| Sujet: Augustus ▬ So much writing on the wall... Dim 7 Aoû 2016 - 11:35 | |
| Augustus d'Ibélène ft. Matthew McConaughey « Can you see through the haze when the writing's small ? » |
Âge : Quarante sept ans. Date et lieu de naissance : 1er Janvier 954, à Ibelin. Statut : Empereur à plein temps. Père, parfois. Allégeance : A son royaume et son peuple. Groupes : Ibélène / NoblesseAnecdote : Dernièrement, l'Empereur prétend travailler sur ses Mémoires. Il écrit, beaucoup, souvent, et semble parfois frappé d'une inspiration soudaine puisqu'il lui arrive de sortir quelque carnet pour en parcourir les pages, les sourcils froncés, avant de noter quelques mots et de reprendre sa route. On n'ose pas vraiment lui poser de questions dessus, les Mémoires des Empereurs sont souvent posthumes, et nul n'oserait sous-entendre le décès proche du régent.
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Dans la vie, je suis...
Peu de gens se souviennent du jeune homme hésitant qui est monté sur le trône d'Ibelin il y a une trentaine d'années de cela. L'Empire, alors fragile, a failli détruire cette âme si soucieuse de plaire. Ce qui est sorti de cette lutte contre les guerres de pouvoir, les manipulation de cours et la bien complexe alliance avec Faërie est l'homme que l'on connaît aujourd'hui. On ne lui a pas exactement laissé le choix. Augustus d'Ibélène a la prestance, le charisme et la grosse voix que l'on attend et espère chez un régent guerrier. Imposant et sévère, il avise le monde d'un regard implacable. Décidé, voire buté, voire borné, il semble incapable d'écouter une opinion différente de la sienne et s'est habitué à ce qu'on n'ose pas le contredire. Il représente, pour l'Empire, un pilier moral par son implacable goût pour la justice et l'équité. Régent sévère, mais juste, traditionnel, mais honnête, il est généralement vu comme une personne de confiance. Ainsi, si on peut le critiquer sur ses opinions, ses actions ou sa façon de gérer ses liens sociaux, on n'arrive jamais à le voir comme un mauvais empereur. Sauf si on est un pauvre gueux écrasé par les taxes, mais c'est malheureusement le prix à payer pour un empire stable, d'après Augustus.
Si tout ce personnage fonctionne très bien dans la salle du trône, la chose est bien plus complexe en dehors. Augustus est loin d'être l'homme le plus agréable lorsque l'on souhaite aller au delà de cet accueil paternaliste et souriant des réceptions. Cette image est d'ailleurs quelque chose qui lui a été inculqué par sa femme, soucieuse de le voir aussi taciturne devant le peuple. En effet, lorsqu'Augustus n'a pas à plaire à une noblesse trop perfide pour lui (ces manipulations derrière les tapisseries sont bien plus dans les cordes de sa femme que de lui), il n'est ni bavard, ni aimable, ni très attentif. Obsédé par son royaume il ne prête que peu d'attention aux personnes qui le compose, et encore moins aux personnes de sa famille. Sa femme, s'étant révélée plus qu'utile et aidante, a trouvé une place de conseillère et semble être la seule véritablement capable de le contredire... situation qui devient cependant de plus en plus bancale avec le temps et les conflits. Il n'a qu'une faible conscience de ses enfants, et est souvent surpris de les voir « grandir si vite ». Après tout, l'un est un barde sans avenir, et l'autre une gamine aussi manipulatrice que sa mère et aussi caractérielle que lui. Car oui, Augustus n'est même pas un homme calme. Lorsque quelque chose l'insupporte, cela peut rapidement prendre de bien grandes proportions et les meubles ont eu tendance à voler lors des plus virulentes disputes du couple impérial. Augustus est un guerrier, cela coule dans son sang, dans son éducation, dans son caractère. Si l'expérience lui a appris à être sage, et si il dispose d'une véritable intelligence politique qu'il a de nombreuses fois prouvé, il lui faut toujours d'arides duels à l'épée avant de pouvoir clarifier son esprit et penser clairement, une fois une colère provoquée. Suite aux conseils de sa femme, cependant, on a toujours plus ou moins réussi à dissimuler ces comportements impulsifs au delà de leur cercle fermé. Le reste du monde a surtout conscience que, lorsque défié, l'empereur a tendance à faire voler des têtes.
