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 Savoir voler quelques secondes d'éternité

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Les Voltigeurs
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Mayeul de Vifesprit
Mayeul de Vifesprit

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Message Sujet: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyJeu 15 Nov 2018 - 22:35


Livre III, Chapitre 6 • Puisse le sort vous être favorable
Rejwaïde Sinhaj & Mayeul de Vifesprit

Savoir voler quelques secondes d'éternité

Et tout simplement se retrouver




• Date : 22 octobre 1003
• Météo (optionnel) : Sableuse :sisi:
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Reja et Mayeul se sont retrouvé trop longtemps séparé. Ils ont beaucoup à discuter. Discuter, oui oui.
• Recensement :
Code:
• [b]22 octobre 1003[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4292-savoir-voler-quelques-secondes-d-eternite#159185]Savoir voler quelques secondes d'éternité[/url] - [i]Rejwaïde Sinhaj & Mayeul de Vifesprit[/i]
Reja et Mayeul se sont retrouvé trop longtemps séparé. Ils ont beaucoup à discuter. Discuter, oui oui.

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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyJeu 15 Nov 2018 - 22:38

Erebor. Mayeul n’y a pas remis les pieds depuis longtemps, depuis les jours funestes qui ont amenés tant de malheurs. C’est de l’histoire ancienne désormais, ou presque : le Voltigeur ne peut s’empêcher de songer à cette petite vie si vite envolée. Il n’en veut pas à Reja, loin de là : c’est à lui qu’il en veut surtout. Mais Mayeul le sait, regretter le passé n’aide pas à construire le présent, et il chasse résolument ces pensées tout en résistant à la tentation de se dandiner d’un pied sur l’autre. Il n’a jamais été le plus patient du monde, et attendre le bon vouloir d’autres gens a tendance à l’agacer. Il a dû apprendre, évidement – être cadet à la Caserne de Serre implique de patienter sagement en attendant ses ordres – mais il n’apprécie pas cela pour autant.

L’atmosphère ne l’aide pas non plus à se détendre. Il est un étranger ici, et tous les regards lui font ressentir qu’il n’est pas nécessairement le bienvenu. Les choses se sont améliorées entre le sultanat d’Erebor et les autres duchés, notamment avec la reprise du commerce, mais les relations sont loin d’être cordiales. Etre major Kyréen a ses avantages, heureusement. Il a déposé en personne des messages pour la maréchale d’Erebor sans que quiconque n’y trouve à redire, devant lui du moins. Et maintenant, il patiente aussi calmement que possible en attendant de voir Reja.

Les mois ont été longs, sans elle. Ils ont échangé beaucoup de missives, mais rien ne remplace le contact, le vrai. Mayeul se languit de la jeune femme, brûlant d’envie de la toucher et de la serrer contre lui, mais jusqu’ici les circonstances n’ont guère été favorable. Ces cinq jours de permission ont été pour Mayeul une vraie libération, et il n’a fallu guère de temps à Nuage pour rallier Vivedune. Quelques messages pour Soltana, avec la bénédiction de son capitaine, et voilà Mayeul dans une antichambre quelconque de la caserne de Vivedune, à quelques minutes de retrouver la jeune femme qui a hanté chacun de ses rêves depuis leurs dernières retrouvailles. De trop rapides retrouvailles aux yeux de Mayeul, qui espère bien profiter des jours de repos qu’il a pour les passer avec Reja. La jeune femme est fort occupée – Soltana le lui a signalé – mais le major espère bien qu’elle aura un peu de temps à lui accorder.

L’attente est une vraie torture et à nouveau, Mayeul fait appel à toute sa maîtrise de lui-même pour ne pas faire les cent pas dans la pièce. Il se sent nerveux, ce qui est passablement ridicule, mais Rejwaïde a toujours fait cet effet sur lui et il essaye de ne pas s’en préoccuper. La jeune femme lui a tellement manqué ! Ils n’ont toujours disposé, ensemble, que de quelques heures ou jours volés ici ou là, et même si Mayeul est habitué, il n’est pas forcément ravi de la situation. Il n’y a pas d’autres solutions, pour le moment du moins, ou alors pas qui soit viable à long terme. En attendant, il ne vit que pour la joie des retrouvailles, qu’importe si ces dernières se font sur un territoire qu’il n’aime pas particulièrement. Honnêtement, Erebor ne lui a apporté que des malheurs jusqu’à présent et malgré les merveilles du duché que Reja lui a fait découvrir, le major de Svaljärd ne se sent pas particulièrement amoureux de ce pays bien trop chaud où le sable se fait bien trop présent.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptySam 5 Jan 2019 - 21:32

