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 Je te trouverai peu importe où tu es

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La Cour des Miracles
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Hiémain de Sylvamir
Hiémain de Sylvamir

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Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres

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Message Sujet: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyMer 3 Mai 2017 - 2:11


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
Mélusine et Hiémain de Sylvamir

Je te trouverai peu importe où tu es

Les souvenirs de toi, jamais ne s'effaceront



• Date : 29 avril 1002
• Météo : Le temps est à l'orage, il fait sombre à Lorgol et s'il ne pleut pas encore, le vent lui gronde au travers des nuages noirs.
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Hiémain, guidé par l'instinct jusqu'à Lorgol cherche à retrouver Mélusine. Par la force des choses, il parvient à la trouver et la sauve des brigands qui trainent dans la ville des Mille Tours autrefois plus accueillante.
• Recensement :
Code:
• [b]29 avril 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2107-je-te-trouverai-peu-importe-ou-tu-es#63407]Je te trouverai peu importe où tu es[/url] - [i]Mélusine et Hiémain de Sylvamir[/i]
Hiémain, guidé par l'instinct jusqu'à Lorgol cherche à retrouver Mélusine. Par la force des choses, il parvient à la trouver et la sauve des brigands qui trainent dans la ville des Mille Tours autrefois plus accueillante.

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Hiémain de Sylvamir
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyMer 3 Mai 2017 - 2:30

Cette réalité n’avait aucun sens. Définitivement aucun. Hiémain s’était douté que quelque chose clochait lorsqu’il s’était éveillé dans le lit de sa duchesse. Par tous les dieux, comment avait-il bien pu arriver là sans qu’il n’ait le moindre souvenir d’y être allé ?! Jamais il n’aurait fait une telle chose à Mélusine qui était la seule et unique femme de son cœur. Et s’il avait une loyauté indéfectible pour Astrid, ce n’était certainement pas au point de finir dans sa couche. Mais les choses n’avaient cessé d’aller de mal en pis. Hjalden l’appréciait, ce qui était en soi très étonnant et surtout… il ne percevait plus ni la présence envahissante de Stellaire ni les commentaires pertinents d’Obéron. Ils avaient tous deux simplement disparus, comme s’ils n’avaient jamais été présents dans son esprit. Et ce n’était pourtant pas faute d’avoir tenté de les appeler à plusieurs reprises.

Mais le pire, c’était sans doute l’absence de Mélusine.

Dans cette réalité, il n’était pas marié à sa marquise solaire, mais à sa sœur Solange. S’il était parvenu à rester de marbre sur tout le reste, cette nouvelle la avait failli lui décrocher la mâchoire. Ils étaient non seulement mariés mais en plus ils ne s’entendaient pas du tout et n’avaient jamais grandit ensemble. Rien ne les rapprochait. Rien n’était comme avant.

S’il avait passé quelques jours en compagnie de ces personnes qu’il connaissait et qui pourtant lui étaient totalement inconnues, il finit par quitter Svaljärd pour Lorgol. S’il n’avait rien à y faire réellement, il avait comme la certitude que c’était là qu’il devait se rendre. Visiblement, il n’était plus un voleur, n’était jamais allé à la Cour des Miracles, mais cela ne changeait rien au fait qu’il connaissait la cité. Enfin, il essayait de s’en persuader. Avec tous les événements étranges qui arrivaient, il avait comme un doute persistant. De plus, l’absence du Roi Blanc et de sa monture dans les profondeurs de son esprit était quelque chose de particulièrement étrange. Jamais Obéron et Stellaire ne l’auraient laissés comme ça. Il y avait longuement réfléchit, Hiémain, en venant à la conclusion que l’Ordre n’était sans doute pas étranger à tous ces changements. De quelle manière et avec quelle ampleur, il n’en savait encore rien, mais il fallait le découvrir. S’il avait conscience que les choses n’étaient pas normales, ce n’était sans doute pas sans raison. Et puis il ne pouvait décemment pas rester sans nouvelle de sa famille. Sa vraie famille. Mélusine et son fils Meldred. Pas une seule fois il n’avait cessé de penser à eux et l’inquiétude, malgré sa froideur apparente, tiraillait son cœur.

Plus de guerre, plus de batailles, des magies et des savoirs libérés. Tels étaient les plus gros changements de cette nouvelle réalité. Au moins, cela donnait à Hiémain un avantage pour aller jusqu’à Lorgol. Y aller par la voie terrestre, à pied ou en monture donc, aurait été définitivement trop long. Un mage des portails emprunté à Astrid avait ouvert une porte jusqu’à la cité des peuples libres, non sans informer son client de faire très attention sur place. De réputation, la ville était un coupe gorge extrêmement dangereux, et assassins et voleurs en avaient fait leur fief. De quoi mettre en confiance l’ancien Roi des Voleurs.

Il ne rodait pas depuis très longtemps en ville, mais il ne fut pas trop difficile de trouver une taverne où loger quelques jours. Hiémain eut vite fait de confirmer les dires du mage qui l’avait mit en garde. La ville Basse qu’il connaissait si bien était devenue sombre et sanglante. Les cadavres peuplaient les rues et les bourses remplies d’or n’étaient pas les seules à disparaître… Néanmoins, il avait pu récolter un certain nombre d’information et visiblement, il n’était pas le seul étranger à vivre cette réalité différemment. A ce qu’on disait, un campement c’était formé un peu à l’extérieur de la ville, du côté de l’Académie. C’est avec l’espoir d’y retrouver sa femme que Hiémain se mit en chemin vers ce lieu de réfugiés, sans savoir qu’il tomberait bien plus tôt sur sa Mélusine.

