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 Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !

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Message Sujet: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyMer 30 Mai 2018 - 23:59


Livre III, Chapitre 3 • Les Échos du Passé
Séverine de Bellifère et Joséphine Siguardent

Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !

Ces lettres n'ont point été égarées !



• Date : 28 juillet 1002
• Météo (optionnel) : Ce sont les beaux jours en Valkyrion, le soleil est brillant dans le ciel, même s'il fait froid au dehors.
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Arrivée depuis quelques jours à Svaljärd pour la Lughnasadh en compagnie de sa tendre Mélusine, Joséphine profite d'un peu de son temps libre pour parcourir la cité en effervescence et observer les étales installés pour la fête qui aura lieu le lendemain. Le hasard voudra qu'elle rencontre Séverine de Bellifère, amie qu'elle a connu avant son mariage et dont elle ne reçoit aucune réponse à ses lettres depuis bien longtemps !
• Recensement :
Code:
• [b]28 juillet 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3733-vous-ne-me-ferez-pas-croire-que-c-est-une-erreur#140001]Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ![/url] - [i]Séverine de Bellifère et Joséphine Siguardent[/i]
Arrivée depuis quelques jours à Svaljärd pour la Lughnasadh en compagnie de sa tendre Mélusine, Joséphine profite d'un peu de son temps libre pour parcourir la cité en effervescence et observer les étales installés pour la fête qui aura lieu le lendemain. Le hasard voudra qu'elle rencontre Séverine de Bellifère, amie qu'elle a connu avant son mariage et dont elle ne reçoit aucune réponse à ses lettres depuis bien longtemps !



Dernière édition par Joséphine Siguardent le Jeu 31 Mai 2018 - 0:00, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyJeu 31 Mai 2018 - 0:00

Comme Svaljärd est belle, sous ce beau soleil d’été qui pourtant porte bien bas à l’horizon. Il en a toujours été ainsi, en Valkyrion. Et même si le cœur de la saison chaude arrive, la neige demeure en quelques recoins sur les pavés de la capitale kyréenne. Cela dit, il n’y a pas besoin des rayons du soleil pour réchauffer les âmes des habitants des glaces, car la fête à venir fait s’élever les esprits et chanter les cœurs. Lughnasadh approche, et l’effervescence résonne dans toutes les rues, même les plus petites. Elle s’y est faufilée pour venir observer le marché, la discrète Joséphine, et le spectacle de sourires et de rires qui se dessine sous ses yeux ravit son cœur tendre de Cielsombroise. L’idée même de faire la fête l’enchante, à plus forte raison lorsqu’elle sait être en compagnie de sa chère et tendre amie Mélusine avec laquelle elle partageait toute la joie de s’occuper d’un enfant. Elle n’était pas mère, la petite demoiselle de Compagnie, mais c’était tout comme pourtant, à la voir s’occuper sans relâche ou presque du beau bébé Meldred, enfant terriblement choyé et protégé. Elle l’avait en ce jour cependant abandonné à ses parents pour profiter de quelques heures de repos. Elle mourrait d’envie de voir la capitale, elle qui n’avait guère eut l’occasion de la voir, et peut-être même trouver quelques jolis cadeaux pour Arsène et Agathe ! Les enfants, tout comme elle, débordaient d’énergie à ce petit voyage qui promettait de belles surprises.

Elle n’en espérait pas tant cela dit, ni n’imaginait croiser, au détour de quelques étales, un visage qu’elle n’avait pas vu depuis une poignée de mois. Les événements s’étaient lourdement enchainés depuis, mais une vague de chaleur s’empara d’elle lorsqu’elle aperçu Séverine. Belastre à l’époque, avec les informations qu’elle avait pu récolter sur elle et l’amitié qui était née entre elle. De Bellifère aujourd’hui, après un terrible mariage dont elle avait apprit bien des tenants et aboutissants. Pas une seconde elle n’avait imaginé que cette cousine cachée de Castiel – son tendre Castiel – serait ainsi jetée en pâture pour la bonne tenue de quelques alliances. Oh elle n’était pas idiote, Joséphine, et elle savait que les fiançailles confirmées de son cher duc avec la misérable princesse d’Erebor avaient certainement quelque chose à voir avec ça ! Pauvre Séverine, sacrifiée pour une sale sorcière erebienne qui avait ensorcelé Castiel ! Oh comme cela l’irritait terriblement. Ne serait-ce que repenser à tout cela lui donnait envie de jeter tout le mobilier de sa chambre à terre. Hélas, elle n’était pas dans sa chambre, et sauf à vouloir se faire quelques ennemis, il n’était pas envisageable pour la petite dame de compagnie de balancer à terre les possessions d’un bienveillant marchand.

