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 L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.

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Message Sujet: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptySam 10 Sep 2016 - 23:24




Livre I, Chapitre 5 • Le Tournoi des Trois Opales
Thomas Sombrepas & Maelys Aigrépine

L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang

(Et des autres, de préférence.)




• Date : 12 Septembre 1001
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Le Vol de Lagrance est désuni, suite aux prises de position de Maelys lors de l'Ordalie de Diamant. Certains cherchent à lui faire payer, d'une manière ou d'une autre, mais Thomas ne fait visiblement pas partie de cette catégorie.

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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptySam 10 Sep 2016 - 23:26

- Hey, la lorgolienne !

En général, quand la discussion commence ainsi, c'est rarement bon signe. Je fais en sorte de ne pas les entendre m'invectiver, en le crachant comme si c'était une insulte, pour poursuivre ma route. Je n'ai pas envie de me faire reprendre parce qu'on aurait dérapé pour de bon. Je dépasse tout juste ce regroupement de Chevaucheurs quand l'un d'eux me saisit au bras pour me forcer à me retourner. Je lui rends un regard noir, sifflant entre mes dents :

- Lâche-moi.
- Je te parle...
- Rien à foutre.
- Oh, mais c'est qu'elle mordrait !

Il me fait mal, à me serrer aussi fort le bras, mais je ne lui ferais pas le plaisir de grimacer et de lui faire remarquer. Je me contente de forcer en sens inverse pour me dégager... Peine perdue. J'ai rarement fait le poids au corps-à-corps contre les autres Chevaucheurs, pas à la loyale en tout cas. Je l'entends ricaner, en lançant un regard équivoque à ses acolytes. J'essaie de me contrôler, même si user de ma magie pour leur coller une bonne correction me démange. Il n'attend rien d'autres, que je lui donne une bonne raison pour entamer les hostilités et pouvoir ensuite proclamer son innocence.
J'ai l'impression de revenir en arrière, durant mes années à la Caserne de Flammes, à les entendre me dénigrer et chercher toujours la meilleure occasion pour m'enfoncer, même si les instructeurs me rabâchaient de faire preuve de travail d'équipe. Les difficultés ont été moins visibles, durant mes premières semaines à Lagrance, peut-être parce que mon nom donnait le change avant qu'ils ne comprennent... Ou parce qu'ils ont l'esprit plus ouvert, mais pas suffisamment pour oublier les récents événements, durant l'Ordalie de Diamant, et me pardonner cet affront causé. Ils se sont tous rangés à l'avis général, sans se poser plus de questions, et c'est comme s'ils avaient décidé d'un commun accord que je n'avais plus ma place parmi eux. Ai-je réussi à l'avoir un jour ? J'en doute, mais on avait presque réussi à donner l'illusion.

- J'ai vraiment pas de temps à perdre avec vous.
- Trop occupée avec le Duc de Lagrance peut-être ? Ou notre Capitaine ? Il est là, le secret... Comment tu aurais pu rester dans le Vol sinon, après ce que tu as fait ?

Là, il devient insultant. Une main me frôle, par derrière, et me fait immédiatement voir rouge. Le coup part sans prévenir, et j'ai la satisfaction de le voir se plier en deux quand mon genou heurte ses bijoux de famille. Je me dégage et abat mon coude pour le mettre à terre. Ils voulaient poursuivre l'entraînement hors des heures allouées ? Ma foi, on pourrait présenter les choses ainsi au Capitaine non ? Mauvaise idée, cependant... J'aurais mieux fait de fuir sans m'attarder, car je me prends un violent coup au visage en représailles, qui me fait tituber et perdre immédiatement mes moyens. Déjà, un autre me ceinture et me soulève du sol. Je repousse avec ma magie le premier qui tente de m'approcher de face, à le faire s'aplatir quelques mètres plus loin, mais impossible de me dégager de cette prise, même à ruer en tout sens.

- Maîtrise-moi cette furie !

Il m'étouffe. Je plante mes doigts dans ses avant-bras, comme de véritables serres, pour le forcer à lâcher. Je l'entends grogner de douleur, sans desserrer sa prise. Je suis déjà à bout de souffle quand je vois des renforts arriver, et la situation va rapidement tourner en ma défaveur. Sauf que c'est...

- Thomas, reste en dehors de ça !

Certainement la seule personne qui serait prête à me porter assistance, parmi les Chevaucheurs. Le soulagement se dispute à la colère, et je ne cesse de répéter à Mirage de ne pas venir s'en mêler. Si on faisait intervenir nos dragons, tout allait dégénérer, et le Vert risquait fort de s'enflammer.
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Thomas Sombrepas
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Je suis : Chevaucheur de la dragonne Étincelle dans le vol de Lagrance
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyDim 18 Sep 2016 - 11:08

    Ce sont des éclats de voix qui attirent son attention, le tirant de ses rêveries. Il a la tête de plus en plus ailleurs ces derniers temps, ce qui déplaît fortement à Étincelle d'ailleurs. Elle est habituée à un Chevaucheur concentré et sérieux, appliqué dans son travail. Alors ces rêvasseries de petite blonde lui tapent sur le système. Thomas est partagé entre la perplexité concernant l'avenir et la sensation d'être plus léger. Il tend le dos, attendant le retour de bâton, l’événement qui viendra le cueillir en pleine félicité et le jeter à terre, comme cela s'est déjà produit par le passé. Le lynx, en revanche, est ravie de la tournure qu'ont mirs les événements. Le Mage se retrouve avec deux voix dans son esprit qui prônent deux choses différentes. Perturbant. Et de quoi finir cinglé.

    Mais il reconnaît sans peine le ton d'une dispute. Le ton monte. Bagarre. Et merde. Il accélère le pas pour voir Maelys en proie avec de jeunes Chevaucheurs. Malheureusement, ce n'est pas parce qu'on a suivi un entraînement strict et forcené qu'on cesse d'être un crétin n'est-ce pas ? Maelys a toujours été un peu à part, de par ses origines et de par son caractère. Sa façon de dire les choses ne plaît pas forcément. Et sa réputation au sein des Chevaucheurs a empiré quand elle a prit parti contre Chimène. Une trahison que peu sont prêts à lui pardonner. Le duc l'a fait, de même que Trystan. Cela aurait du suffire. Mais ce n'est pas le cas. Quand bien même elle n'aurait pas eu l'absolution de ces deux figures illustres, Thomas ne lui aurait pas tourné le dos. Il a été surpris par son changement d'allégeance, évidemment, surpris qu'elle soit même nommée championne, se disant que tout cela allait bien trop loin, alors qu'elle se retrouvait à devoir affronter Neve. Heureusement, la Rose Écarlate avait désamorcer le conflit. Gustave avait disparu. Comme ça. Et Maelys avait été pardonnée. Thomas se demandait encore ce qui lui était passé par la tête. En fait, non, il devinait qu'elle avait vu en cet homme inconnu une meilleure chance pour Faërie que l'effacée Chimène, mais elle avait foncé sans réfléchir aux conséquences.

    Du Maelys tout craché.

    Et elle en paye le prix aujourd'hui, alors que les Chevaucheurs décident de lui faire savoir qu'ils ne la considèrent plus comme l'une des leurs. S'ils l'ont jamais considéré ainsi, soit dit en passant. Thomas déteste l'injustice. Il déteste que les plus forts s'en prennent aux plus faibles. La Chevaucheuse serait offusquée qu'il pense ainsi la concernant. Mais ils sont plusieurs et elle est seule. Son sang ne fait qu'un tour et c'est une colère froide qu s'empare de lui. Ces crétins pensent que Maelys couche avec le capitaine ou même le Duc, lui octroyant ainsi certains privilèges. De un, c'est stupide. De deux, quand bien même ce serait vrai, cela ne regarde personne.

    La victime de harcèlement s'aperçoit alors qu'un allié inattendu surgit et... le dissuade de faire quoique ce soit. Peine perdue. Le Mage de l'Eté frappe violemment celui qui étouffe Maelys dans son étreinte d'ours, lui cognant violemment la tempe du poing, permettant ainsi à la jeune femme se de dégager et de reprendre son souffle.