Ce sont des cris et une voix qu’il connaissait bien qui l’alertèrent. Il courut dans cette direction pour tomber sur un groupe de brigands, armes au poing, prêts à assassiner Mélusine dans le seul but de la dépouiller. Ayant eu la présence d'esprit de prendre une arme en partant de Valkyrion, il dégaina rapidement pour se placer devant sa femme et menacer en retour ceux qui osaient s’en prendre à elle. Il eut quelques échanges musclés avec les trois hommes, avant d’en blesser un, suffisamment gravement pour détourner l'attention. Profitant de la surprise, il saisit Mélusine par la main et l’entraina à sa suite dans les ruelles pour fuir le danger.

« Vite suis moi ! »
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyVen 19 Mai 2017 - 19:43

« Mais vous n’êtes pas mes enfants ! »

Le choc terrible sur les visages des quatre petits avait semblé si sincère… Sa colère avait été sincère, elle aussi : une rage monstrueuse, de se réveiller dans le lit de Denys, avec ledit Denys, se comportant envers elle comme si c’était la chose la plus normale qui soit, et pas un crime contre-nature. Se réveiller contre lui, sans comprendre comment elle était arrivée là – le sentir, lui, en elle, comme avant, il y a si longtemps ! Elle l’avait repoussé, violemment, s’échappant du lit qu’il a ensuite prétendu conjugal – sérieusement ! Comme si elle, Mélusine, avait pu épouser un jour ce, ce, ce démon… ! Oh, elle avait lutté, avec toutes ses forces, enveloppée dans un demi-drap violemment arraché du lit, jetant tout ce qui lui tombait sous la main au visage de Denys – bougeoir, carafe, pantoufle… Le bruit visiblement avait alerté les quatre morveux, cette engeance démoniaque qui appelait Denys papa et qui osait, elle, l’appeler Maman ! Devant leur incrédulité face à ses dénégations, elle avait glapi un « Je suis pas votre mère, je suis pas sa femme ! », dardant un index véhément vers l’homme planté là les bras ballants, visiblement stupéfait – un peu… triste, aussi… ?

Elle avait pris la fuite au pas de course, enfilant la première robe venue, emportant une bourse garnie de fleurons raflée en passant, boutant le feu aux jardins du Lierre-Réal – par Mirta, que diantre était-elle venue faire en ces lieux maudits – et volé un cheval, tentant d’oublier la blancheur sidérante de son corps dépourvu du moindre tatouage. C’est à ce moment-là que l’absence de Rhéa et de Fantasme au creux de ses pensées s’était fait cruellement ressentir – où est-il, Vespéral qui sait tellement faire tonner la fureur des étoiles ? Le Fou Noir s’est-il choisi un autre écrin ? Seule, elle est seule désormais – et perdue, et désespérée. Son premier réflexe ? Foncer vers la frontière à bride abattue, rejoindre Sylvamir, retrouver Hiémain, et Meldred. Son enfant, le vrai, le seul, son tout-petit – où est-il, qui veille sur lui si elle n’est pas là ? Mais comment passer en Ibélène malgré la guerre… ?

C’est vers Lorgol qu’elle est partie, alors, passant de portail en portail pour leurrer d’éventuels poursuivants – et elle avait fini par aboutir sans trop savoir comment dans un camp de réfugiés, confrontés comme elle à une réalité insensée. Chaque jour, le manque de Hiémain s’était fait ressentir – oh, elle s’était lavée plusieurs fois, récurée consciencieusement, pour effacer toute trace de Denys sur elle ; mais le contact de son mari lui manque terriblement. Ses caresses, ses baisers, ses sourires si rares et ô combien précieux, le son de sa voix lorsqu’il lui raconte sa journée, lorsqu’il tente de la calmer quand son caractère l’emporte, lorsqu’il lui dit qu’il l’aime dans la passion de leurs ébats. Hiémain, mais où es-tu – où est notre fils ?

C’est au pas de son cheval volé, prudemment, qu’elle est entrée dans les ruelles étroites de la Ville Basse. Les autres réfugiés lui ont dit que c’était un coupe-gorge, qu’elle y serait sûrement en danger ; mais elle veut trouver la Cour des Miracles, elle veut savoir, elle veut comprendre. Oh, elle a rapidement trouvé les Voleurs, oui – violemment jetée à bas de sa monture, certains se sont envolés avec le digne animal, et elle s’est retrouvée plaquée contre un mur, délestée des quelques fleurons qu’elle n’a pas laissés au camp. Des mains étrangères s’insinuent sous son corsage, palpent, empoignent – elle se débat, jouant des coudes, terrifiée par l’impuissance qu’elle ressent soudain entre ces trois étrangers sans scrupules. Sans la protection des Miracles, sans Vespéral, sans Fantasme et Rhéa, elle n’est… elle n’est plus rien. Un cri d’horreur et de révolte lui échappe lorsque les mains baladeuses remontent ses jupes, griffent ses cuisses, tentent de les ouvrir – elle rue, mord, hurle à pleins poumons.

Lorsque le miracle se produit, elle croit halluciner.

