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 La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...

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Message Sujet: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyMar 2 Oct 2018 - 16:29


   
Livre III, Chapitre 6 • Puisse le sort vous être favorable
Gustave de Faërie & Denys du Lierre-Réal

   
La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...

       


   
• Date : 15 octobre 1003
   • Météo (optionnel) :
   • Statut du RP : Privé
   • Résumé : Gustave s'apprête à recevoir Denys suite à sa demande d'audience. S'il n'est pas de la meilleure humeur qui soit, il est tout de même prêt à écouter ce que le duc a à lui dire.
   • Recensement :
   
Code:
• [b]15 octobre 1003[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4207-la-patience-a-beaucoup-plus-de-pouvoir-que-la-force#155284]La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...[/url] - [i]Gustave de Faërie & Denys du Lierre-Réal[/i]
    Gustave s'apprête à recevoir Denys suite à sa demande d'audience. S'il n'est pas de la meilleure humeur qui soit, il est tout de même prêt à écouter ce que le duc a à lui dire.
   

   


Dernière édition par Gustave de Faërie le Mar 2 Oct 2018 - 16:30, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyMar 2 Oct 2018 - 16:30

Les deux mains appuyées sur le rebord de la fenêtre, Gustave regardait sans vraiment les voir toutes les personnes s’agitant dans la cour intérieure que surplombaient ses appartements. En temps normal, il aimait à assister à ce qui ressemblait presque à un ballet parfaitement orchestré. Chacun savait quelle était sa place, sa mission et ce qu’il avait à faire pour que tout fonctionne au mieux dans le palais. Même si c’était une chose difficilement applicable à la réalité et qu’il fallait parfois oublier quelle était sa place pour que les choses finissent par fonctionner correctement.

Mais, dans l’immédiat, alors qu’il se sentait plus engoncé qu’autre chose dans ses vêtements protocolaires, Gustave se sentait plus agacé qu’autre chose. Peut-être était-ce à cause de ce tic-tac incessant qui ne faisait que résonner dans ses oreilles et qui lui donnait l’impression que le temps lui filait entre les doigts. Peut-être était-ce à cause de tout ce qui s’était passé dernièrement et qui lui donnait l’impression de ne plus savoir à qui se fier. Dans le fond, seule la finalité importait et cette sensation d’être d’une humeur passablement massacrante.

Ce qui, lorsque l’on devait recevoir le duc de Lagrance dans les minutes qui allaient suivre, n’était pas particulièrement une bonne chose. Gustave savait qu’il devrait prendre sur lui, quoi qu’il se passe et quelle que soit la teneur des échanges. Il se doutait pertinemment que le duc aurait nombre de choses à lui reprocher, il n’était ni dupe ni naïf. Pour autant, il était presque curieux de la façon dont les choses allaient se dérouler, des propos que comptait employer le marquis du Lierre-Réal et la stratégie qu’il ne manquerait pas d’employer. Parce que c’était à cela que se résumait la politique après tout, savoir quelle était la meilleure stratégie pour arriver à ses fins.  

Il avait pourtant du mal à cerner le duc, quand bien même il pouvait se livrer à nombre de conjectures à son sujet. Mais, plutôt que de continuer à imaginer tout et n’importe quoi jusqu’à ne faire qu’accentuer ce début de mal de crâne qui ne manquait jamais d’apparaître avec sa mauvaise humeur, Gustave décida qu’il était temps de se rendre dans la salle où il comptait le recevoir. Il n’avait pas l’intention de l’accueillir dans la salle du trône, ne voulait pas marquer une différence trop importante et geler toute idée de discussion sereine.

Pour autant, il n’avait pas non plus envie de se montrer trop familier ou trop proche. Depuis qu’il avait reçu cette demande d’entrevue, il s’était interrogé sur la meilleure façon de faire, se questionnant probablement beaucoup trop au final. Mais Gustave avait fini par se décider pour une salle de réunion. Dans laquelle il serait tout de même sur un siège un peu plus haut, un peu plus ouvragé, juste ce qu’il fallait pour rappeler quelles étaient leurs places respectives. Au cas où Denys l’aurait oublié, sait-on jamais.

