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 Taverne d'accueil

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La Confrérie Noire
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Gauthier Coeurbois
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J'ai fait allégeance à : la Confrérie Noire
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Message Sujet: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyMer 30 Aoû 2017 - 12:55


Livre II, Chapitre 5 • La Mort dans les Veines
Freyja de Brunante &
Gauthier Coeurbois

Taverne d'accueil

Ou les joies du logement dans la Ville Basse



• Date : 6 août 1002 au soir
• Météo (optionnel) : L'air est curieusement chaud pour l'endroit, et pour l'heure. Le soleil a presque disparu à l'horizon.
• Statut du RP :En cours - privé
• Résumé : Gauthier est à la recherche d'un hébergement temporaire pour sa soeur, supposée arriver le lendemain de Cibella. Habitué de la Taverne de la Rose, il se décide à aller demander à sa propriétaire si loger une jeune fille aussi particulière serait possible.
• Recensement :
Code:
• [b]6 août 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2602-taverne-d-accueil]Taverne d'accueil[/url] - [i]Freyja de Brunante & Gauthier Coeurbois[/i]
Gauthier est à la recherche d'un hébergement temporaire pour sa soeur, supposée arriver le lendemain de Cibella. Habitué de la Taverne de la Rose, il se décide à aller demander à sa propriétaire si loger une jeune fille aussi particulière serait possible.



Dernière édition par Gauthier Coeurbois le Mer 30 Aoû 2017 - 14:44, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyMer 30 Aoû 2017 - 12:59

Jamais Gauthier ne se souvenait avoir connu un été si sombre. Oh, ce n’était pas la faute du climat, non : la plupart du temps, en ce mois d’août, la chaleur et le soleil étaient au rendez-vous, illuminant d’une clarté presque douloureuse jusqu’aux ruelles oubliées de la Ville Basse. Non, si cet été était sombre, c’était suite aux évènements qui secouaient le continent. La guerre faisait rage, et même Lorgol, cité libre, était la proie de conflits. Dans les tavernes, d’anciens amis dont les allégeances allaient plus à l’orge ou au raisin qu’à leurs duchés de naissance, poussés par la tension qui régnait dans l’air, en venaient aux mains.
Gauthier voyait.
Gauthier ne prenait pas part. Jamais.
Sa fidélité à Cibella, et à Faërie, avait pris fin il y avait deux ans. Il se contentait de regarder les soudards s’insulter.
Paradoxalement, ses contrats fleurissaient : on se découvrait de nouveaux ennemis, en temps de guerre, et le poison était l’arme préférée des gens haut placés dévoués à leur patrie.

C’était ces évènements, de plus en plus compliqués à cacher, qui poussaient l’assassin à vouloir ramener sa soeur auprès de lui. À Lorgol, elle serait à l’abri sous sa protection ou celle de l’une des personnes en qui il avait confiance. Il prévoyait que, d’ici la fin du mois d’août, la vieille Mahault Magiedor, ex-Cibellane louant des chambres dans sa tour non loin de la Tour Noire en aurait une pour Gisèle.

Et puis l’épidémie avait frappé. Ce n’étaient que des rumeurs, au début, mais celles-ci avaient poussé le quadragénaire à précipiter l’arrivée de sa soeur.
Lorsque, le 3 août, il reçut la nouvelle officielle, il prit les dispositions nécessaires. Un mage des Portails l’acheminerait à Lorgol, et d’ici il la conduirait en sécurité, le 7 août.
Seul problème ? Mahault n’avait pas de place avant le 12 de ce même mois.
Le temps pressant, il se retrouvait le 6 août au soir sans solution. Ou plutôt si. La solution de dernier recours.

