle a vu, ce qu’il se passe autour d’elle, ce qui a eu lieu il y a des centaines d’années plus tôt. Mais si elle arrive à fermer les yeux pour ne plus rien voir, elle entend encore. Et elle attend que tout soit fini, pour pouvoir relever la tête.

Mais une agitation nouvelle se fait ressentir. De nouveaux arrivants, de nouveaux combats sûrement, qui doivent se jouer en coulisse. Des pas précipités, des cris, des ordres. Est-ce que… Quelqu’un est venu sauver ces pauvres gens d’une mort certaine ? La Rose, peut-être ? Elle croit avoir entendu quelqu’un l’évoquer, tout à l’heure, comme dans un lointain souvenir... Et la tentation d’ouvrir les yeux sur ce qui l’entoure est forte. Elle n’y cède qu’en entendant prononcer un prénom qu’elle connaît. Curieuse, elle relève la tête, et ses yeux rougis d’avoir pleuré se posent sur le monde. Pas au sol : elle ne veut pas voir les cadavres de tous ces innocents. Elle sait qu’ils y sont, et c’est bien suffisant pour elle. Non. A hauteur d’homme, elle essaie de repérer le visage de Pascaline – est-ce bien cette fameuse cartographe, dont le nom aura traversé les siècles ? Au moins, elle aura pu voir le visage de la plus célèbre des exploratrices d’Arven, en se rendant dans le passé. Pauvre avantage, et peut-être le seul.

Se détachant doucement de Gauthier, elle suit des yeux la fuite des nouveaux arrivants, ainsi que des quelques personnes sauvées – du moins, elle l’espère. Son cœur se serre quand ils disent ne pas pouvoir sauver tout le monde, et qu’il reste des survivants dans la salle. S’ils étaient arrivés plus tôt, juste quelques minutes avant… Le Théâtre aurait pu être sauvé. Ces gens auraient pu être sauvés.

Elle se retourne enfin lentement vers la salle, à la recherche de ceux qui ont fait fuir Pascaline et les autres. Ses yeux accrochent immédiatement les trois silhouettes blanches, qu’elle identifie sans trop de difficulté. La Rose Ecarlate. Trois pièces de la Rose. Alors, elle comprend. Ce sont eux, les coupables ! Ce sont eux qui ont décidé d’anéantir toute forme de vie dans le théâtre, de sacrifier toutes ces vies, pour… Pour quoi, au juste ? Ils évoquent un traité, la fin d’une guerre… La Trêve ? Est-ce que la Trêve a été signée par ce genre d’actes affreux ? La nausée la prend. Et elle qui pensait que la Rose… Elle jette un long regard vers Abigaïl. Savait-elle ? Non, visiblement. Elle le lui aurait dit. Et elle n’aurait pas accepté de devenir l’écrin de l’une de ces présences du passé, si elle avait su. Elle aimerait la questionner, mais son carnet est tombé au sol, et doit maintenant être poisseux de sang. Le récupérer signifierait aussi voir ces corps, voir la réalité. Et elle ne le veut pas.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyVen 11 Mai 2018 - 4:54

L’esprit qui possède la guerrière est puissant, mais ce n’est pas lui qu’elle veut faire faiblir. C’est elle. Sa magie ne peut influencer ce qui n’est pas vraiment, ne peut pas agir sur ce souvenir si fort qu’il peut posséder les vivants. « Sorcière », prononce la rousse avec une voix lugubre, et dans ce simple mot, Maelenn entend les voix de ses parents - celle de Teagan le Sustain - celle des domestiques du palais de Souffleciel. Qu’il en soit ainsi. « Sorcière tant qu’il le faudra. Baissez votre arme », répond sa propre voix, enjôleuse. Les gestes de la femme sont saccadés, lourds. Elle lutte contre les deux forces qui se disputent son contrôle. Le cri la déstabilise un instant, une seconde cruciale qui se solde par le tranchant de l’épée qui vient entailler son bras dénudé. Le sang coule en une rigole écarlate le long de sa chair pâle, jusqu’à tacher la soie onéreuse, mais la mage ne se décourage pas. La blessure lui permet de se concentrer, puisant dans la douleur une force nouvelle. Un homme portant l’insigne des Chevaucheurs d’Ansemer se joint à ses efforts, entravant le bas du corps de la femme.