Malgré tout cela, le règne d'Augustus est stable depuis maintenant plus de trente ans. Peu de choses semblent perturber le royaume en dehors des habituels conflits entre duchés. Sauf que depuis un an, Augustus parle encore moins qu'avant. Déjà taciturne, il devient presque muet et, au fil des mois, devient de plus en plus cryptique. Peu de gens savent pourquoi, car cet homme fier et orgueilleux cache comme la plus grande honte possible que son esprit, lentement, commence à lui faire défaut. Des noms se perdent, des anecdotes deviennent floues et des journées entières, parfois, s'effacent. Les crises vont et viennent mais l'empereur doute de plus en plus de lui-même et de ses connaissances et, cherchant à diminuer le plus possible les risques d'erreur de sa part, il passe de plus en plus de temps à régner depuis son bureau, là où il peut vérifier chaque souvenir et sonder chaque rapport passé. La plus apte à l'aider serait sûrement sa femme, si elle n'était pas trop occupée à prévoir comment envahir sa terre natale. Une décision impossible à prendre pour Augustus aujourd'hui, alors qu'il doute profondément de lui-même et qu'il n'aperçoit aucun digne héritier à l'horizon.
Et voilà comment j'en suis arrivé là. Augustus fait partie de ces rares personnes arrivant à se souvenir de façon distincte de leur rencontre avec leur père. Il doit avoir six ans, et il est jusque là resté dans leur territoire de Bellifère avec sa mère. Son père, lui, est en train de devenir empereur, de s'imposer en tant qu'empereur, et eux ils restent derrière sans trop savoir quoi faire, à vivre leur vie de noble. Jusqu'au jour où son père rentra à la maison. Il se souvient du silence dans la salle, de sa mère qui s'approche doucement, des regards des serviteurs et surtout de son regard à lui, le regard de son père qu'il n'a vu jusque là qu'en peinture. Il se tient devant lui à présent, et alors que leurs regards se croisent il sent un mélange de peur, de respect et d'admiration l'envahir. Ce jour-là, l'empereur les ramène à la capitale pour devenir la véritable famille impériale, et tout ce qui leur incombe à partir de là. Et même si beaucoup, beaucoup de choses se sont bousculés dans la vie de ce petit garçon, ce jour-là, tout ce dont il se souvient distinctement, c'est de ce regard dur et froid posé sur lui, et cette voix autoritaire qui l'appelle par le prénom qu'il lui a choisi. Par la suite, Augustus voit bien peu son père. Il le croise, il le regarde, il l'observe, mais il connaît rarement de retour. Il reste avec sa mère, une sainte femme, une douce femme, en tout cas dans ses souvenirs d'enfant. Une meilleure et tendre amie qui lui est retiré lorsqu'il a dix ans, parce qu'elle serait malade, ce qu'il n'arrive pas à véritablement appréhender. Il se souvient d'abord comment son père lui interdit de la voir, mais qu'il brave plusieurs fois cet ordre pour lui rendre visite. Jusqu'à ce qu'un jour aucun stratagème d'enfant ne puisse l'emmener la voir où elle est. Ce jour-là, il n'y a plus que son père et lui, ce qui veut dire, qu'il ne reste plus que lui. Cependant, à partir du moment fatidique de ses onze ans, son père commence enfin à s'intéresser à lui, d'une certaine manière. Augustus devient spectateur de la salle du trône, des réunions militaires, des diverses cérémonies que son père préside. Jusque là absolument ignorant de la vie de l'empire en dehors des cours de ses multiples précepteurs, il regarde avec fascination ces salles où le monde se construit, où tout se créé. Et jour après jour, son respect pour son père s'intensifie, sans qu'il puisse en aucune manière le décrire autrement que comme ce qu'il montre en tant qu'empereur : fort, autoritaire, impitoyable, etc. Et cela lui convient parfaitement. Les choses se corsent lorsque, à son tour, son père décède dans une embuscade. Augustus a vingt ans. Il a connu tous les conseils, il a observé toutes les batailles, il a écouté tous les discours de son père. Il est aussi prêt qu'on peut l'être. Il connaît ses duchés par cœur, il peut appeler chaque militaire haut placé par son prénom, il a épluché la bibliothèque de la capitale en long et en large. Il n'a, cependant, jamais véritablement rien fait. Et