| | Je vais bien, tout va bien | |
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Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Ven 19 Aoû 2016 - 0:15 | |
| La grimace de Grâce suite à ses propos ne le trompa pas, mais puisqu’elle changeait de sujet, il n’insista pas plus longtemps. Elle n’était pas bête, elle avait parfaitement saisi l’allusion, et au moins, elle ne rougit pas devant cet afflux inopiné d’informations. Parce si chez Mayeul le souvenir était amusant, chez Grâce, les images évoquées devaient l’être bien moins. Mais bon, la Voltigeuse savait aussi faire des blagues, et dans le brouillard qui se dissipait petit à petit dans son esprit, laissant place à une agréable sensation de bien-être, Mayeul savait qu’elle blaguait. «Oh oui, je suis sur qu’il aimera cette attention. Et m’en remerciera probablement en m’offrant une visite de ses cachots.» Ou un joli vol plané du haut d’une tour. Les histoires qui courraient sur le Duc de Sombreflamme - sans doute inventées pour la plupart, Mayeul n’était pas aussi naïf - impliquaient souvent une mort assez inventive. Mais ce n’était guère un sujet de discussion plaisant, aussi le Voltigeur ne s’y attarda pas longtemps, s’intéressant plutôt à l’air perturbé de la jeune femme. Il ne la sentit pas comme d’habitude, et cela ne lui ressemblait pas. Grâce était..; Grâce. Forte, déterminée, toujours sûre d’elle. Quelque chose semblait absent, et c’est cela qui avait alerté Mayeul. Mais visiblement, ce n’était pas la question à poser. Et rire n’était sûrement, clairement même, pas la meilleure chose à faire.
Le ton était brusque, bien moins léger que jusqu’à présent, et Grâce semblait absorbé par son propre flots de paroles. Mayeul s’efforça de suivre, mais la Voltigeuse était bien remontée, et il ne saisit pas tout son discours. Et quel discours ! Il ne l’avait jamais vu parler autant, ni de façon aussi tranchante. Il ne savait pas tout de la vie de Grâce, loin de là. Des rumeurs, surtout, des faits qu’il avait pu comprendre et assembler, mais rien que ne se rapprocha des paroles qu’elle lui débitait. Des revenus ? L’aide de la Duchesse Ermengarde? Melsant ? Il devait avoir l’air d’un imbécile, à la regarder ainsi en essayant de remettre le puzzle qu’était la jeune femme dans le bon ordre, et avant qu’il n’ait pu atteindre la solution, leur serveuse intervint avec leurs plats. Grâce éclata de rire devant celui de son compagnon de table, et Mayeul l’imita. La coincidence était amusante, et venait à point nommé pour briser la tension qui s’était installée. Le plat déposé, la serveuse revint quelques minutes après, et Mayeul laissa Grâce gérer le tout, se contentant de réfléchir. Difficile, vu son état, mais il s’y employait avec ferveur. Et quand ils furent de nouveau seul, il aborda enfin le sujet. «Ecoutes, Grâce, je suis désolé. Melsant de Séverac veillera sur tes filles, je n’en ai aucun doute. Il est... doué, pour veiller sur les gens.»
