Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 18:55

Lentement, l'inévitable semble se dessiner sous ses yeux. Ilse entend bien la remarque d'Octavius mais elle ne tourne même pas son regard vers lui ; il n'y a que Marianne qui compte, rien que son avis. Si elle émet le moindre doute, la canonnière la défendra bec et ongles, peu importe la décision des autres, il n'est pas envisageable qu'elle égorge une amie sur un simple doute et Serenus semble de son avis.

« Arrêtez ce supplice que vous vous infligez. Qu’on en finisse. » Ilse jette un regard noir à la chevaucheuse qui protège Neve de son corps, visiblement décidée à en découdre au cas où ils changeaient finalement d'avis. Qu'on en finisse, hein ? Elle se demande bien comment elle aurait réagi à sa place et la soudaine hypocrisie de la championne de Lagrance la révolte pendant un instant. Mais ce sont les paroles de Marianne qui ont toute son attention et sa décision finale qui lui sert le cœur. Soit. C'est son choix. Son sacrifice pour qu'ils puissent avancer. La canonnière acquiesce.

« Tu sais que si j'pouvais prendre ta place, j'le ferais sans hésiter. » qu'elle lui dit à voix basse, non sans une certaine amertume. Foutue Reine de Sang.

Quand Ilse se retourne, la détermination luit dans ses yeux qui se posent sur la princesse de Valkyrion. « Fais ça vite. » Que ce soit rapide. Elle range son propre poignard, puisque le médecin a décidé qu'elle n'en aurait pas besoin et elle lui laisse la place. Illusion ou pas, la perspective de voir son amie se faire tuer sous ses yeux fait naître en elle une rage violente qui n'attend qu'à sortir. Elle ne perd rien pour attendre, cette garce !

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 19:21

Soit. Devais-je vraiment répondre à cela ?
Si nous avions tort, il nous faudrait assumer les conséquences de nos actes. L'Ordalie de Diamant avait été une cruelle leçon, que j'avais pourtant retenue. C'est son choix, qui est-il pour le remettre en cause, et prolonger cette agonie ? Je le vois bien, ce regard noir que me lance Ilse, ces paroles chargées de colère que m'adressent Mayeul. Un rire se déclenche, proche de l'hystérie. Je suis dépassée, à bout, et cette maudite Vivenef ne cesse de tanguer.

- Haïssez-moi, si cela peut soulager votre conscience... Mais n'oubliez pas que cette décision fut la nôtre, à tous.

Mon regard se plante dans celui du Voltigeur, ulcérée.

- Même la tienne, à toi qui n'a pas daigné bouger.

Je le plaindrais presque, car ne rien faire du tout est encore pire à mes yeux, mais afficher sa faiblesse lui a valu la compassion des autres Championnes, alors inutile de s'apitoyer sur son sort, lui qui est si bien entouré. Cela ne fait que conforter mon ressenti, et même les paroles de Neve ne parviennent pas à calmer mes ardeurs. Je l'entends bien, la voix de la raison. C'est ce qu'il aurait convenu de faire, oui, mais il oubliait à quel point je pouvais me montrer égoïste à bien des égards. Son avis ne m'importait pas tellement si on mettait sa vie en danger, ou si lui le faisait délibérément.

Je ne comprends pas pourquoi Serenus se sent le besoin d'invectiver son confrère de la sorte, et encore moins les raisons qui poussent Octavius à se ranger de mon côté. Lui-même que j'ai insulté et dénigré à plusieurs reprises, qui ne me juge pas, alors que les autres, autrefois si amicaux, et pourtant si prompts à le faire maintenant. Je me suis trompée sur leur compte, et moi qui croyait que, à force, le rejet ne me ferait plus rien...
Peu importe, ces considérations. Je n'ai pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de savoir ce qu'il convient de faire. Je plante mon épée dans le bois humide et use de mon pouvoir sur le guerrier. Il décolle à peine, quand son épée part sans ma direction... Non ! Je l'envoie cogner avec force contre le bastingage, relâchant subitement la pression sans plus rien contrôler, pour aviser la trajectoire de la lame. Mon cœur s'est arrêté de battre, l'espace d'un instant, mais aucun de nous trois n'est touché. Il s'en est fallu de peu, pourtant. Je ne laisse pas le temps au soulagement de m'étreindre, que la colère, dictée par la peur, remonte en un bloc. Il voulait la défendre au péril d'une autre vie, et me fait ensuite la morale sur le fait que nous ne mesurons pas les conséquences ?

Je gronde, entre mes dents, à ramasser mon épée en lui lançant un regard de reproches :

- Je vais te tuer !

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 19:57

« Octavius, est-ce comme cela qu'on agit au sein de la Guilde ? Est ce que tu laisserais ton frère mourir pour... pour ça ? Je me fous qu'il s'agisse ou non d'une illusion. Mais imaginez, rien qu'une seule seconde, les conséquences que cela entrainerait si Marianne se trompait. » L’envie de prendre la tête de Serenus et de la frapper contre un des piliers jusqu’à ce que tout ce qu’il lui reste dans les mains est une flaque de cervelle et de sang devient subitement très forte, chez le guerrier, directement apostrophé par son confrère d’armes. Directement pris à part, comme si tout était de sa faute et de sa décision. « Mais tu m'as écouté ou pas ?, qu’il réplique, mauvais. Elle s’en fout, d’la Guilde, des règles, la Reine de Sang. » La seule chose qui importe à cette chose est de les dévorer vivant, s’ils sont incapables de vaincre ses épreuves. Ils vaincront, c’est tout, et Octavius est bien décidé à ce que la décision de Marianne soit respectée, d’autant plus qu’elle est encore la décision du plus grand nombre. Même en toute mauvaise foi, avec tous les soupçons. Même Ilse s’est mise de côté, prête à laisser Ljöta trancher la gorge de la championne de Bellifère. « Elle va pas mourir. Pas pour vrai. »

Et si elle mourrait pour vrai ?

La question refuse de partir, d’être écartée, elle l’obsède, mais il ne doit pas l’écouter, ne pas s’y attarder, n’y donner aucune attention. Il ne doit pas penser que ce n’est potentiellement pas vrai et qu’ils vont potentiellement laisser Marianne être égorgée devant tout le Colisée d’Hacheclair. Pis, franchement, il aimerait bien voir la Guilde des Mages expliquer leur plan avec le duc d’Outrevent, si ce n’est pas une illusion ! Octavius s’avance, la hache à la main, prêt à aller pousser cet imbécile de Cibellan, mais la championne de Lagrance est plus rapide et il fait à peine un pas que Serenus effectue un vol plané des plus magiques. Et satisfaisants. Juste pour ça, il a envie de remercier Maelys. Mais il ne le fera pas. Quand même.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 20:43

Mayeul avait soutenu le regard de Marianne, quelques secondes, avant de baisser les yeux, pétri de culpabilité. S’il avait pu prendre sa place, il l’aurait fait volontiers. S’il avait pu lui éviter tout ça, par n’importe quel moyen... Mais c’était trop tard, n’est-ce pas ? Et elle était déterminée, leur Championne, si déterminée que même Ilse, pourtant première à la défendre, s’écarta légèrement. Serenus prit sur lui de défendre la jeune femme pourtant, s’attirant les foudres d’Octavius et de chacun des Champions, probablement.Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’ils le faisaient de gaieté de coeur ? Que chacun n’avait pas pesé les conséquences de cette ignoble décision. «La décision finale, c’est à Marianne qu’elle revient.» Souligna Mayeul, peinant à cacher la colère qu’il ressentait à cet instant. Pas contre Serenus, pas contre aucun d’entre eux, mais bien contre lui-même.

Mais s’il avait voulu flancher, la main de Grâce dans la sienne parvint à le ramener sur Terre. Son mari ? Ils en avaient parlé à Hacheclair, des mois plus tôt, mais il ne pensait pas que cela aurait pu avoir un tel impact. Qu’il soit aussi... Puissant. «Je ne peux pas faire autrement, Grâce. Je... Personne ne sait, pour Mathilde. Personne n’a besoin de savoir. Je gérais, jusqu’à ce que cette fichue épreuve s’en mêle. »« Il mentait, et elle le savait. Il ne gérait rien du tout, et ne faisait que s’enfoncer davantage. Et maintenant, avec Marianne, c’était pire que tout. Elle ne lui pardonnerait pas, ou peut-être que si, mais lui ne se le pardonnerait jamais. Et même si tout n’était qu’une illusion, c’était pourtant de sa faute, à lui, cette illusion là. De sa faute à lui qu’ils avaient, tous, dû prendre la décision d’égorger de sang-froid l’une des leurs, sur les informations qu’il avait fourni.
Alors oui, ce n’était peut-être qu’une illusion, mais la culpabilité et la honte qu’il ressentait étaient bien réels, eux.

