Haro sur les biquettes ! • RP express !

• Date : 26 janvier 1002, 14h, heure locale
• Météo : Froid. Brrrr. Glagla.
• Statut du RP : Ouvert aux pirates
• Résumé : Braquage par l'Audacia de biquettes outreventoises à Rivepierre.
• Recensement :

Code:

• [b]26 janvier 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1669-haro-sur-les-biquettes-o-rp-express]Haro sur les biquettes ![/url] - [i]Freyja & Ilse & L'Audacia[/i]
Braquage par l'Audacia de biquettes outreventoises à Rivepierre.

Haro sur les biquettes !

L’ordre est venu des autorités supérieures, à savoir la main ferme et décidée de la Douce Marianne, dans sa dernière lettre au capitaine. « Qu’elles boivent du lait, elles en ont besoin pour que les bébés poussent bien. » Hmm. Sauf qu’à Lorgol, les vaches ça court pas les rues, surtout en hiver ; et de toute façon, le lait de la ville a un goût fade déplaisant souverainement aux deux femmes. Non, ce qu’elles veulent, comme l’a clairement exprimé la seconde de la seconde dans une envolée péremptoire et sans ambages, c’est « Du bon lait d’biquette, de plein air et avec un ou deux chevreaux, comme quand j’étais p’tite ».

Soit.
Après moult négociations privées dans la cabine du capitaine, suivies de non moins moults bruits sourds clairement évocateurs indiquant que les discussions étaient en bonne voie, Freyja et Ilse ont obtenu gain de cause, et l’Audacia a quitté le port en plein hiver, dans les derniers jours de janvier, pour s’en aller capturer dans les glaces nordiques le butin tant désiré – avec une ribambelle de mages de l’Été grassement payés alignés sur le bastingage, pour faire fondre les obstacles gelés sur le chemin. Direction Outrevent, et plus spécifiquement Rivepierre, célèbre pour ses caprins et l’excellence de son laitage…

Et donc, haro.
Sur les biquettes.

Fébrile, Freyja sautille derrière Philippe, occupé à barrer sa précieuse vivenef en milieu hostile.

« On approche, moussaillons ! Qu’est-ce qu’ça donne les canons ? »

Ils approchent. Ohh, oui, elle reconnaît les côtes de Rivepierre qui se découpent contre le ciel de glace. Il fait un froid à pas mettre un Outreventois en kilt dehors, et elle en sait quelque chose, la canonnière. Un froid mordant, pénétrant. Mais elle a sa magie pour elle et elle n'est pas la seule. L'Été a envahi le pont de l'Audacia en cette journée de janvier et le soleil d'hiver éclaire leur chemin, droit sur l'horizon.

« On approche, moussaillons ! Qu’est-ce qu’ça donne les canons ? »

« Parés, m'dame. Prêts à faire feu. »

Elle offre un sourire carnassier à la seconde et jette un regard en arrière, où se tient Eric, prêt à en découdre lui aussi. Ilse sent le feu démanger ses doigts, la magie déferler doucement. Le voyage n'a pas été aussi pénible que prévu malgré quelques nausées de temps à autre mais la détermination brûle dans ses yeux, l'anime au point que rien ne pourra l'arrêter.

Ô, douce vengeance.

Ilse s'éloigne un instant du bastingage et fait un dernier tour de tous ses précieux canons. Elle avise Red, un peu plus loin.

« Tu t'charges de ceux du pont inférieur, j'm'occupe de ceux-là. Prépare les gars à l'abordage, ça va barder. »

Enlèvement éclair de biquettes. Le Chevaucheur en sera ravi. Oh, comme elle aimerait pouvoir voir sa tête quand il l'apprendra.

Des silhouettes se massent sur les remparts, statues de glace figées sous la stupeur de ce qu'ils ont sous les yeux. L'Audacia fend les vagues inexorablement, l'équipage se tient prêt, sautille sur place – d'excitation ou pour se tenir chaud, qui sait ? – et Ilse pose sur les côtes un regard incendiaire.

« J’vais t’dire, si Ilse et Red réussissent à trouer tous les kilts de c’te demeure, ça m’dérange même pas d’courir après un paquet de chèvres ! » Pour sûr qu'ils vont être troués les kilts. Tout son domaine sera troué de toutes parts et les chèvres qu'ils n'embarqueront pas seront sûrement en train de gambader librement dans les landes lorsqu'il rentrera.

« En parlant d'kilts, tu penses qu'il nous en voudra si on dévalise sa collection personnelle pour rafistoler les voiles ? » demande-t-elle très sérieusement. Il y a bien longtemps qu'elle n'a pas mis les pieds à Rivepierre, mais elle se souvient parfaitement de sa demeure et elle saura s'y retrouver sans problème. Elle se demande alors si ses parents sont installés bien confortablement devant une cheminée ronflante, sans se douter une seule seconde de ce qui va leur arriver. Elle chasse cette image de sa tête pour se concentrer sur l'objectif et se tourne vers le capitaine et sa seconde.

« C'est quand vous voulez. »

Les petits soldats amassés sur les remparts feraient mieux de s'en éloigner. Pour leur bien.

Les boulets volent en sifflant, et quelques explosions esthétiquement fort réussies indiquent le bon cœur que met Ilse à améliorer ses bordées. Sur les murailles d’enceinte de Rivepierre, de toutes petites silhouettes cavalent fébrilement en tous sens, cherchant comment repousser un équipage pirate belliqueux, monté sur une vivenef vindicative, et tous bien déterminés à entrer sur les terres du comté. Aucun mage de bataille ne semble présent, c’est curieux – sont-ils tous occupés ailleurs ?

