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 Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés

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Message Sujet: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 1 Juil 2018 - 18:43




Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Manaël l'Ardence & Serenus Dardalion

Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés

La fin d'un tout petit Tout




• Date : Le 24 avril 1002 [Trame Alternée]
• Météo (optionnel) : Beau temps
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Manaël et Serenus roucoulent dans leur nouveau chez eux. C'est ce qu'il parait en tout cas. Car derrière ce bonheur se joue un contrat d'assassinat et devant se profile un réveil à la réalité des plus éprouvant.
• Recensement :
Code:
• [b]Le 24 avril 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3903-dreamcatcher-sans-regrets-sens-eveilles]Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés[/url] - [i]Manaël l'Ardence & Serenus Dardalion[/i]
Manaël et Serenus roucoulent dans leur nouveau chez eux. C'est ce qu'il parait en tout cas. Car derrière ce bonheur se joue un contrat d'assassinat et devant se profile un réveil à la réalité des plus éprouvant.

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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 1 Juil 2018 - 18:54

Le 17 avril 1002

« C'est... poussiéreux, mais ca fera l'affaire. Je suppose. »

Avait-il indiqué, se la jouant critique, diva, capricieux, tout en souriant de pur délice lorsque Serenus l'avait amené à cette cabane provisoire deux jours après sa proposition alléchante. Le premier ayant servi à le persuader qu'il ne craignait rien en montant sur Obédience... le vol, très peu pour lui. Il avait d'ailleurs cru mourir durant le court trajet. Et avait passé ensuite l'après-midi en sueur, à grelotter et à vomir sur leur futur parterre de rêve. L'endroit était à l'abandon, pourtant le charme ou la promesse qu'il dégageait était omniprésent. Leur nid serait plus grand et beau encore par la suite. Plus propre également. Mais pour l'heure, c'était tout ce qu'il leur fallait pour commencer cette vie à deux. Cette vie sans nuisance. Cette vie que Raël ignorait encore... comme Elena, pensait-il naïvement.

Le 21-22 avril 1002

Quatre jours. Il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour que le rêve se brise. Pour que nuisance gâche tout. Serenus était parti de bonne heure pour faire son devoir, laissant à Manaël la charge d'améliorer leur confort. Et loin de lui en vouloir de cet isolement qui ne serait plus quand il irait en ville ou quand son amant et Obédience seraient de retour, il s'affairait avec vigueur à la tâche. Rafraîchissant les extérieurs, rafraîchissant les intérieurs. Fredonnant gaiement comme un pinçon. S'éloignant pour se baigner dans ce fameux lac. Il était plus fils de l'eau que fils des airs finalement, Manaël. Il était si aise de cette existence qu'il en avait oublié la raison de leur déménagement, raison qui le frappa quand à son retour il remarqua cette porte ouverte. Quand son cœur cogna pour hurler à l'égaré de sortir sous peine de subir des torgnoles de muscles. Sous peine de beaucoup de choses. Et il était sorti, l'égaré. Ou plutôt, elle était sortie, Elena. Et son sang n'avait fait qu'un tour alors qu'elle demandait où se trouvait son 'mari'. Elle le faisait exprès. Ils ne s’appréciaient guère Et si elle n'avait pas été accompagné de cet espèce de 'transporteur-escorte-mage-m'as-tu-vu', il l'aurait tué. Roué de coups puis noyé et ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'en suive. Enfin, il aurait caché son corps. L'aurait dépouillé, accroché, humilié et donné à manger aux bêtes. Mais c'est elle qui le dépouilla de tout, de sa confiance, de son avenir, quand en posant une main sur son ventre elle indiqua porter l'enfant de Serenus. Et exiger qu'il prenne ses responsabilités cette fois. Ou que Manaël le fasse en subvenant à ses besoins, sans quoi elle tenterait de récupérer l'homme qui lui était toujours lié. Il ne l'avait pas cru. Au début. Mais, rusée, elle avait sorti une liste de détails monstres qui faisait correspondre sa grossesse d'avec les absences de l'homme. Et si le doute persistait quand à la véracité de ses propos, il était néanmoins suffisant pour faire crier son âme.

Alors elle était partie en souriant, moqueuse. Alors il l'avait laissé faire. Alors, ensuite, il avait fait comme si de rien était avec assurance, avec brio. N'était pas espion qui voulait. Et il avait réussi à ce que Serenus, le soir même, ne s'en rende même pas compte de son calvaire et de sa fureur grandissante en son sein. Puis le lendemain, en date du 22, il était parti en ville. Où il avait rencontré Raël, Raël l'assassin. Et il avait commandité l'assassinat de cette femme, de ce fils, de cet être en devenir qui grandissait dans son ventre. Et le prix a payer, il le versa en partie ce jour là se promettant d'en faire davantage une fois contrat effectué. Car il serait effectué dans les jours qui suivraient, avant fin du mois avait-il dit en l'embrassant. Elena payerait. Et Serenus goûterait à la puissante jalousie. À la puissance de son obsession à son égard. Il en serait probablement écœuré, terrifié, indigné, mais il n'avait pas tenu sa promesse. Elena avait mit pied dans leur demeure. Et il l'avait vu, encore, malgré qu'ils étaient ensemble. Il payerait donc les conséquences de cet amour trop grand.

Le 24 avril 1002

Une nouvelle de Raël. Une. Elena n'était pas morte mais l'enfant, oui. Lequel, il l'ignorait. Mais ce fut suffisant pour qu'il sache que faire machine arrière n'était plus possible. Son cœur se serra de douleur comme de soulagement. Surtout de soulagement. Un sourire déformé se dessina sur ses lèvres alors qu'il détruisait la preuve de ses contacts avec l'assassin. Assassin qui n'avait pas fini de faire son devoir. Et Manaël poursuivi sa journée jusqu'à ce qu'un gros bruissement se fasse entendre à la nuit presque tombée. Serenus rentrait. Obédience aussi. Leur vie à deux pouvait poursuivre et pourvu qu'elle dure. Pourvu que le cas de l'enfant ne sabote pas leur retrouvaille de la journée. Pourvu que rien n'affecte leur temps précieux !

« Ah ! Te voilà ! J'ai failli attendre ! Clama-t-il, rayonnant, blagueur, en ouvrant la porte, comme à chaque fois qu'il voyait son amant revenir de son travail. Il fit même l'effort mécanique de saluer le dragon au loin. Ta journée a été bonne ? » Quel filou que rien ne trahissait. Rien du tout. Innocent jusqu'aux bouts des ongles. Après tout... Serenus avait tenu sa 'parole' non ? Tout du moins son amant le pensait-il sûrement. Elena avait dû tenir sa promesse au sujet de sa grossesse également. Contre argent, il avait acheté le silence de cette gueuse.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 1 Juil 2018 - 19:42

24 avril 1002

La journée se terminait enfin. Epuisé, Serenus enfourcha Obédience, qui, lui, était motivé pour aller voler. Il était parti tôt le matin, et avait atterri sur le sol de la Volte pour découvrir cet homme, le père de l'enfant d'Elena, complètement en panique. Serenus haïssait ce gars là, et Obédience, à sa simple vue, avait montré les dents. Mais quelque chose n'allait pas. L'amant d'Elena ne serait jamais venu le voir lui, surtout après leur dernière rencontre. Serenus lui avait décroché quelques dents, tandis qu'Obédience mettait le feu à son pantalon. Le Chevaucheur, fidèle à son serment, se dirigea donc vers l'homme en panique. Celui-ci lui sauta dessus littéralement, et lui dit qu'Elena n'était pas bien, qu'il l'avait découvert inconsciente, dans la chambre. Serenus l'avait donc suivi en courant. Son amour pour Elena s'était depuis longtemps évaporé, il agissait donc uniquement par devoir. Devoir d'époux, devoir de Capitaine, devoir de Chevaucheur. Il était entré et avait trouvé Elena réveillé, mais pâle comme une morte. Sans même la saluer, il lui demanda ce qu'il s'était passé. Ses cuisses étaient couvertes de sang. Serenus comprit. Elle allait avoir un autre enfant, de son amant, sans aucun doute, étant donné que son époux ne l'avait plus touché depuis leur trahison. D'une voix faible, elle lui dit qu'elle s'était évanouie en se levant, et que son ventre lui avait fait affreusement mal. Elle avait perdu le petit qu'elle portait. Elle lui dit tout cela avec forces pleurs et sanglots. Serenus secoua la tête, lui donna de l'eau et, après avoir conseillé à l'autre homme d'appeler un médecin, il sortit.

Cela l'avait fait ruminer toute la journée. Cette perte était tout sauf naturelle. Elena était une femme en bonne santé, et elle n'aurait jamais pris un quelconque produit pour perdre l'enfant qu'elle portait. Quelqu'un lui avait fait prendre un poison contre sa volonté. Mais qui ? Qui voudrait du mal à Elena ? Elle était appréciée par tous, à la Volte, malgré le fait qu'elle ait trahi son époux, qui, au final, lui avait bien rendu la pareille. Il ne connaissait qu'une seule personne qui aurait pu commettre un acte aussi horrible. Mais cette dite personne était actuellement à une demi-journée de marche de la Volte !

"- Manaël est un homme possessif. Crois moi, ce n'est pas la distance qui l'aurait empêché de faire du mal à Elena. "Lui avait dit Obédience.

"- Mais pourquoi aurait-il fait ça ? Il n'est pas au courant de la grossesse d'Elena. Je ne lui ai rien dit, et elle n'a jamais mis les pieds chez nous.

- C'est ce que tu crois."

Serenus avait tourné la tête vers son dragon, surpris, mais celui-ci, se rendant compte qu'il en avait peut-être trop dit, resta silencieux. Après l'avoir harcelé de questions, Obédience lui promit de lui dire ce qu'il savait, à condition que Serenus se concentre sur son travail. Le Capitaine finit par céder, et entreprit de s'entrainer à la magie avec une recrue tout juste arrivée. Le Chevaucheur avait travaillé d'arrache pied, prenant même de l'avance pour le lendemain. Quand il vit la fin de la journée arriver, il soupira de soulagement. Il allait enfin pouvoir rentrer chez lui. Il se demanda, l'espace d'un instant, s'il parlerait de ce qu'il s'était passé à Manaël. Non, il ne valait mieux pas. Connaissant la jalousie maladive de son amant, il ferait mieux de faire comme si rien ne s'était passé. Serenus grimpa sur la selle d'Obédience, qui, après avoir bu quelques gorgées d'eau, s'élança dans le ciel de la Volte. Il s'éleva vite, et, en l'espace de quelques battements d'ailes, ils s'étaient éloignés de la Volte. Serenus caressa le cou du dragon, et lui demanda de tout lui dire. Le dragon, après une hésitation, lui avoua qu'Elena était venu dans leur cabane. Serenus, choqué, manqua de tomber de la selle :

"- Comment tu le sais ?!

-Rien n'échappe à mon odorat. J'ai senti son odeur. Elle a foulé le sol de notre foyer."

Serenus, furieux, serra les poings. La sale garce. Elle avait du trouver le moyen de les retrouver, soit en les faisant suivre, soit en parlant avec quelqu'un qui connaissait suffisamment la forêt. Serenus songea alors à ce chasseur itinérant, qui venait souvent vendre ses prises au marché. Ils avaient eu plusieurs fois l'occasion d'échanger du gibier ensemble. Ca ne pouvait être que lui. Serenus imaginait sans mal la réaction de Manaël. C'était un miracle que son amant n'ait pas tué Elena. Il avait du se passer quelque chose. Quelque chose de suffisamment grave pour que Manaël la laisse repartir, et surtout pour qu'elle perde son enfant quelques jours plus tard. Obédience conseilla à son cavalier de se calmer, et de se reposer. Ils avaient encore du temps devant eux, avant d'arriver. Le Chevaucheur, incapable de dormir, se laissa cependant bercer par les battements d'ailes de son dragon, et, quand ils atterrirent sur le sol, il se sentait mieux, physiquement du moins.

Manaël ouvrit la porte : "Ah ! Te voilà ! J'ai failli attendre !", qu'il lui dit. Serenus répondit d'un faible sourire, avant de se tourner vers le lac. L'eau était magnifique ce soir. Il n'avait qu'une envie, plonger dedans pour se débarrasser autant de la crasse que des mauvaises pensées. Serenus descendit de son dragon et, sans un mot, il prit le temps de débarrasser Obédience de la selle, des sacs, et autres harnais qui pourraient le gêner. Obédience répondit au salut de Manaël d'un mouvement de tête avant de plonger dans le lac. Le veinard. Serenus, rangea toutes les affaires d'Obédience. Puis, enfin, il rejoignit Manaël qu'il attrapa et serra dans ses bras. Quand il lui demanda si sa journée avait été bonne, Serenus répondit d'un petit :

"- Eprouvante mon amour..."