« Reja, la Maréchale te fait dire que tu as un visiteur. »

L’entraînement vient à peine de prendre fin – Sifaï est désormais officiellement ton ailière, mais elle reste encore inexpérimentée par rapport aux vétérans de la division, et tu as pris à cœur d’assurer un complément de formation express, afin qu’elle puisse participer aux manœuvres adéquatement, sans danger ni pour elle ni pour vos coéquipiers, en rendant honneur à ce nom que vous partagez. Et qu’elle est prometteuse, ta cousine si gracile ! Discrète et peu communicative, mais agile et adroite, bien que manquant encore un peu de ces réflexes ancrés dans le quotidien des Voltigeurs. Le lien privilégié entre vos deux griffons ne fait que faciliter vos exercices, et vos progrès sont satisfaisants. Tu ne sais guère si la jeunette a pu lier amitié avec les autres cadets récemment arrivés à la caserne ; tu avais prévu ce soir de l’emmener dans les souks de Vivedune en direction de la boutique d’un cousin Sinhaj souffleur de verre, pour une soirée familiale avec ledit cousin, son épouse, ses quatre filles et ses deux fils, ainsi que tous les autres Sinhaj du secteur. Quel peut bien être ce visiteur venu perturber tes plans de divertissement ?

Un éclair de satisfaction émanant de Sirocco te donne un indice.
L’image d’un certain petit griffon devenu familier qu’il te transmet ensuite confirme tes soupçons : si Nuage est là, alors Mayeul n’est pas loin, et tu presses le pas pour rejoindre l’antichambre que le cadet t’a indiquée. C’est que vous en avez, des choses à vous dire ! Ton retour parmi les mortels a été quelque peu agité, et depuis vous n’échangez que par lettres, chacun donnant à l’autre les nouvelles de son côté de la frontière, sans vraiment aborder les sujets importants que sont la Rose Écarlate, ta sœur, ton frère, ton demi-frère, la Chasse Sauvage, la guerre, et votre relation. Tu as mûri, toutefois, depuis janvier et les éclaboussures de sang qui ont imbibé ton âme de leurs stigmates. Tu as eu le temps de réfléchir, depuis ton retour en Erebor, à ta liaison avec Mayeul. Tu ne la caches pas ; tu sais que Sifaï désapprouve et qu’Anwar tout entier n’est que méfiance à ce sujet, que Soltana est vigilante quant à la distraction qu’il peut représenter, et qu’enfin un baron cielsombrois n’a pas forcément beaucoup en commun avec la fille d’une princesse des Sinhaj, mais tu as fait un choix, et tu comptes bien te donner les moyens de mener cette barque jusqu’où elle pourra voguer. L’entichement naïf et possessif de naguère est devenu une passion réfléchie et consentie, et tu te sens bien plus sereine aujourd’hui qu’autrefois, quand les contradictions entre ta nature et tes impulsions te rendaient folle.

C’est donc avec un sourire sincèrement réjoui que tu lui souhaites la bienvenue lorsque tu entres dans la pièce, une lueur de joie au fond du regard. Tu prends le temps de fermer la porte, avant de le rejoindre tranquillement, savourant chaque seconde comme une étape de plus te menant à vos retrouvailles. Tu t’arrêtes à un pas de lui, tendant les mains pour attraper les siennes, dans un geste plein d’une sereine affection. « Mayeul », murmures-tu, comme une caresse, comme un soupir, comme une promesse, avant de lever l’une de ses mains vers tes lèvres pour y déposer un baiser complice, sans quitter son regard un seul instant. « Je ne m’attendais pas à te voir ici, qu’est-ce qui t’amène à Vivedune ? Est-ce que… tu pourras rester un peu ? » ajoutes-tu, enjôleuse soudain, avide de retrouver les bras de ton amant ; et de, peut-être, enfin aborder tous ces sujets si sérieux qu’ils ne peuvent être discutés que face à face, peau contre peau, les yeux dans les yeux, d’un cœur à l’autre.