«Merci» Chuchota-t-il à Grâce, évitant de jeter un regard vers Marianne. Mais quand Maelys reprit la parole, c’est sur elle qu’il posa ses yeux, tout son corps tendu et la voix pleine de colère. « Et si c’était Neve ? Tu nous dirais aussi de faire vite ?» Ce n’était pas contre elle, il le savait, mais bien contre lui qu’il était furieux. Maelys ne méritait pas qu’il passe son énervement sur elle, mais la voir protéger le Chevaucheur lui donnait des envies de hurler, précisément parce que c’était quelque chose qu’il ne pouvait faire à Marianne. Reconfort. Chaleur. Tâches de couleur.
Nuage... Son griffon était bien tout ce qui l’empêchait de ne pas s’effondrer. Ca, et la main de Grâce, qu’il serra davantage encore. Par pitié, que tout soit une illusion. Parce que s’il arrivait quoi que ce soit à Marianne, il le savait, il se détesterait bien davantage encore que maintenant.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 21:10

Il s'y attendait bien entendu. Il s'attendait à ce que Maëlys vienne briser la cohésion qu'ils avaient tissés ensemble en l'envoyant valser dans les airs. Il sentit une force inconnue et invisible qui l'attrapait par le bras et qui le souleva. Ses pieds décolèrent du sol. Serenus, pris de panique et furieux contre la chevaucheuse, balança son épée dans sa direction. Celle ci se planta à un mètre d'elle sans faire de dégâts malheureusement. Il se retint de pousser un glapissement qui aurait été aussi strident que celui d'Octavius puis la force invisible l'envoya au loin. Lors de ce court vol plané qui dura quelques dixièmes de secondes, Serenus put voir ses compagnons qui levaient la tête pour le regarder passer avant de percuter violemment le pont du navire. Son bras droit et son dos reçurent le plus gros du choc ce qui le fit hurler de douleur. S'il avait eu son armure, cela aurait été moins douloureux, mais bien sûr, il fallait qu'il s'en débarrasse pour escalader cette foutue falaise. Le guerrier, couché sur le dos et sonné, mit quelques secondes à réagir avant de se redresser. Il s'appuya sur son autre bras, celui qui était indemne et regarda la scène. Mayeul, l'air sombre, serrait la main de Grâce, Maëlys était toujours face au poteau de Neve, en compagnie d'Octavius. A ces deux là, Il leur lança un regard noir. Quand il pense qu'il avait chaleureusement applaudit Maëlys pour son Opale.. Et Octavius, n'en parlons pas. Puis il tourna la tête vers Marianne et se fit une raison. Il ne pouvait pas lutter. Il ne pouvait plus rien faire, autant respecter sa volonté. Et puis si elle se trompait, elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle même. Ses compagnons faisaient ce qu'ils pensaient être le plus juste et il ne devait pas les blâmer pour ça. Même s'il n'était pas d'accord, il ne devait pas se mettre en travers de leur chemin, au risque de finir comme Marianne.

Serenus, le bras droit replié contre sa poitrine et le dos endolori, se releva en grimaçant. Le choc avait été rude mais il l'avait cherché. Il regarda son bras blessé. Il ne semblait pas cassé heureusement, sinon la suite du tournoi aurait été quasi impossible pour lui. Une fois qu'il fut sur ses pieds, Serenus rejoignit les champions d'un pas lent. Il regarda Marianne, attachée sur son poteau et baissa la tête. Il pria Kern à voix basse pour que ses compagnons ne se trompent pas. Lorsque cela fut fait, il releva la tête, regarda Octavius, Maëlys, puis les autres et recula d'un pas, signifiant ainsi qu'il ne ferait rien pour les empêcher de commettre ce geste affreux.
Lui qui pensait que ce Tournoi ne serait pas une compétition comme les autres... Il n'était pas déçu. Le corps comme l'esprit des champions étaient mis à l'épreuve et ça, il ne risquait plus de l'oublier.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 22:14

HRP : Navrée pour le changement de personne impromptu, c’était plus commode pour moi d’écrire à la deuxième personne

Lorsque tu te redresses, après qu’Octavius t’ait propulsé dans le décor, tu ne songes pas immédiatement à t’excuser. Une dynamique nouvelle semble lier chacun des dix champions, alors qu’un vide insondable s’ouvre sous leurs pas. Tu demeures hagard, longuement, et lorsque Maelys se montre, tu mets quelques secondes à réagir, figé par la vue cruelle de cette falaise, en amont. La jeune femme agrippe tes vêtements avec sa poigne si farouche et déterminée, et elle t’entraîne à sa suite, cahin-caha, fermant une progression funèbre jusqu’au sommet. Tu sens sa chaleur humaine, près de toi, qui sublime les embruns et les bourrasques qui vous cueillent sur l’étroite corniche. Sa voix se perd dans le hurlement des vagues, mais tu n’as pas besoin de saisir le sens de ses mots pour en ressentir l’impact. Ils sont la justesse qui rassure ton cœur, et bientôt le sommet de la falaise se dessine.

Les guerriers claudiquent, mais les dix champions finissent par se rejoindre, désunis par les peurs mais toujours ensemble. Brusquement, le tableau fictif construit par la Reine de Sang se dissipe, et l’ombre retombe comme l’émergence d’un nouveau rêve. Tu sens ton énergie être drainée lentement, et une fatigue incommensurable pèse sur tes épaules. Tu titubes dans l’obscurité, le souffle court, les jambes aussi frêles que des roseaux, et la poigne de Maelys lentement se dessert. Quelque chose te tire vers le bas, une force invisible qui aspire toutes tes convictions, tes lueurs, tout. Tu sembles t’écrouler, ton esprit semble s’écrouler, quand seulement tu pensais avoir surmonté ta plus effroyable peur. Tu aimerais t’endormir. Tu es sur le point de t’endormir. Seuls le roulis désordonné des vagues te tire de la torpeur macabre qui vient de t’étreindre, comme des bras mortuaires. Tes paupières peinent à s’entrouvrir, et aucun de tes membres ne trouvent la force d’esquisser un geste.

Tu es immobile, et immobilisé. Sur le pont de l’Audacia, fermement enchaîné à un pilier de bois, tu évoques davantage un linceul décousu qu’un être humain. Les paroles de tes camarades te tire de ce brouillard qui t’étreint, mais tu mets quelques secondes avant de te ressaisir, la fatigue engourdissant tout ton corps. Maelys s’est précipitée vers toi, sans que tu ne comprennes pourquoi. Pourquoi les menace-t-elle de son regard brûlant ? Qu’y a-t-il à protéger ? Tu… Oh. Vous êtes cinq, comme des pantins d’abattoir. Et l’un de vous va mourir. Tu entends ton cœur battre à tes tempes comme un cheval fou, ou peut-être est-ce celui de Maelys que tu perçois coitement dans la confusion ambiante. Chacun y va de son avis, mais bientôt, tous les regards convergent vers Marianne, la seule d’entre tous dépourvue de son âme réciproque. Les paroles de Mayeul, si grave soudain, te semblent si lourdes de mystères et de courage. Non, Marianne ne peut pas mourir, aucun d’eux ne doit mourir. Serenus s’est approché de toi lui aussi, vindicatif. Lui aussi semble dépassé par les évènements, dont l’enjeu dépasse l’entendement humain. Lorsque Maelys tente d’accélérer le choix, pour enfin mettre un terme à ce supplice, tu ne peux retenir ces mots :

– On peut mourir, souffles-tu. La Reine de Sang peut tous nous tuer, là, tout de suite… Mais je veux croire qu’elle seule a ce pouvoir, et qu’aucun de nous ne tuera personne, quelle que soit le prisonnier que vous décidez d’abattre.

Lorsque les paroles de Mayeul retentissent, froides, pour répondre à Maelys, ton regard s’assombrit. Et si c’était toi ? Toi, qu’il fallait tuer sans crier gare, sans préavis, seulement parce que le Destin t’a posté sur cette voie. Tu prends conscience que ta vie n’a pas d’impact dans ce mouvement impersonnel animant toutes choses, ce mouvement auquel tu crois, dans lequel se fondent toutes tes aspirations. Tu réponds maladroitement :

– Si c’était moi, il faudrait agir de la même manière, et ne surtout pas hésiter. Abréger les choses, afin que la Reine de Sang ne nous tue pas un par un.

Tu hésites.

– Il n’y a aucune justice à chercher dans toute cette mascarade.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:35

Ah. Les affaires reprennent.
Ils se sont enfin mis d’accord : et la victime désignée demande elle-même à son bourreau de la frapper à mort. Elle n’a pas parlé, la blonde princesse des glaces, concentrée sur ce qui l’entoure, cherchant dans le décor qui les entoure un indice sur une manière de s’en sortir. Mais rien ne lui vient ; et lorsque la médecin l’apostrophe, elle resserre sa prise sur son épée, prête à faire ce qui est nécessaire.

D’autres visiblement ne le sont pas – le tonneau en armure qui se fait passer pour un guerrier cibellan s’entête à contrer la décision du groupe, et elle sent l’agacement monter. Lame brandie, elle avance d’un pas pour l’éventrer s’il s’obstine à leur faire échouer le tableau – mais la Chevaucheuse de Lagrance la devance, envoyant valser l’importun. Comment peut-il parler d’esprit d’équipe alors qu’il ne sait se plier à l’avis de la majorité ? Sait-il vraiment ce qu’est la cohésion et l’appartenance à un groupe ? Désapprobatrice, elle plisse les lèvres, la froide princesse de Valkyrion, et s’apprête à remplir son office, lorsqu’une vive douleur au niveau de sa jambe rompt sa concentration. L’épée dudit guerrier a entaillé son mollet, et le sang perle sur la jambière de cuir. L’irritation monte en flèche, et une froideur glaciale se répand dans les veines de la skaljmö. Froide, oh si froide, si terriblement froide, la présence de la Sombre Mère qui veille sur son âme ! Ce n’est plus Ljöta d’Evalkyr qui toise le sombre idiot qui sabote leurs efforts et a mis plusieurs d’entre eux en danger ; c’est Lia, Ecoutante de la Lame, l’un des cinq piliers de la Confrérie Noire – et dans son ombre, l’aura glaçante de Lida s’installe.