Il le serra dans ses bras, humant son odeur, se ressourçant de la chaleur de son contact. Il l'embrassa, puis s'écarta pour retirer son équipement de vol. Une fois débarrassé, vêtu uniquement de sa tunique, il s'assit sur la paillasse qui leur servait de lit. Il mit la tête dans ses mains, et inspira profondément. Essayer d'aller bien. Il devait aller bien. Manaël allait se douter de quelque chose sinon. Il releva la tête et se força à sourire. Il tendit la main, réclamant son amant à ses côtés, et lui dit :

"- Si tu savais comme tu m'as manqué aujourd'hui… Comment s'est passé ta journée ?"
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMar 10 Juil 2018 - 23:25

Le retour de Serenus, de cet homme trop bon sans doute pour lui, il l'avait attendu. Comme il l'attendait toujours avec crainte qu'il ne revienne pas un jour. Surtout depuis qu'Elena avait clamé porter encore une fois son enfant. Mais Elena n'était plus un problème, son enfant pour l'instant en tout cas, le premier... et elle ne le serait bientôt plus non plus. Ce n'était plus qu'une question de temps qui faisait battre son cœur de façon malsaine et obsédée. Ça faisait beaucoup d'avoir des contacts, aussi dangereux soient-ils, ça faisait également beaucoup d'être malade de jalousie, possessif à en mourir et affreusement épris de vengeance. Et la vengeance touchait également son amant. Il en paierait le prix de l'avoir choisi elle, il en paierait le prix d'avoir aimé Manaël. Et pourtant et malgré tout, il était prêt à tout pour ne l'avoir rien qu'à lui. D'ailleurs, rien qu'en le voyant libérer Obédience de ses chaines invisibles, il s'était dit que, sans dragon, il l'aurait très probablement déjà enfermé et attaché à vie dans cette demeure. Lié à lui à jamais. Lié comme sans doute les Familiers avec les mages, pour ce qu'il pouvait imaginer de ce lien en tout cas. Un lien invisible, un lien indestructible, un lien assassin.

« Je ne lui ferai rien. » avait-il murmuré, adossé à la porte, admirant sa propriété en finir et se rapprocher doucement de lui, tout en étant certain qu'Obédience l'entendrait. Une conviction pour lui-même peut-être aussi. Qu'il se rassure, ce dragon, Serenus ne craignait rien en sa compagnie. Physiquement tout du moins... quoique.

Il se doutait que le flair de la puissante créature avait dû capter l'odeur de cette pourriture de gueuse, mais étonnement rien jusque là ne lui avait fait penser que le mot avait été passé au Chevaucheur. Peut-être l'était-il aujourd'hui. Peut-être. Mais ça ne changerait rien, sa carapace était puissante, son masque magnifique et souriant de bonheur et de naturel alors qu'il étreignait Serenus. Serenus qui se plaignait doucement de sa journée d'un timbre de voix qui lui mit légèrement un soupçon, un pincement au cœur, comme une réjouissance également. Mais aussi une irritation dérangeante et profonde. Savait-il ? Si oui, comment ? Et surtout, par qui ? Il rendit le baiser de son amant, le laissant se changer tout en se dirigeant vers un meuble pour en sortir deux verres et une bouteille. Pas pour fêter une occasion, quoique lui pouvait, mais un verre pour se détendre après une rude journée. Quoi de plus normal donc ! Et Serenus réclama sa présence à ses côtés, chose qu'il accorda en s'approchant, en s'installant tout en tendant le second verre après avoir déjà bu dans le sien.

"- Si tu savais comme tu m'as manqué aujourd'hui… Comment s'est passé ta journée ?"

« Étonnement bonne. Normale. Banale.
Comme si ! Mieux que toi c'est certain, fit-il planer avant d'ajouter en haussant les épaules, évident : Vu la tête que tu tires et l'épuisement qui se lit dans ton regard, ce regard, il plongea le sien dans celui de Serenus, voyant sa faible et pourtant parfaite projection au passage, inquisiteur. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. La dernière fois que tu as eu ce regard là, c'était après l'avoir vu. Elle. Mais tu as promis, alors naturellement ça ne peut pas être ça, n'est ce pas ? » Fit-il transcendant, cherchant la vérité, l'arrachant violemment dans cette paire d'yeux qu'il aimait temps. Qu'il avoue. Ou qu'il ose lui mentir. Son cœur tremblait déjà alors qu'il se contrôlait pour ne pas faire trembler sa main. Main qu'il posa sur la joue de Serenus, l'obligeant plus encore à ne pas détourner les yeux, à ne pas chercher un échappatoire ailleurs qu'ici.

« N'est-ce pas ? » répéta t-il, sérieux à mort, sa voix n'invitant guère à la rigolade. Emprisonnant à présent le menton du Chevaucheur.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMer 11 Juil 2018 - 9:07

Un verre, quelle bonne idée. Serenus sourit quand son amant lui tendit la boisson bienvenue et, sans demander son reste, il avala son contenu d'un trait. Il avait vraiment besoin de se détendre. Obédience lui conseilla de s'arrêter là avec la boisson. Il savait très bien que le mélange Serenus/alcool n'était pas une bonne idée. Serenus le rassura, et, sur ces mots, il posa le verre par terre, et enlaça Manaël qui venait de le rejoindre. L'homme lui répondit que sa journée s'était bien passée. Tranquille, sereine, banale. La journée idéale. Serenus soupira. Il pourrait se prendre un jour de congé, peut être pas pour le lendemain mais surement pour le surlendemain. Cela lui ferait du bien de passer une journée entière en compagnie de Manaël. Obédience approuva. Lui aussi aimerait bien se reposer. Il n'avait jamais connu de jours aussi ponctués de temps de vol depuis leur installation dans la cabane. Plusieurs heures de vol allez/retour, plus les exercices entre Chevaucheurs, les interventions, les poursuites. Obédience volait beaucoup en ce moment, il avait même perdu un peu de poids, ce qui, au final, n'était pas plus mal.

"- Pas plus mal ? Tu veux savoir ce que ça fait de passer ta journée à battre des ailes ? On va inverser les rôles tiens : c'est toi qui va voler et moi qui va aller jouer aux héros sur ton dos"

Serenus sourit intérieurement. Obédience, toujours immergé dans le lac, n'appréciait pas tellement ces exercices forcés, et s'en passerait bien. Le dragon lui souffla d'ailleurs qu'il avait entendu Manaël lui murmurer quelque chose, mais que cela ne le rassurait pas pour autant. Serenus comprenait. Après ce qu'il s'était passé avec Elena, il y avait de quoi s'inquiéter. Il revint vers son amant qui lui parla de son expression, de son regard. Il évoqua le fait que, la dernière fois qu'il avait été aussi las, c'était lors de sa dernière rencontre avec Elena. Serenus soupira. Manaël avait de nouveau activé son option "jalousie". La soirée promettait d'être mouvementée, sauf si Serenus parvenait à étouffer la flamme avant qu'elle prenne des proportions trop grandes et qu'elle devienne incontrôlable. Quand Manaël lui rappela qu'il avait promis de ne plus la revoir, quand il posa sa main sur la joue de son Chevaucheur avant de s'emparer de son menton pour l'emprisonner, quand il répéta son "N'est ce pas ?" sur un ton sérieux, Serenus leva les yeux vers lui. Il lui souffla :

"J'ai tenu ma promesse Manaël, Levor en soit témoin. Je n'ai pas revu Elena... Jusqu'à aujourd'hui." Il croisa le regard de son amant, fronça les sourcils et reprit : "Ne me regarde pas comme ça Manaël. Ce n'est pas en tant qu'époux que je suis allé la voir. Mais en tant que Chevaucheur, qui se doit d'apporter son aide à tous ceux qui en ont besoin. L'amant de ma femme est venu me trouver.... Car Elena était au plus mal. "

Il se tut un moment, le temps d'écouter les éclaboussures que provoquait un Obédience affamé à la poursuite d'un poisson. Il sentit son coeur se serrer et avait envie de se blottir contre son amant. Mais il savait que, s'il cherchait de l'affection maintenant, il serait immédiatement repoussé. Il devait régler le différent qu'il y avait entre eux, et maintenant. Il posa la main sur la cuisse de Manaël et lui dit :

"- Elle attendait un enfant. De qui ? Je m'en fiche, que ce soit du boulanger, du boucher, ou de son amant, elle peut faire ce qui lui chante, cette sale garce. Mais elle a été empoisonnée. Elle a perdu l'enfant. Je suis venu et je l'ai trouvé, cuisses et jambes couvertes de sang. Elle m'a tout raconté.  "

Sur ces mots, il se tut, lançant un regard à Manaël, guettant la moindre réaction de la part de son amant. Obédience avait attrapé son poisson, et se lançait déjà à la recherche de ses congénères. Une truite au feu de bois... C'est une bonne idée pour le dîner... Il revint vers son amant et lui dit :

"- Quoique tu en penses, je ne ressens plus rien pour elle Manaël, tu es le seul et l'unique à mon coeur, ne l'oublie pas."
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMar 17 Juil 2018 - 21:59

"J'ai tenu ma promesse Manaël, Levor en soit témoin. Menteur, hurla sa tête en se retenant de vouloir lui sauter au cou. Menteur. Son cœur se serrait  affreusement, rendant sa respiration douloureuse alors que Serenus poursuivait. Je n'ai pas revu Elena... Jusqu'à aujourd'hui."  Il inspira fortement à ce prénom et eu envie de vomir devant le 'aujourd'hui', quand bien même il le savait déjà c'était difficile à entendre. Devant cet aveu et à défaut d'hurler haut et fort à en faire trembler les fondations, c'est ses yeux qui exprimèrent sa colère alors que sa prise sur la mâchoire se serrait davantage, à en laisser une marque peut-être, avant de le relâcher vivement devant les reproches qu'il lui faisait.

« Tsss ! » Claqua t-il de la langue en imaginant son amant courir effrayé et concerné de l'état de l'autre coureuse de rempart au sort dont il se fichait éperdument tant la conclusion et sa chute était la seule chose à lui importait. Comme une théière, il se sentait bouillir au fur et à mesure. Et la main de l'homme sur sa cuisse n'apaisa en rien sa frustration et sa colère. Le sort d'Elena lui était indifférent, disait-il, et Manaël avait envie de le croire, mais c'était difficile d'avaler ça quand on passait son temps à douter et à craindre pour des brindilles. Quand elle serait morte, quand l'autre enfant le serait aussi, quand le nom d'Elena ne franchirait plus les lèvres du Chevaucheur, alors seulement son esprit serait tranquillisé et douterait-il moins. Pour l'heure, elle vivait toujours... ce n'était qu'une question de temps. Quand à la perte du bébé que Serenus mentionna, l'entendre de sa bouche ne lui fit ni chaud ni froid, insensible jusque dans son regard, il se leva rapidement, bu l’entièreté de son verre et se mit à faire quelques pas dans l'espace de vie.
Elle lui avait tout raconté, tout quoi ? Qu'elle était venu ? Qu'elle savait qui était derrière la perte de ce machin ? Personne ne le savait ! Personne ne le saurait ! Sauf Serenus par lettre si un jour ils devaient se séparer. Et peut-être que les adieux seraient plus tôt que prévu, seraient pour aujourd'hui même.

"- Quoique tu en penses, je ne ressens plus rien pour elle Manaël, tu es le seul et l'unique à mon coeur, ne l'oublie pas."

« Je l'ai déjà entendu souvent celle là. » Fit-il sèchement, bouillant toujours, frottant, debout, l'endroit de sa cuisse que Serenus avait touché, comme s'il se sentait sali, trahi. Il reporta froidement son regard sur l'homme et tout en remplissant une nouvelle fois son verre reprit la parole sans lui laisser le temps de se défendre.

« Quel brave homme ce Serenus, quel honnête homme ce Chevaucheur, qu'il est bon au lit mon mari, mon ex-mari. Répéta t-il d'une voix plus aiguë, tentant d'imiter celle de la femme, de la gueuse. Tout tu dis. Elle t'as tout raconté ? Il reprit une gorgée, puis retapa son verre sur un meuble, se détournant une seconde de Serenus. Mon cul oui ! Se retournant vers lui à nouveau, d'un doigt planté sur la porte, tremblant. Elle est venue ici ! Et sa voix s'étrangla, son 'ici' se faisant long, se répercutant presque dans la pièce. Je t'ai cru quand tu m'as dit que. Quand tu m'as dit qu'on serait tranquille. Pah, rien qu'un tissu de lagranerie tes mots. Et il repoussa ses attentions, ses avances, de quelques sortent furent-elles sans arrêter le fiel de s'écouler de ses lèvres. Mais j'aurai dû le savoir au fond. Qu'est ce qui pourrait retenir les envies de chair d'un Chevaucheur après tout, d'un Capitaine Chevaucheur plein de fougue qui aime tellement être au service de la population, même pour des petits bobos, qu'il s'en fait pour les cuisses ensanglantées d'une femme. Elle a perdu un enfant, et alors ? Elle n'est ni la première ni la dernière. Ça arrive à plein d'autres femmes, est-ce que tu comptes les visiter toutes Serenus ? Hein ? Est-ce que tu comptes toutes les sauter, leur faire des enfants, puis revenir vers moi pour te réconforter jusqu'à ce que ta conscience se soit repue de satisfaction et que ta mort la succède ? Sans moi si c'est ça que tu veux ! Sans moi ! »

Le ton était donné alors qu'il explosait littéralement à la figure de son amant, attirant assurément l'attention d'Obédience, prêt à foutre le camp de la cabane.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptySam 21 Juil 2018 - 16:13

Serenus ne comprenait pas ce qui poussait son amant à s’énerver ainsi. Il le regarda se lever, tourner en rond dans la petite pièce tout en vociférant. Le Chevaucheur pencha la tête, confus. Son dragon, bien au contraire, était plus alerte. Il avait senti la colère de Manaël et était immédiatement sorti de l’eau pour se poster à l’entrée de la cabane. Serenus essaya de rassurer Obédience, mais, lui même étant très nerveux, ses efforts restaient vains. Il ne saurait dire ce qui lui faisait le plus mal, dans le comportement de son amant : son ton, sa manière de le regarder, ou alors le fait qu’il frottait sa cuisse, à l’endroit où Serenus l’avait touché, comme s’il était souillé.

Le Chevaucheur sentit son cœur se serrer à de multiples reprises. Quand Manaël lui dit qu’il avait souvent entendu le genre de réponse qu’avait formulé Serenus, celui-ci allait lui rétorquer qu’il avait dû souvent provoquer ces situations vu son caractère, mais il s’abstint, restant silencieux. Il se rendit soudain compte qu’il avait peur. Lui, le Capitaine de la Volte, féroce combattant, Chevaucheur talentueux, il avait peur d’un homme qui ne faisait pourtant qu’exprimer sa colère.