Précédé par ses gardes, il entra dans la pièce, jetant des regards critiques aux alentours. Il y avait de quoi boire, de quoi se restaurer si la discussion s’éternisait et, à sa grande satisfaction, les cuisiniers avaient pensé à lui déposer quelques gâteaux. Voilà qui pourrait, à n’en pas douter, le mettre dans de meilleures dispositions pour accueillir le duc, même si le protocole risquait quelque peu d’être mis à mal. Difficile de savoir ce qui était le plus important et pourrait faire pencher la balance. Mais il n’eut pas le temps de s’interroger plus longuement que la porte s’ouvrit, les gardes s’effaçant pour laisser entrer Denys.

Laissant filer un instant de silence pendant lequel il se contenta d’observer l’homme qui lui faisait face, Gustave finit par désigner l’un des sièges près du sien. « Monsieur le duc. Soyez le bienvenu à Alfaë. Je suppose que nous avons beaucoup de choses à nous dire, je me trompe ? » Ou plutôt, Denys avait visiblement à parler. Alors, autant aller droit au but non ?
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La Noblesse
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Denys du Lierre-Réal
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Je suis : le duc de Lagrance, marquis du Lierre-Réal

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Message Sujet: Re: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyVen 16 Nov 2018 - 14:06

Il était temps que les choses changent. Les derniers événements survenus le prouvaient bien et c’était ce pour quoi Denys s’était enfin décidé à demander audience à l’empereur. Le refus aurait été bien mal pris de la part du duc de Lagrance, car bien que hiérarchiquement sous ses ordres, Denys n’en était pas moins le seigneur tout puissant de ses terres, un titre que Gustave ne pouvait posséder et qui le rendait, d’une certaine manière, plus pauvre que lui ne l’était. Un fort rappel de ce rapport de force avait eu lieu cette même année, avec la sécession d’Erebor de l’empire d’Ibélène. Et s’il n’était pas question que Lagrance fasse la même chose pour l’instant, le duc espérait bien que son empereur avait pris conscience de la situation de son propre côté. Les cachoteries duraient depuis trop longtemps pour garder le silence. Denys était certes diplomate, mais pas non plus complètement passif. Et cette guerre latente qui menaçait de reprendre avec la venue de Guillaume de Brumecor comme prétendant à la couronne Ibéenne avait de quoi inquiéter. Il était important pour lui que Gustave le rassure de ce qu’il prévoyait de faire, et pas simplement attendre en prétendant avoir confiance. Car il était bien évident qu’il n’avait pas confiance.

Mais même sans cela, la discussion était nécessaire, et recevoir le pli d’une réponse positive de son empereur avait au moins rassuré Denys sûr une chose : celui-ci se doutait qu’il était temps de parler. Depuis trop long durait cette trêve, et depuis trop longtemps le silence demeurait. Ne comptant pas rester plus de quelques jours à Alfaë, le duc était néanmoins venu avec un accompagnement sérieux de serviteurs et de mages. Il avait profité d’arriver la veille pour voir quelques connaissances, et avait attendu  le jour J cette fameuse rencontre avec l’empereur, que l’on disait fort occupé après les événements survenus en Ansemer. Il fallait reconnaître que l’ampleur du drame aurait pu être autrement plus catastrophique, et l’état des choses n’aidait clairement pas la cause que Denys défendait. Un sujet à peut-être aborder aussi avec Gustave, si celui-ci était réceptif. Il le savait jusqu’ici partisan de l’Ordre, mais bien moins impliqué avec lui depuis qu’il s’était fait couronner. L’était de son allégeance était parfaitement ignoré de la part de Denys, ce qui l’embêtait quelque peu. Ils avaient œuvrés ensemble pour ce but, autrefois, mais les exactions de l’Ordre n’avaient-elles pas fait changer l’empereur d’avis ? Peut-être bien.  

