Histoire
Lorsqu’il est né, Valda a paré le ciel de milles étoiles. Les lunes ont brillé de toute leur splendeur et il semblait alors que leur éclat se reflétait dans les prunelles du prince nouveau-né, illuminant son regard d’une lueur semblable à deux joyaux. Les yeux d’Anthim ont toujours été sources de beaucoup d’admiration, lui fils d'Erebor aux yeux si clairs. On murmura que la Divine Mère des Astres était descendue bénir l’enfant, lui octroyant ces iris d’une clarté limpide et d’une noblesse indiscutable.
Anthim n’est pas seulement le reflet de la nuit et des étoiles, il est la montagne solennelle, grande et solide, qui veille de par sa hauteur sur tout ceux qui vivent sous son regard. Il est aussi le désert aride, sauvage et changeant, d’un caractère enflammé mais d’une générosité louable et respectée. Anthim est un fils d’Erebor, un fils des dunes infinies, où l’esprit se perd dans le chant barbare et poétique de ses gitans. Il est un fils des monts rocheux et austère, riche des joyaux qui s’y cachent dans le plus grand des mystères.
Enfant, il rêvait à bien des choses, mais rien ne nourrissait plus son sommeil que l’Histoire. D’abord le fantasque et l’irréel, ces légendes contées pour endormir ou faire peur. Puis quand le temps avança, qu’il passa d’enfant à jeune garçon, il s’intéressa à ce que le passé pouvait bien avoir à raconter. Erebor avant tout, il voulait tout savoir et tout connaitre, chaque mythe et chaque tradition qui pouvaient bien se raconter sur son pays. Car rien ne le passionnait plus que la beauté sauvage d’Erebor. Combien de fois son père l’avait-il retrouvé à écouter auprès gitans de passage les histoires qui se racontaient depuis les temps anciens, l’ancestral savoir qui dormait sous les sables du désert et sommeillait dans les profondeurs des montagnes ? Prince héritier il l’était. Et s’il ne s’éloigna jamais de ce destin qui lui était réservé, il s’abreuva néanmoins de toutes les connaissances qui pouvaient tomber entre ses mains. Bientôt, il apprit tout d’Erebor. Tout ce que les livres avaient pu consigner du moins, et le reste, les chants des anciens modelèrent son imagination.
Le savoir et la connaissance étaient une source de bonheur pour le jeune prince. Peu habile aux arts du combat, il compensait ce défaut avec ce qu'Alder lui avait offert : l’esprit et les sciences. Mais ce qui combla avant tout sa jeunesse au-delà d’une vie familiale parfaitement stable, équilibrée et presque parfaite, ce fut Alméïde. Des sœurs, Anthim en avait un grand nombre. Des plus vieilles, des plus jeunes, il n’avait jamais fait plus que ça attention aux filles du harem de son père, jusqu’au jour où il rencontra celle-ci. Les pleurs et les larmes, les sanglots étouffés, des joues rougies et sillonnées malgré la révérence esquissée, maladroite mais sincère, quoiqu’effrayée. Il était jeune, Anthim, quand il tomba sur Alméïde au cœur tourmenté. Il était jeune et pourtant déjà si généreux et conscient de ce monde qui l’entourait. Le mal régnait partout, et quand il vit cette sœur inconnue, cette jeune sœur au visage d’enfant trahit par de lourdes larmes, il laissa de côté la réflexion et dédaigna la raison. Il prit sa main, la tira loin de sa cachette et l’emmena jouer. Ils jouèrent longtemps. Si longtemps que le soleil s’effaça dans le ciel pour laisser place au crépuscule. Et quand on se rappela à lui et à son rôle de prince, il partit voir son père, sa main dans celle d’Alméïde, pour le prier de lui accorder grâce.
Aussi généreux que fut son acte pour Alméïde, il fut cruel pour les autres filles du harem, délaissées et envieuses du destin si clément accordé à l'une des leurs. Mais peu importait à Anthim, il avait une sœur, lui qui avait toujours grandi en fils solitaire. Sa sœur, la seule qu’il reconnaissait comme telle, parce que son cœur était vrai, son cœur était doux et généreux. Et Anthim l’aima cette sœur, d’un amour fraternel et protecteur. Ils grandirent ensemble, partageant leurs passions communes ou dissemblables. Elle devint sa plus proche amie et sa bien aimée confidente, toujours présente à ses côtés et détentrice de sa plus profonde confiance. Elle avait le don, par sa douceur, de calmer les quelques grandes colères de son frère.