    « Tu as raison, je vais te regarder te faire tabasser tranquillement. »

    Non mais... ils lui avaient déjà frappé la tête pour qu'elle sorte des conneries pareilles ? Les autres Chevaucheurs grognent de frustration.

    « Elle a raison, te mêle pas de ça, Sombrepas. Cette traîtresse en vaut pas la peine. »

    « C'est une Chevaucheuse. Point final. Et franchement, elle vous fait si peur qu'il vous faut être plusieurs pour lui tomber dessus ? »

    La voix de Thomas est clairement méprisante. Il n'arrivera à rien en discutant. Surtout qu'il est davantage adepte des gestes que des mots. Alors il sourit quand les autres attaquent. Les forces sont déjà plus équilibrées ainsi. Thomas est doué pour encaisser les coups et les donner. Et il s'en donne à cœur joie.

    « Merde, elle doit bien écarter les cuisses pour que vous lui pardonniez tout, faudrait que j'essaie. »

    Le sous entendu et le mépris ont raison de la retenue de Thomas. Non loin d'eux, quelque chose explose, mettant momentanément fin au combat après ce bruit assourdissant. Cela va attirer l'attention et déjà des bruits de pas résonnent, la curiosité attirant les autres Chevaucheurs. Thomas s'empare du poignet de Maelys, un contact rare, mais dicté par l'instinct.

    « Viens. »

    Pas la peine de rester là. Il n'a pas envie de s'expliquer devant son Capitaine pour cet incident, même s'il n'a rien à se reprocher. Du sang s'écoule de sa lèvre fendue par un coup bien placé, alors qu'un coup de coude dans les côtes lui est douloureux maintenant que l'adrénaline retombe.

    « Tu as l'art de te faire des amis Maelys. J'ai trouvé mon maître. »
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyLun 26 Sep 2016 - 23:04

Thomas ne recule pas. L'inverse m'aurait étonné... Je lâche un juron étouffé, dans la prise de mon assaillant. Je n'ai pas besoin de son aide pour m'en sortir, quoi qu'il en pense ! Je suis partagée entre une malsaine satisfaction de voir le colosse s'effondrer avec le coup de poing retentissant du Chevaucheur, et l'envie soudaine de l'insulter pour son geste. Il se mêle de ce qui ne le regarde pas, et devra prendre ses responsabilités devant notre Capitaine aussi maintenant, s'ils se décident à relater et déformer les faits... Ce que je doute vraiment qu'ils feront, maintenant que les événements prennent de l'ampleur, et que ce ne sera plus ma seule voix contre la leur. Finalement, je suis bien contrainte de voir plus d'avantages à l'intervention salvatrice de Thomas que d'inconvénients. Et puis, rien qu'entendre les autres me donner raison m'incite à réviser mon jugement.

Je me relève prestement, le regard noir et mauvais quand on me traitre de traîtresse. L'insulte est facile... Et courante, depuis un certain temps, et ce, même avant que je ne prenne partie pour Gustave de la Rive. Je n'ai pas eu l'occasion d'en parler avec le Chevaucheur, mais ses prises de position parlent pour lui. Il n'a strictement rien à faire de mes opinions politiques ou des leurs... Ce brave Thomas, à prêcher l'égalité entre Chevaucheurs, même dans les pires instants. S'il était davantage porté sur le discours, nul doute qu'il aurait pris en grade rapidement.

Je souffle un rire, quand il ne se prive pas de les blesser dans leur ego, en relevant un fait dérangeant.

- Ils savent très bien que, séparément, leurs chances contre moi sont réduites à néant.

Et elles sont déjà plus équilibrées, avec Thomas à mes côtés. Ce sourire qu'il affiche, quand ils se jettent sur nous, me prouve qu'il n'attendait qu'une excuse pour se joindre au combat. Et les Chevaucheurs ne retiennent pas leurs coups, exprimant toute leur hargne. Je ne leur laisse pas l'occasion de me remettre la main dessus, quitte à me prendre parfois de violents revers. Je me glisse sous leurs gardes pour atteindre le chef de fil, celui qu'il me faut vraiment faire tomber pour gagner le respect de tous. Je triche peut-être un peu avec ma magie, mais c'est de bonne guerre face à quelqu'un qui fait plus d'une tête que moi... Et je l'entends clairement se fendre de quelques paroles blessantes, alors qu'il plie un genou et crache un peu de sang, à me jeter son mépris au visage plus fatalement que n'importe quel autre coup. Je vois rouge. Je suis prête à le frapper même s'il est au sol, jusqu'à lui faire cracher ses trippes en représailles... Mais l'explosion qui retentit toute proche me met sur la défensive. Une magie bien trop létale qui est à l'œuvre, et a le mérite de stopper la plupart dans leur lancée.

Je sens cette pression sur mon poignée, qui me tire en arrière. Je gronde, peu amène.

- Lâche-moi ! Je vais lui...

Mais nous n'avons plus le temps, et déjà, tous se dispersent à grande vitesse suite au bruit assourdissant qui ne va pas manquer d'attirer les masses, et surtout notre Capitaine. Je crache une ultime provocation en arrière, en me faisant entraîner par Thomas :

- Tu perds rien pour attendre !

Je lui en veux, au Chevaucheur. Je lui lance un regard noir et équivoque... Et le force à lâcher sa prise quand nous sommes hors de vue du lieu de l'incident. J'aperçois une ombre planer au-dessus de nous, dans un claquement d'ailes caractéristiques... Mais nous avons gagné la tranquillité du sous-bois le plus proche, et le dragon d'émeraude ne prend pas la peine de se poser sur ces quelques arbres trop jeunes pour supporter son poids. Je me doutais, qu'il ne serait jamais bien loin, même s'il a eu le bon sens de ne pas intervenir, lui.

Je le bouscule, furaxe.

- Thomas, tu es vraiment un sombre idiot !

Un soupir agacé passe mes lèvres, et je le dépasse pour m'assoir sur un tronc couché au sol, certainement suite au passage d'un des dragons. Je sens un liquide qui dévale doucement sur ma joue, et pose une main légère sur ma tempe qui commence doucement à m'élancer maintenant que l'adrénaline retombe. Il ne m'a pas raté, celui-là... Je vais avoir quelques vilaines ecchymoses sur le ventre ou les bras, mais rien d'insurmontable, ou que je puisse difficilement faire passer pour un entraînement un peu trop musclé. Ils se tairont. J'en suis presque persuadée... Et l'incident restera clos.

Je relève le regard vers le Chevaucheur, qui a la lèvre fendue, mais aucune autre blessure de visible. Ce n'était pas grand-chose... On s'en sort plutôt bien. Je crains que ce soit ma fierté qui a essuyé le plus méchamment leurs coups, au final. Je plisse les lèvres, avec amertume, mais rester silencieuse quelques minutes m'aident à me calmer, et je sais qu'il respectera cette volonté aisément.

- Ce n'est rien... Je veux dire, ils vont vite oublier maintenant. Il fallait crever l'abcès, c'est tout.

Je me passe une main sur le visage, subitement lasse, vidée de mes forces.

- On racontera au Capitaine qu'on a fait un peu de zèle durant l'entraînement... Il se doutera certainement de quelque chose, mais il ne pourra pas le remettre en cause si nous tenons tous le même discours. Ils ne parleront pas. Pas après ce qu'ils ont fait et...

Un nouveau soupir. Je me sens dépassée par les événements.