 «  Ne le laisse pas t’influencer ainsi. Défends toi, prouve lui que c’est lui qui a tort. »

Serenus tourna la tête vers la direction où se trouvait son dragon, et se détendit. Son dragon était la. Quoiqu’il arrive, il ne serait pas seul. Serenus prit son courage à deux mains et se leva. Il fit face à Manaël et croisa les bras, lui rendant le même regard froid que son amant lui lançait. Il fit une imitation assez grossière d’Elena, et, après avoir posé brutalement son verre sur le meuble, il désigna la porte en lui disant qu’elle était venue ici. Le Chevaucheur ne broncha pas, et resta silencieux. De toute manière, il n’aurait pas pu placer un mot, Manaël était dans sa lancée. Il reprocha à Serenus d’avoir soi disant menti, il lui reprocha une infidélité totalement imaginaire. C’était trop. Manaël dépassait les bornes. Serenus l’aimait profondément, mais, une crise de jalousie, après la journée qu’il avait passé, c’était inacceptable. Obédience, occupé à déloger un morceau de poisson entre ses canines, approuva. Lui non plus n’avait pas la tête à se disputer pour un rien.

Il y eu cependant quelque chose qui le fit tiquer : « et que ta mort l’a succède ». Il avait bien dit ça, il n’avait pas rêvé. Serenus, qui était calme quelques secondes auparavant, sentit sa propre colère monter. Il entendit Obédience pousser un grondement furieux. Il entendit à peine la fin du discours de son amant qu’il s’approchait déjà pour l’attraper par le col. Il lui dit sur un ton glacial et tout en haussant la voix :

« -Tu vas te calmer Manaël. Je comprends très bien que tu sois jaloux, à ta place j’aurais réagi pareil ! Mais me parler comme tu le fais, je ne l’accepte pas ! Ta colère est tout sauf bien fondée.  »

Il le lâcha, mais resta face à son amant, suffisamment proche pour pouvoir le toucher sans tendre les bras. Il puisa un peu plus de courage dans la colère de son dragon et reprit :

« - Oui, elle est venue ici ! Mais ce n’est pas de mon fait. Obédience était au courant depuis longtemps, mais je ne l’ai su qu’aujourd’hui ! Je ne suis en rien responsable ! Tu ne vas sans doute pas me croire mais qu’importe ! Vu que tu ne me fais pas confiance ! »

Il se calma, tourna la tête, conscient que des larmes perlaient à ses yeux. Il dit sur un ton plus doux :

« - Je t’aime Manaël, et je te fais confiance. J’ai fermé les yeux sur tout ce que tu me caches, tout ce que tu fais... Est ce que tu te rends compte à quel point tu me fais mal ? « Et que ta mort la succède »... Tu me tuerais donc simplement par jalousie ? »
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyJeu 2 Aoû 2018 - 19:42

Il avait explosé, le Cibellan, il avait explosé tout simplement de rage. Sa colère et sa passion avaient embrasé la pièce alors qu'il poussait la chansonnette tout en juron et répugnance. Il n'avait personne vers qui se tourner, lui. Aucun lien partagé pour le rassurer. Il était seul là où Serenus était plusieurs – dans sa tête. Seul face à son amant alors que l'homme d'en face puisait réconfort et force dans son lien avec le dragon. Dragon prêt à le réduire en cendres s'il esquissait un seul geste de travers... mais tant que le geste était fait, c'était tout ce qui comptait.

« -Tu vas te calmer Manaël. Je comprends très bien que tu sois jaloux, à ta place j’aurais réagi pareil ! Mais me parler comme tu le fais, je ne l’accepte pas ! Ta colère est tout sauf bien fondée. »

Il était blessé, Serenus, alors qu'il l'empoignait par le col et que Manaël posait une main sur sa prise pour la faire cesser. Et elle cessa alors qu'il rétorquait un simple mais toujours vivace.

« Elle l'est ! C'est ta complaisance qui ne l'est pas face à tout ça ! »

Il était trop gentil Serenus. Beaucoup trop. Comme il était important à lui en percer le cœur. Il était l'option conciliante quand Manaël était celle pragmatique puissante et sauvage.

Et Serenus poursuivit, son souffle chaud et fulminant caressant avec rancœur et dévastation le visage de son amant. Il ne trouva pas à rétorquer sur la confiance, parce-que c'était la vérité. Il y avait trop de jalousie, trop d'insécurité entre eux pour qu'ils soient pleinement heureux. Mais quand ils se retrouvaient et oubliaient ces points alors ils formaient un tout... un tout passionné qui se fissurait pour mieux se reconstruire puis se détruire à nouveau... un cercle vicieux.

« - Je t’aime Manaël, et je te fais confiance. J’ai fermé les yeux sur tout ce que tu me caches, tout ce que tu fais... Est ce que tu te rends compte à quel point tu me fais mal ? « Et que ta mort la succède »... Tu me tuerais donc simplement par jalousie ? »

Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés 874941510 I'm so sorry ! You are right ! I'm just a sea cucumber without you. You are the best part in my life. You are too good for me. Don't leave me - to embrace him.

Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés Renegade_Interrupt I'm not the bad guy here ! Women are a pieces of shiet ! You're mine for better for worse, specially the worse. Be prepared, I'm coming ! - to embrace him.

Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés Renegade_Interrupt


Manaël n'esquissa pas un geste gentil pour rattraper les larmes de son compagnon, mais un froncement de sourcil vint néanmoins barrer le front de son visage. Etait-il satisfait de le blesser ainsi ? Oui. Peut-être bien. Il n'aimait pas ça. Mais en même temps si la douleur était la seule chose qui pouvait le rattacher à lui, le faire être sien, alors elle était justifiée. Alors elle était nécessaire.

« Ce sont ces femmes qui causeront ta mort, pas moi. Rétorqua t-il en relevant le menton, inspirant à siffler du nez pour mieux reprendre, sèchement. Tu ne me connais pas assez encore, Serenus. Je ne te tuerais pas par jalousie. Je ne pourrais pas le faire. Admit-il avant de tirer de nouveau, plus doucement cette fois, de sa main et ses doigts le menton du Chevaucheur jusqu’à ses lèvres. Un baiser brûlant, un bref baiser, qu'il rompit pour terminer sa phrase, son regard étincelant et de cruauté, et de passion, et de tout ce qui le représentait lui comme Serenus comme leur relation. Mais je trouverais à te briser de mille façons si tromperie rentrait en jeu. Par n'importe quel moyen, je te ferais mien. »

Il était prévenu. Un peu tard vu la mort qui planait sur ses presque-anciens proches. Mais il l'était tout de même. Il l'avait choisi.


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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyVen 3 Aoû 2018 - 22:01

Sa complaisance ? Qu'est ce qu'elle avait, sa complaisance ? Serenus ne faisait qu'agir pour le bien du peuple de Cibella, comme le faisait tout Chevaucheur. Manaël n'avait aucune raison d'être jaloux. Serenus croisa les bras, luttant contre des larmes de dégout et de fatigue qui perlaient à ses yeux. Il en avait marre. Il n'avait qu'une envie, lâcher prise. Se coucher, aller se baigner dans le lac, penser à autre chose, se perdre dans les étreintes de son amant. Amant qui, pour l'heure, était très en colère, pour aucune raison valable. Serenus le regarda, et parvint à conserver son sang froid. Obédience n'était pas loin. Son dragon, allongé devant la porte, les naseaux fumants, soufflait des paroles encourageantes à son Chevaucheur. Il lui conseilla de ne pas perdre pied, de rester ferme, de ne pas se laisser faire. Quand Serenus attrapa le col de Manaël, il avait senti l'excitation de son dragon qui, malgré ses moments de flegme passagers, aimait bien l'action. Son amant, d'une simple pression de la main, fit cesser sa prise.

"- Tu es sur la bonne voie. Il va bientôt prendre conscience qu'il a tort."

Serenus hocha la tête. Plus confiant, rassuré de la présence de son dragon, il aurait pu se sentir invincible, si la personne en face n'avait pas été Manaël. Serenus l'aimait terriblement. Dés qu'il ouvrait les yeux, le matin, il se plaisait à passer de longues minutes à regarder son amant dormir. Dés que Manaël apparaissait dans son champ de vision, il sentait son coeur battre à tout rompre. Dés que Manaël le touchait, il se sentait prêt à tout lui céder, à dire oui à la moindre de ses exigences. Les disputes dans un couple, ça arrivait fréquemment, et ça faisait toujours mal. Serenus était préparé à ça, grâce à Elena. Mais jamais avec elle il n'avait eu aussi mal. Sans doute parce qu'il n'avait jamais autant aimé Elena qu'il aimait Manaël. L'amour était vraiment un concept très étrange. Il apportait énormément de bonheur, mais aussi beaucoup de contraintes. La jalousie en était une. Une partie de lui comprenait Manaël, il aurait réagi de la même manière. Mais, l'ennui dans tout ça, c'est que Serenus n'avait absolument rien fait, mis à part son travail.

" Et le jour où tu décrocheras un chat d'un arbre, monsieur va refaire une crise de jalousie ?


-Ce n'est pas drôle Obédience, mais tu n'as pas tort... "

Serenus avoua à Manaël qu'il souffrait, et lui demanda si son amant serait capable de le tuer par jalousie. Son amant, du bout des doigts, attrapa le menton du Chevaucheur, qui se laissa faire. Les yeux rivés sur les siens, Manaël lui dit que les femmes seraient la cause de sa mort. Serenus leva un sourcil, surpris, mais il resta silencieux, le laissant continuer. Manaël poursuivit et lui dit qu'il ne le connaissait encore pas assez, mais qu'il ne serait pas capable de le tuer par jalousie. Serenus se détendit. Manaël le tira par le menton et déposa sur ses lèvres un baiser court mais brulant et lourd de sens. Quand il sentit les lèvres chaudes de Manaël contre les siennes, le Chevaucheur fut à deux doigts d'abandonner, et de s'excuser, mais son dragon lui rappela fermement qu'il n'avait rien à se reprocher. Serenus chercha à prolonger le contact, mais Manaël n'en avait encore fini avec lui. Son amant lui dit qu'il trouverait mille façons de le briser si Serenus le trompait, et qu'il le ferait sien, quoiqu'il arrive.

Serenus, plus détendu, essuya ses yeux du bout du pouce. Il se permit même de sourire. Il passa ses bras autour du cou de Manaël et se pressa contre lui. Il lui souffla à l'oreille :

"- Je suis déjà à toi Manaël, depuis le jour où nos regards se sont croisés pour la première fois. Je suis à toi, et à personne d'autre."Il releva les yeux vers lui et repris, déterminé : "Laisse moi te le prouver."
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMer 8 Aoû 2018 - 16:58

Était-il effrayé devant sa confession qui se rapprochait plus de la cruelle vérité que tout ce qu'il avait pu démontrer alors. Se doutait-il, le Chevaucheur, qu'Elena avait perdu l'enfant à cause de lui ? Se doutait-il seulement, Serenus, que cette promesse odieuse avait déjà été lancée ? Qu'il était trop tard pour la freiner, faire marche arrière ou tout simplement l’arrêter ? Qu'un contrat avait été passé et qu'on ne revenait pas dessus ? Voudrait-il seulement revenir dessus d'ailleurs ? Non. Il ne serait rassuré que lorsqu'elle ne serait plus là pour parasiter leurs pensées, les siennes en tout cas, pour hanter ses nuits et pour lui empoisonner l'existence. Elle, Elena, comme ses enfants innocents dont celui qui voyait Serenus comme un père. Bientôt parti. Tout serait bientôt fini. Le compte à rebours était déjà activé... combien de temps avant que toutes les vies ne soient fauchées ? Sans se douter qu'un autre compte à rebours, tout aussi vicieux, patientait pour déclencher la fin comme le commencement.

Pour eux aussi, tout serait fini... plus qu'une heure... Plus qu'une dernière étreinte. Une dernière union. Et puis le rêve se briserait. Ou le cauchemar. Selon le retour brutal à la réalité de la personne en question.

"- Je suis déjà à toi Manaël, depuis le jour où nos regards se sont croisés pour la première fois. Je suis à toi, et à personne d'autre. Laisse moi te le prouver."

Inspirant du nez, tentant de chercher en lui-même une raison de le repousser. Une raison, une énième, de lui donner tort et insatisfaction. Il trouva finalement l'approche de Serenus assez stimulante et douce pour le calmer. Les vaisseaux à ses tempes arrêtèrent de gonfler et palpiter d'indignation et colère. Et, à la place, le besoin de ce contact se fit. Pour être apaisé, mais aussi parce qu’il aimait ça. Egalement parce que Serenus n'avait pas eu peur... Parce que Serenus l'avait retenu. Parce que Serenus n'était pas parti non plus. Serenus était resté. Alors il resterait aussi. Le Chevaucheur avait gagné la partie. Et une autre partie, un autre jeu allait pouvoir commencer.

« Ces mots. Je ne te les ferais pas oublier. » Lança t-il en enlaçant son amant, en le repoussant virilement, vers la pièce de nuit. En ôtant les tissus gênants aidé de l'homme, l'aidant à son tour. En se laissant guider et combler tout en caresse et baisé car... Serenus voulait lui prouver avait-il dit. Alors il le laisserait faire. Se laisserait envoûter. Et, il avait hâte de découvrir la preuve de son désir. Un désir rien que pour lui.

Un désir qui grince.

