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 Il n'y a que l'amour, qui pardonne

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La Noblesse
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Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme

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Message Sujet: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyVen 9 Déc 2016 - 22:14


Livre II, Chapitre 1 • Les Sables du Temps
Castiel de Sombreflamme & Mélusine de Sylvamir

Il n'y a que l'amour, qui pardonne

Ou quand vient enfin la confrontation



• Date : Le 30 janvier 1002
• Météo : Glaciale.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : C'est la guerre et Castiel refuse de passer plus de temps en froid avec sa soeur Mélusine, alors qu'ils risquent de se perdre dans les conséquences des combats. Il lui parlera, coûte que coûte, quitte à ce que quelques pièces du palais impérial en souffrent !
• Recensement :
Code:
• [b]30 janvier 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1574-il-n-y-a-que-l-amour-qui-pardonne]Il n'y a que l'amour, qui pardonne[/url] - [i]Castiel de Sombreflamme & Mélusine de Sylvamir[/i]
C'est la guerre et Castiel refuse de passer plus de temps en froid avec sa soeur Mélusine, alors qu'ils risquent de se perdre dans les conséquences des combats. Il lui parlera, coûte que coûte, quitte à ce que quelques pièces du palais impérial en souffrent !

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyVen 9 Déc 2016 - 23:21

Le 27 janvier 1002

L’antenne d’Ibelin de la Guilde des Mages est pratiquement désertée, depuis les ordres impériaux que tout mage doit quitter les lieux. Les seuls mages restant sont quelques guérisseurs et quelques mages des portails, apparemment. Ça tombe bien : c’est justement ce que tu recherches, un mage des portails. C’est ce que tu annonces, sur un ton qui ne laisse pas vraiment place à la négociation : « J’ai besoin d’un mage des portails, tout de suite. Je dois aller voir ma sœur. » Le pauvre mage qui t’a accueillit se tortille les mains, ne sachant pas où regarder. Il évite soigneusement ton regard, fixant plutôt ses yeux partout autour. Sur les bureaux vides, les lieux déserts où résonne ta voix cassante et rauque. Rauque d’avoir hurlé, pleuré, ragé depuis des jours. Pour Alméïde et l'imbécilité de son frère. Pour Mélisende et Melsant, dont tu n'as aucune nouvelles, tous deux en Erebor. Pour toute cette guerre.

« Votre, votre sœur ? Mais, Votre Grâce, avec tout mon respect, nous ne pouvons pas aller en Erebor en ce moment, et- Il n’en faut pas plus pour que de ton fragile calme, il ne reste absolument rien. Tu agrippes le col du mage à deux mains, le rapprochant de toi pour lui hurler au visage. AI-JE L'AIR DE PARLER DE MÉLISENDE ? CROIS-TU QUE JE NE SAIS PAS CE QUI SE PASSE EN EREBOR, MAGE ? JE PARLE DE MÉLUSINE ! L’homme semble se liquéfier sur place, tentant de garder un visage impassible sous les postillons. Votre, la, oui, la baronne de Sylvamir. Elle, enfin, nous, nous ne sommes, je n’ai, je ne suis jamais allé à, à Sylvamir. ALORS TROUVE-MOI QUELQU’UN ! Vous, vous comprenez, Votre Grâce, la majorité d’entre nous est, nous, partie, sous les ordres de, de Son Altesse, et- Tu plaques ta main sur sa bouche pour le faire taire. Vous me trouvez un mage, ou une mage, capable de me faire portailler à Sylvamir d’ici demain. » Tu devines qu’il a très bien compris.

Le 28 janvier 1002

« Elle a déjà quitté les lieux, Votre Grâce », balbutie la femme qui a seulement pu céder devant ton obstination à vouloir défoncer les portes du manoir de Sylvamir. La mage t’a fait portailler juste devant les grilles de la noble demeure, que tu as tout bonnement fait exploser grâce à quelques explosifs achetés avant ton départ de la capitale de l'empire du Savoir. « Elle refusait de laisser le seigneur de Sylvamir seul à Ibelin plus longtemps. Nous avons essayé de la retenir, il est complètement déraisonnable de chevaucher à son stade de sa grossesse, mais elle a refusé de nous écouter. » Donc, ta sœur est partie à Ibelin. En cheval. Alors qu’elle en est à son… septième mois de grossesse ? Bien. Bien bien bien. Tu jurerais voir la voir se ratatiner devant toi, alors que tu serres les poings. Et personne n’a réussi à empêcher une femme enceinte de partir ?
Il te reste donc uniquement à repartir à Ibelin. À cheval, vu que tu comptais sur des retrouvailles idéales, parfaites, et que tu as donc payé pour un aller à Sylvamir et non pas un retour.
Vue aérienne de Sylvamir. Rapidité. Tu lèves la tête vers le ciel, où dans les nuages, tu repères la silhouette de Vif-Argent, survolant le domaine. Oui… oui, tu peux bien faire une partie du chemin sur le fidèle griffon du Roi Noir. Ce sera bien plus rapide qu’à cheval, toi qui n’es certainement pas le meilleur des cavaliers.
Tu remercies l’intendance sans t’excuser le moins du monde pour les bris, tu expédieras les fleurons nécessaires à Hiémain, et sur le chemin vers la communauté de Sylvamir pour faussement y acquérir une monture, tu t’esquives pour retrouver le griffon cendré.

Le 30 janvier 1002

Tu es transi de froid, lorsque tu arrives enfin à nouveau à Ibelin, au petit matin du 30 janvier. Frigorifié et épuisé, les lèvres bleuies. Tu as fait la dernière vingtaine de kilomètres de route à cheval, pour ne pas attirer l’attention plus que nécessaire. Tu es endolori de ta chevauchée, ainsi que des kilomètres faits à dos de griffon, le tout dans un froid glacial. On t’accueille avec inquiétude, au palais impérial, on te propose de te réchauffer, mais tu refuses toutes les attentions pour te rendre jusqu’à la suite où sont logés le baron et la baronne de Sylvamir. Hiémain doit être aux côtés de son duc depuis des jours, même des nuits, à gérer ce conflit dont tu as mis Maximilien en charge le temps d’une course que tu pensais bien plus rapide que ce qu’il en a finalement été. Ta sœur doit être seule.

Tu restes quelques longues minutes devant la porte de la suite, sans oser bouger d’un seul cil. Affreusement nerveux. C’est ta seule chance. Ta seule possibilité. Tu veux de tout cœur que Mélusine accepte de te parler et que l’entretien se termine agréablement, comme dans tes rêves et espoirs les plus fous, mais tu ne peux absolument pas prévoir les réactions de ta sœur. Et si elle refusait de te parler ? Et si elle te réitérait qu’elle ne veut plus jamais te voir ? Sur tes joues froides coulent quelques larmes fatiguées, que tu essuies maladroitement, avant de cogner à la porte. « Mélusine… Mélusine, ouvre-moi. C’est Castiel. » Elle le sait, bien sûr, que c’est toi. C’est ta voix cassée au ton prudent. « S’il te plaît. »


Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Mer 6 Déc 2017 - 20:31, édité 1 fois
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyDim 29 Jan 2017 - 17:12


Il n'y a que l'amour, qui pardonne
Et pardon ne vient point sans confession
Castiel & Mélusine ♦ 30 janvier 1002


Je vais la faire tuer.
Cette satanée catin ducale qui n’est jamais à court de tourments pour me priver de mon époux. Mon mari ! Le père de mon bébé ! Cela fait des semaines maintenant qu’il a été appelé à Svaljärd, pour le conseil ducal, à la demande de « Sa Grâce la duchesse Astrid », qui avait soi-disant grand besoin du sénéchal de la couronne et de son avis éclairé sur les tensions qui déchirent Ibélène et Arven.
Pour les tensions ibéennes, elle aurait pu me convoquer, moi : j’aurais eu tôt fait de lui dresser par le menu la liste des manquements du duc cielsombrois aux exigences de son rôle, même si les quelques échos que j’en ai par Mélisende semblent prometteurs.
Quoi qu’il en soit, le résultat est là : mon mari adoré est loin, mon lit est froid, je ressemble à une baleine, et je suis en butte à l’hostilité latente de toutes les harpies du secteur, avec Solveig pour seule amie et alliée.