Voilà Hiémain dans la mêlée, surgi miraculeusement, qui découd les importuns, l’agrippe, l’entraîne – nom d’un petit jupon enrubanné, comment donc a-t-elle réussi à invoquer son époux au moment du danger ? Pas de temps pour parler, elle court, s’essouffle, cavale, trébuche, tombe, se relève, repart, tousse, mais s’obstine et continue ; et lorsqu’ils se dissimulent au sous-sol d’une tour en ruines, c’est en tremblant qu’elle se presse contre lui, attrapant entre ses mains aux ongles cassés le visage de son Kyréen tant-aimé. « Tu-tu es là, tu es venu, j’ai eu peur, j’ai appelé et t-tu es venu ! Je comprends pas Hiémain, je ne sais pas ce qui se passe – je comprends rien à ce qui nous arrive, mais tu es là, tu es venu, tu m’as trouvée ! »

C’est dans un hoquet terrorisé qu’elle fond en larmes entre ses bras, couvrant son visage de baisers fébriles, à la fois infiniment soulagée et rétrospectivement traumatisée.

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Hiémain de Sylvamir
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyJeu 15 Juin 2017 - 11:51

Les dieux soient loués, Mélusine n’avait rien. Rien sinon le souvenir d’un instant traumatisant qui aurait pu tourner à l’horreur pure. Le Destin avait été généreux de le placer sur la route de son épouse, empêchant l’agression de celle-ci. S’il avait dû la retrouver morte, blessée, bafouée, il n’aurait pas donné cher de la peau de ces hommes. Hiémain avait beau ne pas être quelqu’un de naturellement violent, la droiture de son caractère mêlée à la colère sourde et glaciale de Valkyrion aurait fait sans le moindre doute des ravages. Mais il était arrivé à temps pour empêcher le carnage, remettant à leur place ces bandits, détournant assez leur attention pour prendre la fuite, la main serrant solidement celle de son épouse. Derrière lui, Mélusine cavale tant bien que mal, manquant à plusieurs reprises de trébucher, tomber, s’écrouler. Mais il la force, Hiémain, la tirant et la soutenant jusqu’à ce qu’ils parviennent à trouver un lieu sûr dans les fondations d’une tour en ruine. Les souffles sont saccadés, l’adrénaline brûle encore dans leurs veines, mais la tension tend à s’apaiser pendant une seconde quand Mélusine saisit son visage de ses mains écorchées et tremblantes. Il est infiniment rassuré, Hiémain, de l’avoir retrouvé sa Mélusine, fée solaire à l’éclat terni par cette réalité incompréhensible. Il ne comprend pas plus, le baron kyréen, mais l’avoir près de lui fait de nouveau vibrer son cœur.

« Heureusement tu vas bien. J’avais peur de t’avoir perdu, encore une fois. Je t’ai cherché partout depuis que je… j’ai pris conscience dans cet endroit étrange. Je ne sais pas pourquoi, j’étais persuadé que je te retrouverais à Lorgol. »

Difficile de définir ledit endroit, tant le monde entier était différent et semblait marcher sur la tête. Pour l’instant cependant, cela importe peu. Serrant Mélusine contre lui, l’envie seule de la garder à ses côtés et ne jamais la lâcher titille son esprit, éclipsant toutes autres pensées sensées et claires. Leurs lèvres échangent quelques baisers, perdus entre désespoir et soulagement. Il faut une bonne minute pour qu’ils cessent ces retrouvailles, leurs deux corps étroitement serrés à l’autre. Elle pleure à chaudes larmes, sa pauvre Mélusine, mais ce qu’elle venait de vivre avait de quoi la traumatiser. Elle avait beau être sa fée solaire, si comme lui Rhéa et Fanstame l’avaient abandonnés, alors la fragilité n’en était que plus présente. Une main dans sa chevelure, caressant le crâne avec douceur, il prend le temps qu’il faut pour que les sanglots doucement se taisent et se calment.

« Viens, asseyons nous. »

Si les lieux étaient relativement plus tranquilles que l’extérieur, ils n’étaient que ruine. Il ne restait quasiment plus rien et bien heureusement, ils avaient trouvé un passage vers les sous sol, car l’étage principal offrait un merveilleux balcon tendance avec vue sur la ville. Un peu trop grand le balcon. Trouvant du regard un vieux banc, il guida son épouse pour qu’elle s’y pose tranquillement, en profitant au passage pour retirer son lourd manteau de fourrure et le poser sur les épaules de Mélusine. Ses agresseurs avaient déchiré une partie de sa robe et dérobé son manteau en tentant de la forcer. Il finit par s’asseoir à côté d’elle, lui prenant avec douceur la main.

« Depuis combien de temps es-tu ici ? » Une autre question, plus pressante et pleine d’inquiétude lui tiraille le cœur et finit par franchir ses lèvres. « Meldred est-il avec toi ? » Il l’espérait sincèrement. Son fils lui manquait… et il n’osait imaginer une réalité sans lui.
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptySam 17 Juin 2017 - 17:19

Elle n’a pas écouté grand-chose des paroles de son époux, la baronne toute tremblante, encore agitée de frissons de terreur. Elle s’est simplement accrochée à lui, cramponnée à ses épaules solides, blottie contre son cœur qu’elle entend battre puissamment aux côtés du sien. Des semaines à errer seule, dans le doute, solitaire dans ce campement empli d’inconnus. Quelle terrible impuissance que tout ignorer du sort de ses êtres aimés ! Chaque soir, le sommeil la fuyait, dans cet esprit trop vide et bien trop silencieux sans la présence tumultueuse de Fantasme, et celle rassurante de Rhéa. La journée l’appétit se refusait à elle, et c’est amaigrie qu’elle a continué à attendre le Destin seul savait quoi.