Tic. La fin de ce compte à rebours approche. Il la sent glisser à la lisière de son esprit. De son esprit qui flotte d'un bonheur qui... ne lui appartiendra bientôt plus.

Tac. Qui ne lui appartient pas.


Dernière édition par Manaël l'Ardence le Dim 26 Aoû 2018 - 17:49, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMer 8 Aoû 2018 - 18:18

Manaël ne pouvait plus lutter, il avait perdu, et Serenus était satisfait. Grâce aux encouragements de son dragon, il avait étouffé dans l’œuf une possible rupture. Rupture qui aurait sans aucun doute brisé le Chevaucheur qui, avec tous ces récents évènements, avait grand besoin de réconfort et d’une présence aimante à ses côtés. Il était parvenu à conserver Manaël, à garder son amour rien que pour lui. Serenus regarda les veines gonflées sur les tempes de son amant. Plus les secondes passaient et plus il se calmait. Les veines cessèrent de palpiter. L’homme s’était laissé amadouer par les étreintes et les douces paroles de son amant. Paroles sincères, dictées par un cœur fou d’amour pour cet homme qui, il y a à peine quelques mois, n’était personne. Et si le Destin n’avait pas choisi de croiser leurs chemins ? Et s’ils s’étaient simplement croisés sans se voir ? Cela n’aurait rien changé à la vie du Chevaucheur, cette vie d’avant Manaël, cette vie morne, sans piquant. Cette vie quand même douce grâce à Obédience qui, Serenus devait bien le reconnaitre, était un véritable pilier dans son existence. Si Obédience mourait, ou s’il partait, il ne savait littéralement pas ce qu’il ferait. Mettre fin à ses jours, sans doute. Ou partir, s’enrôler dans la piraterie pour compenser le manque du ciel par celui de la mer. Qui sait, la vie réserve bien des surprises.

Manaël inspira du nez, puis, tout en enlaçant le Chevaucheur, il lui dit qu’il ne lui ferait pas oublier ces mots. Serenus sourit, hocha la tête, et se jeta sur les lèvres de son amant. Il fut poussé sur le lit, les vêtements furent bientôt jetés et éparpillés dans la pièce. Serenus était le maitre du jeu. Un jeu qu’il affectionnait beaucoup, parce qu’il réservait beaucoup de surprises. On ne s’ennuyait jamais avec ce jeu, on ne se lassait jamais. Il guida son amant à travers le labyrinthe de draps par des caresses, des baisers, des mots d’amours murmurés à son oreille. Finalement, cette journée n’était pas aussi mauvaise qu’il l’aurait cru. Elle finissait sur une note légère, douce, comme les mains de Manaël sur sa peau. Soudain, Obédience entra brusquement dans sa tête :

« - Et c’est reparti… Même les lapins qui se terrent sous la cabane ne sont pas aussi prolifiques que vous deux.

- T’es jaloux ?

- Bwa ! Plutôt être changé en serpent, ou en oie ! »

Obédience haïssait autant les serpents que les oies. Il ne considérait pas les premiers comme des reptiles. Quant aux seconds, il avait raconté qu’étant dragonnet, l’un de ces oiseaux lui avait pincé l’arrière train. Depuis ce jour, le dragon se méfiait de ces oiseaux. Même s’il était cent fois plus gros qu’elles. Serenus ne pouvait qu’être d’accord. Même devant un dragon aux naseaux fumants, une oie ne reculait pas. Serenus laissa Obédience ruminer sur l’inutilité de ces oiseaux qui n’étaient bons qu’à finir cuisinés, et revint vers Manaël. Il sentait que son amant commençait à s’impatienter, et il s’allongea sous lui, le laissant mener sa propre danse, l’encourageant par des gestes, des regards. Et son amant ne se fit pas attendre. Serenus, à sa manière, lui prouvait qu’il était à lui, et que c’était réciproque.
Encore quelques minutes, quelques minutes de pur bonheur. Serenus était loin de se douter que tout allait basculer, que tout cela ne lui appartenait pas. Encore quelques minutes, et la Roue Brisée allait se remettre à tourner pour Manaël. Encore quelques secondes…

"- Ca va mon amour ? T'a l'air bizarre"
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyJeu 9 Aoû 2018 - 19:46

L'extase à l'état pur et brut. Il se sentait vivre de tout son être et de tous ses membres. Comme il sentait l'homme sous lui tout aussi vivant à son contact. Et quel plaisir que de lui procurer ce bien être comme d'en ressentir les effets à son tour ! Quel délice qui s'amourachait de ses lèvres tendues en coin, carnassier gourmet. Prêt à plus encore. Toujours plus. Parce-que dans ces moments là Serenus lui appartenait exclusivement. Juste lui. Juste lui et... sa figure, sous lui, qui semblait se déchirer devant ses yeux alors qu'il donnait son tout. Son tout. Le voile glissa. La Roue reprit sa course et son cœur s'emballa. Horreur et incompréhension.

« Que...  »

Palpite le cœur d'effroi. Tremble les membres d’épouvante. Vide l'état de l'esprit qui cherche. Dégoût du bout des lèvres, envolé le sourire carnassier. C'est un autre qui fait face à présent. Un autre ? Non. Le vrai. Le seul. L'unique. Manaël l'Ardence.

"- Ca va mon amour ? T'a l'air bizarre"

Fissuré, son monde. Son autre monde alors que ses oreilles apprivoisaient douloureusement la voix de l'être prit. Celle d'un homme. Et parce-qu’il n'arrivait pas à calculer la situation, Manaël poussa un cri grave tout en se retirant violemment, sifflant  un semi-juron plaintif comme de désarroi tout en regardant sa partie intime comme s'il se demandait si elle était vraiment sienne. Puis l'autre du gars là. Puis la sienne. Puis de nouveau l'autre et, le cœur au bord des lèvres, il parvint à formuler une simple phrase dans sa tête. Plus que des mots, c'était une indignation, une menace, qu'il cracha tout en tenant éloigné de ses bras quelques formes de danger que ce soit - comme le monsieur tout nu là... aussi nu que lui.

« M'approche pas ! »

Et il tomba à bas du lit. Cul nul le premier. Avant de chercher à se relever, en vain, ses membres tremblants beaucoup trop sous la surprise. L'incompréhension se lisant sur son visage dans tout ce que ses mirettes accrochaient au passage comme informations. Il n'était pas chez lui. On l'avait sûrement drogué. Et son cœur se crispa davantage alors qu'il tendait son esprit.

Creska ! Creska ! Creska !

Mais il n'y avait pas de Creska dans ce monde là.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyVen 10 Aoû 2018 - 10:09

Pourquoi s'arrêtait-il ? Allongé sur le dos, haletant et frustré, Serenus laissa échapper un grognement dépité. Pourquoi, alors qu'il était en si bon chemin, Manaël s'arrêtait-il ? Le Chevaucheur ouvrit les yeux et croisa le regard de son amant. Etrangement, celui-ci était fixe, rempli de confusion et d'incompréhension. Etrange, vraiment très étrange. Serenus leva la main vers la joue de Manaël et caressa les poils de sa barbe. Cela du le faire réagir car il se retira violemment avec un cri à la fois grave mais strident. Serenus sentit Obédience se lever, alerte. Il sentait la peur et l'inquiétude de son dragon, qui craignait pour la vie de son cavalier. Obédience, sans la moindre gêne, ouvrit brusquement la porte d'entrée du bout du museau, et inspira vivement les odeurs de la cabane, cherchant un quelconque ennemi ou, si cela était nécessaire, à éliminer Manaël si celui-ci s'en prenait à Serenus. Serenus lui dit à voix haute :

"- Calme toi Obédience, ça va.

- Alors pourquoi a t'il hurlé ? Je sens sa peur, il y a quelque chose qui ne va pas chez lui."

Serenus regarda Manaël, qui, après avoir reculé tout en lui ordonnant de ne pas l'approcher, était tombé cul nul le premier sur le sol de la cabane. Serenus avait senti son coeur se serrer devant les paroles brusques de son amant. Jamais il ne lui avait parlé de cette manière. Jamais il ne l'avait repoussé ainsi. Il y avait bel et bien quelque chose qui n'allait pas, Obédience avait raison. Quelque chose dans le regard de Manaël indiquait qu'il n'allait pas bien. La première chose qui vint à l'esprit de Serenus était qu'il s'était fait mal pendant leurs ébats. Cela pouvait arriver, pour peu qu'on se loupe dans le jeu des positions, mais Serenus ne se rappelait pas que lui ou son amant ait bougé de telle manière à faire mal. Le Chevaucheur avait également remarqué les regards de l'homme qui allait de sa propre partie intime au corps de Serenus. Comme si… Comme s'il essayait de réaliser ce qui était en train de faire avant de se retirer. Serenus se redressa, se releva et s'approcha de Manaël, il s'accroupit auprès de lui et lui demanda, d'un ton teinté d'inquiétude, et tout en posant la main sur la sienne :

"- Ca va chaton ? Je t'ai fait mal ?

- Fais attention. Vu son regard, ton chaton risque de devenir un lion.

- Ne t'inquiète pas. Manaël ne me ferait jamais de mal… Enfin je l'espère."

Serenus sentait la méfiance de son dragon, mais il se refusait de l'être également. Manaël et lui s'étaient disputés certes, mais ça allait mieux, maintenant. Ils s'étaient réconciliés. Manaël n'était plus en colère après lui, vu l'envie et l'entrain qu'il avait manifesté pendant leurs ébats. Serenus regarda son amant de haut en bas, cherchant une éventuelle plaie, rougeur, ou un hématome. Mais rien. Rien ne clochait, si ce n'est le comportement de l'homme qui semblait s'être réveillé d'un cauchemar. De plus en plus étrange...
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 12 Aoû 2018 - 20:11

Quel genre de cauchemar était-ce ?! Non parce-qu’il ne voyait que ça pouvant expliquer sa situation actuelle alors qu'il blêmissait de plus en plus au fur et à mesure de la découverte des lieux par ses prunelles. Il sentait presque un monstre sur le point de déchirer son ventre tant la pression et l'air de cette cabane le prenaient aux tripes. Une odeur de.... d'animaux. Dont la sienne mêlée à celle de... N'y pense pas. N'y pense pas. N'y pense pas. Tu n'es pas là. Rien d'ça n'est réel. Et comme si le Destin avait entendu ces mots, la porte de la délivrance s'ouvrit soudain, telle une solution pour se réveiller comme il le souhaitait de tout son être. Il aurait bien puisé dans toutes ses forces pour foutre le camp d'ici sauf qu'elle ne donnait pas loisir ni invitation à la franchir, cette porte, car un énorme museau écailleux entreprit de bloquer sa route. Fusse t-il déjà en chemin cela aurait été vain, ce qui n'était pas encore le cas puisqu'il était toujours au sol hébété.

Creska !

Il ne sentait plus sa connexion avec elle et le mal aise le prit de nouveau. C'était complètement fou. Complètement grotesque. Tempérance était morte mais pas Creska ! L'absence de souvenir sur la mésaventure l'ayant mené jusqu'à ce point obscur l'angoissait complètement. La disparition de la voix de son familier moqueur encore plus. Et les battements de son cœur, qui plutôt battait d'une émotion pleine et bonne, était à présent ceux d'un cheval fou ampli d'une émotion incertaine mélange de rage, d'outrance, de crainte et d'interrogation. Malaise total qui l’empêcha d'entendre la voix parasite de l’intrus de ses rêves intimes. Malaise total qui s'accentua quand le plancher grinça sous le poids d'un autre que lui et qu'une main se posa, sans gêne, sur la sienne. C'était trop.

« Dégage j't'ai dis ! »

Beugla t-il énervé en retirant sa main et en repoussant l'inconnu avec tellement de puissance qu'il en blessa surement le pauv' gars là. Pauv' gars là qu'il aurait bien déjà démoli si son instinct de survie ne lui disait pas de se calmer à proximité du dragon. Il avait affaire à un Chevaucheur ! Super ! Ça ne pouvait pas être pire ! Son regard plein de révulsion, méfiance et d'irritation contenue se posa sur celui de l'homme toujours nu. Comme lui.

« J'sais pas qui t'es mon gars mais approche encore et t'es mort. Avec ou sans ton dragon. »

D'abord la mise en garde, oui, voilà. Et vrai, avec ou sans son dragon (l'écailleux là) il ne pourrait surement se retenir dans ses gestes plus longtemps. Ensuite le pourquoi du commence de ce royaume de Sithis qu'il semblait avoir rejoint beaucoup trop tôt ! Et même... il ne voyait pas le royaume de Sithis ainsi. Et Creska aurait été là !

Spoiler:


Dernière édition par Manaël l'Ardence le Dim 26 Aoû 2018 - 17:51, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyLun 13 Aoû 2018 - 11:07

Manaël semblait être devenu un autre homme. Un homme complètement différent, plus froid, plus… Détestable. Serenus, la main posée sur celle de son amant, se posait beaucoup de questions. Qu’arrivait-il à Manaël ? Était-il malade ? Obédience suggéra l’idée que le poisson péché la veille n’était peut-être plus très frais au moment où Manaël l’avait avalé. Mais du poisson pourri ne cause pas de perte de mémoire, ni un tel changement de comportement. Serenus secoua la tête, dépité. Il croisa le regard de Manaël et n’y lut que de l’incompréhension, de la confusion, et une très grande détresse. On aurait littéralement dit qu’il venait de se réveiller d’un cauchemar, et qu’il ne réalisait pas où il se trouvait. Serenus pensa alors que Manaël s’était peut-être drogué, et qu’il était en manque. Cela lui donna envie de rire tellement c’était stupide. Obédience ricana devant les idées complètement folles de son Chevaucheur, puis évoqua de nouveau la possibilité que le repas de Manaël était la cause de ce comportement.