Mélusine lui avait raconté cela, parfois. Le grand frère protecteur, le héros. Le Voltigeur auréolé de prestige. Mayeul, tout juste cadet, se souvenait de l’avoir admiré - et envié, sans doute un peu - plus d’une fois. Quand au reste, et bien, il s’en doutait un peu. La vie des femmes Bellifériennes étaient bien peu enviable, surtout lorsqu’il la comparait avec celle des Cielsombroises. Ce carcan imposé, cette misogynie ambiante, comment pouvaient-elles le supporter ? Certaines trouvaient le courage de se rebeller, comme Grâce, et il ne l’en admirait que plus pour le sacrifice qu’elle avait dû faire. Alors que dire, que faire, après un tel discours ? Je suis désolé ? Pourquoi ? Mayeul préféra se taire, glissant sur le sujet beaucoup moins épineux de son plat, dans cette atmosphère amusée et amusante qu’ils avaient soigneusement entretenu jusqu’ à présent. «Du miel ? Si je ne craignais de te choquer, je pourrais te montrer ce que cette fille d’Outrevent en faisait, mais... Je serais sage. Et j’ai faim.» Annonça-t-il, attrapant un morceau de viande dégoulinant de miel avec ses doigts et le fourrant dans sa bouche, dans un geste bien trop théâtral pour ne pas être délibéré. « Tu veux goûter ?» Questionna-t-il en lui tendant sa cuillère. |
| | | Les Voltigeurs Grâce de Séverac Messages : 5649 J'ai : 39 ans Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'EreborMes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Sam 24 Sep 2016 - 21:40 | |
| Grâce n’était peut-être pas très… ouverte, mais elle n’était pas si naïve. Pas depuis qu’elle était partie, qu’elle avait quitté Brumecor, bien qu’elle soit revenue en Bellifère. Si elle était encore impressionnable, ou gênée, et qu’elle ne voulait pas en savoir davantage, elle avait perdu ses airs effarouchés et choqués. Ces airs qui s’étaient invités plus de fois que de raison sur son visage alors qu’elle allait voir Freyja, sur l’Audacia. Les mœurs bellifériennes, confrontées aux mœurs pirates… Oui, ça avait été une belle source de choc, pour elle. Mais elle avait surpassé cela. Un peu. Il lui offrit cependant une porte de sortie, bienvenue pour elle. Elle préférait changer de sujet, et la mésentente entre Erebor et Sombreciel était bien connue… Elle grimaça un peu, en entendant la réponse de Mayeul, cependant. Ce qui était censé n’être qu’une plaisanterie n’en était plus vraiment une, vu le ton sérieux qu’il avait adopté – sans s’en rendre compte ? Peut-être.
Mais ce n’était sûrement pas le moment de rire, en fait… Sa relation avec Mayeul avait toujours été complexe, entre le trop grand sérieux de Grâce et la trop grande désinvolture du voltigeur. Il ne devait pourtant jamais l’avoir entendue parler de façon si sérieuse, si ferme et si survoltée en même temps… Elle était dans une impasse, et les implications de ce qu’elle avait fait pour ses filles la dépassaient, la mettaient même grandement mal à l’aise. Elle ne savait pas réellement que faire, et le flot de paroles qui en découlait aurait aisément perdu un grand nombre de personnes. Elle était incapable d’y mettre fin, de ne pas déverser ce qu’elle avait sur le cœur, pourtant. Et même si elle avait fait un coup d’éclat certain en quittant son époux pour revenir en Bellifère mais pas auprès de lui, elle restait en général discrète sur ses actions – il n’était pas réellement dans sa nature de s’épancher comme ça. L’arrivée des plats fut une distraction suffisante pour leur laisser digérer sa réaction, à l’un comme à l’autre… Louée soit la serveuse, pour son arrivée fortuite mais heureuse, et la nature du plat commandé. Même si la gêne était encore présente, le rire involontaire qui en avait découlé avait quelque peu dégelé la situation.
Elle grimaça, malgré tout, aux propos de Mayeul… Si seulement il disait vrai. Elle ne pouvait que l’espérer, et prier les dieux tutélaires de ses filles, pour qu’elles soient entre de bonnes mains. « Je suis désolée de m’être laissée aller comme ça… Mais je… Merci. J’espère que ça sera le cas. Il a toujours été bienveillant envers moi, l’est encore de faire cela, alors… Oui, il veillera sur elles. Un peu. Je crois. » Elle n’avait aucune certitude. Pas mal sur la façon qu’elle aurait d’agir, quand elle verrait ses filles à nouveau. Elle n’avait jamais été aussi incertaine de sa vie, à vrai dire.
« Tu ne voudrais pas que je m’évanouisse sous le choc. Et que je refuse de te fréquenter, après cela, car tu auras définitivement imprimé des images dont je ne veux pas être informée dans mon esprit. » Oui, exactement. Choquée, elle le serait assurément. De là à s’évanouir… Elle était plus forte que cela. Mais était-il vraiment utile de le dire ? Elle fronça les sourcils, lorsqu’il lui proposa de goûter son plat, mais les regards désapprobateurs devant les paroles qu’il avait prononcé plus fortement qu’il n’était nécessaire de le faire la convinrent – mal leur en fasse, que de les juger. Surement aurait-elle décliné, sans cela. Elle lui rendit un grand sourire, saisissant la cuillère. Elle attendait son plat réel, de toute façon. « Avec plaisir. » Elle se retint de justesse de le nommer de manière aussi ridicule que toutes ces femmes qui ne voyaient que par leurs époux, et qui se comportaient de façon irréelle. Ce serait aller trop loin, même par provocation.
