Intrigue 3.4 • Un cortège poussiéreux ▬ Sombreciel

Alors tout ce remue ménage simplement pour ça ? Il ignorait le pouvoir de cette ceinture et comment sa sœur était entrée en sa possession, mais cela avait tout de même relevé les morts. Que se passerait-il si on la leur rendait ? Pourquoi les assassins la gardaient-ils avec eux ? Allaient-ils vraiment ramener la ceinture à bon port ou bien la garder et en tirer parti, même si les mots ne semblaient pas vraiment aptes à se conduire en soldats disciplinés... trop de questions sans réponses, alors qu'autour de lui demeurait le chaos. La salle était totalement ravagée par les combats entre morts et vivants, entre humains et griffons. Mais surtout, l'entrée principale était totalement bouchée. Pas moyen de fuir par là. Soie menait sa propre lutte acharnée contre son semblable décédé, aidée des autres griffons, galvanisée par le courage d'Ortie. « Reja, appelle tes semblables, qu'ils nous rejoignent. Maintenant. »

Melsant rejoignit donc l'Adepte qui avait récupéré la ceinture et qui était devenue la nouvelle cible. « Venez, je vais vous sortir de là. Et vous allez ramener ces choses dans leur désert pour qu'elles y reposent à nouveau. » Ce n'était pas une demande, mais un ordre. Il avait été suffisamment patient, à écouter leurs recommandations de ne pas trop endommager les momies, quand elles n'avaient cure de blesser ou tuer ses gens. Il lui faudrait avoir une petite conversation avec Mélusine d'ailleurs à ce sujet, ne serait-ce que pour avoir la confirmation que cette mission avait été menée à bien. Et avoir des explications sur ce qu'il s'était passé. Si sa sœur consentait toutefois à le tenir informé. Le temps pressait, le rassemblement lui semblait un peu trop long, surtout alors que déjà, des morts les rattrapaient. « J'espère que tout le monde est là, on n'a plus le temps. » Et sur ces mots, il se fraya un chemin parmi la marée non humaine, guidant ainsi son étrange cortège jusqu'à une entrée de service, dissimulée derrière une tenture. C'était par là que les domestiques allaient et venaient dans la plus grande discrétion. Une entrée dérobée bien pratique à cette occasion, qui leur permit de déboucher sur un couloir, assailli également.

Le chemin vers la sortie fut bien plus compliqué à trouver qu'il ne l'aurait pensé, de part la masse d'assaillants phénoménale. Il pensait que tous avaient pénétré par la salle d'audience, mais non, certains avaient pris des chemins plus détournés, se retrouvant coincés à chercher désespérément la précieuse ceinture, sans pouvoir l'obtenir. Autant dire que là, le petit groupe en mouvement attirait toutes les attentions. Et se retrouver à l'air libre ne les délivrait pas de cette sensation tenace d'avoir la mort aux trousses. « Vous avez des chevaux ? » Comment étaient-ils arrivés jusqu'ici ces assassins ? A pieds ? Ou peut-être que leurs montures s'étaient enfouies, paniquées par les événements. Les Voltigeurs avaient leurs griffons, mais pour le moment, ils étaient on ne peut plus occupés avec le griffon momie. « Peu importe, j'en ai suffisamment pour que vous filiez d'ici plus vite que ces morts ne marchent. Mais comment allez-vous gérer le griffon ? » Tout en les guidant et en se battant contre les momies dissidentes, gagnant plusieurs écorchures, comme la majorité des combattants face à ces teignes, il les amena vers les écuries, leur offrant ainsi leur porte de sortie et en espérant que les morts allaient bel et bien les suivre. « Évitez les zones peuplées, il y a eu suffisamment de blessés et de morts comme ça. »

Spoiler:

C'était donc bien ça, une ceinture. Qu'a-t-elle de particulier, elle se le demande encore. Un objet lié à la Sombre Mère ou au Sans-Visage, peut-être ? Une fois les momies ramenées dans leurs vallées, il lui faudrait emporter l'objet à la Tour Noire et l'examiner aux côtés de ses Écoutants. Peut-être auront-ils une réponse ? Quand elle songe que tout cela aurait pu être évité si deux idiots ne s'étaient pas amusés à voir s'ils étaient capables de relever les morts ! La résurrection d'un empereur ne leur a-t-elle pas suffi ? Et les pauvres momies, sans guide pour leur montrer le chemin à suivre, se sont retrouvées à errer dans la direction de ce simple objet d'apparat. Les voies du Destin sont parfois bien étrange.

Victorine tente de s'éloigner promptement des momies, mais la tâche est ardue, à travers la foule compacte. Elle voit le maître des lieux s'approcher, chercher à les aider. « Venez, je vais vous sortir de là. Et vous allez ramener ces choses dans leur désert pour qu'elles y reposent à nouveau. » Le ton utilisé ne plaît guère à l'Adepte qui dévisage un court instant le Cielsombrois. « Pourquoi croyez-vous que nous soyons venus ? » Une question qui ne demande pas de réponse, lancée sur un ton froid et incisif. Pense-t-il qu'ils sont là par pur plaisir ? Qu'ils s'amusent de la situation ? C'est un service qu'ils rendent et seul leur désir de rétablir l'ordre des choses est important : les morts restent morts, c'est ainsi que ce doit être. Qu'adviendrait-il de leur ordre si ce n'était plus le cas ?

Sans un mot de plus, pourtant, elle suit le marquis, repoussant les momies les plus agressives qui tentent de s'accrocher à la ceinture qu'elle tient fermement à la main. Elle finit d'ailleurs par glisser celle-ci à l'intérieur de son gilet, afin d'avoir les mains libres pour se défendre en cas de besoin. Et elle en a besoin, puisque le couloir est tout aussi envahi de morts que la salle d'audiance, sans parler de l'extérieur où ils affluent en nombre. Victorine sent les doigts qui s'agrippent à ses vêtements, qui griffent sa peau, elle sent la chair en lambeaux qui tente de s'agripper à elle pour obtenir le précieux objet qu'elle détient, mais le petit groupe parvient encore à les repousser jusqu'à se trouver à l'extérieur.

Les jardins sont envahis, le chemin jusqu'au domaine est peuplé de morts en marche. Victorine se tourne vers les Voltigeurs erebiens pour leur demander à les rapatrier rapidement, quand le marquis leur propose des chevaux. Bien, ce sera toujours ça de pris, tant que les griffons sont aux prises avec celui qui s'est échappé de la Vallée des Reines. « On s'en occupera le moment venu. » déclare-t-elle, peu désireuse de rester plus longtemps ici. Elle le suit plutôt jusqu'aux écuries, dont les chevaux piaffent, rendus nerveux par le chaos qui règne alentours. Les derniers conseils du maître des lieux l'agacent, Victorine s'efforce de ne pas dire un mot de plus, de peur de perdre patience et de lui en coller une sur le nez. Elle préfère s'avancer vers l'un des chevaux et, d'un geste doux, caresser son encolure en murmurant quelques mots pour le calmer.

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Quel désastre. Grâce ne répugnait pas au combat, loin de là, mais en d’autres circonstances que la fin des célébrations pour son mariage – qu’elle ait pu trouver indécent que cela dure aussi longtemps, et qu’autant d’alcool et de drogues aient pu circuler n’y changeait rien. Elle n’avait cure de ce qui avait provoqué ce désastre, mais elle était déterminée à se battre et à protéger ces gens qui dépendaient d’elle autant que de Melsant, maintenant. Et déterminée, aussi, à permettre une évacuation simple et rapide des momies. Elle les voyait bien, désorientées, attirées par un objet qui lui semblait totalement banal, à se heurter à des obstacles plutôt qu’à avancer.

Observant un instant le flux des morts relevés, elle cherchait le meilleur moyen de le traverser… Y en avait-il vraiment un ? Repérant quelques gardes d’Automnal, elle leur fit signe de la rejoindre. « Suivez les momies. Éloignez tous les gens qui se seraient retrouvés piégés dans leur cortège. Escortez les, les momies, afin que leur départ du domaine se fasse sans heurt, pour les gens d’Automnal – et pour elles, dans la mesure du possible. Évitez de profaner les morts erebiens autant que possible, mais n’hésitez pas si vous n’avez pas d’autres choix. Protégez les vivants, avant tout. Et ouvrez les portes en grand sur votre passage. Ça devrait faciliter leur avancée, qui doit s-être entravées par elles, actuellement. » Bien disciplinés, même s’ils étaient habitués à répondre à Melsant ou à leur capitaine et non à elle, ils s’attelèrent aussitôt à la tâche.