- Je n'arrive pas à croire ce que j'ai entendu. Je pensais... Je ne sais pas. Peut-être ai-je cru naïvement que tout se passerait mieux à Lagrance. Est-ce que nous avons vraiment une place quelque part, Thomas ?
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyVen 7 Oct 2016 - 11:36

    Maelys a bien des défauts, elle est obstinée, souvent trop fière, fonceuse et ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes (ce qui l'amène à se retrouver ainsi molestée par les autres d'ailleurs), mais c'est quelqu'un de droit et qui a tout autant sa place parmi les Chevaucheurs que les autres. Elle est travailleuses, acharnée, prête à prouver sa valeur, davantage encore que tous les autres. Thomas n'a pas noué beaucoup de liens. Il salue les autres Chevaucheurs, mais ne participe pas à leurs vies. Il ne sort pas vraiment avec eux. Ils travaillent ensemble et voilà tout. Le jeune homme est un peu sauvage et pas du genre à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Sauf qu'il ne peut demeurer aveugle et sourd quand il assiste à un combat aussi inégal. Qu'importe ce qu'en pense Maelys orgueilleuse. Qu'elle soit une femme ne change rien. Seul contre tous, Thomas aurait été en toute aussi fâcheuse posture. Et n'aurait sans doute pas apprécié davantage que quelqu'un vienne s'en mêler d'ailleurs. Mais c'était surtout parce qu'il avait encore des difficultés à concevoir qu'on puisse se mettre en danger pour lui. Pour la Chevaucheuse, c'était une toute autre raison qui la rend hargneuse envers le jeune homme. Il n'en a cure. Il les distrait un instant, afin de laisser l'opportunité à Maelys de se sortir de son mauvais pas. Un mince sourire amusé flotte sur les lèvres de Thomas à la répartie arrogante de la Chevaucheuse.

    Le léger flottement qui a succédé à l'intervention de Thomas ne dure pas tandis que la bagarre ne reprend que de plus belle. Cela ne le gêne pas. Leur donner une leçon lui fera un bien fou. Il n'est pas violent, ou du moins, il fait tout pour ne jamais le devenir. Il déteste qu'on lève la main sur lui, mais dans ces circonstances, c'est bien différent. Il n'est plus un enfant terrifié et sans défenses. En intervenant, il rééquilibre un peu les forces, comme il aurait aimé que cela arrive quand il était plus jeune sans doute. Très inconsciemment. On pourrait le penser chevaleresque de voler ainsi au secours des plus faibles. Mais c'est davantage le besoin de réparer une injustice qui le pousse à agir ainsi. Des souvenirs pénibles. Ceux d'une ancienne victime.

    Pourtant, le jeune homme perd un instant son calme en entendant les paroles blessantes de leur adversaire. C'est tellement humiliant pour Maelys. Sa magie lui échappe, comme un avertissement sourd alors que le bruit semble figer tout le monde. Et met fin à l'escarmouche. Il sait que cela va attirer l'attention. Ce n'est pas une fuite, juste une retraite avisée. Pas envie de devoir s'expliquer face au capitaine, même s'il n'est pas en tort et que Tristan ne saurait le punir d'avoir cherché à aider une camarade malmenée. Mais amplifier les troubles en revanche... Il se saisit du poignet de Maelys qui n'est pas aussi raisonnable que lui. Il n'en a cure. Pas davantage que de son regard noir alors qu'il l'entraîne et l'empêche de prendre sa revanche alors qu'elle avait repris l'avantage. Il l’entraîne à l'extérieur, dans le calme et la sérénité des sous bois. C'est bien l'environnement dans lequel il est le plus à son aide. Mirage est déjà là. Étincelle n'est pas bien loin non plus. Ni Sereine qui accourt et saute de branches en branches.

    *Tu es blessé.*

    *Rien de grave.*

    *Tu es désespérant.*

    *Maiiiis ! Tu t'amuses toujours sans moi !*


    La dragonne grenat est déçue. Réaction tellement opposée à celle de la lynx, désapprobatrice. Étincelle aime bien Maelys. Elles ont quelques similitudes au niveau du caractère après tout.

    *J'espère que la petite les a émasculé.*

    *Presque. On a manqué de temps.*


    Il est un instant décontenancé quand Maelys s'arrache à sa poigne et le bouscule en l'engueulant. Il la regarde et se masse le flanc, douloureux, avant de hausser les épaules et de répondre, comme si elle l'avait remercié, ce qui aurait du être le cas.

    « De rien. »

    Il la regarde le dépasser et s'asseoir. Il en profite pour passer le revers de sa main sur sa lèvres, soupire en voyant le sang maculer sa peau. Il est un peu frustré en fait. Cela a été un peu trop court à son goût. Mais il y aura des représailles, il n'en doute pas. Il s'assoit à même le sol, en face de Maelys, mais à quelques mètres alors que Sereine les rejoint et vient lécher le sang sur la main du Chevaucheur. Il caresse sa fourrure soyeuse et laisse le silence s'installer.

    *Bon ça va, tu n'es pas trop amoché.*

    *Je te l'avais dit.*


    Maelys rompt alors le silence. Il n'est pas aussi sûr qu'elle de ce qu'elle avance.

    « Peut-être. »

    Il l'écoute alors s'épancher et tique un peu quand elle l'inclut dans son discours. Il n'est pas autant un paria que Maelys. On lui fout la paix en fait. Les autres l'indiffèrent et c'est réciproque. Il ne suscite ni la sympathie, ni l'antipathie, contrairement à la jeune femme.

    « Je n'en sais rien. Mais ce n'est certainement pas à quelques crétins de décider où elle se situe, tu ne crois pas ? »

    Il marque une hésitation, avant de poursuivre :

    « A quoi t'attendais-tu au juste ? Tu as fait un choix en prenant parti lors du couronnement de Chimène. Manque de chance, tu n'a pas parié sur la bonne personne. Et tu es pourtant toujours parmi nous, comme si de rien n'était. Le duc et le capitaine t'ont donné une seconde chance. Avec sagesse, sans doute. Mais tu ne peux pas espérer autant de recul de la part de nos camarades. Cela se tassera. »

    Une étincelle amusée danse un instant dans ses iris.

    « Je crois que tu as une admiratrice en la personne d’Étincelle, elle m'a demandé si tu avais pu les... hum... émasculer. »
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyJeu 13 Oct 2016 - 15:49

Je tourne la tête, l’expression pincée, quand il me répond uniquement ces deux mots, comme autant de reproches non formulés. A quoi s’attendait-il ? Que je le remercie d’être venu me porter secours, tel le chevalier sur son blanc dragon ? Sans doute que cette altercation aurait largement tournée en ma défaveur sans sa présence, mais je n’étais pas encore prête à l’admettre, ni à ravaler cette colère que j’éprouvais à leur égard pour lui adresser le moindre remerciement. Et puis… Il me connaissait bien. Je ne m’excuserais pas.

Je pose un regard sur Sereine qui vient de nous rejoindre, et lèche les plaies de son mage. Elle est aussi discrète qu’il peut l’être, mais aussi attentionnée. Et puis, elle a la grâce des félins… Je suis presque un peu jalouse. Je n’ai pas de familier, et un lynx est tout de même un très bel animal. A quoi ressemblerait le mien ? Peu importe, après tout. Mieux vaut que je ne le rencontre jamais, c’est une faiblesse en plus que l’on peut exploiter, et une voix en plus pour me vriller l’esprit.

J’essaie vainement de dédramatiser la situation dans laquelle nous nous sommes fourrés, mais Thomas me coupe dans mon élan. J’ai une moue, quelque peu dépitée, alors que mon argumentaire ne semble pas le convaincre.

- Oh… Je sais bien ce que tu penses, que la situation aurait pu largement empirer si tu n’avais pas été là. Et maintenant ? Si le Capitaine s’en aperçoit, tu te prendras un blâme avec moi.

Il est impassible, ou presque. Sauf qu’à force de le côtoyer, je note tout de même quelques petits détails qui attestent des pensées qui le traversent… Au début, je m’amusais même à les relever quand j’arrivais à identifier certaines de ses mimiques, qui peinent à fendre ce masque d’indifférence qu’il arbore en permanence. Maintenant, je me demande surtout à quoi les associer, vu comment il peut se révéler hermétique, comme maintenant.

J’hausse les épaules. Je devrais répondre, non ? Après tout, il s’est fendu de plusieurs phrases complètes, ce qui est assez rare pour être notable.

- Oui, tu as raison.