« -Serenus ! Attention ! »

Serenus, perdu dans ses réflexions, releva la tête au dernier moment. Manaël lui hurla de dégager, puis il le repoussa avec force. Surpris par une telle violence, Serenus n’eut même pas le temps de réagir. Il tomba en arrière et sa tête percuta le cadre en bois du lit. Assommé, il resta quelques secondes allongé au sol, les mains sur son crâne endolori. Cela faisait terriblement mal. Mais, grâce aux dieux, il ne s’était pas ouvert le crâne. Mais ça, Obédience ne le savait pas. Il sentait la panique de son dragon qui commençait à essayer d’agrandir le trou de la porte avec son museau. Serenus laissa échapper un faible gémissement alors qu’il reprenait ses esprits. Il entendit alors la voix de son dragon, qui parlait sans interruption, inquiet pour son cavalier. Il avait réussi à faire passer les trois quarts de sa tête, laissa apparaitre ses yeux, mais ses cornes l’empêchaient d’aller plus loin. Serenus aperçut les babines relevées de son dragon, laissant apparaitre ses dents impressionnantes :

« - Ca va ? Tu vas bien ? Je t’avais dit qu’il te ferait du mal ! Je vais le dévorer tout cru ! Est-ce que tu saigne ? Tu n’as rien de cassé ? Le salaud ! Je t’avais prévenu Serenus ! »

Serenus leva la main, montrant à son dragon qu’il allait bien. Il se releva avec un gémissement et, passant à côté de Manaël, il attrapa et enfila son sous vêtement. Il alla vers son dragon et posa son front sur son museau pour le calmer. Obédience, le regard rivé sur Manaël, finit par se détendre. Il caressa les écailles du grand dragon, tout en lui assurant qu’il allait bien. Obédience finit par lâcher un puissant soupir et par retirer sa tête de l’encadrement de la porte, laissant entrer un grand courant d’air frais. Le Chevaucheur frissonna et revint vers le lit. Il entendit la voix de Manaël qui lui dit que, s’il approchait encore, il était mort, avec ou sans dragon. Il lui dit également qu’il ne savait pas qui il était. Le « Mon gars » fit frissonner Serenus qui ne reconnaissait plus son amant. Malgré tout, Serenus aimait Manaël, et il ne supportait pas de le voir dans cet état. Alors qu’Obédience, furieux après cette menace, conseillait à son cavalier d’être prudent, Serenus, lui, essayait de rester détendu. Il prit la couverture et, malgré la menace de Manaël, s’approcha de son amant. Il déposa la couverture sur ses épaules, veillant à ne pas toucher l’homme. Puis il lui dit, sur un ton doux :

« - Va t’asseoir sur le lit, tu seras mieux que par terre. Je vais te faire une infusion. »

Il se dirigea vers la petite « cuisine » et, après avoir allumé un feu, il mit de l’eau à chauffer. Il revint ensuite vers Manaël et s’assit à ses côtés, à une distance respectable. Il mourrait d’envie de le prendre dans ses bras, de le réconforter, mais il choisit de se fier à son dragon et de jouer la prudence. Il demanda à Manaël :

« - Qu’est ce qu’il t’arrive Manaël ? Je ne te reconnais plus. Depuis qu’on se connait, tu ne m’a jamais parlé ni repoussé de cette manière ! Tu m'as fait mal bordel ! »
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 26 Aoû 2018 - 17:33

Sa respiration était rapide, à tel point qu'elle lui brûlait la gorge et la poitrine. Ses yeux le piquaient même à refouler les larmes d'incertitude et de crainte qui dévorait ses intestins. Seul la fierté parvenait à le retenir de se mettre en position fœtale dans un coin ou à verser des rivières dans cette espèce de cabanon tout miteux. C'était d'un si mauvais gout comme endroit et comme décoration. Même dans ses rêves les plus pauvres, il n'était pas aussi pitoyable ou en bas de l’échelle. Puis cette odeur qui n'en finissait pas de lui soulever le cœur. Creska reviendrait à la charge pour se rire de lui une fois qu'il se serait réveillé ! C'est un cauchemar, rien qu'un cauchemar. Vivement qu'il ouvre encore plus les mirettes ! Parce-que là c'était bien pire que supporter une conversation à sens unique avec un Cielsombrois. C'était même pire que s'imaginer dans un tiroir à une table supporter un Cielsombrois parlant plus qu'il n'en faut en des termes beaucoup trop compliqué pour lui tout en ayant pour voisin de supplice un vieux Belliférien misogyne de première grinçant des dents. Non vraiment... c'était autant difficile à supporter ce qu'il vivait en ce moment que de s'imaginer un tel trio coincé ensemble. Voire pire si on empirait le tableau d'une femme instruite près du Belliférien...

Égaré, cherchant un point d'encrage dans le néant total de ses souvenirs jouant à l’accordéon avec l'instant présent, il repoussa vivement l'homme nu en le mettant en garde de ne surtout pas renouveler l’expérience du 'toucher' sous peine de mort imminente. Mort qui rimerait avec la sienne vu le dragon présent également. Il était loin de se soucier de l'état du crâne de type tout aussi nu que lui ne l'était.... ou même de la porte vachement bien construite puisqu'elle résistait aux assauts d'un dragon. Non, il préférait de loin se concentrer sur lui-même afin de reposer sa situation et ainsi pouvoir échapper de ce rêve bien trop réaliste à son gout. Si la porte n'était pas l'issue, peut-être la fenêtre l'était-elle ? Ou bien lui fallait-il étriper le gars là ? Mais avec quoi ? Un verre à moitié vidé ? Une bougie ? Quoique le cadre du lit fonctionnait plutôt bien...

D'un regard méfiant et repoussant, Manaël n'avait cessé de tenir à l'oeil le tout-nu, l'avisant de ne plus renouveler 'ses avances'. Il l'avait vaguement regardé s'habiller sans pouvoir contenir une grimace de poindre sur son visage devant la silhouette avant de détourner les yeux, dégoûté, d'oser imaginer l'auteur de ces quelques griffes et suçons présents ci et là - même chez lui. C'est d'un autre, calme toi, Manaël. Il avait ensuite observé la relation entre Chevaucheur et dragon, subissant au passage en son sein un pincement à se souvenir de la sienne passé avec Tempérance. Puis avait senti un poids s'ôter de ses épaules en voyant le grand écailleux majestueux s'éloigner. Un poids se retirer pour un courant d'air de gagné à lui en geler ses bijoux de famille. Tout aussi méfiant, ses membres arrivant à s'éloigner, toujours assis, jusqu'à se trouver dos à la cabane, il guetta le Chevaucheur et réceptionna la couverture tout en retroussant le nez face à ses mots.

« Certainement pas. »

Répliqua t-il sèchement à la proposition de s'asseoir sur le lit... lieu d'une terrible découverte. Lorgnant sur la silhouette à la voix beaucoup trop douce que pour appartenir à celle d'un homme aussi bien battit, Manaël trouva tout de même à se lever pour aller s'écrouler, vaseux, sur une chaise de ce qui devait être une espèce de... salon-chambreàdormir-machin-truc. Difficile à dire vu le taudis. Comment quelqu'un pouvait être heureux de vivre dans un lieu aussi crasseux et puant ? Sincèrement. Et il n'était pas franchement difficile hein. Quoiqu'il en soit, une infusion lui ferait en effet du bien même dans cette illusion... sauf si le gars là glissait de la drogue dedans pour que l'illusion persiste – chose qu'il garda à l'esprit en observant comme un prédateur l'étranger à la tâche puis revenir s'installer non loin de lui. Tant qu'il tenait ses distances, il ferait un effort pour découvrir la vérité ET rester en vie, la mort même en rêve ne le tentait que très peu.

« - Qu’est ce qu’il t’arrive Manaël ? Je ne te reconnais plus. Depuis qu’on se connait, tu ne m’a jamais parlé ni repoussé de cette manière ! Tu m'as fait mal bordel ! »

Impossible de ne pas tiquer en entendant cette phrase. Sa voix se racla d'un tel effort qu'on aurait pu croire qu'il cracherait à terre - chose qu'il ne fit pas - avant de répondre.

« J'espère bien t'avoir fait mal, bâtard. Que j'sache on s'connait pas, y a erreur sur la personne. J'fornique pas avec les gars, moi. Tout du moins il ne l'avait jamais fait avant ce rêve désastreux.... quelle douloureuse épreuve qu'il préférait oublier d'un froncement de sourcil temporaire. Et que tu me drogues ou non changera pas l'fait que tu me donnes pas du tout envie de t'sauter. » Une nouvelle fois. Oui parce que vu les indices, c'était déjà fait...

D'un ton qu'il essaya de poser malgré un regard féroce et méfiant, toujours outré, il reprit :

« Quelle drogue t'as utilisé ? » Il n'y avait que ça qui pouvait mettre aussi à mal son être et sa connexion avec son Familier – même en rêve !
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 26 Aoû 2018 - 18:45

Le ton de l'homme était sec, froid, dénué de toute forme d'amour et d'affection. Serenus ne reconnaissait plus son amant, et cela lui faisait terriblement mal. Si une partie de lui hurlait de se laisser aller à la colère, à la tristesse, l'autre voulait comprendre. Et Serenus avait choisi de l'écouter. Il restait calme, proposa à Manaël de s'asseoir sur le lit pour qu'il puisse se reposer. Son amant refusa d'un ton dégouté, mais il accepta cependant la couverture. Serenus, tandis qu'il enfilait ses chausses, avait surpris le regard de l'homme sur son corps, et, pour la première fois depuis qu'il connaissait Manaël, il se sentit gêné. Torse et pieds nus, il s'éclipsa vers la "cuisine" pour faire chauffer de l'eau et, surtout, pour inspirer un grand coup. Obédience, qui avait quelque peu maltraité la porte, avait néanmoins permis l'infiltration d'un courant d'air certes frais mais bienvenue dans l'habitacle. Serenus déposa l'espèce de théière qu'il avait acheté au marché, et regardait l'eau chauffer quand il sentit un mouvement derrière lui. Manaël, enroulé dans la couverture, venait de s'écrouler sur une chaise, devant la petite table. Le Chevaucheur laissa échapper un soupir.

Il décida de laisser l'eau chauffer pour rejoindre son amant. Il s'installa sur l'autre chaise et regarda l'extérieur, Obédience était allongé devant la porte, ses naseaux fumants non loin de l'ouverture béante de la défunte porte. Il croisa le regard de son dragon, et baissa les yeux. Il finit par reprendre contenance pour demander à Manaël ce qui lui arrivait. L'homme resta silencieux jusqu'à ce qu'il lui dise qu'il lui avait fait mal en le poussant ainsi. Manaël lui répondit d'un ton sifflant qu'il avait bien fait de lui faire mal, et le traita même du très délicat mais néanmoins insultant "bâtard". Serenus fronça les sourcils, sentant son coeur se serrer une nouvelle fois. Obédience se mit à gronder, et Serenus se garda bien de l'en empêcher, lui même choqué par ce qu'il entendait. Manaël lui dit qu'il ne le connaissait pas, qu'il y avait erreur sur la personne et, surtout, qu'il ne couchait pas avec les hommes. Serenus retroussa le nez devant des paroles aussi insensées. Obédience, lui, laissa échapper un rire jaune avant de dire à son cavalier :

« - C’est n’importe quoi. Il te faisait une crise de jalousie il y a même pas une heure, et, maintenant, il dit qu’il ne te connait pas ?! Non, je pense que c’est une ruse par ce qu’il n’assume pas qu’il te trompe, c’est tout.

- Comment peux tu dire une chose pareille Obédience ? Manaël m’aime. Tu as vu comme il est possessif envers moi ?

- Je te trouve bien naïf Serenus. »

Serenus regarda son dragon, sentant soudain le doute l’envahir. Manaël aurait-il un autre amant ? Est-ce qu’il utiliserait ce prétexte de l’amnésie pour s’enfuir des bras de Serenus pour se jeter dans ceux d’un autre ? Obédience, lui, semblait en être certain. Après un silence pesant, Manaël lui avoua que, drogué ou non, cela ne changera pas le fait qu’il n’ait envie d’avoir une relation avec Serenus. Puis il lui demanda quelle drogue il avait utilisé. Du tac au tac, Serenus répondit :

« - Te fous pas de ma gueule Manaël. D’une je t’ai jamais drogué, et de deux, t’a toujours été consentant. T’étais même le premier à le proposer.

- Là je retrouve mon cavalier ! Ne te laisse pas faire ! »

Serenus se releva et retourna vers le feu où il récupéra le récipient d’eau maintenant chaude. Il prit ensuite tasse et boîte d’infusion avant de poser le tout sur la table. Il ouvrit la boite et se prépara sa propre infusion, laissant Manaël en faire de même pour la sienne, puisqu’il ne lui faisait plus confiance ! Le Chevaucheur le regarda, soupira, et but une gorgée de son infusion. Il mourrait d’envie d’enlacer son amant, il crevait d’envie de le réconforter, de l’embrasser. Le gout des lèvres de l’homme lui manquait déjà. Manaël parlait de drogue, et bien, Serenus était totalement dépendant des lèvres de son amant. Il finit par lui dire sur un ton doux :

« - Excuse moi de m’être énervé chaton… Mais tu comprends bien que je trouve tout ça complètement fou. Il y a même pas une heure, tu me faisais une crise de jalousie et, maintenant, tu prétends ne pas me connaitre ? Mais que t’arrive t’il ? »
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMer 26 Sep 2018 - 13:51

Qu'il était mauvais puissance quatre tandis qu'il toisait le Chevaucheur. Ce dernier était pour l'heure dans son top trois des 'abominations' les plus 'chaudes' à affronter dans ses songes. Si pas le premier. Non parce-que des songes de combats, il y en avait beaucoup pour le mettre en vedette ou le tirailler, des songes mouillés il y en avait également beaucoup... avec des femmes, mais des songes avec un homme tout nu, un dragon et un cadre à chier, c'était une première. Alors, comme un jeu, ne voyant que ça pour échapper à la sensation d’épouvante qu'il éprouvait dans son ventre, Manaël fit face à la situation présente à sa manière.