De quelques pas rapides, ignorant la douleur sourde, elle s’avance d’un pas résolu vers l’inconscient qui balance des lames sans savoir les diriger, et d’un mouvement ample de son bouclier, le déstabilise soudainement. Plouf ! Le voilà à l’eau, et la rage de bataille kyréenne se met à pulser à ses tempes, au rythme de son cœur qui tambourine contre sa poitrine comme s’il psalmodiait l’hymne de combat de Valkyrion. « Maintenant, ça suffit. Regardez-vous. On est censés se battre ensemble – et si l’épreuve exige un sacrifice, nous devons le consentir, ensemble. Elle, la victime – » D’un geste élégant, elle désigne Marianne, toujours enchaînée à son pilier. « – et nous, les bourreaux. Je vais manier la lame, car elle l’a demandé ; mais tous ici, vous la dégainez avec moi. C’est ainsi, il n’y a pas d’autre choix : affrontons cela ensemble. Soutenez ceux qui en ont besoin, que les forts redressent les faibles, et honorez le courage de celle qui accepte d’être fauchée pour autrui. » Lâchant le bouclier, la princesse rengaine aussi son épée.

De la ceinture qui retient sa tunique, elle sort un poignard effilé. Il n’a rien d’extraordinaire, mais pour elle il est symbolique : son arme d’assassin, sa lame consacrée, vouée à sa Sombre Mère et à son Dieu sans Visage. Elle avance vers le pilier, et portant le pommeau à ses lèvres, elle en fait glisser le fil sur la paume de sa main, tirant un filet de sang dont elle se barbouille les joues, traçant une ligne verticale le long de son nez, jusqu’à ses lèvres. De sa main libre, elle effleure le visage de sa victime, tachant le front de la Belliférienne de son pouce ensanglanté. Marquée comme victime, recommandée au repos éternel, bénie entre tous pour avoir elle-même choisi sa mort. A mi-voix, de manière à ce que seule le médecin l’entendre, Ljöta se penche, dépose un sanglant baiser sur les lèvres de sa consœur, murmurant à son oreille. « Je te voue à Sithis, Sombre Père, souverain sur le Trône du Jugement. Va protégée, Marianne d’Orsang, car les enfants de la Nuit te reconnaissent digne de leur salut. Que ton sacrifice soit honoré – car nous n’oublierons pas. »

Et d’un geste vif, rendu fluide par l’habitude, l’assassin se décale sur le côté et tranche la carotide offerte, interceptant le flot de sang tiède qui ruisselle sur elle, imbibant toute sa personne. « Sombre Mère, aie son âme en ta garde, car elle est digne. » Un murmure. Une prière…

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:48

Iode a l'esprit plus léger. Toute la semaine, il a surveillé sa Voltigeuse comme un griffonnet tout juste sorti du nid. Si la moindre silhouette encapuchonnée avait essayé de la toucher, il en aurait fait de la chair à pâtée. Il a été déçu quand la petite Chevaucheuse du monstre vert a survécu à l'éboulement des gradins. Mais bon, Marianne avait l'air de commencer à l’apprécier. Dommage.
Heureusement, une fois sa partenaire sur le sable, il ne craint plus pour sa vie. Ses frères du ciel ont tous les yeux rivés sur l'arène, perchés sur le Colisée, et quelques dragons dorés sont aussi présents. Les étrangers ne peuvent plus s'en prendre à elle, et il rôdera près de l'infirmerie si elle mord la poussière.

Il la rassure quand elle pense être perdue sous terre ; elle ne perçoit pas les étoiles qu'il lui envoie en vision, la faute à toute cette magie, mais elle est réconfortée par la présence de leur lien. Bien, elle reprend courage.
Rose. Plumes. Audacia.
Iode reconnaît l'empreinte pétillante de l'esprit de Corail. Oh, belle Corail ! Quand il vole près d'elle, il se sent capable de décrocher le soleil pour elle. Mais qu'est-elle en train de faire avec les petiots sur la vivenef ? Ces brefs messages colorés ont piqué sa curiosité ! Couleurs ? Intérêt. Joie. Hâte. Le griffon quitte son perchoir pour planer jusqu'au port, où est amarré l'ancien nid de Marianne.

Quand il atterrit sur le pont, il pousse un piaillement joyeux de surprise. Oh, qu'elle est belle la douce harfang, toute teintée de rose ! Il trouve que ça lui va à ravir. Tandis qu'il la complimente timidement, elle frotte son bec sur Lena et Arsène. Beaux. Assortis. Il est presque jaloux de ne pas avoir droit à un câlin aussi, mais ce sentiment est vite balayé pas le rire de la griffonne.
Allez, Iode est décidé ! Il veut être beau, lui aussi ! Bleu, joie, bleu, enthousiasme ! Les deux enfants comprennent rapidement qu'ils ont gagné un nouveau cobaye. Bleu comme la mer, le ciel, les papillons. Les enfants renversent la bouteille de teinture sur son dos, ses ailes, puis étalent la couleur avec de l'eau. Il est tout fier ! Corail a l'air d'apprécier, ce qui l'enchante encore plus. C'était sans oublier son côté imprévisible, et elle le pousse dans la bassine rose délaissée. Plouf ! Le voilà avec un beau dégradé bleu-violet-rose sur les pattes. Intéressant ! Joli. Il trempe le bout du bec et de la queue dans le baquet avant d'en ressortir – en mettant des traces de serres et de coussinets partout où il va.

Il observe ensuite Nuage subir le même traitement coloré qu'eux, cette fois avec des tâches, tandis que de nombreux griffons s'empilent sur les mâts pour observer le résultat sur leur trois copains. Se teindre les plumes, pourquoi n'y ont-ils pas pensé plus tôt ? Il fallait que leurs Voltigeurs adoptent le concept. Les dragons seront jaloux.
Iode laisse ses pensées dériver vers Marianne ; il voudrait lui montrer la jolie harfang, toute rose, et son bleu, et son dégradé sur les pattes. Mais son amie semble s'être fermée à lui. Étrange. Il ne perçoit qu'une détermination farouche, luttant contre une peur sourde tapie en dessous. Elle doit être concentrée sur son épreuve, il lui laissera la surprise.
Pour finir, Corail propose un tour de vol à Arsène. Iode fait de même avec Lena, et ils volent de concert tout doucement, les petits accrochés à leurs plumes, Nuage derrière eux. C'est certain, ils ont fière allure !

***

« Tu es sûre de toi... ? »
Si Marianne est sûre ? Que c'est la solution du tableau, oui ; de vouloir sentir une lame lui ôter la vie, beaucoup moins. Elle commence à trembler en acquiesçant à Ilse. Mais son regard se dérobe quand la canonnière se propose de le faire. Non, elle ne veut pas lui faire subir ça. Ce serait trop terrible. Mais elle a la gorge trop nouée pour l'expliquer. Plus tard, quand tout sera fini. Elle hoche à nouveau la tête vers Ljöta, retournant à sa litanie d'injures mentales.
Puis une caresse, un baiser, une prière, et la lame.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:52

Il y avait fort à parier que la cohésion du groupe des champions allait en se disloquant, à mesure que les tableaux s’enchainaient. Si dans le premier ils avaient tenté de maintenir un semblant d’alliance, le second avait été plutôt synonyme de discorde et de déchirement. Ce qui était plutôt compréhensible, au vu du résultat attendu. La Reine de Sang semblait piocher dans les profondeurs des peurs et des sentiments de ses adversaires, et force était de constater qu’elle parvenait, en exploitant ces failles, à retourner les champions les uns contre les autres. Un spectacle plutôt divertissant, bien qu’il ne trouva guère grâce aux yeux du duc de Lagrance, toujours désireux de voir au plus vite ce petit jeu se terminer. Mais c’était l’occasion d’observer les réactions de chacun, devant ce qui était pourtant dépeint comme des illusions. Un instant, l’effervescence s’empara de la foule quand la disparition du duc d’Outrevent fut constatée dans sa loge et que celui-ci était présent dans l’épreuve. Un risque inconsidéré ou un beau coup pour surprendre le public. Denys penchait pour cette seconde option.

« Au moins, ils ont le sens du spectacle. »

C’était un murmure passablement cynique, pour le duc de Lagrance qui, à défaut de s’ennuyer ferme, trouvait plutôt cruel le dilemme qui partageait les champions. Non qu’il fut prit d’une quelconque empathie à leur égard, il devait reconnaître que ce n’était pas facile, et que lorsque la nécessité faisait loi, il fallait être prêt à se salir les mains. Un point de vue de toute évidence partagé par la championne de Lagrance qui s’était rapidement faite à l’évidence. Si l’un d’eux devait mourir, alors c’était le chemin qu’il fallait emprunter. Difficile mais tel était parfois la loi de la nature et du destin. Cruel oui. Et c’était pour ça qu’il ne s’amusait pas tant, le duc de Lagrance. Car s’il était persuadé qu’il fallait parfois prendre d’extrême décision, lui même n’était pas tant mauvais ni cruel. Il a un sourire, en voyant l’agitation prendre le cœur de sa championne, faisant voler l’un des champions – celui de Cibella – loin des poteaux d’exécution. Une chose était sûre, elle était prête à aller jusqu’au bout des choses. Mais elle ne serait pas, de toute évidence, la main choisie pour arracher la vie de la championne de Bellifère, traduite comme anomalie dans ce tableau. La Princesse de Valkyrion s’accommodait de cette sale tache – après avoir balancée par dessus le bord le champion de Cibella (encore lui ?) – le faisant d’une manière toute surprenante qui laissa un instant le duc perplexe. C’était barbare, violent – la vue du sang giclant de toute part le fit détourner le regard – mais intriguant, car ça ne lui semblait pas tant commun pour l’exécution sommaire d’une illusion.