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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyMer 9 Jan 2019 - 22:01

La joie sincère de Nuage qui retrouve ses camarades de jeux, qu'il n'hésite pas à partager avec son Voltigeur, permet à Mayeul de calmer un peu son appréhension. Il n'appréhende pas de retrouver Reja, non, mais bien ce qui va découler de leurs retrouvailles. Échanger du courrier n'a pas la même signification que de se retrouver en tête-à-tête et clairement, les deux amants ont eu des vies bien mouvementées depuis ces derniers mois. Ils n'ont pas eu d'occasion véritable de parler et si Mayeul sait que c'est une étape obligatoire dans leur relation, il n'est pourtant pas sûr d'en avoir envie. Il aime parler pourtant Mayeul, mais pas de lui ou de ce qui le touche profondément.

Mais les inquiétudes du Voltigeur disparaissent quand la jeune femme qui hante ses rêves finit par entrer. Il ne la quitte pas des yeux tandis qu'elle referme délicatement la porte, marchant vers lui sans se presser. Ce sont les cielsombroises qui aiment faire durer le plaisir, en général, mais Mayeul se garde bien de le faire remarquer. Cela lui laisse le temps de détailler la jeune femme qui semble plus... sérieuse ? Mûre ? Réfléchie qu'avant ? Le Voltigeur serait bien incapable de citer exactement ce qui a changé dans l'attitude de Reja mais quelque chose est définitivement différent. Il est d'ailleurs un brin désappointé par la fraîcheur des retrouvailles, si éloignées de ce qu'il imaginait... celles-ci impliquant bien plus de peau dénudée et de transpiration n'ayant rien à voir avec la chaleur du désert. Mais il comprend, Mayeul. Il comprend qu'ils sont ici au cœur de la caserne de Vivedune et que Reja se doit d'agir avec retenue. Il a encore en tête les objections à demi-formulées - du moins, c'est ainsi qu'il se les remémore – de Soltana et il sait bien que le contexte a changé. Il rongera son frein, tant pis.

Et puis, la demande de la jeune femme et son ton enjôleur est presque une promesse de retrouvailles bien plus intimes. Du pouce, le Voltigeur caresse la joue de jeune femme avant de répondre avec malice. "Je suis un garçon surprenant, que veux-tu." La surprise a probablement été éventée par la bonne humeur de leurs deux griffons, mais qu'importe. Il ignore si c'est conforme au protocole ou à la bienséance, mais Mayeul n'en peut plus d'être bien élevé et sa main se dégage de celle de Reja pour venir enlacer la Voltigeuse, tandis qu'il s'emplit tout entier de son parfum et de sa proximité. "Tu m'as tellement manqué, tu n'imagines pas à quel point. J'ai une permission de quelques jours, si toutefois ta maréchale ne change pas d'avis et ne décide pas de m'expulser de son... sultanat." Sultanat, à ce qu'il paraît. Plus duché. Soltana serait-elle du genre à changer d'avis ? Mayeul n'en sait rien, mais il n'a pas vraiment envie de faire l'imbécile pour voir jusqu'où s'étend la patience de la maréchale d'Erebor. "Mais j'ai promis de ne pas te détourner de tes obligations. Je me ferais discret." Promet Mayeul d'un ton solennel. Mayeul. Discret. Est-il seulement besoin de souligner la contradiction de ces deux mots ?
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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyMer 16 Jan 2019 - 21:03

Il est heureux que ta journée de travail soit terminée : tu es libre comme l’air jusqu’à demain, libre d’occuper ton temps comme tu le souhaites, de t’entretenir avec quiconque le Destin trouvera bon de placer sur ton chemin, de t’oublier dans les bras de Mayeul pour quelques heures de bonheur loin des préoccupations du quotidien. Pour le moment, vous êtes encore dans les antichambres des visiteurs de la caserne, ouvertes à tous et fréquemment traversées dans un sens comme dans l’autre par des messagers, des livreurs, et autres arpenteurs des chemins venus rencontrer l’un ou l’autre des Voltigeurs cantonnés ici – pour le moment, vous êtes encore tenus à de bonnes manières, mais plus tard… Plus tard, tu pourras montrer à ton compagnon l’ampleur du vide que son absence a laissé. Pour l’instant, tu dois te contenter de son bras qui t’enlace, lovant ta tête contre son épaule un instant, pour déposer un baiser chaste sur sa joue. Quelques minutes, pas plus ; juste le temps de prouver à tous les curieux qui ont suivi l’arrivée d’un Voltigeur en uniforme de Valkyrion avec grande attention, d’autant plus quand l’accent de l’arrivant l’a désigné comme cielsombrois, qu’il est capable de bien se tenir. Que tu es capable, toi, de canaliser cet élément étranger.
Pendant quelques minutes.