« Je dois reconnaître que c’est tout de même très bon… Mais ne mange pas tout, tu n’auras pas d’appétit pour le plat que tu dois réellement manger. » Elle doutait qu’elle y accorde réellement d’importance, et cela l’indifférait elle-même, mais bon. |
| | | Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Dim 2 Oct 2016 - 17:29 | |
| La question, qu’il voulait innocente, et ses propos semblaient avoir ouvert une porte dans le coeur de Grâce, et elle s’épancha avec ferveur. Il avait étudié la psychologie, Mayeul, il était doué à ce genre de chose, même... Cela lui paraissait lointain, pourtant, comme si cette partie de sa vie où Mathilde était vivante n’avait été qu’un lointain songe, et qu’il s’était reveillé pour se trouver aux prises avec un quotidien bien trop sombre. Mais il savait, Mayeul, qu’il fallait mieux la laisser parler. Qu’elle avait besoin de parler, et qu’elle le fasse à lui l’indiquait. Leur relation était étrange. Pas réellement amis, à cause des conséquences pour eux deux, pas réellement inconnus non plus. Sans oublier qu’il en connaissait probablement plus sur sa vie qu’elle ne pouvait le deviner : il était d’un naturel avenant, le Voltigeur, et on lui confiait souvent les rumeurs de passages. Ce n’était pas dit que tout soit juste, mais il en savait plus qu’elle ne lui avait dit, en tout cas : Grâce était une très grande source de ragots, après tout, même de la part des Voltigeurs de Bellifère.
Le rire les avait secoué, allégeant considérablement les tensions. Et quand Grâce s’excusa, Mayeul secoua la tête. « C’est oublié. » Il n’avait pas à s’en mêler. Il n’avait pas à juger de ses décisions, alors qu’elle avait, probablement, fait au mieux de ses possibilités. Et il était sincère, pour Melsant. Put-être que son jugement était faussé, mais il avait réellement l’air de quelqu’un qui se préoccupait des autres. Et s’il ignorait la relation qui le liait à Grâce, il n’avait aucun doute qu’il garderait un oeil, même lointain, sur ses filles.
Mais changer de sujet était plus prudent, après tout. Et il n’avait pas menti, il avait faim. « Oh non, loin de moi cette idée. » Affirma le Voltigeur, ne se privant pas cependant de lécher consciencieusement le miel qui dégoulinait sur ses doigts, offrant un sourire amusée à la jeune femme. Il s’attendait presque à ce qu’elle le gronde pour ses mauvaises manières à table et autant l’avouer, même s’il préférait une Grâce en de bonnes dispositions, ne pas l’agacer devenait difficile après quelques minutes.
Leur petit échange semblait avoir attiré les regards désapprobateurs, et il le vit dans le regard de la jeune, c’était plus par provocation que par réelle envie qu’elle accepta sa cuillère. Et elle osait le réprimander sur son attitude désinvolte et les risques qu’il prenait, elle qui ne savait pas résister à un défi ?