Hormis peut-être celles qui concernaient Sombreciel...
Pouvait-on en vouloir aux deux ducs d'entretenir cette haine millénaire qui régnait entre leurs deux duchés ? Sans doute pas, mais on pouvait leur reconnaitre une intense puérilité. Castiel de Sombreflamme était le seul à rendre Anthim aussi enflammé de colère malgré toute la pondération et le calme de son caractère... Mais qu'importait cet ennemi séculaire.
Lorsqu'il eut vingt-cinq ans, il prit la place de son père, mort comme le sien avant lui dans un sommeil paisible. Mort sur les terres d'Erebor qui veilleraient éternellement sur lui. Ainsi commença le règne d'Anthim, respecté parmi tous les peuples de son pays, reconnu et apprécié. Et il leur rendait toujours bien. Mais rien sans doute n'apporta plus à son bonheur que sa récente union avec la douce et splendide Sitara, concubine de son harem, favorite parmi toutes les autres et détenant déjà son coeur avant même qu'un mariage n'ait lieu, couronné par la naissance d'un fils bien aimé. Et quand la nouvelle tomba sur cette naissance tant attendue, il n'hésita pas une seconde, faisant d'elle sa sultane. Une femme qui lui correspondait en tout point, dont les talents et vertus concouraient aux siennes ou les compensaient. Une femme qu'il aimait profondément. Une femme qui le rendait fort.
Et tous deux rendraient Erebor plus fort que jamais.
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Pendant le livre I : Malade lors du couronnement de Chimène, Anthim n'a guère pu assister aux événements qui ont troublé Faërie. Mais il a eu le temps devoir l'humiliation de sa soeur par Castiel de Sombreflamme, éveillant en lui des doutes sur les relations qu'Alméïde et lui pouvaient entretenir. Si Anthim s'est disputé pendant un temps avec elle, les choses ont fini par se calmer, le duc espérant que sa soeur cesse de revoir son ennemi. Il se rend bien évidemment au Tournoi des Trois Opales, même s'il ne garde que de sombres souvenirs de ces événements : l'attaque de l'Ordre sur son épouse, Castiel dans la chambre de sa soeur, ces deux là disparaissant lors d'une attaque générale sur le Colisée... Et bien qu'une fois rentré en Erebor, les choses semblèrent se calmer (Sitara attendant un nouvel enfant), de nombreux clans des sables semblaient être de plus en plus proches de l'Ordre. Les tensions s'élèvent de plus en plus, et c'est bien à contrecoeur que le duc d'Erebor s'est rendu en Outrevent pour la Samhain. Ses derniers sursauts de diplomatie s'étiolent quand son épouse est enlevée dans les catacombes de ce Mémorial maudit et qu'il est lui même mordu par une de ces impies créatures relevée par la magie, le faisant tomber dans une profonde torpeur. Pour autant, même s'il n'apprécie pas l'Ordre du Jugement, Anthim est pour le retour des savoirs perdus. Mais jamais il n'acceptera cette violence faite à l'encontre des siens. Quand bien même se présente-t-il cruel envers Alméïde en décidant de la marier de force à Martial de Bellifère, lassé et irrité de voir sa soeur être approchée par Castiel : il refuse une union entre eux. La guerre est déclarée avec Faërie, et même s'il la déplore quelque peu, ce Gustave, soutient de l'Ordre menace Ibélène bien trop pour qu'on ne l'arrête pas.
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Pendant le livre II : La guerre a fait rage en ce début d'année 1002, et Erebor n'est pas le moins touché des duchés. Protégeant du mieux qu'il le peut son peuple, Anthim a subi néanmoins une grosse déconvenue, en la personne de sa soeur Alméïde. Prévoyant de la marier à Martial de Bellifère pour renforcer les alliances, il découvrira avec stupeur que sa soeur s'était fiancée sans son accord au duc de Sombreciel. A deux doigts de la bannir définitivement d'Erebor pour cette trahison et ce manquement à tous ses devoirs, Anthim mettra de côté cette décision. Refusant d'abord de donner sa bénédiction à Alméïde et Castiel et craignant la colère de Martial, il acceptera finalement les manigances de son homologue Cielsombrois qui parvient à trouver un arrangement. C'est certes à contre-coeur que le duc d'Erebor donnera son accord à cette union. Cherchant un moyen de renforcer malgré tous les alliances de son duché, il envisagera le mariage avec la princesse de Valkyrion, quitte à renvoyer son épouse Sitara au harem et transgresser la tradition d'Erebor. La chose ne se fait cependant pas et Anthim retournera à Vivedune où il apprendra en mars la disparition de sa soeur, enlevée par l'Ordre. Elle n'est rendue qu'un mois plus tard et il acceptera d'aller la voir en Sombreciel, inquiet de son état. C'est à cette occasion qu'il apprend qu'Alméïde est l'écrin de la Tour Noire de la Rose Ecarlate.