Hiémain, voilà celui qu’elle était destinée à retrouver. Son mari, son confident, la moitié d’elle, le parfait compagnon de sa vie ; son mari tendrement aimé, furieusement chéri, passionnément adoré. Hiémain et sa force assurée, son silence chaleureux, son âme si claire ! Son Hiémain, l’homme qui ne sera jamais qu’à elle, qui l’a choisie elle parmi toutes les autres, son époux, le pilier de sa vie. Comme elle était perdue sans lui ! Ils ne sont pas encore mariés depuis un an qu’elle dépend déjà de lui entièrement. Elle vit dans ses yeux, elle respire dans son sourire – elle n’existe vraiment entièrement que lorsqu’elle a son attention. Maari soit bénie, le voilà de retour près d’elle, et elle ne peut se résoudre à le lâcher, de crainte qu’il ne disparaisse soudainement. Elle a si peur, de le perdre encore ! Fébrile, elle le serre dans ses bras, agrippée à lui de toute l’énergie du désespoir, prête à massacrer sans pitié quiconque tenterait de le lui reprendre. Docile, elle se laisse asseoir, relevant les yeux vers lui avec gratitude lorsqu’il dépose son manteau sur ses épaules partiellement dénudées, ornées de griffures infligées par les malotrus. Sourire instantanément effacé lorsque sa question résonne dans l’air silencieux de la cave – elle s’apprêtait à lui poser exactement la même.

« Il n’est… Il n’est pas avec toi ? » Elle perçoit le sang refluer de son visage sous le choc, et la panique commence à s’infiltrer dans ses veines. « Je suis là depuis… depuis… des semaines… mais je gardais espoir, je me disais que si Meldred n’était pas avec moi, c’est qu’il était sûrement avec toi ! » Les larmes coulent de plus belle, et elle renifle piteusement, s’essuyant le visage d’un revers de sa manche déchirée. Qu’elle fait triste mine, la pétillante marquise de Sinsarelle ! Tremblante, elle se blottit contre l’épaule de Hiémain, cherchant du réconfort dans sa simple présence, refusant obstinément la possibilité que son tout-petit soit perdu entre les mailles de la tapisserie insensée du Destin. « Hiémain, j’ai peur. Je me suis retrouvée à un endroit où je n’avais rien à faire – Meldred n’était pas là, mais il y avait… il y avait ces gens qui m’appelaient d’un nom qui n’est pas le mien, et des enfants que je n’ai jamais… jamais… Je ne comprends pas ce qui m’arrive, je veux juste mon bébé – j’espérais tellement, tellement, que toi tu pouvais veiller sur lui pour moi, qu’il serait en sécurité, avec toi, où que tu sois… ! Dis-moi… où étais-tu, toi ? »

Peut-être que partager leurs expériences leur permettra d’y voir plus clair, de comprendre pourquoi le monde s’est mis à tourner à l’envers… ? Et qu'ils pourront retrouver leur fils, ô Maari, aie pitié de nous !

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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyLun 17 Juil 2017 - 23:43

Meldred n’était pas avec Mélusine. La pâleur qu’affichait son visage était la preuve qu’il lui suffisait, plus forte que les mots qui suivent pour confirmer ses soupçons. Alors elle devient puissante et violente, cette peur qui s’empare de son cœur et qui vient gangréner sa pensée. Où était leur fils ? Où était Meldred, si fragile et innocent dans ce monde qui paraissait avoir perdu la tête ? Il n’a aucune larme, Hiémain, mais il n’en est pas moins atteint et paniqué que Mélusine. Vainement, il tente de se rassurer en quémandant un fugace soutien en serrant la main de son épouse dans la sienne. Mais la chaleur de Mélusine ne parvient pas à repousser la glace douloureuse et la crainte venimeuse.

« J’espérais la même chose Mélusine. »

Ainsi, l’espoir venait de s’envoler comme poussière au vent, comme des cendres qui brûlent, comme la bougie qui s’éteint. Nulle lumière dans cette révélation pour les guider vers un nouveau chemin. Leur fils a disparu, c’est là une chose certaine, et ils n’avaient aucun moyen de savoir où, comment et pourquoi. Cette réalité était détestable pour bien des raisons, et les deux époux ne savaient comment réagir, comment accuser le coup, supporter cette vision où leur bonheur était détruit.

Il ne sait trop quoi dire, le baron de Sylvamir, face à la détresse et au mal être de sa chère et tendre épouse. Il écoute bien évidemment ses mots, mais tout lui semble si improbable, si impossible. Il est pourtant bien terre à terre, Hiémain, mais tout ce qu’il a toujours connu, les fondations qui ont forgé son caractère et sa vie ne sont plus. Qu’avait-il aujourd’hui pour supporter le poids de ses souvenirs et de sa réalité gravée en lui ? Il a Mélusine, cela devrait être suffisant et il le sait. Mais il a mal de savoir son fils, son petit garçon si innocent et fragile, perdu quelque part ou peut-être même parfaitement inexistant.

« Je suis aussi perdu que tu l’es, tu sais... J’avais ce même espoir concernant notre fils, car quand je me suis éveillé, je n’étais pas là où je devais être. Sans toi, sans lui, et sans notre famille… » Une famille pourtant, dans cette réalité étrange, il semblait en avoir. Froide comme la précédente, haineuse, sans la moindre affection. Solange sa chère sœur était ici son épouse. Et… et Astrid. Se réveiller dans le lit de sa duchesse, deux amants visiblement tendrement aimés prêt à tout pour vivre au grand jour leur amour… tout cela l’avait fait fuir, lui avait posé la plus grande des incompréhensions. Ce n’était pas le genre de chose qu’il pouvait révéler à Mélusine. Il la connaissait trop bien et savait la haine qu’elle avait pour sa duchesse, là où pourtant, dans leur réalité, il n’existait entre eux que respect et affection, rien qui ne soit tâché par l'ambiguïté. « J’étais à Svaljärd. Marié à… à Solange, visiblement... » Prononcer le nom de sa sœur dans ce contexte le dégoûtait presque. « ... sans enfants de toute évidence et proche de mon duc. » Cela paraissait si insensé. « Je ne suis pas resté longtemps, quand j’ai compris que rien n’allait, j’ai fait mes bagages et je suis allé à Lorgol, sous le coup d’une impression. » Sombrement, il songea à ce qu’il avait traversé, vu, compris de la nouvelle cité des peuples libres, et surtout de ces instants un peu plus tôt où il avait sauvé son épouse d’un bien funeste sort.