Non, je refuse de me laisser abattre. Je ne suis pas arrivée là où j’en suis pour courber l’échine maintenant. On m’a demandé d’être plus discrète dans mes opinions, ce que je m’évertue à faire, même si certains me cherchent encore des noises à ce sujet… J’ai bon espoir que le Tournoi des trois Opales change la donne, et que je puisse m’illustrer suffisamment pour occulter les erreurs du passé, ou même celle que je n’ai jamais commises mais qui demeurent par mes origines.

Je m’insurge, piquée au vif.

- Ce n’est pas…

Je pousse un soupir. A quoi bon garder le secret maintenant ? Je pars le surlendemain pour Bellifère, et mon absence se fera rapidement sentir… Tout du moins j’espère que Thomas la remarquera.

- Ce n’est pas comme si de rien n’était. Je me rends au Tournoi des trois Opales, comme Championne, pour représenter Lagrance. Ils m’ont donné une occasion de me racheter, oui, de montrer ce que je vaux même, mais ce n’est pas sans danger non plus et…

Je lève les yeux au ciel, encore dépitée par la proposition de mon Capitaine.

- Je me retrouve aussi à fréquenter la Cour, pour surveiller le derrière de mon Duc, seulement pour que leurs jeux et leurs façades m’enseignent un peu de… De retenue ?

Je me passe une main sur le visage. J’aurais presque envie de rire, à l’entendre clamer comme la voix de la raison… Il m’agace un peu, parfois. Il vient de se battre contre eux, à mes côtés, pour ensuite me demander d’être compréhensive envers eux.

- Est-ce que je les ai blâmés de suivre gentiment le mouvement, comme de véritables moutons bons à nourrir nos dragons ? Non. C’est trop demandé, un peu de respect ? Tu les as entendus aussi bien que moi… Franchement une bonne raclée, c’est tout ce qu’ils méritaient ! Oh et tu peux continuer à parler avec ce ton plein de mesure… J’en ai rien à foutre, Thomas !

Je me suis levée avec fougue, croisant les bras, l’expression fermée. Il ne se passe pourtant que quelques secondes avant qu’un lent sourire pointe en coin, bien malgré moi. Etincelle… Je lève le regard par-dessus les arbres clairsemés, pour apercevoir sa silhouette sanguine. Je crie dans le vent qui agite les feuilles, vers le ciel :

- Je n’ai pas eu le temps, ton Chevaucheur manque d’humour !

Je me retourne vers lui, sincèrement amusée.

- Dis, on va voler ?
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyDim 23 Oct 2016 - 19:05

Le jeune homme regarde sa comparse avec surprise. Ce n'est pas exactement ce qu'il pense non. On dirait que Maelys pense qu'il est fier d'être intervenu et qu'il est tout aussi fier de l'avoir secourue, elle, faible femme. Ce n'est pas le cas. Il fronce les sourcils et secoue doucement la tête. Thomas n'est pas quelqu'un d'arrogant.

« Ce n'était pas un combat égal, c'est tout. Si je m'étais retrouvé dans la même situation, tu aurais passé ton chemin sans rien faire ? »

Peut-être. Il en doute quand même. Maelys n'est pas de ce genre là, surtout quand c'est quelqu'un qu'elle apprécie qui se retrouve dans ce genre de situation. Et il croit que la Chevaucheuse l'aime bien.

« Et bien je prendrai un blâme. »

Il s'en moque. Il a agi en son âme et conscience. Faire comme s'il n'avait rien vu aurait été autrement plus grave. Et si le capitaine ne peut pas comprendre cela et bien tant pis. Franchement, Thomas ne regrette pas d'être intervenu, qu'importent les conséquences. Il n'est pas impulsif, mais il a de l'instinct et surtout le sens de l'honneur. Un honneur auquel il tient, qui ne lui a pas été légué par son père. Par ses actes, il fait tout pour s'éloigner de cette terrible image paternelle. Il tique pourtant quand Maelys lui demande où se situe la place de personnes comme eux, qui ne sont jamais vraiment appréciés. Pour diverses raisons d'ailleurs. Il n'aime pas spécialement qu'elle le lui rappelle, même si elle n'a évidemment pas tort à ce sujet. Thomas n'est à sa place nulle part. Et l'est partout. Quelque part, il se dit que ce n'est pas vraiment l'endroit qui compte, mais la compagnie. E là où se situe Cassie, il est à peu près bien, tout simplement. Et surtout, il ne se laisse pas démonter par l'avis des autres et conseille à la jeune femme de faire de même. Ne pas se préoccuper des autres. Leur avis ne vaut rien.

Comme d'habitude, Thomas ne s'encombre pas de pinces pour dire ce qu'il pense, d'un ton neutre. Que cela plaise ou non. Il ne parle pas beaucoup en règles générales et quand il le fait, ce n'est pas pour se perdre en paroles trompeuses. Il n'adoucit pas ses mots. Et cela ne semble pas plaire à Maelys. Qui finit par lui avouer qu'elle a été nommée championne pour le tournoi des Trois Opales. Un éclair de surprise passe dans les yeux sombres, très vite étouffé par l'habitude.

« Oh... Félicitations ? »

Oui sans doute. C'est un grand honneur non ? Un choix un peu étrange cela dit. Ou une façon de sortir Maelys de ce mauvais pas et de lui permettre de gagner le respect de ses pairs. Ou leur jalousie. Mais alors qu'elle évoque son dépit de devoir fréquenter la Cour, un sourire joue sur les lèvres du Chevaucheur, avant qu'un rire léger ne résonne devant le choix de ses mots. Surveiller le derrière de son duc ?

« Je ne doute pas que sa Grâce sera ravi qu'une jolie fille comme toi surveille son derrière. »

Pour une fois, il y a de la malice dans la voix du Chevaucheur. Il ne rit pas souvent, mais là... Et bien, ce n'est pas parce qu'il est souvent renfermé qu'il n'a pas d'humour, loin de là. Mais Maelys s'enflamme, devant le ton calme du mage, il se contente de lever les mains en signe d'apaisement.

« Ne te met pas dans un état pareil, je ne fais qu'énoncer des faits. Je n'approuve pas leur attitude, loin de là. »

Sacrée Maelys. Fougueuse Maelys. Mais Thomas l'aime bien ainsi. Et Étincelle aussi, alors qu'il lui transmet ses paroles, ce qui a le mérite de la dérider et de la calmer. Elle répond à la dragonne, en criant vers le ciel. Thomas grimace quand la réponse lui parvient.

Ah tu vois, elle trouve aussi que tu es trop coincé.

Tout le monde est trop coincé pour vous et il faut bien quelqu'un de raisonnable.

La raison c'est surfait.


« Cela te surprend si je te dis qu'elle est d'accord avec toi ? »

Et Maelys lui propose alors d'aller voler. Il hoche la tête et la dragonne rouge ne tarde pas à les rejoindre, se posant près des deux humains et donnant un coup dans le dos de son Chevaucheur trop sombre. Elle trépigne d'impatience, adresse un regard à Maelys avec un signe de tête. Oui, elle l'aime bien cette petite Chevaucheuse déterminée.
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyVen 4 Nov 2016 - 23:19

J'hausse les épaules. Je n'aime pas lui donner raison - à personne en vérité - mais je suis bien obligée de lui concéder ce point.

- Bien sûr que je serais intervenue pour te prêter main-forte. Je n'aurais pas raté une si belle occasion de leur coller la raclée qu'ils méritent !


Et sans doute me serais-je aussi éperdument moquée de me prendre un blâme pour être venu le sortir d'une mauvaise passe. Seulement, lui et moi avions rarement la même façon d'aborder chaque situation... Et savoir que nous réagirions pareil me laissait pour le moins perplexe. Je n'avais certainement pas réfléchi aussi loin, avant de lui reprocher son intervention. Mais Thomas restait Thomas. Là où j'aurais fini le combat, pour imposer le respect, lui choisissait la solution de repli pour s'éviter la foudre de ses compagnons ou de nos supérieurs. Et parfois, qu'il se montre aussi raisonnable m'ennuyait profondément. Oui, même si c'était certainement la meilleure attitude à adopter.