Au lieu de laisser libre court à cette passagère colère, elle se dirige alors vers la belle Séverine, qui malgré une tenue des plus… belliférienne, n’avait point changé de visage et gardait une beauté des plus ravissante ! Elle se questionne alors, Joséphine, si par ailleurs, celle qui était désormais princesse de Bellifère, épouse de Martial, la reconnaitrait. Elle n’avait, après tout, point répondu à ses nombreux courriers depuis la terrible union. Peut-être ne voulait-elle plus entendre parler d’anciennes connaissances Cielsombroises ? Oh comme elle en aurait eu le cœur brisé, Joséphine, elle qui s’était prise d’affection sincère et tendre pour cette jeune femme qui avait tant de goût et de raffinement, et lui était surtout fort sympathique. Approchant, elle tenta de l’interpeler et hésita un instant, en voyant les quelques gardes à l’allure belliqueuse l’entourer. Aux côtés de Séverine, une dame de parage à la mine sérieuse et presque stricte lui aurait presque fait détourné le regard. Elle n’avait pas pour habitude d’interpeler d’autres têtes couronnées que son cher Castiel qui était en tout point différent et bien plus adorables que tous les autres ! Elle tenta sa chance cependant :

« Pardonnez moi, votre Grâce ?! Puis-je solliciter un instant votre attention et votre temps ? »

Elle n’est pas timide, la belle Joséphine, mais néanmoins prudente. Aussi, une fois les mots échappés d’entre ses lèvres, dans cette foule pourtant un peu dense, elle baisse le regard et salut bien bas la noble femme qu’était désormais Séverine. Future duchesse de Bellifère, là où la femme n’avait que peu d’importance, mais future duchesse néanmoins.
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Séverine de Bellifère
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J'ai : 27 ans
Je suis : duchesse de Bellifère, autrefois astronome à l'Observatoire de Val-du-Ciel, mon observatoire.

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J'ai fait allégeance à : Martial de Bellifère
Mes autres visages: Marjolaine du Lierre-Réal & Lancelot l'Adroit & Liry Mac Lir & Anwar Sinhaj & Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptySam 9 Juin 2018 - 3:45

Séverine avait obtenu la permission – miracle – d'aller se promener en ville.  Elle n'avait jamais réellement eu l'occasion de mettre les pieds à Svaljärd.  Déjà effervescente en raison de la fête qui commencerait le lendemain, la capitale kyréenne avait de nombreuses merveilles architecturales que la princesse se plaisait à regarder.  Accompagnée de Prudence, sa duègne à l'air sévère et à la morale élevée, elle était entourée de moult gardes pour assurer sa protection lors de cette sortie.  Ou plutôt, il y avait plusieurs personnes pour la surveiller et éviter qu'elle ne pose des gestes répréhensibles aux yeux de son très cher époux Martial qui considérerait cela comme bafouer la famille ducale de Bellifère.  Il était fort ennuyeux pour la Cielsombroise d'être entourée d'un énorme groupe d'hommes bien musclés aux corps bien proportionnés – le visage ça n'était pas toujours ça, mais avec le heaume cela s'oubliait rapidement n'est-ce pas – sans pouvoir toucher à sa guiser et tâter de la qualité de la marchandise.  Non, elle devait se contenter du maigre bras de Prudence qui ne pipait mot de la visite et gardait une expression du visage fort désagréable en permanence, ce qui coupait de moitié le plaisir de Séverine.  Comme elle aurait aimé avoir une compagne plus agréable pour sa visite.  Elle pouvait à peine s'approcher des différents étals de marchands en raison de sa garde rapprochée ce qui frustrait sa curiosité.  Lughnasadh était une fête durant laquelle on célébrait également les Savoirs et en tant que savante, elle aurait bien aimé pouvoir s'approcher un peu plus pour regarder.  Peut-être aurait-elle trouvé quelques accessoires d'astronomie nouveaux.  Elle en doutait, ce n'était pas la spécialité des froids Kyréens, mais des gens de tous les duchés se réunissaient pour l'occasion.  Un peu de chance aurait pu l'emmener sur quelques trouvailles intéressantes.

Mais non.  Elle devait se contenter de regarder de loin, sans pouvoir profiter des détails.  La conversation de Prudence était également fort morne, elle n'avait pas le don de s'extasier sur les jolies choses, contrairement à Séverine qui était née pour apprécier la beauté.  D'ailleurs, la Belliférienne aurait pu être jolie sans cet horrible air pincé qu'elle affichait en permanence.

Elle s'abandonnait à ces sombres pensées fort désagréables lorsqu'elle entendit une voix familière l'interpeler.  Surprise, elle se retourna – elle était déjà habituée à se faire appeler par ses titres désormais bien qu'ils l'irritaient toujours autant – pour apercevoir à travers la horde de petits-culs-bien-faits-qu'elle-ne-pouvait-pas-toucher un visage qui lui était plaisant.  Elle reconnut sans peine cette amie qu'elle s'était faite à Lorgol en début d'année.  Elle n'avait jamais pu porter cette jolie robe qu'elle s'était fait faire dans ce joli tissu vert pomme.