Grâce se retourna, les laissant à cette mission qu’elle leur avait confiée, cherchant des regards connus. Jetant un regard à Bastien, Marianne et Mayeul, elle s’approcha d’eux. « Il faut les aider à quitter les lieux. Je vais sortir, pour pouvoir rejoindre l’entrée du domaine plus facilement. Seule, je n’arriverai pas à passer la marée de momies, et je ne suis pas sûre de retrouver mon chemin, si j’essaye d’emprunter un autre chemin, à travers les nombreuses pièces du manoir. » Cet aveu lui coûtait, preuve en était de ses points serrés, de ses mâchoires contractées, mais elle continua pourtant à parler. « Vous pouvez nous aider, si vous le voulez. Bastien, Mayeul, vous arriverez à nous mettre à hauteur des fenêtres les moins hautes, dans la pièce à côté, pour qu’on sorte par-là. On est suffisamment agiles pour se rattraper efficacement, de l’autre côté. »

Sans attendre une réponse de Marianne et Mayeul, voyant Bastien acquiescer, elle saisit sa main et l’entraîne à sa suite dans une salle attenante, pour le moment vide, s’empressant de fermer la porte derrière eux. « Ce serait pas dans notre intérêt, qu’elles entrent ici. Je ne saurai pas par où les faire sortir. Je te fais confiance, pour les y aider, une fois que je serai dehors. Et je reviendrais, dès que j’ai pu ouvrir les portes où elles ne se trouvent pas. » Y avait-il vraiment des espaces dégagés, dans le manoir, des espaces libres de momies ? Elle ne pourrait le savoir qu’en s’y rendant. Mais les invités se trouvaient en extérieur, lors de l’attaque, et les momies étaient entrées par le chemin dégagé par le griffon momie, alors ça devait être le cas. Elle implora Sithis et Lida, que tout se passe bien. Qu’ils récupèrent leurs morts, sans encombre.

Secouant la tête, elle se concentra sur les gestes de Bastien qui la hissait en hauteur, et agrippa la rebord de la fenêtre, se hissant dans les jardins et courant pour atteindre l’entrée du domaine. À rebrousse chemin, elle ouvrit de nombreuses portes pour que le flot de momies s’écoule plus facilement, finissant par lutter contre la masse grouillante, une fois qu’elle l’eut rejointe. Elle était en fâcheuse posture, mais elle avait fait ce qu’elle devait faire. Pour les innocents piégés à la merci des momies.

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Visiblement, les assassins – Mayeul ne s'y trompent pas, et il a même appréhendé, un moment, apercevoir une chevelure d'un blond presque blanc – ont trouvé ce qu'ils cherchaient pour détourner l'attention des momies, et ces dernières semblent s'agiter pour suivre ce que l'une des envoyées tient dans la main. Loin des considérations philosophiques et des discussions qui ont lieux avec le maître des lieux, Mayeul tient compagnie à Bastien et le seconde pour éviter qu'un des griffons soit blessé par un tir malencontreux. Veiller du sol, c'est malheureusement tout ce que peuvent faire les Voltigeurs et Mayeul en est dépité.

A peine aperçoit-il la chevelure sombre de Reja- oh, elle ne s'en tirera pas si facilement ! – que les momies les empêchent à nouveau d'avancer, se transformant en une marée humaine quin'a que faire des vivants. Chacun s'active pour les laisser passer et Mayeul tombe sur Grâce et Marianne. La nouvelle propriétaire des lieux semble furieuse, aussi Mayeul s'abstient-il de dire quoi que ce soit qui aille à l'encontre de ses directives. Il la connaît Grâce, par cœur, et n'a guère envie de se retrouver la cible de son courroux. Mais c'est une mauvaise idée, et peut-être serait-il juste de le préciser ? Oh, et puis après tout, tant pis. C'est un service qu'il lui rend, en désignant le problème !

"C'est carrément le mur qu'il faudrait détruire, tu sais ça ? Grâce ?" Mais elle a déjà filé, escaladant avec souplesse le mur et enjambant l'appui de fenêtres. Il plaint Melsant Mayeul, sincèrement. Même s'il adore Grâce. Avisant Marianne à ses côtés, il se fend d'une courbette avant de lui faire un sourire. "Puisque la maîtresse des lieux a parlé, exécutons-nous, gente dame." Malgré son air récalcitrant, Mayeul sait pourtant qu'il n'y a pas beaucoup d'autres solutions. Joignant ses mains, il se positionne sous la fenêtre pour aider la médecin à monter. "C'est à ton tour de t'envoyer en l'air avec moi." Ne peut-il s'empêcher de plaisanter, rieur. Même si ce n'est clairement pas le moment.

Après avoir hissé la médecin, il a l'intention de suivre les momies et d'aller au-devant de Grâce, pour s'assurer que la marée de momies ne lui cherche pas des noises. Quant à celle qui se heurte contre le mur pour essayer de sortir à l'opposé de la porte, il va bien falloir chercher une solution. Les griffons sont occupés pour le moment, mais l'idée de créer un couloir pour, au moins, isolé les momies des vivants n'est pas mauvaise. Il participera. Après avoir été secourir Grâce et Marianne. Et en espérant, si possible, tombé sur Reja entre temps. Cela pourrait être utile, de savoir ce qu'elle fiche parmi les Voltigeurs et les assassins ! Car il a bien reconnu Sifaï le major de Svaljärd, et cela soulève quelques questions.

Spoiler:

Faire sortir les momies.
Bien sûr.
Pour qui la prend-on ? Pour une bergère de bandelettes ?

Le ton vaguement acerbe de Melsant lui hérisse le poil. Ses… semblables ? C’est-à-dire ? Des Voltigeurs ? Des Erebiens ? Des femmes ? Elle ne lui connaît pas ces intonations si insupportablement supérieures, et un instant elle envisage de se rebiffer – elle n’est plus sa subordonnée, elle est fille du sultanat, et seule Soltana a droit à son obéissance, si Anthim lui accorde le droit de regagner ses ailes. Une seconde, ses lèvres se plissent de colère – puis la pulsation sourde qui est l’héritage évanescent de Conquête la rappelle à l’ordre, et elle renifle avec orgueil, refrénant ses paroles hargneuses pour tourner le dos sans répondre.

Distraitement, elle suit par leurs griffons la progression de Grâce qui joue les héroïnes en solitaire, réprimant encore une fois une belle engueulade fortement méritée – à deux, les Voltigeurs vont à deux, Grâce, pour l’amour de Valda, fais donc entrer ça une bonne fois pour toutes dans ta caboche de Belliférienne trop étroite – avant de se décider finalement et de se pencher vers Victorine. « Fille de Lida, suis donc le major, charge à toi d’attirer les momies – je guiderai les retardataires dans ton sillage. Sifaï, avec moi, tu assures mon aile pour l’instant. » Sirocco a tôt fait de la rejoindre à l’extérieur, et elle-même saute en selle avec l’habitude des années, prenant juste une seconde pour s’assurer que le petit Simoun a remis ses plumes en place et peut de nouveau se concentrer sur la mission qui les attend. C’est dans l’erebien chantant des dunes qu’elle donne ses consignes à celle qui était il y a quelques mois son apprentie, et qui aujourd’hui reste sa cousine délicate. « Grâce est occupée toute seule de l’autre côté, et elle a sûrement un autre ailier depuis que je suis partie. Tu sais comment je danse dans les cieux, sois mon ailière jusqu’à ce que notre mission soit accomplie. Guide ton griffon, pour qu’il pousse les morts dans la bonne direction. »

C’est acquis.
Bergère de momies.
Par Joseï – Mayeul ne se lassera sûrement jamais de le lui rappeler.

Spoiler:

Elle n’était pas loin de Rejwaïde lorsque Melsant de Séverac scanda avec suffisance pouvoir les sortir de là, exigeant d’une même voix le rapatriement des deux fois nés au désert. Le ton l’avait fait sourciller. Les propos lui avaient fait serrer la mâchoire. Elles n’auraient pas de gratitude, ni l’une, ni l’autre. Ses semblables. Sifaï le comprenait parfaitement. Comme si la présence des momies hors des vallées funéraires était l’erreur des Erebiens. Comme si la présence des Erebiens et des agents de la Confrérie Noire, ici, était un outrage et non pas une bénédiction.