« Et toi ? Il semble que… la Mélusine d’ici avait une vie de famille conséquente ? » Des enfants donc, de ce qu’il avait compris des bredouillements de sa femme. Il pouvait comprendre l’horreur de se découvrir dans une autre famille parfaitement inconnue, dans les bras peut-être d’un homme dont elle ignorait tout. Ou pire, un visage connu comme lui l’avait vécu...
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyJeu 20 Juil 2017 - 0:37

Son cœur va se briser, forcément. Elle éprouve tant de sentiments bouillonnants, pêle-mêle dans ce réceptacle si fragile ! Ne va-t-elle pas exploser, réduite en cendres sous le poids de cette angoisse terrible qui la ronge ? Qu’a-t-elle bien commis comme crime, impardonnable au point de justifier que son tout-petit lui soit enlevé en représailles ? Quel péché est-elle en train d’expier, que doit-elle accomplir pour obtenir le droit de retrouver son fils ? La tête lui tourne un peu tandis qu’elle écoute Hiémain lui raconter les circonstances de son propre réveil. Solange ? Par Mirta ! Quel choc cela a dû être de se trouver marié à celle qu’il considère comme une sœur ! Et quelle torture, aussi, de se voir ici écouté et apprécié d’un duc qui lui a toujours battu froid jusque là. Sans mot dire, elle saisit sa main, la presse doucement dans la sienne, ignorant le picotement douloureux de ses ongles abîmés.

Sa question la désarçonne. Elle-même n’a pas encore totalement digéré la découverte de cette vie inimaginable, et ce qu’elle a découvert lors de son éveil a ravivé des souvenirs qu’elle avait tenté d’enfouir au plus profond d’elle-même, rouvrant une plaie terriblement profonde qui ne s’était jamais vraiment refermée. Elle était si jeune alors ! Si naïve encore, inexpérimentée, une enfant par bien des aspects ; et la douleur de naguère est sûrement le déclic qui lui avait permis de grandir pour prendre le chemin menant à la femme qu’elle est aujourd’hui. Mais dans cette vie ? Le Destin en soit témoin, dans cette vie visiblement il n’y a jamais eu de rupture, jamais de trahison, d’humiliation ni de haine. « Ici… Bien des choses visiblement sont… différentes, pour la Mélusine de cette vie. D’après ce que j’ai compris, elle n’a plus guère de relations avec les Séverac… » Rien que ça, c’est insensé ! Comment pourrait-elle oublier sa Mélisende, la moitié de son être ? Renier Maximilien et Ismalia ? Dédaigner Melsant ? « Il semblerait que… ma mère ait trompé mon père, qu’elle l’ait quitté… Melbren n’est pas l’enfant de mon père, nous n’avons jamais élevé Castiel, et Père… et Père… met dans son lit des femmes plus jeunes que moi… »

De nouvelles larmes s’échappent à cette idée. Quelle horreur ! Sans compter Joséphine qui la déteste… Toutes ces rumeurs glanées au camp des réfugiés ont achevé de la réduire en miettes. Mais le plus dur… Oui, le plus difficile à cautionner, c’est sa vie, à elle. Elle a bien conscience de tourner autour du pot, mais en parler à Hiémain la rend… malade. Le dégoût lui arrache des frissons rétrospectifs, mais elle lui a juré loyauté et sincérité en l’épousant, c’est donc la voie de l’honnêteté qu’elle choisit. « Je… Je me suis éveillée, dans le lit de Denys. » Elle crache le nom, comme une malédiction. « Dans ses bras, en fait, il était… nous étions… nous étions amants, je… j’ai bondi… j’ai hurlé. Ses mains sur moi, le sentir… là… ça m’a donné la nausée, si tu savais… » Rien que d’en parler, rien que d’évoquer le simple souvenir de ce qui avait vraisemblablement été une étreinte intense et passionnée avant qu’elle n’y mette un terme abrupt… Mélusine en a envie de vomir. « Apparemment, dans cette vie-ci, nous sommes… mariés. Il n’est pas duc de Lagrance, il est simplement marquis du Lierre-Réal… et si j’en crois les rumeurs, fidèles. Il y a des chansons, sur nous, Hiémain, sur Mélusine et Denys ! C’est insensé » Son malaise s’accentue, et elle réfrène un haut-le-cœur. « Et il y a… quatre enfants. J’ai… J’ai porté ses enfants. »

Et elle a été heureuse de le faire, dit la rumeur.

Instinctivement, elle se dégage des bras de son époux, glisse à genoux, se penche en avant, secouée d’une série de hoquets violents qui ne font rendre à son estomac vide qu’une bile amère qui lui brûle la gorge. « C’est un – c’est un cauchemar, ou alors j’ai p – perdu la raison ! », articule-t-elle péniblement, entre deux soubresauts, de nouvelles larmes dévalant ses joues.