Je crains d'avoir encore prononcé quelques paroles malencontreuses. Son expression s'est modifiée presque imperceptiblement. Toujours ce même masque d'indifférente feinte, mais teinté d'une légère contrariété. J'arrive à m'en rendre compte, avec le temps... Même si je ne me privais pas autrefois de me moquer de lui, prétextant qu'on ne voyait pas la différence quand il souriait ou faisait la gueule. Et parfois, il m'arrive de lui demander ce que j'ai bien pu dire de travers, mais en général... Thomas s'exprime bien plus qu'on ne pourrait le croire. Il a beau être avare de paroles, quand il veut exprimer son désaccord ou me faire quelques réprimandes, il ne s'en prive pas. Il est bien plus franc dans son attitude qu'il ne le laisserait présager, et notre association moins incongrue que la plupart le penserait.

Je m'adoucis quelque peu, certainement parce qu'il est aussi inutile de chercher querelle à Thomas que de cogner dans du granit. Mes sales humeurs lui passent souvent dessus sans l'inquiéter... Après tout, ne gère-t-il pas une dragonne tout autant capable de faire des étincelles ? Au moins, je ne crache pas du feu... Même si les accidents sont parfois fréquents.

- Merci, je crois.

Je ne sais pas vraiment si des félicitations sont de mises, et peut-être était-il préférable que je ne lui en parle aucunement mais... Je ne pouvais pas le garder pour moi au-delà du départ, non ? Il se serait posé des questions, puisqu'il ne fait pas partie des Chevaucheurs dépêchés sur place.

Et là, je parviens à le voir, ce petit sourire... Et même un rire qui filtre. Thomas, qui fait de l'humour. Ses yeux pétillent de malice, et c'est si rare que c'en est contagieux.

- Je n'ai pas vraiment vu les choses sous cet angle. Et toi ? Si tu crois que je n'ai pas remarqué ton numéro du mec bienheureux parce qu'il est maintenant en couple...

Je suis tout de même encore un peu à fleur de peau, parce qu'il suffit de revenir sur les raisons qui ont poussé mes assaillants à s'en prendre à moi pour que je lui rentre dedans. Il lève les mains, en signe d'apaisement, et clarifie rapidement sa pensée pour éviter l'incident diplomatique. J'ai une moue contrariée, mais ne désire pas revenir sur le sujet, surtout si nous sommes d'accord sur le fait que leur attitude était inacceptable.

Et puis, les dragons finissent par s'en mêler. Si Mirage se fait discret, à simplement veiller comme une ombre silencieuse, Etincelle est davantage déçue de ne pas avoir participé à la fête. Ils ne doivent pas avoir le même âge, ces deux-là. Je rends le signe de tête de la Rouge, avec un sourire complice, alors que Thomas me relate leurs échanges.

- C'est à se demander si on ne devrait pas échanger de dragon... Parfois, je me demande ce qui a pu inciter Mirage à me choisir, et Etincelle à en faire de même pour toi. Tu le sais seulement ?

Tu me blesses, ma petite. N'est-ce pas évident ?
Je ne sais pas. A chaque fois que je te pose la question, tu trouves le moyen de détourner la conversation.
Mais écouter toutes tes suppositions sont une source inépuisable d'amusement pour moi, certaines sont vraiment farfelues...
Et donc, c'était seulement pour rire un peu ? J'ai raison ?
Peut-être.


Mirage aime toujours autant ménager son petit effet, et garder une certaine aura de mystère. Après tout, s'il ne l'avait plus, pourrait-il encore s'appeler ainsi ? Je l'aperçois, alors qu'il se glisse à travers le sous-bois, par la voie terrestre. Les arbres sont bien trop clairsemés, et l'orée proche, pour qu'ils soient vraiment une gêne pour lui, mais il apprécie certainement mieux cette entrée en toute discrétion, comparée à celle en grandes pompes d'Etincelle. Et, contrairement à elle, il se marrie admirablement bien avec le paysage de verdures, ses écailles émeraudes captant la luminosité pour en faire un véritable caméléon.

Je grimpe souplement sur son dos, sans me départir de ce sourire, comme à chaque fois que l'occasion m'est donnée de chevaucher les vents en sa compagnie. Le Vert déploie ses ailes et, dans un bruissement de feuilles, prend soudainement de la hauteur. L'air me fouette au visage, et j'éclate d'un rire joyeux, alors qu'il prend de l'altitude. Je tends les mains vers les cieux, pour effleurer les nuages dès que nous sommes à leur hauteur. Le froid mordant recouvre mon regard d'un voile humide. Je cille, à plusieurs reprises, avant de daigner baisser la tête pour vérifier si Thomas suit le mouvement... Mais Mirage est déjà reparti, avec une rare célérité.

Qu'est-ce qui te prend, mon dragon ?
Je n'ai pas envie qu’Étincelle parte dans quelques élans d'affection un peu brutaux.


J'éclate d'un rire sincère, de voir l'invincible Mirage inquiété par la fougue d'une Grenat.

Elle va te prendre en chasse en pensant que tu la mets au défi... Ce sera pire !
Fort bien. Qu'elle essaie de me suivre, ce sera distrayant.
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyMar 15 Nov 2016 - 11:03

Un sourire imperceptible dansa sur les lèvres du Chevaucheur quand Maelys lui concéda de mauvaise grâce qu'elle aurait fait de même. Pas pour l'aider, mais pour s'amuser elle aussi. Qu'importent les raisons. Il savait qu'elle n'était pas si indifférente aux autres qu'elle aimait à le clamer. Elle serait venue à un camarade en difficultés, voilà tout.

« On est d'accord. »

Même s'il était du genre posé, Thomas avait tout de même un côté bagarreur qui lui venait de son enfance. Il essayait de le réprimer, derrière son contrôle, mais quand il pouvait s'en laisser détourner parfois, quand la situation s'y prêtait. Il y avait chez lui un petit besoin de sensations fortes... un besoin de se défouler aussi. Il n'était jamais contre un bon combat, que ce soit avec les autres Chevaucheurs ou... contre eux. Quand ils se comportaient comme des crétins, il n'avait aucun remord. Mais il savait aussi lâcher prise quand il le fallait. Il n'était pas inconscient. Contrairement à Maelys qui ne lâchait rien. Elle se fichait bien de se prendre un blâme. La retraite n'était pas une option pour elle. Thomas réfléchissait, même quand il était en pleine action.

Il laissa Maelys tempêter, lui opposant quelques paroles pleines de bon sens. Il était extrêmement rare qu'il s'énerve. Et mieux valait que cela demeure ainsi, le Mage était quelque peu dangereux quand il perdait le contrôle. Mais avec une amie... Aucun risque que cela n'arrive. Et son attitude eut raison des reproches de la jeune femme qui finit par se détendre et lui apprendre qu'elle allait être championne pour le tournoi. Et bien... Quelle étonnante nouvelle. Il y avait quantité de Chevaucheurs qui auraient adoré avoir cet honneur et pouvoir ainsi s'illustrer et c'était la plus controversée d'eux tous qui se voyait choisie. Intéressant... Une sacrée pression également. Elle allait être la cible de toutes les jalousies, toutes les haines. Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle reçoive des encouragements. Et même si elle s'illustrait... Cela ne serait jamais facile pour elle, mais Maelys était tenace.

Il la félicita pourtant. Elle ne semblait pas certaine que cela soit approprié. Elle n'était pas idiote, elle devait se demander également ce que cela allait changer pour elle. Se racheter aux yeux de tous après son choix controversée de soutenir Gustave de la Rive ? Mais y avait-il seulement une façon de faire oublier sa prise de partie malheureuse ? Elle n'était déjà pas très appréciée pour cela la Lorgolienne... Ce qu'il ne comprenait pas. Maelys était une bonne Chevaucheuse et quand on la connaissait, elle était digne de confiance, même si très tête brûlée et se moquant des conséquences. Thomas l'appréciait vraiment et c'était assez rare pour être souligné. Comme ce rire qui le prit quand les mots de la jeune femme revêtirent un double sens dont elle n'avait pas eu conscience sur le coup. Un rire extrêmement rare, mais il était spontané et sincère en cet instant, communicatif également. Un rire qui se coupa dés qu'elle fit allusion à une situation de couple pour lui. Il prit un air étonné. Comment... ? Cassiopée s'était-elle empressée d'aller en parler à Maelys ? Pouvait-on seulement parler de couple ?

