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 Les voix des rivières qui forment la mer

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La Noblesse
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Bartholomé d'Ansemer
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Message Sujet: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyJeu 7 Juin 2018 - 23:56


   
Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Bartholomé d'Ansemer & Quitterie des Deux-Ancres

   
Les voix des rivières qui forment la mer

   
Séance du Conseil du Peuple

   


   
• Date : 10 juin 1003
   • Météo (optionnel) : Il pleut. Mais on est au sec à l'intérieur dans la grande salle du Conseil.
   • Statut du RP : Ouvert aux membres du Conseil du Peuple.
   • Résumé : Après bien trop longtemps depuis la dernière séance, Bartholomé invite son Conseil du Peuple à siéger à nouveau.
   • Recensement :
   
Code:
• [b]10 juin 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3791-les-voix-des-rivieres-qui-forment-la-mer#141600]Les voix des rivières qui forment la mer[/url] - [i]Bartholomé d'Ansemer & Quitterie des Deux-Ancre[/i]
    Après bien trop longtemps depuis la dernière séance, Bartholomé invite son Conseil du Peuple à siéger à nouveau.
   

   


Dernière édition par Bartholomé d'Ansemer le Ven 8 Juin 2018 - 0:00, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyVen 8 Juin 2018 - 0:00

Quand avait eu lieu la dernière séance du conseil? Il y avait de cela trop longtemps déjà. Avant l’annonce de la grossesse de Jehanne. Avant le couronnement de cet empereur Ibéin mort-vivant. Avant la trêve peut-être même. Trop longtemps pour que Bartholomé perdure sans y mener une autre séance. Alors il avait fait envoyer missives aux membres qu’il tiendrait conseil dans les jours venant, leur demandant leur présence ou alors de céder leur position. Ils avaient répondu tous présent, même Quitterie, qui avait pourtant accouché que deux petits mois plus tôt. Tous sauf un, qu’on lui informa emporté par la Chasse. Bien triste nouvelle, comme celle qui était chaque matin ou presque annoncée quelque part sur le continent. Ils pouvaient bien pleurer et se lamenter, mais rien n’y ferait et la Chasse était insensible à leur désarroi. Alors il fallait continuer.

Neuf ils étaient ainsi, au lieu des dix supposés, assis autour de la grande table, à l’extrémité de laquelle un grand fauteuil vide attendait encore l’arrivée du duc. Son Conseil du Peuple, formé d’hommes et de femmes de divers horizons, de la petite bourgeoisie autant que de la roture. Sensé représenter cette majorité qui n’avait pas voix à la cour, mais aussi une façon de prendre le pouls de sa population. Et il avait tant à parler, aujourd’hui, tant de chose qui s’étaient passées, il était curieux de savoir ce qu’ils auraient à dire. Mais il avait aussi quelques points en tête sur lesquels il souhaitait sonder leurs opinions.

Alors il entre, le duc d’Ansemer, habillé de toute sa prestance, pour rendre l’importance à ce conseil qu’il se mérite. Il ne veut point que son peuple pense qu’il organise ces séance dans l’unique but de garder leur appuis, parce qu’il sera utile ce qui se dira aujourd’hui. Malgré tout, il souhaite se rapprocher d’eux, que ses gens l’aiment, et aiment Ansemer. Et Ansemer, c’est lui, certes, mais c’est tout eux, ensemble. Flanqué d’un de ses législateur ainsi que d’un de ses conseillers personnels - relayés tout deux pour l'instant aux fonctions de scribe et de secrétaire, il s’assayeront en retrait pour prendre notes des divers points et rédiger un rapport de Conseil sur lequel le duc se référera pas la suite - Bartholomé s’approche et vient prendre place au bout de la table.

« Mes dames, mes sieurs. Merci de votre présence. Nous accusons l’absence de Tom Percevagues qu’on m’a informé emporté par la Chasse. Que Messaïon sache trouver son âme pour le guider en son royaume sous-marin. » Il laisse un court silence planer, honorer ce disparu qu’on ne saura peut-être jamais si mort ou pour toujours égaré. « J’ouvre ainsi cette séance du Conseil en ce dixième jour de juin de la troisième année de l’an mille. » Il s'assoit et son regard glisse sur les membres déjà assis, s’arrête sur Quitterie. « Quitterie, permettez-moi de renouveler mes félicitations pour cet enfant qui m’a tout l’air fort en santé. Je vois que votre nouveau rôle de mère ne vous empêche aucunement de venir siéger sur le Conseil, vous m’en voyez heureux.  »
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyDim 17 Juin 2018 - 21:30

La demande est arrivée portant un épais sceau de cire – Quitterie y a fait jouer les doigts, tenant de discerner le motif, avant que Félicie ne vienne à son secours, et ne lui décrive avec grande précision… les armoiries ducales d’Ansemer. Hmm. Une missive en provenance du palais n’indique pas forcément de mauvaises nouvelles, mais tout de même un message sérieux, alors… Sans attendre plus longtemps, elle a fait mander le secrétaire que Rackham et elle ont finalement engagé pour les aider à tenir à jour toute l’administration du domaine qu’un presque-illettré et une aveugle ont du mal à consulter. Enfin… « secrétaire »… Ancien pirate avec un seul œil et une jambe de bois, mais cousin-voisin-demiquelquechose de Rackham, ou tout du moins apparenté à lui d’une quelconque manière que Quitterie peine à appréhender, et apparemment totalement capable de lire et écrire après des années passées à faire les comptes de la Taverne de la Rose.

C’est sa voix rocailleuse qui a lu pour Quitterie les termes de la convocation, vraisemblablement rédigée sur les ordres du duc, conviant la mage au Conseil du Peuple prévu le 10 juin. Un brin d’inquiétude a terni les pensées de la jeune mère – comment consentir à laisser bébé Vasco avec Félicie aux Deux-Ancres, et partir seule avec Sayam vers le palais ? Une discussion avec Rackham a apporté la solution au problème : avec l’épuisement des derniers mois de grossesse derrière elle, il était temps pour la dame des Deux-Ancres de regagner le continent et de se réinstaller au manoir donné en présent de mariage par Bartholomé – ce qui permettait au jeune père de voir son fils nettement plus souvent, sans devoir s’éloigner de la capitale. Les services d’un mage des portails et d’une armée de domestiques dûment payés – et voilà, retour de la petite famille à Port-Liberté.