Pour couronner le tout, les nouvelles de la guerre sont arrivées jusqu’à moi au lendemain de l’attaque, en ce funeste 27 janvier, et je n’ai pas su dormir : Hiémain est à Ibelin avec sa crétine de duchesse, j’en suis sûre, et si les dragons avaient réussi à sortir d’Erebor pour atteindre la capitale ? Mon enfant naîtra-t-il orphelin ? J’ai pleuré sur l’épaule de Solveig pendant des heures, avant de sécher mes larmes pour réfléchir à un plan d’action. Mon mage des portails est à Lorgol, en sécurité avec les siens, il va donc me falloir un mode de transport alternatif. Un carrosse ? Infiniment trop long. Un cheval, alors ? Ibelin n’est pas si loin. Mais comme le dit Solveig, « Nous sommes en plein hiver, Mélusine ; et vous n’êtes plus qu’à deux mois de votre terme, ma cousine ! » Certes, certes. Je peux t’emmener, petite. Ce sera froid, mais plus rapide que les pattes d’un cheval, et le temps est clair : mon vol sera stable. Fantasme – ô bien-aimée compagne au cœur d’or ! Épuisée et fourbue d’avoir lutté dans les sables d’Erebor, avec Justice et Stellaire ; mais que peuvent bien trois dragons, fussent-ils d’Or, contre quatre Vols de Chevaucheurs déterminés ? Elle a protégé des colonnes de réfugiés orientés vers Sinsarelle, est arrivée trop tard pour défendre Chamaar ; elle est fatiguée et bouleversée, mais prête encore à me venir en aide. Es-tu sûre ? Je t’amènerai jusqu’aux abords de la cité, mais il te faudra finir à cheval pour préserver ton secret. Il y a un relais des Épines à proximité : un cheval sellé y est tenu chaque jour prêt pour les besoins de la Rose. Tu pourras le prendre et partir sans avoir à te présenter, ils ne te poseront aucune question. C’est la tradition.

Bien.
Les explications de Rhéa m'ont décidée.
Confiant Sylvamir aux bons soins de Solveig, je me suis emmitouflée de fourrures deux jours plus tard, au matin du 29, ai soigneusement enveloppé mon ventre rebondi de plusieurs couches de laine, et je suis montée à cheval – partant seule, sans escorte, au grand dam des domestiques de la maisonnée s’imaginant déjà la vindicte du seigneur des lieux s’abattre sur eux si un quelconque malheur devait arriver à son épouse enceinte. J’ai trotté jusqu’à la forêt de sapins voisine, et j’y ai retrouvé ma Fantasme au milieu d’une clairière où elle est arrivée dans la nuit et a refusé de dormir, le froid étant dangereux pour elle. Couvertes d’égratignures, de plaies et d’hématomes, percluse de courbatures – mais déterminée encore à m’aider. Tu n’aurais pas dû venir, il faut te reposer ! Elle le veut. Et ce qu’elle veut, elle l’obtient, tu le sais. Que dirait Stellaire de te voir si fatiguée et encore en vol ? Il le sait. Je lui ai dit que je t’amenais à Hiémain.

Ah. Bien.
Au moins ne sera-t-il pas étonné de me voir arriver !

J’ai donc grimpé en selle, et ma dragonne a été fidèle à sa parole, volant prudemment sans forcer, ménageant sa fatigue et mon état, choisissant un chemin moins direct mais plus sûr. Au relais, j’ai récupéré le cheval apprêté sans difficulté, laissant tout de même quelques fleurons alignés sur la clôture de l’enclos, à destination du couple d’Épines habitant le logis plus loin. Ma Fantasme s’en est retournée vers la chaleur d’Erebor, et moi j’ai parcouru à un trot prudent les dernières lieues, parvenant à destination une heure après le crépuscule. Le temps d’annoncer mon identité, puis d’être conduite au logis de mon époux – que l’on m’annonce sain et sauf – mon Hiémain est tiré du lit par l’arrivée de son épouse passablement fatiguée, décoiffée par son vol et sa chevauchée, avec même quelques cristaux de givre dans sa chevelure dénouée et au coin de ses cils.

Il n’était pas très content.
La dispute a été terrible pour mes nerfs tendus : tout est sorti pêle-mêle, dans un tourbillon de reproches et de larmes, et même quelques vols planés d’objets divers et variés qui ne lui ont fait ni chaud ni froid, mais m’ont permis de décharger ma frustration.
Le lendemain matin, en partant au conseil de guerre d’Ibélène, il boudait encore : son ton était aussi froid que le climat, et je me suis sentie bien mal récompensée de ma peine. Ne peut-il comprendre que j’ai agir par amour ? Par inquiétude ? Que je ne pouvais supporter l’idée que mon enfant naisse orphelin déjà ? Que j’avais peur, seule à Sylvamir sans lui pour me protéger ? Que je me réveillais toutes les nuits pour vérifier s’il respirait encore, et qu’il n’était pas là ? Que ma grossesse m’enferme dans l’immobilisme et que je ne supporte pas cette impuissance ? Que je l’aime, enfin, plus qu’il n’est raisonnable, comme le veut mon sang cielsombrois ; et qu’il est mon point faible, l’être le plus précieux du monde à mes yeux ? Ma princesse m’est définitivement perdue, Castiel me l’a volée tout de bon, et cette douleur me grève le cœur depuis trois semaines déjà ; que m’arriverait-il si je perdais aussi Hiémain ?
Allons, il comprendra peut-être, mon Kyréen entêté, quand je lui expliquerai plus calmement. La nuit m’a fait du bien : il ne m’a pas prise dans ses bras, mais sa présence dans mon lit m’a rassurée.

Résolue à faire bonne figure à la cour impériale, j’ai revêtu l’une de ces lourdes robes kyréennes faites de brocard somptueux restées ici lors de ma précédente visite il y a quelques mois, et je dois reconnaître que le rouge écarlate me sied. L’étroitesse de la taille me sied moins, et la couturière que j’ai mandée pour quelques retouches accomplit son devoir avec diligence. Je l’aime bien, la demoiselle Passefil, ma camarade des Miracles, et j’ai plaisir à deviser avec elle tandis qu’elle joue de l’aiguille pour rendre le vêtement confortable. Elle me parle de ma famille, tous plus ou moins indemnes visiblement, me raconte que l’absence de Castiel se prolonge – dans quelle drogue, quel bordel scabreux, quels draps interdits est-il encore allé se perdre, celui-là ? Puis elle me parle de mon Hiémain, du bon choix que j’ai fait, du bon époux que je me suis trouvé, et je ne peux m’empêcher d’acquiescer de tout cœur en dépit de la froideur du concerné à mon encontre ce matin.

Elle vient à peine de repartir, son devoir accompli et mes autres robes à retoucher sous le bras, lorsqu’un grattement à la porte m’interpelle. Quelque messager venu trouver Hiémain ? D’un bon pas, encore contrariée de la dispute avec mon époux, avec à la main le coussin de soie que je brode pour m’occuper et faire honneur aux occupations d’une dame honorable, je saisis le loquet de la porte. « Mélusine… Mélusine, ouvre-moi. C’est Castiel. » Je me fige en plein mouvement. … Pardon ? Comment ça ? Ai-je bien entendu ? « S’il te plaît. » Aucun doute, c’est bien sa voix, son ton plaintif de quand il a fait une bêtise et veut solliciter une faveur. Castiel ! Castiel qui a ridiculisé son nom et son statut, qui a renié l’éducation de Père, a humilié la maison de Séverac, et m’a de surcroît volé la femme que j’aime. Castiel ! Et il ose demander ! D’un cri rageur, je lâche le loquet et saisis un vase que j’envoie se briser sur le battant – puis, contemplant les débris au sol, ma frustration glapit de joie d’avoir trouvé un exutoire, et j’ouvre la porte à la volée, prenant soin tout de même de placer mon ventre rebondi hors de son parcours.  

« Qu’est-ce que tu veux ? Ne m’as-tu pas assez tourmentée ? Mon malheur te réjouit donc tellement, que tu viens retourner le couteau dans la plaie ? Ton ingratitude n’a-t-elle aucune limite ? » Et d’un geste décidé, une main protectrice sur mon bébé que je veux protéger de sa mauvaise influence, je lui balance mon coussin au visage, avec les épingles qui le hérissent. « Va-t’en ! Je ne veux pas te voir ! »

Et toute aussi résolue, je m'apprête à refermer la porte.