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Hiémain de Sylvamir
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyVen 21 Juil 2017 - 13:42

Tout lui dire était impossible. Il s’était pourtant toujours montré honnête et sincère avec Mélusine, confiant ses secrets, des plus terribles qui demeuraient dans les entrelacements complexe de sa mémoire aux plus forts, qui pouvaient trahir sa vie et son existence si d’aventure ils étaient révélés. Elle savait tout de lui, le connaissait mieux que personne. Là où il était son meilleur conseiller, elle était la meilleure pour le guider lorsque l’ombre ternissait son chemin. Depuis toujours elle était sa lumière, avec sa flamboyance exubérante, sa folie sauvage, sa passion brûlante. Il l’aimait ainsi, qu’importe les regards qui, à leur passage, ne cessait de surprendre encore. Lui, froid et solennel baron de Sylvamir. Elle, chatoyante et vivace marquise de Sinsarelle… Ils étaient pourtant d’une complémentarité rare, d’une complicité sincère. Oui Mélusine savait tout de lui, et d’ordinaire, Hiémain ne masquait pas ses pensées à la femme de sa vie.

Mais c’est bien parce qu’il la connaissait par coeur qu’il ne pouvait se permettre de révéler le détail de cette vie factice et improbable. Il ne pouvait décemment pas lui avouer que c’était dans les bras d’Astrid qu’il s’était éveillé, qu’il avait, l’espace d’une seconde, humé le parfum de sa chevelure, croyant entre deux bâillements avoir affaire à celle ténébreuse et soyeuse de son épouse. Bien vite, il s’était rendu compte pourtant que la silhouette ne correspondait pas à Mélusine, que ses mains sur les hanches n’avaient pas le même appui, que le grain de la peau n’était pas celui qu’il avait l’habitude de couvrir de baiser… Il ne pouvait pas dire à sa chère femme que, pendant moins d’une minute, il avait touché le corps nu d’Astrid collé au sien, avant de se rendre compte avec horreur qu’il ne s’agissait en rien de son épouse. Il savait pertinemment quelle réaction elle aurait quand, après le désespoir et la douleur, elle se souviendrait de ce détail. La haine de Mélusine pour la véritable Astrid était déjà bien assez vivace pour que l’on ne rajoute pas des braises sur le feu. Il s’en voulait de ne pouvoir être totalement honnête avec elle, mais mains dans la sienne, il cessa de parler sans ajouter un mot de plus.

Fébrilement cependant, il attendait de savoir quelles horreurs son épouse avait-elle pu découvrir depuis qu’elle s’était éveillée dans ce monde. Plus que l’instant vécu quelques minutes plus tôt, il n’avait aucun doute sur le fait que ce qu’elle avait apprit ici l’avait autrement plus choqué. Il n’avait pas besoin de l’entendre pour percevoir le corps tout à coup tendu de Mélusine et les très légers tremblements qui suivent son discours, sa voix aux intonations brisées, ses prunelles qui avouent tout avant que le son ne passe ses lèvres. De ces simples éléments perçus avec habilité, Hiémain ne peut réprimer un frisson d’angoisse, lequel se confirme et s’accentue un peu plus à chaque mots prononcés.

Denys.

Denys du Lierre-Réal. Encore lui. Toujours lui. L’homme qui avait brisé sa Mélusine, plus de dix ans en arrière, elle qui était si jeune et qui n’avait eu droit en récompense d’un amour passionné qu’un coeur brisé et piétiné. Il ne pouvait prétendre avoir de rancoeur logique et justifiée contre lui, Hiémain, car il n’était pas la victime de cet homme. Mais ce qui était arrivé à Mélusine en mars, ce rosier qui avait failli la tuer à cause de la magie… Elle prétendait que c’était lui le coupable et au fond, pourquoi en aurait-il été autrement ? Mais la disparition de cette plante diaprée aurait dûe couper définitivement tout lien entre elle et lui. Il fallait croire que le Destin était bien d’une cruauté perverse et sans limite. Faire disparaître Meldred et la mettre face à son pire cauchemar et son ennemi, prétendre à un amour sincère, à une passion réelle alors que dans leur réalité, rien de tout cela n’était possible. Oh il est bien mal pour sa chère Mélusine, le baron de Sylvamir, incapable sur le coup de trouver les mots qui pourraient lui faire du bien, la rassurer. Elle souffre tant, le souvenir semble si fort. Elle s’échappe de ses bras, de son contact, mais Hiémain suivi le mouvement, s’agenouillant près d’elle pour caresser avec une infinie douceur son dos, ses épaules. Quand elle se redresse un peu, parvient à ne rien recracher, il passe ses bras autour de la taille si fine et fragile, la serrant contre son torse dans un geste chaleureux et rassurant.

« Calme toi Mélusine. Calme toi. » Presque comme s’il la berçait, il la serre un peu plus contre lui, posant sa tête sur son épaule. « Tout n’est pas perdu mon amour. Je sais que nous ne sommes pas piégés ici pour toujours, qu’il y a une explication et une solution. Tu n’es pas folle. » Il n'essaie même pas de se convaincre Hiémain, il le sait. Et dans sa voix, malgré sa propre détresse, il y a de la force et de la conviction. Ils trouveront quelque chose. Ils sont nombreux, bien plus qu’ils ne le pensent, à être perdus comme eux dans cette folie. Non ils ne sont pas fous, ils ne peuvent l’être. C’est autre chose. Quelque chose de plus cruelle certainement, mais qui doit pouvoir être changé. Doucement, il passe la main dans la chevelure ébouriffée de Mélusine, éloigne une mèche gênante qu’il vient placer derrière son oreille. « Ce n’était pas toi, d’accord ? Ce n’est pas toi qui a vécu cette vie, tout comme je n’ai pas vécue celle dans laquelle je me suis réveillé. Ne te sens pas mal, ne te sens pas dégoûté. Tu n’as jamais rien fait de tout cela. » Ce corps, peut-être que si. Mais l’esprit qui vivait dedans était différent. Et c’était ce qui comptait, ce qui avait de l’importance. « Nous allons nous battre mon amour, pour retrouver ceux qui nous sont chers. »
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyVen 21 Juil 2017 - 22:49