Il lui adressa un sourire, laissant sa main effleurer la sienne quand il lui tendit le plat. Dangereux, en Bellifère. Provocant, aussi. Leurs tenues de Voltigeurs les garderaient à l’abri de toute altercation, il l’espérait. « Bien Chef. » Répondit-il quand elle l’avertit qu’il n’aurait plus faim pour le reste, avec cet air charmeur et amusé qui, il le savait, faisait tomber bien des jeunes femmes dans ses filets. Mais pas Grâce. Ils étaient au-dessus de ça, depuis longtemps, tous les deux. Elle était hermétique à son charme même si, il en était sûr, elle le trouvait adorable parfois. Quand elle s’autorisait à le faire. « Corail ne s’est pas encore décidée à fondre en vol sur un de tes coéquipiers, clamant avoir été déséquilibrée? » Demanda-t-il soudain, curieux, alors que la serveuse arrivait - et repartait tout aussi vite - avec son véritable plat. |
| | | Les Voltigeurs Grâce de Séverac Messages : 5649 J'ai : 39 ans Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'EreborMes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Sam 8 Oct 2016 - 19:03 | |
| Elle hocha légèrement la tête, alors que Mayeul lui disait que c’était oublié. Loués soit de plat, qui avait été servi à son vis-à-vis. Courtoisie de Rya, peut-être, pour les éloigner de la tension subite qui venait d’arriver. La situation n’avait rien de simple, de toute façon, et s’appesantir dessus n’y changerait rien. Alors elle sourit, bien déterminée à agir comme si de rien n’était. Chose plus facile à dire qu’à faire, mais il y mettait beaucoup de volonté, à lécher ainsi le miel, de façon presque indécente. Presque à même de choquer la voltigeuse. « J’ai l’idée que ça t’amusera, pourtant. De savoir aller suffisamment loin, pour me choquer. » Ça n’était pas si difficile que ça, cela dit. Surtout pour un cielsombrois. Elle sourit, cependant, pour montrer qu’elle n’en pensait rien. Oh, elle se demanderait surement ce qu’il pourrait manigancer, s’il arborait un air louche, mais elle avait suffisamment confiance en lui pour qu’il ne lui fasse pas un sale tour. Ou rien qui prête trop à conséquence, du moins.
Et ne se targuait-elle pas d’être différente des autres femmes de Bellifère ? Plus… ouverte ? Meilleure, en tous les cas. Si. C’est surement pour ça, d’ailleurs, qu’elle prit cette cuillère, la porta à sa bouche. Outre sa curiosité à goûter ce plat, qui ne dominait d’ailleurs pas. Que lui importaient les regards désapprobateurs, quand l’homme en face d’elle la respectait ? Ou qu’elle pensait cela, de sa part, en tout cas. Même si elle n’aurait jamais reconnu se soucier de quoi que ce soit. Non, elle était forte et faisait ce qu’elle voulait, et s’ils la jugeaient, elle n’en avait rien à faire – Levor soit témoin de sa sincérité.
Elle haussa légèrement les sourcils, en sentant sa main. N’était-ce pas aller trop loin ? Elle ne souhaitait pas humilier davantage encore son époux, en faisant courir le bruit comme quoi elle avait un amant – mais ce simple geste ne convaincrait pas les gens de cela. Le simple fait qu’elle se trouve en compagnie d’un homme, sans chaperon, sans le dit époux, à vrai dire, leur suffisait. Difficile de se leurrer sur son identité, après tout – elle était la seule femme à avoir rejoint le Vol de de duché, aussi intolérant envers elles. Aussi ne retira-t-elle pas sa main, et accentua-t-elle même son sourire. Qu’ils le rapportent. Que son époux boue, de tant de désinvolture. Il saurait qu’elle n’en aurait rien fait, même si les apparences prêtaient à croire le contraire.
Elle finit tout de même par retirer sa main, quand la serveuse revint, mais rit de plus belle, en l’entendant. Oh, elle l’apprécierait, que Corail fasse cela. Mais la griffonne, quoi qu’aussi impulsive qu’elle, savait pertinemment que cela ne vaudrait qu’un blâme à sa voltigeuse, malgré son désintérêt pour tous ces conflits. Elles partageaient beaucoup, et ce qui touchait Grâce la touchait forcément aussi. « Aussi tentant que cela soit, je souffrirais qu’on la qualifie d’incompétente pour cela. Mais j’y penserais, si un jour j’en pars. Histoire de leur laisser un souvenir encore plus impérissable. Tu crois que je pourrais demander à devenir Major, dans un autre Vol ? Notre Maréchal en serait ravi, et appuierait ma demande aussitôt, n’est-ce pas ? La compétente, entêtée, et parfaite Grâce Martel, faire la requête de ne plus stagner ! » Elle pensait mériter ces qualificatifs, mais jamais Richard le Harnois ne reconnaitrait qu’elle était tout cela. Et une voltigeuse qui volait en solo aurait peu de chance de se montrer suffisamment apte à une telle place. Elle évoluait en toute cohésion avec Corail, mais les voltigeurs formaient normalement des quatuors. Mais elle n’était pas n’importe quel voltigeur. |
| | | Les Voltigeurs Mayeul de Vifesprit Messages : 3250 J'ai : 32 ans Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : IbélèneMes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Sam 15 Oct 2016 - 15:59 | |
| Elle n’avait peut-être pas tort : il se plaisait à la choquer, et à la voir lui faire des yeux courroucés. Il avait résisté pourtant, le plus longtemps qu’il le pouvait, sachant parfaitement que se mettre à dos Grâce n’était guère intelligent, mais il était vite retombés dans ses travers. Oh, il ne l’aurait pas fait parmi les autres Voltigeurs, sachant bien que la jeune femme avait une réputation déjà bien fragile, mais ici,dans la zone semi-privée que leur offrait la localisation de leur table, il ne s’en privait pas. Et puis, ce n’était qu’un jeu entre eux. Jamais il n’aurait rien fait pour la blesser ou lui manquer de respect. « Oh, Grâce, tu me vexes. Comme si je pensais qu’à t’embêter. » Protesta-t-il faiblement, sachant qu’elle n’en croirait pas un mot, de toute façon.