Anthim n'a pas été marqué par les souvenirs parallèles de la Trame Alternée. Néanmoins, les actes de l'Ordre ne sont pas sans le marquer encore une fois. Tout en soutenant clairement leurs objectifs de rendre à Ibélène sa gloire passé via le retour des Savoirs Perdus, le sultan des sables n'a pour cette secte que mépris et haine.
Bien qu'absent de la grande fête de Valkyrion : Lughnasadh, il apprend comme tout le monde la mort de l'Impératrice Catarine et le coma de l'empereur Augustus. Très inquiet des conséquences que cette tragédie va avoir pour Ibélène, Anthim restera très méfiant envers Octave, héritier du trône qui n'a jamais su faire ses preuves.
Malgré ce tragique événement, Ibélène retrouvera sa supériorité lors de l'Epidémie qui décima les mages de l'empire ennemi. Il n'aura que peu de scrupules a ordonner leur arrestation au sein d'Erebor, bien que préférant leur arrestation à leur mise à mort.
Anthim n'était bien entendu pas présent lors des événements du Jour des Anciens à l'Académie, mais a bel et bien connaissance des terribles conséquences qu'ont engendrées la libération de la Chasse Sauvage. La disparition de la Rose Ecarlate l'atteint assez peu, mais l'enlèvement de sa sultane Sitara, écrin du Pion Blanc, par l'esprit de cette pièce millénaire l'a mis dans une rage insoutenable qui a peu à peu laissé place à la tristesse. La nouvelle l'a poignardé au plus profond du coeur et il ne peut se résoudre à abandonner les recherches pour retrouver sa chère épouse.
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TRAME ALTERNÉE (Intrigue 2.3 La Roue Brisée)
Dans cette réalité, Anthim n'était ni duc ni même citoyen d'Erebor. Assassin et même Ecoutant de la Corde au sein de la Confrérie Noire, il a essayé dans sa jeunesse de former un coup d'Etat contre son demi frère Anwar avec l'aide de sa demie soeur Alméïde qui le haïssait. L'échec les a vu tous les deux bannis du duché. Trouvant refuge en Sombreciel, il s'est lié d'amitié avec Castiel de Sombreflamme dans un premier temps avant de tomber amoureux de lui et devenir son amant. Quand le Castiel de la vraie réalité se réveille, Anthim note un léger changement mais rien qui ne l'inquiète vraiment. La mort tournée en assassinat de son fils, Arsène, légitime héritier de la couronne Cielsombroise (puisque fils aussi de Mélisende, femme officielle de Castiel), a provoqué une vive rage chez Anthim et il a ordonné la condamnation des supposés assassins, avec l'accord de Castiel. Se rendant à Lorgol pour justement s'occuper des coupables, lui et son amant décident de se marier.
C'est tardivement qu'Anthim s'est réellement éveillé dans cette réalité, le 17 mai.
Il a décidé de ne pas se souvenir de cette période.•
Pendant le livre III : Une année pleine de rebondissements pour Erebor et pour Anthim. Mais son début ne s’est pas passé de la façon la plus agréable qui soit pour le sultan. Après plusieurs mois de recherches, trouver Sitara est resté vain. Ne pouvant faire son deuil, Anthim est néanmoins contraint par les traditions et la nécessité de couronner une nouvelle sultane, sa seconde épouse Shéhérazade et mère du jeune prince Mansour. S’il a de tendres sentiments pour elle, c’est à contre-coeur cependant qu’il doit agir, et en février, la Khamsin est couronnée, à temps pour participer au couronnement de l’empereur, à la fin mars.
Mais l’irritation d’Anthim et d’Erebor pour l’empire d’Ibélène est déjà bien existante. Le sultan est épuisé du manque de réaction du souverain pour venir en aide à son duché. La guerre a énormément ravagé les terres à la frontière Faë, et peu de soutien est venu de la couronne. Associé à l’incompétence d’Octave et son attitude lors de son couronnement pour ses administrés, Anthim décide de faire sécession et se sépare de l’empire d’Ibélène. Si la décision surprend tous les invités, la détermination du sultan est inébranlable et il compte bien rappeler à lui tous les erebiens éparpillés contre leur gré en Arven. La mort et la résurrection d’Octave ce même jour n’y change rien, bien au contraire, et Anthim sera parfaitement dégouté par l’être désormais à la tête de l’empire du Savoir.