La Taverne de la Rose. Il y passait toujours une partie de son pécule, histoire de s’entourer de personnes à la voix forte et aux histoires intéressantes. L’alcool y était bon, la compagnie agréable - pour peu que l’odeur marine qui semblait suivre certains nous plaise -, et personne ne faisait vraiment attention à l’apothicaire… Sauf pour lui tenir compagnie, l’accompagner dans sa boisson et finir la soirée à l’écouter raconter sa jeunesse sur les routes de Cibella.
Il avait entendu dire que la propriétaire accueillait de jeunes filles. Considérant l’endroit comme sûr, Gauthier en avait donc poussé la porte ce soir-là.
Il s’était glissé au bar, attrapant le regard d’une jeune femme, femme qu’il savait ne pas être la gérante du lieu, qui n’avait pas manqué de se rapprocher.

“Je bois pas ce soir, du moins pas de suite. T’en fais pas.” la coupa-t-il avant même qu’elle n’ouvrit la bouche, usant d’un ton bienveillant pour ne pas l’effrayer.  “Tu peux par contre aller me chercher ta patronne. Dis-lui que je dois lui parler.”
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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyJeu 31 Aoû 2017 - 23:07

S’il y a bien quelque chose que tu détestes, c’est l’incertitude. Toute jeune déjà, tu ne pouvais vivre au jour le jour : il te fallait tout le temps un but à atteindre, un objectif à réaliser, un projet à construire et à achever. Ca rendait ton père fou, et plus tard Léopold en a fait les frais, quand il compris que tu ne te laisserais pas marier au premier baron décrépit venu. Tu avais des rêves, Freyja, des bouffées de liberté, tu vibrais toute entière de l’appel sauvage du large, rêvant la nuit de cette beauté barbare des îles dont parlent les chansons des troubadours. Et tu as œuvré pour accomplir ce rêve, toi la fille de Brunante au sang guerrier née tout autant de Bellifère que d’Ansemer, mâtinée d’un soupçon de Valkyrion et d’Outrevent. Tout ce qu’Arven peut fournir de combattants et d’esprits bornés, tu l’as nourri en toi, et encouragé : et aujourd’hui, plus de vingt ans après, tu ne regrettes aucun de tes choix passés.

Tu es pirate, aujourd’hui. Tu as l’Audacia qui chante dans ton âme, tu as Philippe qui sait jouer de tes humeurs en expert et qui comble ton corps de plaisir. Tu as six enfants, nés de vous deux, quatre filles échelonnés et deux ga rçons petits encore mais qui grandiront. Tu as ton auberge, ta magnifique Taverne de la Rose, où l’excellence de Touillette aux fourneaux et la solide hospitalité de tes installations t’ont valu une bien belle réputation qui fait couler amplement les fleurons dans la caisse. Tu as tout ça, et c’est même plus que ce dont tu avais rêvé, plus jeune… et pourtant, ce qui récemment encore était un bonheur puissant ne suffit plus à présent à calmer ton inquiétude.

Les mages tombent malades.

La rumeur court dans la Ville Basse, c’est tout récent ; mais tu t’es renseignée auprès des fils et filles des Miracles qui mangent à ta table, et force a été de constater que les membres de ton équipage ne sont pas les seuls atteints. Ce que tu avais pris pour une banale épidémie de grippe sur la vivenef prend soudain une tournure plus inquiétante, et tu t’inquiètes : pour Rhéa, pour l’Ilse, pour ta Lena, pour tous tes amis mages et la population de Lorgol. Pour les étudiants de l’Académie. Pour les enfants qui n’ont rien demandé. Pour tous les innocents que l’épidémie risque d’affecter. Oh, tu t’angoisses sûrement pour rien – après tout, il y a d’excellents médecins à Lorgol, n’est-ce pas ? Mais une part de toi s’obstine à ressasser des idées noires. D’autant plus loin de Philippe, resté à quai, à bord de l’Audacia, pour veiller sur les malades et sur le navire.