« Vous êtes vaincue. Cessez de vous débattre. » Le bras qui tient la lame tremble et s’abaisse, enfin, et un dans un dernier rire… la chose disparaît. Maelenn sent sa magie prendre toute la place dans l’esprit de la guerrière et en une caresse, s’en efface également. La laissant là, pantoise, hébétée, effrayée devant ses actes. « Qu’ai-je fait ? Ce n’est rien. Ce n’était pas de votre faute. » Ils ont surtout évité le pire. De son corsage, la Compagnie extirpe un mouchoir brodé qu’elle enroule prudemment autour de sa blessure, avec un petit soupir de tristesse. Quel gâchis.

Et tout ceci… toute cette horreur qui ne cesse pas. Les mages et les soldats qui n’ont de cesse de faucher, de tuer, jusqu’à l’apparition d’une jeune femme rousse, qui aussitôt ramène dans son giron quelques survivants. Quelques musiciens blessés, déboussolés, qu’ils ne peuvent pas aider. Seulement voir disparaître derrière les rideaux, alors que s’avancent trois silhouettes vêtues de blanc. Leurs mots sont durs et Maelenn devine enfin où ils sont. Quand ils sont. Sa voix grave est feutrée : « Nous le savions. Que la Trêve a été imposée par de lourds sacrifices, en Faërie et en Ibélène. » Ce n’est pas un secret, même si les livres d’histoire et les récits évitent de s’attarder sur les terribles pertes humaines dont ont souffert les deux empires. Il lui est toutefois douloureux, de voir toutes ces personnes tuées, sacrifiées, d’une façon aussi horrible. Pas que les tenants des magies bannies, ou des savoirs oubliés. Leurs amis, leurs familles, leurs collègues, sans aucune distinction. Il n’y a rien de juste, dans ces morts arbitraires, ni de beau. Ont-ils été enterré, seulement ? Incinérés ? Ou a-t-on laissé leurs cadavres pourrir dans ce théâtre désormais maudit, charnier à ciel ouvert ? Leurs noms effacés, oubliés, comme s’ils n’avaient jamais rien été ? « Ils ont continué de souffrir pendant toutes ces années, ensuite. » Tous les exilés. Sa soeur adorée. Tous les mages réfugiés en Lagrance et aux quatre coins d’Arven. Les savants, aussi, probablement. Une Trêve qui a continué ses sacrifices à travers les années, créant à la fois haine et dévotion.

L’Écarlate de la Rose n’a jamais été anodin.

Ses yeux gris ne quittent pas la silhouette du Roi Blanc, jusqu’à ce qu’il quitte enfin les lieux. Elle sait que ce n’est pas possible, mais la harpiste voudrait pouvoir s’avancer jusqu’à lui et soulever ce voile immaculé, regarder ce visage qu’elle a toujours vu que sur les gravures au sein de sa maison.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptyVen 11 Mai 2018 - 21:19


Le guerrier resta un moment allongé sur le ventre, les mains derrière le dos. Il lâcha un soupir. Il avait repris ses esprits et se sentait à présent un peu mieux. Sa main lui faisait toujours autant mal. Il n’arrivait pas à bouger les doigts sans que cela provoque une forte douleur. Les os devaient être cassés. Par Kern, il se servait de cette main pour tout ! Comment allait-il faire désormais ? Il avait certes appris à utiliser sa main droite, mais elle n’était pas aussi habile que la gauche. Il se battait, il écrivait, il mangeait, il chevauchait avec sa main gauche ! Quelle poisse ! Serenus leva la tête vers Anaïs. La femme blessée au bras répondit à la question de la guerrière en lui disant qu’elle n’avait rien fait de grave. Mais Serenus en doutait. Il pouvait voir le sang sur le flanc de son amie. Il comprit alors qu’ils s’étaient battus entre eux. Mais pourquoi ? Pour quelle raison ? Serenus secoua la tête et se débattit un peu, histoire de faire comprendre à ceux qui l’entouraient qu’il aimerait bien être libéré. Au bout de quelques secondes, la douleur fut tellement forte qu’il fut forcé de rester immobile. Il resta un moment à souffler, puis il finit par dire à Anaïs :

« -Je comprends plus rien… Que s’est il passé ? »