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyVen 3 Fév 2017 - 4:16

Ton oreille est pratiquement collée à la porte, derrière laquelle tu entends le bruit net de pas s’approchant de la porte, avec une nette vigueur, pour une femme enceinte de sept mois. Pourtant, la porte ne s’ouvre pas immédiatement. Tu entends plutôt le bruit du loquet se relâcher, sans être ouvert, et ce son être suivi d’un cri de rage et d’un autre de bris. Probablement un vase. Sur tes traits tirés, un peu faible sourire, une fraction de seconde. On ne t’a pas menti : c’est bien Mélusine, qui habite ces appartements, il n’y a pas lieu de se tromper.

Tu te recules juste à temps, quand la porte s’ouvre bel et bien, sur la silhouette impérieuse et magnifique de cette femme que tu aimes tant, depuis bientôt vingt ans. Ta Mélusine. Merveilleuse, splendide, enceinte jusqu’aux yeux, flamboyante dans la colère autant qu’elle puisse l’être dans la joie. Tu sais que c’est ta dernière chance, ta seule chance, mais la seule vue de ce visage aimé parcouru de ces mauvais sentiments t’enflamme déjà, fait tomber en miettes cette pauvre retenue que la fatigue ne peut maintenir. Cette patience que tu n’as pas, ces bons sentiments abrités sous la tristesse et la nervosité. Il n’y a qu’avec elle, qu’avec Mélusine, que ton caractère sait éclater avec toute la force qui est sienne, en réponse à ces excès qui t’ont éduqué et ont été pour toi plus que des exemples, mais bien des modèles, et ces retrouvailles, peut-être bien le chant du cygne de votre relation, seront à l’exemple de votre flamme. Elle ne sera pas seule à flamboyer, oh non. « Qu’est-ce que tu veux ? Ne m’as-tu pas assez tourmentée ? Mon malheur te réjouit donc tellement, que tu viens retourner le couteau dans la plaie ? Ton ingratitude n’a-t-elle aucune limite ? » Le réflexe qui te fait éviter le coussin n’est certainement pas le tien. Fatigué comme tu l’es, tu aurais facilement fini borgne avant même d’avoir pu échanger une parole avec ta sœur, mais Hypérion est aux aguets. Tu as besoin de lui, en ce moment, besoin qu’il te supporte, qu’il te soutienne – dans ce silence qui ne lui est pas habituel, mais qui est tout ce dont tu nécessites afin d’affronter cette épreuve. Les champions d’Hacheclair ont combattu l’Homme-Vapeur, puis la Reine de Sang, mais rien n’égale la colère de ta Mélusine, à tes yeux. « Va-t’en ! Je ne veux pas te voir ! »

Tu bloques la porte de ton corps, à moitié entré dans les appartements du baron de Sylvamir. Sur ton visage pâle, une expression déterminée et sérieuse que l’on te voit rarement. « Non. Moi je veux te voir et te parler, alors par Mirta, Mélusine, tu vas cesser de faire la sourde oreille et m’écouter. » Ne voulait-elle pas que tu deviennes un homme et que tu te prennes en main ? Voilà donc le fruit de ses vœux, de ses hurlements ! Tu repousses la porte d’un coup d’épaule, l’ouvrant grande sur la chambre où déjà quelques objets traînent au sol, vestiges d’une chamaille passée. Tu n’es apparemment pas le seul à souffrir et pourtant te languir des colères de ta douce sœur. Ce serait bien injuste, oui, que Hiémain n’en soit pas victime.

Ton calme déjà s’évapore et le ton de ta voix rauque, brisée par le froid et l’épuisement, s’élève, le sarcasme s’y pointant sans attendre plus de provocation : « Et puisque tu me parles de tourments et de malheurs, j’en conclus même que tu as de nouveaux griefs à mon égard. Parle-moi-en, ma sœur ! Je te suis toute ouïe ! Je ne peux plus attendre d’entendre ce que tu me reproches, cette fois. Des mois, te dis-je, que j’attends cela ! » Qu’as-tu fait, maintenant ? De quelles horreurs encore veut-elle t’abhorrer, à chercher un coupable pour peut-être bien ses propres malheurs ? Tu ne peux pas être responsable de tout, Levor te garde ! Tu en as déjà bien assez à assumer sans avoir à en plus devoir prendre sur tes épaules le poids de cet inconnu. Bientôt, elle mettra l’attaque faë sur ta responsabilité ! Tu n'en es plus à ça près, de sa mauvaise foi.
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyDim 5 Fév 2017 - 19:19


Il n'y a que l'amour, qui pardonne
Et pardon ne vient point sans confession
Castiel & Mélusine ♦ 30 janvier 1002


Presque.
J’ai presque réussi à la refermer, cette porte ; mais voilà qu’il s’insinue dans l’interstice et fait barrage de son corps. Va-t’en, Castiel, pars, je ne réponds plus de rien si tu restes là, à étaler ton arrogance et ton ingratitude devant moi ! Je serre les poings, je me mords les lèvres, je pose le plat de mes mains sur mon ventre pour me rappeler de rester calme et mesurée car les excès sont mauvais pour le bébé – mais rien n’y fait. Dès que je lâche la porte, Castiel force l’entrée de mes appartements, et la colère flamboie de plus belle dans mon esprit fatigué. Le battant heurte mon abdomen et je recule de quelques pas précipités, craignant soudain pour l’enfant que je porte. Je les connais, les colères de ce duc trop gâté – je sais aussi qu’il peut, parfois, faire mal sans nécessairement le vouloir. Peut-être faudrait-il calmer la tension ?

Pensée noble, mais qui s’évapore en fumée dès qu’il ouvre la bouche. Ah, ce sarcasme incroyable ! Il n’a vraiment honte de rien ! Comment se permet-il de venir jusqu’ici s’en prendre à moi ? N’en a-t-il pas assez fait, n’y a-t-il aucun outrage qui soit hors de sa portée ? Révoltée, je tape du pied, scandalisée qu’il ose se poser en victime. « Des mois ? Des mois, dis-tu ! Que tu attends ? Mais que tu attends quoi, Castiel ? De pouvoir ruiner un peu plus Sombreciel ? De pouvoir détruire tout à fait les liens d’entraide et de soutien des trônes ibéens ? Erebor est au bord de la ruine, Sinsarelle accueille des cohortes de réfugiés, Chamaar a été intégralement détruite alors que Mélisende y était – ma sœur, ma jumelle, la moitié de moi-même, en danger ! Erebor a sombré, et Sombreciel n’a pas levé le petit doigt – Sombreciel n’est même pas capable de se défendre seul. Séverac est aux mains de tes grands amis lagrans, Mère a dû fuir, seule et sans soutien, pour arriver jusqu’à moi ! Ma mère, sur les routes au milieu des soldats, arrivée à Sylvamir en vie par je ne sais quel miracle ! Et tout ça, pour quoi ? Parce que le duc de Sombreciel s’est approprié ce qui ne lui était pas destiné, s’est détourné des alliances proposées, et s’est contenté d’exécuter son caprice égoïste. Es-tu fier de toi, seulement, au moins ? Y a-t-il un seul instant dans ta vie où tu te sois préoccupé de ton devoir, et pas de tes envies, Castiel – un seul moment dans ton existence où tu as réfléchi à ce que nous tentions de t’apprendre, au lieu de nous voir comme des marionnettes et des pantins tous juste bons à te servir ? Quelle piètre leçon tu as tirée de nos sacrifices ! Vas-tu un jour apprendre que tes droits s’accompagnent de devoirs, et que tu manques à chacun d’eux ? Quand donc vas-tu comprendre que tes actes ont des conséquences ! »

Ma voix finit par déraper dans les aigus, tant elle est montée crescendo pendant ma harangue furieuse. J’ai foulé le tapis de mes pas, j’ai brassé l’air de mes mains, et je le foudroie maintenant du regard, ce duc impossible qui est en train de jeter mon empire, mon duché, mes duchés, dans les plus sombres ennuis – qui auraient pu être évités s’il avait suivi un peu les conseils de Père, au lieu de laisser parler ses excès. Mais c’est son tour de parler, de tenter de se justifier ; alors, reprenant mon souffle, je tente de calmer les battements furieux de mon cœur déchaîné.

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyLun 1 Mai 2017 - 18:13

Tu as dit que tu étais toute ouïe.
Alors tu écoutes.