« Écartez-vous et laissez passer cette dame! » ordonna-t-elle avec toute sa superbe, provoquant une certaine confusion parmi sa garde rapprochée qui ne bougea pas tout de suite.  Elle inspira profondément, extrêmement agacée de leur stupidité.  Parce que sa voix avait la douceur du miel plutôt que la raideur d'un caillou ils refusaient d'obéir?  Elle poussa devant elle Prudence.  « Amenez-moi cette femme comme c'est mon bon plaisir. »

Son ton était menaçant et la pauvre duègne, en rien responsable de l'attitude des gardes qui avaient très certainement reçus des ordres précis de leur seigneur et maître, se vit bien obligé d'aller entre les gardes pour emmener à sa maîtresse la jeune femme.  Séverine s'empara tout de suite de ses mains, un vif plaisir transparraissant sans peine sur son visage.

« Chère Joséphine!  Il n'est nul besoin de ces manières avec moi.  Je suis absolument enchantée de vous revoir!  Jamais je n'aurais cru que cela fut possible, vous avez dû entendre parler des mes épousailles, et vous voilà pourtant auprès de moi.  Vous ne refuserez pas de vous joindre à moi quelques instants pendant ma promenade. »

Déjà la future duchesse passait son bras dessus-dessous avec celui de Joséphine, reléguant Prudence à marcher derrière elles.
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyMer 27 Juin 2018 - 3:36

Bien qu’intimidé quelque peu, comme elle était heureuse, Joséphine, de revoir cette chère Séverine ! Elle s’était si fortement inquiété pour son cas et de ne pas recevoir réponse à ses lettres qu’elle s’était imaginée le pire la concernant, et fort heureusement, elle ne semblait en tout cas pas maltraitée. Ou presque. La fierté des Bellifériens et leur mépris des femmes était légendaire en Arven, et la preuve en fut montrée ici, malgré l’autorité qu’aurait du posséder l’épouse du prince héritier sur des misérables gardes. Aucun d’eux ne s’écarta à l’ordre de sa chère amie, et silencieuse, bien qu’elle pesta un peu intérieurement, Joséphine attendit que la dame de parage arrive à ses côtés pour passer entre les hommes. Bien fichus, soit dit en passant, mais qui la regardaient avec un air qu’elle n’appréciait guère. Elle avait connu des hommes avec un regard bien plus appréciateur, détaillant sa silhouette sans paraître offensant. Or là, elle avait la sensation d’être un morceau de viande observé par des chiens. N’eut-été la présence de Séverine, elle ne se serait sans doute pas attardé auprès d’eux.

Mais la future duchesse attira bien vite son attention et lui fit oublier ces hommes qui ne servaient de toute façon qu’à surveiller les alentours. Mais dans celles de Séverine, Joséphine se permis alors d’offrir un sourire resplendissant à son amie, goûtant au plaisir de sa compagnie qui lui avait manqué. Elles ne s’étaient pourtant que peu vues à Lorgol, mais elles avaient eu de nombreux échanges par lettres avant que le mariage de ne vienne ravir la cielsombroise. Mariage terriblement odieux au passage, songea-t-elle à nouveau, ne pouvant cependant en vouloir à son tendre Castiel. Préférant profiter de cet instant, la petite dame de compagnie n’hésita pas une seconde pour prendre le bras de sa compagne et commencer à marcher à ses côtés. Comment refuser pareille occasion !

« Oh chère Séverine, si vous saviez comme vous m’avez manqué ! Bien sûr que j’ai entendu parler de votre mariage, oh mon amie ! »

Elle ne pouvait pas se lamenter pour elle devant les gardes ou la dame de parage à l’air pincé, mais son ton ne masquait pas son dépit pour celui-ci, ni même une certaine tristesse.

« J’espère que tout se passe bien pour vous ? J'étais si triste à votre propos, je n’ai pas eu de nouvelles depuis si longtemps ! »

Elle n’ose le lui reprocher d’ailleurs, après tout, avec son mariage, elle devait être occupée à bien des choses. Mais la réaction de Séverine en la voyant la laissait cependant un peu perplexe à ce propos. N’avait-elle jamais eu l’envie de répondre à ses missives ? N’était-elle plus assez importante pour cela ? Oh ce n’était sans doute pas sa faute, Joséphine ne voulait pas le croire !