Une femme rousse fit son apparition. Et Serenus profita de son immobilisation forcée pour écouter ce qui se disait. Il n’y avait pas qu’elle. Il y avait également quelques survivants. Serenus regarda autour de lui, et il retint une violente envie de rendre son déjeuner quand il se rendit compte de l’ampleur du massacre. Il ne comprenait plus rien. Pourquoi ? Pourquoi autant de morts ? Ces gens là ne venaient que pour la musique, pas pour mourir ! La Rose Ecarlate… Ils étaient donc mêlés à tout ceci. Ils portaient bien leur nom. Serenus, malgré sa main qui hurlait, parvint à se relever. Il rejoignit Anaïs et l’aida à en faire autant. C’était assez comique. Un gars aux mains attachées derrière son dos, qui aida une fille à se relever. Pittoresque, mais la situation ne prêtait pas à rire. Serenus tourna la tête vers la jeune femme blessée au bras quand celle-ci dit qu’elle savait que la Trêve avait été imposée par de lourds sacrifices, et que les sacrifiés ont continués à souffrir de cette situation pendant toutes ces années. Serenus secoua la tête et dit dans un soupir :

« - Trêve qui, au final, n’a servi à rien. »

Il le savait bien, Serenus. Pour avoir combattu sur le champ de bataille, il savait que la Trêve n’avait été qu’une sorte de répit au conflit qui opposait les deux empires. La nuit, il lui arrivait de revoir en rêve les vastes plaines couvertes de cadavres, les flaques de pluies dont l’eau se mêlait au sang des soldats. Il entendait encore les cris, les râles, et il se réveillait souvent en sursaut et en sueur, avec encore l’écho de ces sons qui résonnait dans son esprit. Depuis son retour, quand il pensait à la guerre et à ses conséquences, il avait tendance à être un peu défaitiste.


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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptySam 12 Mai 2018 - 13:56

Au milieu de toute cette symphonie de cris et de désespoir, une voix s'élève, plus forte et plus distincte que les autres. Profitant de la cohue, une femme s'avance, suivie de plusieurs personne, hélant au passage quelques autres musiciens. Abigaïl la fixe avec attention, refusant de poser son regard sur l’Épine ou tout ce qui se rattache à la Rose. Le nom retient son attention. Pascaline. Pascaline Mappemonde ? La célèbre cartographe est loin de lui être inconnue et la Chevaucheuse la fixe avec fascination tandis qu'elle presse les musiciens à s'enfuir. Les voilà donc témoin d'un carnage sans nom du temps de Pascaline Mappemonde. À la rage et à la colère, se mêle une fascination hypnotique, tandis qu'elle observe les vestiges d'un passé sanglant se dérouler sous ses yeux. Muette, Abigaïl regarde Pascaline aider plusieurs personnes à s'échapper des lames ensanglantées et de la magie destructrice. Plus loin, d'autres voix s'élèvent et Abi tourne son regard vers l'immaculé de la Rose. Sa rage se ravive alors qu'elle distingue trois Pièces qu'elle a déjà rencontré, parées de blanc, marcher au milieu d'un champ vermeil. Elle l'a su dès qu'elle a posé les yeux sur l'Epine mais le doute n'est plus permis. C'est bien la Rose qui a ordonné un tel désastre. Une troisième voix s'élève, cette fois bien plus tangible, insoumise aux échos du passé. C'est l'amie de Rhapsodie. Ainsi c'est donc ça. La Trêve. C'est ainsi qu'elle a été instaurée. En massacrant des innocents sans même leur laisser le temps de se défendre. Ses poings se serrent et elle contemple l'étendue des morts, écœurée.

-Ce n'est pas un sacrifice. C'est un massacre, gronde-t-elle, furieuse.

Nul sacrifice ici. Juste des gardes et des mages obéissant aveuglément à des décisions qui ont conduit à des morts injustifiées. Un sacrifice impose une mort pour une noble cause. Il n'y a rien de noble ici. Surtout pour une Trêve maintenant désuète. Elle a la nausée, Abigaïl. D'un mouvement, elle se détourne, fait quelques pas loin du petit groupe témoin des horreurs passées, et rend le peu qu'elle a mangé avant de venir ici. Elle ne peut s'empêcher de se sentir responsable. Bien sûr, elle n'a jamais commandité un tel massacre, mais elle a ouvert son âme, son cœur et son esprit à une Pièce qui, elle, y a participé. Elle est devenue Chevaucheuse pour protéger la population. Pas pour la conduire à sa perte. Il n'y a aucun justice dans cet acte révoltant. Et il n'y a aucune excuse non plus. Et finalement, le sacrifice de la Rose perd tout son sens. Au final, il vaut mieux que Astrée ne partage plus ses pensées sinon elle romprait le lien immédiatement. Lorsqu'elle revient, un peu blême mais embrasée par la flamme ardente de la colère qui la consume, Abigaïl se sent plus forte. Elle a été sotte. Naïve. Elle s'est laissée emporter par de belles paroles. C'était la dernière fois. Elle se le promet. Et sa détermination grandit tandis que le silence s'installe, uniquement brisée par le battement d'ailes d'un dragon qui s'envole au loin, son acte destructeur maintenant accompli.