C’est la petite Félicie qui vient te tirer de tes sombres réflexions, recluse avec tes bébés à l’étage. Luke dort comme un bienheureux ; mais Leia ne fait pas encore vraiment ses nuits, et tu la berces doucement, murmurant une comptine d’un air absent. « Il y a un monsieur pour vous, M’dame Freyja. Il est au bar et il veut vous parler, je crois que c’est l’apothicaire de la garde. » Intéressant. « Emmène-le dans le petit salon, Fée, et reviens garder un œil sur les enfants ensuite, s’il te plaît. » Vous descendez de concert, Leia toujours lovée dans tes bras, et la petite Belliférienne s’en va quérir ton visiteur et sa chopine pendant que tu t’installes dans le confort tranquille du petit salon discret, à l’écart du tumulte de la grande salle. C’est avec ta fille somnolente dans tes bras que tu accueilles l’homme, dont le visage ne t’est pas inconnu : il est déjà venu plusieurs fois, et s’il n’est pas un pilier de la Taverne, c’est presque un habitué des lieux. Gaston ? Gustave ? Gaëtan ? Quelque chose dans ce gout-là, sûrement. Félicie l’installe dans le douillet fauteuil en face du tien, près de l'âtre qui crépite paisiblement, et remonte silencieusement à l’étage garder un œil sur le reste de ta couvée. D'un signe de tête prudent, pour ne pas réveiller Leia, tu le salues.

« Sois le bienvenu, l’ami. Dis-moi ce que tu me veux. » Ton intonation est amicale, ton sourire est sincère : la fatigue qui plisse le coin de tes yeux est bien réelle, mais la curiosité aiguise ton attention.

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyLun 4 Sep 2017 - 20:44

Autour de lui, alors que la jeune fille disparaissait derrière le comptoir à la recherche de la propriétaire - dont Gauthier devrait quand même un jour tenter de se souvenir du nom -, les gens ne prêtaient pas la moindre attention à l’homme qui attendait, les mains jointes sur le comptoir. Certains le saluèrent machinalement, mais somme toute, il passa le peu de temps à attendre la demoiselle sans avoir à faire la conversation. Tant mieux, son voisin avait l’air déjà bien parti pour disserter sur l’art de ne pas faire la guerre, à grands renforts de reniflements et d’interludes de conquêtes féminines.
Il prit comme bienheureuse échappatoire le retour de la personne qu’il attendait, se déplaçant prestement entre les sièges à sa suite, le pas léger sur le sol impeccable.
L’assassin entra dans une petite pièce, bien plus intime que la salle où il avait l’habitude de se détendre. L’atmosphère même de la pièce le poussait à ne pas faire de bruit, ses pas aussi légers que des soupirs, restant juste audibles pour ceux sachant écouter. Fort heureusement, il se doutait que la dame en face de lui ne prêterait guère une grande attention à ses pas.
Il remercia doucement la jeune femme en s’installant. Le silence ne lui était pas hostile,pas plus que son interlocutrice qui, son enfant dans les bras, le salua.

“Merci d’accepter de me recevoir.”répondit-il, prenant garde à ne pas élever sa voix plus que de raison. “Je m’appelle Gauthier. Je viens à vous avec une demande particulière, précipitée par les récents événements.” Il croisa son regard, un instant, peut-être deux, et il savait qu’elle comprendrait sans doute. La magie était intrinsèquement liée à Lorgol de par la cohabitation de toutes les peuplades, et la clientèle de la taverne le prouvait.
Il n’attendit pas qu’elle l’incite à poursuivre, du moins pas verbalement.

Se positionnant un peu mieux dans son fauteuil, il s’enjoignit de se calmer. Parler trop vite, et sa voix s’élancerait trop fort. Il ne voulait pas réveiller l’enfant, ou sembler aggressif.
“J’ai une soeur, Gisèle. Elle est encore jeune… La trentaine. Mais son esprit est…” Il agita la main, donnant l’impression d’accompagner une fumée s’envolant. “Loin. Elle n’est pas indépendante, et nos cousines sont deux Mages du Printemps. Elle risque sa vie à rester à leurs côtés, et je ne peux pas m’assurer qu’elle soit en sécurité, loin d’ici. J’ai donc précipité son arrivée à Lorgol, mais je me retrouve sans logement pour elle. La chambre que je loue n’est pas assez grande pour deux.”