Tu écoutes et tu te prends en plein visage chacun de ses reproches. À chacun de ses mots, ton visage arbore une expression toujours plus fâchée. Au fur et à mesure que la voix de ta soeur se perd dans les aigus, jusqu’à devenir perçante, la colère monte en toi, brûle au bout de tes doigts. Mille engourdissements qui remontent le long de tes bras, jusqu’à atteindre ta tête épuisée, qui désire uniquement se reposer. Qui ne veut que les bras d’Alméïde pour y dormir des heures durant et oublier toutes les horreurs et les erreurs. Tu ne peux pourtant pas, alors tu écoutes. Tu écoutes et tu te scandalises, tu te braques, tu montes sur tes grands chevaux à ton tour. Tu as provoqué tout cela et il est temps que tu récoltes ce que tu as semé, ces pousses amères qui ont grandi et qui t’appellent. Tout est de ta faute. Tu te dois de tout régler.
Il est temps, oui, que tu fasses un homme de toi.

« Et depuis quand te fais-tu experte de ce qui se passe en Sombreciel, alors que tu es absente ? Que sais-tu des ententes signées avec Anthim ? Que sais-tu de MES Voltigeurs qui ont été en Erebor, Melsant le premier, afin de les soutenir lors de la percée faë ? Que sais-tu des unions qui s’annoncent ? Tu n’en sais RIEN, Mélusine ! Tu ne fais que te complaire dans ces idées ridicules que tu t’es fait à mon sujet. J’AI FAIT DES ERREURS ! Des erreurs que je reconnais et pour lesquelles je paie encore, légitimement. Il ne me sert plus à rien de les nier, ni même d’essayer de les faire celles des autres. » Le volume de ta voix hésite entre les cris et la simple force, se cassant dans ta gorge abîmée par le froid, les pleurs, d’autres hurlements, la rage. Apaisement. Calme. Diplomatie. Tu ignores les sentiments prudents et inquiets que te transmets Vif-Argent, lui aussi épuisé par le vol effectué dans la tempête et le vent. Épuisement. Repos. Tu n’as pas le temps de te reposer. Tu as Mélusine à raisonner, ou à chasser pour de bon. Tu ne veux pas te reposer. « Je ne suis cela dit pas le seul qu’il faille accuser, pour les malheurs d’Ibélène. J’ai ma part de torts, oui, mais je travaille afin de régler les torts qui sont miens. Je ne suis pas un mauvais duc et il faut être aveugle et complètement bornée pour penser que je souhaite l’effondrement de mon duché, ou de notre empire ! Aveugle, bornée et incapable de reconnaître ses propres erreurs ! » Ta main, sans réfléchir, attrape une carafe d’eau, qui vole contre un mur, éclaboussant rideaux et tapisseries. La rage fourmille jusque dans tes mains, demandant, générant, ces élans de destruction que tu ne tiens certainement pas d’inconnus. Tous reconnaissent ta soeur, dans ces fauteuils éventrés, ces vases brisés et ces guéridons lancés à bout de bras. Tu es son frère, n’est-ce pas ?

L’eau vole jusque sur vos visages, prenant la place de larmes, factices, fraîches. « Crois-tu vraiment que je voudrais te, te blesser ? », énonce ta voix fragile, dont la colère à peine disparaît sous l’hésitation. C’est ce geste de protection qui t’a blessé le plus, bien plus que ses mots, auxquels tu sais quoi opposer, quoi justifier. Le fait qu’elle puisse penser que toi, qui l’aime jusqu’aux lunes d’Arven, pourrait tenter de la frapper. Elle et son enfant. Tu te sais imprévisible, tu te sais même dangereux, mais pour ceux de ta famille, jamais. Pour ces gens que tu aimes trop, jamais.
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyJeu 1 Juin 2017 - 18:44

Il s’emporte, il s’énerve, il s’agace : et le feu de sa colère ne fait que nourrir le brasier infernal de la mienne. Il peut bien prétendre vouloir réparer ses erreurs, le fait est qu’il les a commises – pour la septième, huitième, vingtième fois. Se rend-il seulement compte que ce qu’il s’imagine être son seul travail est en réalité le fruit de vies entières dédiées à corriger ses bourdes ? Qu’Yvain l’Épistol mériterait cent fois plus de lauriers que le crétin arrogant et égoïste qui se sert de sa couronne pour exécuter ses caprices ? J’en ai connus, des ducs et des empereurs et des princes, Mirta m’en soit témoin ! Dans les huit duchés, pendant des années j’ai voyagé, et j’ai visité la plupart des cours souveraines. Je les ai presque tous côtoyés. Pour certains, épisodiquement, juste le temps d’un passage entre leurs draps, un bref séjour à leur cour – telle fut ma rencontre avec Bartholomé d’Ansemer ou Augustus d’Ibélène. Pour certains autres, plus longuement, plus régulièrement, comme Liam d’Outrevent ou Sa Grâce Anthim, souverain des dunes… Et pour un autre, cet infâme seigneur de Lagrance, plus d’une année entière de ma vie. Oui, j’en ai connus, des souverains ; égoïstes, droits, inquiets, cupides, fiers, tous différents, mais tous grands à leur manière. Castiel ne leur arrive pas à la cheville.

Cette révélation est pénible, mais il me faut ouvrir les yeux : ce coucou installé dans mon nid et qui a capté sur lui l’attention de mes parents est resté… un enfant. Egoïste, oui – et capricieux. J’ai pu pardonner qu’il s’accapare l’énergie de mes parents ; j’ai pu comprendre sa cruauté quand il a froidement massacré ceux de sa propre cousine. Il était encore jeune – si jeune… Mais qu’il persiste à n’écouter que ses propres désirs ? Qu’il humilie une princesse, ma meilleure amie – qu’il déshonore Père, qu’il couvre de honte la couronne de Sombreciel publiquement, alors que toute notre éducation a tenté de lui inculquer l’importance de se montrer digne de sa couronne ? Fi donc ! Il ne mérite plus nos efforts.

Les bras posés sur mon ventre pour protéger la vie fragile qui y grandit, j’ai reculé de quelques pas, cherchant à mettre mon enfant hors de danger. Mâchoires serrées, je lui livre le fond de ma pensée. « Tu as toujours voulu détruire ce que tu ne pouvais pas avoir, Castiel, cela n’a rien de nouveau – je t’ai refusé mon attention, et tu as détruit tout le reste. Tu as saisi mes domaines, tu as exigé que je me départisse de possessions qui étaient miennes – Mère m’a rapporté tes paroles malséantes à l’encontre de mon mari, tes prédictions sur le malheur que connaîtra mon enfant ! » Bon certes, elle avait plutôt marmonné quelque chose comme ‘Castiel est très déçu de ne pas avoir été convié à ton mariage’, ‘Il a exprimé quelques réserves sur les qualités morales de ton mari’ et un ‘Il semble inquiet pour l’avenir de ton enfant’ ; mais je ne suis pas idiote, et j’imagine très bien les mots qu’il a dû employer, même si joliment reformulés par ma mère.

« Oui, évidemment, je pense que tu pourrais me blesser ! Je le sais ! » Instinctivement, j’entoure plus étroitement le ventre de mes bras, luttant contre l’instinct qui me hurle de lui lancer un fauteuil au visage. « Petit, tu monopolisais déjà l’attention de Père – sais-tu les choix qu’il a dû faire pour assurer ton avenir et la stabilité de la couronne, pour que tu grandisses en paix loin de tout ça ? Est-ce que tu en as seulement conscience ? Il a passé ton enfance à gouverner Sombreciel, et moi j’ai grandi, sans père ! Si Melsant n’avait pas été là, je n’aurais eu que l’épaule de Mère sur laquelle m’appuyer – alors que tu réclamais déjà tant son attention, à elle aussi ! Je t’ai tout donné quand tu es arrivé à Séverac, Castiel, même si ça bouleversait ma vie – j’ai accepté de te voir passer en premier, tout le temps, systématiquement, parce que tu étais mon frère et mon duc ! Je t’ai donné mon amour, j’ai été ta sœur ! Et c’est comme ça que tu m’en remercies ? » La voix me manque, et je m’étrangle. Comment peut-il ne pas comprendre à quel point son attitude nous a blessés, tous ? A-t-il seulement idée que si ma réaction est aussi extrême, c’est parce que j’étais celle qui l’aimait le plus ? « Tu es une déception, Castiel. Tu as tout gâché. Erebor suffit amplement à mon bonheur, et j’ai épousé un Kyréen : tant que tu seras le duc de Sombreciel, moi, je n’en serai pas ! Je ne veux plus de toi, dans ma vie – je ne veux pas de toi près de mon bébé. Tu le mettrais en danger. »

Mercuriale magistrale, peut-être un peu injuste, peut-être un peu extrême ; mais néanmoins méritée.