A l’heure dite, c’est dans une pièce un peu à part que Denys fut invité à entrer. Une pièce où l’attendait déjà Gustave. A l’entrée, des gardes du palais surveillaient et refermèrent la porte une fois le duc annoncé. Le duc se fendit d’une révérence comme le protocole l’exigeait, puis observa l’empereur quand celui-ci l’invita à prendre un siège, entrant dans la conversation sans détour. Soit, alors il en serait ainsi. Prenant place, son éternel sourire léger sur les lèvres, il fit mine d’observer les lieux, tout en répondant tranquillement à Gustave.

« En effet votre altesse. Je vous remercie de me recevoir si promptement après ma demande. » Fort heureusement qu’il n’avait pas eu a attendre une éternité pour avoir l’avale de l’empereur. Ceci dit, devoir faire le premier geste pour obtenir des informations sans doute capitales que Gustave aurait dû de lui même partager était plus ennuyeux. Et puisqu’il était bien disposé à entrer dans le vif du sujet, alors Denys en ferait de même. « Comme je vous en ai informé dans ma lettre, de nombreuses interrogations subsistent, en particulier sur ce silence qui persiste depuis l’installation de cette trêve avec Ibélène, et la fin de celle-ci en mars dernier. Bien entendu, je ne remet pas en cause vos décisions, mais encore faut-il qu'elles soient entendues. Or, depuis mars, nous ignorons ce qu’il convient de faire et nos armées sont toujours sur le qui vive. La réalité nous dit encore en guerre, et pourtant nulles hostilités n’ont reprises. Puis-je savoir ce qu’il en est pour vous, votre majesté ? » Si la déférence est bien présente dans les mots du duc, le ton est plus incisif, plus perçant, cherchant tout en subtilité à asséner des reproches là où les mots sont doux et caressants, sans réelles accusations. Il sait qu’il doit être prudent avec Gustave, et qu’il détient le plus grand rôle entre eux deux. Mais que celui-ci n’oublie pas non plus à qui il doit la victoire de ce titre.
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Message Sujet: Re: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyDim 2 Déc 2018 - 21:44

Il savait que ce moment arriverait tôt ou tard. Que Denys, ou un autre, même si le jeune duc avait tout de même un profil qui ne faisait guère douter de sa capacité à remettre en cause le système en place, surtout s’il n’y trouvait pas son compte, viendrait le voir pour lui demander des comptes. Et pourtant, il avait fallu de longs mois que cela arrive enfin. Des mois qui avaient permis à Gustave de réfléchir le plus sérieusement du monde à la situation, qui lui avaient permis de chercher quelle serait la meilleure option à choisir parmi ce méli-mélo de possibilités qui se bousculaient sous ses yeux depuis qu’il avait proposé une Trêve à l’ennemi.

Cette Trêve avait fait couler beaucoup d’encre, il en était totalement conscient. Beaucoup n’avaient pas compris pourquoi il n’avait pas profité de la faiblesse d’Ibélène pour frapper un grand coup, pour asseoir son pouvoir sur tout le continent sans souffrir la moindre exception. Et il aurait pu, avec l’appui de chacun de ses ducs. Ils auraient probablement réussi à prendre l’ascendant, mais il y avait bien trop de paramètres à prendre en compte qui l’avaient poussé à ne pas prendre cette décision. Que ce soit la place des mages en Ibélène, la magie du Sang qui se dévoilait un peu partout, les actions de l’Ordre, qu’il n’arrivait pas vraiment à saisir même s’il gageait que l’homme qui lui faisait face se ferait un plaisir de plaider sa cause. Et tout cela n’étaient que les premières pensées qui lui venaient spontanément à l’esprit. Il y avait aussi sa nièce sur un trône ennemi, même si elle ne l’était que de nom et n’avait jamais eu de réel lien avec lui, la scission d’Erebor et les remous qu’il guettait encore. Son esprit était parfois embrouillé face à tant d’évènements qui ne lui permettaient plus depuis longtemps d’être aussi sûr qu’il l’aurait voulu sur la marche à suivre.