C’était faux, bien sûr, la chambre de l’homme aurait pu accueillir bien mieux que celle, qu’enfants, les deux partageaient, sans prendre des proportions gigantesques. Sauf qu’elle se trouvait dans la Tour Noire. Ce point-là, la propriétaire n’avait pas à le savoir. Seuls comptaient la détresse qui s’entendait dans sa voix, l’amour qu’il portait à sa soeur et son désarroi face à la situation qui semblait le désarmer quelque peu. Il n’était pas bon avec les mots.
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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptySam 9 Sep 2017 - 21:30

L’homme est poli, l’homme est discret, et les précautions qu’il prend pour ne pas troubler le sommeil de Leia te plaisent. Ta fille somnole plus ou moins paisiblement entre tes bras, et tu profites du silence relatif pour observer ton visiteur. Son visage te semble décidément familier, et tu souris prudemment, incertaine de ce qu’il te veut. Tu l’as déjà vu boire plusieurs fois en compagnie d’individus que ton instinct associe à la Confrérie Noire – sixième sens typiquement féminin, diraient certains, mais c’est surtout ta vue aiguisée qui t’a permis plus d’une fois de repérer un certain tatouage discret, ô combien équivoque des enfants de Sithis. Par principe, tu vas considérer que cet homme-là est de la même trempe, et le traiter avec la même cordialité respectueuse que les autres agents de la Confrérie qui s’aventurent parfois sous ton toit pour déguster la cuisine de la Toutouille.

Il se présente, et tu enregistres soigneusement le nom qu’il te donne. Gauthier. Un beau nom, pour un oiseau des rues. Lagran, très certainement – ou cibellan, peut-être. Respectueux des femmes, en tout cas, et cette attitude déférente lui vaut un point supplémentaire dans ton estime. La demande qu’il te formule n’a rien d’inhabituel en soi, la Taverne de la Rose est connue pour loger de jeunes femmes échouées loin du nid ; la plupart du temps, des étudiantes de l’Académie peu regardantes sur la faune qui fréquente le rez-de-chaussée, mais également quelques jeunes personnes de noblesse variable dont le point commun est leur volonté d’émancipation et leur fuite du carcan familial. Cela étant dit, le cas de cette demoiselle Gisèle semble peu courant, et tu prends le temps de songer à ce qu’il te demande.

Tu ne doutes pas qu’il aura de quoi acquitter les frais de séjour et de pension que tu lui demanderas : tes tarifs sont fort abordables comparés aux escroqueries scandaleuses pratiquées dans la Ville Haute, et tu es bien certaine que la jeune dame se trouvera bien dans ton établissement. La cuisine de Touillette et la propreté rigoureuse que Félicie fait régner à tous les étages de la bâtisse sont un gage de qualité et la bonne réputation que ta Taverne s’est faite repose sur du concret. Non, ce n’est pas cela qui t’inquiète, mais bien plutôt la dépendance que te décrit Gauthier. Machinalement, tu berces Leia qui s’agite en émettant ces bruits contrariés caractéristiques des bébés qui vont bientôt réclamer leur tétée, songeant sérieusement aux implications engendrées par l’accueil d’une personne aussi peu autonome.