« Et maintenant que le doute les envahis, que réserve la Reine de Sang… »

Un nouveau murmure, à lui même plus qu’à un autre – Marjolaine a détourné elle aussi le regard de ce meurtre illusoire très réaliste – intrigué de ce que réserve la suite, la curiosité vaguement piqué malgré le désir sous jacent de s’en aller au plus vite de ce Tournoi barbare.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:57

Si Louis n’était pas lui-même Faë, il trouverait cette affaire de Reine de Sang complètement idiote. En fait, il trouve ça quand même brillant, l’idée de devoir se battre avec son intellect et non pas avec ses muscles. Il ne serait certainement pas le meilleur dans cet exercice, mais il a confiance que les champions sauront se débrouiller avec ça. Au moins quelques-uns d’entre eux. Grâce, Ilse et Marianne, par exemple. À preuve, la première épreuve se passe relativement bien, malgré quelques éclats de violence qui ne sont pas pour assombrir l’humeur des pirates. Un évanouissement par ci ! Une masse par là ! Quelques claques et hop, franchement, même pas besoin d’un Homme Vapeur pour justifier de la bagarre !

« Hé, c’est l’Audacia ! » Les applaudissements provenant de la tribune pirate redoublent d’ardeur, alors que tous reconnaissent la vivenef de légende, d’un seul regard sur son pont que tous connaissent par cœur. L’enthousiasme se tarit peu à peu, pourtant, alors que la scène devient plus claire et qu’ils reconnaissent Freyja et Marianne, attachées sur des piliers. « R’garde ça, ma tante, on dirait vraiment… » … toi. Louis s’interrompt dans son commentaire, alors qu’où il pensait trouver sa tante, il ne la trouve pas. Disparue. Sans que personne s’en soit aperçu. Comme Aymeric, au Carnaval des Miracles. « Freyja ? » Peut-être a-t-elle uniquement changé de place, dans l’estrade ? Il a beau se tourner et se retourner, il ne la voit pas, et tous ses confrères et consoeurs font de même, jusqu’à ce que Philippe se lève et que tous comprennent l’expression sur son visage. À la fois la peur et la colère. Celle qui, subite, infuse dans leurs veines ces mêmes émotions, une rage égale à la panique qui commence à courir dans les autres gradins lorsque la disparition du duc d’Outrevent est constatée.
Les armes sont sorties, sabres, épées, lames, la magie crépite au bout des doigts. Qui dirige l’épreuve ? Comment l’arrêter ? Ils ne se rendent pas compte. Des spectateurs hurlent vers la Reine de Sang, ou du moins, ce qu’elle leur montre de ce qui se passe dans son illusion, hurlent que tout est faux, de ne tuer personne, de ne pas faire ça. Rien ne bouge, pourtant, rien n’atteint les champions envoûtés, et la garde de Bellifère empêche les quelques badauds les plus véhéments de sauter sur le sable. Ils ne peuvent rien faire.

Ils peuvent juste regarder.
Louis tape du pied et crie, furieux. Ils ne vont pas juste regarder une des leurs se faire égorger comme ça ! Alors que c’est peut-être vrai ! Seulement, c’est leur seule foutue option, et les champions, à leur défense, ne semblent pas plus décidés à savoir quoi faire. Ou, savent-ils ? « C’est Marianne. » Marianne, Marianne, Marianne, Douce Marianne, leur Douce Marianne, et le mot court dans tous les pirates et dans la tribune où sont amassés les Voltigeurs des quatre duchés ibéens, et tous retiennent leur souffle. Ils veulent tuer Marianne, ils vont tuer Marianne. Peut-être réellement ? Non, faites que non. Un anneau pour Douce Marianne. Tous se redressent, lorsqu’ils voient la princesse de Valkyrion s’approcher, fière et barbare, belle et indomptable, s’approcher de leur camarade et la barbouiller de son sang, puis l’embrasser, dernier baiser offert par Lida. Et tous regardent, immobiles, dignes, lorsqu’elle lui tranche la gorge et que le sang de leur Douce Marianne coule sur le pont de l’Audacia.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:57

Tatane à 15PV, Tableau 2, Soir 3:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mar 6 Sep 2016 - 23:59

Fin de tableau 2, 10 PV:

Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.

Deuxième épreuve

Dernier tableau

IRL : Jusqu'au 09/09 (23h).

Troisième tableau : Les champions ont décidé : c'est Marianne qui doit périr, et Ljöta exécute la sentence.
Serenus a été éjecté du tableau : il perd la moitié de sa vie restante, et Ljöta encaisse deux attaques successives du boss.

C'était la réponse à l'énigme : Marianne était la seule victime à incarner la peur secrète d'un des champions. Le tableau a été réussi, et une brume opaque envahit soudain la scène. Lorsqu'elle se dissipe, Neve et Marianne sont déliés de leurs liens, à terre tous les deux ; et dans le public, des mages de l'Automne raccompagnent à leur place le duc d'Outrevent, la pirate Freyja, et madame Fer-Vaillant ; escamotés en coulisses pour les besoins de l'épreuve le temps du tableau.

Une nouvelle scène s'offre aux yeux des champions.

Ils sont enfermés dans une vaste salle circulaire. Au centre, une porte massive surmontée d'une arche est verrouillée de dix serrures, encadrée de torches vives. Il faut ouvrir cette porte pour triompher du tableau, les champions le savent, instinctivement.
Autour de la salle, dix couloirs menant à dix salles ; chacun surmonté par le blason d'un duché, ou des deux villes de Lorgol.
Il y a une clé par salle, ils le savent.
Les portes des couloirs s'ouvriront l'une après l'autre : chaque champion doit entrer dans celle de son duché pour triompher de ce qui s'y trouve, obtenir la clé, et ressortir l'apporter à ses camarades : ils verront ce qu'il voit, mais ne pourront l'aider que par la voix.

Ordre des portes et contenu des salles :

1/ Valkyrion (Ljöta)
La salle contient une dizaine d'ennemis, tous mages, portant le visage de Ljära, sa sœur décédée. Elle devra les abattre un à un pour parvenir jusqu'au mur portant la clé.

2/ Ville Haute (Octavius)
La salle est au bas d'une falaise escarpée : la seule manière de l'atteindre, c'est de s'envoler au dos du griffon posé au pied, pour atteindre la clé posée au sommet et la rapporter... Un griffon qui répond au nom de Cobalt.

3/ Ville Basse (Ilse)
Une horde de chevaux sauvages court dans une plaine étendue : il faut les atteindre et décrocher de l'encolure de l'étalon dominant la clé qui y est accrochée sur une corde.

4/ Outrevent (Lionel - PNJ donc à sauter)

5/ Bellifère (Marianne)
Le couloir est une galerie de mine, d'un noir d'encre, lentement envahi par l'eau. La championne devra trouver la clé à tâtons et courir contre la montre, car l'eau monte et finira par la noyer...

6/ Erebor (Grâce)
La salle est intégralement remplie de coccinelles. Elles grouillent sur les murs, sur le plancher, au plafond ; des essaims volent dans les airs et s'accrochent aux vêtements, aux cheveux, au visage. La clé est sur le mur du fond, face à la porte - recouverte de coccinelles également.

7/ Sombreciel (Mayeul)
Cette salle est un ensemble de galeries de terre souterraines remplies de vers grouillants. C'est une masse énorme prête à engloutir le champion dès qu'il entrera ; il devra parcourir les galeries avec cet essaim sur lui, jusqu'à trouver la clé et ressortir.

8/ Lagrance (Maelys)
La salle est une réplique de l'Île des Murmures : elle contient une cinquantaine de vivenefs en flammes. Il va falloir tout fouiller pour trouver la clé, cachée dans les mains de l'une d'elles...

9/ Ansemer (Neve)
Le couloir est très étroit, plongé dans le noir, il ne peut avancer que de profil : la salle entière est un labyrinthe très resserré, et la clé est au centre. C'est une course contre la montre, car les parois extérieures se resserrent au fur et à mesure que le temps passe...

10/ Cibella (Serenus)
La porte donne sur le vide : un gouffre de trois cents mètres, béant, vertigineux, surplombant un océan déchaîné, franchi seulement par un pont de pierre large de dix centimètres... la clé se trouve de l'autre côté, accrochée à une corde sur un pilier de bois. Il faudra faire vite, le pont tremble et risque de s'effondrer à tout moment.

But du tableau : Les portes vont s'ouvrir dans l'ordre, dès que la clé précédente aura été rapportée. Seul le champion désigné par le blason au-dessus d'une porte peut la franchir. Les autres assistent à sa progression en regardant l'image projetée sur le mur de la salle centrale, et peuvent l'encourager car leurs voix lui sont transmises. (La Guilde des Mages a mobilisé beaucoup d'outrevoyeurs et outreparleurs pour l'occasion ).
Les dix clés sont requises pour ouvrir la porte finale et sortir de la salle.
→ Considérez que Lionel rapporte sa clé.

	Mayeul 30/45 30	Grâce 39/39 39	Ljöta 6/31 6
	Serenus 41/98 41	La Reine de Sang 33/99 33	Octavius 81/81 81
Marianne 9/19 9	Ilse 6/21 6	Maelys 22/22 22	Lionel 17/32 17	Neve 12/27 12

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 2:06

Terminé.
Une brume sombre s’élève, et la princesse de Valkyrion se tend, prête à tout – poignard levé, sens aux aguets, elle guette le nouveau tableau que la Reine de Sang va leur infliger, luttant contre un étourdissement insidieux et une nausée soudaine qui lui fait tourner la tête. Lorsque la brume se lève, elle est dans une vaste salle circulaire, avec les autres champions : et devant eux, les deux soigneurs sont couchés au sol, visiblement groggys. Rengainant le poignard rituel à sa ceinture, Ljöta court vers sa victime, le sang tiède imbibant encore sa tenue. Prudemment, elle tourne la tête de Marianne, palpe le cou taché d’écarlate – intact. Elle caresse doucement la joue du médecin, esquisse un sourire lorsque les yeux clos s’ouvrent lentement, battant des cils pour chasser les vestiges de l’inconscience où l’enchantement l’avait plongée. Elle aide la Belliférienne à s’asseoir, puis à se relever, offrant son bras et son épaule en soutien. « Tout va bien ? Tu as du courage, Voltigeuse. » Elle dépose un baiser sur son front, la remet aux bons soins de ses amies, et étudie attentivement la salle, ignorant délibérément les regards que les autres champions portent sur elle. Elle n’a pas besoin de leur jugement, et n’a que faire de leur opinion : elle est princesse, assassin et Écoutante, et n’a de comptes à rendre qu’à son frère, et la Sombre Mère.