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Message Sujet: Re: Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne   Intrigue 3.3 • Le Chant du Cygne - Page 3 EmptySam 12 Mai 2018 - 23:16

Même en étant aussi près de Rhapsodie, même en se concentrant autant qu’il le pouvait pour la calmer, pour tenter d’oublier l’horreur autour d’eux et les corps qui s’effondraient, il n’y arrivait pas. Pas totalement. Il avait cette rage au fond de lui, cet appel désespéré pour que justice soit rendue. Mais rien n’arrivait. Rien ni personne. Les hommes, les femmes et les enfants tombaient, les uns après les autres. Ils ne pouvaient pas tous être coupables. Jamais un peuple entier n’était responsable du sang sur ses mains. Comment pouvait-on sans sourciller achever une enfant en se disant qu’elle le méritait ? C’aurait pu être Gisèle, c’aurait pu être Rhapsodie, c’aurait pu être toutes celles qu’il voyait de temps à autre courir dans les rues, celles qu’il avait connu au village il y a bien trop longtemps et dont les souvenirs commençaient à s’effacer.

Un bruit étouffé, pas si loin d’eux, lui fit tourner la tête alors que Rhapsodie semblait se calmer. Un prénom, aussi, qu’il lui semblait connaître. Un peu comme lorsque l’on parlait des hautes figures de la noblesse, d’un empire ou de l’autre. Il ne s’en approcherait jamais, (sauf dans certaines circonstances qui les amèneraient à grandement souffrir) mais il avait connaissance de leurs noms, de leurs faits et de leurs vies – grossièrement. Il tourna la tête, son regard clair encore confus par toute la scène. Il laissa Rhapsodie se détacher de lui sans aucune résistance. Il serait là si elle avait besoin de lui. Elle le savait, après tout.
Sans un mot, sans un geste, car il n’y avait rien à faire – fantômes témoins de l’instant, rien de plus – il engrangeait les informations. Le nom de l’Accordé qui hésitait à fuir, la forme du visage de celui qui le tirait plus loin, le son de leurs voix. Il avait toujours voulu apprendre, et, au fond de lui, voyager dans le passé ? C’était une sorte de rêve. Il n’était pas plus horrifié que dégoûté par le sang et l’injustice, à dire vrai. Il emmagasinait tous les détails qu’il pouvait. Tenter de raccorder ça à ses notions d’histoire.

Ce qu’il restait des Accordés, vaguement défendu par une légende et un groupuscule de mages, prit la fuite juste à temps. Ce n’était pas la justice qu’il espérait. Mais c’en était une forme, pour ceux qui n’avaient rien fait. Ca ne rattraperait pas les morts horribles autour d’eux, certainement pas, carnage orchestré par les silhouettes en blanc qui faisaient leur entrée.
Ils se savaient coupables. Evidemment. Le regretteraient-ils ? L’avait-il jamais regretté ? Sans doute que non.
« Je vais rejoindre les autres. Suis-moi si tu veux.» laissa-t-il entendre à Rhapsodie. Autant être entouré d’imbéciles dont il ne connaissait rien : ainsi, il ne pourrait pas partir dans une diatribe pleine de hargne et de fureur, maladroite assurément, qui le désignerait sans doute comme enfant de la Sombre Mère. Sans doute un très mauvais plan.

Ce fut en silence qu’il se rapprocha du groupe, mais l’éclat de ses yeux était clair. Glacial.
 « Ils sont tous morts, désormais. Victimes de la paix. » Pas victimes pour. Victimes de. Ses doigts ne se desserraient pas. Il aurait voulu leur parler. Leur expliquer son point de vue, mais il n’avait pas les mots. Le visage fermé, il jeta un regard alentour. Les cadavres ne disparaitraient pas. Gravés à jamais sur sa rétine.    « Si c’est terminé… Peut-être que ce passé nous laissera repartir à notre époque. »

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