« Tu as vu Cassie toi. »

Il n'ajouta rien, son regard s'était fait inquisiteur. Et curieux aussi. Mince, qu'est-ce que Cassiopée était allée raconter ? Il n'avait pas exigé le secret, évidemment, mais... un peu de discrétion aurait été la bienvenue. Surtout alors qu'il ne savait pas lui-même où il en était... Mais... Avait-il vraiment un air bienheureux ? Son attitude s'était-elle modifiée sans même qu'il ne s'en rende compte ou Maelys avait dit cela simplement pour le vanner ? Il retint les questions qui lui brûlaient les lèvres, surtout alors que l'attitude des autres Chevaucheurs revenait sur le tapis et qu'il tentait d'apaiser Maelys qui s'était méprise sur le fond de sa pensée.

La suite fut plus agréable alors que les dragons se mêlaient à la conversation. Étincelle y allant de son petit commentaire, trouvant en Maelys un alter ego humain. Il haussa les épaules à la question de Maelys.

« Non. Je suppose qu'on se complète et se tempère... Tu imagines le carnage si tu avais été liée à Étincelle ? »

Inutile de faire un dessin. Deux têtes brûlées inconsidérées ensemble... Cela aurait déclenché l'apocalypse.

« Mirage t'apporte un peu de sagesse et de retenue et Étincelle m'apporte un zeste de folie et d'impétuosité. Et puis... Mirage a peut-être été sensible à ton charme. »

Il avait ajouté cela avec malice. Il se demandait aussi pourquoi la dragonne l'avait choisi. Il ne s'en plaignait pas. Effectivement, elle contrebalançait son côté trop sérieux. Il grimpa sur le dos de la dragonne, imitant Maelys qui prit son envol, aussi joyeuse qu'une enfant. Comme si c'était un émerveillement à chaque envol... Comme au premier jour. Il se souvenait parfaitement de la sensation de son premier vol. Un souvenir qu'il n'oublierait jamais.

J'espère bien !

Aucun risque.


Et même s'il était moins expansif que Maelys, voler, lui procurait le même sentiment d'exaltation. Il remarqua alors que Mirage filait comme une flèche.

Tiens, c'est une course ?

On dirait bien. On va montrer à ce pépère ce que c'est que voler.


Thomas émit un rire avant que la dragonne ne prenne toute sa puissance pour rattraper Mirage, qui semblait déterminé à ne pas se laisser rattraper. Et la dragonne y mettait tout son cœur, évidemment, encouragé par son Chevaucheur qui aimait la vitesse.

« Eh Mae, Mirage fatigue ? »

Il entendit sa dragonne ricaner dans son esprit, ravie de l'espièglerie de son trop sérieux Chevaucheur.
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyMer 30 Nov 2016 - 12:10

Je lève les mains devant moi, paume ouverte, comme pour prôner mon innocence… Mais difficile de retenir ce sourire amusé qui vient fleurir sur mes lèvres. Bien sûr, que Cassie était venue me voir pour m’en parler ! Nous étions de bonnes amies.

- Elle avait besoin de… Conseils.

Je ne retiens pas non plus ce rire qui me vient naturellement. En temps normal, je n’aurais pas vendu la mèche, mais la situation avait été tellement cocasse… Parce que me demander conseil sur des histoires amoureuses, tout de même ! Cassie savait toujours se montrer si surprenante. D’ailleurs, nul doute qu’elle le serait aussi pour Thomas, si elle se renseignait bel et bien sur quelques ouvrages cielsombrois, de quoi raviver encore mon rire.

- Elle est tellement peu sûre d’elle, quand il s’agit de toi. Alors sois gentil, et ne fais pas trop ta mauvaise tête avec elle.


Je le vois, à sa tête, qu’il se demande ce qu’on a bien pu se dire… Mais je n’en dirais pas davantage, même si je ne peux m’empêcher de glisser une ultime taquinerie :

- J’espère que tu me prendras pour témoin, ce serait la moindre des choses !

Les dragons sont déjà là. Je me rapproche de Mirage que, contrairement à mes dires, je n’aurais échangé pour rien au monde. Je suis certaine que Mirage serait mort d’ennui avec Thomas. Non que le Chevaucheur était ennuyeux… Quand on le connaissait bien, il était même plutôt intense, mais le vieux dragon avait besoin d’un degré de folie pour égayer sa morne existence, comme il le soulignait si bien lui-même pour Etincelle. Et moi, il m’aidait à relativiser, de par ces discours aussi incongrus que surprenants. J’avais appris à être moins susceptible avec lui, mais notre équilibre était peut-être plus incertain qu’Etincelle et Thomas. Parce que je ne parlerais clairement pas de sagesse et retenue le concernant… Il était bien trop inconstant pour cela.

- Tu sais ce qu’on dit, sur les opposés qui s’attirent…

N’avais-je pas dit que je m’arrêterais là ? Ah, c’est vrai. Mais il me le rend bien aussi. Mirage, sensible à mon charme ?
Tu n’as même pas d’écailles, mais au moins, tu ne pèses pas bien lourd.
Ah, alors c’est pour ça ? Parce que je suis un poids plume ?


Je lève les yeux au ciel. Je ne saurais certainement jamais, au final, et plus je m’acharne, plus il s’amuse… Mais le dragon déchante bien vite quand il s’agit de se mettre en compétition avec Etincelle. Mirage a des… « Qualités » bien particulières pour ceux de son espèce. Ses écailles sont d’un vert changeant, bien souvent vert-bleu, quand ils réverbèrent le ciel, mais peuvent virer sur des teintes marécageuses ou grises selon. Il fait partie de ces dragons taillés pour la vitesse et l’esquive, pas assez lourd et agressif pour être dangereux frontalement, mais capable de survenir en traître. Il est bien plus ancien qu’Etincelle, et donc moins impétueux dans son vol, mais il compense par son astuce.

Thomas me nargue, et je réponds du tac-au-tac :

- Tu devrais plutôt regarder devant toi !

Parce que déjà, l’Emeraude s’engage entre les arbres, à frôler le sol et se servir de ces obstacles naturels pour semer sa poursuivante. Il ralentit ostensiblement, moins à l’aise qu’en terrain montagneux, et ses griffes grattent le sol ou détruisent quelques branches à intervalles réguliers. Je ne vois bientôt plus rien, plaquée contre ses écailles, mais grisée par cette sensation de vitesse et ces mouvements reptiliens. Je ris, sans même m’en rendre compte, alors qu’on manque parfois de se prendre un arbre, avant qu’il ne s’élève soudainement à l’orée, ailes grandes déployées, pour regagner le sol dans une vaste prairie couverte de coquelicots éparses.

Je me retourne, pour aviser nos compagnons, un sourire jusqu’aux lèvres, alors que Mirage est à bout de souffle.
J’espère qu’elle se sera écrasée contre un tronc d’arbre.
Je ris, volontiers. Ce n’est pas gentil, ça.
Il faut bien leur donner une leçon, à ces jeunes qui se croient tout permis !
Ecoutez-le, le vieux grincheux, qui a besoin subitement d'une pause...