Une porte close. Dix serrures. Dix clés, dix couloirs. Et dix champions.
Limpide.

Appuyée contre le mur pour lutter contre la fatigue qui la mine inexplicablement, elle grimace lorsque la porte surplombée par les armes de Valkyrion s’ouvre en grinçant sinistrement. Allons. Il est temps de s’y remettre. Carrant les épaules, elle ramasse son bouclier posé non loin, dégaine son épée kyréenne, et s’engage bravement dans le couloir menant à son épreuve.

S’enfuir.
Capituler.
Tourner les talons, et déclarer forfait.
Oh, que la tentation est forte.

Oh, que son cœur saigne ! Brûlé vif, piétiné, écartelé, son cœur pourtant si froid, crucifié par le visage de cette sœur aimée et trop tôt perdue – par ces ennemis qui l’environnent, avec les yeux de Ljära, le sourire de Ljära, les tresses blondes de Ljära. Oh, comme elle voudrait lâcher bouclier et lame, s’approcher de ces copies les mains tendues, et en prendre une contre elle pour la serrer entre ses bras ; mais elle sait pourquoi elle est là, la farouche guerrière des glaces, et elle ne s’autorise comme unique marque de faiblesse que les larmes brûlantes qui dévalent ses joues marquées de sang. Elle carre les épaules, elle redresse le menton, et elle chante, Ljöta : dans le parler rude des gens des glaciers, elle chante l’appel barbare des valkyries, elle chante l’hymne de bataille sauvage des vierges guerrières couronnées d’or – elle chante, tandis que son arme abat méthodiquement ces mages ennemis qui portent le visage de Ljära comme un masque de souffrance.

Elle chante pour tromper son cœur en deuil, elle chante dans une langue que bien peu parlent encore ; elle chante le chant de guerre d’un autre temps, elle chante les morts glorieux et les disparus bénis entre tous, elle chante pour une sœur tendrement aimée partie bien trop tôt. Elle chante la guerre contre les mages iniques, contre les lieurs de sortilèges lâches et sans honneur ; elle chante le combat sans pitié, le premier sang et le dernier souffle au son frénétique des tambours qui s’emballent. Elle chante, Ljöta, tandis qu’elle fauche sans frémir les dix Ljära qui se dressent devant elle, et s’interrompt seulement lorsque la dernière expire à ses pieds.

Lorsqu’elle rejoint la pièce centrale et que la porte au blason de Valkyrion se referme derrière elle dans un claquement sec, déclenchant l’ouverture de celle surplombée des armoiries de la Ville Haute, elle n’est plus qu’une poupée blonde noyée de sang, ruisselant d’écarlate et les joues dévalées d’un torrent de larmes silencieuses. Elle effleure la joue d’Octavius en passant devant lui, sans même le regarder, muet encouragement devant l’horreur qui l’attend sûrement, et s’en va ouvrir sa serrure. Il l’a soutenue, elle a reconnu sa voix rauque, sans comprendre ce qu’il disait… A son tour à présent.

Pour lui aussi, elle chantera.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 4:04

La première chose qu’il voit est la falaise et il devine déjà qu’il devra grimper au sommet, d’une façon ou d’une autre.
La deuxième chose est un griffon doré.

Le soleil qui parcourt ses plumes l’aveugle un instant, mais jamais il peut penser avoir mal vu. Ne pas avoir vu. Son regard ne le trompe pas. Cela fait… si longtemps. La voix douce, il appelle alors : « Cobalt ? » Lentement, le griffon tourne la tête vers lui, fixant sur lui ce regard d’or qu’il n’a jamais pu oublier. Saura-t-il encore le faire ? Cela fait si longtemps. Pour la première fois depuis des années, Octavius ouvre timidement son esprit, comme ils ont appris à le faire à la Caserne de Serre. Il en abaisse les barrières et pendant quelques secondes, rien ne se passe. Puis, c’est comme si on le percutait de plein fouet. Une clé. Vol. Glaces. Douleur. Sang. Rancune. Mort. Douleur. Solitude. Abandon. Il se recule, comme assommé, et s’appuie contre le mur de la salle, cloué sur place par le regard du griffon. Peut-être peuvent-ils comprendre, Chevaucheurs et Voltigeurs, la puissance de ce qui vient de frapper son esprit ? Peuvent-ils comprendre la force de ce qui le rend aussi impuissant ?
Il doit le faire. Pour eux. Il s’est engagé dans ce foutu Tournoi en sachant bien que ce n’était pas seulement à son sujet, qu’ils devaient s’allier, alors ce n’est pas le temps de tourner les talons et de les laisser tomber. Octavius a été profondément soulagé, lorsque le deuxième tableau s’est achevé, révélant leur victoire et les deux champions ligotés intacts, Neve autant que Marianne. Marianne, si brave, n’ayant pas hésité à se sacrifier. Ce ne sera pas lui qui échouera. Douleur. Pics de glace. Tempête. Hurlements. Écho.

L’écho de son cri de surprise. De douleur. Qui résonne à ses oreilles. L’écho des autres champions, l’écho des chants barbares de Lia, ceux auxquels il a répondu pendant qu’elle tuait les avatars de son passé dans la salle précédant la sienne. L’écho qui le fait rouvrir les yeux, les fixer sur le griffon, toujours immobile.

C’est l’occasion de redevenir, pendant quelques instants, ce qu’il a déjà été. Ce qu’il a toujours voulu être. Il porte sa main à sa joue, celle qu’a effleuré la princesse Ljöta, la tachant de sang. Ainsi, voilà Octavius Fer-Vaillant, devant son griffon, portant sur son visage le sang de ce duché pour lequel il a voltigé. Boitant jusqu’au fier animal, abandonnant au sol son bouclier, ce qui reste de son armure trop lourde, sa hache. Cobalt ne bouge pas et attend qu’il grimpe sur son dos, d’un geste si familier, avec cette maladresse de l’habitude perdue. « Je suis bien plus lourd qu’avant, qu’est-ce que tu en penses ? » Il tremble. Ses mains courent sur les plumes lisses, caressent le cou puissant. Il hésite, encore. Pesanteur. Légèreté. Acrobatie. Non, pas aujourd’hui. Déception. Son bandeau de fortune est toujours autour de son cou. Il le remonte, cachant sa vue pour ne pas voir le vide qui sera bientôt sous lui. Pour s’assurer de complètement laisser le contrôle à Cobalt. Confiance. Doute. Pas cette fois. Il doit avoir confiance cette fois-ci. Pour la dernière fois. Octavius se cramponne à la fière créature, alors qu’il sent le vent s’engouffrer dans ses oreilles, dans ses vêtements, le crisper entièrement. Des larmes de frayeur mouillent son bandeau, mais il réussi à ne pas bouger, jusqu’à ce qu’il sente Cobalt s’immobiliser. D’un coin de tissu soulevé, il constate qu’ils sont au sommet de la falaise et que la clé est à portée de main. Il suffit alors d’un geste, pour l’attraper, et d’ensuite descendre, si rapidement qu’il a l’impression de chuter et que son souffle se perd. Il chancelle, alors qu’il ressort de la salle sans un regard pour ce Cobalt illusoire, y laissant toutes ses armes. Qu’il prenne tout ce qu’il est devenu, tout ce qu’il a voulu être pour oublier.

La porte du couloir, celle surmontée du blason de la Ville Basse, s’enclenche. Octavius va porter la clé dans la serrure de la lourde porte qui sera leur fin, qui couronnera le triomphe qu’ils se sont promis, envers et contre tout. Un regard pour Ilse, un hochement de tête pour elle. C’est à elle de vaincre.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 9:39

Elle l'a souillée, cette satanée Reine du Sang. Elle a souillé l'image de l'Audacia, sa demeure, l'endroit où elle se sent le plus en sécurité. Et maintenant, quand elle montera sur le pont, il lui suffira de fermer les yeux pour l'apercevoir maculé de sang.

Ilse s'efforce de rester impassible, mais lorsqu'elle réalise que Marianne est encore en vie, une larme de soulagement coule le long de sa joue et elle se précipite vers son amie pour la serrer dans ses bras. Pas un mot n'est échangé, elle communique tout ce qu'elle a à dire dans cette étreinte, sans chercher à savoir ce qui les attend.

Elle finit pourtant par se relever et par observer l'endroit. Et comme les autres, elle comprend. Elle voit Ljöta combattre avec courage des peurs dont elle ne connaît pas la source. Elle encourage Octavius lors de son épreuve qu'il parvient finalement à surmonter. Puis l'appréhension l'envahit toute entière ; que lui a préparé cette garce ?

Elle s'attendait presque à se retrouver dans cette sordide infirmerie pleine de sang, incapable de faire le moindre mouvement tandis que des silhouettes s'approchaient pour l'égorger. Mais la Reine de Sang est allée fouiller plus loin et y a déniché une perle profondément enfouie qu'elle avait espéré ne plus jamais revoir. Ce n'est pas la canonnière qui fait alors face à l'épreuve, mais la jeune Iseabail. Les souvenirs l'assaillent avec la force d'un boulet de canon et elle se retrouve un instant incapable de bouger face au spectacle qui s'offre à elle.