Cela fait deux jours à présent qu’elle est de retour dans la luxueuse bâtisse ; et aujourd’hui, le Conseil va se réunir. Rackham étant occupé à la caserne et Félicie affairée à organiser convenablement la chambre du nourrisson, c’est donc avec le petit Vasco dans les bras que Quitterie s’est présentée au palais. La convocation précisait bien que, compte tenu du bas âge de son nouveau-né, le petit était le bienvenu au Conseil s’il était d’un tempérament calme et silencieux, après tout… Vasco dormant beaucoup, et prenant la consigne au mot, c’est donc avec son fils que la jeune femme s’est installée dans la salle de réunion choisie par son souverain, prenant place autour de la grande table avec l’aide de l’un des autres conseillers. Se fiant à la direction d’où provient sa voix, c’est avec un sourire chaleureux qu’elle se tourne vers le duc, remerciant le compliment d’un salut empli de fierté maternelle, caressant du bout des doigts le front de son fils endormi. « Je vous remercie pour ce beau compliment, Votre Grâce ; et pour avoir permis que j’assiste à ce Conseil avec mon fils. L’inquiétude n’aurait pas quitté mon esprit sans cela, comme vous le savez. »

Elle rougit légèrement, percevant les regards tournés vers, et toussote un instant, hésitant à reprendre la parole ; puis se décide, saisissant l’instant pour apporter sa première contribution à la réunion. « Monseigneur, concernant le sieur Percevagues… Je me dois de vous informer que la Chasse rend parfois ceux qu’elle a emportés. Mon propre frère a lui-même fait partie des premières victimes réclamées par les Cavaliers ; mais il m’est revenu il y a peu, juste après la naissance de mon fils. Tout espoir n’est pas perdu. »

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyLun 25 Juin 2018 - 21:22

Quitterie le remercie des compliments et de lui permettre d’assister au Conseil avec son fils, et Bartholomé hoche simplement la tête en réponse, oubliant un instant qu’elle ne peut pas voir sa réaction. Il aurait poursuivi davantage, mais c’est des félicitations et des compliments qu’il gardera pour plus tard, une fois le Conseil terminé, peut-être. L’enfant ne le dérange pas, d’autant qu’entre les bras de sa mère il semble bien tranquille, paisiblement endormi. Il est même heureux de poser un regard sur ce poupon, qu’il ne peut s’empêcher de trouver adorable. La jeune mère toussote, et le duc reste silencieux, alors qu’elle semble vouloir poursuivre. Il la laisse, l’écoute lui informer que le sort du disparu à leur table n’est peut-être pas scellé. « Oui, j’ai cru comprendre que c’est parfois le cas. » Et il ne parle pas du cas de Sixtine, la princesse impériale de l’empire voisin, dont l’histoire du retour à traversé les frontières d’Arven. Qu’en est-il réellement, par contre, de ces victimes revenues? Il ne peut pas nourrir l’espoir du retour de cet homme, car les méthodes et les façons de la Chasse leur sont encore incompréhensibles, alors qu’ils ne savent toujours pas comment la combattre réellement.

À sa gauche un homme hésite. Un vieux capitaine d’un navire de pêche, à la barbe blanche fournie et au crâne dégarni. Bartholomé se tourne dans sa direction, pour l’inviter à parler. Il semble souffrir avant même de prononcé les mots qu’il s’apprête à dire. « C’est vrai, Votre Grâce. Ma fille a été emportée. Elle m’a été rendue aussi mais… elle est tourmentée. Elle ne parle plus, refuse de sortir... Elle se laisse mourir. » Un bref silence qui s’étire, des regards compatissants, mais aucun qui ne rajoute autre chose. « Vous m’en voyez désolé. » que Bartholomé fini par dire, avant de glisser un regard sur l’assemblée de son Conseil. Il soupire doucement. « J’aimerais pouvoir faire quelque chose contre la Chasse, mais comme vous vous en doutez il s’agit de forces bien au delà de notre contrôle et sur lesquelles nous ne possédons pas encore assez d’informations pour la combattre. À moins que certains détiennent quelques informations dont nous ne serions au courant, je ne peux que répéter les mesures qui vous sont suggérées depuis l’hiver. Le sommeil sitôt la nuit tombée est encore notre seule défense. »
Il reporte son attention sur Quitterie, avant de poursuivre. « Quitterie, votre frère, comment vous est-il revenu, en as-t-il souvenir? Et dans quel état vous a-t-il été rendu ? » Car ce n’est qu’un léger soulagement de savoir que le sort de ceux emporté n’est pas définitif tant qu’ils n’auront pas plus de réponses.

Et si la guerre est lourde sur les esprits et les coeurs, sur le duché et son peuple, ils peuvent la combattre. Ils peuvent se défendre, prévoir d’avance certain coups, se protéger et attaquer. Agir. Ce n’est pas encore le cas pour la Chasse, et Bartholomé la craint autant qu’eux, peut-être même plus que certains. Il ne sait ce qu’il adviendra d’Ansemer s’il est emporté, mais c’est là des craintes et des questions qu’il ne peut leur adresser. Il sait qu’il doit se montrer fort, sans plus de peur qu’il n’est nécessaire, pour ne pas semer plus de panique que la Chasse en sème déjà.
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyMar 24 Juil 2018 - 13:47

L’instant est lourd, tant la simple évocation de la Chasse Sauvage éparpille dans la salle son cortège de victimes fauchées ou emportées en quelques semaines. L’humeur des quelques personnes rassemblés ici sous la tutelle du duc Bartholomé s’assombrit, et Quitterie a le cœur lourd, un instant, en imaginant tous ces foyers brisées, toutes ces vies chamboulées – l’inquiétude de ne pas savoir où l’être cher a disparu, ni quand il reviendra, ni même si cela se produira un jour. Instinctivement, elle serre un peu plus fort Vasco contre elle, refusant d’envisager ce qui se passerait si jamais elle-même venait à être emportée ; même si sa cécité, théoriquement, l’en préserve. Rackham sûrement saurait protéger leur enfant et veiller à ce qu’il grandisse entouré d’amour et de joliesse – oui, son Îlien d’époux saurait s’assurer que leur bébé ait une vie heureuse, entouré de dizaines de cousins turbulents.

Elle réfléchit un instant à la question que le duc lui pose – elle-même s’est demandé, après ses conversations avec Géralt, ce qui avait pu changer en lui. Désirée lui a raconté une partie des événements de cette soirée où elle-même était occupée à mettre Vasco au monde – Rackham lui a raconté le reste, et Quitterie tâche de résumer le tout. « Mon frère a apparemment été emporté au sein de la Chasse par le Cavalier Mort en personne. Il a chevauché à ses côtés pendant plusieurs semaines, jusqu’à suivre l’Innocent à Lorgol pour poursuivre une nouvelle proie. Je n’étais pas moi-même présente, Votre Grâce, je me trouvais au manoir que vous avez eu la bonté de m’offrir en présent de mariage – c’était la nuit où mon fils est né. Je sais que la Chasse Sauvage, cette nuit-là, avait désigné ma sœur aînée Quintille comme cible, et qu’elle a tenté de prendre la fuite avec l’aide de quelques personnes présentes, parmi lesquelles mon époux, Rackham, Capitaine de vos Chevaucheurs, venu lui rendre visite en le logis qu’elle occupe à Lorgol avec ma nièce Éponine. » Trop de détails, Quitterie, va à l’essentiel. « Ils se sont trouvés en bout de course sur le quai occupé par la vivenef Symphonie, celle-là même dont l’équipage est entièrement constitué de mages Accordés, votre Grâce. Il semblerait que la magie de l’Accord ait le pouvoir de tenir à distance les Cavaliers et les chasseurs ; en tout cas, ils ont su protéger ma sœur qui n’a pas été tuée, et ils ont même réussi à soustraire mon frère à l’influence de la Chasse. Il nous a été rendu, un peu choqué par ce qu’il s’est passé, mais en pleine possession de ses moyens et de ses facultés. Il est venu me visiter quelques jours après pour rencontrer son neveu – il m’a semblé fatigué et un peu troublé, mais toujours fidèle à lui-même. »