Tu ne relèves pas son hésitation lorsqu’il mentionne le sultanat. Tu préfères t’en abstenir : la sécession, tu l’as vécue comme une libération ; mais le reste d’Ibélène ne l’a pas perçu de la même façon, tu le sais bien… Et tu peux comprendre les réticences de Mayeul : là où tu as gagné une Maréchale forte et fière, lui a perdu des Voltigeurs prometteurs, et tu le sais susceptible sur ce point-là. Ton sourire attendri, lorsqu’il évoque sa promesse, se fait fortement sceptique lorsqu’il prétend se faire discret. Mayeul de Vifesprit ? En est-il seulement capable ? Une vague de doute en provenance de Sirocco t’informe que ton griffon partage tes interrogations, mais il pousse la réflexion jusqu’à te proposer une solution, sous la forme d’une image très nette de rouleaux de cordage. Oui, bien sûr, tu pourrais le ligoter comme un chameau à braiser et l’enfermer dans tes quartiers. Cela dit, tu doutes qu’il apprécie ; et un Mayeul de bonne humeur est un Mayeul… coopératif. « Je n’ai pas d’obligations jusqu’à demain midi, quand je devrai prendre mon service. Viens. »

Saisissant sa main, tu l’entraînes dans les couloirs à ta suite, sans vraiment te soucier des regards qui vous suivent – il est sage, il avance docilement, sans provocation ! C’est à signaler ! Arrivée devant la porte de tes quartiers, tu y fais entrer ton visiteur, avant d’accrocher un pan de sari bariolé sur la poignée de la porte et de la refermer. C’est la coutume dans les oasis d’accrocher un tissu à l’entrée de la tente si elle est occupée, ta colocataire saura à quoi s’en tenir, et trouvera refuge sans souci chez les Sinhaj des alentours – tu sauras l’en remercier par la suite, quand elle aura elle-même un galant à faire entrer dans les lieux. Si cela arrive un jour. Peut-être pas un cielsombrois.

« On a beaucoup de choses à se dire, mais on verra ça plus tard. Montre-moi à quel point je t’ai manqué, Mayeul – et plus tu seras consciencieux, plus il nous faudra de temps avant d’en arriver aux sujets qui fâchent. » ajoutes-tu d’un air entendu, avec un sourire malicieux. La fièvre qui vous emporte ensuite dans une escalade de passion vous emmène de baiser en caresse, d’étreinte en soupir, avant qu’elle ne s’apaise finalement lorsque s’annonce le crépuscule. Qu’il est bon, de sentir à nouveau ses mains sur toi, tandis qu’il tatoue sur ta peau des motifs que tu seras seule à percevoir ! Qu’il est doux, de te sentir complètement acceptée, quels que soient les défauts qui alourdissent ton âme, sans jugement, sans rejet ! Qu’il est puissant, de te sentir aimée. Un jour, peut-être que… Plus tard. Ce n’est pas le moment d’y penser, même si tu dois bien admettre que l’idée de passer plus de temps auprès de Mayeul te sourit. Un jour, oui, peut-être.

Si la discussion qui vous attend vous permet d’en réchapper tous les deux vivants et bien portants.

Étendue contre lui, tu t’arraches d’un effort de volonté à la torpeur béate qui suit vos ébats, pour attirer son attention d’un effleurement délicat de son épaule. « J’applaudis tes efforts, tu étais fort déterminé à ce que j’ai pu constater, mais… il est temps de parler, maintenant, tu sais. » Tu lui laisses le choix du premier sujet à aborder – il a quand même fait tout ce chemin pour venir te retrouver !