D'abord il lui fallait étudier le cadre, ce qui était grosso modo fait. Ensuite étudier l'adversaire... sans trop exploser au passage. Enfin trouver l'issu de secours.

Etudier l'adversaire s'avérait beaucoup plus délicat que prévu cela dit. La nausée et le dégoût suintaient de ses pores à chaque respiration que l'autre faisait. Inspirer dans le même air lui semblait presque une lourde épreuve alors qu'il rétorquait à sa face, toute vérité dehors, n'avoir nul désir pour ce corps. Ce qui était complètement vrai. Et si, vraiment, il avait dû sauter un homme, ce dernier aurait dû ressembler à une femme. Et aurait jouer la femme. Certainement pas l'inverse. Tout sauf l'inverse. Bref, étudier l'adversaire dans le calme était peine perdue. Et, naturellement, pour qu'il en soit arrivé ainsi même en songe, il devait y avoir trace de drogue quelque part. Ou alors on l'avait drogué avant qu'il ne s'endorme.... peut-être que ce Chevaucheur n'était que le reflet de l'ennemi d'au dehors. Sauf que son visage ne lui disait franchement rien. Chacun de ses traits, chaque expressions, regardé sans tendresse, d'un œil vif comme celui de Creska, aurait pu être analysé pour lui mettre la puce à l'oreille. Sauf qu'aussi outré que lui, son voisin d'en face, poussa gueulante.

Jamais drogué. Toujours été consentant. Le premier a proposer.
« Arrête ton baratin et va chier, même en rêve c'que tu dis ne vaut pas un clou ! » lança t-il, fulminant, rouge vif à oser imaginer que même en songe il aurait un passif aussi honteux pour un homme. Sans queue ni sens que tout ça !

Réfléchir, tenter d'y voir clair, de trouver une issue à tout, lui donnait mal au crâne surtout en s'énervant à deux. Alors, tandis que l'inconnu des bois se levait pour chercher tasse et eau chaude (ou pour se vider comme proposé gentiment), Manaël posa les coudes sur la table pour plonger sa tête dans ses mains. Calme toi ou tu ne sortiras jamais de là, songea l'homme en regardant en coin la porte éventrée, laissant le froid lui engourdir les extrémités, et le dragon posé non loin. Par là et par la force, il ne s'enfuirait pas. D'ailleurs avec un dragon dans le coin, s'enfuir était quasi peine perdue, sauf si dragon et chevaucheur pensaient aux arbres et aux fleurs et se refusaient ainsi de tout cramer... là y avait des chances de se tirer. De s'en tirer vivant même. Le bruit de la vaisselle posée ramena son regard sur l'habitant du cabanon. Et d'un premier geste plein de soupçon, il attira la boite à infusion et en huma le contenu. L'odeur, la mixture, à sa connaissance, ne contenait rien d'alarmant. Aussi imita t-il le pervers du coin et rempli sa tasse pour la porter à ses lèvres avec hésitation. C'était si chaud qu'il préférait attendre un peu avant de consommer l'infusion. Surtout qu'il en aurait mit partout au final, s'étouffant, en entendant l'autre reprendre.

« Parce-que c'est vrai. Au risque de m'répeter, mon gars, t'es vraiment pas mon genre. (dans tous les sens du terme d'ailleurs) Et j'suis pas de ceux à faire des crises comme tu dis... et arrêtes avec tes chatons, sérieusement, ça me donne envie de te cramer. » fit-il du plus posément possible, ce qui était plutôt délicat, surtout qu'il lui fallait ajouter un autre soucis à sa liste. Comme précédemment senti, il ne se sentait plus mage... Plus de Creska, plus de magie. L'horreur totale. Inspire, expire, ça va passer, se fit-il en s’exécutant avec lenteur pour finalement prendre une gorgée brûlante afin de l'aider à moins stresser.

« Écoute, t'as l'air d'un gars sympa, comme moi. Commença t-il en essayant de se convaincre lui-même par la même occasion. Donc je serai franc avec toi. Tout ça. Ça n'existe pas. Ce n'est qu'une illusion. Un rêve. Ou un cauchemars si tu préfères. Et j'veux vraiment, vraiment, me tirer de là. Alors sois gentil et dis moi comment faire sans que toi et ton dragon ne me fumiez au passage. Ça sera bénéfique pour nous deux, crois moi. Quand tu te réveilleras tu me remercieras. » Pas sûr que lui se réveille, après tout il n'était que le fruit de son imagination cassée endormie.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyJeu 27 Sep 2018 - 18:27

« Arrête ton baratin et va chier, même en rêve c'que tu dis ne vaut pas un clou ! »

Il n'avait pas rêvé. Manaël l'envoyait clairement balader. Obédience retint avec difficulté son envie de mettre le feu à cet homme qui, délibérément et en toute connaissance des risques qu'il encourait, insultait son cavalier. Serenus, lui, se sentait de plus en plus mal. Des gouttes de sueur perlaient à son front, et il parvint à ravaler sa tristesse et ses larmes. Son coeur meurtri par les sèches et dures paroles de Manaël luttait pour retrouver un peu de dignité, sans résultat convainquant. Il posa sur la table tasse et boite à infusion puis alla récupérer l'eau chaude. Grâce aux dieux, il ne tremblait pas. Obédience avait de plus en plus de mal à conserver son calme. Il n'appréciait déjà pas beaucoup Manaël et ses tendances à être très possessif, mais là, il dépassait les bornes. Serenus, lui, refusait de céder à la colère, même si les paroles blessantes de son compagnon l'y encourageait. Il se servit en infusion, et tendit la boite à Manaël qui, après en avoir humé le contenu, se servit à son tour.

Il ne comprenait pas. Que se passait-il ? Ils faisaient l'amour, comme n'importe quel couple, comme deux personnes qui s'aimaient, et voilà que son compagnon menaçait de partir, de quitter sa vie à tout jamais. Serenus avait déjà vécu beaucoup de moments difficiles mais il savait que, si Manaël s'en allait, il ne s'en remettrait pas. Manaël serait son dernier grand amour, son coeur meurtri ne se permettrait plus de battre pour quelqu'un d'autre. Serenus baissa les yeux sur le contenu de sa tasse, et manqua de s'effondrer en larmes. Il s'essuya discrètement les yeux, du bout du pouce, et but une gorgée qui lui brula la langue. Obédience s'était calmé, mais guettait la moindre réaction de l'homme assis en face de son cavalier. Réaction qui ne se fit pas attendre, car Manaël lui rappela qu'il ne le connaissait pas, qu'il n'était pas son genre. Puis il lui ordonna de ne plus l'appeler par ce petit surnom qu'il affectionnait pourtant il y a quelques minutes à peine, surtout pendant leurs ébats. Il le menaça même de le cramer s'il recommençait. Serenus fronça les sourcils et lui dit, laissant son impulsivité naturelle reprendre le dessus :

"- T'es pas un mage Manaël, alors avant de me menacer, commence par te rappeler qu'il y a un dragon de l'autre côté de la porte. J'ai déjà du mal à le retenir, alors surveille tes paroles. "

Il avait dit cela sur un ton étrangement calme. Froid, mais très calme. Obédience illustra les propos de son cavalier par un grondement sonore. Manaël prit une grande inspiration, puis sembla se calmer. Serenus se détendit, même si, à présent, il se sentait encore plus mal. Cela devait se voir. Même ses mains avaient pâli, comme si tout son sang avait quitté le corps pour soutenir son coeur qui menaçait de se briser à chaque instant, à chaque parole qui sortait de la bouche de Manaël. Serenus avala une autre gorgée brulante de sa tasse, et ferma les yeux. Obédience profita du silence entre les deux hommes pour intervenir :

"- Tu y crois à son histoire ?

-- Non. Personne ne change à ce point en si peu de temps. Il me ment. Il me cache quelque chose.

- Peut être a-t-il rencontré quelqu'un d'autre ? Et il te joue la carte de l'amnésie pour pouvoir s'esquiver sans finir grillé.

- Tu crois ? C'est pas con, même si ça m'étonne de lui. Manaël est du genre direct, ce n'est pas un comédien. Que dois je faire Obédience ? Je l'aime, je ne veux pas qu'il parte.

"- Ecoute les conseils de ton dragon pour une fois. Manaël ne te mérite pas. Tu es trop bon avec lui. Et comme on dit : trop bon, trop con. Laisse le partir. Il reviendra peut être, ou peut être pas. Pour ma part, ça m'est égal. Tu t'en remettras.

Serenus soupira, et releva la tête quand Manaël reprit la parole. Il lui dit qu'il avait l'air d'être un gars sympa, et que tout ceci n'était pas réel. Si Serenus n'avait pas tant envie de se laisser aller à son désespoir, il aurait ri au nez de cet imbécile qui croyait qu'il vivait un rêve éveillé. Il lui avoua qu'il n'avait qu'une envie : s'en aller. Serenus sentit une fois de plus son coeur se serrer. Manaël lui demanda s'il y avait un moyen pour lui de partir sans qu'Obédience ne le fasse partir en fumée, car ça serait bénéfique pour eux deux et que, soit disant, quand Serenus se "réveillera" à son tour, il le remerciera. Une histoire de rêve ? Se réveiller ? Mais c'était quoi ces conneries encore. Serenus pensa à la théorie d'Obédience, et fronça les sourcils. Il mentait. Manaël mentait. Il prétendait rêver pour s'esquiver et rejoindre un potentiel nouvel amant. Quel idiot, quel enfoiré, quel… Obédience rappela Serenus à l'ordre. Cela ne servait à rien d'insulter et de s'énerver. Valait mieux agir. Serenus regarda l'homme qui avait été son amant dans les yeux et lui dit :

"- C'est ce que t'a trouvé de mieux pour me quitter Manaël ? D'abord tu rejette ta propre faute sur moi, m'accusant d'aller voir ailleurs, et, maintenant, tu joue la carte de l'amnésie ? Tu peux pas me le dire franchement ? T'es pas capable de m'avouer que tu couches avec un autre ? "

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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyJeu 15 Nov 2018 - 17:51

"- C'est ce que t'a trouvé de mieux pour me quitter Manaël ?
« De quoi ? » Posa t'il incrédule en voulant poursuivre. Clairement il voulait quitter cet endroit et ne plus revoir cet homme, se réveiller tout simplement, mais quelque chose lui disait que par 'quitter' l'homme tout nu signifiait autre chose. Manaël, l'éveillé, le seul gars censé ici, ne pu poursuivre son explication car le Chevaucheur reprit de plus belle.
Ses mots, ses réactions, cette espèce de jalousie à son égard, lui donnait plus encore la migraine. Comment pouvait-on sincèrement aimer à ce point ? Qu'on réagisse ainsi le concernant lui semblait improbable, surtout de la part d'un homme. Il n'était pas amnésique, il était logique et complètement perdu dans cette réalité grotesque que son esprit avait façonné les dieux seuls savaient sous l'effet de quelle puissante drogue. Et puis cette dernière question... Manaël ne pu s’empêcher de grimacer vulgairement. Ce n'était pas qu'il était contre ces hommes là mais il les tolérait tout de même, ni plus ni moins. Et si l'idée d’expérimenter un jour l'acte pour mettre fin à certaines discussions lagranes avait bien germé dans son esprit, elle aurait été méticuleusement étudiée et posée avant d'être appliquée... non jetée à sa figure comme c'était le cas aujourd'hui.

L'idée de lui répondre que oui, en effet, il avait couché avec quelqu'un d'autre il y a moins d'une semaine, d'après ses souvenirs, le tentait bien. Elle s’appelait même Gwenaëlle. Mais vu sa situation il aurait brûlé vif sur le champs. Il avait bien entendu les grondements sourds du dragon plus tôt. Et la remarque froide, qu'il méritait bien, sur le fait qu'il n'était 'pas' mage. Aussi s'abstint-il de lui dire plus que le nécessaire de vérité capable d'être encaissée.

Le Chevaucheur ne le croyait pas et, à sa place, Manaël aurait eu bien du mal aussi. Pourtant il était confiant dans ce qu'il disait, autant qu'il était confiant qu'il sortirait d'ici sans mourir brûlé. Il le devait ! Il devait reprendre connaissance afin de retourner travailler comme on l'attendait de lui. Par tous les moyens il devait sortir d'ici.

« Non. » fit-il tout aussi calmement que froidement, à l'instar de l'autre plus tôt. Il devait être efficace, il devait être sympa envers ce pauvre bougre, il devait jouer le jeu même si l'idée l’écœurait au plus haut point. Mais tant qu'il menait la danse, il avait une chance de se tirer de là. Si Serenus n'acceptait pas la vérité alors il devrait en accepter une autre.