« Quel plaisir en tout cas de vous croiser à la Lughnasadh ! Oh je peux bien vous l’avouer, je suis venue moi aussi avec ma chère amie la baronne de Sylvamir. Son époux est sénéchal au palais de Svaljärd. Naturellement, je me retrouve ici, mais vous croiser, je ne m’y attendais ! Vous avez le teint merveilleux d’ailleurs. »

Quelle charmante discussion d’aisance et de banalités. Quoique ce n’était pas plus mal, de pouvoir discuter avec la charmante Séverine ainsi, de tout et de rien, ne serait-ce que pour le plaisir de l’avoir retrouvée et la savoir pleinement bien. Bien vite néanmoins, elle s’approcha de la jeune mariée pour chuchoter à son oreille :

« Rassurez-moi, vous n’êtes point privée de votre courrier j’espère ? »
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Séverine de Bellifère
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyLun 13 Aoû 2018 - 0:16

Les effusions de joie de Joséphine enchantaient Séverine qui se sentait enfin appréciée à sa juste valeur par une personne plein de bon sens.  Elle était heureuse de retrouver la jeune femme sur sa route alors qu'elle l'appréciait autant après une seule rencontre.  Elles n'avaient même pas pu se montrer finalement les jolies tenues qu'elles avaient fait tailler de leur achats et c'était fort dommage.  Elle ne pouvait garantir qu'elles soient avec elles, d'ailleurs il lui restait fort peu des effets qu'elle avait emmenés à Lorgol avec elle : on ne lui avait pas laissé le loisir d'emporter tout ce qu'elle désirait en Bellifère. Plutôt, de nouveaux effets l'attendaient.  Des habits horribles.  On ne pouvait nier que la cour belliférienne avait fourni des vêtements de qualité à Séverine, dans les plus beaux matériaux qui soient à l'intérieur de ce duché, mais les coupes si sévères, qui dissimulaient tant de la courbe parfaite de son corps, hérissaient Séverine qui se sentait aussi mal fagotée que si on l'avait vêtue d'une robe de gueuse, reprisée à maintes reprises parce qu'il y avait plusieurs trous en plusieurs endroits.  L'organdi, la soie, la taffetas et la mousseline lui manquaient terriblement sans qu'elle ne puisse rien y changer.  Personne ne se souciait de ses goûts vestimentaires.  Il était heureux que la température de Valkyrion soit aussi désgréable, au moins elle pouvait cacher son manque d'élégance sous de gros manteaux de fourures.  Il était plutôt agréable de posséder d'aussi jolies pelisses, bien que dommage qu'elles ne soient pas nécessaires en Bellifère : elle n'aurait que trop peu l'occasion de les porter.

Séverine plissa toutefois le nez en entendant qu'elle n'avait jamais écrit à la jeune femme : était-ce un reproche?  Elle n'arrivait à se faire une opinion là-dessus.  Après tout, elle ne savait où écrire à la jeune femme et celle-ci n'avait point tenté à son tour de lui envoyer une missive elle non plus.  Elle se souvenait qu'elle lui avait dit être intendante d'une tour à Lorgol et supposa donc que ses occupations et obligations l'empêchaient de prendre la plume pour écrire à une amie.  Ou peut-être avait-il été embarrassée de correspondre avec la future duchesse de Bellifère.  Les raisons étaient nombreuses et elle ne lui en voulait pas.  Ne venait-elle pas de la sauver de l'ennui d'une promenade désagréable et en mauvaise compagnie.  Prudence avait ses nombreuses qualités comme ses nombreux défauts et Séverine ne pouvait faire autrement que de se lasser de sa conversation, morne et sans intérêts puisqu'elle refusait d'aborder tous les sujets que Séverine jugeait digne d'intérêt.  Pensiez-vous!  À plus de trente ans passés dans ce monde, jamais la duègne n'avait vu d'homme nu, ni même n'en avait laissé un toucher son corps.  Était-ce même pensable?  Existait-il vraiment ce genre de personne en ce monde?  Les piaillements joyeux de Joséphine étaient nettement plus agréables à son oreille et elle redoutait déjà que la rencontre ne soit écourtée pour quelque raison.

« Bien sûr que non, j'échange couramment avec la duchesse Madeleine de Sombreflamme qui m'écrit de fort charmantes missives, il me semble déjà que nous sommes sœurs.  C'est toutefois l'unique personne qui entretient une correspondance avec moi, or j'attends toujours ses lettres avec impatience, » répondit-elle, un sourcil arqué et surprise par la question.  Pourquoi la priverait-on de son courrier?  D'ailleurs, elle-même n'en attendait de personne : elle n'avait que très peu d'amis sur qui compter et si elle n'avait pas initié le premier contact auprès de Madeleine, sans doute celle-ci ne lui aurait-elle point écrit.

Elle avait continué à s'exprimer à voix basse, sans jeter un regard à Prudence qui restait derrière elle, le regard baissé, l'air légèrement crispé.  Séverine ne lui portait déjà plus attention, ne la considérant réellement que lorsqu'il n'y avait personne auprès d'elle pour la distraire.  Et elle n'éprouvait aucun remords à traiter la pauvre fille comme une simple remplaçante.