Fermant toujours la marche, elle bataillait, la jeunette, afin de ne pas laisser le groupuscule la distancer. Un coup de coude par ci, une esquive laborieuse par là. Elle tenait bon, ses cheveux aussi chaotique que la scène autour d’elle, alors qu’ils traversaient un couloir de service. Derrière elle, Sifaï ressentait la pression d’une main décharnée contre son dos. Elle glapit en pressant le pas, trop à l’étroit dans ce couloir pour se défendre convenablement, prise entre survivants et morts-vivants. Sitôt à l’extérieur, aucun soulagement. Les morts les talonnaient, et le maître des lieux parlait de chevaux. Ses conseils, tout comme le commentaire précédent, avaient un léger arrière-goût de reproche, et Sifaï ne pu s’empêcher un regard dédaigneux pour l’homme qui l’avait si généreusement reçue, quelques jours auparavant. Elle cherchait le regard de sa cousine, sachant très bien que son sang bouillonnait au moins autant que le sien, devant cette scène. Sa place, ici, était petite. Seulement cadette, sous l’autorité de Hafid.

Ce fut l’arrivée de Siroco et Simoun qui l’empêcha d’offrir un commentaire acerbe, dans sa langue chantante. Le petit griffon semblait déjà prompt à reprendre son envol, sitôt ses serres foulant le sol. L’anxiété était là, à son esprit, et la Voltigeuse en devenir s’efforçait de le calmer de son mieux. Nous les ramenons chez-nous, Simoun. Ce sera terminé, très bientôt, mais j’ai besoin de toi encore un peu. Les directives de Rejwaïde étaient claires et Sifaï, malgré son manque d’expérience, se sentait plus en confiance avec la danseuse astrale à ses côtés. Et Simoun, avec son frère de couvée pour l’aider.

- Tu peux compter sur nous, Reja.

Elle avait eu pour le Séverac un regard oblique, après avoir prononcé ses mots en langage des dunes. Lui aussi aurait dû le comprendre : Il pouvait compter sur elles. En quelques battements d’ailes, la brindille et son griffon tout aussi menu prenaient leur envol. Il ne lui restait plus qu’à faire de son mieux, oublier l’angoisse du moment et se concentrer sur sa mission : conduire le troupeau de momies vers la ceinture, et donc vers Erebor.

Spoiler:

Les momies ne vous laissent pas facilement cheminer et même pour vous, maîtres de la mort, il est difficile de ne pas endommager les précieuses dépouilles des défunts erebiens. La jeune Aubrée tranche un membre ici, la déliée Sigrid repousse avec forte lame une ancienne concubine là, et toi-même, tu tentes autant que possible d’utiliser le plat de ta lame pour ne pas entailler les chairs anciennes des mort-vivants. Une tâche peu aisée, mais qui porte ses fruits, alors qu’une percée leur permet de rejoindre Victorine et la Voltigeuse en charge de ses camarades. Victorine auprès de Mélisende de Séverac, qui détache de sa taille une ceinture qu’elle tend ensuite à l’Adepte de la Lame.

Ceinture qui semble être la clé.

Un simple signe de la main de Victorine, qu’Hermine répète à l’intention des apprenties et de l’outreparleur, afin de trouver une sortie sécuritaire hors de ce rassemblement impie. « Venez, je vais vous sortir de là. Et vous allez ramener ces choses dans leur désert pour qu'elles y reposent à nouveau. » Ces… choses. Tu connais la suffisance des Cielsombrois. Des bien-nés, surtout, pour être née dans une famille peu nantie où seul l’amour faisait figure de richesse. Tu la sens, dans les mots de Melsant de Séverac, qui a évolué au sein d’une famille d’une grande puissance. Si tu ne t’en offusques pas tout à fait, ton âme d’Écoutante est irritée de constater que vous êtes traités comme de simples indésirables. Irritée aussi qu’en ce duché où la mort est honorée, où votre duc est seigneur de la Samhain, on puisse ainsi parler des morts. Même erebiens.
Des choses.
Tu n’as pas le temps pour ces considérations de politesse, pas encore, et tu préfères suivre le marquis sans discuter. Votre tâche ne fait que commencer et vous devez partir, dès que possible. Tu te rapproches de Victorine afin de jeter un oeil à la ceinture qu’elle tient entre ses mains, et de ta hauteur, tu as sur la parure un regard curieux. Objet béni d’un ancien Oracle, bercé de rituels oubliés ? Relique mortuaire d’un Assassin, pillée et vendue à quelques personnes ignorantes ? Mélisende a été Écoutante, Assassin depuis de nombreuses années, elle est proche de la Sombre Mère et du Sans-Visage, elle aurait senti la puissance de vos dieux sur cette ceinture bien avant ce grotesque événement.

Hors des murs de la demeure, l’air de la nuit est frais. Le Séverac vous propose des chevaux, qu’il ne te vient pas à l’idée de refuser. Les momies sont lentes, voyager à cheval vous permettra de les distancer suffisamment pour que vous soyez en sécurité. Quant au griffon… comme l’a dit Victorine, vous verrez en temps et lieux. « Évitez les zones peuplées, il y a eu suffisamment de blessés et de morts comme ça. N’ayez crainte, marquis. Les innocents ont toujours été notre priorité », dis-tu avec calme, laissant Victorine te devancer dans l’écurie. Qu’il se rappelle, lui et tous les autres, que vous n’êtes pas des tueurs sans coeur, sans but, sans foi, ni loi. Vous vengez. Vous faites justice, là où celle des hommes défaille.

Tu te détournes du marquis et suis ta consoeur dans l’écurie. La nervosité des chevaux est palpable et tu crains que leur coeur défaille avant même que vous ayez quitté le domaine. Fragiles créatures d’Amir. De ta besace aux fioles et pochettes soigneusement ordonnées, tu tires un flacon, et dès son bouchon retiré, tu le glisses sous les naseaux d’un des chevaux. Celui-ci se calme en quelques secondes. Tu répètes l’opération à chacun, à tour de rôle. « Ça ne durera pas très longtemps, ne tardons pas. » Tu peux les rendre plus calmes, plus dociles, quelques minutes, sans plus. Ce sera suffisant afin que vous quittiez cet endroit, pour qu’ensuite les landes sombres de Sombreciel accueillent votre macabre défilé.

Spoiler:

Un hochement de tête à l’ordre de la jeune Erebienne. Une part d’elle aimerait la remballer, lui dire qu’elle peut se protéger seule, et largement, et qu’elle n’a pas besoin de rester avec elle, mais elle se tait. Ce n’est pas le moment de faire des histoires. Et quitte à être énervée et agressive, autant que ça lui serve face à ses ennemis.

Elles rejoignent rapidement les autres. Comme les autres, la Belliférienne comprend que c’est à cause de la ceinture que les momies ont toutes convergé à Automnal, et que le griffon a attaqué l’ancienne Ecoutante. Elle n’a pas le temps de s’en inquiéter davantage. Melsant les rejoint et leur ordonne de ramener les momies en Erebor. Elle lève brièvement les yeux au ciel, mais s’abstient encore une fois de tout commentaire, les autres s’en chargeant parfaitement pour elle. Et elle suit, encore, le groupe en direction de la sortie montrée par son beau-père. Soudain, Sifaï se baisse au sol pour ramasser quelque chose, avant de lui glisser dans sa main libre et de lui ordonner – encore. « Qu’est-ce que… ? » Aubrée écarquille les yeux en reconnaissant la main de la momie qu’elle a tranché, plus tôt. Allons bon. Elle a d’autres choses à penser. Au moins, les doigts ne s’agitent plus. Grimaçant légèrement derrière son masque, elle marmonne. « Merci du cadeau. » Mais l’Erebienne ne l’écoute pas, et sidérée, Aubrée la voit disparaître entre les gens et les momies, ramasser encore quelque chose. Si c’est encore un bout de momie, elle s’énervera, c’est juré. Mais Sifaï ne trouve plus rien à lui fourrer entre les pattes, et déjà la jeune Voltigeuse la presse en direction de la sortie.

Si l’air du soir lui fait du bien, elle sait que les momies sont derrières, et qu’elles ne tarderont pas. Melsant leur parle de chevaux, et Aubrée lui accorde sans trop le vouloir, derrière son masque, un regard soulagé et plein de reconnaissance. Chevaucher lui plaît bien plus que l’idée même de reprendre le griffon – et au moins, elle sait faire. Elle suit les autres Assassins vers l’écurie, et les Voltigeuses repartiront par la voie des airs. Un instant, l’idée de lâcher discrètement la main momifiée la prend, n’ayant plus Sifaï pour la surveiller, mais elle ne le fera pas.