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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyMar 22 Jan 2019 - 22:03

Mayeul se laisse docilement guider à travers les couloirs de la caserne, laissant Reja les mener à un lieu où ils seront, il l'espère, bien plus tranquille. Ceux qui les croisent les suivent du regard et Mayeul déplore mentalement cette habitude qu'on les erebiens de se montrer si fermé d'esprit. Il ne fait pas de vagues pourtant jusqu'à se retrouver dans une chambre occupée par deux lits. Evidemment, Reja partage sa chambre avec une autre jeune femme, il aurait du s'en douter. Mais quand la Voltigeuse prend la parole, Mayeul oublie l'existence même d'un monde qui ne serait pas Reja. Sans se faire prier davantage, il enlace davantage la jeune femme et s'évertue, pendant les heures qui suivent, à lui montrer combien elle a pu lui manquer. Les deux amants ne se sont pas vus depuis longtemps, bien trop longtemps, et chaque seconde est consacré à leurs retrouvailles. L'union de leurs corps leur fait oublier, l'espace d'un instant, qu'ils n'ont que ces moments volés au monde à leur disposition.

Tous deux s'évertuent à se montrer mutuellement leur amour, oubliant dans la chaleur du moment le crépuscule qui s'en vient doucement. La torpeur qui suit ces retrouvailles intenses et chaleureuses les enveloppe pour le moment et Mayeul est totalement relaxé, fermant les yeux pour mieux savourer les courbes du corps de Reja qu'il trace sans même y penser, tant elles lui sont familières. Le Voltigeur est fatigué par le long trajet et les efforts fournis mais la caresse de la jeune femme attire son attention, et il comprend bien qu'il ne pourra pas rester muet plus longtemps. A moins qu'il ne fasse semblant de dormir ? L'idée lui semble attirante, quelques secondes, mais il finit par l'abandonner et se décider à affronter la discussion. "De quoi donc veux-tu parler ?" Demande Mayeul innocemment, avant de soupirer. "J'ai réfléchi à ce que tu m'as raconté lors de notre escapade dans le désert. Et après, aussi, dans nos lettres." Ce n'est pas un bon souvenir, décidément pas mais qu'importe, il faut bien l'aborder. "Sur la Rose, mais surtout sur l'Ordre du Jugement. J'ai contacté des gens, j'ai fait des recherches, j'ai creusé un peu ici et là... et je ne dis pas que je les suivrais les yeux fermés mais je pense avoir compris ce que tu as essayé de me dire. Mieux compris."

Mayeul se lève sur un coude pour mieux observer la jeune femme. "J'ai été aveuglé. Ou je me suis aveuglé, je l'ignore. Je ne rejette pas totalement ce que j'ai fait ou ce que la Rose a pu faire mais si je pouvais revenir en arrière, je ferais sans doute différemment." Mayeul esquisse un sourire las. "Il y a beaucoup de choses que je referais différemment, si je pouvais." Comme trouver le moyen d'empêcher Reja d'entrer en contact avec la chasse Sauvage, par exemple. Ou empêcher la mort de ce petit bébé. Mais en toute honnêteté, le Voltigeur n'a guère envie d'aborder ce sujet là en particulier. Chassant cette pensée, Mayeul se penche vers Reja pour l'embrasser doucement. "Même si je ne regretterais jamais aucun des moments passés à tes côtés." Il préfère le souligner : la Voltigeuse a parfois des pensées curieuses - comprendre : très erebiennes - sur un tas de sujets et surtout concernant les sentiments.
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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyMer 27 Fév 2019 - 22:11

Silencieuse, tu attends patiemment qu’il se décide à choisir le premier sujet difficile. La conversation qui vous attend est loin d’être aisée, vous le savez tous les deux ; mais il va falloir crever l’abcès et assainir tous ces non-dits qui vous empoisonnent, si vous voulez poursuivre votre route à deux. Il est inconséquent et insouciant, ton Cielsombrois, Reja : insolent, et versatile, et capricieux, et impulsif. Comme la majorité des enfants de Mirta. Mais tu as décelé chez lui un fond de sérieux que tu n’attendais pas – une profondeur de souffrance et de hantise qu’il porte en permanence, une douleur chevillée au corps, comme une épine toxique fichée dans son cœur et qui rongerait peu à peu son être. Tu la reconnais, cette noirceur qui chuchote en sourdine, ce gouffre qui guette le moindre faux pas ; tu as dansé en équilibre sur le fil au-dessus de l’abîme pendant des années, avant d’y plonger de ton plein gré, instrument de ta propre chute. C’est par miracle que tu en es sortie, sertie de larmes – lui s’est forgé de tourments, et c’est dans l’ouragan de vos vies dévastées que le Destin a permis que vous vous retrouviez.