Le sujet de l’Accord est sensible – magie bannie au même titre que celle du Sang, pour ses effets considérés trop puissants pour être tolérés, elle n’en a pas moins sauvé Géralt et Quintille, et gagné aux Accordés le soutien indéfectible de Quitterie, profondément reconnaissante que son frère et sa sœur aient pu être sauvés de la très dangereuse situation dans laquelle ils se trouvaient. Cela s’entend sûrement dans la ferveur de son ton tandis qu’elle raconte – mais elle ne compte pas dissimuler son opinion au souverain. Après tout, si Bartholomé a créé ce Conseil du Peuple, c’est bien pour connaître l’avis de ses sujets ; et Quitterie compte se montrer loyale en remplissant très sérieusement son office.

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyJeu 26 Juil 2018 - 6:33

Il écoute Quitterie, le duc, comme le font les huit autres membres du Conseil. Ils écoutent alors que la jeune mère se lance dans un récit ponctué du plus de détails que parfois nécessaire. Il fronce les sourcils, quand il y a mention de Rackham, Capitaine du vol d’Ansemer. Ce dernier aurait-il ainsi trouvé nouveau moyen de participer à de dangereuses cavalcades encore une fois? Il n’a pas le temps de s’attarder davantage sur cette pensée alors que Quitterie reprend. La Symphonie. La magie de l’Accord. Il s’est avancé sur son siège, quand elle s’est mise à en parler, soudainement beaucoup plus attentif. Comme tous autour. Ils n’en savent pas beaucoup, de cette magie qui a été longtemps banni et qui tout juste est réapparue. Magie que l’on dit puissante, peut-être trop puissante même. « La magie de l’Accord, vraiment? » C’est une information qui peut être cruciale, et il ne sait pas qui encore est au courant des effets de cette magie contre cette menace. Mais il préfère être prudent, le duc. « Ce pourrait peut-être être là une clef pour mettre un terme à cette menace. J’apprécierais de rencontrer votre frère. » Il ne lui laisse pas vraiment le temps de formuler une réponse qu’il se retourne vers son conseiller. « Veuillez voir avec la dame des Deux-Ancres après la séance pour contacter son frère, et faite mander une invitation. » La jeune femme n’était pas présente, et ce qu’elle lui raconte n’est donc qu’uniquement les récits repris ; il veut savoir, directement. De la source même, des informations sur la Chasse, mais aussi peut-être des informations sur cette nouvelle magie qu’il ne sait vraiment jusqu’à quel point ils doivent craindre ou demander de l’aide.

Il n’est pas question de connaître l’avis de son peuple sur cette magie, pas encore. Il devine l’avis de Quitterie, du ton de sa voix, de la reconnaissance qui y transperce d’avoir encore sa soeur et d’avoir retrouvé son frère. Le sujet est trop sensible, trop inconnu encore, pour avoir un obtenir un réel avis. Aussi, Bartholomé en enchaine, histoire de progresser sur la liste de sujets qu’il souhaite aborder avec ses membres du Conseil. « Bien. Il y a plusieurs sujets sur lesquels j’aimerais connaître votre opinion. La résurrection de l’empereur d’Ibélène, l’indépendance d’Erebor, les moeurs cielsombrois, la menace continuelle des pirates. » Il énumère en vitesse sans s’arrêter divers sujet desquels il souhaiterait s’entretenir, mais il veut d’abord connaître leur ressenti sur la situation actuelle, celle de cette trêve qui se poursuit. « Commençons tout d’abord par les temps actuels. La trêve proposée par l’empereur Gustave devait prendre fin avec le couronnement d’Octave d’Ibélène. Or les hostilités n’ont pas reprises, mais aucune entente de paix n’a été entérinée. Je ne vous cacherai pas que l’empereur reste bien silencieux sur les négociations ou sur ses inclinaisons, mais que la guerre pourrait bien reprendre aussi abruptement qu’elle a d’abord débuté. C’est une possibilité. » Il a eu une discussion semblable avec le duc de Lagrance en visite à Ansemer quelques jours plus tôt, et il pourrait mentir à son peuple, leur dire que la situation est totalement en contrôle, mais ce n’est pas le cas, et ils sont actuellement tous dans une situation de flottement, entre craintes et découvertes. « Je lui porte encore mon soutien, celui d’Ansemer, et nourrit encore pour notre duché de retrouver sa grandeur d’autrefois. J’aimerais connaitre votre avis. Je comprends que la guerre est lourde, mais au delà de celle-ci… » Il laisse sa phrase s’étirer, sans la terminer, volontairement. Son regard glisse sur chacun des membres présents, leur laissant prendre la parole.
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyMar 2 Oct 2018 - 20:56

Panique.
Intense, immédiate, tétanisante – Quitterie se fige d’un seul bloc, crispée de la tête aux pieds, serrant un peu trop fort bébé Vasco qui se débat un instant pour protester contre l’étreinte trop constrictive de sa mère. C’est qu’elle a tellement peur, la petite mage soudain prise au piège de sa langue trop pendue – comment avouer au tout-puissant duc d’Ansemer, son souverain qu’elle respecte de toute son âme un peu simple de petite paysanne, que le frère aîné qu’il exige de rencontrer est certainement à l’heure actuelle dans sa cabine, sur l’Audacia à la réputation bien connue, et qu’il s’est fait pirate, et qu’une rencontre officielle mènerait sans nul doute à son exécution ? Elle reste un instant la bouche ouverte, pantoise et incapable d’aligner deux mots, mais le duc ne semble pas s’en rendre compte et enchaîne directement. Il faudra qu’elle trouve quoi répondre à ceux qui voudront se charger de convoquer Géralt à la cour ansemarienne – arguer du fait qu’il est sujet de la couronne belliférienne est un bon début, mais le prétexte ne durera pas longtemps si une rencontre à Lorgol est proposée. Les laisser envoyer moult courriers, observer son duc perdre patience, puis prétendre que son frère ne sait pas lire et n’a sûrement pas été en mesure de prendre connaissance des missives ? Lui écrire elle-même, et suggérer que si son aîné ne vient pas, c’est qu’il a pris peur en recevant la lettre et l’a certainement mangée, dans la panique ? Les excuses de plus en plus bancales se téléscopent dans l’esprit de Quitterie, et c’est finalement la voix résignée de Sayam qui résonne entre ses pensées, pour y remettre de l’ordre. Concentre-toi un peu, tu as un rôle à tenir, ton poste est important !