« La vie est déjà si monotone en Bellifère, je n'ai même plus le plaisir de choisir mes propres tenues et d'être habillée convenablement, je ne puis plus recevoir d'amis qui me sont sympathiques, s'il fallait qu'on me prive en plus de mon courrier…  Mon existence serait plus misérable que jamais.  Je n'ai même plus d'observatoire pour poursuivre mes observations du ciel… »

Elle n'avait pas pris un ton plaintif, elle ne se sentait pas le besoin d'exacerber ses sentiments à travers ses propos en discutant avec la Cielsombroise qui lui apparaissait comme étant raffinée et d'une intelligence notable.  Elle avait peut-être eu d'autres dessins en se liant à elle, mais rapidement elle n'avait pu s'empêcher de sentir pris d'un intérêt sincère pour elle.  Ce n'était pas une de ces horribles petites péronnelles qui ne servaient à rien d'autre qu'à jacasser et à l'admirer pour rehausser son estime personnelle.

« Mais puisque désormais nous nous sommes retrouvées, je vous conjure de m'écrire.  Vous me plaisez beaucoup Joséphine et j'aurais si grand plaisir à correspondre avec vous.  Il me serait beaucoup plus facile de supporter le quotidien.  Vous accepterez, n'est-ce pas? »

Elle posa sa main libre sur celle de la dame de compagnie, ses doigts délicats cachés dans de jolis gants de cuir.
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptySam 18 Aoû 2018 - 16:03

Il était vrai que Séverine et Joséphine n’avaient pas eu l’occasion de beaucoup se rencontrer en dehors de cette fois, à Lorgol, où leur attirance commune pour un bout de tissu les avait rapprochées. Mais elles avaient pu néanmoins s’échanger quelques courriers, peu cela dit car bien vite la pauvre Séverine s’était faite enlever pour un mariage qui n’avait rien de très charmant. Et depuis, plus une seule réponse à ses missives envoyées, et pourtant, il n’était pas difficile de trouver l’adresse de la concernée. Aussi, la question qu’elle se posait lui était légitime, et en même temps, elle comprenait fort bien, Joséphine, combien cette tendre amie devait être occupée avec sa nouvelle position de future duchesse, même s’il s’agissait de Bellifère. Et vu la réaction que lui servait la jeune femme, la demoiselle de compagnie ne pouvait décidemment pas croire qu’elle avait ignoré ses lettres ! Il n’y avait aucun reproche, et elle s’en voulait, l’espace d’un instant, de donner pareille impression alors que l’instant était à de chaleureuses retrouvailles. Pas questions de les gâcher par de malheureuses paroles qui pouvaient induire un mauvais sens. Si tel était le cas, Joséphine comptait bien s’en excuser, mais fort heureusement, il ne semblait pas que Séverine lui en tienne rigueur. Et le doute, de fait, fut levé, car visiblement, sa chère amie n’était point privée de son courrier, et semblait même trouver le temps d’écrire avec la duchesse de Sombreciel. Mais malgré la nouvelle, la surprise se fait aussi dans le regard de Joséphine, miroir de celle qui apparaît dans celui de son amie. Allons donc, la seule qui lui écrivait ? Par tous les dieux, ses lettres se seraient-elles perdues en chemin ? Fort peu probable pourtant, les services qu’elle utilisait étaient des plus compétents et sécurisés, et ça n’était jusqu’ici jamais arrivé. Elle voulait bien le croire pour une lettre, voire même deux, mais les cinq envoyées n’avaient pu être décemment toutes égarées !

« Oh quelle chance vous avez, la duchesse de Sombreflamme est à ce qu’on dit une dame délicieuse et charmante et elle fait une merveilleuse souveraine aux côtés du duc ! »

L’envie de partager la pensée qui la turlupine se fait forte, mais elle n’ose pas immédiatement en faire part à Séverine. Si elle n’a pas eu les lettres, ça n’est certainement pas sa faute, et elle ne voudrait pas lui donner l’impression de l’accuser. Aussi préfère-t-elle aborder le sujet de Madeleine, qui elle en convient est certainement fort gentille. Elle sait par Castiel en tout cas que c’est le cas, et qu’il se plait grandement à l’avoir pour épouse, malgré son amour pour la sorcière du désert. Elle à grande hâte, Joséphine, de rencontrer sa duchesse lorsqu’elle reviendrait en Sombreciel. Mais pour l’heure, une certaine gêne se fait sur le visage si expressif de la demoiselle de compagnie, et elle a même une moue un peu songeuse, alors qu’elle écoute les paroles de sa chère amie. Le ton est toujours à la confidence, et ce qu’elle craignait pour elle venait de s’avérer, dans quelques mots non point plaintifs mais c’était tout comme.

« Comment ?! … Même vos amis ne peuvent venir vous rendre visite ? Mais c’est si terrible, pourquoi donc ? »

Que craignait donc l’héritier Martial à ce que Séverine reçoive quelques visites ? Devait-elle finir enfermée dans une chambre jusqu’à la fin de ses jours et ne servir que de décoration ou de pondeuse ? Quelle triste avenir, privé de ses amis chers. En tous les cas elle lui confirmait bel et bien que ses courriers n’étaient pas interdit, lui intimant même de lui écrire, désormais qu’elles avaient renoué le contact. Sa main se resserre sur celle qui se pose délicatement sur son bras, et un doux sourire répond à la demande.