Ils atteignent les écuries sans trop de mal, mais toujours talonnés par les momies. Victorine, puis Hermine s’y engouffrent. Aubrée s’apprête à leur emboîter le pas et tourne la tête en direction de Sigrid, non loin. La Kyréenne arrive presque à sa hauteur, bousculant une momie plus avancée que les autres au passage. Momie qui ne semble pas apprécier ce traitement, et se lance en avant pour essayer d’attraper le bras de Sigrid, qui ne l’a visiblement pas vue. « Attention ! » Le cri déchire l’air. Sans plus réfléchir, Aubrée vise la momie avec le bout de main qu’elle possède et le lance en plein sur son bras. Elle l’a touchée, mais cela ne semble pas suffire. Au moins, Sigrid s’est retournée et contre son attaque de sa lame, mais la momie n’abandonne pas. En quelques pas, la blonde est aux côtés de son amie pour l’aider à se défaire du mort, frappant du plat de sa lame le corps sans vie pour éviter de trop l’abîmer. Mais la momie est rapide et coriace. Elle a lâché Sigrid, mais semble désormais en vouloir aux deux jeunes. Tant pis.

C’est Sigrid la première qui lui tranche un bas, comme Aubrée avec son poignet plus tôt. Aubrée l’imite peu après, atteignant sa jambe pour la déstabiliser et la faire tomber au sol. Sans attendre plus longtemps, les deux apprenties se retournent de concert et se précipitent dans l’écurie, peu désireuses de se faire attaquer de nouveau, pressées de quitter Automnal.

Spoiler:

Et puis soudainement… l’exode des morts sembla prendre une toute autre tournure. Le marquis ne comprit pas réellement quel en était la raison exactement. L’esprit clair, il aurait peut-être pu comprendre que cette ceinture arrachée n’était pas sans rapport. Peut-être ferait-il le lien plus tard, qui sait ? Mais pour l’heure, Narcisse avait eu son attention bien trop obnubilée par d’autres préoccupations. Son esprit fourmillait, en ébullition, devant de plus intimes intérêts, saisit par trop de détails que pour pouvoir tirer en l’instant une conclusion sur l’ensemble de la fresque qui se peignait devant ses yeux.

Les momies changeaient de trajectoire. Bifurquaient pour s’éloigner des invités inutiles dont il faisait partie. Dans cette situation, bien des nobles ci-présents ne pouvaient servir d’aucune manière. Plus compliqué en effet sans lame, griffon de compagnie ou autre protection du genre. Et ce même s’il avait bien pensé à un moment à se dégoter une gigantesque brochette… Toujours était-il qu’après s’être fait à l’idée de perdre la vie ici, cette bombe se désamorçait d’elle-même, lui laissant entrevoir un nouvel éventail de possibilités quant à son avenir proche. Et d’ailleurs, en matière de futur très proche, le Croquelune avait déjà décidé de ce qu’il allait faire.

Il ramassa une chaise tombée au sol, et l’installa avant de s’y poser. Glissa ses mains dans sa crinière afin de la rassembler quelque peu. Dégota sa pipe et blague, chargea la première du contenu de la seconde. Et déclara à l’adresse de personne en particulier…

- Je sais pas vous mais moi je me ferais bien un petit casse-dalle... mais ce sera non pour de la viande séchée hein, je préviens !

Spoiler:

Toujours perchée sur sa table, la voltigeuse observe le nouveau manège des momies : elles semblent toutes attirées par l’assassin et son objet, et elle voit le groupe de la Confrérie et des erebiens s’éclipser en suivant Melsant. Elle n’aura aperçu Reja que quelques instants, mais elle avait l’air indemne et pleine d’énergie. Bien ! Les choses devraient rentrer dans l’ordre maintenant qu’ils ont de quoi rediriger les morts dehors. Enfin, c’est vite dit : encore faut-il que tout ces terribles défunts trouvent la sortie.

Au plafond, le ballet des griffons se poursuit et leur cible redouble d’efforts pour tenter de s’enfuir. En vain, la défense est implacable. Quand deux griffons ébènes décrochent pour sortir par la fenêtre brisée, ils sont presque immédiatement remplacés par un cendré énergique qui n’attendait qu’une chose : pouvoir prendre part à la fête. Il est sans harnais mais Marianne pense le reconnaître. Un ami de le groupe de plumeux... L’ancienne monture du Roi Noir ? Vif-Argent ?
La soigneuse descend du meuble et joue des coudes pour rejoindre une porte qu’elle ouvre en grand, puis elle débarrasse une barricade sur le chemin. Elle se tient aussi loin que possible des momies toujours coincées dans la salle d’audience. Même si la majorité d’entre elles sont redevenues apathiques, la médecin se méfie, mal à l’aise. Elle croise le chemin de Grâce, puis de Bastien et Mayeul. La marquise les entraîne dans une autre salle dans l’idée de sortir par les fenêtres et ouvrir les portes de l’extérieur. L’idée lui semble bonne, à Marianne. « C'est carrément le mur qu'il faudrait détruire, tu sais ça ? ». Ou pas ? Mais Grâce a déjà disparu avec l’aide de Bastien. « Puisque la maîtresse des lieux a parlé, exécutons-nous, gente dame. - Comme vous le dites, cher major. » Marianne a un sourire en coin. Mayeul lui fait la courte échelle et ne peut s’empêcher d’ajouter une autre pique : C'est à ton tour de t'envoyer en l'air avec moi. - Ah, il fallait bien que ça arrive un jour, personne ne résiste à tes charmes ! » Et Marianne grimpe à la fenêtre.
Mais arrivée au rebord, elle hésite sérieusement. La nuit est tombée, il y a ( encore ! ) des morts partout, et Grâce est déjà partie loin dans les ombres. Avisant les fenêtres basses du grand hall, brisées par l’entrée des momies et actuellement désertées, la voltigeuse se décide à créer un autre chemin de sortie. Elle saute de la fenêtre, récupère une chaise comme bouclier et s’engouffre par le passage. Elle ne croise dans le couloir que quelques momies coincés, qu’elle pousse avec sa chaise vers le hall pour qu’elles puissent ressortir. Après quelques séries de portes et des obstacles retirés, elle libère enfin un passage de la salle d’audience vers les jardins.
Elle espère que Grâce n'a pas eu de problèmes de son côté.

Spoiler:

Elles suivent définitivement l'agent de la Confrérie et tu finis par suivre le mouvement des humains : vous commencez à vous écarter, à vous placer contre les murs pour laisser place au cortège momifié. Le groupe s'échappe par l'arrière de la salle et tu pries les dieux pour qu'il n'arrive rien à ton frère sur le chemin. C'est étrange de les voir par la suite tourner sur elles-mêmes, certaines plus rapides que d'autres. Tu prends un instant pour te demander comment tous ces corps ont pu se retrouver là, fonctionnels mais toujours morts. Castiel en aura sûrement vent, au vu du débordement sur les terres cielsombroises.

Tu ne peux cependant pas pousser la réflexion plus loin car une fillette apparaît dans ton champs de vision. Elle se trouve au milieu du flot de momies, près de bancs renversés, et ton cœur se serre. Tu souffles à Mélisende que tu reviens, qu'elle ne bouge pas. Tu embrasses sa joue avant de te lancer vaillamment – stupidement ? – dans l'afflux de morts. Tu évites ceux que tu peux, te reprenant parfois de justesse, en en percutant parfois de l'épaule. Certains grognent mais tu n'es pas attaqué sur le coup. Tu serres les dents, ton corps tendu sous l'appréhension qu'une momie se révèle bien plus agressive.

Finalement, tu atteins l'enfant et réalises que deux momies coincent sa sortie. Ces dernières sont elles-mêmes bloquées et ne semblent pas comprendre qu'elles ont simplement à se décaler. Tu inspires alors fortement et t'accroupis afin que la fillette te voit. « Petite, hé ! » Tu attends d'avoir son attention avant de continuer. « C'est quoi ton prénom ? Rosa ? Rosa, je vais décaler le banc pour pouvoir te faire sortir de là, d'accord ? » Elle hoche la tête, ses yeux écarquillés par la peur. « Tu es courageuse, je le vois, ça va aller. Quand je commencerai à déplacer le banc, tu suivras la direction pour rester bien en-dessous, d'accord ? » Tu t'assures qu'elle a compris et entames de tirer le banc vers toi.

La première momie se retrouve libre de continuer d'avancer en renversant des choses sur son passage. La fillette couine et tu tentes de voir son visage. « Tu t'en sors très bien, tout va bien. Ca va aller, petite. » Tu reprends et réalises que la momie suit le mouvement du banc. Tu jures dans ta barbe avant d'y aller plus franchement. Ton avant-bras en premier, tu t'appliques à tenter de faire tourner le mort sur sa droite, pour qu'il se dégage enfin. Tu y parviens au bout de quelques instants et le soulagement t'envahit. Tu te sens vidé momentanément, sous les émotions, avant que la fillette ne se manifeste. Tu t'empresses de t'accroupir pour l'inciter à sortir. Elle prend la main que tu lui tends et, par les mots, tu tentes de l'apaiser. Tu lui fais signe de venir dans tes bras pour rejoindre Mélisende, contre le mur.