Berçant machinalement Vasco qui se tient remarquablement bien, la petite mage se concentre sur les débats – à la question du duc, plusieurs se sont exprimés, manifestant de l’inquiétude, de l’impatience à l’idée de combattre à nouveau, de l’angoisse, de la haine envers l’ennemi ibéen… Et c’est en profitant d’un creux dans la discussion que la petite voix de Quitterie se fraie un chemin dans le débat. Elle n’est guère impressionnante, la jeune aveugle, dans sa robe soignée, bien coiffée, son bébé dans les bras en bonne mère de famille, les yeux définitivement voilés – ils ne peuvent se souvenir d’elle telle qu’elle était plus jeune, avant son mariage, avant la cécité : la gamine enfuie de Bellifère, dans ses cuirs de Chevaucheuse sur le dos de Serment, un cri de bataille sur les lèvres et les cheveux décoiffés par le vent d’une folle envolée. Mais il y a un peu de la guérisseuse des champs de bataille, dans cette voix tranquille à la ferme assurance – d’autant plus sereine qu’elle ne peut pas voir les regards posés sur elle. « Je trouve que vous parlez beaucoup trop de victoire et d’honneur, messeigneurs. Gardez en mémoire les mères, les femmes, les filles de ceux qui partent au combat – rappelez-vous ceux qui tombent, les orphelins, les veufs, les laissés-pour-compte. Rappelez-vous le gâchis et le vide, quand la guerre s’arrête, et que ceux qui rentrent ne sont qu’une infime partie de ceux qui sont partis. Je ne suis plus en mesure de partir au front, mon handicap m’en empêche – mais mon époux est Capitaine des Chevaucheurs, en première ligne avec ses hommes, et je ne veux pas que notre fils grandisse sans son père. Pour qu’Ansemer soit fort, il faut que l’avenir de ses enfants soit protégé, monseigneur. Vous êtes notre duc et nous obéirons, quelle que soit votre décision ; sachez simplement que le peuple auquel j’appartiens souffre des conflits, de manières que les mieux nantis n’imaginent pas nécessairement. N’y a-t-il d’autres voies que la guerre, monseigneur… ? »

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyVen 19 Oct 2018 - 4:08

Il n’a pas conscience de la petite panique qu’il a instaurée chez la nouvelle maman en demandant à rencontrer son frère. Oh s’il savait que ce dernier était pirate, sur l’Audacia même ! Ce serait assurément dangereux pour le concerné, mais aussi pour Quitterie et Rackham son mari. Il est plutôt là, à écouter les divers discours des membres de son Conseil. L’inquiétude du retour de la guerre. L’impatience que cela reprenne et de l’attente qui prenne fin aussi. L’angoisse et l’excitation, partagé. La haine envers l’empire ibéen ; haine qui n’existait pas comme tel, quelques années auparavant, mais qui à présent semblait embraser les coeurs et les esprits.

Il acquiesce simplement, hochant doucement la tête, répondant ici et là quelques mots alors qu’il se contente d’écouter plus qu’autre chose chacun des membres de son Conseil s’exprimer tour à tour. Puis vient Quitterie, qui parle finalement. Les regards se sont tourné vers l’aveugle maintenant mère, qui a un jour été à son tour Chevaucheuse. Et s’il entend le point de vue de cette dernière, le comprendre vraiment est tout autre chose. Partir pour la guerre est comme partir en mer. Et pour les hommes d’Ansemer c’est un quotidien qui se répète depuis toujours. Les marins quittent, laissent leur femme et les enfants sur terre, à nourrir les même angoisse de l’incertain. Ce n’est pas l’ennemi ibéen qui peut les emporter alors, mais la menace des pirates ou des tempêtes est tout aussi bien réelle. Pourtant, elle a aussi raison. Un Ansemer fort passera par le futur de ses enfants. Les mots ne peuvent pas frapper plus juste, alors qu’il a une pensée pour Bertille. Elle est le futur d’Ansemer à elle seule, et elle a besoin de lui. Son regard glisse sur le bébé dans les bras de Quitterie, son esprit pense à cet enfant que porte Jehanne, cet enfant qui n’est pas le sien.

Il se ressaisit, sans ne rien laisser paraître de ces pensées intérieure, sinon ce léger silence avant qu’il ne reprenne la parole. « Je comprend chacun de vos points de vues. Ansemer est assez éloigné qu’il se retrouve plus ou moins épargné par la guerre. Jusqu'à maintenant. Toutefois, vous savez tout comme moi comment nous dépendons de nos voisins pour subvenir à nos besoin durant les mois d’hiver. Je ne peux refuser d’aider Lagrance si elle se retrouve attaquée. La famine ne serait pas mieux, pour nos hommes et nos femmes dépêchés au combat comme pour nos enfants laissés ici. Nous ne pouvons prétendre à l’indépendance comme l’a proclamé Erebor. Pas maintenant, nous n’en serions pas avantagé. Nous avons encore besoin de l’empire. Il nous faudrait utiliser les ressources des terres du duché. » Il soupire doucement. Il sait que l’idée ne plaira pas aux Ansemariens. Elle ne lui plairait pas à lui-même. Aucun homme né sur les côtes ne voudrait partir pour les terres, pour y chasser ou qu’importe d’autre. « Un Ansemer puissant devrait pouvoir survivre à un hiver par lui-même. Il est peut-être temps de commencer à exploiter les terres giboyeuses du duché. » Il lui faudra songer à cela, effectivement. Si la guerre se poursuit ou non, pouvoir survivre sans dépendre de quiconque d’autre serait toujours positif.