Je lui gratte les écailles, d'un geste affectueux, alors qu'il tourne sa grosse tête dans ma direction pour lâcher un soupir charriant une odeur de souffre.
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptySam 7 Jan 2017 - 19:41



Etait-il... contrarié ? Non pas vraiment mais l'idée que Cassiopée ai pu aller voir Maelys pour lui parler de leur relation le mettait mal à l'aise, surtout alors que la Chevaucheuse semblait fortement s'en amuser. Que pouvaient bien se raconter deux femmes à ce sujet ? Et cela l'étonnait pourtant de la part de Maelys qui ne semblait pas vraiment le genre à apprécier de parler de ce genre de choses. Elle était un peu trop... garçon manqué peut être. Elle n'avait jamais manifesté d'intérêt particulier envers les garçons. Non cela ne collait pas avec l'image qu'il avait de sa camarade Chevaucheuse. Et il s'était trompé alors qu'elle semblait beaucoup s'en amuser, lui offrant un grand sourire innocents tout en répondant que Cassiopée avait eu besoin de conseils. L'air ahuri de Thomas était sans doute éloquent.

« De conseils ? Et elle est venue te voir toi ? »

Il était incrédule. Quitte à la vexer. Tant pis. Il ne retenait pas son étonnement pour le coup. Lui qui était si peu expressif en temps normal... là, Maelys avait réussi son coup. Mais quand cela touchait Cassiopée, il avait des difficultés à se montrer impassible. Elle était son point faible. Restait à savoir ce qu'elles avaient bien pu se dire. Et comment Cassiopée appréhendait leur... relation. Parce qu'il était idiot de refuser de mettre un nom dessus. Ils avaient couché ensemble. Plusieurs fois. Et il tenait trop à elle pour ne faire que ça avec elle, pour ne la considérer qu'ainsi. Sauf que c'était un engagement de taille qui l'effrayait. Et voilà que Maelys lui donnait des conseils à son tour. Il se renfrogna, peu enclin à accepter ce genre de chose de sa part, surtout sur ce terrain là. Il nota pourtant ses paroles. Cassiopée, peu sûre d'elle ? C'était étonnant. Mais il n'était pas aisé de savoir à quoi s'en tenir avec Thomas qui ne savait déjà pas lui-même ce qu'il voulait.

« Si elle t'a demandé des conseils, ce n'est pas mon cas, Mae, merci. »

Et plus la situation l'amusait, plus il sortait les piquants. Et il conclut le sujet en lançant un regard noir à Maelys alors qu'elle terminait sur une taquinerie concernant un mariage. Ola, doucement. Mais qu'avait donc dit Cassiopée ? Il lui demanderait. S'il y pensait. Il avait tendance à passer outre certains événements quand il le désirait. Quand c'était inconfortable. Et il fut soulagé quand les dragons les rejoignirent, permettant ainsi de changer de sujet. Comme le pourquoi du choix des Chevaucheurs par les dragons. Même si il ne se posait pas vraiment la question contrairement à Maelys et qu'il avança une explication hasardeuse.

« On dirait que c'est exact. »

Et son esprit vagabonda également vers Cassiopée en songeant à cet adage. Il était aussi vrai concernant les humains que les dragons, on dirait. Et il put sentir l'agacement d’Étincelle, qui ne semblait pas vraiment apprécier cette relation naissante entre son Chevaucheur et la Mage de Printemps. Mais cela lui passa vite quand la compétition commença et que le dragon s'élança, talonné par Étincelle, excitée par la perspective de pouvoir relever un défi et gagner contre un vieux dragon. Une excitation contagieuse alors que Thomas provoquait Maelys, qui le lui rendit bien. La course poursuite dans la forêt fut plus périlleuse et exaltante encore, alors que le Chevaucheur se plaquait sur le dos de sa dragonne afin d'éviter les débris que laissait Mirage pour les ralentir.

Et cela fonctionnait, devenant même dangereux. Il n'aurait plus manquer que la dragonne se blesse avec ces idioties.

Doucement, ce n'est pas le moment de te blesser et t'écraser contre les arbres.

Mais non, je maîtrise !


Les éclats de bois volèrent tout de même sur eux, ricochant sur les écailles de la dragonne. Il était déjà amoché par la bagarre, autant éviter de se tuer dans cette course, non ? Et pourtant, si la partie rationnelle lui hurlait de ralentir, son cœur, lui battait au diapason de celui du reptile volant. Et enfin, ils débouchèrent sur la prairie. Étincelle lâcha un rugissement, jetant ses forces dans le battement furieux de ses ailes afin de rattraper son retard, à l'aise dans cette plaine, plus jeune et fougueuse que Mirage.

« Déclarez forfait ! Il n'y a aucune honte là dedans ! »

Pourtant, le Chevaucheur se méfiait du vieux dragon qui avait plus d'un tour dans son sac et dont Étincelle aurait sans doute beaucoup à apprendre.
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyDim 22 Jan 2017 - 17:22

Je me renfrogne, aux paroles de Thomas. Oui, elle est venue me voir. Moi. Je souffle, soudainement vexée. A l’entendre, je serais bien la dernière personne à qui on devrait s’adresser ! Ce qui n’est pas totalement inexact... Je t’ai rien demandée, toi.

Voilà qui fait sa mauvaise tête... Sujet sensible, on dirait. C’est décidément bien plus facile de parler avec Cassiopée qu’avec lui. Je serais presque admirative, à voir à quel point il prenait les choses au sérieux avec elle, s’il ne se montrait pas aussi désobligeant. J’avais envie de l’étrangler, et son regard noir en retour ne m’arrache qu’un sourire suffisant.

Nous avons l’occasion de pleinement nous exprimer quand nos dragons nous rejoignent, non à travers des mots, qui sont souvent dénués de sens avec Thomas, mais à travers cette folle chevauchée dans les bois. Mirage avait toujours su pimenter nos vols, mais il ne s’amusait que rarement à livrer combat ou à faire la course. Bien souvent, le vieux dragon s’ennuyait à l’entraînement, et il me fallait le secouer pour le motiver un peu. Avec Etincelle, c’était différent. Et même s’il rechigne, je sais pertinemment qu’il apprécie l’instant présent, et s’amuse à surprendre la dragonne. Je me souviens encore des premières fois, où le Vert enchaînait les coups fourrés pour la décontenancer...

Elle a de la ressource, maintenant.
Tu en doutais ?
Pas tellement, mais je déplore que les jeunes apprennent si vite. Il ne manquerait plus que l’élève dépasse le mentor...
Elle est trop tête brûlée pour que ça arrive.
J’ai bien réussi à faire quelque chose de toi.


Je ne sais pas vraiment comment je dois le prendre... Je n’ai pas vraiment l’occasion de m’attarder sur les dernières paroles de Mirage, car déjà, notre duo insolite perce à travers les arbres dans un rugissement retentissant. Quelle furie ! Je rigole, transportée par l’instant. Elle avance vite. Le Vert la fixe, longuement, alors qu’elle bat furieusement des ailes pour le rejoindre, et une lueur étrange naît dans son regard reptilien. Elle va me foncer dedans. Oui, sans doute. Je ne suis pas inquiète, pourtant, à attendre sur son dos que les deux se rapprochent. On livre combat ? Je n’aime pas les explosions. Je souris doucement. Ils sont assez proches maintenant...

Je me concentre sur ma magie, et Thomas vole immédiatement hors de sa selle. J’amortis à peine sa chute, alors qu’ils sont suffisamment bas pour que ce ne soit pas dommageable. Mais tout de même... Ca lui apprendra à me prendre de haut. La Rouge ne ralentit pas pour autant sa course, et c’est Mirage qui intervient, d’un violent coup de queue qui balaie de la terre et des mottes d’herbe en direction de ses yeux. Elle nous percute néanmoins, et les deux effectuent un merveilleux roulé-boulé que je m’épargne en sautant hors de ma selle. Je me rétablis finalement moins bien que Thomas, grimaçante.