Leurs mains s’effleurèrent, défi autant que mouvement amical, et la Voltigeuse ne la retira pas, surprenant Mayeul. Quoique, s’il prenait le temps d’y réfléchir, peut-être pas tant que ça. Sa tête était encore embrouillée par ce qu’il avait pris, mais en même temps, c’était une réaction qu’il connaissait. Grâce la femme forte, Grâce la fière Voltigeuse, qui s’efforçait de ne pas baisser les yeux et de ne pas laisser l’opinion des autres gouverner sa vie. Elle devait en souffrir, au fond, mais ce ne serait pas à lui qu’elle le confierait, si elle le confier un jour. Quoique. Qu’elle eût oser s’ouvrir suffisamment à lui pour lui parler de ses filles et de leur devenir l’avait surpris. Il n’en parlerait pas, par respect pour sa confiance mais justement, qu’elle lui fasse confiance sur le sujet l’étonnait et le touchait tout à la fois.
« Oh, je doute qu’ils aient besoin de cela pour conserver un impérissable souvenir de la jolie Corail et sa non moins charmante Voltigeuse. » Confia Mayeul avec bonne humeur, avant de hausser les épaules à sa question suivante. « Il sera ravi, assurément. Propose-lui de venir à Euphoria, tu verras, je suis un Voltigeur extrêmement facile à gérer. » Son sourire sonnait faux, mais qu’importe ? « Compétente, entêtée et parfaite... Que de compliments sur toi même ! Je rajouterais bien agaçante et magnifiquement belle, mais je crains que ça ne desserve ta si parfaite réputation.» Plaisanta Mayeul. Plaisanter, il savait faire, et c’était bien moins dangereux que de se pencher sur ses propres problèmes. Quoiqu’il ne plaisantait pas, sur belle. Grâce était adorable, quand elle ne lui lançait pas des regards agacés en levant les yeux au ciel.
« D’ailleurs, ma si charmante compagne de table, je vais bientôt devoir prendre congé, à regret. Nuage et moi sommes attendus ailleurs, et je n’ai que trop traîné. » Il marqua une pause, avant de lui lancer un regard complice. « Te voir me fais perdre mes moyens, tu devrais en être fière. »
La voir. Pas la drogue qu’il avait ingurgité, pas son manque flagrant de concentration. Non, la voir. Cela sonnait bien mieux, tout de même. |
| | | Les Voltigeurs Grâce de Séverac Messages : 5649 J'ai : 39 ans Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'EreborMes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar | Sujet: Re: Je vais bien, tout va bien Jeu 20 Oct 2016 - 21:14 | |
| Elle se retint de rire, à l’entendre. Lui, vexé ? Peut-être avait-il en lui cet orgueil propre aux cielsombrois, mais elle était persuadée qu’il en faudrait beaucoup, pour qu’elle le vexe. Parce que ne le cherchait pas, en premier lieu – du moins pas quand elle n’avait pas en tête de le sermonner pour son inconscience -, et parce qu’ils s’appréciaient, à leur manière. Elle le croyait, du moins, même inconsciemment. « Tu es aussi taquin que je peux être bornée, et tu mentirais, si tu affirmais encore une fois l’inverse. » Elle lui fit un petit clin d’œil : ni lui ni elle n’étaient dupes, et il savait sûrement ce à quoi elle faisait allusion en se disant bornée – à peu près tout, mais principalement son insistance, parfois, pour l’aider à aller mieux. Quand bien même cette aide était indésirable.