L’Audacia parvient en tout cas à se parquer sans trop de mal dans le port modeste sur le rivage, et c’est une troupe hirsute qui gravit la route de la falaise, peu élevée à cet endroit de la côte. Les boulets ont démoli la herse, et c’est sans trop de mal que la troupe hargneuse découd les quelques gardes présents qui opposent une résistance principalement symbolique tant leurs effectifs semblent réduits. Evidemment. Qui aurait pu s’imaginer qu’un bâtiment pirate tenterait un raid en pleine période hivernale ?

C’est plus ou moins ce que ronchonne Philippe, resté à bord avec les mages et une partie de l’équipage pour préparer le navire au départ, tandis que le reste des hommes – et des femmes – cavale derrière Charles, le sabre au clair. Et tandis que la course aux biquettes commence, Freyja désigne l’antique bâtisse austère, de la pointe de son arme. « T’en dis quoi, l’Ilse ? On s’en va leur chaparder du  whisky ? L’capitaine va râler si on s’en r’vient sans rien pour lui rincer l’gosier… »

C'est, après tout, l'argument précis qui a emporté son accord !

Il se déroule bien ce raid. Un peu trop bien même, c'en est presque décevant. Mais ce n'est pas Ilse qui va s'en plaindre.

« T’en dis quoi, l’Ilse ? On s’en va leur chaparder du  whisky ? L’capitaine va râler si on s’en r’vient sans rien pour lui rincer l’gosier… » Son regard se lève vers la demeure qui semble plus petite que dans ses souvenirs, mais toujours aussi imposante. C'est qu'il faut au moins ça pour abriter des gens avec une carrure pareille.

« Allons-y. » Elles sont rejointes par Sicq dont la proposition est plus qu'alléchante et par Eric qui traîne une Lou-Ann traumatisée.La petite troupe parvient devant la porte de la demeure où se tient un couple d'Outreventois d'un âge avancé. Elle avait quinze ans, la dernière fois qu'elle les a vus et ça lui fait bizarre de les revoir après tout ce temps et dans de telles circonstances. Ilse s'avance d'un pas et s'incline. Pirate, mais avec du savoir-vivre !

« Messire de Rivepierre. Ma Dame. Nous aimerions quelques caisses de votre meilleur whisky, des bocaux de miel et... oh, le contenu des armoires de Lionel. » Un sourire aimable fend ses lèvres. Le seigneur des lieux la toise un instant de toute sa hauteur avant de se tourner vers ses domestiques à qui il adresse quelques ordres. De toute manière, s'il n'avait pas accepté, ils se seraient servis.

Ah, plaisir incontestable que celui que tirent les pirates quand ils peuvent abattre un quelconque édifice à grands coups de canon ! La joie enfantine de la destruction trouve ici un puissant exutoire, et ces hommes et femmes libres qui sont restés, quelque part, de grands enfants, s’amusent énormément à démanteler les portes et les murailles de Rivepierre. Ils épargnent le logis seigneurial, toutefois : le couple qui y demeure est âgé, et s’ils sont venus ici par malice, par cupidité et bien un peu par nécessité, ils ne portent pas en eux l’envie de tuer.

Elle est polie, Freyja, adresse un signe de tête courtois au digne seigneur et à sa noble épouse, gardant à l’esprit que même si l’Audacia est l’ennemi du Capitaine d’Outrevent, ces deux individus ne sont que ses parents, et n’ont nulle querelle avec les pirates. Nulle autre que le ressentiment que les gens des landes nourrissent pour le Pavillon Noir, s’entend : rien de personnel.

L’Ilse expose leurs demandes ; et rapidement un cortège d’allées et venues s’organise, transportant tonneaux de whisky, bocaux remplis de miel, fromages de chèvre soigneusement rangés, et quelques piles des précieux tartans du fils des lieux, plaids et kilt confondus. Puis Freyja s’apprête à prendre congé, salue le couple, et adresse quelques mots à la mère si digne. « Le lait d’vos biquettes f’ra pousser nos bébés en pleine santé. Dites à vot’fils qu’on l’aime pas tant qu’ça mais qu’on l’remercie, et qu’on en prendra bien soin. »

Les domestiques défilent les uns après les autres et les denrées s'entassent sous leurs yeux gourmands. Ilse évite le regard plein de jugement du couple de Rivepierre ; elle pourrait se sentir honteuse devant ces mages qu'elle respecte encore, malgré les années écoulées, mais elle est bien trop heureuse d'emporter les affaires de Lionel, par pur esprit de vengeance puérile. Elle ne le porte pas beaucoup dans son coeur, mais l'histoire avec Aymeric n'a fait qu'empirer les choses, sans aucun doute.

L'avertissement du comte est sans équivoques. Chacun emporte des caisses ou des vêtements, puis Ilse adresse un dernier signe de tête poli aux nobles propriétaires avant de s'éloigner, riant de la remarque de Freyja. Le Chevaucheur sera ravi.

De retour sur la vivenef, le pont s'est changé en véritable ménagerie. Chèvres et chevreaux parcourent le pont en bêlant, paniquées pour certaines d'être sur ce sol qui tangue sous leurs sabots. Ilse refile le tas de kilts à un mousse pour qu'il l'amène dans la cale puis attrape une biquette d'un blanc immaculé qui pensait pouvoir s'échapper entre ses jambes. « Hey, où tu pensais aller toi ? » Un petit bêlement lui répond et elle le serre dans ses bras, un sourire attendri sur les lèvres. Et sans qu'elle comprenne pourquoi, elle se retrouve soudain secouée de sanglots alors qu'elle garde le chevreau contre elle. Maudite soit cette grossesse et les hormones qui vont avec !