« Déclarer forfait ? Franchement, c’est mal me connaître... Puis tu mérites qu’on te remette les idées en place ! »
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyMer 15 Fév 2017 - 11:08



Il préférait, et de loin, ce défi dans les airs, que ces conversations sur terre. Comment en étaient-ils arrivés à passer de la provocation des autres Chevaucheurs aux émois de Thomas en fait ? Il se le demandait encore. Les femmes avaient un cerveau bien étrange et faisaient des liens qu'il ne comprenait pas toujours. Sauf qu'il n'était pas disposé à parler de sa relation avec l'outreparleuse, même à Maelys. A personne en fait. Il n'était déjà pas d'un naturel à s'épancher en temps normal, alors quand cela le touchait si intimement... Il mit fin ç ce sujet de façon abrupte, quitte à vexer Maelys. Alors peut-être qu'il avait tort, mais franchement, il n'imaginait tellement pas ce genre de conversation entre Cassiopée et la Chevaucheuse... Maelys n'était pas vraiment une femme comme les autres, à cancaner et parler rubans quoi. La preuve qu'il se trompait, parce qu'elle avait l'air d'éprouver de l'intérêt pour les relations intimes entre Thomas et Cassie.

Heureusement ce vol fut le bienvenu, de même que le défi qui se présenta entre eux. Surtout né de la rivalité des deux dragons d'ailleurs. L'ancien contre la jeune. Mirage était sans doute blasé par cette jeunesse énergique, fougueuse et souvent trop prompte à foncer dans un mur, tandis qu’Étincelle voulait montrer de quoi elle était capable et rabattre le caquet du vieux bougon poussiéreux. Oui, franchement, heureusement que les dragons avaient bien choisi leurs humains. Parce que les tandem Étincelle/Maelys et Mirage/Thomas n'auraient sans doute pas fonctionné aussi bien. La dragonne lui amenait l'impétuosité qui lui faisait défaut, une insouciance qu'il n'avait jamais connu et titillait son côté tête brûlée. Comme en cet instant, alors que l'excitation de la dragonne était contagieuse et que la course-poursuite s'effectuait à une vitesse affolante entre les arbres quitte à se blesser.

C'était instructif aussi. Un bon entraînement, en totale roue libre. Pauvres arbres qui se faisaient frôler et détruire par les dragons. Thomas aurait pu déblayer la route, mais pas à cette vitesse et surtout, il aurait épuisé sa magie pour pas grand chose. Et il avait besoin de toute sa concentration et sa force pour rester en selle. Étincelle décida donc de se montrer audacieuse, prête à foncer sur le Vert et ainsi interrompre la course, sauf que si c'était audacieux, c'était aussi prévisible, du moins pour le vieux dragon, si bien que Thomas se sentit décollé sans comprendre ce qui lui arrivait et éjecté au sol alors qu'il protestait, se réceptionnant tant bien que mal sur le sol, roulant, mais trébuchant. Il se retrouva à quatre pattes à pester contre Maelys. Parce que cela lui apparut évident : sa magie avait fait son œuvre.

« Bordel, Maelys ! »

Il ne jurait pas souvent, mais là, elle l'avait coupé en plein élan et il détestait ça. On pouvait penser la magie de la jeune femme moins dangereuse que la sienne, elle était plus subtile tout simplement et elle savait en user pour bien emmerder ses adversaires. Il assista avec impuissance à la suite, alors que Mirage tentait d'aveugler Étincelle, mais qu'elle le percutait tout de même avec un rugissement de triomphe, tandis que Maelys volait à son tour, sautant avant la collision, à quelques secondes près... bref, le timing était parfait. Il s'était relevé le Chevaucheur, approchant de la jeune femme qui avait atterri encore moins gracieusement que lui. Il eut un sourire un brin narquois.

« Et bien, quel bel atterrissage. Tu as usé toute ta magie pour me mettre au sol sans que je me tue ? »

*On a gagné ?*

*Je ne dirai pas ça.*

*Elle a triché la petite !*

*Oui, ou elle a évité que je me brise le cou alors que tu fonçais sur Mirage.*

*Vous êtes trop fragiles.*

*On dirait bien.*


« Étincelle est mauvaise joueuse. »

Il fit aller son épaule, endolorie par la chute et grimaça. Entre ça et l'hématome sur le visage, il était dans un bel état. Enfin au moins, il pourrait le justifier par cet entraînement sauvage et voilà.

« Il n'y a pas que les idées que tu m'as remis en place, je crois. »

Quant à la dragonne, elle asticotait le vieux mâle en refusant de s'écarter de lui. Quelle gamine.

*C'est un lourdaud.*

*Qui est plus malin que toi.*

*Pfff.*


Le Chevaucheur sourit, amusé par la pertinence de sa remarque.

« Je comprends pourquoi Tristan t'a choisie. Tu seras une digne représentante de Lagrance au tournoi. »
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Message Sujet: Re: L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang.   L'estime, pour être bien trempée, doit l'être dans le sang. EmptyDim 19 Fév 2017 - 20:35

Je ne peux pas m’empêcher de rire aux éclats, à voir cette expression de surprise se dépeindre sur son visage. Encore maintenant, j’arrivais à surprendre mon camarade Chevaucheur, qui avait pourtant de longues expériences de vols non désirés à force de s’entraîner avec moi... Et j’ai l’impression de lui avoir fait une mauvaise farce à l’entendre me vilipender, comme à la belle époque, à la Caserne. Bien fait ! Après tout, il l’a cherché non ?

Sans doute autant que moi, qui me rate lamentablement sur mon atterrissage. J’enrage intérieurement, parce que si Thomas s’est fait artificiellement expulsé de selle, ce n’est pas mon cas. Une telle erreur peut-être fatale, en temps de guerre... Il va sans doute falloir m’entraîner davantage avec Mirage, à mon retour. Je crois bien qu’à force d’entraîner encore et encore ma magie en prévision du Tournoi, je néglige les bases même de ma formation de Chevaucheuse.

Tu seras prête, ma petite, c’est tout ce qui compte en l’instant.
Je veux gagner.
Je veux surtout que tu me reviennes en un seul morceau.
Je connais les risques.
Parfois, j’en doute...


Le combat entre ces deux colosses est impressionnant, encore plus vu d’en bas. Je mets mes avant-bras en maigre protection, tandis que Mirage soulève un nuage de poussières, à se servir du terrain pour aveugler son adversaire... Ce qui n’arrête pas l’impétueuse Etincelle. Mirage ne parvient pas à se dégager de sa prise sans user de ses crocs, et elle en profite pleinement, à le taquiner, tandis que le mâle lui montre les crocs et fait mine de mordre pour la repousser.

Je me relève, quelque peu endolorie, quand Thomas finit par me rejoindre. J’ai un sourire suffisant à sa remarque. « Parfaitement. » Pourquoi il me trouve des excuses ? En vérité, vu que je ne peux pas utiliser ma magie directement sur moi... Je suis obligée de la concentrer sur mes solides semelles. Sauf que, pareil à un chat, il me suffit d’être dans la mauvaise position pour ne pas parvenir à retomber sur mes pattes. Je lui réponds, avec malice : « Ca va que mes fesses amortissent bien. »

Elle est lourde, dans le sens propre du terme, maintenant.
Elle a gagné. Elle a fait des progrès.
Disons cela.
T'es fier d'elle, même si tu n'oses pas l'avouer !

Je l'entends souffler, pour toute réponse, et me fends d'un commentaire suite à celui du Chevaucheur. « Mirage aussi, est mauvais joueur. Pas un pour rattraper l’autre ! »

Je suis plus inquiète pour l'épaule de Thomas, au demeurant. Je me penche, pour regarder un peu l’étendue des dégâts. J’y suis peut-être allée un peu fort... Comme d’habitude ? Mais je les aime bien, ces entraînements musclés avec Thomas. « J’espère que tu t’es rien déplacé... Bon, autant rentrer maintenant. On a une excuse toute trouvée en plus. »

Et puis... Thomas me gratifie toujours d’un compliment bien placé, au moment où je m’y attendrais le moins. C’est un peu comme quand il me rabat le clapet, en vérité. J’ai un large sourire en réponse. « Au moins un qui en est convaincu. » Je lui enfonce mon petit poing dans son épaule valide, un signe d’affection bien à moi. « Mais il compte pour tous les autres, parce que c’est le meilleur ! » Je pars d’un rire léger, l’esprit subitement plus serein.

Oui, il va décidément me manquer au Tournoi. Thomas, on peut toujours compter sur lui.
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