Elle ne s’attarda pas sur ses propres paroles, toutefois, alors qu’il lui proposait de goûter le plat qui lui était parvenu par erreur, et que leurs mains se frôlaient l’une et l’autre. Si elle ne la retirait pas, elle ne poussa pas le vice jusqu’à entrecroiser ses doigts avec ceux de l’homme et ami face à elle. Elle ne voulait pas l’utiliser ainsi à ses dépends – quoi qu’elle était à peu près sûre que faire rager les bellifériens dont les mœurs étaient si éloignées des siennes ne le dérangeraient pas, mais nul ne pouvait prévoir leurs réactions. Et elle gardait généralement profil bas – si son mari avait été la risée de beaucoup suite à sa fuite, il conservait quelques relations, qui pouvaient lui causer du tort. Mais elle ne voulait pas vraiment parler de ça. Elle préférait profiter de ce moment sans réel agacement, contrairement à ses habitudes avec Mayeul. Parce qu’elle avait décidé de ne pas lui faire la leçon, pour une fois. Même si elle avait brisé quelque peu ce fragile bon moment en parlant de ses filles.
Elle soupira, retrouvant son amusement alors qu’il parlait d’une vile manœuvre destinée à mettre à mal les autres voltigeurs du duché. Oh, elle l’apprécierait grandement, mais elle n’aurait jamais fait ça à Corail. Plus par crainte des représailles, en réalité, que par crainte qu’elle soit qualifiée d’incompétente. Elles ne s’étaient pas liées pour rien, et si la griffonne était bien plus mesurée, elle était elle aussi dotée de l’orgueil qui caractérisait Grâce. « Ils n’en ont peut-être pas besoin, mais je serai peut-être agacée, de ne pas marquer mon départ ainsi. Sans trop de dégâts, il ne faudrait pas que les escadrons ne veuillent plus de moi. Là encore, elle lui fit un clin d’œil.
Si elle décidait de se venger des années de misère passées auprès d’eux, elle le ferait intelligemment, et on ne pourrait la blâmer de rien, elle en était persuadée. Et le voltigeur face à elle devait le savoir. Je n’y manquerai pas. Je ne suis pas sûre que ton major soit ravi, cependant, que je cherche à l’évincer. Qui est-il ? Et quant à tous ces compliments… » Un éclat d’orgueil apparut un instant, de manière fugace, sur son visage. Elle savait avoir parfois mauvais caractère, mais elle se savait aussi talentueuse. Elle avait brillé parmi les meilleurs de sa promotion, quand elle avait été déclarée apte à rejoindre un duché. Elle s’était entrainée durement, pour voler seule, et être un atout pour son Vol, qu’ils le reconnaissent ou non. « Je peux, magnanime comme je le suis, t’autoriser à la ternir quelque peu – elle est suffisamment éclatante pour supporter cela sans que ça ne fasse de tache définitive. » Elle rit de bon cœur. Même si elle pensait une grande partie de ce qu’elle disait, cela n’était pas réellement le cas pour cette dernière phrase.
Elle se leva, quand il lui affirma devoir prendre congé. Elle ne voulait pas le retenir, surtout s’il avait des obligations, mais elle hésita un instant à trouver un prétexte pour prolonger leur échange. Non pas parce qu’elle déplorait de mettre fin à un moment si agréable qu’elle était surprise d’avoir pu échanger avec lui sans qu’elle n’en vienne à le réprimander, mais parce qu’elle s’inquiétait qu’il ne soit pas en état. Elle n’en dit rien, finalement, se contentant de lui tendre sa main pour un baisemain, comme toute jeune femme de bonne famille. Quelle vaste plaisanterie ! « Je daigne t’autoriser à prendre congés, seulement si tu m’accompagnes pour quelques pas, et que tu repars avec quelques gâteaux à la noisette. Que tu t’arrêtes en chemin, pour les déguster. »
Donnant les sous que coutaient le repas à la serveuse, elle passa son bras sous celui de Mayeul, pour ne pas lui donner le choix de la suivre, et l’emmena dans une échoppe où il pourrait trouver les biscuits en question, puis revint avec lui jusqu’à la caserne. |
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