« Je désespérais que vous ne me le demandiez pas. J’aurais grand plaisir à correspondre avec vous Séverine, plus que jamais. »

Une promesse presque, bien que déjà commencé dans le plus grand des secrets, là où Séverine ignorait visiblement tout. La malchance n’avait pas pu guider la perte de ses lettres, et si son amie ne les avait pas eu, alors il y avait autre chose dans cette affaire. Elle irait enquêter, voir qui empêchait la future duchesse d’avoir plus de correspondants ! Et s’il s’agissait d’une sorte de censure, elle ferait bien comprendre à la personne sa façon de penser ! Toujours sur un ton de confidence, abordant cette fois quelques sujets différents, une moue amusée se dessine sur ses traits, et elle retient presque un gloussement devant sa curiosité.

« Alors dites moi, chère Séverine, comment est votre époux ? »
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyLun 24 Sep 2018 - 20:00

Séverine approuvait avec beaucoup de grâce les propos de Joséphine bien qu'elle songeait que nulle femme ne méritait un époux tel que Castiel de Sombreflamme.  Ses correspondances avec Madelaine étaient encore bien jeunes, mais déjà elle éprouvait ce qui semblait être une pointe d'affection pour cette dame qu'elle n'avait jamais rencontrée autrement qu'à travers les mots.  Son cousin ne méritait pas une pareille épouse, ni la belle image qu'elle portait et transposerait sur lui aussi en étant à ses côtés.  De ses sombres pensées sur le destin du souverain de Sombreciel, elle ne souffla mot, préférant sembler approuver de tout cœur l'enthousiasme de sa comparse : elle était en territoire inconnu et ses liens avec le monde extérieur étaient si réduits qu'elle ne désirait pas perdre cette merveilleuse occasion de pouvoir converser avec une égale en intelligence : Prudence était bien gentille, mais  elle était si sotte de toujours avoir peur de parler de ceci ou cela, car ceci n'était pas convenable et cela était scandaleux.  Au moins une autre Cielsombroise ne s'encombrerait pas d'autant de préjugés et ne grimperait pas dans les rideaux aussi aisément.  Comme c'était un sujet dangereux, elle préféra s'engager sur un autre terrain de conversation, la ramenant sur sa vie de femme mariée et elle eut rapidement l'effet escompté : cela choquait de la savoir couper de tout monde digne d'intérêt et forcément cette chère Joséphine n'hésiterait donc plus à engager la correspondance avec elle.  Elle trouverait sûrement d'ailleurs dans celle-ci plus de détails croustillants sur les rumeurs et autres événements secouant le continent que dans la douce correspondance de Madeleine, encore beaucoup trop modeste pour admettre ses propres mérites.

« Vous me rassurez d'accepter avec autant de complaisance ma demande chère amie.  On cherche à purger la Cielsombroise en moi pour ne me laisser qu'une Belliférienne pitoyable et si je ne puis recevoir que la compagnie de femme à l'esprit étriqué, vos lettres me distrairont quand je pourrai délaisser les ouvrages de broderie. »

Elle éprouvait effectivement un soupçon de reconnaissance envers la jolie brunette.  Elle ne se faisait pas de faux espoirs en croyant pouvoir un jour la recevoir au palais ducal d'Hacheclair, du moins pas dans un futur rapproché, mais quelques innocentes missives ne lui seraient tout de même point refusées, les Bellifériens avaient beau être de grosses brutes et aussi rustres qu'il fut possible de l'être, ils n'auraient tout de même pas la cruauté de la privé de tout plaisir aussi simple que la correspondance d'une amie.  Amie qui semblait bien curieuse d'en apprendre un peu plus sur cet homme qui l'avait enlevée avec la plus grande barbarie que l'on puisse imaginer.

Séverine se rapprocha doucement de Joséphine, comme si elle n'avait d'autres buts que de chercher un peu plus de chaleur dans le froid de Svaljärd et ses neiges probablement éternelles et glaciales.  Entourée de tous ses gardes, les confidences étaient peu propices, surtout quand elles concernaient l'homme à qui ils avaient tous jurés fidélité.

« Pour tout vous dire, je ne sais presque rien de mon époux, si ce n'est qu'il est tout aussi sauvage que le reste de son peuple.  Imaginez-vous qu'il est venu m'enlever comme le veut leurs traditions barbares. »

Elle n'ajouta pas que Castiel avait à peine résister avec toute la mollesse dont il était capable, ni qu'elle avait demandé la décapitation immédiate de celui qui la vendait sans aucun remords.  Ces détails n'étaient ni nécessaires, ni pertinents.  Elle était chanceuse d'ailleurs d'être encore en vie après tout cela.