Et c’était sans compter sur ce trône. Si durement acquis mais que certains jugeaient encore comme usurpé, comme immérité. Cela ne faisait même pas deux ans qu’il était là et il savait que sa légitimité était passablement fragile, prête à vaciller s’il montrait le moindre signe de faiblesse. Ce qu’il ne ferait pas, bien entendu.

Prenant une grande inspiration, il hocha la tête aux paroles du lagran, laissant filer un silence. « Je ne vois pas pourquoi je vous aurais fait languir inutilement. Je ne suis pas du genre à faire attendre mes interlocuteurs juste pour leur rappeler quelles sont nos places respectives. Ce serait particulièrement maladroit et stupide. » Un bref sourire pour appuyer se ses propos avant que Denys ne prenne plus longuement la parole. Laissant de nouveau le silence planer entre eux, il se frotta le menton pensivement quelques instants  avant de le fixer longuement. « J’ai toujours trouvé fascinant cette capacité qu’ont certaines personnes à savoir distiller ce qu’ils pensent réellement avec toute la prudence nécessaire à la situation. C’est un véritable talent que beaucoup n’ont pas. Evidemment, vous le maîtrisez à la perfection, mais je ne vous apprends rien, n’est-ce pas ? » Il n’était pas dupe et ne voulait pas que Denys puisse le penser un seul instant. « Pour autant vos questions sont légitimes. Mais, dites-moi, pensez-vous que Faërie aurait eu la force de marcher comme un seul homme et d’aller écraser l’ennemi ? Avec tout ce que nous avons pu vivre ces derniers mois, toutes les difficultés qui mettent à mal un pays déjà fragile ? » Gustave le regardait, sincèrement curieux de la réponse qu’il pourrait lui apporter, avant de reprendre, d’un ton toujours aussi tranquille. « Ne pensez-vous pas qu’Ibélène s’attendait à ce que nous foncions tête baissée, profitant de ce qui n’était peut-être pas une faiblesse en vérité, malgré les divisions qui se sont vues apparaître sur leurs propres terres ces derniers mois ? »

La réalité de la guerre semblait au final bien loin pour Gustave. Pour lui, le combat en lui-même n’était plus une option viable. Essayer de détruire Ibélène de l’intérieur, alors que le royaume commençait déjà à craqueler de toute part, lui semblait plus pertinent. « Si vous n’aviez pas à attendre mon aval, qu’auriez-vous fait Duc ? » Et qu’attendait-il réellement de lui, au-delà des hommes lagrans, de son rôle de Duc ? Gustave se demandait à quel moment le jeune homme parlerait au nom de l’Ordre plus directement. Mais pour l’heure, leurs échanges soulevaient nombre de questions auxquelles il devrait répondre d’une façon ou d’une autre.


Dernière édition par Gustave de Faërie le Sam 2 Fév 2019 - 19:00, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyLun 14 Jan 2019 - 10:41

“En effet.” La voix du duc de Lagrance ronronne presque avec une pointe de douceur et un soupçon d’amusement.

Il n’est pas dupe, et Denys ne peut en attendre moins de la part de l’empereur. Il aurait été idiot de sa part de sous estimer celui-ci, comme on l’avait longtemps sous estimé lui même en le traitant de parvenu et d’illégitime. Aujourd’hui, son image de façade est des plus calculée, avec Gustave comme avec les autres d’ailleurs, pour qu’on ne puisse percevoir le fond de ses pensées ou les émotions qui peuvent le trahir. Habile à manipuler et porter un masque, il estimait néanmoins que son interlocuteur était tout aussi doué pour jouer des mots et utiliser le verbe de la bonne manière. Aussi, comme de circonstance, c’est un sourire qui répond aux paroles de l’empereur, lorsqu’il aborde le ton employé par Denys, doux et capiteux comme du vin. Il n’en vient après tout pas encore aux accusations, et ne comptait même pas forcément en faire. Ce qu’il désirait, c’était comprendre et pouvoir agir en conséquence. Et si l’empereur le pensait prompt à vouloir fragiliser sa position, il n’en était rien, sinon, ce serait une chose amorcée depuis longtemps. Ce qui le préoccupait bel et bien en l’instant, c’était le silence de celui censé les gouverner, pas cette histoire de guerre ou de trêve.