De violents soubresauts secouent Mélusine, d’un haut-le-cœur à l’autre, et elle sent sur ses épaules les mains de Hiémain qui lui communiquent un peu de réconfort. Il ne dit rien, reste silencieux quelques instants, massant doucement son dos pour la calmer. Petit à petit, ses hoquets nerveux se calment – comme le simple contact de son mari l’apaise ! Les sanglots remplacent les remous de son estomac, et elle s’agrippe des deux mains au bras de son époux qui viennent enserrer sa taille, comme pour se retenir à lui et éviter de sombrer tout à fait. Elle s’accroche, Mélusine, les doigts tremblants et l’âme en déroute, cramponnée à ce dernier pilier de son existence qui l’empêche de se noyer. Elle sent son souffle contre son cou alors qu’il lui murmure son réconfort à l’oreille, qu’il la serre contre lui ; et elle se sent protégée, ainsi lovée dans son étreinte. Le son familier de sa voix est immensément rassurant, et elle laisse un peu de sa fatigue remonter à la surface, cédant un instant à l’épuisement tant qu’elle est sous la protection vigilante de son époux. Elle se laisse aller en arrière, s’appuie contre lui, résolue à ne pas le lâcher à présent qu’il l’a retrouvée.

« Nous battre ? » demande-t-elle, d’une voix hésitante, éreintée, incertaine de vouloir lutter encore. N’ont-ils pas assez souffert, n’ont-ils pas versé suffisamment de larmes, de sang ? « Nous battre encore, mais contre qui, contre quoi… ? » Le Destin va-t-il perpétuellement s’affairer à dresser contre eux un nouvel ennemi à chaque lune qui passe ? Ne parviendront-ils jamais qu’à n’en terrasser un que pour en voir surgir deux autres à l’horizon ? Sont-ils continuer à rester prisonnier de cette guerre sans fin, voués à combattre éternellement sous peine de devoir renoncer à tout ce qu’ils ont construit ? N’y aura-t-il jamais de paix pour eux, jamais de repos, jamais de répit ? Devront-ils sans cesse remettre en question leurs acquis, leur famille, leurs enfants ? Leurs seuls triomphes ne peuvent-ils être achetés qu’avec le sacrifice des innocents ? « Nous battre toujours, mais avec quelles armes ? Sans mon Fou, je ne suis rien… » Inutile, encombrante, un poids pour le baron de Sylvamir à l’âme si droite, au bras si fort ! Une épouse bien indigne de lui, de son courage et de sa foi, de sa vaillance et de sa détermination, de sa lumière et de son dévouement. « Je suis si fatiguée, mon aimé, de devoir lutter toujours… Comme je voudrais, que tout s’arrête, qu’il n’y ait que toi, et moi ; et Meldred, et Arsène, et Agathe. Juste nous deux, mon amour, nous deux pour toujours, et les enfants que la vie nous a donnés… »

Elle n’a plus l’insouciance de ses vingt ans. Elle est courageuse, oui, si elle a en elle la présence millénaire de Rhéa pour affermir sa bravoure ; mais la voilà bien seule et creuse, vaine et impuissante. Terrassée par l’angoisse, vaincue par l’inquiétude. « Je crois que je n’ai plus envie de me battre. » Les mots sont venus seuls. Nés de l’horreur, forgés dans la terreur, meurtris et ensanglantés par ces quelques semaines de malheur.

C’est ça, la vérité.
Elle est prête à abdiquer.

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Hiémain de Sylvamir
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyJeu 27 Juil 2017 - 11:07

Se battre, oui. Telle était la pensée du baron, déterminé à ne pas laisser sa réalité être engloutie par les actes fous et insensés de certains. Il ne savait pas encore qui étaient les coupables, mais si lui et d’autres avaient encore le souvenir d’une existence différente, alors cela signifiait que tout n’était pas perdu. De cela, il en était convaincu. Alors abandonner était certainement la dernière chose qu’il avait envie de faire, car son monde, c’était Mélusine et cette nouvelle vie qu’elle lui avait apporté. Changer de route, c’était jeter tout ce pour quoi ils s’étaient battus, tout ce pour quoi ils s’étaient aimés. Oh non, Hiémain n’avait aucunement l’intention de dire adieu à la vérité qui pulsait au cœur de sa mémoire, de ses souvenirs. Si la puissante et grande Mnémosie avait rendu à quelques uns les vestiges d’une autre réalité, c’était bien pour une raison. Galvanisé, le cœur gonflé de confiance malgré les incertitudes qui planent toujours, le baron espérait rendre à son épouse tant aimée un espoir qui avait bien du mal à se profiler à l’horizon.