« Fort heureusement, il n'y avait rien à montrer sur les draps du lit de noces, cela aurait été d'une telle humiliation… »

Qu'une jeune femme aussi séduisante que Séverine l'était n'ait jamais attiré le moindre homme dans ses draps étaient inimaginable, à moins qu'elle ne leur eu préféré les femmes.  C'était une option envisageable, certes.
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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyJeu 1 Nov 2018 - 19:42

Les rumeurs parlent beaucoup sur Martial de Bellifère. Le prince héritier du duché n’a pas grande réputation en Sombreciel, et moins encore depuis qu’il a tenté de voler la belle Mélisende de Séverac au nez et à la barbe de sa famille en plein Tournoi des Trois Opales. L’acte avait fait de nombreux émules et s’était terminé par l’humiliation du jeune homme lui même, arrêté par une troupe enragés de Séverac dont la belle Joséphine avait elle même fait partie. Jamais elle n’aurait pardonné à ce malotru de s’emparer de sa chère Mélisende si parfaite ! Aussi n’avait-elle pas manqué de partager à ses frères et sœurs des Miracles nombres de rumeurs sur le Belliférien, moquant quelque peu sa vigueur et sa dextérité. En vérité elle n’en savait rien, et la curiosité à ce propos se notait dans l’intonation de sa question. Bien sûr, elle plaignait la pauvre Séverine pour ce mariage forcé avec un imbécile de Bellifère, mais elle devait reconnaître, d’un avis tout à fait objectif, que le jeune Martial avait au moins pour lui une certaine beauté et un corps des plus appréciable. Pour le caractère, c’était là une autre histoire que la demoiselle de compagnie irait creuser en temps voulu. Il n’était peut-être pas de bon ton d’interroger une princesse depuis peu mariée, toute fille de Sombreciel soit-elle. Qui sait ce qu’elle aurait pu aller répéter à son belliférien d’époux. Mais oui, elle se demandait tout à fait sincèrement comment Martial se débrouillait au lit, et s’il avait bien réussi à honorer son épouse comme il en convenait dans ses devoirs.

Bon, le sous entendu laissé échappé par Joséphine n’avait de toute évidence pas été très clair, et la confidence de Séverine sur Martial ne la surprend guère. Comment imaginer le prince des Bellifériens différent des gens de son peuple ? Elle n’en connaissait pas beaucoup, la belle Joséphine, mais avide de potins comme les enfants de son duché, elle s’était souvent laissée dire que les habitants de Bellifère n’étaient que des barbares pour les hommes et de beaux pots de fleurs pour les femmes. Un triste constat qu’elle ne souhaitait nullement à la belle Séverine. Mais la pauvre n’avait visiblement pas échappé à l’humiliation des traditions ancestrales de Bellifère en ce concernait le mariage. Un air horrifié se dessina sur le visage de la petite Joséphine, outrée presque que son cher Castiel ait laissé faire pareille chose à une aussi charmante demoiselle de son duché. A plus forte raison pour une jeune femme désignée princesse de Sombreciel peu de temps avant.

« Comment ?! Vous… » Le ton monte dans la voix de Joséphine, surprise et scandalisée de n’avoir eu vent si clairement de cet enlèvement dans les détails. Qu’elle soit enlevée, soit. Transportée comme un colis… bon. Mais cette affaire de drap tâché de sang ?! Par Mirta, comment avait-on pu imaginer imposer pareille humiliation. « Vous êtes sérieuse ? » Oh la question n’en ai pas vraiment une mais elle n’ose croire, Joséphine au cœur tendre, que la belle Séverine ait pu subir un traitement de la sorte. Elle lit dans le regard de son amie pourtant la réponse et se désole d’un long soupir. « Par les jupons de Mirta, c’est un scandale de traiter ainsi les femmes et de surcroit les dames comme vous. Quelle idée d’afficher les draps ainsi en public ! Pensaient-ils qu’une aussi jolie demoiselle comme vous serait vierge comme la blanche Idril ? Allons donc, ce sont bien là des barbares… » Chuchote-t-elle à nouveau à la jeune femme alors qu’elles continuent d’avancer dans la foule bien fournie de la cité kyréenne. « Enfin j’ose espérer qu’il a su… utiliser son instrument. » Un gloussement un peu fort, mais les mots restent secrets entre elles. « N’est-ce pas indiscret de vous demander s’il a su… vous combler ? » Oh entre Cielsombroises ce n’était pas vraiment là une question indiscrète, mais elle ne voulait pas non plus froisser la jeune femme devenue aujourd’hui princesse de Bellifère. Et puis peut-être que la question serait délicate, si d’aventure le prince Martial n’avait pu se montrer fort… vigoureux.
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La Noblesse
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Séverine de Bellifère
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Je suis : duchesse de Bellifère, autrefois astronome à l'Observatoire de Val-du-Ciel, mon observatoire.