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyMer 14 Juin 2017 - 5:44

Elle ne parle pas de toi. Elle ne peut pas parler de toi. Pas de toi, qui farouchement défend et protège ce que tu aimes, qui te battrais à mains nues, s’il le fallait, pour ta famille. Pas toi, qui est prêt à bien des choses, pour ton amour, pour ton duché. Ce que Mélusine te hurle et te peint, ce n’est qu’une mascarade, qu’une multitude de masques que tu ne veux pas poser sur tes traits.

Tu ne peux cela dit qu’hurler, toi aussi. Qu’expier, jusqu’à en perdre tout ce qui te reste de voix. Tant de choses sont encore en toi, bien que tu aies vomi ton coeur sur le papier, jusqu’à ne plus pouvoir écrire. Tant de mal, tant de noirceur, à travers laquelle perce pourtant toujours la lumière. Tu ris, tu t’esclaffes. Moqueur. Blessé. « Tu fabules, ma soeur ! Tu as vendu tes domaines, je n’ai fait que les racheter à leurs nouveaux propriétaires. » Ceci, et en secret, remis comme légitime maîtresse des lieux ta douce soeur, sans que tu le dises à quiconque. Pour ne pas qu’elle ne soit vraiment plus ta sujette, pour ne pas que ton neveu, ou ta nièce, ne naisse pas un peu Cielsombrois. Ton père sans doute le sait, il a probablement vu les actes de vente et de rachat, mais il ne t’a rien dit. Tu es heureux de cela, de ce silence. « Et Mère t’a-t-elle parlé, de mes voeux de bonheur ? T’a-t-elle parlé de mes prières à Maari et Mirta, qu’elles veillent sur toi et l’enfant à venir ? Joséphine t’a-t-elle informé de mes inquiétudes ? De mon bonheur pour ta famille, malgré ma tristesse ? Ou as-tu fermé ton esprit à tout bon sentiment venant ma part ? Je ne t’ai jamais connue hypocrite, Mélusine. » Il est vrai que tu as été médisant, colérique, furieux, mais pas que ça. Tu as été triste, mélancolique, misérable, et ensuite, presque en paix. Tu te souviens de tes derniers mots, de ta dernière missive. Je puis seulement te laisser partir. Tu n’auras pas tenu cette promesse longtemps. Tu as besoin de savoir si ce qui est cassé ne pourra jamais être réparé. « Que crois-tu ? Que j’ai choisi, d’être orphelin ? Que j’ai choisi qui serait à la tête de mon duché, en l’attente que je puisse en porter la couronne ? Ce n’est pas à moi, que tu dois te plaindre de ton enfance, Mélusine, c’est à l’empereur ! C’est aux bûchers funéraires de mes géniteurs ! Bon sang, c’est à ces imbéciles de rois ancestraux qui se sont entrevolés une fiancée sans qu’on sache aujourd’hui lequel est fautif, même, mais pas à moi ! Tu peux m’en vouloir pour mon inconscience, pour mon idiotie, pour ce que mérite, mais j’en ai assez ! » Tu as assez payé. Tu te rattrapes, encore, à chaque jour.

Tes mains balaient et jettent, cassent, tout ce qui tombe entre elles, si loin que même les éclats ne sauraient atteindre ta soeur. Brosses à cheveux, peignes, tasses, verrerie. La porcelaine te taillade les doigts, le verre les paumes, et bientôt, tout ce que tu lances est marqué de ton sang. « De quels autres maux imaginaires bientôt m’accuseras-tu ? D’avoir écrit les grossières blagues du Maréchal de Serre ? D’avoir tué l’impératrice faë, par un mystérieux truchement ? De te voler ton époux, après avoir volé l’entièreté de ta famille, comme tu sembles insinuer que j’aurais fait ? »
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptySam 17 Juin 2017 - 16:24

Il ment ! Tu le sais, tu as reçu le courrier de tes régisseurs indiquant que la couronne avait saisi tous tes avoirs en Sombreciel, te dépouillant d’une part de ton patrimoine. Tu le sais. Les hommes de loi ne mentent pas dans ton duché ! Mappemonde, Lunes-Jumelles, la Bohème – tes trois perles sont passées hors de ta portée. Seule te reste la Caravelle, ton minuscule port et sa toute petite bourgade, lovée à la frontière lagrane. Pour cette terre, tu paies tes taxes à Edenia, c’est sûrement ce qui l’a sauvée de la ruine – qui aurait cru qu’un jour, Denys serait une protection, contre Castiel… ? Ce Castiel qui continue sa défense boiteuse, accumulant les mensonges et les tromperies. « Quand donc vas-tu te rentrer dans le crâne qu’une bonne pensée ou une parole gentille ne suffira jamais à effacer un mal causé ? Tu as détruit toute l’affection que j’avais pour toi, Castiel, tu as tout piétiné avec tes caprices égoïstes – j’ai d’autres personnes à aimer maintenant ! Des personnes qui ne briseront pas ce que je leur donne, des personnes qui me veulent du bien ! »

Parce que lui, lui – il te veut du mal, c’est une évidence. Tu le vois dans la violence de son regard, qui veut blesser, qui veut détruire ce qu'il ne peut pas obtenir. Il ne comprend pas, évidemment : tu ne lui reproches pas les choix de ton père, tu lui reproches de les avoir bafoués, avec son égoïsme impardonnable. Mais tu n’as pas le temps de le lui rétorquer : il a commencé à attraper ce qui lui passe sous la main, et les objets se mettent à voler en tous sens. Oh, comme tu as envie de laisser éclater ta colère toi aussi, de lâcher les rênes de ta rage pour qu’elle tempête et hurle, de toute l’ampleur de ta douleur ! Mais l’enfant – cette vie que tu portes, si fragile et délicate, tu ne peux la mettre en danger, soulever ces meubles, projeter les choses qui t’entourent, dans toutes les directions. C’est dangereux pour l’enfant, alors tu tentes de te contenir, tant bien que mal, de prendre sur toi car visiblement lui n’en est plus capable.

Mais c’est trop. Cette question pleine de venin, persifleuse et provocatrice, enflamme l’ire sacrée qui bout dans tes veines. « Alméïde ! Voilà ce dont je t’accuse à présent, et tu ne peux nier la vérité dans mes mots ! Toi qui me la sais si chère depuis des années, toi qui n’ignores rien des tendres sentiments que j’ai pour elle – tu n’éprouves aucun respect pour eux, tu les piétines aux pieds, et le pire – le pire, dans tout ça – je suis sûre que ça t’amuse, de m’arracher le cœur chaque jour un peu plus, parce que tu es duc et que tu vas l’avoir, que tu l’as déjà, même – et que moi, je dois céder, et me résigner, parce que je ne suis rien, et que toi, tu auras toujours tout ce que tu veux ! »

La voilà, la dernière vérité si cruelle, ces lambeaux de souffrance aux arêtes déchiquetées qui coupent et blessent comme des éclats de verre. Que tu te sens coupable, d’éprouver cela, alors que ton amour pour Hiémain est si grand, si fort, et qu’il te comble de bonheur ! Comme tu te méprises, d’être si indigne de lui ! Et comme tu regrettes, de ne jamais pouvoir le lui dire, à elle. Des tréfonds de ton être, l’indignation s’éveille, se mêle de frustration, jalousie, de tristesse, d’abandon, de désespoir ; tourbillonnant dans les dédales de ton cœur tourmenté qui ne sait toujours pas pourquoi tu persistes à éprouver simultanément un tel malheur et une si grande félicité. Le cri enfle dans ton âme, rebondit de détresse en chagrin, pulvérise la muraille de silencieuse résignation que tu t’es forcée à bâtir. Et il explose, ce cri impuissant, ce cri révolté, juste sous la voûte des étoiles où il résonne et pleure l’injustice qui te pèse tant ; il vibre et il bourdonne, et lorsque son écho transcendé redescend des cieux jusqu’à toi, c’est à ta main qu’il s’incarne. Vespéral est là, au bout de tes doigts, frissonnant de vos fureurs jumelles, prêt à entamer sa danse létale pour combattre l’intensité de ton désespoir révolté. Ta vision s’obscurcit alors qu’un nuage sombre passe devant tes yeux – tu sens la présence de Rhéa t’envahir, et un instant tu es tentée – oh, si terriblement tentée ! – de te laisser engloutir par les voiles noirs de ton Fou.