Durant quelques instant, les bras de l'enfant autour de ton cou, l'arrière de son crâne et son dos protégés par tes bras, tu crains le pire, mais vous parvenez à rejoindre le mur sans incident. Tu souffles de soulagement, les légers sanglots de l'enfant au creux de ton cou. « On a réussi, petite, ça va aller. On va retrouver tes parents dès que possible, d'accord ? » Tu la serres un peu plus fort contre toi en souhaitant que cela aide rien qu'un peu.

Spoiler:

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Chroniques d'Arven

Intrigue 3.4

La Légion des Oubliés

28 juillet 1003

Intrigue animée par Lukazu

Un cortège poussiéreux

Pour beaucoup, c'est presque un miracle : les momies font demi-tour. Du moins, la majorité. Certaines restent bloquées par endroits, incapables de comprendre que passer à travers un mur ou des meubles et autres éléments n'est pas envisageable. Des personnes dans la foule se dévouent à nouveau pour tenter de leur faire prendre le bon chemin. Quant à celles qui montrent un certain degré d'agressivité, celles-ci sont repoussées du mieux possible pour limiter les blessures et dégâts. Toujours est-il que de nombreuses ouvertures permettent aux morts de s'extirper de la demeure. Une bonne partie sort par la grande porte ouverte par Grâce de Séverac pour rejoindre celles précédemment restées dehors.

Une vue d'ensemble de la scène permet de comprendre que tout n'est pas encore réglé, qu'une partie des momies n'a pas encore quitté la demeure. Il faut leur laisser le temps, plus ou moins rapide selon les individus momifiés. Cependant, chacun finit par prendre conscience que l'invasion est en train de se terminer. Que plus tard tous les corps capables de se déplacer seront déjà en route vers un autre point, derrière la frontière erebienne. Personne ne sait réellement ce qui a causé tout cela, mais une chose est sûre : les rumeurs courront et des informations finiront par filtrer une fois que les choses se seront tassées – vraies ou fausses, ceci est une autre histoire.

En attendant, l'espace revient peu à peu aux être vivants et il est temps de commencer à s'organiser dans les coins évacués. Il y a des blessés, des traumatisés. Certains se sont perdus de vue durant l'assaut et il est temps de se retrouver. Certains commencent à remettre en place ce qu'ils peuvent. D'autres ont même commencé à faire des tas des membres coupés qu'ils trouvent sur leur passage. Il y a tant de choses à faire que chacun peut mettre à la main à la pâte s'il le souhaite. Et ce pour le reste de la soirée, voire de la nuit.

***
Le groupe d'assassins et d'Erebiens, quant à lui, est loin d'avoir terminé. La mission, même si perturbée, reste la même.

Ils ont rejoint les écuries et se hâtent de quitter le domaine. La chevauchée n'est pas sans embûches, mais ils finissent par rejoindre le bourg et un endroit suffisamment sûr pour que les Voltigeurs d'escorte aient le temps de les récupérer au passage. Une fois le groupe au complet, commence le trajet aérien jusqu'à la vallée et l'image que renvoient les terres envahies par les morts est impressionnante. Il faut s'assurer qu'ils suivent bien et le trajet est moins rapide qu'à l'aller.

Il s'agit d'un travail de patience, au vu des rythmes différents. Certaines momies restent bloquées là encore, mais un coup de pouce leur est donné, que ce soit par des éléments du groupe en provenance d'Erebor ou par les gardes locaux envoyés dans le bourg et aux alentours dans ce but. Tout est fait pour faciliter et accélérer le départ des envahisseurs.

***
Quant au griffon momifié, toujours maîtrisé par ses congénères, il doit patienter que la ceinture ait retrouvé la vallée avant d'être relâché. Son escorte griffonne le fait se déplacer à l'extérieur pour qu'aucun mal ne soit fait aux humains. Elle fait également son possible pour lui faire entendre raison malgré le voile qui semble embrumé son esprit ancien et emprunt d'étrangeté. Ils bataillent, les plumeux ; ils finissent par tenter de l'atteindre tous ensemble, tous ceux présents, à travers la conscience collective. Malgré les échecs initiaux, ils persistent. Tu vas bientôt pouvoir rejoindre l'objet, sois patient, laisse lui le temps d'arriver à la vallée, à ce moment-là, on te laissera partir, tu as notre parole, tu sais que nous ne mentons pas, tu le sens.

A force d'images et d'émotions envoyées en force dans son esprit, l'agitation du griffon se tasse suffisamment pour qu'il écoute un minimum. Il finit par se poser au sol, entouré par ses pairs. Il n'a pas conscience complètement de la situation, mais le lien qui l'unit aux autres griffons parvient à se faire momentanément plus fort que l'attrait de l'objet. Plus tard, il sera escorté jusqu'à la vallée, surveillé de loin. En attendant, il reste sous bonne garde.

Cinquième Tour – Clôture

Consignes

IRL : du samedi 14 juillet au samedi 21 juillet (18h, heure française).
IRP : le 28 juillet 1003, soirée.

• Ce topic concerne les personnages inscrits à l’intrigue au préalable (Aubrée, Bastien, Grâce, Hermine, Marianne, Mayeul, Melbren, Melsant, Narcisse, Rejwaïde, Sifaï, Victorine et Zacharie (Bertin)). Si ce n’est pas votre cas, un petit MP à la Fatalité et nous verrons pour vous intégrer au groupe !

• L'action se déroule aux frontières avec Erebor, au bas des montagnes qui abritent, en hauteur, les vallées funéraires erebiennes où sont entreposés les morts du royaume (carte). D'un côté sur la baronnie de Gabin de la Volte (Val-Serein), de l'autre sur le marquisat de Melsant de Séverac (Automnal). L'action est spécifiquement située sur les domaines des deux nobles et dans les deux bourgs qui leur sont attenants.

• Les groupes se séparent à nouveau :
– Les Confrébiens continuent leur mission et rejoignent à leur rythme la vallée. Durant leur trajet, les jardins, le bourg, les alentours leur sont accessibles. Une fois en l'air, ils ont vu sur tout l'endroit. Pour rappel : ils sont accompagnés de Voltigeurs d'escorte, de Sigrid et d'un assassin outreparleur, tous PNJ. Vous êtes libres de les utiliser avec cohérence et, pour tout doute, un petit MP à la Fatalité. [b]
– Les autres sont de nouveau libres de leurs mouvements dans la demeure et, plus tard, une fois les momies un peu évacuées, d'accéder aux jardins et, encore plus tard, au bourg. A vous d'organiser la chronologie de vos posts RP. Pour rappel, plusieurs personnages joués sur Arven se trouvent en tant que PNJ à ces festivités (plus trop festives) : il vous faut l'autorisation de leur joueur si vous en venez à souhaiter les inclure dans vos posts.

• Le tour couvre :
– Pour les Confrébiens : Une fois qu'ils ont chacun fini leurs affaires, le moment où ils quittent les écuries et traversent les lieux pour retrouver les Voltigeurs d'escorte, le départ dans les airs, le rapatriement des momies et l'arrivée à la vallée.
– Pour les autres : L'évacuation petit à petit des momies, les retrouvailles avec les gens d'autres salles, l'organisation qui suit ; le reste de la soirée, de la nuit selon ce que vous voulez aborder.

• Limitations :
– Pour les Confrébiens : Vous ne devez pas décrire plus loin que l'arrivée près de ou dans la vallée. En effet, la résolution de l'intrigue se jouera en mission 'Confrérie Noire' au prochain chapitre, suite à une demande d'Hermine.
– Pour les autres : Faites gaffe aux momies qui traînent ?
– Le griffon momie est pour l'instant maîtrisé par ses congénères à l'extérieur. Il est suffisamment apaisé pour ne plus rager dans tous les sens, alors on évite de s'en approcher, dans le doute.