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Message Sujet: Re: Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur !   Vous ne me ferez pas croire que c'est une erreur ! EmptyJeu 15 Nov 2018 - 0:13

L'indignation de Joséphine amusa Séverine.  Combien lui manquait-il de pouvoir s'amuser de pareilles situations.  Elle n'avait pu plaisanter légèrement avec une amie depuis beaucoup trop longtemps.  Elle ne pouvait compter Prudence comme une alliée très utile dans ce domaine.  De toutes les confidences croustillantes que Séverine aurait eues à lui faire, elle n'aurait apprécié la valeur d'aucune d'entre elles à son juste prix.  Être le sujet d'une curiosité à nouveau était rafraichissant et réjouissant.  Elle ne le réalisait que trop bien désormais qu'elle en était complètement privée.  Ce n'était pas sa duègne qui lui ferait le plaisir de la questionner sur quoi que ce soit, encore moins sur les prouesses au lit de son mari.  Cette rencontre fortuite avec l'autre Cielsombroise était une bénédiction des dieux, offrant à la pauvre Séverine bien des réconforts.  Ils ne seraient certes que temporaires puisqu'elle était déjà aux services d'autres dames et que même si ce n'avait pas été le cas, il aurait été peu probable que Martial l'autorise à garder à ses côtés une Cielsombroise alors même qu'il tentait de tuer toute la cielsombrie en elle.  Un bonheur éphémère valait cependant mieux que son absence totale et elle qui n'aimait pas trop le froid neigeux de Valkyrion, elle prolongerait certainement sa promenade aussi longtemps qu'elle le pourrait pour continuer à profiter de la présence d'une amie comme Joséphine.  Elle aurait été stupide de n'en point faire ainsi et Séverine avait horreur des gens d'intelligence médiocre.

« Vous devez déjà vous douter de l'idée que se font les Bellifériens d'honorer Mirta, » répondit-elle d'abord avec circonspection.  Elle ne se gênerait pas pour tout raconter, maintenant qu'elle en avait l'occasion.  Seulement, elle voulait captiver son auditrice, pas tout lui déballer tout cru d'un seul coup : ni l'une ni l'autre n'en tirerait le moindre plaisir.  Elle resserra légèrement son bras sur celui de Joséphine, dans un geste invitant à la confidence.

« Croirez-vous qu'il ne sache rien des savoirs enseignés par le Petit Mirta?  Il en ignore tout.  Ou du moins, il le prétend, car les plaisirs manquent de variété. »

Elle hocha la tête d'un air entendu.  Ses ébats, si on pouvait les appeler ainsi, avec son mari n'avaient rien de la passion et des acrobaties qu'ils avaient pu avoir quand elle passait la nuit auprès de ses nombreux amants.  Le besoin était accompli rapidement avec une certaine rudesse et très certainement dans le seul objectif de se reproduire, ce qu'elle contrariait très bien avec moult tisanes destinées à cet usage.  Elle ne se ruinerait pas la silhouette, la beauté et la jeunesse pour un homme tel que son époux.  Elle ne l'avait pas choisi et il lui faudrait bien plus que le titre de duc de Bellifère pour la convaincre de sacrifier tant d'années d'efforts consacrées à rester mince et jolie.  Martial ne lui avait pas encore prouvé qu'il méritait tant d'égards de sa part.  D'ailleurs, Séverine avait d'autres projets à réaliser et la grossesse l'en empêcherait.

« Dans ce palais, je ne puis partager ma détresse avec qui que soit. Voyez comme Prudence qui n'entend pourtant que quelques bribes de notre conversation fronce si vilainement des sourcils.  Elle a souvent cet air de réprobation qui la rend tout à fait hideuse alors qu'elle pourrait être bien jolie.  Vous rencontrer aujourd'hui est une immense joie pour moi. »

En vérité, Séverine ne trouvait pas à redire sur la vigueur de Martial, c'était un homme fait qui aurait été capable de prouesses s'il se donnait la peine d'apprendre.  Guidé par un instinct bestial, un besoin d'assurer sa descendance, il ne prenait pas le temps de savourer, d'explorer.  Il ne prenait pas le temps d'apprécier ce corps qui lui était offert comme une grâce.  Ce qui lui manquait, c'était la délicatesse et le désir de faire plaisir à l'autre.

Mais toutes aux joies de retrouver un visage ami, il y avait une restriction à respecter et Séverine emmena la conversation sur des sujets moins dangereux que les prouesses au lit de son époux pour plutôt prendre des nouvelles sur Joséphine, échanger quelques conseils sur la mode, parler des nouveaux spiritueux qu'elles avaient essayé, etc. Le moment de se séparer arriva beaucoup trop tôt et la princesse enjoignit cette amie retrouvée à lui écrire en insistant bien sur le fait qu'elle attendrait de ses nouvelles bientôt.
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