« Il n'y en a pas d'autres, il n'y en a jamais eu. Pour sûr que c'était vrai ça. Ecoute,
- mon gars ? Rejeté, le gars en question réagissait mal à ce mot.
- mon homme ? Il l'était fallait croire mais c'était étrange comparé au fameux 'Chaton'. Pas assez mignon.
- mon poussin ? Mignon, écœurant et gnangnan, avec de la chance ca passerait, mais ca aurait sonné faux, écorché, aussi n'ajouta-il rien. Je ne sais pas ce qui se passe. Je suis perdu. J'me sens nauséeux et impuissant. Sauf au lit faut croire. J'me sens pas comme je devrais être. J'ai l'impression que que'que chose cloche. Qu'un truc sonne faux. Tout en fait. Ça m'fout les boules, complètement. Genre carrément. Et il posa sa main droite moite et incertaine sur celle de l'inconnu. Que d'efforts déployés pour se tirer de là. De l'autre, la gauche, après une hésitation, saisi le menton du Chevaucheur pour reprendre d'un regard sincère. Je n'ai pas couché avec un autre homme. C'était vrai. Je... J'ai besoin d'aide pour comprendre ce qui se passe. Tu connais un mage guérisseur ? J'me suis p't'être vraiment cogné la tête durant notre échange. » Durant cette union ; durant cet ébat. C'était difficile de le dire autant que de devoir agir comme un vrai amnésique. Mais s'il n'y avait que ça pour faire plier l'homme, pour ne pas mourir alors c'était tout bon.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyJeu 15 Nov 2018 - 19:59

Serenus avait touché juste. Manaël semblait perturbé par sa réponse. Il regardait dans le vide, visiblement en proie à une grande réflexion. Qu’allait-il répondre ? Serenus se sentit à la fois satisfait, mais terriblement frustré. Il avait réussi à déclencher un semblant de réaction chez Manaël, mais ce n’était pas celle qu’il avait espéré. Il avait cru que son amant nie catégoriquement avoir eu une ou des relations avec d’autres hommes. Au lieu de cela, il réfléchissait. Obédience sugéra à Serenus que Manaël était justement en train de chercher une bonne excuse pour justifier sa faute. Pour le Chevaucheur, aucune parole, aucune explication, ne saurait excuser l’infidélité. Il se souvenait encore de ce qu’Elena lui avait dit, quand il avait appris qu’elle était enceinte d’un autre homme : « Ecoute Serenus, tu n’es jamais là, tu es toujours en train de voler à droite, à gauche, je me sens terriblement seule. » Elle lui avait également reproché le fait qu’ils n’aient pas eu d’enfants ensemble. Le Chevaucheur, accroché à sa fierté, avait longtemps cru qu’Elena en était la cause. Mais, le jour où elle était tombée enceinte, il avait compris que le problème, c’était lui. Il avait été voir un mage médecin, qui en était arrivé au verdict que les batailles étaient la cause de cette prétendue stérilité. Serenus avait fini par l’accepter, et, depuis que Manaël était entré dans sa vie, il le vivait beaucoup mieux.

Mais Manaël menaçait de le quitter à tout jamais. Et ça, il ne pourrait pas s’en remettre. Il le savait. Manaël serait son dernier amour. Son cœur avait trop souffert pour accepter d’autres amants. Le Chevaucheur but une tasse de tisane et sentit Obédience qui, touché par le désespoir de son cavalier, lui dit :

« - Bah, t’en fais pas. On sera bien, rien que tous les deux. »

Le Chevaucheur laissa échapper un demi sourire, face à cette remarque plutôt pertinente de son dragon. Il lui répondit qu’ils pourraient s’arranger pour passer au moins une saison entière à chasser, pour à la fois s’éloigner de la Volte et découvrir de nouveaux horizons. Le dragon, plus qu’emballé par l’idée, commençait déjà à suggérer toutes sortes d’endroits qu’il connaissait. Mais Serenus ne l’écoutait plus, car Manaël avait repris la parole. Un « non » calme, trop calme pour un homme qui, il y a à peine quelques minutes, l’avait violemment repoussé avec forces cris et insultes. Le Chevaucheur frissonna. Il attendit la suite, et il ne fut pas déçu. Quoique…

« - Il cache quelque chose. Méfie-toi. »

Manaël reprit, et lui dit qu’il n’y avait pas eu d’autres hommes, qu’il n’y en avait jamais eu. Il resta silencieux pendant quelques secondes, cherchant ses mots, avant de lui avouer qu’il était perdu. Il se sentait nauséeux, impuissant. Il avait soi-disant l’impression que quelque chose clochait chez lui, que ça sonnait faux. Serenus fronça les sourcils. Quand Manaël posa une main moite et hésitante sur la sienne, il failli la retirer. Mais sentir la chaleur de la peau de son amant contre la sienne le fit changer d’avis. Il sursauta quand, de son autre main, Manaël lui attrapa le menton. Son regard était sincère, ses paroles l’étaient aussi, malgré son hésitation. Serenus lui souffla, avec un regard en coin :

« - Pour sûr qu’il y a quelque chose qui cloche chez toi. Tu ne m’as jamais repoussé comme ça avant… »

Le dragon approuva ses paroles par un léger grondement. Le Chevaucheur, totalement immobile, laissa Manaël le toucher. Même s’il conservait une attitude méfiante et qu’il restait sur la défensive, il était satisfait que Manaël se remette à le toucher. Sa main contre la sienne, sa peau contre celle de ses joues. Il sentit le sang lui monter à la tête, en même temps que cette cruelle envie de se jeter sur Manaël pour l’embrasser. Envie qu’il refoulât à contrecœur, car son amant n’avait pas fini de parler. Il répéta à Serenus qu’il n’avait jamais couché avec un autre homme. Puis il lui dit qu’il avait besoin d’aide pour comprendre ce qu’il se passait. Il lui demanda s’il connaissait un mage guérisseur, car il s’était surement cogné la tête pendant leurs ébats. Serenus fronça à nouveau les sourcils, et pencha la tête, légèrement, en avant. Il ne le croyait pas. Manaël ne s’était pas fait mal. Pas à la tête en tout cas. Serenus se souvenait l’avoir légèrement mordu dans le creux de son épaule, pendant l’action. Mais rien de grave. Obédience lui conseilla de l’envoyer balader, comme Manaël l’avait fait quelques minutes auparavant. Mais Serenus avait une meilleure idée. Une idée pour tester la détermination de Manaël et, surtout, pour vérifier s’il l’aimait encore. Il lui dit :

« -J’crois pas que tu te sois cogné mon amour. Je l’aurais vu, et, crois-moi, je l’aurais aussi senti. » Il releva la tête et reprit : « - Mais soit, il est évident que t’a besoin d’un guérisseur. J’en connais un, à la Volte. C’est à quelque heures de vol d’ici. Obédience et moi t’y conduirons. A une condition. »

Serenus sentit l’indignation d’Obédience qui n’avait pas tellement envie de ravoir Manaël sur son dos, surtout depuis la dernière fois. Manaël était resté prostré, mal en point, pendant tout le voyage. Serenus l’ignora et regarda Manaël dans les yeux. S’il refusait, il repartirait non seulement à pied, mais avec le feu aux fesses. S’il acceptait… Et bien… Il verrait. Il prit une petite inspiration et dit à Manaël, sur un ton déterminé :

« - Embrasse-moi. »
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMar 20 Nov 2018 - 20:13

Pourvu que ça marche ! Pria t'il. Pourvu que ce fil de vérité dans ce tissu de mensonge de réalité fasse effet. Un effet positif, il l’espérait. Il le fallait. Cela lui était vital et essentiel quelque part que de s'extraire de cette maisonnée, de cette odeur musquée, de fauves et d'infusion aussi, de l'obsession de cet homme, de la menace du dragon, de tout ce qui encombrait ses sens et son esprit. De tout ce qui empêchait un possible éveil. Son réveil. Son retour.

Jamais, il n'aurait songé élaborer un rêve aussi fourni en détails que ce dernier. Et c'est bien ce jamais qui le mettait mal à l'aise. Outre le fait que rien n'avait de sens, comme il le disait sincèrement au fond au Chevaucheur, il y avait ce petit quelque chose de dérangeant qui le faisait suffoquer, cet aspect trop réel pour n'être que chimère. Ce n'était qu'en s'extirpant de cette situation qu'il parviendrait à avoir les idées claires, il le savait. Et pour se faire il fallait amadouer cette fausse moitié de chair en sueur profondément outrée de son comportement. Cette autre moitié qui ne pouvait, ne voulait, ni ne souhaitait, accepter sa première explication, son aveu le plus honnête depuis qu'il avait repris 'connaissance', sa réalité à lui et le vrai Manaël.

Jouant le jeu, voyant sa vie suspendue à un fil tel un funambule sous pression, il lui avait alors dit ce qu'il désirait entendre – tout du moins l’espérait-il – en y mêlant charme et sincérité. Un peu maladroit vu les circonstances mais pour un œil extérieur, un regard éveillé comme le sien, c'était compréhensible. Confiant malgré tout, désireux d'expirer l'efficacité une fois éloigné, Manaël ne se défit pas de ses quelques moues visant tant à rassurer qu'à amadouer le Chevaucheur (et accessoirement son dragon). Il pouvait d'ailleurs sentir que le dragon était loin d'être son fan numéro un, de l'apprécier, comme il était persuadé que son destin se disputait sans doute en pensées entre ces deux partenaires de vol. Refoulant les souvenirs de Tempérance de remonter à la surface, lesquels risquaient de compromettre son jeu et de réduire à néant ses efforts, Manaël se concentra sur ses propos, sur ses regards, sur ses gestes hésitants malgré tout, sur cet homme en face aussi bien battit qu'il ne l'était selon lui lui-même.

L'idée du mage guérisseur à visiter était toute trouvée Et faisable surtout. Après tout, qu'y avait-il de mieux qu'une proposition cohérente pour guérir un mal inconnu et inexistant afin de s'enfuir gaiement ? Le malade imaginaire échafaudait une suite de plan de fuite quand son voisin d'en face lui répondit. Il le croyait et Manaël en fut en son sein profondément soulagé. Un Lagran n'aurait pas fait mieux, se fit il. Il le croyait sauf concernant le coup, soit la base de son mensonge, la base de son désir d'évasion. Le prisonnier de la cabane se raidit quelque peu avant de reprendre du poils de la bête en entendant le 'mais'. Quand il y avait un mais, ca ne présageait rien de bon d'habitude, mais là y avait de l'espoir. Et décidé à ne pas laisser filer ce nouvel espoir, l'homme acquiesça vigoureusement à la réponse de l'autre sans le lâcher tant des yeux que des mains. La mention de La Volte raviva plus en encore ses sens. C'était là-bas qu'il trouverait son salut ! La mention du vol à dos de dragon, traduisit-il de la bouche du Chevaucheur, par contre, lui fendit quelque peu le cœur, fâchant par la même occasion un peu ses traits. Si pour l'autre Manaël, cette grimace traduisait une crainte des hauteurs ou un mal-être en plein vol, pour le Manaël qu'il était la signification était toute autre. Il s'était juré de ne plus Chevaucher après Tempérance. Certes il n'en serait pas aux commandes, mais il volerait à dos de dragon quand même. Ce qu'il n'avait plus fait depuis bien des années, rêve y compris. Cela étant si c'était le prix à payer pour se réveiller, il le ferait.

Mais à une condition.

Les sourcils de Manaël se froncèrent, dessinant une barre au dessus de ses yeux. Voler était déjà une condition plutôt qu'un cadeau à ses yeux.

« Laquelle, dis-moi ? »

S'impatienta t-il, ne pouvant plus attendre une minute de plus pour quitter cet endroit. Le suspens le tendit quelque peu d'ailleurs et sa main se crispa sur celle de l'autre. Vu la tension perceptible, la condition devait être quelque chose d'extrême comme... de recoucher avec lui complètement conscient cette fois. L'option 'je veux te voir nu' étant écarté vu qu'ils s'étaient vus bien au delà de ce qu'on qualifiait de 'nu comme un ver'.

« - Embrasse-moi. »

La condition du Chevaucheur était courte et la réaction de Manaël le fut tout autant. De sa main qui tenait le menton, il la glissa à la nuque de l'homme, l'attira vers lui, se leva également pour s'avancer jusqu'à ce que les lèvres se frôlent et que les langues s'y collent. Un baiser, ce n'était pas grand chose même s'il s'appliquait toujours lorsqu'il en offrait ou en donnait. Un baiser, ne tuait pas. S'il était peu certain de vouloir retourner sous les draps, il se disait que ceci il pouvait le faire sans trop de tracas. Il n'y avait qu'à imaginer au pire l'homme d'en face avec les cheveux plus longs si vraiment c'était nécessaire. Exigent dans sa manière de courtiser la femme, perfectionniste en guise de défaut, il était plus que satisfait et fier de ses talents privés. Et de ses atouts aussi. Peut-être avait-il été différent autrefois, mais il était assuré que ses baisers étaient passionnés. Ou serait le plaisir s'il n'en était pas conquis lui-même sinon ?

« Satisfait ? » Demanda t'il après avoir décollé ses lèvres, avoir détaché sa main de la nuque de l'homme et s'être remis en place sur sa chaise. Il n'était pas agressif, ni franchement désireux de recommencer, et si c'est deux points ne se ressentirent pas dans sa manière de parler, son empressement, lui par contre, transcenda les lieux. Il adoucit cela étant la situation d'une supplice, soupirant presque fiévreux :

« Je veux guérir, aide-moi, emmène-moi à La Volte. Plus vite cela s'ra fait, plus vite nous s'rons revenus ici. À deux. Manaël ne corrigea même pas le chiffre après avoir entendu le grondement du dragon. Et nous reprendrons là où j'me suis arrêté. J'te le jure. »

Il ponctua sa promesse d'un fin baiser à la commissure des lèvres du Chevaucheur.