Bien décidé à rendre à Erebor sa gloire d’antan, le sultan n’oublie cependant pas l’importance d’avoir des alliés. Et puisqu’il n’est plus en guerre, il contacte certaines couronnes Ibéennes et Faës avec qui il nouera des alliances. Erebor devenu neutre, Anthim fait tout pour permettre à son peuple de panser ses plaies et retrouver une vie agréable, tout en permettant aux agents modérés de l’Ordre venus le voir de s’installer au sein de la Cathédrale des Sables pour y amonceler des trésors passés.
Fin juillet, il fait face à sa demie soeur Rejwaïde, sortie de la Chasse depuis peu et cherchant à retrouver la grâce de son sultan, ainsi que son titre de Voltigeuse. Prêt à lui laisser une seconde chance, Anthim se permettra un temps de réflexion, avant d’accorder à Reja le droit redevenir Voltigeuse. Ses actes, à la demande de son souverain, pour régler les problèmes liés aux vallées funéraires parleront pour elle. Néanmoins, cet incident causera beaucoup de remous en Erebor où il est tabou de toucher aux morts des vallées. Ceux-ci relevés par une magie impie seront difficiles à contenir aux environs de deux villes aux frontières de Cibella et Sombreciel. Heureusement, l’appel à l’aide qu’il fera auprès de ses alliés de la Confrérie Noire permettra de sauver tout le monde et de ramener les momies dans leur dernier lieu de repos.
Enfin, le massacre perpétré à l’Académie, s’il n’a pas réellement touché Anthim, a porté de grave conséquence sur tout Arven, sans épargner Erebor. Joseï, le dieu protecteur du royaume ne semble plus écouter les prières de ses fidèles, et des accidents arrivent de plus en plus, chaque fois plus grave. La situation inquiète énormément Anthim qui croit en l’importance des dieux et leurs bénédictions sur le chemin des Hommes.
Chronologie
21 août 967 • Naissance d’Anthim au harem d’Erebor. Il est le second fils de Charif et n’est donc pas le prince héritier.
4 décembre 970 • Anthim a trois ans lorsque Anwar, le prince héritier, est déclaré mort. Il devient ainsi l’héritier de son père et prince d’Erebor.
977 • Anthim rencontre pour la première fois sa soeur, Alméïde, qui s’était enfuie du harem pour échapper à la méchanceté des femmes là bas. Il demandera à son père d’en faire une princesse et sa véritable soeur.
4 février 992 • Anthim est couronné sultan à la suite du décès de Charif d’Erebor. Il a 25 ans.
6 décembre 1000 • Sitara Kamar, femme préférée d’Anthim au harem met au monde son premier héritier : Qasim. Elle sera couronnée sultane.
Du 29 au 31 mars 1001 • Lors du Carnaval des Miracles, le fils d'Anthim est enlevé pendant les festivités. Il sera retrouvé par Grâce Martel.
24 juin au 10 juillet 1001 • Anthim assiste au couronnement de Chimène de Faërie mais tombe rapidement malade. Il ne sera pas très concerné par les événements qui arriveront ensuite, si ce n'est qu'il remarque l'intérêt que porte Castiel de Sombreflamme à sa soeur Alméïde.
Du 14 septembre 1001 au 30 septembre 1001 • Anthim se rend au Tournoi des Trois Opales organisé en Bellifère, en compagnie de sa famille.
Du 31 octobre 1001 au 5 novembre 1001 • Il est présent au Sépulcre des Martyrs pour la Samhain en Outrevent quand l'Ordre enlève Chimène pour mettre Gustave sur le trône de Faërie. Il est touché par un mal étrange lorsqu'il se fait mordre par l'une des créatures enfermées dans les souterrains et n'assistera pas aux derniers événements.
18 septembre 1001 • Naissance de Mansour, second fils héritier d’Anthim et fils de sa première épouse Shéhérazade.
Décembre 1001 • Anthim a bien compris que Castiel fait une cours assidue à Alméïde et refuse catégoriquement de l'accepter. Il entreprend des discussions avec Ermengarde et Martial pour que ce dernier épouse sa soeur. Malheureusement, il apprend dans le même temps que celle-ci a accepté une demande en mariage de Castiel, ce qui déclenchera sa colère.