Font-elles mal, ses paroles ? Elles sont surtout inattendues et ne manquent pas de perturber un instant Hiémain. Malgré le feu et la passion de Mélusine, il la savait bien fragile, sa chère épouse. Tels étaient les cielsombrois, et il le savait parfaitement. Pourtant, il ne l’avait jamais vu abandonner. Il ne l’avait jamais vu aussi épuisée, fatiguée et perdue. Il l’avait vu aux portes de la mort se battre malgré le poison coulant dans ses veines. Il l’avait vu, alors que Sithis était prêt à l’emporter lui, se battre farouchement pour le ramener auprès d’elle en vie. Dans le regard de la marquise avait toujours brûlé cette flamme flamboyante et puissante, capable de décimer sur son passage tous ceux qui pourraient s’en prendre à ses êtres chers. La voir ainsi prostrée, si démunie, inquiétait non seulement le baron mais parvenait aussi à ébranler sa foi. Un instant, il lui en veut presque de baisser les bras et de laisser peser sur ses épaules le poids d’une bataille difficile à mener. Devait-il à nouveau vaincre seul ses démons ? Lui qui avait aspiré à prendre un chemin pavé de danger au bras de son épouse depuis qu’il la savait comme lui vouée à la cause de la Rose ? Le choc lui fait garder le silence, l’oblige à reconsidérer bien des choses.

Elle abandonne.

Elle est prête à le faire.

Est-ce la seule absence de Rhéa dans son esprit qui offre de telles perspectives à sa Mélusine ? Il le croit bien, et suppose que tous les événements vécus jusqu’ici, les pertes subies ont eu raison de la force de Mélusine. Lorsqu’elle émet définitivement la possibilité de ne plus se battre, c’est comme un déclic dans l’esprit du baron. Ferme est la pression de son étreinte, si elle ne blesse pas (jamais il ne pourrait lui faire du mal), elle est comme une corde solide la remontant hors des eaux tumultueuses et sombres prêtes à l’engloutir.

« Mon amour, c’est parce que nous nous sommes battus que nous sommes arrivés à atteindre notre bonheur. C’est parce que nous avons toujours cru en un espoir que nous avons vaincu nos ténèbres. Toutes les batailles sont difficiles, mais ne valent-elles pas la peine qu’on s’y plonge pour extraire de la douleur et des larmes du bonheur et de la paix ? » S’il savait, Hiémain, que quelques mois plus tard, au retour dans sa vraie réalité, il serait en proie à nouveau à ces même doutes, prêt à abandonner à son tour le combat. D’une voix plus douce, presque mélancolique, il reprend, murmurant à l’oreille de son épouse comme l’on conterait une histoire à un enfant pour l’apaiser. « Moi aussi tu sais, je n’aspire qu’à vivre paisiblement à tes côtés, nos enfants près de nous, et les savoir en sûreté. Mais mon amour, à quoi sert de rêver ceci, si tout nous est enlevé ? Battons nous, une dernière fois peut-être, pour récupérer ce qui a été perdu. Je sais que nous pouvons le faire. » Il ignorait pourquoi cette conviction brillait dans son cœur avec une telle force, mais il y croyait fermement. Il n’aurait su l’expliquer, il n’avait pas de mot pour le détailler, mais il savait que Mélusine était capable de croire en sa parole. « Après ça… après ça mon aimée, si tu le souhaite, alors nous pourrons nous reposer. Laisser les armes à d’autres pour que nous puissions vivre notre rêve. »
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Je te trouverai peu importe où tu es    Je te trouverai peu importe où tu es  EmptyVen 28 Juil 2017 - 23:07

La fatigue pèse sur elle, autant qu’un poids sur ses épaules, et la marquise sent ses forces l’abandonner. Elle a tenu sur les nerfs, ces quelques dernières semaines loin de Hiémain, loin de Meldred, loin d’Arsène et d’Agathe et de tous ses êtres chers ; mais découvrir que son bébé a totalement disparu l’a achevée, et l’étincelle de résistance qui subsistait au fond d’elle meurt en sourdine et s’éteint doucement tandis qu’elle capitule. Elle a tellement envie de baisser les bras ! En dix années d’action sous les voiles du Fou Noir, jamais encore n’avait-elle eu de faiblesse aussi prononcée. Elle doute, Mélusine, de ses capacités mais également des sacrifices qu’elle est supposée consentir. C’était si simple, lorsqu’elle était seule et sans attaches, et que la seule vie qu’elle risquait était la sienne ! Mais à présent qu’elle est mère, et épouse, et tutrice, et professeur ? Peut-elle réellement mettre en danger tous ses proches au nom d’un combat bien plus grand qu’elle ?

Peut-être Hiémain a-t-il raison.
Peut-être est-il temps de passer la main.
Pour se concentrer sur son foyer et ceux que le Destin a mis sur son chemin.

« Battons-nous encore, alors, pour cette fois. Pour retrouver ce qu’on nous volé, et récupérer la vie dont on nous a dépouillés. Nous verrons, à ce moment-là… ce qu’il convient de faire. Je veux juste retrouver Meldred… et Arsène, et Agathe. Ils ne sont pas tous à nous, mais je les aime, tu sais… Nos petits. » Une larme solitaire s’échappe au coin de ses cils, et Mélusine se blottit contre Hiémain, l’enserrant des deux bras, de toutes ses forces, à l’en étouffer. Elle a eu si peur de l’avoir perdu à tout jamais ! Mais lui a su lui revenir, alors, tout n’est pas perdu pour les enfants. Il reste peut-être encore un peu d’espoir. « Je veux simplement qu’on me les rende. Et continuer à porter tes enfants. Et les élever avec toi. Jusqu’à ce que nous ayons les cheveux blancs et le visage ridé. Je voudrais être simplement ta femme, avant tout le reste. Juste ça. Toi et moi. »

Une éteinte, un baiser, une promesse et un serment puis, lentement, à pas prudents, ils se remettent en route vers le campement des réfugiés.
Demain, ils feront sûrement le tour des allées, pour chercher d’autres visages connus parmi les nouveaux arrivants.
Demain.
Sûrement.

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