« Vous me dites que votre sœur dépend d’une assistance dans sa vie quotidienne. Je peux lui assurer ici gîte et couvert, comme à mes autres pensionnaires, mais je n’ai pas le personnel nécessaire pour garantir également que quelqu’un sera présent près d’elle continuellement. Actuellement, les jeunes étudiantes mages sont là toute la journée, mais elles sont malades, comme vos cousines. La jeune Félicie qui vous a mené à moi est attachée à la surveillance de mes enfants et m’aide à tenir la maison ; quant à Viana, la videuse, elle n’a pas, je pense, la patience requise pour s’occuper de mademoiselle votre sœur – elle ne parle que l’Îlien, de toute manière. Connaissez-vous quelqu’un susceptible de l’accompagner pour prendre soin d’elle, le temps que vous puissiez la prendre près de vous ? Nous pourrions installer deux lits dans la chambre qui est libre actuellement. »

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyDim 10 Sep 2017 - 20:06

Un instant, Gauthier se surprit à se demander si la dame savait qui il était. Il était déjà venu fréquenter l'endroit avec deux-trois autres Assassins, faire couler dans leur corps une boisson aux allures de poison qu'aucun ne savait soigner, sinon par sa volonté. Certains, fiers, arboraient leur tatouage dans le creux de leur bras, l'épaule, de sorte qu'il était presque impossible lors de chaleurs de ne pas remarquer l'encre noire stylisée. Peut-être l'avait-elle vue, peut-être s'en doutait-elle.
Ca ne faisait rien. Il n'était pas là en temps qu'Assassin, mais que lui-même. Peut-être une chance.
Il sentit bien, dans le silence qui suivit ses mots, qu'elle soupesait sa proposition. Il fallait dire que ce n'était pas facile, il s'en rendait compte. Et peut-être avait-il exagéré en parlant de dépendance : beaucoup de gens, qu'ils avaient connus, se représentaient Gisèle comme une infirme, à la limite de la parole sensée et aux gestes frénétiques.
La jeune femme n'était pas comme ça. Elle était juste toujours une enfant, à la limite de l'adolescence. Infiniment crédule, trop simple à effrayer, et c'était cette frayeur qui la perdrait un jour.
Il aurait tellement voulu que d'autres le comprennent, que sa détresse ne soit pas si palpable quand ils la pointaient du doigt, derrière sa fenêtre.

Sans bouger, Gauthier écouta la réponse à sa proposition, l'air serein qu'il abordait ne pouvant cacher son trouble, cependant. Ses yeux clairs s'assombrissaient d'inquiétude. La Taverne était vraiment le dernier endroit où il aurait voulu qu'elle résidât, avant de se faire violence et d'aller demander dans la Ville Haute - endroit où il ne s'aventurait que bien peu, la Ville Basse étant plus belle à bien des égards à ses yeux - où elle aurait pu trouver bien plus de choses cohérentes avec son monde imaginaire.
Tout n'était pas perdu, cependant. Ici encore, son erreur avec les mots, ses balbutiements de syntaxe et son manque de vocabulaire qui venaient le prendre en traître quand il en avait le plus besoin étaient la cause de cette réaction, toutefois commune.

"Je ne vous demanderai pas de débaucher un membre de votre personnel pour la surveiller, dame." Toujours le même ton, posé, s'arrêtant un instant alors que l'enfant geignait à nouveau. Il ferait mieux de ne pas s'attarder, nota-t-il silencieusement, déterminé à ne pas être un poids pour qui que ce soit. Et encore moins pour une pouponne. "Je puis passer ici m'occuper d'elle dès que mes fonctions à la garde me le permettent. Pour le reste, si vous lui permettez d'aller et venir entre la chambre et la salle principale... "
Une idée lui traversa l'esprit, subitement. Il savait à qui demander. "Certaines de mes connaissances passent ici régulièrement, la surveiller de nous-même ne sera pas un problème, je vous l'assure. "

Il se pencha légèrement en avant, prenant le temps de repousser une mèche de ses cheveux qui s'aventurait devant ses yeux. Ses mains se joignirent, ses pouces s'agitant légèrement. Il avait du mal à rester en place. "Gisèle n'est pas totalement dépendante. Elle aime dessiner et s'inventer des histoires, comme ... Comme une enfant. Voyez la comme une enfant. Elle s'angoisse de choses nouvelles, mais je serai avec elle. Mes occupations me laissent du temps libre. Je serai là autant que possible."
Au moins faisait-elle ses nuits seule. C'était une chose curieuse, qu'elle ne réclamât pas de présence à ses côtés.