son empire, bien que son père l'ai bien consolidé, reste atrocement fragile, beaucoup trop fragile à son goût. Mais il est prêt, il est aussi prêt qu'on peut l'être, et c'est sa destinée, il le sait, et il se lance dans le travail avec le désespoir d'un condamné et l'exaltation d'un élu. Durant la troisième année de son règne il marque l'histoire de son règne et de son empire avec son mariage avec une princesse Faërie, Catarine, douce enfant de seize ans, avec sa chevelure flamboyante et son air un peu trop fin pour lui. Augustus qui n'a jamais véritablement connu les femmes, face à cette créature bien trop belle pour lui, ne sait pas véritablement quoi en faire. Son intention initiale est, tout comme son père avant lui, de la laisser dans une aile du palais à rester sagement avec les enfants. Autant essayer de noyer un dragon. La jeune femme, il s'en souvient d'abord comme une douce adolescente trop féminine, trop douce, trop maligne pour son intelligence brute et honnête. Il se dit qu'il pourra vite s'en défaire, car elle ne supportera pas ses colères qui commencent déjà à devenir célèbres. Imbécile qu'il est. La première dispute du couple impérial est mémorable, et certains serviteurs peuvent vous chuchoter comment l'ancienne princesse refusa purement et simplement de ne pas assister à une cérémonie quelconque le lendemain. Augustus commence par s'indigner qu'elle ose lui désobéir, puis elle de s'indigner qu'il ose l'insulter. Il détruit plusieurs éléments du mobilier, elle lui lance la vaisselle à la figure, cela finit dans la chambre impériale sans que quiconque n'arrive à suivre leur transition exacte. Aujourd'hui encore, Augustus se souvient du regard de sa femme ce soir-là, la première fois qu'elle lui répond, avec cette flamme dans le regard, cette tension dans les points et cette crispation des lèvres... A chaque qu'il se remémore ce regard, il sent un mélange de peur, de respect et d'admiration l'envahir. L'année suivante, Octave arrive au monde, héritier acclamé par l'empire, adoré par tous ceux qui le voient, sauf par son père, toujours tellement occupé par son empire qu'il en oublie sa famille. Il rate aussi la naissance de sa fille, Sixtine, deux ans plus tard. Il explique, encore et encore, à sa femme, qu'il ne sera pas là pour les élever, pas autant que les autres, et que c'est un luxe que les empereurs ne connaissent pas. La réalité, c'est qu'il ne sait pas quoi faire devant ces bébés, devant ces enfants, il voit ses mains rudes et sévères et il a peur d'abîmer leurs petits membres fragiles. Cet empereur, si impliqué dans son royaume, tellement professionnel, ne sait pas interagir avec les autres. Sa relation avec sa femme devient presque amicale, comme deux grands alliés qui se respectent et qui se servent l'un de l'autre, hors de leurs grandes disputes qui finissent toujours en éclats de passion qu'il n'arrive pas à comprendre, ni à reproduire volontairement. Les années passent dans la vie d'Augustus, il continue de servir son pays et de regarder de loin ses enfants grandir, leur parlant parfois, les prenant rarement sur ses genoux pour leur sortir un discours bien trop sérieux sur les difficultés de la vie. Il s'en sort souvent avec un regard consterné de Catarine, ce qui l'empêche de réitérer. De plus en plus respecté et apprécié, il continue à solidifier la paix et la prospérité de son empire, avec l'aide discrète mais non moins appréciée de leurs voisins. La chute, la véritable chute, commence à ses quarante-six ans, lorsqu'il commence, doucement, parfois, à oublier certaines dates. Il n'y prête, au départ, pas grande attention. En restant intelligent et studieux, Augustus n'est pas infaillible, et il est le premier à avouer qu'il a reçu un peu trop de coups sur la tête pour son propre bien. Il accuse le manque de sommeil, les chansons de son fils qui le désespèrent, ou la liste des prétendants de sa fille qu'il aurait trop fixé. Il nie, longtemps, que quelque chose ne va pas. Et puis Chrysolde meurt. Chrysolde meurt, et Catarine fait irruption dans son bureau, et elle pleure, et elle crie, et elle hurle, et elle semble déchirée par quelque chose qui lui échappe parce que Chrysolde.... Chrysolde... qui