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyVen 23 Juin 2017 - 0:24

La réponse ultime tient en un mot.

Alméïde.

Surpris, soufflé, tu cesses de lancer tout ce qui vient à portée de tes doigts. « Quoi ? » Tu ne comprends pas, d’abord, ce que vient faire la princesse du sable et du roc dans la conversation. Bien sûr, tu as blessée la belle, il y a des mois, tu as été inconscient, imbécile. Pourtant, ce n’est pas cela, qui irrite ta soeur, qui fait retourner sa voix dans les aigus et dans les reproches. Jalouse. C’est ce qui ronge ta soeur. L’amour, mêlé de désespoir, de rage, que tu te sois accaparé Alméïde. Que bientôt, peut-être, elle portera ton nom et tes enfants. Que tu aies ignoré les sentiments de ta propre soeur, apparemment, alors qu’en vérité, naïf, tu t’es plutôt imaginé qu’il serait aisé de partager. N’est-ce pas ainsi que les choses se font, dans votre duché ?
Tu sais pourtant qu’en Sombreciel, plus qu’ailleurs, les meurtres passionnels sont légions, sans parler des suicides amoureux. Que si la logique et la réflexion se font vos amies, les sentiments se font votre plus grande faiblesse, et qu’aucune raison ne sait calmer vos coeurs et vos ardeurs.

« Que je l’aime ne t’empêche pas de l’aimer, Mélusine ! Ni même elle de t’aimer toi, comme elle le fait déjà ! » Tu veux protester, mais elle ne t’écoute pas. T’a-t-elle écouté seulement une fois, depuis que tu es entré ?

Il y a autre chose, cela dit, que tu ne vois pas, que tu ne sens pas. Autre chose, qui enfle, qui déraisonne, qui explose, et c’est un autre qui réagit pour toi face à une menace que tu ne perçois pas encore. Ton corps s’avance, véloce, et entre tes mains, Ordalie s’incarne et pare. Rapide Hypérion, prudent Hypérion, qui sait depuis bien longtemps que ce moment viendra.

Éberlué.

Ordalie contre Vespéral, la claymore d’orsang empêchant une flèche d’être décochée directement vers toi, de l’arc de sangécorce. Ton souffle est désormais profond, alors que tu regardes Mélusine comme si tu la voyais pour la première fois.

Tout acquière sens.

Tu brises ta position défensive et te recules, l’arme toujours entre les mains. Tu le savais. Tu sais que je ne peux rien dire. Depuis combien de temps sait-il ? Depuis quand peut-il flairer le Fou Noir autour de ta Mélusine, comme on relève un parfum délicat ? Depuis quand l’esprit de Rhéa de Sombreflamme fait-il corps, coeur, âme, avec celui de ton aînée, jusqu’à ne faire qu’un ? Tu caches tant de secrets toi-même, mais tu acceptes toujours difficilement qu’on puisse vouloir te cacher quoi que ce soit. Pourtant, tu sais que c’est la règle de la Rose Écarlate. Masqués, voix changées, pour ne pas qu’un écrin soit victime de chantage, attaqué, blessé de par la seule raison de son identité. Douze pièces anonymes, aux noms de ceux qui ont donné naissance à la Rose Écarlate, aux voiles mystérieux. Tu comprends le silence de l’esprit ancestral, depuis le début de cette entrevue. Tu comprends qu’il se soit tû.
Tu n’oses pas parler. Tu regardes ton arme, qui lentement s’évapore entre tes mains, les laissant nues, ouvertes. Tes cicatrices dévoilées, avouées, à ce Fou qui sait d’où elles proviennent, désormais. Pas de tes maladresses, pas de faux entraînements à l’épée. De ce monde que tu défends férocement. Tu es épuisé. Depuis des mois, il te semble. Tu ne sais pas si cela finira un jour. Si tu retrouveras le sommeil, ou la quiétude.

Tu veux seulement retrouver ta soeur.

Tu as retrouvé ton calme. Sur ton visage, la fatigue. Dans tes yeux, une tranquille résolution. C’est ce que tu es venu chercher. Tu as toujours ce que tu désires, dit-elle, mais cette fois, rien n’est moins sûr. « Je t’aime, Mélusine. Je t’ai blessée, malgré cet amour. Dis-moi aujourd’hui que tu ne veux plus de moi et je ne reviendrai pas. Dis-moi que rien ne mérite d’être sauvé. Dis-moi que j’ai échoué. Dis-moi de partir. Pour de bon. Dis-le-moi, ou je ne cesserai pas. Je t’aime et je me battrai pour toi, sans fin, alors dis-moi que tout est vain, et là seulement je partirai. » Sur Levor, sur les deux lunes, sur tes couronnes, tu le jures.
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptySam 15 Juil 2017 - 18:21

Oh, le chant obsédant de Vespéral à ta main, tout-puissant et assoiffé de sang, prêt à tonner toute l’ampleur de ta fureur ! Comme il serait doux de lui céder, d’oublier Mélusine pour devenir le Fou sauvage qui danse son ballet insensé dans la pénombre, de laisser ses sombres voiles dérober tes traits et d’accueillir les ténèbres venues t’enlacer comme un amant passionné. Comme il serait bon de laisser Rhéa déchaîner ta rage et ta colère, et ta honte et tes remords, et ta frustration et ce dégoût de toi qui t’empoisonne ! Mais voilà, l’arc ancien n’a pas le temps de se déployer pour chanter sa létale mélopée – voilà qu’une lame vient l’intercepter.

Ordalie.

Oh, Valda. Oh, Isil ! Abasourdie, tu cherches ton Roi des yeux, ce seigneur souverain qui règne sur celle qui dort en toi ; mais il n’est nulle part, dans la pièce dévastée. Il n’y a que Castiel, ce frère que tu connais presque par cœur, que tu pensais connaître – et au bout d’Ordalie, autour du pommeau, il y a ses mains. Et tu te sens trahie, démesurément, à la fois par ton duc et par Rhéa. Tu savais ! Je ne pouvais rien dire, tu le sais. Oui, elle savait, ta voix familière, elle sentait Hypérion vibrer dans l’air autour d’elle – elle savait, et elle n’a rien dit. A ta main, Vespéral frémit, comme indécis, sans parvenir à identifier le danger qui semble te menacer. A vrai dire, toi-même tu ne sais plus – il serait tellement plus simple de combattre, de te perdre dans l’ardeur de la bataille, de frapper et cogner et fendre et massacrer, plutôt que de devoir penser !

L’univers vacille, à la périphérie de ton champ de vision, et tu sens Rhéa lutter pour prendre le contrôle, pour calmer tes nerfs et bercer ta détresse. Mais tu ne veux pas d’elle, maintenant, c’est quelque chose qui ne concerne que toi – ce sont les fragments épars de ta vie que tu tentes de ramasser, te raccrochant à une poignée infime de certitudes pour ne pas t’effondrer. Tu as Hiémain – oui, tu as ton mari, ta force et ta foi, le pilier de ta vie ; et cet enfant qui grandit en toi, si vulnérable et si fragile, et qui n’a que toi pour le moment. Tu as ton père et ta mère, et leur amour inconditionnel ; tu as Mélisende, qui t’a toujours comprise bien mieux que tu ne te connais toi-même. Tu as… Tu as Joséphine. Ta suivante, ta confidente, ton amie d’enfance. Tu as Melsant, qui ne te refuse jamais un câlin quand le moral ne tient plus. Tu as Melbren, si merveilleux, le génie de ta fratrie. Tu les as, eux.