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptySam 23 Sep 2017 - 0:21

L’homme semble inquiet, et tu ne peux que comprendre. Lourde est la tâche de ceux qui doivent, en plus de leur propre existence, veiller sur chaque pas d’un parent sujet à une si terrible dépendance ! Si réellement la demoiselle n’a pas conscience de sa différence, ce doit être encore plus compliqué de la tenir hors de portée de tout ce que le monde compte de dangers susceptibles de la blesser. Elle n’a pas l’air dangereuse, toutefois, si ce que raconte son frère est vrai ; et au fond de toi, un intérêt discret s’éveille. Comme la majorité des pirates, tu es tolérante envers ceux qui ne sont pas comme toi, et l’idée de rencontrer cette bien étrange jeune femme aiguise ta curiosité.

Délicatement, tu tapotes le dos de Leia qui remue presque machinalement, comme le font les bébés lorsqu’ils rêvent de cet étrange sommeil des tous-petits. Sans quitter Gauthier des yeux, tu berces ta fille contre toi, pesant le pour et le contre, évaluant les possibilités – le contexte présent t’empêche de prendre trop de risques, cette maladie inconnue qui affecte tes amis mages est une source de préoccupation à elle seule et tu ne tiens pas à rajouter de danger pour ceux qui sont devenus incapables de se défendre.

Lentement, tu hoches la tête alors qu’il te mentionne ces gens qui pourraient venir et s’occuper d’elle, même l’idée d’incessants va-et-vient dans ta Taverne adorée te déplaît. Mais bon – il y a suffisamment de pirates bloqués à terre à cause de leurs vivenefs malades pour que tu sois certaine que les lieux seront bien surveillés. Tu seras bien trop occupée pour garder un œil sur ta future pensionnaire toute la journée, mais tu feras en sorte d’aller la voir quelques fois chaque jour, pour t’assurer que tout ira bien. « Je pense que nous pouvons nous entendre. » dis-tu en préambule, soucieuse de le rassurer et de voir se dissiper ce pli inquiet entre ses sourcils.

Tu te penches en avant, changeant de position pour détendre ton dos sans éveiller Leia, que tu désignes d’un mouvement du menton. « Comme vous le voyez, il y a suffisamment d’enfants ici pour que votre Gisèle ne se sente pas en milieu hostile. Ce sont des enfants pirates, des fils et filles des Miracles, voire même quelques futurs assassins : ils sont hardis et fiers, prudents et vigilants, mais tolérants et curieux – et surtout, protecteurs et sincères. Si votre sœur sait se montrer patiente et partager leurs jeux, elle se sentira rapidement chez elle, ici. » L’idée que ta Taverne soit un refuge pour les malmenés de la vie te plaît ; c’est dans cette optique que tu ouvres régulièrement ta porte aux oisillons tombés de leur nid, amenés sur ton perron par leurs amis et connaissances désireux de les placer sous ta protection.

Une idée te vient soudain, et tu enchaînes directement, sans trop lui laisser le temps de répondre. « Vous me dites qu’elle aime dessiner. Sait-elle faire des portraits ? Un tel talent aurait un joli succès, et cela occuperait peut-être ses journées, quand vous ne serez pas en mesure d’être présent pour veiller sur elle ? J’imagine que vos… occupations… sont exigeantes. »