Un regard jeté vers son conseiller, pour qu’il prenne note de ce point afin qu’ils en revoient en privé. Son regard retourne sur son Conseil. Il veut encore leur avis sur quelques points, avant de les laisser quitter pour la journée. « Parlant justement d’Erebor. Maintenant indépendant, il pourrait éventuellement être ouvert au commerce avec Ansemer. Comment verriez-vous le fait de leur ouvrir nos routes? Les voyez-vous comme une menace ou alors maintenant détachés d’Ibélène pourraient-ils potentiellement devenir allié? »
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyMar 23 Oct 2018 - 23:15

Quitterie reprend peu à peu contenance, berçant machinalement son bébé, tandis que le duc continue l’exposé de ses réflexions. Elle comprend bien ses arguments : les duchés faës dépendent tous les uns des autres, et l’isolement apporterait sûrement des conséquences difficiles à assumer. Oh certes, Ansemer a pour lui la mer et ses richesses, son poisson et son sel, ses coraux et ses merveilles cachées ; mais les vergers de Lagrance, les champs de Cibella et les troupeaux d’Outrevent fournissent tout de même des ressources primaires qui viendraient à faire défaut rapidement. Comment survivre sans les apports des fruits et des légumes ? Comment cuire le pain sans grain ? Comment survivre à l’hiver sans laine pour coudre des vêtements chauds ? Elle secoue la tête, la petite Chevaucheuse – Bartholomé a raison, Ansemer n’est pas prêt à exister par lui-même. Leurs voisins d’Ibélène semblent bien plus préparés à ce genre d’éventualités, et elle le glisse à mi-voix pendant un silence dans la conversation. « J’ai grandi en Bellifère, dans un endroit perdu sur le littoral ; et même si notre activité se concentrait exclusivement sur les huîtres perlières et la nacre, alentour il y avait plusieurs fermes qui élevaient le bétail et cultivaient le sol… Pas à l’échelle de Cibella, c’est un fait, mais localement nous pouvions nous suffire. Je sais qu’il y a eu des terres détruites en Lagrance suite aux combats, peut-être des réfugiés voudraient-ils s’installer dans les terres et cultiver… ? » La question sera certainement débattue dans les plus hautes sphères du pouvoir, mais Quitterie apprécie de pouvoir donner son avis tout simple de paysanne. Le bon sens du peuple permettra peut-être aux plus grands de mieux appréhender la logique des moins nantis ?

La conversation dérive sur Erebor, et la petite aveugle laisse les hommes s’exprimer les premiers. Les avis se succèdent – certains se méfient des anciens ibéens, d’autres craignent les conséquences que leur exemple pourrait engendrer, mais Quitterie s’interroge. Les souverains du désert avaient sûrement de bonnes raisons d’agir ainsi, et nul Faë n’était présent, au couronnement impérial du prince Octave, pour connaître exactement les tenants et les aboutissants d’une telle décision. La discussion se tarit, et la Chevaucheuse se racle la gorge. Elle sent plus qu’elle ne les voit les regards se tourner vers elle, et c’est vers son duc qu’elle se tourne, l’expression sérieuse et le sourcil froncé. « Monseigneur, nous n’avons pas de frontière avec le sultanat. Tout commerce potentiel passerait nécessairement par Lagrance ou Cibella, voire Outrevent avec leur petit bout de montagne qui dépasse, là… » dit-elle en agitant vaguement une main pour souligner tout le bien qu’elle pense de cette microscopique frontière dérisoire. « Que pensent-ils, ces duchés-là ? Seraient-ils prêts à ouvrir leurs frontières si des Ansemariens voulaient les traverser pour se rendre en Erebor et en revenir ? Même si vous optez pour le rétablissement de liens diplomatiques, monseigneur, il faudrait pouvoir les mettre en pratique. Dans tous les cas, je pense… oui, je pense qu’ils pourraient être des partenaires intéressants. Ils ont visiblement choisi la neutralité dans ce conflit, cela ne pourrait que servir nos intérêts, n’est-ce pas ? Leur position nous protège en partie des duchés ibéens… »

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyJeu 1 Nov 2018 - 19:14

La proposition apportée par Quitterie est loin d’être bête. La mentalité des Ansemariens est de cela qu’aucun natif du duché, aucun fier représentant d’Ansemer, n’accepterait d’être contraint à devoir s’éloigner du littoral pour exploiter les terres. Bartholomé peut les comprendre, son peuple de marin, son peuple qui respire l’air salin des rivages et qui grandit les chevilles frappées par les vagues qui viennent lécher les côtes. Il est duc, contraint par diverses circonstances à rester sur terre ferme et observer les bateaux quitter pour l’horizon. Il est duc, mais même ce titre n’aura pas arrêté ses prédécesseur à partir en mer. Il comprend l’appel des océans, il comprend le mal qui nous ronge lentement de l’intérieur quand il n’y plus cet infini bleuté pour s’étendre dans notre vision. Ils le feraient, s’ils les obligeaient, s’ils leur offraient de conséquents avantages, mais son peuple n’en serait pas heureux, et il le sait.
Des Lagrans, par contre. L’idée est intéressante, plausible même. Les forêts giboyeuses d’Ansemer sont grandes, et laissées à la vie sauvage. La chasse y pratiquée par certains, quand les temps froids rendent la pêche plus difficile, mais bétail y vit une vie libre et désorganisée. C’est des kilomètres et des kilomètres sous utilisés, laissés à la nature. Les offrir gratuitement sous conditions à ces Lagrans victimes des ravages de la guerre à leur frontière pourrait offrir à ces derniers un nouveau départ ; certainement seraient-ils plus enclins à s’y établir et exploiter les ressources disponibles, qui viendraient alors directement d’Ansemer et pourraient aider le duché à devenir autosuffisant durant les hivers qu’ils redoutent toujours. « C’est une proposition intéressante. » qu’il admet alors, sans gêne de ne pas y avoir pensé lui-même. C’était ce qu’il voulait de ce conseil, c’était ce qu’il espérait. « Il nous faudra la revoir à l’interne et entamer des discussions avec le duc de Lagrance, mais merci, Quitterie. » Un regard glissé vers son conseiller, quelques notes de plus griffonnées sur les parchemins devant ce dernier, divers points qu’ils reverront, en temps et en lieu.

Il ne sait pas encore, le duc, ce que pense réellement ses voisins quand à l’indépendance nouvelle d’Erebor. Aux dernières nouvelles, de ses discussion avec Denys, les frontières étaient closes et aucunes négociations n’avaient été entamées. Le duc lagran lui avait semblé ouvert face à de futur échanges entre son duché et le sultanat, mais ce n’était pas là des informations qu’il partagerait avec son Conseil. Les voix des hommes qui résonnent d’abord font écho à ce que lui-même pense, à la réserve qu’il se garde face aux Erebiens, mais celle de la nouvelle mère ne déçoit pas, alors qu’il est vrai que leur position et leur nouvelle neutralité les sépare maintenant presque complètement d’Ibélène. Ce qui peut être un avantage si la guerre vient à reprendre. « Les frontières d’Erebor sont pour l’instant toujours closes, et ils ne nous semblent pas hostiles. Mais effectivements, des négociations, s’il en advient, passeront tout d’abord par nos voisins. La suite dépendra de bien des choses, de la reprise des conflits, des positions qu’ils adopteront... » Il laisse en suspens ce sujet, duquel pour l’instant ils ne sont que spectateurs.