25 janvier 1002 • La guerre est déclarée entre Ibélène et Faërie. Erebor est le premier duché à être touché.
5 février 1002 • Suite à de nombreuses négociations, un accord est trouvé entre Sombreciel, Erebor et Bellifère ; Alméïde pourra épouser Castiel en secondes noces, après Madeleine de Bellifère, permettant ainsi d'allier les trois duchés dans la guerre qui a éclaté. Anthim donnera néanmoins son accord à contrecoeur, bien forcé par la situation.
1 mars 1002 • Sa soeur est enlevée par l'Ordre du Jugement, il apprend des jours plus tard qu'elle a été retrouvée sur les marches du palais d'Euphoria, et dans la foulée, qu'elle est la Tour Noire au sein de la Rose Écarlate.
17 mai au 1er juin • Trame alternée
10 juin 1002 • Naissance des jumeaux Qamra et Qasid, princesse et prince d’Erebor, enfants de Sitara.
Du 29 au 31 juillet 1002 • Anthim n'assiste pas aux événements de la Lughnasadh, mais le malheur qui arrive à la famille impériale l'inquiète fortement pour l'avenir d'Ibélène.
27 novembre 1002 • Il est en Erebor quand la Chasse est libérée, sonnant la fin de la Rose Écarlate par la même occasion. L'enlèvement de Sitara par le Pion Blanc est un coup dur pour lui.
Janvier 1003 • Anthim est mis en contact avec une faction plus modérée de l'Ordre du Jugement, via sa première épouse Shéhérazade. Il s'engage à protéger les trésors d'Erebor, mais reste réfractaire aux membres les plus extrémistes de l'Ordre.
6 février 1003 • Mariage de sa soeur Alméïde avec Castiel de Sombreflamme. Il n'assiste pas à l'événement.
14 février 1003 • A contrecoeur, Anthim abandonne les recherches pour retrouver Sitara. Il épouse en ce jour sa première épouse, Shéhérazade.
Février 1003 • Pour préparer l'installation de sa nouvelle épouse et sultane, les anciens appartements de Sitara sont vidés et réaménagés. Dans ses affaires, Anthim trouve le sceau d'Erebor - ancienne relique qu'elle avait récupéré lors de son enlèvement par les squelettes de la Rose Écarlate, au coeur du Sépulcre des Martyrs, lors de la Samhain de l'an 1001.
29 mars 1003 • Anthim assiste au couronnement d'Octave d'Ibélène et décide de faire sécession. La mort du jeune empereur puis sa résurrection le confortent dans sa décision.
9 avril 1003 • Anthim parle pour la première fois avec Anwar Sinhaj qu'il sait être son frère. Il lui avoue connaître son secret et lui offre la possibilité de devenir garde au palais.
28 juillet 1003 • Il est outré d'apprendre que des mages du Sang se sont aventurés dans les Vallées funéraires de son peuple pour en éveiller les dépouilles. Il contacte la Confrérie Noire pour leur demander de l'aide.
Tu as trahi ma confiance
Alméïde et Anthim d’Erebor
16 juillet 1001
Cela faisait quelques jours qu’ils avaient enfin quitté Alfaë et ses maudits problèmes. Le mal qui l’avait rongé dès son arrivée s’était doucement calmé et il n’avait pas tardé à claquer la porte au nez des Faës pour retourner en Erebor, là où il avait la quasi certitude que rien n’allait lui arriver. Mais ce n’était pas tant la maladie que les bêtises du duc de Sombreciel qui avaient rendu ce voyage et ces événements détestables. Sa simple présence lui faisait horreur, c’était une chose, mais le temps avait apprit à Anthim à l’accepter. Et tant qu’il ne croisait pas plus de quelques secondes celui-ci, il le supportait tant bien que mal pour l’oublier quelques minutes après. Cependant, les choses avaient été très différentes lors du couronnement. Et pas seulement parce que Castiel était un imbécile notoire et qu’il avait prit un risque inconsidéré en venant s’asseoir sciemment à côté de la délégation erebienne. Non, c’est parce qu’il était venu s’asseoir à côté d’Alméïde en proférant des paroles scandaleuses, certes entendues à demi-mots, qui sous-entendaient clairement hélas une proximité particulières entre eux. Comment la chose était-elle possible, Anthim n’en avait pas la moindre idée, mais la pensée que ce crétin cielsombrois ait approché sa sœur bien aimée n’avait cessé de le tourmenter malgré la fièvre et les maux de ventre interminables. Les dieux lui en soient témoins qu’il en avait même cauchemardé à plusieurs reprises. Ce qui le rendait encore plus malade cependant, c’était l’idée qu’Alméïde ait cherché elle même la présence de Castiel. S’il était venu à ses côtés pour lui parler ce jour là – malgré son air tout à fait défoncé…– sans doute était-ce parce qu’en d’autres circonstances, elle l’avait accepté. Et ça, il ne pouvait le supporter…