Et Castiel, qui parle, qui parle. Sans te laisser le temps de comprendre. De réfléchir. D’accepter. La fatigue te rattrape – tous ces mois de rancœur, l’inquiétude que te cause ta grossesse, l’angoisse à cause de la guerre, la frayeur rétrospective d’avoir su ta mère en danger dans Séverac tombé sous le joug de Denys, le risque que court Hiémain d’être sénéchal de sa Couronne… Et tout le reste. L’épuisement te fauche les jambes, tu perçois Rhéa tenter de s’imposer pour te soulager – tu savais, traîtresse ! Je ne pouvais rien te dire. L’esprit semble désolé, mais tu ne veux pas accepter son soutien pour l’instant ; tu voudrais juste te reposer, juste une minute, juste un instant. Tu veux… Tu veux Hiémain. Tu veux la solidité de ses bras pour te mettre à l’abri, son épaule pour poser ta tête et décharger tes soucis. Tu ne veux pas gérer Castiel et le chaos qu’il sème dans son sillage. Tu ne veux pas penser à Alméïde. Tu veux juste être heureuse, un peu, dans ta bulle, dans ce foyer que tu te construis aux côtés de ton époux.

À bout de forces, tu te laisses glisser au sol tandis que Vespéral se dissipe dans un soupir. Péniblement, tu poses une main tremblante sur tes yeux, l’autre s’agrippant maladroitement au tissu de ta robe, sur ton ventre rond. « Je veux – je veux juste que ça s’arrête. Je ne veux plus avoir à rattraper tes écarts. Je ne veux plus que Père s’use la santé à devoir gérer les affaires du duché à ta place. À devoir réparer tes bévues et s’arranger pour exaucer tes caprices. Je-je me suis mariée, Castiel. Je vais avoir un bébé dans deux mois, je suis morte de peur – j’ai besoin de mes parents. J’ai juste besoin que tu me les laisses, juste un peu, mon père et ma mère, s’il te plaît… »

Spoiler:


Dernière édition par Mélusine de Sylvamir le Sam 22 Juil 2017 - 22:45, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyVen 21 Juil 2017 - 4:13

Tu n’es pas le seul à être épuisé et tu te retiens de toutes tes forces, pour ne pas te précipiter aux côtés de ta soeur lorsqu’elle glisse doucement jusqu’au sol. Pour la rejoindre et te rouler à ses côtés, comme lorsque tu étais petit, et qu’elle te caressait les cheveux pour te consoler de tes cauchemars, peuplés de brasiers incandescents et d’océans rageurs prêts à t’avaler. Tu as grandi, enfin, et tu dois voir ta soeur comme elle est devenue. Comme une femme, encore plus qu’une soeur. Tu t’appuies contre le mur, plutôt, tes propres jambes devenant faibles. Sommeil. Besoin de repos. Ton griffon lui-même s’est blotti dans les plumes de ses amis cendrés et les vagues d’apaisement qu’il te transmet ne t’aident pas à garder l’oeil ouvert. Il n’y a que les mots de Mélusine, déchirants, qui te permettent de garder encore pied en ce monde. Dans cette chambre ravagée par votre colère.

Ta voix est cassée, presque un murmure, mais dans le silence de la chambre, elle résonne. Tu sais qu’elle saura rejoindre les oreilles de ta soeur, enfin, maintenant que tout a été craché, hurlé. Qu’il ne reste que vous deux. Brisés. Vos mains tentant de rassembler les éclats tranchants, épars, de ce que tu as fracassé. Tu n’as jamais cessé d’essayer. « Maximilien… m’épaule pour une dernière chose, qui sera réglée d’ici quelques jours, si tout va bien. Aussi confiant puisses-tu être en votre proposition, en votre travail aussi accéléré qu’acharné tout au long du mois de janvier, tu ne sais pas si tout ira bien. Ton air se fait mélancolique, mais tu refuses que tes pensées s’attardent plus longtemps à ces plans osés. Tu les laisses s’engourdir au fond de ton esprit, comme une douleur gelée par le froid de Valkyrion. Je lui ai donné l’ordre d’ensuite quitter Euphoria pour rejoindre Sylvamir, avec Ismalia, aussi longtemps qu’il lui plaira. Tu as besoin d’eux bien plus que moi. Mon duché a besoin d’un duc, et tu as besoin de nos parents. » Tu souris, légèrement, sans savoir si elle te regarde. Tu as fermé les yeux, attentif à la pulsation de la Rose en toi, au calme insufflé par Vif-Argent et la sérénité qu’Hypérion tente de te transmettre, depuis des années. « J’ai été un mauvais duc. Un mauvais ami. Un mauvais frère. Un mauvais fils. Tu as eu raison de t’éloigner et de te concentrer sur ta nouvelle famille. Je ne t’en veux pas. Tu n’as jamais été celle à blâmer, ma soeur. » Tu rouvres les yeux, sur ta soeur qui possède ton plus grand secret, désormais. Il y a la magie, encore, que tu ne lui as pas révélé, mais tu sais qu’elle se doute depuis longtemps. La Rose Écarlate est bien plus que cela. Bien plus que l’Été qui brûle dans tes veines, car elle est un choix. La couronne que tu portes, ornée du diamant d’Hypérion d’Ibélène, est le serment que tu as pris il y a des années, et que tu t’es juré d’honorer. Envers et contre tout. Contre la mer et les cauchemars qu’elle t’apporte, contre la mort et ce qu’elle transporte dans son sillage. « Nous pouvons perdre tant de choses, de par le choix que nous avons fait tous les deux… »… et tu ne veux pas la perdre.
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptySam 22 Juil 2017 - 23:15

Le calme semble revenir, après le tumulte né du chaos de vos passions qui se sont si violemment percutées, se heurtant et se déchirant dans le fracas de vos sentiments. Vous êtes si excessifs, vous Cielsombrois ! À ne pouvoir vivre, sans ressentir intensément toute émotion qui croise votre chemin. Et toi plus que les autres, enfant terrible de Séverac, bruyante et tapageuse, toujours débordante de ton ressenti perpétuellement excessif. Comme tu étais fatigante, petite, et comme Mélisende doit être pétrie de patience pour t’avoir tranquillement canalisée toutes ces années ! Hiémain à présent a pris le relais, avec son calme imperturbable tout kyréen, et tu joues de ta théâtralité pour le faire sourire ; mais il y a des fois, comme ce soir, où tes cris et tes larmes ne sont pas feints. Tu es écœurée de tout ce torrent qui dévale en toi et te fait chavirer à chaque instant, déchirée entre ton malheur et ta félicité, entre tes regrets et ton bonheur. Comment ajouter Castiel dans tout cela sans augmenter le déséquilibre qui tourmente ton âme ? Il semble en avoir pris conscience, toutefois. C’est déjà un bon premier pas.

Bien sûr, tu n’ignores rien de ce projet secret qui requiert l’assistance de ton père : Alméïde t’a confié dans ses lettres qu’elle avait accepté la demande en mariage de ton frère, et l’entendre simplement évoqué par la voix de Castiel t’enfonce à nouveau une pointe de souffrance  dans le cœur. Non, tu refuses d’y penser – résolument, tu chasses cette bien sombre idée loin de toi, aidée en cela par l’attention aimante de Rhéa que tu perçois, toute désolée, à la lisière de ta conscience. Tu as juste besoin de tes parents, rien qu’un peu, juste quelques temps – tu les as laissés en paix depuis des années, menant ta vie à Lorgol, entre la Cour des Miracles et les réceptions mondaines ; ou en Erebor, à Sinsarelle chez toi ou à Chamaar auprès de ta sœur. N’as-tu pas le droit, de les revendiquer un peu pour toi, dans ces moments si importants ? « Je te remercie. » Le mot te brûle. Non, visiblement, tu n’en as pas le droit, et tu dois te sentir redevable de cette faveur… Allons, petite, c’est la fatigue qui parle. Il te tend la main, Mélusine. Fantasme et Rhéa ont parlé de concert, et tu relèves péniblement les yeux vers le visage de Castiel. « Je ne les garderai pas longtemps. J’ai juste besoin… de ma mère… » Nerveusement, tu poses les mains sur ton ventre plein de vie, incapable de mettre des mots sur ton angoisse. Seras-tu une bonne mère, aussi compétente qu’Ismalia l’a été pour toi ? Tu as besoin de sa présence, de ses conseils. Besoin qu’elle te rassure. « Et de Père, ô Valda, j’ai tant besoin de lui, Castiel ! » Les larmes montent à nouveau, et un sanglot déchirant te secoue toute entière. Tu enfonces le visage dans tes bras, sur ton ventre rond. Depuis quand n’as-tu pas grimpé sur les genoux de Maximilien, posant la tête sur son épaule, réfugiée dans la forteresse des bras paternels où rien ne saurait t’atteindre ? Ton mariage s’est produit si vite, tu es tombée enceinte si rapidement – à présent que tu appartiens toute entière à autre homme, tu as besoin d’entendre que tu restes tout de même sa fille. Qu'il t'aime quand même. Sa préférée, malgré le désordre et le chaos que tu sèmes dans ton sillage. Ton père te manque, tellement… tellement !

