La panique superpose le passé au présent et le souffle commence à me manquer. Le mur m’empêche de passer, le mur me bloque, le mur disparaît.... Je m’affale par terre, surprise d’être passée de l’autre côté, de ne plus être enfermée. Je pouvais la rejoindre et la sauver, je pouvais …Faire quoi ? Je n’en avais pas la moindre idée, je n’étais pas médecin, je savais juste qu’il fallait empêcher le sang de couler lorsqu’il y avait une plaie. C’était à peu près tout. Dans le fond, je m’en fichais bien pas mal, mon corps bouge tout seul. Je me voyais me relever, mes pieds prendre les devants avec impatience, manquant de me refaire tomber. L’équilibre rétabli, j’escalade la rambarde censée empêcher les spectateurs d’aller dans l’arène pour rejoindre le sable carmin et collant. J’étais à l’intérieur et en même temps à l’extérieur de moi-même. Toutes pensées cohérentes se faisaient dévorer par l’angoisse et la peur. Alors mon corps avait pris les commandes en absence d’ordre adéquat. Il savait que je voulais la rejoindre, alors, il se dirigeait vers elle. Ma sœur, mon amie, le visage livide et endormi, un visage qui ressemblait terriblement à celui de ma mère.
Cette pensée déstabilise mon corps, ma main dérape, entrainant mes jambes. Je saute pour me réceptionner souplement sur le sol. J’aurais dû attendre, descendre encore un peu. Le choc fait vibrer mes os et je grimace à l’impact qui me fait claquer les dents. J’ai un peu du mal à repartir, mes membres sont engourdis à cause de la chute, mais il n’y avait rien de cassé. De toute façon, ce n’était pas le plus important. Je me précipite vers Maëlys, improvisant un garrot en déchirant un bout de ma robe. Je ne pouvais faire que ça, ça et prier les dieux de veiller sur elle. Bien vite cependant, l’arène se remplit, les secours arrivent. Guérisseur et médecin, prenant en charge les blessés. On me repousse gentiment, prenant en charge Maë. Je ne pouvais rien faire de plus, encore une fois j’avais été inutile.
La mort dans l’âme, je m’éloigne. Je ne me retourne pas, je devais partir de ce lieu de désolation et de mort avant que les souvenirs ne m’écrasent et ne me fassent perdre connaissance. J’étais épuisée, inquiète. Il n’y aurait pas de fête ce soir.
Spoiler:
388 mots
Une fois la barrière magique disparu, Mélo se précipite vers Maë. Lui fait un garrot sommaire, mais se fait vite éjecter par mages et medecins plus compétent. Elle décide donc de repartir, bien consciente qu'elle ne peut rien faire, écrasée par l'angoisse.
Les Voltigeurs
Marianne d'Orsang
Messages : 1217 J'ai : 44 ans Je suis : Voltigeuse, médecin
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia ! Mes autres visages:
Marianne reprend conscience, lentement. La douleur la tire de sa torpeur, lui brûlant le corps par vagues. Sa tête, son épaule et son dos la lancent. Dans ses jambes, c'est pire, comme si quelqu'un avait enfoncé des aiguilles. - Bon, et cette femme, on lui fait quoi de plus ? Elle a les jambes en passoire. - Si vous voulez que ma magie soigne ses blessures, il faut d'abord retirer tous les éclats enfoncés. - Ça va le mage, j'ai eu mon diplôme à l'Académie moi aussi, tu me dis rien de neuf. Elle devine qu'on parle d'elle - probablement un médecin et un soigneur qui se chamaillent. Elle rassemble ses souvenirs : la cérémonie de clôture, la meurtre d'Enguerrand, la silhouette de brume qui apparaît, et... Son ventre se tord, elle se sent nauséeuse. En partie à cause de la douleur qui finit de la réveiller complètement, mais aussi de ce qui s'est passé dans l'arène. Ils ont été manipulés. Elle n'a été qu'un vulgaire pantin, un pion, à la merci de ces fanatiques et de leur Ordre. Elle qui a toujours mis un point d'honneur à mener sa vie comme elle l'entend, elle a été rabaissée au rang de marionnette, sa volonté et son esprit distordus, piétinés ; remplacés par l'envie de voir mourir ceux qu'on lui désignait comme adversaire. Elle est révulsée par ce qu'on lui a fait penser, la colère et le dégoût lui soulève le cœur. Elle a été esclave d'une autre volonté. La Voltigeuse ouvre les yeux. Une odeur de brûlé lui pique la gorge. On l'a laissée allongée sur un brancard devant l'entrée de l'infirmerie, d'autres blessés demandant bien plus d'attention qu'elle à l'intérieur. Que sont devenus les autres champions ? Ils avaient mis toutes leurs forces à s'entre-tuer, son dernier souvenir est celui d'une arène poisseuse de sang, la plupart de ses amis inconscients au sol. Puis un choc, et le noir. Pourquoi ? Iode rejoint ses pensées, apportant les pièces manquantes à sa réflexion. Mayeul qui lévite dans les airs, puis qui chute sur elle. Des gradins qui s'effondrent, qui prennent feu. Les piratent qui maîtrisent un mage. Les barrières magiques qui s'effacent, les guérisseurs qui envahissent l'arène pour secourir les champions. Doucement, Marianne bouge son bras droit valide vers son épaule endolorie. Elle avait mal, mais l'articulation était en place. Pas de fracture, mais de nombreux bandages en écharpe l'empêchait de la bouger. Mayeul avait du la percuter de plein fouet en lui déboîtant l'épaule gauche – avec en bonus, une belle bosse sur la tête. J'espère qu'il va bien.Son griffon la rassure, relayant les nouvelles de Nuage et Corail. - Alors, enfin réveillée ? Il serait temps de vous enlever toute cette caillasse plantée. Ah oui, le médecin. Belliférien vu sa mine renfrognée, avec une pince à la main. Derrière lui, un vieux mage attendait, prêt à user de sa magie. Mais l'amour-propre de la championne avait été trop malmené pour laisser un confrère la traiter comme un patient lambda. Ses mollets avaient été protégés des échardes par ses bottes, mais des éclats de pierre avaient transpercé le cuir. Quand à ses cuisses, elle sentait autant qu'elle voyait les morceaux de bois. - Oui, réveillée. J'ai aussi du matériel dans mes escarcelles, je peux m'occuper des échardes, vous de- - Eho ! Vous voulez m'apprendre mon boulot ? Vous virez vos bottes et vous restez tranquille comme le faë, point. Très mauvaise réponse. La colère encore présente, Marianne laisse parler son orgueil. Elle est championne de Bellifère, et Dame d'Orsang, nom d'un chien ! - Je pense avoir mon mot à dire quand quelqu'un s’apprête à tripoter mes plaies. Ce n'est rien comparé à une machine infernale ou l'impression d'être égorgée, et on gagne du temps pour les autres blessés derrière moi. J'ai aussi eu mon diplôme de médecine à l'Académie, alors on commence, cher confrère ? Ledit confrère lui lance un regard furieux, tandis que le soigneur derrière lui est secoué d'un rire silencieux. Mais il ne rétorque pas, se contentant de grommeler sur l'impertinence des femmes tout en se penchant sur une première blessure. Il est rapide et adroit, retirant les débris un à un, tandis que Marianne se concentre sur les échardes avec son bras valide. Elle bénit intérieurement le Mage de l'Hiver à leur côtés qui répare ses chairs et apaise ses douleurs, sans lequel elle aurait vite tourné de l’œil. Une fois l'opération terminée, elle remercie chaleureusement les deux hommes avant de se rallonger, soudain épuisée. Elle donne son baume contre les brûlures au médecin. Si un incendie avait ravagé une partie du Colisée, ça lui serait utile. -Vous êtes têtue, hein ? Attendez quelques heures avant d'essayer de gambader. Consœur. Un salut bref, et le Belliférien disparaît au milieu du camp de fortune, suivi du mage. Compétent, et pas si méchant que ça finalement.
Suivant ses conseils, elle attend sagement que ses jambes acceptent de la porter – la magie ne fait pas des miracles, il lui faudra quelques jours pour ne plus grimacer à chaque pas. Les infirmières qui vont et viennent dans l'infirmerie lui donnent des nouvelles des autres champions : aucun mort, un vrai miracle compte tenu de certaines blessures. La princesse Ljöta est toujours dans un état grave. Marianne souffle un bon coup, décide de se lever. Ses jambes tremblent mais tiennent le coup. Bien. Elle clopine à l'intérieur de l'infirmerie pour lancer « Félicitations les champions, on est tous vivants ! » , mais ce sera tout. Elle s'adosse au mur près de Louis et Ilse, massant son dos et sa bosse.
Quelques jours plus tard, elle est enfin en état pour prêter main-forte aux médecin et aux soigneurs restants et s'occuper des champions les plus amochés. Iode a guérit beaucoup plus vite qu'elle, si bien que lorsqu'elle est enfin capable de remonter sur son dos, au bout d'une semaine, ils partent le soir même finir sa convalescence dans son domaine. Son Opale de Lumière entre les doigts, elle peut enfin s'occuper d'elle-même et de ses blessures, au calme.
Spoiler:
1008mots. Marianne s'est pris un Mayeul volant sur le dos, elle se réveille avec une épaule remboitée et les jambes criblées par Lionel. Elle se soigne avec un autre médecin et un mage, va voir les autres champions. Dans les jours suivants elle aide un peu à l'infirmerie, puis dès que son épaule ne lui fait pas trop mal en montant sur Iode, elle rentre à Orsang.