Mais Anthim n’était pas homme à juger sans savoir. Et si la colère commençait doucement à poindre, il la bridait d’une main solide pour garder à l’esprit toute sa raison et sa réflexion. Sa jalousie était tenace, d’une vivacité instable, mais il ne pouvait se laisser emporter aussi facilement sans avoir écouté Alméïde avant toute chose. Elle était sa sœur, elle avait sa confiance, la juger sans l’écouter aurait été indigne de lui et surtout cruel pour elle. Il l’aimait et son cœur était persuadé en tout point qu’elle avait une raison à donner sur tous ces événements. Des raisons qu’il espérait censées et qui démentiraient tous liens avec Castiel de Sombreflamme, prouvant une fois de plus que celui-ci n’était qu’un sombre crétin. La journée était bien entamée quand il fit demander sa sœur auprès de lui, dans son bureau personnel aux étagères couvertes de livres et manuscrits, des meubles où s’entassaient documents et parchemins noircis. Mais surtout une pièce éclairée par de grandes ouvertures, une baie immense donnant sur le désert à l’horizon et sur la ville en contrebat du palais. Une chaleur étouffante régnait au dehors, mais l’intérieur du palais était d’une fraicheur clémente grâce aux pierres et au vent frais qui s’engouffrait un peu partout. Bon sang, ces lieux lui avaient manqué avec force durant ces dix jours passés à Alfaë… il ne regrettait certainement pas la capitale de Faërie, marquée à ses yeux de souvenirs désagréables. Il y songe encore, à toutes ces choses détestables, quand il entend les légères portes de son bureau être poussées pour laisser entrée Alméïde. Assit à son bureau, il relève les yeux de ses papiers pour porter toute son attention sur sa sœur, se levant doucement pour l’accueillir. D’ordinaire, il aurait ponctué son salut d’un large sourire tendre, d’un regard vivace de joie. Mais en ce jour ne s’affiche qu’un doute profond, une colère soutenue dans son cœur… Et si l’affection peut malgré tout se lire au fond de ses prunelles d’une clarté céleste, elle est contrebalancée par ces sentiments si contradictoires qui le hantent.
« Alméïde, approche s’il te plait. Assieds-toi. »Il le voit bien, qu’elle était restée en retrait. Et cela ne semblait guère lui indiquer de bonnes choses. Des secrets à avouer peut-être ? Le ton d’Anthim resta néanmoins d’un grand calme et ne sembla aucunement agresser sa sœur. Il s’était promit de l’écouter et comprendre, de ne pas laisser la jalousie l’emporter et le faire supposer à tort des balivernes qu’il ne voulait pas croire. Alors qu’elle vient prendre place sur le siège en face de lui, il contourna le bureau pour s’approcher, s’asseyant sur son bord juste à côté d’elle, instaurant une intime proximité favorable aux aveux.
« Nous nous sommes toujours tout dit Alméïde, n’est-ce pas ? Tu sais que tu as toute ma confiance. » Terrible et cruel de commencer d’une telle manière. Il aurait voulu ne pas paraître aussi mesquin, user d’une manière plus directe, moins détournée… mais le doute était là, ancré. Et il y avait Castiel – misérable Castiel… – dans la balance, en équilibre avec sa sœur bien aimé. Il était si difficile pour Anthim de pondérer sa colère ressentie alors ce jour là. Il avait osé les humilier… Et Alméïde si proche… ces paroles ambiguë… Elle seule pouvait démentir sur tout ce que son esprit croyait. Tout comme elle pouvait confirmer…
« Ce qu’il s’est passé au couronnement, avec le duc de Sombreciel, a fait naitre un doute en moi. Je n’ose croire et supposer, mais je ne peux laisser l’incertitude demeurer. » Son regard limpide, ses prunelles tranchantes comme deux joyaux, animé d’une détermination solide croisa celui de sa sœur, essayant d’y déceler quelque chose. Peur ? Surprise ? Honte ? Colère ?
« Aurais-tu quelque chose à me dire à ce sujet peut-être ? »