Attentif mais l’air pensif, c’est sans la moindre expression particulière que Denys reçoit les paroles de Gustave et les questions qu’il lui retourne, sans répondre aux siennes. Soit, ainsi serait ce jeu s’il fallait en passer par là, et c’était chose à laquelle le duc de Lagrance, versé dans l’art d’amadouer et de détourner, s’attendait. Son empereur pensait-il véritablement que lui, duc du duché le plus pacifiste certainement, espérait de nouvelles attaques sur Ibélène ? Voulait une prise supérieur sur l’empire du Savoir dans les instants où il était au plus bas ? Certainement, mais pas via l’art de la guerre qui ne lui plaisait guère et ne possédait aucune subtilité. En cela, il accordait à Gustave la raison, mais ce n’était pas là le propos que Denys avait tenu. En l’état, il s’autorisa quelques secondes de silence pour mesurer et préparer sa réponse.

“Je ne crois pas qu’écraser l’ennemi aurait été le chemin à prendre. Tout du moins pas comme cela. J’en conviens pour ma part, malgré les problèmes qu’ont pu rencontrer les Ibéens et la désorganisation temporaire de leurs Voltigeurs, en plus de la scission d’Erebor, une attaque frontale aurait pu nous coûter cher. Mais leur faiblesse aurait pu aussi nous apporter des avantages, que nous n’avons pas saisi. Tout du moins en apparence.”

Et c’était là, le noeud du problème. C’était là, le reproche de Denys, englobé dans sa réponse avec toujours ce ton doucereux qui n’a de piquant que certaines notes. C’est le silence de l’empereur, qui cause son doute, et qui sans doute a aidé aussi à défaire la confiance de ses ducs. Car il sait, Denys, qu’il n’est pas le seul à s’étonner de tout cela et se questionner. Mais ça, il est persuadé que Gustave en a conscience. Le tout était donc de savoir pourquoi, au final, il n’avait rien dit, élevant contre lui l’amertume de ses ducs ?

“J”aurais fait ce que l’on pas attendre de la part d’un lagran et fait cesser ce doute planant de la guerre, en négociant sans doute la paix.” Mais si cela semble bien beau dit ainsi, le sourire qu’afficha le duc de Lagrance en cet instant avait un quelque chose de pervers et manipulateur, sombre comme pouvaient l’être les rouages de ses pensées. Geste calculé, témoin de quelques secrets cachés entre les lignes de ses mots : une paix, oui, mais négocié tout à l’avantage de Faërie. En faisant en sorte que les soucis d’Ibélène continue, les rongent de l’intérieur comme de l’extérieur. Et avec certains de ses contacts, il y avait moyen, selon lui, de distiller ce doute là bas, de l’autre côté de la frontière. “Mais bien sûr, ce n’est qu’hypothétique et je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il ne fallait pas sous estimer Ibélène. Cela étant, vous n’avez pas répondu à ma question, votre majesté. Et puisque vous avez eu mon avis sur la question, j’aimerais entendre le vôtre. Vous devez bien vous douter que ce silence qui demeure commence à soulever des questions.”

Plus clairs et plus soucieux sont les mots du duc de Lagrance. Oh bien entendu, il ne veut pas le menacer, et il doute que l’empereur soit resté seul à se croiser les pouces sans rien faire pendant tous ces mois. Mais s’il y a bien eu quelque chose, il voulait au moins le savoir. Car cette situation, ce manque de confiance en ses administrés ne pouvait, aux yeux de Denys, pas durer.
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Message Sujet: Re: La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...   La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force... EmptyVen 1 Mar 2019 - 19:25

Le duc de Lagrance était un personnage qu’il avait encore parfois du mal à appréhender. Pour autant, il était important pour lui de savoir à quoi s’en tenir et chaque mot, chaque silence même, était somme toute capital. La bataille qui pouvait prendre place en cet instant pouvait tout autant prêter à conséquence qu’un combat dans les airs et Gustave en était parfaitement conscience, quand bien même il aurait préféré devoir se concentrer sur d’autres problèmes. Enfin, si tant est que les ducs de Faërie devaient être considérés comme des problèmes.