est Chrysolde... Il l'a déjà rencontrée, si, si, il la connaît, elle devait être au mariage. Une amie d'enfance de sa femme ? Et pendant de longues minutes, ainsi, il reste un peu éperdu à ne pas oser lui demander, jusqu'à ce que des lèvres de celle qu'il pense commencer véritablement à aimer, sans jamais véritablement le lui dire, il finisse par avoir la réponse. L'impératrice de Faërie. Il a oublié le nom de l'impératrice et de la sœur de Catarine. Et ça, c'est un assez gros problème. Surtout lorsqu'il comprend que du coup, ce que sa femme veut envahir, ce n'est pas un duché, mais bien tout un empire. L'impératrice Chimène a été couronnée suite à l'Ordalie de Diamant. Penses-tu qu'elle est légitime sur le trône de Faërie, ou défendrais-tu plutôt les droits de Gustave de la Rive ? S'il faut dire les choses comme elles sont, Augustus ne porte que peu d'attention aux détails de la régence de Faërie. Ou plutôt, s'il faut être précis, il commence à en avoir un peu beaucoup marre d'en entendre parler dès qu'il croise sa femme. Elle semble décidée à le tenir au courant du moindre détail, et il a bien cru qu'elle allait sortir l'épée de son époux à la vue de cet impertinent Gustave de la Rive. Face à la rage de sa femme, Augustus choisi une neutralité tranquille, celle du « qu'ils fassent ce qui les enchante, cela n'est pas mon problème ». Ayant lui-même été un jeune souverain – certes préparé – il regarde toutes ces escalades de passion avec ennui. Gustave de la Rive, quant à lui, lui semble être un garçon bien impertinent et, si charismatique, pas très royal. Bref, il s'en moque impérialement.
Envisages-tu de prendre part au conflit si une guerre entre Ibélène et Faërie devait se déclarer ? Quel parti prendrais-tu, et pourquoi ? Comment participerais-tu à la lutte ? Comment vous dire que s'il y a un conflit entre Ibélène et Faërie, il risque d'être au cœur, au centre, à l'origine même de celui-ci ? La question est complexe et, surtout, elle est soulevée quotidiennement avec sa femme, en dehors des jours où il réussit à l'éviter. Il marmonne le plus souvent quelque chose de flou et bénis les jours où il réussit à oublier tout cette histoire – chose qui arrive de plus en plus souvent dernièrement. Si on lui pose la question loin des yeux et des oreilles de sa tendre épouse, Augustus a tendance à soupirer, à dire que s'il a construit cette alliance ce n'est pas pour rien et qu'il ne va pas lancer son peuple en guerre pour une histoire d'anniversaire raté. Bref, il a d'autres griffons à fouetter à l'intérieur de son propre empire pour s'occuper des affaires des autres.
Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ? La sagesse et l'expérience d'Augustus lui souffle l'importance de Lorgol. Elle est nécessaire à la paix et à la sérénité d'Arven. Il se le répète, beaucoup, et l'écrit souvent sur son carnet, sous de diverses nuances. « Ne pas faire la guerre à Lorgol » ou « N'insulte pas Lorgol ce soir » ou même « Ne fais pas l'erreur de Chrysolde ». Lorgol l'intimide, l'énerve, l'insupporte. L'idée que la fange et l'illégalité s'y répande lui donne des hauts le cœur et il lui vient des pulsions de purification dès qu'il en passe les portes. Il a cependant, et ce depuis longtemps, appris à ne pas décapiter toutes les personnes qui l'insupportent, notamment lorsqu'elles ont le pouvoir de faire de même avec lui. Il ménage donc délicatement ses liens et alliances avec l'endroit, et on le surprend souvent à faire preuve d'auto-persuasion en parlant du lieu bien plus comme une Académie que comme « la capitale des vices » comme il souhaiterait l'appeler. En bref, il voudrait bien écouter son cerveau, mais son corps et son corps le pousse à détruire cette cité pierre par pierre. L'herbe verte d'Erebor. OctaveDerrière l'écran Dans la vie, je m'appelle Margaux / Gérard et j'ai 23 ans. J'ai découvert le forum via un top-site et voici ce que j'en pense : cela fait plaisir de voir un forum medieval / fantasy aussi développé et recherché, j'espère vous construire un empereur convaincant . Eden Memories • Gérard
Dernière édition par Augustus d'Ibélène le Ven 12 Aoû 2016 - 0:45, édité 7 fois |
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