À présent qu’il est là, tu sais, avec une certitude limpide, que tu feras ce qu’il faut pour qu’il y reste.
Pas forcément en permanence, tant vos obligations respectives sont exigeantes ; pas forcément ici même, car tu devines qu’il ne sera jamais heureux à Vivedune. Mais tu veux le garder près de toi – après tout, n’a-t-il pas accompli l’exploit de dompter ta fierté ? De se frayer un chemin dans le mur d’épines dressé autour de toi, pour t’atteindre et te conquérir, toi la farouche, toi la sauvage ? Tu ne sais si tu dois déplorer sa folie ou applaudir son courage, mais tu lui es reconnaissante d’avoir persévéré. Sans jamais consentir à lâcher prise. Tu te serres plus étroitement contre lui, écoutant attentivement ses confidences – impressionnée de découvrir qu’il a su, entre tous, se remettre en question, et interroger le bien-fondé de ses décisions ? L’ont-ils fait, les dix autres rescapés ? Ont-ils eu le courage de se détacher des mensonges dont on leur a bourré l’esprit ? Ont-ils accepté l’idée que, peut-être, les bons et les mauvais ne sont pas forcément aussi clairement identifiés qu’ils l’avaient pensé ?

« Je n’attends pas de toi que tu renies tes serments en un claquement de doigts, » chuchotes-tu contre sa peau, « il me suffit de savoir que tu acceptes l’idée que la vérité puisse être ailleurs. L’Ordre s’est scindé en deux, et je suis moi-même en quête de cette vérité qui nous échappe encore. Peut-être que nous pourrons la chercher ensemble. » Ce n’est qu’une hypothèse, une possibilité, une invitation sans arrière-pensée – tu aimerais simplement que vous soyez véritablement alliés, dans cette recherche à tâtons dans l’obscurité. « Je regrette, moi, certaines des choses que j’ai pu te dire. Il y a… des souvenirs peu reluisants, dans ma mémoire, d’actes que j’ai commis et de paroles que j’ai prononcées. J’ai fait souffrir Alméïde, mais je crois que je l’avais déjà perdue depuis longtemps. Le temps permettra peut-être de combler le fossé entre elle et moi… Mais je regrette le mal que je t’ai fait, à toi. Il était plus aisé de t’en vouloir, que de remettre en question la pertinence de mes décisions. C’était injuste. J’espère que tu voudras bien un jour me le pardonner ? »

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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyJeu 28 Fév 2019 - 23:06

Il ne sait pas parler de lui Mayeul ou, plus précisément, il ne veut pas. Parler de lui, cela implique de dévoiler des souffrances trop longtemps enfouis, si profondément qu'il peut presque faire comme si elles n'existaient pas. Presque. C'est bien là le maître mot. Mais Reja le connaît, elle sait ce qui se cache en lui. Pas exactement peut-être, pas très précisément, mais elle sait. Et si Mayeul ne craint pas d'en dévoiler davantage devant elle, la vérité, c'est qu'il n'est pas réellement sûr de savoir comment faire. Que dire, quoi dire, qui ne peinera pas la jeune femme, remuant en elle de mauvais souvenirs ? Mayeul a toujours été volubile et habile avec les mots mais avec Reja, il craint parfois d'être bien maladroit. Ils sont si différents, tous les deux !

Reja se serre plus étroitement contre lui, le Voltigeur savourant cette proximité avec bonheur. C'est pour ça, pour ce moment exactement, qu'il s'est battu pour ne pas la perdre, peu importe les souffrances engendrées. Pour être avec elle, contre elle. Il l'aime, passionnément, infiniment, d'un amour qui n'a rien à faire des frontières ou des différences. Il aimerait le clamer au monde entier... mais elle a raison, ils doivent d'abord parler. Il a choisi de parler de l'Ordre du Jugement Mayeul,parce qu'au final c'est probablement le sujet le moins difficile à appréhender.