Et ce fut sciemment que Gustave retourna les questions de Denys sans y répondre lui-même. Pour avoir une idée de ce que l’homme pouvait bien penser mais, aussi, pour guetter sa réaction devant ce qu’il pouvait considérer comme un énième silence de sa part. En tout cas, l’empereur était curieux de connaître le réel point de vue du duc, notamment sur la poursuite ou non de la guerre. Il avait mis de longs mois à se décider, guettant les propres mouvements de l’ennemi, tant sur la sphère politique qu’ailleurs, sans arriver vraiment à savoir quel chemin serait le plus pertinent selon lui. Et il avait fini par tirer ses propres conclusions, espérant que cette décision serait appuyée par ses ducs. Mais, après tout, nombre de faës avaient perdu la vie durant le conflit, bien des familles étaient encore en deuil. Et pour quel résultat ? Rien de bien probant si ce n’est que les ibéens étaient prêts à se battre jusqu’au bout. « La guerre aurait pu les prendre de court. Tout du moins au début. Mais ils sont particulièrement bien organisés et prêts à tout sauf à se rendre. La leçon a été chèrement apprise mais elle était nécessaire, ne serait-ce que pour savoir quelle attitude adopter par la suite. Et malgré la scission d’Erebor, rien ne prouve qu’il n’aurait pas été aux côtés d’Ibélène en cas de reprise des hostilités. »

Laissant filer un silence, il reprit, avec un sourire songeur. « Frapper un animal qu’on pourrait croire acculé et blessé peut être parfois la pire des décisions. Il sera moins prudent et bien plus violent qu’en temps normal. » Laissant de nouveau la parole au lagran, son sourire se fit plus franc alors qu’il évoqua une négociation de paix. Voilà qui était dans l’esprit de l’empereur et qui se faisait de plus en plus précis à mesure que passaient les jours. Restait à définir la façon dont tout cela se passerait, si Erebor serait intégré. Tant de questions qui n’avaient encore pas de réponses satisfaisantes pour lui. « Je sais que je n’ai pas répondu à votre question duc. Mais l’on peut voir ça comme l’un des rares privilèges dus à mon rang, le droit de connaître l’opinion de son interlocuteur avant de décider de ce qu’il convient d’aborder ou non. »

Un mince sourire alors qu’il cherchait les meilleurs mots à utiliser. C’était délicat, bien plus qu’on ne pourrait le croire au premier abord. Car il savait que Denys saurait utiliser chacune de ses paroles contre lui si c’était nécessaire. « Je ne souhaite plus être en guerre contre Ibélène. Ce conflit va nous coûter bien trop cher pour un résultat plus qu’incertain. Nous l’avons bien vu, chacun des camps se défendra jusqu’au bout. Mais les conditions de la paix doivent être sérieusement réfléchies. Le temps a permis de montrer que la sécession d’Erebor n’était pas une passade et qu’il faut compter désormais sur eux, quelle que soit leur proximité avec Ibélène. Et le trône est particulièrement fragile en ce moment. Plus que chez nous en tout cas. » Une oeillade malicieuse alors qu’il continuait, d’un ton tranquille. « J’étais curieux de voir quelle serait la réaction des ducs de Faërie face à cette inaction. Qui me pousserait à reprendre les hostilités, qui demanderait la paix. Qui oserait venir m’en parler directement. Mais les gens semblent réellement attendre ma décision sans vouloir décider pour moi. La question qui se pose réellement est, est-ce qu’ils seront prêts à la suivre, quelle qu’elle soit ? » Gustave n’était pas naïf, il savait que la fidélité de ses ducs ne tenait pas à grand-chose et pouvait s’évaporer en un claquement de doigts s’il ne se montrait pas à la hauteur du trône qu’il avait réclamé. Ou usurpé selon certains.
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