• Infos sur les momies :
– Comportement : Il dépend principalement de qui elles étaient avant leur mort et de ce qu'elles pouvaient faire. Certaines se montreront légèrement agressives à l'état normal, d'autres pas du tout. Par exemple, une ancienne courtisane adoptera une attitude bien moins agressive si elle est attaquée ou bousculée qu'un ancien guerrier ou un ancien mercenaire. Autre exemple : un coureur des sables (garde messager des tribus erebiennes) avancera plus vite que la moyenne. Vous êtes donc libres de décider quels types de momies vos personnages vont trouver sur leur route. De plus, elles semblent errer sans but et n'ont pas d'intelligence propre : si elles se retrouvent face à un obstacle, elles ne chercheront pas à le contourner ou n'auront aucun geste pour s'en défaire. C'est principalement le hasard qui leur permettra de reprendre leur route. Enfin, Il est possible de blesser une momie, mais elle ne ressentira aucune douleur et cela ne l'empêchera pas de continuer à avancer – à moins d'être réduite à l'état de tronc, bon. Attention : elle peuvent prendre feu, mais leur 'chair' ne sera pas détruite : elles resteront simplement en feu et continueront d'avancer.
– Bonus : La vallée funéraire qui vu renaître ses morts était la vallée des Reines. Vous pourrez donc tomber nez-à-nez avec des momies aux parures plus ou moins riches, des attirails plus ou moins sophistiqués. La diversité dans le type de momies est toujours valable, comme expliqué au-dessus ; sachez juste que le gratin momifié erebien pourrait venir vous faire un coucou, si vous le souhaitez.

• Vous êtes en Sombreciel : C'est la nuit, l'air est frais.

• Vous pouvez poster plusieurs fois dans un tour, mais veillez toujours à laisser deux personnes répondre entre chacune de vos interventions.

• Coucou, la limite de mots est toujours là ! 700 mots maximum par message, pas un de plus, sinon il faudra aller payer le surplus en boutique. A titre exceptionnel, votre premier message, et uniquement lui, n'a pas de limite de mots.

• Pensez à indiquer votre nombre de mots en utilisant impérativement ce site et le résumé de vos actions sous balises spoiler.

• Bien sûr, si doutes et interrogations il y a, direction le QG du sujet.

Bonne chance, valeureux dragonnets !

Un cortège poussiéreux ▬ QG opérationnel

Si je ne suis pas totalement convaincu de la manœuvre de Grace, je me dis qu’elle doit quand même savoir ce qu’elle fait. Alors je l’aide, sans pousser plus loin la réflexion, la regardant disparaitre avant de me focaliser de nouveau sur le chaos qui règne dans la pièce. Les griffons semblent gérer la situation avec leur congénère plus vraiment vivant mais pas tout à fait mort et Ortie, toujours aussi concentrée, prend quand même le temps de m’envoyer des images rassurantes. Elle est plutôt fière d’elle et de cette union avec les autres plumeux. Et moi aussi, on ne va pas se mentir. Même si c’est une vraie tête de mule.

J’inspire longuement, essayant de déblayer le chemin pour les dernières momies qui trainent encore, les sourcils toujours froncés alors que je songe à ce qui vient de se passer. Nous n’étions tellement pas préparés à ce genre de choses et je crois que nous pouvons nous estimer heureux que rien de grave ne soit arrivé. J’aide les blessés à se relever, je les accompagne vers ceux et celles capables de les soigner, n’étant pas moi-même capable de quoi que ce soit dans ce domaine. Et je continue d’observer tout ce qui se passe autour de moi. Je devrais probablement être soulagé. Je le suis d’une certaine façon, nous nous en tirons plutôt à bon compte. Mais j’ai du mal à être réellement serein. Alors je préfère me focaliser sur des choses concrètes, comme aider à calmer les invités, les inciter à retourner dans leurs appartements pour se reposer, ranger, ce genre de choses. Rien qui ne me fasse réfléchir plus que de raison. C’est quelque chose qui est dans mes cordes, je suppose.

Je grimace alors que je ramasse une main coupée que je regarde, la mine passablement sceptique, me demandant ce qu’a bien pu devenir son propriétaire, avant d’aviser Melbren une enfant dans les bras. J’ai un sourire en coin alors que je me rapproche, sans bien savoir quoi faire de cette main, alors que je souffle, malicieux. « Tu n’as pas chômé en mon absence. Tu vas nous présenter la mère bientôt ? » J’ai un clin d’œil amusé avant de désigner un groupe un peu plus loin. « Je suis sûr que tu trouveras des parents paniqués prêts à récupérer le fruit de leurs entrailles. Sauf si tu veux la garder en souvenir de cette soirée. Mais à ta place, j’opterais plutôt pour un trophée moins encombrant. » J’agite la main avant de la lancer sur un tas non loin, cherchant Melsant ou Grace du regard pendant quelques instants, me demandant si nous allons recevoir d’autres ordres pour la fin de cette soirée ou si nous allons pouvoir nous changer les idées. Forcément, à cette pensée, je coule un regard en direction de Melbren à qui j’adresse un sourire. « Je sais pas toi, mais j’ai bien l’intention d’oublier ma résolution de ce matin et de boire autant que possible maintenant. » Après tout, nous verrons bien de quoi demain sera fait.

Spoiler:

Les chevaux sont prêts, le groupe d'assassins de et Voltigeurs également. Victorine aperçoit plus loin Aubrée et Sigrid aux prises avec une momie particulièrement agressive, mais elles parviennent à s'en débarrasser de façon plus qu'efficace. Fière, l'Adepte monte sur la selle du premier cheval venu, avec une aisance naturelle, puis s'éloigne déjà du groupe pour éloigner les morts qui suivront l'objet dissimulé dans sa poche. Elle pousse sa monture au galop, puis une fois dans un endroit plus ouvert, elle ralentit l'allure et laisse les autres la rattraper. Derrière eux, les morts s'avancent, attirés par la ceinture de l'ancienne Écoutante du Poison. Une drôle de situation dont elle ne manquera pas de discuter avec son Écoutante, une fois de retour à Lorgol.

Bientôt, le petit groupe retrouve les griffons d'escorte. Visiblement, l'autre griffon ne devrait pas leur poser de problème, du moins elle l'espère. Victorine s'assure que les apprenties vont bien avant de s'installer pour le voyage du retour. Toujours aussi inconfortable, mais cette fois, ils ont la certitude qu'ils pourront accomplir leur mission. Ils attendront le retour des momies le temps qu'il faudra et tout rentrera dans l'ordre, du moins elle l'espère.

Spoiler:

Elle s’était agrippée à son harnais, sur le dos de Simoun, le plus fermement possible. La cadette se doutait bien que la manoeuvre pour guider les momies n’allait pas être de tout repos, loin de là. Le griffon suivait son frère de couvée et alternait les descentes sur les momies pour les repousser de quelques coups d’ailes. Sifaï s’efforçait de le diriger de son mieux, autant dans ses paroles que dans ses pensées, autant en l’encourageant qu’en évitant les risques inutiles. Elle l’observait, sa cousine, lorsque Sirocco battait fortement des ailes, et elle tentait de reproduire l’effet avec le petit Simoun. Duo moins robuste, il était vrai, moins expérimenté aussi, mais au moins autant déterminé.

Avec Rejwaïde, Sifaï avait tenté de rassembler les morts-vivants égarés de son mieux, alors que les adeptes de la Confrérie Noire galopaient à vive allure vers les griffons d’escorte. Peut-être par chance, ou alors parce que Simoun s’avérait être plutôt vif, aucune griffure ni aucune blessure ne fut octroyée, autant pour la Voltigeuse et son griffon que pour les momies décharnées. Lentes, certaines avaient levé les bras vers eux avec plusieurs secondes de retard afin de démontrer leur mécontentement, mais les poussées étaient brusques et les morts finirent par trouver le bon chemin à suivre. L’affaire fut longue à régler, tant les momies semblaient perdues et erraient dans tous les sens. Dans un coin de son esprit, Sifaï priait pour que les assassines retrouvent la Vallée des Reines sans encombre et pour que le griffon momifié ne soit pas relâché trop tôt.

Bientôt, l’Erebienne retrouverait ses dunes de sables où se cachaient mille légendes et mystères. Avec les dernières momies, éreintée mais vainqueur, elle regagnerait la Vallée des Reines.

Spoiler:

Sombreciel • Noblesse

Zacharie

de Sombrétoile

Livre III, Chapitre 4

Présentation

Il les a regardées s’éloigner en réprimant un frisson de dégoût. Une à une, les momies bloquées avaient fini par être libérées et la foule s’était étendue sur l’espace qu’elles occupaient il y a peu, occupée à se retrouver. La panique avait contribué à séparer les familles – la sienne comme les autres – et il pouvait entendre les exclamations soulagées, les rires tendus, les sanglots étouffés dans les bras d’un être aimé alors que la peur, lentement, les libère de son emprise. La peur, mais pas le souvenir de cette horreur.