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyDim 24 Sep 2017 - 18:45

Espoir, l'espace d'un instant. L'impression que sa plaidoirie a réussi à toucher, peut-être, que son manque de talent avec les mots ne l'avait pas trop pénalisé. Espoir indicible, qui patientait, timide, perdu, de peur d'être piétiné par un refus catégorique de la tenancière de l'établissement. Espoir d'enfin La soustraire à la maladie qui court et risque de se répandre tant tout Arven. Bien sûr, Gisèle n'avait jamais montré le plus petit signe de magie - ou, si elle l'avait fait, elle n'en avait jamais pris conscience. Scénario improbable -, aussi était-ce impossible qu'elle se retrouve malade. Mais ne savait-on jamais. Certaines personnes étaient plus sensibles que d'autres à des choses particulières.
Les premiers mots qui sortirent de la bouche de la dame en face de lui surent apaiser un peu son esprit. Elle ne refusait pas, et rien que pour ça, il lui en serait pour toujours reconnaissant.

A la mention d'autres enfants, peut-être des siens, Gauthier commença à se détendre. Il n'avait pas peur qu'elle ne comprenne pas, loin de là. Non, il avait peur qu'elle prenne peur devant la tâche, tâche qu'il n'avait pas su rendre avec justesse à la première peinture, qu'il affinait à chaque mot.
Espoir, encore. Elle considérait la proposition, remarquait que sa soeur serait bien ici. Il passa sous silence la mention de futur assassin, cachant avec peine le mouvement de son sourcil : ils ne recrutaient pas au berceau, du moins il n'avait jamais entendu parler d'un tel cas. Mais grandir au sein de la Confrérie devait être une possibilité.
La présence d'enfants des Miracles, quant à eux, ne lui faisait ni chaud ni froid : il avait recours aux mendiants qui sillonnaient la ville quand il le fallait, et, s'il ne comprenait pas leur organisation - qui le pouvait, d'un point de vue extérieur ? - il avait pour eux du respect. Gisèle, elle, ne saurait rien de leurs histoires... Du moins, il l'espérait.

Sa dernière phrase, très engageante, ne laissait cependant aucun doute quant au fait qu'elle savait. Et, s'il était fier d'être au service de la Sombre Mère et de son consort, révéler son identité était la dernière chose à faire. Si certains se revendiquaient clairement auprès de leurs amis de confiance, il n'était pas de ceux-là... Et la dame, malgré le respect grandissant qu'il lui portait, était loin de faire partie du cercle de ses amies de confiance.

"Les portraits ? " Un sourire passa sur son visage, finissant d'effacer les soucis. Il repensa à ces soirées, dans la maison qu'elle occupait à La Volte, pendant lesquelles elle s'escrimait à rendre avec la plus grande des justesses l'étincelle fière du regard bleu de son frère. Gauthier,  tu as un regard qui ferait peur aux étoiles.
Quoi que ça veuille dire. Il ne voulut pas se formaliser des remarques voilées sur sa profession, plutôt lui offrir Gisèle dans son entièreté. Lui présenter l'enfant-adulte.

"Oui, elle sait faire des portraits. Elle s'en sort plutôt bien. Assez pour qu'ils soient plus que ressemblants." affirma-t-il, quelques secondes seulement après la fin de sa phrase précédentes. Il se souvint des traces que la craie noire laissait sur ses doigts, pour les dessins les plus éphémères, et des traits élégants de l'encre. Si Gisèle était encore moins douée que lui en ce qui concernait l'écriture, elle maniait la plume pour tracer un visage, des yeux et la courbe de lèvres suspendues dans un mot. Elle avait tenté le fusain, passé un temps, mais il ne savait jamais si elle le préférait au trait définitif de l'encre.  
L'espoir était bien installé, désormais. Un espoir un peu enfantin, certes, mais tout ce qui touchait à sa soeur l'était, alors... Il inclina la tête, respectueusement. "Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous serais redevable d'accepter cette requête. "