Les chevaux son magnifiques. Magnifiquement angoissants. Ils s'élancent dans la plaine et Ilse sent de nouvelles larmes poindre au coin de ses yeux alors qu'elle lutte pour rester stoïque et concentrée. Elle avait enterré ce pan de vie-là, elle avait fait en sorte de l'oublier autant que possible. Elle se rappelle pourtant les longues balades à cheval en compagnie de son aïeule, au cœur des landes d'Outrevent, alors que la brume n'était pas encore levée et que la fraîcheur du matin engourdissait ses doigts. Et elle se souvient de la lettre qui lui a annoncé sa mort ; une chute à cheval, soudainement devenu fou à la vue d'un serpent. Ilse se fige. Qu'on lui donne un océan tumultueux à chevaucher, qu'on lui envoie tempêtes et ouragans plutôt que ces animaux qui parcourent la plaine sous ses yeux.

Ses doigts tremblent et sa gorge se noue. Elle entend vaguement les encouragements de ses camarades tandis que sa main se porte, distraitement, sur ce bracelet d'argent, souvenir de son aïeule. Ce n'est qu'une illusion. Tu as déjà affronté bien pire gamine. Des adversaires bien plus nombreux et bien plus forts. Des dangers bien plus grands. Elle déglutit et elle acquiesce imperceptiblement. Elle doit à nouveau laisser la petite Iseabail derrière elle, redevenir la pirate et aller chercher cette foutue clef. On compte sur elle.

La horde semble décrire un cercle autour d'elle et Ilse s'avance finalement. Se déplaçant sur leur trajectoire, son cœur battant à vive allure, elle se tient prête à les intercepter. Ils ne sont plus qu'à quelques mètres. La pirate sent la magie au bout de ses doigts et elle crée une petite explosion sur le sol, juste devant l'étalon de tête qui fait une ruade, ralentissant enfin sa course. La canonnière fonce droit devant, profite de la peur et de la surprise du cheval pour s'approcher de lui sur le côté et s'empare de la clef d'un geste vif avant de s'éloigner promptement.

Enfin, Ilse retourne auprès des autres champions, soulagée ses joues humides ; elle ne se rappelle pas avoir senti les larmes couler. Puis elle porte la clef à la serrure, observant avec les autres la porte du champion d'Outrevent qui s'ouvre. Son regard évite le sien ; la présence de la jeune Iseabail est encore trop vive et il ne la fait que trop remonter à la surface. Elle préfère rester en retrait, silencieuse. Et attendre.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 11:56

Il a un peu de mal à ouvrir les yeux. Et il a encore du mal à récupérer de l’attaque lâche qu’il avait subit. Fatigué, faible, il peinait toujours à ne serait-ce que bouger et son sang lentement revenait courir dans ses veines, pas suffisamment néanmoins pour lui donner assez d’aplomb. De sa loge, près du Colisée, il peut entendre néanmoins les cris, les encouragements, mais c’est différent de la première épreuve, et il s’interroge Hiémain : que se passe-t-il là bas ? Comment vont les autres ? Est-ce aussi difficile que l’Homme Vapeur ? Différent sans doute, l’épreuve est l’œuvre des Faës après tout. Il aurait aimé pouvoir y être, et à défaut de participer, au moins se rendre sur place pour les encourager, ces champions qui étaient ses compagnons.

C’est terrible…

La voix de Stellaire résonne dans son esprit. Comme dépitée mais un peu prise d’une forme d’irritation. Qu’est-ce qui pouvait à ce point l’amener dans un tel état. Etait-ce l’épreuve et ce que subissaient les champions ? Les yeux fermés, l’esprit balancé jusqu’au dragon doré, Hiémain interrogea celui-ci, légèrement inquiet.

Que se passe-t-il ? Raconte-moi ce que tu vois, c’est grave ?

Horriblement grave oui ! Je ne comprend pas comment on puisse en venir a de telles extrémités…

Mais quoi ?

Et sans partager en plus !

Pardon ?

Rends-toi compte, de tous petits humains s’amusent à teindre les plumes des griffons. Rose, bleu, mélange des deux, des taches, des dégradés… C’est beau ! Je suis jaloux.

Il ne répond même pas. Pas vexé ou quoique ce soit, il se retient juste avec toutes les peines du monde de ne pas laisser échapper un rire, Alméïde était toujours là et veillait sur lui. Un rictus pourtant étire ses lèvres. Stellaire jaloux. Bon il aurait aimé en savoir plus sur l’épreuve.

Hiémain ?

Oui ?

Tu crois que ma barbe serait bien en rose ?

Sans aucun doute.

Et certainement que Stellaire écouterait son avis et qu’il irait bientôt intercepter les enfants jouant avec leur teinture. Et qu’il allait retrouver son dragon avec une barbe toute colorée et les griffes manucurées d’un charmant rose. Du plus bel effet, vraiment.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 20:09

Il avait volé en griffon ! Un vrai griffon, et un vrai vol ! Arsène était sans doute le plus heureux des enfants, tandis qu’il s’avançait gaiement dans les rues de Hacheclair. Il ne manquait plus que Hiémain soit remis sur pied - mais il y croyait, il savait que ça allait aller. Au fond de lui, il savait que le Champion irait bien, parce que tout le monde veillait sur lui. Et personne ne lui avait menti, il s’était effectivement réveillé, après l’arène. Alors, il voulait y croire, de toutes ses forces.
Et puis, il avait une mission : ramener d’autres bouteilles de teinture. Plein plein plein, autant qu’il pourrait en porter ! Du rose, en priorité, évidemment, pour Lena. Mais aussi du bleu, du jaune, tout ce qu’il pourrait trouver. Il n’avait pas beaucoup d’argent, par contre, et même s’il pouvait toujours tenter d’aller en demander à Joséphine, il ne voulait pas la déranger. Il était bien assez grand pour se débrouiller tout seul ! Et les voler, ces bouteilles. Après tout, il était un petit voleur de Lorgol, il savait y faire !

Mais il était bien conscient, Arsène, que s’il se faisait prendre, il n’y aurait pas de Hiémain pour lui sauver la mise, cette fois. Pas de Mélodie pour voler à son secours. Il serait tout seul et il aurait à affronter, du haut de ses douze ans, son sort la tête haute. Mais... C’est pour Lena qu’il le faisait. Et pour le frisson de l’aventure, peut-être, aussi.
Alors il avait arpenté les rues, jusqu’à tomber sur la bonne échoppe, et attendu son heure. Son moment parfait. Il avait repéré les issues de secours, les rues par lesquelles fuir, les gardes éventuels. Beaucoup étaient dans l’arène, sans doute. Il était assez loin du port pour ne pas apporter d’ennuis à l’Audacia, et son capuchon rabattu sur sa tête, justifié par le petit vent frais qui courrait dans Hacheclair, lui assurait un certain anonymat.
Il était prêt. Il était un enfant des Miracles, et il n’avait pas peur.

Le moment propice, un client un peu trop râleur, un commerçant soudain débordé, il ne lui en fallait guère plus. Une bouteille, deux, trois, qu’il prit soin d’envelopper séparément dans le linge qu’il avait caché sous sa cape pour ne pas qu’elles s’entrechoquent. Il aurait bien pris plus de fioles, mais il avait peur que cela soit trop visible. Et déjà, il faisait demi-tour, Arsène, son butin soigneusement dissimulé. Son coeur manqua un battement pourtant quand, concentré sur le fait de ne pas attirer l’attention sans regarder devant lui, il bouscula un homme bourru qui le repoussa d’une pichenette. «J’suis désolé.» Maugréa Arsène, ne s’autorisant à respirer librement que quand il s’enfonça dans une nouvelle rue, son sourire renaissant sur ses lèvres. Il avait réussi ! Il avait beaucoup à apprendre, certes, mais il avait réussi ! Et sans se faire prendre !

Il était tout joyeux, le petit, en multipliant les tours et détours dans Hacheclair pour perdre d’éventuels témoins avant de retourner sur les quais et de présenter son butin à Lena. Trois fioles de teinture : rose, jaune, bleu. Pas de rouge, il était trop loin dans le magasin pour qu’il puisse l’atteindre efficacement. «Bon alors, on teint qui maintenant ?» Demanda-t-il, avisant les griffons colorés, le rose sur les canons, le pont, et une partie des voile. Sur ses propres cheveux aussi, courtoisie de la jolie Corail.
C’était magnifique, toutes ses couleurs. Un super jeu. Il espérait jusque que Lena ne se ferait pas disputer pour ça : pour sa part, il comptait bien s’éclipser avant que l’équipage pirate ne revienne de l’arène !

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Mer 7 Sep 2016 - 22:34

Tatane à 15PV, Tableau 3, Soir 1:

Deuxième épreuve

Troisième tableau

IRL : Jusqu'au 09/09 (23h).