Reja parle, se confie, et Mayeul prend le temps de la regarder. Est-ce une alliance, qu'elle lui propose ? Un partenariat ? Il cherche à comprendre le Voltigeur, même si c'est difficile à accepter. Il cherche des réponses et si la jeune femme est prête à les chercher avec lui, peut-être qu'ils aboutiront à quelque chose ? Malgré leurs différences d'expériences et de point de vue, ils veulent la même chose, après tout. "J'aimerais. Vraiment." Quand Reja reprend la parole en lui demandant de lui pardonner, Mayeul ne peut s'empêcher de secouer la tête en riant doucement. D'un mouvement fluide, il hisse Reja au-dessus de lui, le corps nu de la jeune femme surmontant le sien. Traçant d'une main les courbes de son amante, ses doigts suivent parfois le tracé d'un tatouage, Mayeul s'explique. "J'ai passé des semaines, des mois même, à me demander si tu allais un jour pouvoir me pardonner. Je n'ai jamais pensé que tu craignais la même chose." Relevant la tête, collant davantage leurs deux corps, le major de Svaljärd laisse ses lèvres courir sur la courbe d'un sein. "Je t'aime Reja. Ce que tu as pu dire sous le coup de la colère, de la peur ou de quoi que ce soit d'autre, je ne t'en garde pas rigueur, justement parce que je t'aime. Parce que je te connais et que je sais que ce n'était pas sincère." Mayeul soupire, laissant reposer sa tête sur le lit. "J'ai également ma part de responsabilités." Sa main court sur le côté du ventre de la jeune femme, presque pensivement. "Tu m'as blessé, je ne vais pas le nier, mais je sais que je t'ai également fait bien du mal. C'est ça l'amour, au fond : donner à l'autre tout pouvoir sur nous, et lui faire assez confiance pour qu'il n'utilise pas mal ce pouvoir. Il y a des erreurs, des hésitations, mais la seule chose qui importe au fond, c'est comment nous pouvons gérer ça. Je crois qu'on ne s'en sort pas trop mal pour l'instant." Rit encore Mayeul avant de porter la main de la jeune femme à ses lèvres pour l'embrasser.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptyVen 1 Mar 2019 - 13:12

Le pardon semble acquis, et le soulagement qui te coupe le souffle un instant est une bénédiction. Tu n’avais pas réalisé le poids qui pesait sur ta conscience avant que le rire de Mayeul ne vienne l’alléger – encombrante conscience, encore timide, encore balbutiante, mais visiblement déterminée à se tailler une place au sommet de tes considérations. C’est là une part de l’héritage de Conquête dont tu te serais bien passée ; mais chaque présent a son pendant, et tu sais que l’équilibre ne peut être respecté qu’à ce prix. Le cadeau de la raison s’accompagne d’une couronne de remords, mais tu sauras les supporter si la récompense de ces souffrances et d’atteindre les buts que tu t’es fixés. Tu voudrais te perdre, dans le tourbillon de baisers et de caresses dont ton Voltigeur t’enveloppe – tu voudrais te noyer dans l’affection de ses mots, dans la tendresse de son regard. Mais il faut régler certaines choses, tu le sais – il faut que les bases soient saines, si vous voulez construire quoi que ce soit, dans un hypothétique avenir où cette possibilité serait permise.

« Si l’on m’avait dit, quand j’étais cadette à la Caserne de Serre, que tu allais me poursuivre assidûment pendant quinze ans avant de finalement parvenir à tes fins, je t’aurais certainement passé au fil de mon sabre avant même le commencement. Sois fier de ta persévérance : je t’aime. » Ce n’est qu’un murmure fragile, chuchoté contre ses lèvres entre deux baisers, mais cette promesse ténue est bien plus solide que tout ce que vous avez partagé jusque-là. « La sécession ne nous rendra pas la vie facile, mais je suis tout de même heureuse de la décision d’Anthim. Le maréchal le Harnois ne m’aurait jamais réintégrée, mais Soltana y a consenti, elle. Cette deuxième chance, c’est… c’est inespéré. J’ai la sensation de ne vivre que des deuxièmes chances, en ce moment : avec toi, avec la Voltige, avec l’Ordre qui m’a sollicitée aussi. Même avec mon frère. » Tu te mords la lèvre soudain : distraite par la proximité de Mayeul, tu as bien failli laisser échapper la vérité concernant l’existence d’Anwar. Tu rattrapes ton faux pas avec une aisance magistrale, optant pour une incontestable vérité. « Il m’a reçue en audience, savais-tu ? Mon frère. Sa sultane m’avait invitée pour me questionner au sujet du harem, elle prétend vouloir améliorer les conditions de vie des concubines et de leurs enfants… et je me suis présentée après ça à la grande salle d’audience. Il a accepté de me recevoir, et quand j’ai demandé une chance de reconquérir mes ailes… Il a bien voulu envisager de me les rendre. » Ton intonation se fait un peu rêveuse, tandis que des souvenirs de momies en vadrouille défilent dans ton esprit. « Je n’aurais jamais pensé pouvoir un jour trouver un terrain d’entente avec Anthim. Je n’ai pas… je n’ai pas coutume de faire confiance aux hommes. »