Il se met à parcourir la foule, Zacharie, cherchant des yeux les siens. Nath et Méline, mais aussi ses amis et connaissances qui avaient participé aux festivités. Il parcourt la foule, l’inquiétude montant en lui à chaque pas. À voix basse, il commence à s’enquérir auprès de connaissances. « Avez-vous vu Nathanaël ? Méline ? » Quel n’est pas son soulagement – ne serait-ce que partiel – lorsqu’il apprend qu’ils ont quitté la salle d’audience lorsque les momies ont commencé à y entrer. Ils vont sans doute bien. Cela le rassure un peu. Ils n’auront peut-être pas été trop à risque, donc. Il l’espère. Il n’a plus à présent qu’à les retrouver, même si le mouvement de la foule l’empêche pour le moment de se rendre aisément jusqu’à la pièce où ils se sont vraisemblablement réfugiés.

Spoiler:

Le calme artificiel des chevaux demande de votre groupe une certaine rapidité et vous n’attendez pas plus longtemps, avant de prendre place chacun sur une monture et de partir d’Automnal. Vous cheminez autant que possible par des rues désertes, jusqu’à rejoindre la route qui vous permettra de retourner vers Erebor.

Tu ne peux retenir un soupir énamouré, alors que la blonde de Bellifère chevauche avec une grande aisance, lancée au galop au devant du groupe d’Assassins et du cortège de momies. Les lunes jumelles font de sa chevelure un étendard brillant, bannière à laquelle tu as tout le désir du monde de te rallier. « N’est-elle pas splendide ? », glisses-tu aux deux apprenties, sans te soucier de leur probable répugnance envers les affaires de l’amour entre femmes. Elles n’en sont pas moins sensibles à la beauté, à la grâce, à la puissance, que dégage Victorine Hallebarde, avatar de Vigdis marchant en Arven afin de semer la mort et la justice d’un seul coup de sa lame.

La nuit n’est pas à la poésie, belle Hermine.
Votre mission est loin d’être terminée.

Tu rallies vos camarades afin de rejoindre l’Adepte de la Lame au devant du cortège, dépassant les momies avec aisance. Tu te retiens de retirer ton masque d’assassin, afin de sentir pleinement l’air frais de la nuit cielsombroise sur ton visage, d’emplir tes poumons de ces odeurs si caractéristiques du duché de l’Esprit, et même une fois installée dans ton harnais d’escorte, tu sais te retenir. Tu te contentes d’observer avec mélancolie tes terres natales, baignées dans la lueur d’argent des astres de Valda. Tu espères que vos collègues ont eu une meilleure chance que vous, du côté de la frontière faë - une pensée pour ton Adepte, pour lequel tu pries en silence. Que Lida et Sithis veillent sur leur fils du Poison, comme ils le font depuis si longtemps ; qu’ils veillent sur cet homme qui a avec toi un lien encore plus fort que celui du mariage.

Que vos dieux vous permettent de rendormir les morts d’Erebor et de remettre dans ce monde un peu d’ordre, comme est votre mission depuis tant de lunes.

Spoiler:

Petit à petit, les momies quittent la demeure d’Automnal : la plupart passe par la porte d’entrée ouverte par Grâce, le reste par les autres sorties dégagées par des invités comme Marianne. Au bout d’un moment il ne reste plus que quelques défunts qui s’acharnent à penser qu’ils peuvent traverser les murs. Des vivants courageux tentent de les diriger vers les sorties mais la majorité de la foule préfère les éviter soigneusement.
Fêtards et habitants du bourg se rejoignent progressivement dans la salle d’audience ; beaucoup avaient cédés à la panique et s’étaient réfugiés dans toutes les petites salles sur leur chemin. L’ambiance s’améliore et laisse place au soulagement des familles qui se retrouvent ou aux rires nerveux des convives qui commentent leur mésaventure. Il y a malgré tout des personnes blessées ou amochées par l’invasion et Marianne s’attelle à les soigner, l’esprit un peu occupé ailleurs. Difficile de rester concentrée quand autour de soi des gens remettent les meubles d’aplomb ou réunissent en un tas bras et jambes sectionnés, éparpillés dans toutes les pièces et les jardins. La médecin reste efficace, mais la vision d’une légion de morts à bandelettes envahissant tout comme une marée invincible lui déclenche des vagues de frissons. Elle serait curieuse de retrouver Reja pour savoir ce qui s'est passé en Erebor. Heureusement, tous ses amis vont bien !

Ses soins terminés et ses sacoches vides, Marianne sort prudemment dans les jardins. Tout est sans dessus-dessous comme si un troupeau d’hippopotames avait rasé la fête. Qu’importe, elle ramasse un verre intact et elle trouve plus loin une bouteille de vin. Il lui faut bien un bon verre pour se remettre de ses émotions. Puis deux, tant qu’à faire.
Plus loin, le griffon momie s’est laissé calmer par ses comparses et attend au sol à l’extérieur, bien entouré par tous les plumeux du coin – ce qui fait du monde ! Elle évite le coin, sentant Iode très concentré sur sa tâche de maintenir le griffon mort calme. Par contre elle repère ailleurs un groupe d’invités qui redressent des chaises au milieu du champ de bataille pour faire une pause.
« Hé ! Qui veut un petit remontant ? J’ai trouvé ce qui fera l’affaire ! » dit-elle en s’approchant et en levant bien haut sa bouteille.

Spoiler:

Ils font de leur mieux, le grand Sirocco et le petit Simoun, battant vaillamment des ailes pour diriger les momies dans la bonne direction. Au loin, les Assassins et leur escorte attirent le cortège des morts en direction des montagnes : il va falloir faire rentrer les intrus dans leur vallée funéraire pour... pour... pour quoi, exactement ? Reja n'en sait pas grand-chose, mais si Anthim l'a ordonné, c'est qu'il est sûrement renseigné, lui, sur ce qu'il va se passer.

A-t-elle rempli sa mission ? S'est-elle montrée à la hauteur des attentes du sultan ? Mentalement, elle prépare déjà le rapport détaillé de tout ce qu'il s'est passé, listant les circonstances à exposer, les comportements à retenir, tout ce qui sera utile à son demi-frère pour se mettre en relation avec ses voisins couronnés et tenter de limiter les dégâts infligés à des liens diplomatiques déjà quelque peu délicats.

Avant cela, toutefois, il y a une légion de morts à recoucher.
Ô Sithis, prie la Voltigeuse, dans le secret de son esprit. Fais qu'aucune de ces momies ne soit ma mère, et qu'elle dorme de son dernier sommeil dans la paix de ton royaume...

Spoiler:

Bientôt viendrait le moment de faire le bilan. Bientôt… Pour l’heure, Narcisse n’avait pas spécialement envie de réfléchir au fait que quelques minutes plus tôt, il avait été préparé à l’idée de mourir, sans que cela ne le fasse sourciller plus que cela. Pour l’heure, le Croquelune n’avait pas envie de se demander plus avaient ce que pouvaient bien vouloir dire ces sensations qu’il avait ressenties alors que panique et terreur baignaient autant les visages que les larmes et les cris. Pour l’heure, le marquis n’avait vraiment pas envie de se remémorer de ce gros tout nu qui lui avait « offert » la vision d’une lune molle et flasque… et ce point précis, s’il pouvait l’oublier à jamais, le statuaire n’irait clairement pas s’en plaindre. Certains artistes en useraient volontiers comme source d’inspiration, Narcisse quant à lui préférait aucune racine à une souche pourrie. Le vide plutôt que… ça !

Simplement, il laissa s’écouler un peu de temps. Profita de l’instant présent, comme les lieux se vidaient. La pièce dévastée qui avait été leur refuge se faisait bien plus agréable désormais qu’un calme relatif s’y installait. Le cielsombrois prit le temps d’y fumer sa pipe, sans se presser. Bien entendu, sa proposition d’un en-cas n’avait pas trouvé d’écho. Cela n’en avait pas attendu de toute manière, mais néanmoins… Passant ses doigts agiles dans sa barbe, Narcisse ne pouvait s’empêcher d’y penser, son esprit s’accrochant à ce point futile désormais : il a gravement la dalle ! Et il était sans doute inutile pour l’heure d’espérer pouvoir quémander de se faire apporter quoi que ce soit par un serviteur ou l’autre, ces derniers ayant certainement bien mieux à faire. Un soupir. Blasé il se redresse. Avec un peu de chance, il trouverait encore quelque chose pour faire passer sa faim à l’extérieur. À son tour, enfin, Narcisse rejoint les jardins, à temps pour entendre une proposition qui lui siéra par assez.

- Ah bah voilà qui tombe bien ! J’allais justement vous demander si vous comptiez boire cette bouteille toute seule !