Le dernier point qu’il veut aborder avant de leur laisser libre voix et de leur donner congé est quelque peu plus délicat. « C’est en Sombreciel, et ça ne nous impacte aucunement. Mais personne ne peut ignorer le récent mariage du duc à sa seconde épouse... » Ils sauront tous le lien qu’il fait. Il n’est pas marié à Geneviève, mais c’est tout comme si elle prenait le siège de seconde épouse alors qu’il la pavane et la traîne aux événements officiels comme si c’était le cas. « Les moeurs en Ansemer ne sont ceux débauchés du duché de l’esprit, mais la vie des marins, loin de leur femme parfois pour de longs mois... » Les hommes présents sauront, il n’a pas besoin de terminer sa phrase. Est-ce que Quitterie comprendra ce à quoi il fait allusion, elle qui n’a pas grandit ici ? « Je suis simplement curieux de l’opinion du peuple face à ce duc maintenant marié deux fois. » Ce n’est pas simplement cela, ils le savent tous, bien évidemment. Ils comprendront tous ce qu’il sous-entend ; lui serait-il possible d’épouser Geneviève sans répudier Jehanne tout en gardant le support des Ansemariens?
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyLun 12 Nov 2018 - 17:42

Un sourire timide fleurit sur les lèvres de Quitterie lorsque Bartholomé la remercie de sa proposition. C’est si impressionnant de se trouver en présence du tout-puissant duc d’Ansemer ! Et même parmi le conseil de ses pairs, la petite paysanne élevée sur la côte fruste de Bellifère se sent parfois singulièrement dépassée – seule mère, seule Chevaucheuse. Parfois, selon les sessions, seule femme. A même pas trente ans. Oui, parfois, c’est compliqué de se faire entendre dans l’assemblée des conseillers, surtout quand on a passé sa vie entière à tenter de se faire oublier ; mais les encouragements de Sayam et Serment ont toujours permis à leur mage de surmonter les épreuves, et l’attentive politesse de Bartholomé à son égard l’ont confortée à gagner quelque assurance – oui, elle se sent à sa place à présent que les cieux lui sont fermés, et se sentir utile à Ansemer joue pour beaucoup dans l’humeur plutôt sereine de la guérisseuse. Utile, de manière certainement dérisoire, mais à son échelle… un tel accomplissement est un joli succès, et elle ne peut s’empêcher de se demander quelles qualités son duc a bien pu déceler en elle pour la vouloir parmi son Conseil.

Sûrement ne le saura-t-elle jamais vraiment.

Le duc mentionne ensuite son homologue cielsombrois, à l’autre bout du continent, et un sourire presque nostalgique vient étirer à nouveau les traits de Quitterie. Ce duc-là, elle l’a connu sous une autre identité, voilé des soies noires d’Hypérion d’Ibélène, et un soudain élancement douloureux de son cœur lui rappelle que la Rose Écarlate n’est plus, et que les défenseurs d’Arven ont disparu. La vague de tristesse ne dure qu’une seconde, rapidement contrée par la chaleur affectueuse que lui transmet Sayam ; mais la jeune mage dédie tout de même une pensée commémorative aux onze esprits sacrifiés, et une prière au Tisserand pour la paix de leur dernier repos et un passage sûr parmi les domaines de Sithis. Elle est rapidement tirée de sa rêverie par la question de Bartholomé, toute tissée de non-dits et de sous-entendus, et fronce un sourcil perplexe en tentant de comprendre la signification de ce propos inachevé, sans guère de succès.

Les conseillers semblent étrangement réticents à répondre, énonçant quelques platitudes sur l’importance du statut de duchesse, le modèle à donner à leurs épouses et filles, la réputation du trône ansemarien ; et c’est finalement de Serment que vient l’illumination lorsqu’il glisse la réponse au creux de son esprit. Il veut une deuxième femelle pour couver dans son nid. Le choc statufie un instant la petite mage encore très prude malgré son mariage – mais enfin, de telles… perversions, cela ne se fait pas, juste en Sombreciel ! La bouche arrondie dans un Ô balbutiant, devenue d’une magnifique teinte cerise en quelques secondes, le cœur battant à tout rompre et luttant pour reprendre sa respiration, elle suscite visiblement la pitié de son voisin qui lui tend gentiment un verre d’eau, le plaçant contre sa paume pour qu’elle puisse s’en saisir aisément.

Bien évidemment, elle s’étrangle à moitié, tousse fébrilement, renverse une partie du verre sur bébé Vasco qui, réveillé en sursaut, exprime clairement son mécontentement – et quelques minutes de chaos plus tard, une fois le poupon adéquatement séché, bercé, calmé et rendormi, c’est rouge de confusion que Quitterie est enfin en mesure de s’exprimer après tout ce tohu-bohu. « Monseigneur, je… Je n’ai pas la science du langage et l’érudition qui me permettraient de formuler ma pensée dans de jolis termes, aussi je vous prie de pardonner ma brusquerie. Ansemer est une terre qui ressemble un peu au Bellifère de mon enfance – le statut du mariage y est clair et précis, et il n’est point possible d’en troubler les frontières. Monseigneur, le peuple d’Ansemer est habitué à avoir un seul duc, et une seule duchesse, et peut-être quelques favorites, bon… Mais permettre des unions multiples, mon seigneur duc, c’est – c’est inquiétant. Je ne serais pas tranquille si mon époux pouvait ramener une autre femme n’importe quand à notre foyer ; et rien que l’idée que je puisse, moi, ramener un autre homme, c’est-c’est-c’est… ! C’est inconcevable, monseigneur. Et si le duc seul avait ce privilège, comme en Erebor, alors, cela voudrait-il dire que vous auriez un… un harem, monseigneur ? Rempli de c-concubines ? » éructe-t-elle péniblement, achoppant sur ce mot qui lui semble porteur de tant de déviances charnelles. « Vous enfermeriez des femmes pour votre seul p-plaisir, monseigneur, des esclaves presque ? Je-je ne pense pas que le peuple verrait cela d’un très bon œil… » termine-t-elle, toujours aussi écarlate, et d’une toute petite voix, frappée par le silence qui règne dans la pièce.

Est-elle allée trop loin en présumant de la liberté de parole qui lui était accordée… ?
Oups… ?

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyLun 19 Nov 2018 - 19:07

Il y a un peu d’hésitation, de réticences, de silences malaisants entre les réponses des divers conseillers qui malgré tout se prononcent chacun leur tour. Il s’en doutait, le duc ; et il savait très bien que sa question était claire de sous-entendus et que la réponse de son Conseil serait en lien direct avec cela. Les mots choisis le dégageait de quelconque supposition, officiellement il ne leur demandait que leur avis sur la situation du duc de Sombreciel. Mais bien entendu que personne n’était dupe. Alors il hoche simplement la tête, écoutant quand on lui parle de réputation, de modèle pour les épouses et les filles, de l’importance du statut de duchesse. Il comprend, les points apportés, et c’est d’ailleurs ce qui fait qu’il n’a pas bougé encore. C’est pourquoi il est toujours marié à Jehanne, et qu’il se contente de pavaner Geneviève en la présentant comme sa favorite, rôle qui au fil du temps a été bien accepté à sa cour.