Dernière édition par Marianne d'Orsang le Sam 1 Oct 2016 - 19:15, édité 1 fois
La Noblesse
Castiel de Sombreflamme
Messages : 2436 J'ai : 26 ans Je suis : duc décadent de Sombreciel et mage de l'Été amateur d'explosions
Feuille de personnage J'ai fait allégeance à : Sombreciel et à l'empire d'Ibélène. Mes autres visages: Louis • Octavius • Maelenn • Lionel • Matvei • Hermine
Mélisende, ta Mélisende, bien vivante, même un peu rieuse, soulignant bien justement que tu ne saurais pas quoi faire sans elle. Que serais-tu, sans les Séverac, Castiel ? Son baiser mouillé de larmes, juste au coin de tes lèvres, réussi à les relever dans un pauvre sourire. Brièvement, à peine le temps de revenir à la forteresse, où vous retrouvez votre père, qui a portaillé au plus vite dès que les nouvelles sont arrivées à Séverac. Celles de mort et de destruction, celles qui lui ont fait craindre le pire. À ses côtés, vous retrouvez Melbren et Melsant, ce dernier vous assurant avoir parlé à Mélusine. Poussiéreuse et chancelante, mais elle aussi bien vivante.
Un sourire brisé, que tu tentes de maintenir même dans tes larmes plus ténues. Un sourire qui, cela dit, ne peut pas affronter la nuit et tes démons, alors que seul dans le noir d’une chambre qui t’est devenue hostile, tu te rappelles les mots de ta fratrie.
Ta Mélusine prise sous les décombres avec ta Mélisende.
Tu te dis toujours peu empathique, ce n’est certainement pas le sentiment qui t’étouffe, et la compassion non plus. Cela ne t’empêche pas d’être sensible, sans doute trop, surtout lorsqu’on en vient à ta famille. À l’idée de tes sœurs prises sous les gradins, enfermées dans cet espace réduit et menaçant… tu exploses, Castiel. Non pas de magie, mais de peur, ta claustrophobie se faisant le véhicule de tout ce que tu as dû refouler, enfermer, sous la couronne d’argent du Roi Noir, trop lourde sur ton front. Comme un enfant, tu réclames tes sœurs, et tu pleures de plus belle de ne pas pouvoir les avoir. Tu hyperventiles, tu hoquètes. Ton souffle passe difficilement dans ta poitrine, bloqué par la peine, devant tes yeux dansent des points sombres et lumineux, ton corps s’engourdit. Tu es incapable de te calmer, de t’apaiser, malgré les efforts conjugués de tes frères et de ton père, qui ont accouru en t’entendant crier, croyant peut-être à une ultime attaque. Maximilien, qui tente de te rassurer, ferme et calme ; Melsant, qui te promet de veiller sur vous tous jusqu’à votre départ, fort et paisible ; Melbren, qui propose de te changer les idées, tendre et joueur.
Il y a peut-être seulement, finalement, la fine silhouette de Joséphine qui réussit un peu à taire tes sanglots. Joséphine, dans un murmure que tu n’entends pas, renvoie père et frères de ta chambre, vous laissant seuls, elle, toi et ton Familier. Sans un mot, elle grimpe dans ton lit et vient te serrer contre elle, avant de chanter. Chanter, à voix basse, une des nombreuses berceuses et comptines cielsombroises qui ont parcouru ton enfance. Pendant un instant, alors que tu fermes les yeux, tu te croirais à Séverac. Juste le temps de quelques chansons qui, enfin, apaisent tes larmes.
Spoiler:
473 mots ; Castiel vit assez mal la catastrophe et l'idée que sa famille aurait pu mourir Donc il câline avec Josette
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Le Destin
Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.
C'est terminé. Enfin. Le bain de sang a pris fin, et rapidement les invités se sont éclipsés, cherchant le refuge de leurs terres et la sécurité de leurs soldats.
Les conjurés ayant enlevé Chimène et absents lors de la descente au Fer-Vaillant n'ont jamais été attrapés. La suspicion pèse lourdement entre les voisins et l'on s'épie avec froideur, des deux côtés des frontières...
En Faërie, l'Impératrice en colère a décrété une vaste chasse à l'homme, pour arrêter, emprisonner et exécuter tous les mages du Sang sur lesquels il serait possible de mettre la main. Vain à la raisonner, le duc de Lagrance offre clandestinement l'asile à sa Cour aux mages persécutés. Les Amoureux du Vent réfugiés à l'Académie s'installent donc en Lagrance ; et les cours de magie reprennent à l'Académie !
En Valkyrion, le climat de tension concerne la totalité des mages. Les relations diplomatiques entre Ibélène et Faërie sont coupées.
Le climat politique n'a jamais été aussi tendu...
Le petit bilan de fin du Destin
Cette bien sombre affaire aura de très tangibles conséquences...
• L'Ordre du Jugement a explicitement demandé le retour des savoir perdus, et la libération des magies scellées. Ces obscurs points d'histoire feront sûrement l'objet de recherches approfondies dans les archives du continent...
• Gustave de la Rive se porte apparemment comme un charme, puisque l'Ordre tente de l'aider à renverser Chimène, qui semble bien trop réfractaire aux magies bannies à leur goût.
• Le torchon brûle entre Ibélène et Faërie, entre Erebor et Sombreciel, entre Bellifère et Sombreciel... Mieux vaut rester chez soi actuellement pour ne pas risquer de coup perdu.
Le Destin vous remercie tous pour votre participation et espère vous retrouver nombreux pour l'intrigue du prochain chapitre !