Léger sourire. C’était faux bien sûr, il venait à peine de débarquer… mais bon, il n’allait pas renier son sang lagran, et ce type de petit mensonge ne ferait de mal à personne, surtout après une telle soirée. D’ailleurs, la nuit est belle… fraîche, comme l’air qui lui emplit les poumons. L’air un peu distrait, il ajoute.

- Oh, et ne vous fatiguez pas à trouver une coupe encore en état… la bouteille ira très bien comme ça !

Qu’est-ce qu’ils y risquaient après tout ? Après ce qu’il venait de se passer, ce ne serait pas un modeste échange de salive qui pourrait les tuer...

Spoiler:

Tu as fait de ton mieux pour rassurer la fillette, mais elle ne veut toujours pas te révéler son identité. Sans t'impatienter, tu t'excuses auprès de Mélisende et commences à traverser la foule de gens – maintenant que les momies restantes à la traîne sont sous escorte le temps qu'elles quittent le bâtiment. Tu assures ton appui d'un bras sous son arrière-train et tu la laisses nicher son visage dans ton cou. Un sourire attendri t'échappe, malgré la situation. Tu n'es même pas sûr de trouver ses parents ici. Elle porte une robe de bonne facture, mais tu n'es pas certain qu'elle fasse partie de la noblesse. Des artisans peut-être.

Tu avances doucement dans la salle d'audience quand ton regard croise celui de Bastien. Un sourire apparaît sur ton visage, reflet du sien, et tu laisses échapper un rire à ses paroles – aidant ainsi à faire partir une partie de la tension qui s'était installée en toi. Tu hoches la tête à sa suggestion avant de glousser à la suite de ses mots. « Aussi adorable soit cette enfant, elle mérite de retrouver sa famille. Pas vrai, Rosa ? » La dernière phrase est prononcée plus bas, ton visage tourné vers le sien, alors que tu la serres un peu plus fort l'espace d'un instant. Elle se contente d'acquiescer du menton.

« Je sais pas toi, mais j’ai bien l’intention d’oublier ma résolution de ce matin et de boire autant que possible maintenant. » Tout ton corps s'anime à cette idée et tu laisses échapper un grognement d'envie et d'épuisement. « Je veux, je veux, je veux. Quitte à plus avoir aucun souvenir demain, aucune importance. » Toute la conviction possible est audible dans ta voix. « Je m'occupe de ramener cette jolie demoiselle, je fais un tour de mes proches et je te retrouve, si ça te va ? Tiens-moi au courant s'il y a un changement de programme entre temps. » Il reste à faire, même si les momies quittent doucement le marquisat d'Automnal.

Une fois votre échange terminé, tu exerces une pression affectueuse sur l'épaule de Bastien d'une main puis quittes la salle d'audience. Tu demandes autour si quelqu'un connaît l'enfant, mais tu fais chou blanc dans l'immédiat. Tu tombes cependant sur des membres de ta famille et en profites pour t'assurer qu'ils vont bien. Rosa finit par atterrir dans les bras d'Ismalia et cela te permet d'aller demander plus facilement autour de toi. Tu en profites pour aider au passage pour ce que tu peux. Et, enfin, tu tombes sur l'un des sujets d'Automnal qui t'informe que l'enfant vit avec sa grand-mère à l'entrée du bourg. Grand-mère que vous trouvez en panique, mais qui est tellement soulagée de retrouver la fillette.

Tu échanges quelques mots rassurants avec Lichen, qui finit par te retrouver dans la salle où tu te trouves et qui se loge dans ton cou sans un mot. Pour l'instant, tu aides à ce que tu peux, toujours près de ta famille, mais tu as hâte de pouvoir t'éclipser retrouver Bastien pour oublier cette soirée on ne peut plus étrange. Tu te fais la note mentale d'envoyer un courrier par mage à Castiel pour le rassurer et de passer voir Valentin avant.

Spoiler:

Ça avait fonctionné. Elle doutait de la possibilité d’exécution de son idée, bien qu’elle ait essayé d’ouvrir les portes du manoir par l’extérieur, mais ça avait fonctionné. Elle était soulagée, de voir les momies sortir, quitter les terres du domaine, à la suite des assassins, de sa fille sûrement, et de ses coéquipières de Voltige. Retrouverait-elle le plaisir de voler aux côtés de Rejwaïde, à nouveau ? Elle avait hésité à les suivre un temps, mais Corail était aux proies avec le griffon momie, et il y avait plus urgent. Elle était nécessaire au sein d’Automnal. Elle verrait ce qu’il en était, avec son ailière, plus tard.

Éloignée de la cohue par un garde, elle attendit que le champ soit libre, pour rentrer dans la demeure, et constater les dégâts. Elles n’étaient rentrées que dans peu de pièces, mais dans suffisamment d’entre elles pour causer nombre de dégâts. Pas que Melsant ne soit pas en mesure de réparer tout cela, ou de le faire réparer, mais… Cela ne changeait rien à ce qui était arrivé. Qu’est-ce qui se cachait, derrière tout cela ?

Soupirant, elle rejoignit Marianne, et un noble invité de la demeure qui lui avait été présenté durant les festivités, ramassant elle-même une coupe encore intacte. « Marianne, Douce Marianne, tu me prends par les sentiments. Marquis, je suis sûre que nous saurons vous trouver une coupe, à vous aussi. Prenez celle entre mes mains, en attendant. »

Spoiler:

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Chroniques d'Arven

Intrigue 3.4

La Légion des Oubliés

28 juillet 1003

Intrigue animée par Lukazu

Un cortège poussiéreux
–Intrigue terminée

Conséquences

INRP

• Bien plus tard, une fois que les agents de la Confrérie et les Erebiens ont regagné la vallée, une fois que les morts ont commencé à rentrer au bercail, le griffon momie est escorté de loin au-dessus du territoire cielsombrois. Arrivé à la frontière, il se retrouve seul et rejoint la vallée des Reines, les autres griffons toujours présents dans un coin de sa tête au cas où.

• Il est impensable que le maître des lieux ne demande pas réparation. L'affaire est encore bien trop chaotique pour savoir à qui s'adresser exactement et en quels termes. Cependant, les dégâts occasionnés à Automnal trouveront assurément un quelconque dédommagement une fois que Melsant de Séverac saura de quoi il retourne et à qui il doit s'adresser. Affaire à suivre.

• Il aurait pu n'y avoir que des rumeurs, suite à ce terrible événement. Cette fois, pourtant, la vérité se mêle aux on-dit. L'implication des deux mages du Sang vient à se savoir rapidement. L'on apprend par le biais de griffons et de Voltigeurs qu'ils se sont amusés à soulever les morts erebiens, qu'ils ont levé une armée de momies qui s'est échappée en Cibella et en Sombreciel. Le mot court également que la Confrérie Noire est venue tenter de régler le souci à la demande d'Anthim d'Erebor. C'est grâce à elle que les morts sont retournés dans leur vallée. Les circonstances de tout cela restent suspectes et floues, mais personne ne peut nier l'aide inestimable apportée par la Confrérie et l'efficacité de cette dernière.

• Tout le monde se doute que des rencontres en haute sphère auront lieu. Les dirigeants des duchés et royaume concernés par cette invasion ont beaucoup de choses à se dire. Pourtant, dans les premiers jours, aucun mot ne filtre à ce sujet. Il faudra patienter pour voir si des actions seront prises ou si des discours officiels seront prononcés.

• Comme dit précédemment, une mission sera organisée et gérée par un MJ pour couvrir les événements qui suivent l'intrigue 3.4 du point de vue des Confrébiens. Elle aura lieu au prochain chapitre. Il y a de fortes chances pour qu'elle se termine bien, puisque les momies ne courront plus les rues ou les montagnes dans les semaines à venir. Vous pouvez prendre cette information en compte dans vos futurs RP.

Explications

HRP

Maintenant que l'action est terminée, il m'est possible de révéler à l'ensemble des participants les coulisses de la mission qui a été confiée aux agents de la Confrérie et aux Erebiens. Vous trouverez quelques détails non connus car non décrits par les Confrébiens dans leurs messages. Attention, en RP, ces détails ne sont connus que de ceux concernés par les différentes actions. Les personnages autres ne savent que ce qui a été cité plus haut.

Spoiler:

C'est donc terminé ! S'il y a des oublis, ils seront signalés et expliqués ultérieurement.
Merci encore à tous !

Un cortège poussiéreux ▬ QG opérationnel

» Intrigue 3.4 • QG opérationnel ▬ Sombreciel
» Un peu de Sombreciel
» Sombreciel, duché de l'Esprit
» Correspondance entre Faërie et Sombreciel
» Pour l'intrigue et Hors intrigue.