Et puis il y a un silence plus long, qui s’étire, alors qu’il ne reste que Quitterie à se prononcer. Il est curieux, Bartholomé, d’entendre l’avis de la Belliférienne de naissance sur ce sujet à des lieux des moeurs dans lesquels elle a sans doute été élevée. Mais pendant un instant il se dit qu’elle ne répondra tout simplement pas, et il est presque à enchaîner, quand la nouvelle mère se met à s’étrangler sur son verre d’eau, créant un petit chaos en en renversant sur le bébé dans ses bras qui bien entendu se réveil et vient rompre le calme contenu qui baignait jusqu’à présent l’assemblée. Le duc lève les yeux au ciel, avant de se lever lui-même devant l’inaction des gens autour et la pauvre Quitterie laissée à elle-même à gérer cette soudaine confusion. Il attrape bébé Vasco de sa mère, sans vraiment lui demande son avis ou lui laisser le choix, et s’applique à bercer le poupon dans ses bras pour le calmer le temps que Quitterie se reprenne. Il ne regagne pas sa place, faisant de courts allers et retours pour garder le bébé endormi dans ses bras alors qu’il écoute la réponse qui finalement vient.

Les premiers mots sont sans réel intérêt, alors qu’ils font échos aux paroles dites par les autres conseillers. Mais contrairement à ses voisins de table, Quitterie poursuit, et explicitement répond à ce qu’il n’avait qu’implicitement suggéré. Le duc s’arrête dans ses pas quand elle en est à s’imaginer épouser un autre homme. Et il éclate presque de rire, parce que bien entendu que ce ne serait pas le cas ! Il ne sont tout de même pas en Sombreciel, permettre aux hommes d’avoir plusieurs épouses est une choses. Ils ne deviendraient pas un bordel à ciel ouvert en permettant aussi aux femmes d’avoir plusieurs époux, et ainsi créer de multiples problématiques d’héritage et de lignée puisqu’il n’y aurait jamais possibilité de savoir complètement qui est le père. Mais elle continue. Et elle parle d’Erebor, de harem, de concubines.

Il la laisse terminer. Il la laisse terminer et il laisse le silence se poursuivre un moment avant de finalement le rompre. « Quitterie. » Nouveau silence. Il le fait presque exprès à vrai dire. « Nous sommes en Ansemer. Nous ne sommes ni en Sombreciel ni en Erebor. Il ne sera jamais question de laisser à nos femmes le loisir d’épouser d’autres hommes ou d’enfermer ces dernières telles les concubines du harem. » Mais l’idée que seul le duc puisse posséder plusieurs femmes, tout en leur laissant quelque peu plus de liberté qu’il se faisait en Erebor, n’était pas complètement à rejeter. Il y avait déjà songé, à vrai dire. Il avait songé à épouser Geneviève, mais il n’avait pas vraiment songer à étaler cette nouvelle politique à l’ensemble de son duché. Comme un seul privilège laissé au seigneur des océans. Peut-être lui faudrait-il un jour inviter justement le Sultan et sa principale épouse, connaître davantage le fonctionnement qui régit cette organisation pour peut-être s’en inspirer à sa façon...

Il redépose Vasco dans les bras de sa mère avant de regagner sa place et de poursuivre. « Bien entendu qu’il n’est pas question de rien de tout cela pour Ansemer dans l’immédiat. » Mais qui sait? Plus tard peut-être, quand Jehanne aura accouché de cet enfant et qu’il pourra se permettre de l’oublier comme il en avait si bien l’habitude. « Je vous remercie de vos réponses, de vos opinions et de vos avis. Soyez assurés que ce qui a été dit dans ce Conseil a été entendu, et il en sera discuté dans les prochains jours avec mes proches conseillers. Avant de vous laisser quitter, si vous avez quelconque demande à me formuler, ou autre point à aborder, je suis disposé à vous écouter. » Son regard glisse de nouveau vers Quitterie avant que quelque uns prennent la parole sur cette tribune privée qu’il leur offre. « Et Quitterie, je vous prierai de rester un moment, après. »
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptyMer 21 Nov 2018 - 15:49

L’absence de Vasco au creux de ses bras perturbe Quitterie – elle soupçonne un de ses voisins de tablée d’avoir subtilisé le bébé pour le sauver de ses quintes de toux irrépressibles et ne voit aucun inconvénient  à ce que le nourrisson soit bercé par quelqu’un d’autre le temps qu’elle s’exprime ; mais comment cacher maintenant le tremblement nerveux de ses doigts ? Elle perçoit le mouvement du duc qui fait les cent pas à proximité, et devine que ce qu’elle dit ne lui plaît pas nécessairement. L’atmosphère est soudainement fort lourde, dans la salle où se réunit le Conseil du Peuple en séance plénière, et le silence qui suit son argumentation inquiète un instant la mage. Ses doigts chiffonnent convulsivement le tissu apprêté de sa jolie robe d’audience, et elle se mordille un instant la lèvre, très exactement comme elle le fait lorsque Rackham lui énonce une remontrance. Cette sensation d’être sur le point d’être grondée par son duc se renforce encore lorsqu’il prononce son prénom d’un air solennel – Bartholomé est l’une des rares personnes à la nommer autrement que par son nom d’emprunt, cela accroît encore l’impression d’être prochainement très sévèrement tancée pour son impudence ; et la mage retient à grand-peine un couinement angoissé lorsque le silence s’étend à nouveau.

Elle n’est pas réprimandée, toutefois, et le bébé finit par réintégrer ses bras avant que le duc ne s’en aille reprendre sa place. Est-ce que c’était lui qui… ? Par Valda. Berçant et serrant nerveusement son fils contre elle, la petite mage reste silencieuse, répondant d’un profond signe de tête à la convocation qui lui est spécifiquement adressée. Elle n’ajoute rien aux remarques formulées par les différents conseillers avant qu’ils ne prennent congé l’un après l’autre, encore éprouvée par la tension infligée à ses nerfs par l’énoncé solitaire de son monologue. Quand Rackham saura à quel point elle s’est couverte de ridicule… ! Angoissée, elle attend un bon moment que chacun ait terminé d’exprimer quelque information complémentaire, jusqu’à ce que finalement il ne reste plus qu’elle en compagnie de son duc dans la salle immense. Il va sûrement te demander si tu veux bien de lui comme deuxième mari ! la taquine mentalement Sayam fort peu charitablement, et la Chevaucheuse sent ses joues se farder d’un écarlate mortifié quand l’amusement diffus de Serment lui parvient également. Si vraiment le but était de la détendre un peu, c’est raté : elle se demande encore à quelle sauce elle va être croquée, tassée sur son siège, son bébé dans les bras, lorsque le dernier conseiller vide les lieux.