Et lorsqu’elle est brisée, cette confiance, tu ne l’accordes plus ensuite – Mayeul est le premier à avoir bravé cette règle, et l’instinct te souffle qu’il l’a parfaitement compris.
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Message Sujet: Re: Savoir voler quelques secondes d'éternité   Savoir voler quelques secondes d'éternité EmptySam 2 Mar 2019 - 21:47

Reja ne se laisse pas détourner longtemps de la conversation, au grand dam de Mayeul. Le Voltigeur esquisse un sourire en souvenir de ces rencontres qui ont émaillées leurs jeunes années, lorsque conquérir Rejwaïde n'était qu'un jeu divertissant. Il n'a pas réellement compris à quel point le jeu était dangereux Mayeul, pas avant qu'il ne soit trop tard et qu'il ne soit devenu dépendant de la jeune femme. Les quelques mots qu'elle chuchote contre sa peau sont, sans aucun doute, sa plus belle récompense. Il ne dit rien le Voltigeur quand la jeune femme qu'il aime lui parle de deuxième chance. Le sujet de la sécession d'Erebor est encore sensible pour le major de Svaljärd mais s'il y a bien une chose qu'il ne regrette pas, c'est le fait que cela est permis à Reja de récupérer ses ailes, qu'elle n'aurait jamais dû perdre. C'est d'ailleurs la seule et unique chose qui est en faveur de cette idée stupide de sécession.

Lorsque la Voltigeuse évoque son frère, c'est les sourcils froncés que Mayeul la dévisage un instant. Anthim d'Erebor. Une deuxième chance. Son frère. Un instant, un bref instant, une flambée de jalousie dévore son cœur, et Mayeul préfère détourner le regard, le fixant sur le lit, le mur, sur tout autre chose que Reja. Elle a retrouvé un frère, espère bien retrouver une sœur... tandis que lui ne fait que perdre, un à un, chacun de ceux qui composent sa famille. Mayeul serre les dents, s'efforçant de calmer cette pulsion irrationnelle : il est heureux pour elle, vraiment. Elle a tant souffert de l'absence des siens qu'elle mérite de les retrouver. Mais Reja attend une réponse, sans doute. Un encouragement de sa part, peut-être ?

"Soltana... je veux dire, la maréchale d'Erebor a accepté de me laisser franchir la frontière, c'est déjà un grand pas." C'est déjà plus qu'il n'osait l'espérer, en vérité. "Tu mérites ces deuxièmes chances, Reja." Souffle-t-il en l'embrassant. "J'ai essayé tu sais, mais au final, c'est Anthim qui a permis que tu récupères tes ailes." Sa gorge est serrée soudain. "C'est... bien, que tu puisses avoir un frère qui veille sur toi. J'en suis heureux, vraiment." Mayeul s'efforce de raffermir sa voix, mais il n'est pas stupide : il est un mauvais menteur et il le sait. Faire semblant, il sait faire tant que personne n'y regarde de trop près, ou que personne ne le connaît. Reja ne pourra pas ignorer la tension dans sa voix, sa façon de détourner le regard. Il l'envie, il l'envie tellement ! Que ne donnerait-il pas, Mayeul, pour avoir une certaine proximité avec sa famille ? Sa sœur tant aimée est morte depuis longtemps, il a enterré sa mère, et les relations avec son père ne sont pas des plus cordiales, pas quand ce dernier ne cesse de répéter à son fils désormais unique qu'il ferait mieux d'abandonner la Voltige et de rentrer à la maison. "Tu as quelqu'un qui veille sur toi quand je suis absent, au moins. Enfin, même si tu es amplement capable de te défendre, ton sabre l'a prouvé à plusieurs reprises. Et que Sifaï veille sur toi comme une louve sur son petit." La blague tombe à plat, et il le sait parfaitement Mayeul.

Faisant glisser la jeune femme contre lui, le Voltigeur s'écarte un peu et finit par se mettre assis, passant sa main dans ses boucles sombres, un geste évident de nervosité. C'est stupide, et il en est pleinement conscient. La conversation dérive lentement sur des sujets moins dangereux pour l'équilibre mental du Voltigeur. Ils ont le temps pour aborder des sujets complexes, de toute façon. Tout le temps du monde.
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