D’une voix étouffée, toujours recroquevillée sur toi-même, tu poursuis. « Je te les renverrai vite. Je sais que tu as besoin d’eux pour Sombreciel. Mais moi, j’ai juste besoin… d’être leur fille. De savoir que, même si je suis moins importante que toi, ils pensent encore un peu à moi. Que je reste de Séverac, tu comprends... ? » Melsant est le major d’Euphoria, tout près de Castiel ; Mélisende est son ambassadrice ; Melbren est le compagnon perpétuel de ses journées. Père est son premier conseiller, Mère tient sa maison – ils vivent pour Castiel, travaillent pour lui, et toi, toi… Toi, tu te sens exclue, de ta propre fratrie. Ce n’est pas entièrement sa faute, et c’est avant tout leur choix ; mais parfois, tu ressens violemment le besoin d’avoir ta famille près de toi. Peut-il le comprendre vraiment ? Tu ne sais pas.

Il y consent, néanmoins.
C’est déjà ça.

« Tout est allé... Si vite. Parfois, j'aimerais revenir à l'époque de mes quinze ans. C'était tellement plus simple, alors... »

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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyDim 30 Juil 2017 - 22:38

Tu ne veux pas qu’elle te remercie, de ce qui lui est dû, de ce qui est sien. Elle est de Séverac, de chair et de sang, de coeur et de caractère, et qu’elle ait besoin d’Ismalia, qu’elle ait besoin de Maximilien, tu ne peux que le comprendre. Tu trouves si difficile qu’elle n’habite plus en Sombreciel, sur l’un de ses domaines, qu’elle soit toute entière vouée à Sinsarelle, sa perle d’Erebor, et à Sylvamir, le domaine de l’homme qui a emporté son coeur. Si difficile de la savoir si loin. Mais elle ne t’appartient pas, ta soeur sauvage et fière, et tu ne veux que son bonheur. Que sa liberté. Tu te souviens avoir souhaité le contraire, dans tes moments de rage et de folie, mais tu sais que ça n’a toujours été que mensonges à toi-même, que poudre aux yeux pour endormir ta douleur.

Tu ne la veux qu’heureuse.

« Je ne les garderai pas longtemps. J’ai juste besoin… de ma mère… » Tes yeux descendent de son visage à son ventre, suivant son geste nerveux, protecteur, envers cette vie qui grandit en elle. « Et de Père, ô Valda, j’ai tant besoin de lui, Castiel ! » Son sanglot te brise le coeur, mais tu n’oses toujours pas t’avancer. Tu crains qu’elle te repousse, qu’elle te frappe, qu’elle te fustige, malgré l’urgence qui se presse en toi, d’aller la réconforter. Tu es là, toujours là, et tu le seras toujours. Mais peu à peu, ton énergie te revient, et tu oses quitter le mur qui te soutient pour te rapprocher de Mélusine, à pas prudents de félin, jumeau de ton Familier à la fourrure veloutée. « Je te les renverrai vite. Je sais que tu as besoin d’eux pour Sombreciel. Mais moi, j’ai juste besoin… d’être leur fille. De savoir que, même si je suis moins importante que toi, ils pensent encore un peu à moi. Que je reste de Séverac, tu comprends... ? » Alors que ses précédentes paroles t’ont brisé le coeur, celles-ci réussissent à y raviver des braises de colère. Mélusine, moins importante ? Jamais, ô grands dieux ! Elle a toujours été un soleil éclatant, brûlant d’une chaleur ardente et merveilleuse, et tu t’en veux, Castiel, qu’en partie par ta faute, elle puisse se sentir diminuée. Croire, serait-ce une seconde, qu’elle est moins importante que toi. Dans le coeur de vos parents, dans ceux de vos frères et soeur, tu sais que c’est faux. Puis, tu ne peux que comprendre ce besoin d’avoir ta famille près de toi. Tu t’en fais trop possessif, pour ta part. « Tout est allé... Si vite. Parfois, j'aimerais revenir à l'époque de mes quinze ans. C'était tellement plus simple, alors... »

Tu es enfin à ses côtés et, respectueux, tu t’assis à prudente distance d’elle. Sans la toucher, pour l’instant. Elle pourrait te mordre. Simple présence qui se retient de toutes ses forces, pour ne pas la brusquer. « Tu n’es pas moins importante. » Ta voix est ferme, quasi autoritaire. Tu voudrais l’obliger, lui ordonner, de ne pas penser de telles sottises, d’oublier ce sentiment injuste et minable qu’elle n’aurait dû jamais vivre. Elle est aimée, magnifique, adroite, aventurière, et la liste de ses qualités continue, jusqu’à ce que même ses défauts enjolivent la beauté de son âme. « Tu seras une bonne mère, Mélusine. Tu seras… tu seras parfaite. Tu hoches la tête positivement, appuyant tes propres dires, dont tu ne doutes même pas. Tu as toujours pris soin de nous. Maximilien et Ismalia sont fiers de toi. Heureux, pour toi. Tu es devenue… une femme extraordinaire. Tout est allé si vite, mais tu seras prête. » Qu’elle ne te pardonne pas, maintenant, ou jamais, et pourtant, tu seras sans rancune. Car tu as pu lui dire ce que tu voulais, ce que tu pensais. Car tu l’aimes, et cette discussion à coeur ouvert est tout ce que tu attendais, espérais. Tu es serein, maintenant. Tu as fait ce qu’il fallait. Je suis fier de toi.
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Mélusine de Séverac
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Message Sujet: Re: Il n'y a que l'amour, qui pardonne   Il n'y a que l'amour, qui pardonne EmptyLun 31 Juil 2017 - 21:01

La fatigue est si pesante, après ce débordement d’émotions ! Tu ressens tout avec une intensité terriblement décuplée, depuis que ta grossesse s’est déclarée, et le tourbillon de sentiments qui a déferlé dans les appartements de ton sénéchal de mari te laisse épuisée, presque vide. Tu donnerais toutes tes richesses pour pouvoir poser la tête sur les genoux de ta mère, et pleurer jusqu’à ce que tes larmes te bercent vers le sommeil. Et cette guerre qui a explosé soudain le long de la frontière… As-tu réellement besoin d’une autre guerre au sein même de ta propre famille ? C’était pourtant si simple, avant. Avant que vos chemins respectifs ne divergent autant ; quand Melsant était encore si sérieusement étudiant auprès de votre père, et que Mélisende et toi éleviez ensemble Melbren et Castiel sous la vigilance de votre mère. C’était si simple.

Sans mot dire, tu te redresses, grimaçant quand la lourdeur de tes reins devient douloureuse un instant, le temps que tes muscles se réajustent. L’on parle beaucoup de la félicité que porter la vie en soi génère, mais bien trop peu des douleurs dont tu te sens parfois percluse ! L’inconfort est parfois gênant, mais cela en vaut la peine, à ce que l’on raconte. Tu as parfois l’impression d’être un de ces hippopotames lagrans qui hantent les marais du sud, à promener devant toi ce ventre énorme. Prenant appui sur tes mains, tu rampes à moitié vers Castiel, te calant confortablement contre lui, saisissant d’autorité son bras pour t’en envelopper, posant la tête sur son épaule. Tu veux juste un peu de chaleur humaine, un simple câlin, quelques minutes réconfort. Tu n’as pas oublié tes griefs, mais parfois… parfois, juste cette fois, il faut savoir pardonner. Fermement, tu tends le bras, saisis son autre main – et délicatement, tu la poses sur ton ventre rebondi, au moment précis choisi par ton bébé pour décocher ce qui est vraisemblablement un coup de pied bien ajusté.

Offre de paix.

C'est dans cette position que vous trouvera Hiémain, quelques minutes plus tard, vraisemblablement plus alarmé par le calme soudain que par vos hurlements et vos imprécations...

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