	Mayeul 30/45 30	Grâce 24/39 24	Ljöta 6/31 6
	Serenus 41/98 41	La Reine de Sang 33/99 33	Octavius 81/81 81
Marianne 9/19 9	Ilse 6/21 6	Maelys 22/22 22	Lionel 17/32 17	Neve 12/27 12

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 1:11

Le visage de Ljära danse devant mes yeux. J’ai lâché mon épée après avoir franchi le seuil, une fois la porte du couloir scellée derrière moi – je l’ai laissée tomber, avec mon bouclier, et mes mains tremblent sans que je ne puisse vraiment les contrôler. Je me souviens trop bien de mon désespoir lorsque la nouvelle nous est parvenue, de cette rage noire et insondable qui a offert mon âme à Lida. Je me souviens, Ô Sombre Mère – je me souviens, et les larmes dévalent mes joues, trempant mon visage tout autant que le sang inonde mes vêtements. Le sang de Marianne, le sang des dix Ljära que j’ai massacrées de mes propres mains. Tremblante, je resserre les bras devant moi, tentant de combattre les tremblements incontrôlables de mes épaules. Octavius affronte sa propre épreuve, et fidèle au serment que je me suis fait, je chante pour lui. Je chante un chant de courage et de bravoure, un hymne de bataille et de triomphe ; et lorsqu’il ressort de son couloir, blême comme un trépassé, je le perçois tout aussi bouleversé que moi. Lui aussi a lâché ses armes en chemin – lui aussi a compris, comme moi, que contre cet ennemi-là aucune lame ne nous aidera. Un ennemi terrible, un ennemi puissant, car il siège en nous-mêmes, dans les tréfonds des nos êtres.

Comment lutter contre soi-même ?

Fatiguée, l’âme meurtrie et le cœur en lambeaux, je m’avance à pas lents vers le champion de la Ville Haute. J’évite son regard – je ne veux pas m’effondrer en petit tas alors que l’on me regarde. Baissant la tête, je pose le front contre son épaule, enlaçant sa taille en glissant mes bras sous les siens. Aucun mot n'est prononcé. Aucun mot n'est nécessaire. Je suis tout autant en quête de chaleur que je lui offre mon propre réconfort : juste un contact humain, une étreinte compatissante pour partager nos douleurs. Juste un rien de douceur après la terreur qui a ensanglanté nos cœurs.

Courage, camarades.
Votre tour arrive...

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 16:51

C'est une panique pure qui remplit son corps, remplaçant le sang perdu en quantité à chaque battement de coeur. La sensation de mourir est trop réelle. Envolée la certitude que c'est une illusion, Marianne ne voit que le jet rouge qui emporte sa vie, sa vue qui s'assombrit. Dans une dernière pensée, elle appelle Iode à l'aide. Terreur, amour, pardon.

Elle se sent chuter à terre. C'est enfin terminé ? Le voile sombre semble se dissiper et elle émerge lentement, quoique bien étourdie.
La première vision qu'elle a est celle de Ljöta, couverte de sang. Son propre sang. Son cœur s'emballe à nouveau de manière si forte que c'en est douloureux, ses tremblement reprennent de plus belle. Vivante, elle est toujours vivante. « Tout va bien ? Tu as du courage, Voltigeuse. » Son ange de mort l'aide à se relever, elle peine à remplacer sa peur par du soulagement. Jusqu'à se retrouver dans les bras de Ilse. Elles ont tellement été secouées par ce tableau ! La canonnière lui redonne de l'énergie, et elle lui rend son étreinte avec force, le silence chargé d'émotion. Iode aussi la réconforte, ébranlé par les dernières sensations que lui a envoyé sa cavalière. Pendant quelques instants, leur lien devient aussi étroit que lorsqu'ils ont bravé ensemble la tempête. Puis le griffon se remet en retrait, non sans lui suggérer qu'une surprise colorée attend Marianne à la fin de l'épreuve...
La médecin reprend contenance, redonnant son épée à Grâce. Il faut qu'elle oublie le tableau précédent pour ce concentrer sur le dernier. Quand elle sera en état, à distance du Tournoi, elle retournera voir Ljota ; lorsqu'elle ne verra plus son propre sang sur elle. Lorsqu'elle sera capable de la remercier, et lui demander des explications sur son baiser et ses paroles.

Dix clés donc, chacun la sienne. Ljöta ressort de sa salle plus écarlate encore, le visage plein de larmes. Quand c'est au tour de Lionel, elle préfère se préparer à affronter sa propre porte, rassemblant ce qui lui reste de courage, serrant la main de Ilse toujours perdue dans ses souvenirs.
Enfin Lionel revient et actionne sa serrure. Devant elle, les deux battants laissent place à un couloir de pierre, plongé dans le noir total.
Splendide. Pas de lumière pour l'aider cette fois-ci, elle sera seule. Chaleur. Oui, bon, pas seule. J'arrête de tergiverser.
La Voltigeuse inspire un bon coup avant de s'engouffrer dans les mines d'un pas décidé. Une main sur le mur de droite, l'autre tendue dans le vide de ténèbres devant elle, elle progresse à tâtons sous les encouragements de ses amis.
Mais ça aurait été trop facile. L'eau dans laquelle elle patauge monte progressivement, et son angoisse augmente d'un cran. Elle accélère, l'eau lui chatouillant les genoux.... si bien qu'elle se fracasse la tête sur le fond de la galerie malgré sa main tendue. La douleur, la peur lui délie la langue. « Sale fichue bestiole ! Mais t'as fini de t'acharner sur moi, c'est bon j'ai la trouille t'es contente ! Tas de magie foireuse ! Suffit les autres, je l'insulte si je veux ! Et où tu as mis cette maudite clé de mes.... ah ! Voilà ! » Elle referme ses doigts sur l'objet métallique fixé sur le mur et s'apprête à faire demi-tour, sous le regard médusé des autres champions.
Elle espérait se diriger vers la lumière de la sortie. Raté, elle est toujours dans le noir, tant qu'elle ne sera pas dehors. Elle remet sa main sur le mur, essayant de progresser plus vite malgré le niveau à mi cuisse et la frousse aux tripes. La galerie se remplit, inexorablement. L'eau lui arrive à la taille, au thorax, aux épaules.
Et ce chemin de retour qui s'éternise !
Elle nage à présent, perdant pied et se cognant au plafond, le souffle erratique, quand elle franchit brutalement le seuil de son défi. De la lumière, des gens, enfin... Totalement trempée, épuisée par sa course contre la montre, elle titube jusqu'à sa serrure, déverrouillant la porte de Grâce au blason d'Erebor. Vivement la fin de cette épreuve.

« J'ai eu ma dose ; j'ai assez frôlé la mort pour le reste de ma vie. »

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 19:42

Grâce ne voulait pas y aller. Se refusait à y aller. Elle avait détourné le regard, de chacun des cauchemars que les champions la précédant avaient à affronter. Elle avait fermé les yeux, même, à vrai dire – des fois que l’atrocité qu’ils combattaient l’y oblige. Cela ne la regardait pas, et ils n’avaient pas à s’exposer ainsi. Et pour plus de sécurité, elle avait masqué ses yeux avec le morceau arraché à la chemise de Mayeul. Mais si c’était un jeu, auparavant, ça n’en est plus un. Elle relève le bandeau, pourtant, quand elle sent que l’on approche d’elle, quand sa main entre en contact avec le pommeau de l’épée que Marianne lui tend. Pas pour longtemps, pas alors que Ljöta entre dans sa salle. Elle entend, écoute, les autres, les encourage de son mieux, même en refusant de voir quoi que ce soit. Elle le relève, un bref instant, à son tour. Pour voir l’état de chacun. Elle sait, que c’est son tour. Elle déglutit, bien moins assurée qu’elle ne prétend l’être.

« Me regardez pas. »

Ils n’en feront rien, elle en est sûre, mais même si elle ne sait pas ce qui l’attend, elle ne veut pas. Et eux, dans les gradins, se divertiront de son sort. Elle met la main sur la poignée, rabaisse le bandeau improvisé. Il est hors de question qu’elle regarde ce qu’elle affronte. Elle attend, un instant, entendant ce qui lui semble être de milliers de bruissement d’ailes. Elle ne sent pas, pas encore, les petits êtres qui se pressent sur son corps. Elle n’a pas conscience de ce que c’est. Pas jusqu’à ce qu’elle les sente sur son corps, la recouvrir tout entière ou presque. La voit-on seulement, à travers elle ? Elle a l’impression qu’elle pénètre sous sa peau, partout sur elle, en elle. Elle est tétanisée, ne réalise pas encore.

Pas avant qu’elles ne se posent sur son visage, passent sous le bandeau, lui arrachant un cri de terreur pure. Elle l’arrache, l’envoie au loin, faisant s’envoler l’essaim sur la clé – brièvement, trop brièvement, mais assez longuement pour les voir là. Elle crie encore, devant son pire cauchemar. Elle panique, se sent encore plus mal que de les savoir grouillante sur elle. Elle est persuadée que sa dernière heure est arrivée. La prédiction de son frère se réalise – le courroux du Dieu des coccinelles est réellement sur elle. Est-ce un Dieu mineur associé à Bellifère ? S’offusque-t-il de l’affront fait à son époux ? Elle chute, incapable d’affronter ça. Incapable de croire qu’il ait des moyens si puissants, entre ses mains. Elle n’a plus l’impression d’être elle, mais elle se sent faite de coccinelles. Tout son corps est en train d’être dévoré par elles. Elle brule, elle a froid, elle est terrifiée. Elle se sent incapable de se relever. Elle perçoit Corail, lointaine, qui lui montre qu’elle les écrasera et les mangera, toutes, jusqu’à la dernière, mais elle ne comprend pas. Les vagues rassurantes ne parviennent pas jusqu’à elle. Elle va mourir ici, et elle les abandonnera tous.