*
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyMar 20 Nov 2018 - 21:05

Quelque chose n'allait pas. Serenus en était maintenant persuadé. Son amant semblait avoir retrouvé la raison, mais c'était trop… Trop simple, trop facile. Un tel changement de comportement, en aussi peu de temps… Le Chevaucheur ne comprenait plus rien. Obédience, lui, restait sur ses gardes, et ne cessait de conseiller à son cavalier d'être prudent. Celui-ci ne savait plus quoi penser. Il avait ce qu'il voulait, Manaël ne cherchait plus à le repousser, et, encore mieux, il y avait de nouveau un contact physique entre les deux hommes. Contact qui fit frissonner le Chevaucheur. Il devrait être content, il devrait sourire, mais cet horrible pressentiment… Il avala sa salive, de plus en plus mal à l'aise. Manaël lui demandait à présent de l'emmener voir un guérisseur, pour soit disant soigner ce mal être qui le rongeait depuis qu'il l'avait violement repoussé pendant leurs ébats. Serenus ne pouvait qu'accepter de l'aider. Il n'allait quand même pas le laisser partir comme ça, tout seul, dans la forêt, alors que le soir tombait. Serenus, sans prendre le temps de consulter son dragon, promis à Manaël de le conduire jusqu'à la ville, et de trouver un mage guérisseur. Manaël semblait satisfait de sa réponse, même s'il avait laissé échapper une grimace à la mention d'Obédience. Serenus se rappelait encore très bien des jours précédents, et de leur premier vol à deux, sur le dos de son dragon. Manaël avait rendu son déjeuner, à peine Obédience eut-il atterri. Mais soit, s'il voulait "guérir" il n'avait pas le choix. Il allait devoir voler à nouveau. Mais à une condition.

Serenus demanda juste une chose, tellement simple et tellement naturelle pour deux personnes qui s'aimaient. Un baiser. Juste un baiser, pour lui prouver que leur amour existait encore. Manaël n'hésita pas, et attrapa le cou du Chevaucheur pour coller ses lèvres aux siennes. Serenus ferma les yeux, et sentit qu'il se mettait à trembler comme une feuille. Pourquoi ? Il avait pourtant demandé et attendu ce contact. Quand il sentit la langue de Manaël contre la sienne, il ne ressentit pas cette sensation qu'il avait toujours connu avec son amant. Cette sensation de commettre une folie, d'outrepasser les limites de la bienséance. Une sensation d'aventure. A présent, tout ce qu'il sentait, c'était le malaise, une boule dans le ventre qui ne cessait de grandir. Il chercha à prolonger le contact, pour essayer de retrouver ce gout qu'il avait toujours connu dans la bouche de Manaël, et pour chasser ce mal-être, mais celui-ci décolla ses lèvres des siennes. Serenus mit du temps à rouvrir les yeux, ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait. Ce pressentiment était maintenant omniprésent dans son esprit.

La voix de Manaël, lui demandant s'il était satisfait, lui fit rouvrir les paupières pour croiser le regard impatient de son amant. Il baissa les yeux, et répondit un faible "Oui..." Avant d'avaler le contenu de sa tasse d'un trait. La chaleur de la boisson lui redonna un peu plus de contenance et il parvint même à sourire. Un sourire triste, mais sourire tout de même. Manaël lui redemanda s'il pouvait l'emmener à la Volte, et il lui promit qu'une fois cela fait, ils reviendraient ici, et reprendraient là où ils s'en étaient arrêtés. Serenus se força à hocher la tête, et quand Manaël déposa un baiser à la commissure de ses lèvres, il le lui rendit et se leva. Il attrapa le reste de ses vêtements et, tout en les enfilant, il lui dit :

"- Habille toi, nous partons dés que tu seras prêt. Plus vite tu seras guéri, plus vite on sera rentré.

- Et je pourrais enfin avoir un peu de repos.

- Je suis désolé de t'imposer ça Obédience...

- Tant que tu tiens ta promesse. Une saison entière à chasser. Ne l'oublie pas."

Serenus sourit, rassuré par la voix de son dragon qui résonnait dans son esprit, tel le cor dans lequel soufflait les chasseurs quand ils s'élançaient à la poursuite d'un cerf. Pendant que Manaël s'habillait, il alla préparer la selle d'Obédience, tout en essayant de calmer la nervosité du dragon. Il sentait le malaise de son cavalier, sans en trouver la source. Serenus resta silencieux. Quand Manaël arriva, il l'aida à monter sur le dos du grand et majestueux dragon avant de grimper à son tour. Obédience resta un moment couché, rechignant à décoller. Il ne cessait de toiser Manaël d'un regard noir qui aurait sans doute pu le foudroyer sur place. Serenus tapota le cou de son compagnon à écailles :

"- Ca va aller. Il ne va pas vomir cette fois.

- S'il sali la selle, tu ne t'en prendras qu'à toi même."

Sur ces mots, Obédience se leva brusquement et décolla d'un seul coup d'aile. Son cavalier se pencha en avant, et, quand ils eurent atteint une bonne altitude, il regarda la cabane et le lac qui s'éloignait avec un pincement au coeur, sans savoir pourquoi. Il avait le sentiment qu'il ne reviendrait pas dans cette cabane. Du moins, pas avec Manaël. Il se retourna, saisi la main de son amant, la serra. Il avait besoin de sentir son contact. Besoin de sa chaleur. Il tourna la tête vers lui, et, en haussant légèrement la voix pour couvrir le bruit du vent, il lui demanda :

- C'est bien, t'a l'air de bien supporter le vol. Pas comme la dernière fois. Dis, j'voulais te demander un truc… t'a vraiment cru que l'enfant qu'Elena a perdu était de moi ?"
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 2 Déc 2018 - 12:19

"- Oui..."

La réponse n'était pas honnête, Manaël pouvait le comprendre à son timbre et à son regard. L'homme était-il déçu ? Déçu du baiser ? Il était pourtant parfait ce baiser et même Creska lui aurait probablement dit qu'il était doué du bec. Sauf qu'à voir sa fausse moitié vider le contenu de sa tasse à la suite de cet échange, il avait plutôt la désagréable impression qu'on lui disait qu'il en puait. Le nez presque retroussé à cet aspect offensant, il ne relança pourtant pas une proposition telle que 'Tu sais faire mieux, peut-être ?', encore moins la question sur la satisfaction procurée totalement absente de l'esprit du tout nu obsédé de sa personne. De cette autre personne, l'usurpateur d'identité. S'il n'était pas satisfait de ses lèvres ou de sa langue, il n'avait qu'à déguster avec son dragon, point.

L'insatisfait indiqua ensuite le départ en s'habillant déjà plus chaudement et, d'un regard calculé à sa personne et vers la porte, l’Éveillé en fit de même sans trop se hâter de peur que l'autre ne change d'avis. Plus vite tu seras guéri, plus vite on sera revenu. Manaël ne releva même pas la phrase. Il ne reviendrait pas. Il n'y reviendrait jamais. Et s'assurait d'une façon ou d'une autre de ne plus faire ce genre de rêve étrange dont on ne pouvait s'échapper d'un claquement de doigt.

Il s'écoula un quart d'heure au moins avant qu'il n'ai fini de se rhabiller, ayant hésité de longues minutes sur quels étaient 'ses habits' et 'ses possessions'. Il enfila d'ailleurs une chemise du Chevaucheur, trouvant qu'elle lui allait bien et convaincu surtout qu'elle était sienne. Sorti, c'est d'un pas avancé mais d'un air toujours 'maladif' et 'inquiet' pour le jeu qu'il se dirigea vers sa fausse moitié et son dragon fort imposant – quand bien même il trouva tout de suite à penser qu'il n'arrivait pas à la cheville de Tempérance. Aidé et installé naturellement, Manaël inspira et se senti fébrile lorsqu'ils décollèrent. Ça faisait... tellement longtemps, cette sensation, qu'il en était déchiré entre émotion et dégoût envers lui-même de retrouver un tel plaisir - même en rêve. Le regard du dragon enfonça le clou qu'il n'avait aucunement intérêt à trouver le vol plaisant sans pour autant qu'il ai réellement saisi le pourquoi du comment derrière cette animosité.

"- C'est bien, t'a l'air de bien supporter le vol. Pas comme la dernière fois. Dis, j'voulais te demander un truc… t'a vraiment cru que l'enfant qu'Elena a perdu était de moi ?"

La dernière fois ? Elena ? Enfant ? De quoi s'agissait-il ? Il était autant curieux que convaincu que se taire se trouvait être la meilleure réponse qu'il pouvait donner. D'un premier haussement d'épaules, après avoir haussé un sourcil en écoutant les mots sur le vol, il fini tout de même par dire, élevant la voix à son tour pour se faire entendre :

« J'avais trop mangé, l'dernière fois. Et pour Elena, t'sais, elle s'est montrée très convaincante, comme toujours. Comment ça il ne savait pas du tout ce dont il parlait. Comment ça son 'toujours' se résumait à une supposition basée sur les réactions du Chevaucheur assit devant lui. J'espère que la perte du gamin l'a pas trop brisé, c'quelqu'un d'bien après tout. ... Vivement qu'on arrive à La Volte, j'me sens d'plus en plus mal. » Finit-il en enfonçant sa tête dans le dos de l'homme pour échapper, par quelques grognements de fausses douleurs à la tête et nausée simulée, à la surprise ayant peint le visage de l'autre après avoir dit ce qui semblait être la plus absurde des choses.
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Message Sujet: Re: Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés   Dreamcatcher ; Sans regrets & Sens éveillés EmptyDim 2 Déc 2018 - 16:10

Obédience manqua de rater un battement d'ailes. Il réajusta sa trajectoire et tourna la tête vers les deux hommes assis sur son dos. Serenus, lui, regardait droit devant lui, à la fois surpris et chagriné. Manaël parlait d'Elena comme si elle était une bonne personne, alors qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. Serenus se rappelait encore des regards noirs que s'échangeaient Elena et son amant lorsqu'ils avaient le malheur de se croiser dans la rue. Maintenant, il semblait attristé de savoir qu'elle avait perdu son enfant. C'était le monde à l'envers. Obédience regarda son cavalier dans les yeux, avant de se concentrer à nouveau sur les courants aériens qui les entouraient. Elena avait été soit disant très convaincante. Ca oui, elle l'était. Elle savait, à sa manière, faire pencher le coeur des hommes en sa faveur. Pas que le coeur d'ailleurs… Mais de la à être quelqu'un de bien, comme le disait Manaël… Et si Manaël avait lui aussi cédé aux charmes de son épouse ? Et si c'était elle, l'autre avec qui son amant avait couché ? C'était une hypothèse, Manaël aurait donc accusé Serenus de son propre crime. Le Chevaucheur fronça les sourcils en entendant l'éclat de rire de son dragon résonner dans sa tête.

"- La dernière fois qu'ils se sont vus, ils ont failli s'étriper. Réfléchis un peu Serenus. Ces deux là, même en y étant forcés, ou payés grassement, ne s'accoupleront jamais. "

Serenus lâcha un soupir. Manaël avait appuyé la tête contre son dos, et lui dit qu'il avait hâte d'arriver, car il se sentait mal. Il ne répondit pas. Il était maintenant perturbé, beaucoup trop pour pouvoir faire comme si tout allait bien. Il n'avait rien dit également quand Manaël avait pris une de ses chemises pour s'en habiller, il avait trouvé ça mignon, puis s'était rendu compte que Manaël avait mis un temps fou à choisir ses habits. Il était passé un nombre innombrable de fois devant les siens, hésitant, avant de prendre une des plus belles chemises du Chevaucheur. Obédience s'abstint de tout commentaire, et laissa son cavalier dans ses pensées maussades. La Volte arriva beaucoup trop vite en vue. Le soleil avait déjà presque terminé sa descente. Le crépuscule était là. Il allait peut-être devoir dormir à la Caserne cette nuit. Obédience n'aimait pas vraiment voler de nuit, et puis Serenus estimait qu'il lui en avait suffisamment demandé pour aujourd'hui. Mais avec Manaël à ses côtés, la nuit n'en serait que meilleure n'est ce pas ? S'il parvenait à guérir de sa folie, bien entendu.

Les lumières de la ville se rapprochaient de plus en plus. Serenus sentit sa boule au ventre redoubler d'intensité. Il avait envie de partir, de retourner dans leur cabane, et de se rouler en boule dans sa couverture sur leur petit lit. Au lieu de ça, Obédience battit des ailes de plus belle, et amorça sa descente. Il finit par atterrir à proximité de la Caserne. Les rues étaient presque vides, sauf quelques gamins qui, bravant le couvre-feu parental, venait admirer le dragon qui venait de se poser sous leur nez. Obédience étira ses ailes, et, une fois que ses deux passagers eurent posé le pied à terre, il se dirigea vers la Caserne, où l'attendait eau, nourriture, et repos. Serenus le regarda partir et, tout en prenant la main de Manaël, il tendit la main vers une petite ruelle et il lui dit :

"- Le guérisseur est dans cette ruelle. A cette heure-ci, il doit être en train de soigner ses derniers clients, profitons en avant qu'il ferme !"

Tout en gardant sa main dans celle de Manaël, il commença à marcher en direction de la sombre ruelle. Le Chevaucheur avala sa salive, et, tout en prenant son courage à deux mains, il s'engagea dans la pénombre. La présence de Manaël le rassurait quelque peu. Une fois qu'il aurait vu le guérisseur, tout rentrerait dans l'ordre. A cette pensée, Serenus reprit contenance. Oui, tout irait bien. Il n'y avait pas de raison. Manaël avait surement mangé quelque chose qui ne passait pas, ou alors il était la victime d'un sort. Si c'était le cas, Serenus ferait tout pour retrouver ce mage imprudent, et lui ferait manger ses livres, page par page. Il arriva devant la porte du guérisseur, où un mince trait de lumière témoignait de sa présence à l'intérieur. Il leva la main pour toquer et s'arrêta, il regarda Manaël, fit un petit sourire, et lui dit :

"- Ca va aller mon poussin ?"
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