| Sujet: Une petite leçon de poésie.. Dim 11 Sep 2016 - 19:14 | |
| Le matin arrivait vite. Cela faisait déjà quelques heures que Jehan s'était levé, afin de profiter au mieux des premières heures du jours. Ces heures où les chants des oiseaux résonnent dans le silence profond de la ville qui tarde à s'éveiller.. Jehan appréciait tout particulièrement ces instants passés face à la mer, la brume vous chatouillant la peau. Ce moment avait toujours quelque chose de nostalgique. Il repensait à son arrivée à Lorgol, à sa naissance pleine de tristesse, avec la mort de sa mère. Sans aucun doute cet endroit avait pour lui une signification particulière. Il venait de la mer. Mais malgré cela, depuis sa naissance il n'était jamais retourné en mer. Ces temps-ci des pensées du Grand-Large lui venaient souvent en tête. Il voulait retourner à Ibélène. Il s'imaginait aller voir son père et lui dire: "Père, je ne pourrais réellement t'aider pendant les prochaines semaines, je vais passer quelques mois à Ibélène". Il s'imaginait souvent lui dire mais repoussait encore et encore le moment de prendre ce projet au sérieux. Ce matin là, avant que quiconque n'ait ouvert les yeux, Jehan s'était levé pour aller écrire quelque part, poser ses mots sur des instants dont seul lui serait le spectateur. Ses pas s'étaient, naturellement, dirigés vers le port, d'où on pouvait admirer le soleil embrasant la Ville Basse de ses lueurs et rendre la mer scintillante. Il avait trouvé un endroit calme près des quais, d'où on voyait les flots qui remontaient doucement de leur échappée nocturne. Il remarqua un tonneau qui traînait par là, s'y assit, et admira le spectacle silencieux. La partie du port la plus haute, qui accueille de plus petits esquifs est de temps à autre mise à nue par une marée plus véhémente, contrairement à la partie la plus profonde, où des navires comme l'Audacia peuvent mouiller continuellement. Ce n'est qu'au moment où la ville commença à se réveiller qu'il arrêta d'écrire. Il redescendit de son perchoir, quand soudain.. - "Bouh!!"La voix lui avait faire peur, et Jehan lâcha le feuillet qu'il tenait à la main. Il se retourna alors et découvrit derrière lui le regard malicieux et les boucles foncées d'un petit garçon. Celui-ci le regarda à son tour et attrapa le feuillet.. - Spoiler:
Un matin de Juillet la mer les a laissées Échouées dans leurs rêves Au cœur de leur sommeil Elles, suppliant la pluie grillées par le soleil Par cent concurrencent le ciel, les coques dorées
Clouées comme des baleines sur le pont des navires Sur la berge restent lasses immobiles et fragiles Espérant d'une même voix le retour des eaux calmes Qui lécheraient leurs flancs réveilleraient leurs âmes
Cet appel du grand large comme un hymne à la vie Pouvoir éteindre enfin les flammes dissidentes Grignotent lentement leurs espoirs et leur lit
Arrachés à la terre les châteaux sont brisés Et les heures envolées amères sont parties... Ah ! Les pensées absurdes, attendant la marée.
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