« Vous vouliez m’entretenir en privé, Votre Grâce ? » s’enquit-elle timidement, encore rouge de confusion, mais pleine de bonne volonté.

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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptySam 1 Déc 2018 - 21:53

Quelques uns des divers membres du Conseil prennent alors paroles, formulant quelques demandes ou remarques, auxquelles le duc prend temps de répondre ou de les assurer qu’il en sera discuté en privé et qu’il leur reviendra si besoin et. Et puis ils prennent alors tranquillement congé, échangeant quelques paroles, Bartholomé les remerciant de leur présence une nouvelle fois, et la salle se vide. La salle se vide et il ne reste un moment que lui-même, son conseiller personnel et son législateur, puis Quitterie et bébé Vasco. Il fait signe à son conseiller qu’il le rejoindra plus tard, qu’il consigne bien toutes les notes prises et qu’il les dépose dans son bureau. Il y jettera un regard plus tard. Et il partent, le laissant seul avec la jeune mère et son poupon.

Et quand Quitterie parle, il se demande un moment s’il ne l’a pas trop gêné, un peu plus tôt en abordant le sujet des épouses multiples, et maintenant, en lui demandant ainsi devant tous de rester à la toute fin. Il aurait pu le lui glisser subtilement, quand elle aurait été pour quitter. Il ne l’avait pas fait, tant pis, c’était trop tard. Elle se remettrait de cette petite gêne si c’était le cas. Il sourit doucement. Inutile, elle ne le verra pas ; il oublie bien souvent qu’elle est aveugle, il l’oublie alors qu’elle est là, assise devant lui dans son fauteuil et qu’ainsi rien ne trahit cet handicap qu’elle porte. « J’espère ne pas vous avoir trop mise mal à l’aise, Quitterie, tout à l’heure? » Mais il ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre, comme si ça n’importait que trop peu. Il sait assurément que oui, la jeune mère est né et a grandi en Bellifère, et il est là à lui demander ce qu’elle pense que les hommes aies plusieurs épouses, sous-entendant très clairement qu’il y a Geneviève qui pourrait un jour porter une couronne ansemarienne à son tour. Elle a beau ne plus y être, elle a beau être mariée à Rackham à présent, il se doute que les moeurs avec lesquelles elle a grandi sont encore bien présents dans ses réflexions.

Mais ce n’est pas pour cela qu’il lui a demandé de rester. Son regard glisse sur le bébé lové dans ses bras, qui s’est calmé depuis le petit incident un peu plus tôt. Il pense à Bertille qui était si petite aussi, mais c’était il y a si longtemps ! Il pense à cet enfant que la duchesse porte, qui bien entendu sera adorable tel le sont tous les nouveaux-nés, mais qu’il ne pourra jamais couver d’un doux regard tel il l’a fait avec son héritière. Il sait qu’il lui faudra prétendre, un minimum du moins. Plus tard. « Je vous ai déjà fait parvenir mes félicitations pour cette naissance, mais je voulais aussi vous donner ceci. » Il lui tend un parchemin enroulé, un ruban bleu le tient fermé, scellé par le sceau officiel d’Ansemer. Il sait qu’elle ne pourra pas le lire, alors il enchaine. « Les terres de Vasenoire sont une toute petite baronnie dans le sud d’Ansemer. C’est leur concombre des mers qui y sont prisés. » Peut-être pas des plus charmants, mais bien apprêté, ce pouvait être savoureux. « Le baron a été emporté par la Chasse il y a plus de trois mois. Il n’avait aucun d’héritier. » Alors la baronnie était retournée entre les mains de la couronne ansemarienne. Et quoi de mieux que de l’offrir à ceux qu’on voulait se garder fidèle? Bartholomé était généreux de nature, mais ce n’était pas là acte uniquement altruiste. En Ansemer, il fallait savoir garder ses gens fidèles, les récompenser avant même qu’ils ne cherchent à aller se faire acheter ailleurs. C’était une façon de s’assurer de la fidélité de Quitterie, de Rackham par le fait-même, et de cet enfant qui grandirait sur ses terres. « J’offre ainsi la baronnie de Vasenoire à votre fils. Vous en serez bien entendu régents jusqu’à ce qu’il soit apte à en prendre pleine possession. Le châtelain actuel me semble très compétent, il est bien entendu disposé à vous rencontrer voudriez-vous effectuer quelconque changement sur la gestion actuelle des terres. »
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Message Sujet: Re: Les voix des rivières qui forment la mer   Les voix des rivières qui forment la mer EmptySam 5 Jan 2019 - 21:18

Cette journée aura décidément été riche en surprises et rebondissements de toutes sortes. Elle ne sait plus réellement à quel dieu se vouer, la petite mage éperdue de confusion, et elle reste presque paniquée, à battre frénétiquement des cils sans trop savoir quoi répondre. D’abord le manoir – un peu vétuste, certes, mais néanmoins fort agréable – en cadeau de mariage, une place au Conseil du Peuple pour elle-même, puis une baronnie pour Vasco ? La tête lui tourne un instant devant tant de richesses, et elle reste sans voix quelques secondes. Elle a bien conscience de l’impression désastreuse qu’elle doit produire, à chercher ses mots péniblement ; mais elle n’a jamais été réputée pour sa hardiesse ni ses aptitudes discursives – plutôt pour sa maladresse congénitale, et pour malgré tout son solide bon sens de paysanne. Que dire ? Elle saisit le parchemin dans ses doigts tremblants, s’incline profondément en serrant Vasco contre elle, et se relève tant bien que mal.

« Monseigneur, je… Je suis à court de mots pour vous exprimer ma gratitude et ma reconnaissance. Je ne sais trop ce que nous avons bien pu faire pour mériter ainsi cette faveur – mon époux accomplit simplement son devoir, et je ne suis pas la femme la plus intelligente d’Ansemer, loin de là. J’espère que nous continuerons à nous montrer dignes de votre confiance, Votre Grâce. »

Bien sûr, il y aura des rumeurs. Elle ne le sait pas encore, mais cela va jaser, discrètement, entre les domestiques mais également dans la petite noblesse, sur l’élévation soudaine de cette petite mage de rien du tout : d’abord son mariage avec le Capitaine du Vol d’Ansemer, puis sa grossesse immédiate, puis les faveurs que le duc lui-même a envers elle : le manoir cossu sur le littoral, la charge de conseillère, la baronnie. Elle n’en sait rien, la petite Louison si honnête, incapable de mentir et de tromper – elle n’en sait rien, mais un jour, cela finira bien par lui revenir aux oreilles. Reste à savoir comment le prendra Rackham, ce jour-là…


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