Tous, dehors, qui attendent qu’elle ramène la clé, pour les sauver. C’est peut-être l’impulsion qu’il lui fallait. Elle tente de se relever, mais ses jambes ne la portent plus. Elles flagellent, et elle chute, encore. Elle déteste cette faiblesse, elle l’exècre. Elle rampe, incapable de faire mieux. Elle essaye de se convaincre qu’elle est trop proche du sol, collée à lui même, pour elles. Qu’elles vont rester en haut. Que son esprit lui joue des tours, et que les milliers de piqures qu’elle ressent n’existent pas. Surement n’existent-elles pas, d’ailleurs, mais elle ne peut s’en rendre compte. Elle ne peut être rationnelle. Non. Elle rampe, et elle attrape la clé. Et elle se dirige vers la porte, hurlant quand elles se placent devant elle, prenant la forme de son époux et de sa famille, le jour où ils sont venus la kidnapper. Mais ils sont plus effrayants, ils viennent pour la tuer. Sa dernière heure a sonné, et elle le sait. Mais elle ne mourra pas donner la clé aux autres. Elle se lève, court, sort. Elle met la clé dans la serrure, s’éloigne de tout le monde, refuse de parler.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 20:11

Un frisson me saisit tandis que les tableaux de la seconde épreuve se déroulent. A travers celle-ci je peux constater la dangerosité de la magie et son usage insidieux poussant les Champions à tuer l’un des leurs. Je ne peux cacher mon étonnement devant l’apparition du duc d’Outrevent, enlevé à l’insu de tous les spectateurs. Mes mains tremblent quelque peu, je me renfrogne car je sais également être un vecteur de la magie, une magie incontrôlée qui, bien qu’elle se soit montrée salvatrice quelques jours plus tôt, pouvait tout aussi bien conduire à la mort. Jusqu’à présent, je n’ai causé de tort à personne hormis moi-même, mais vu mon manque total de contrôle sur cette part de mon être, la crainte de blesser quelqu’un demeure. Pour le Tournoi, les mages font démonstration de la maitrise et de la puissance de leur art. Heureusement que Hjalden n’est pas venu, néanmoins je sais qu’il aura vent de tout ce qui se passe à Hacheclair. Cela le confortera dans combat contre les mages.

Mes mains se crispent sur mon siège lorsque les illusions générées entraînent Ljöta face à sa défunte sœur Ljära. Mon cœur se serre. Tristesse, révolte et peur se mêlent car je ne peux m’empêcher de repenser à tout ce qui a découlé de cette mort, ni au fait qu’elle se retrouve dans l’arène à ma demande. Je retins mon souffle devant la cruauté de la Reine de Sang qui exploite les peurs de ses adversaires et les détruit à petit feu. Mes yeux me brûlent tandis que j’assiste impuissante à cette mascarade. Je me joins au chant de ma Princesse, en sourdine, en soutien. Un chant guerrier pour le courage, mais je ne peux cautionner l’appel à la guerre qu’il peut véhiculer. Cependant, je sais que je défendrai ma famille et mes vassaux si un conflit éclate. Fière Skjaldmö, je ne voudrais pas être à ta place. Blessures physiques, blessures psychologiques, ce Tournoi n’épargne personne, pas même les invités. Je redoute la dernière épreuve, si celle-ci a lieu… Je redoute aussi les attaques qui n’ont de cesse de perturber cet évènement. J’en viendrai presque à vouloir que le Tournoi prenne fin.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 20:18

La tension s’allégea considérablement quand la princesse de Valkyrion éveilla une Marianne indemne. Ca n’avait été qu’une illusion. Il les laissa, Mayeul, se regrouper autour de la Championne retrouvée, restant à l’écart. Il était heureux de la savoir en vie, mais il avait sans doute perdu le droit de l’approcher, d’être soulagé, quand il avait avoué qu’elle était la personne à abattre. Par sa faute. La culpabilité l’assaillait, et ne le quitterait probablement plus.

La troisième épreuve les attendait. D’abord Ljöta, et les larmes qui roulaient sur ses joues. Octavius, et son griffon ressuscité ou presque. Ilse, Marianne, Grâce. Chacune forcée à affronter son pire cauchemar, avec les encouragements des autres. Et à chaque nouveau Champion, à chaque nouvelle terreur, Mayeul ne pouvait s’empêcher de haïr davantage cette épreuve. Ce Tournoi dans son intégralité. Et son Duc qui l’avait contraint à participer. Il ne put s’empêcher de penser à Hiémain, si pâle avec tout ce sang autour de lui. Pourvu qu’il aille bien. Veillé par la belle Mélusine, et non pas forcé à affronter son pire cauchemar, il était en sécurité, pour le moment.

A lui, enfin. Qu’on en finisse. Le Voltigeur adressa un pâle sourire à Grâce, avant de s’avancer dans le couloir qui portait le blason de Sombreciel.

C’est le bruit qu’il reconnut. Ce frottement, lent et insidieux, qui avait peuplé ses cauchemars d’enfant. Il s’était attendu à revoir Mathilde, ses yeux rieurs et son doux sourire, mais ça, c’était pire. C’était bien pire. Cette masse grouillante d’insectes sans yeux, sans conscience, une masse compacte qui ne demandait qu’à ramper sur lui, à l’avaler, à l’étouffer sous leurs corps dégoûtants. Un frisson de terreur s’empara de lui quand il s’avança, résistant à l’envie enfantine de plaquer ses mains sur ses oreilles. Comme quand il était petit. Comment quand il les avait vu pour la première fois. « Je ne peux pas faire ça.» Souffla-t-il, à peine conscient d’autre chose que les galeries de terres et ces vers, partout, masse gélatineuse qui lui donnait la nausée. Ils ont confiance en toi., souffla une voix dans sa tête. Et alors ? Qu’est-ce qu’ils en savaient, eux, de cette peur d’enfant qui le glaçait jusqu’au plus profond de ses os ? Maelys avait raison. Il était lâche, incapable d’affronter ses peurs, incapable d’affronter Marianne, incapable d’affronter la mort de Mathilde. Drogué, même, dans l’espoir d’oublier ce qui le hantait. Inutile.

Mais il ne voulait pas être celui à cause de qui tous échouent, alors qu’ils avaient tant souffert. Pas pour une histoire stupide d’Opale ou de gloire, non, mais parce qu’ils avaient confiance en lui. Plus que lui-même, d’ailleurs. Ils étaient une équipe, et il devait faire sa part.
Alors il avança de quelques pas, hoquetant de terreur quand la masse grouillante toucha sa peau, l’envahit, l’avala tout entier. Il resta immobile, un long moment, calmant sa respiration, jugulant tant bien que mal la peur panique qui l’envahissait tout entier. Ne pas flancher. Et avancer. Des galeries, d’autres galeries, et toujours ces vers, partout, bruyants et grouillants et terrifiants. Dépasser sa peur. Ce n’était qu’une illusion, comme Marianne. Rien d’autre qu’une illusion particulièrement réaliste.
Nouveau dédale, nouvelle galerie, et enfin, la clef. Grouillante de vers, elle aussi. Il se força à tendre une main tremblante, lâchant un gémissement terrifié quand une grosse masse se détacha pour grimper sur ses doigts. Comme s’ils voulaient le retenir. Demi-tour, nouveaux couloirs et enfin,la fin de la torture.

Il était blanc comme un linge, Mayeul, en franchissant la porte qui se referma, ouvrant celle de Maelys, championne de Lagrance. La clef, la serrure, et il se laissa tomber au sol, silencieux, recroquevillé sur lui même. Il avait besoin de quelques minutes pour se reprendre. Pour oublier la terreur, les cauchemars, et les mots doux que Mathilde lui murmurait pour l’apaiser. Se rouler en boule et oublier. Juste... Quelques minutes.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 22:58

Me dirigeant vers l’habituelle loge d’Erebor pour être certaine de ne pas y trouver Castiel. Je suis surprise quand on m’interpelle, rétorquant que la loge a été déplacée encore plus loin de celle de Sombreciel. Regard inquiet, remplit de questions - tout de suite mes pensées sont tournées vers Castiel. Qu’a-t-il encore fait ? Que s’est-il-passé ENCORE ? Je me dirige, perplexe et agacée, vers la loge de Sombreciel où se trouve déjà l’indomptable Duc. Déjà inquiète par la santé préoccupante de Hiémain qui a été agressé. J’arrive, je m’assoie et lance sans préavis : « Pourquoi la loge d’Erebor a été déplacée ? Y a-t-il quelque chose que je dois savoir ? Même un petit détail… un détail insignifiant lié à Alméïde. » Regard accusateur, j’avais entendu parler d’une étrange explosion dans les appartements de la délégation Erebienne… J’étais prête à parier que c’était Castiel le responsable et je craignais le pire…

La deuxième épreuve du Tournoi des Trois Opales était sur le point de commencer. Ljöta rejoignait le combat en remplacement de Hiémain - je préférais que ce soit elle plutôt que mon beau-frère si l’un d’eux venait à perdre sa vie. Toujours, j’étais fière - même si c’était sous les traits de la princesse impertinente de Valkyrion - que la Confrérie Noire soit représentée lors du Tournoi.
Voyant les différents tableaux défilaient sous mes yeux, je prends la main de Castiel et la serre - quoi qu’il ait fait, cela ne justifie pas que je ne lui apporte pas le soutien qu’une soeur peut apporter à son frère. Je reste silencieuse pour ne pas en rajouter.

Une moue sur ma bouche : « Non, Liam n’est plus dans sa loge ! Les pirates semblent affoler aussi de l’autre côté de la tribune, la seconde de l’Audacia doit également manquer à l’appel ! Les Belliferiens savent ce qu’ils font, cela ne fait aucun doute ! Ca va aller, je te dis quand tout est terminé ! »

(...)

Des grands noms d’Arven sont attachés à des poteaux sur le pont de l’Audacia, je regarde l’épreuve, surprise par l’audace des Bellifériens de mettre certains champions en danger et le duc d’Outrevent !

(...)

- Réaction face à l'acte de Ljöta, explication de son acte par rapport à la Confrérie Noire
- Méli regarde la suite des événements avec attention
- Dans les gradins, ça s'affole Méli craint le pire pour la suite, mais a foi dans les champions et elle sait qui vont réussir l'épreuve ! Ils n'ont pas le choix.

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