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyMer 27 Sep 2017 - 21:07

Il est bien rare de voir un tel dévouement envers une personne souffrant de handicap, sur les pavés rudes de Lorgol, et tu ne peux retenir un sourire approbateur. Sans la protection de la Cour des Miracles qui n’abandonne jamais un des siens, la vie peut être dure dans les Deux Villes, où les faibles et les solitaires peuvent facilement se voir écraser par les puissants ! La pauvre Gisèle, si elle est aussi différente que Gauthier te la décrit, serait effectivement en grand danger, seule et livrée à elle-même sur les pavés. On repêche chaque jour des cadavres dans les canaux, et ton cœur se serre à l’idée qu’une innocente vulnérable puisse se trouver victime de quelque coup répugnant. Non, pas tant que tu seras là pour lui offrir un abri, décides-tu abruptement. La grande sollicitude de cet assassin pour sa sœur si spéciale a parlé à la fibre maternelle de la femme qui se cache sous tes abords de pirate ; et tu commences à réfléchir à ce que tu vas dire à Félicie et Viana pour les préparer à l’arriver de la jeune femme. Petite Fée ne posera pas de souci, elle si mignonne et délicate avec les enfants dont elle a la charge ; mais le franc-parler de Viana associé au volume sonore de ses habituelles vociférations en îlien risque fort d’effaroucher la pauvrette. Il faudra que tu penses à lui en toucher deux mots.

Tu t’es laissée distraire un instant ; un léger coup de pied de Leia qui remue de plus en plus te ramène au présent, et c’est avec un sourire d’excuse que tu reportes ton attention sur ton visiteur. « Si elle est effectivement aussi douée pour le dessin que vous me le décrivez, elle pourra gagner quelques fleurons en tirant des portraits pour les clients intéressés. Notre clientèle n’est pas nécessairement très fortunée, ici, mais nous allons régulièrement faire le marché de la Ville Haute pour écouler quelques produits, et si Gisèle le désire nous pouvons lui faire réaliser quelques portraits, de temps en temps. De même, si elle est capable d’effectuer des tâches simples, je pense qu’elle pourra aider aux cuisines. Si elle aime apprendre, je suis certaine que notre Pulchérie sera ravie de lui enseigner quelques recettes de pâtisserie, et la surveillera étroitement pour ne pas qu’elle se blesse. Je pense que ma petite Lucy va s’attacher à ses pas : comme ma Lou-Ann est un vrai garçon manqué et que ma Lena manque affreusement de patience, il lui a manqué une grande sœur délicate et gentille pour prendre soin d’elle. Elle sera ravie d’accueillir Gisèle et de veiller à son installation. Et si votre sœur parvient à se rendre utile tout en restant en sécurité, cela baissera d’autant les frais de pension que vous aurez à me verser. »

Tu as terminé ton petit exposé, et tu berces fermement Leia qui émet un marmonnement annonciateur d'un réveil imminent. À Gauthier de décider, à présent. Si ton offre lui convient, il n’aura qu’à te manifester son accord, et te ramener la jeune femme lorsqu’il le jugera bon. La perspective de rendre service à cet homme étrange te plaît : dans ce monde où règne la loi du plus fort, il est toujours intéressant de se faire des alliés…

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyJeu 28 Sep 2017 - 20:58

Il ne s'était donc pas trompé, Gauthier. Il arrivait, petit à petit, à convaincre la dame en face de lui. Bien sûr, il savait que rien n'était jamais acquis, que Gisèle, autant que lui, devrait travailler sur elle-même pour garder l'estime et l'appréciation de sa future logeuse, que bien sûr il ne devrait pas manquer à ses engagements. Seule la vérité était sortie de sa bouche. Jamais il n'avait démenti son appartenance à la Confrérie, jamais il n'avait menti sur les talents de sa soeur ou sur le mal qui affectait son esprit. Et, un peu stupidement, comme un enfant qui rêvait, il se prit à fantasmer que son séjour dans un environnement différent mais accueillant puisse la sortir de cette prison dans laquelle la peur l'avait si bien murée, dans ce monde où son corps ne collait pas à l'image mentale d'elle-même et où la voix qui s'échappait de sa bouche avait tout de la jeune femme dans la fleur de l'âge.
Oui, elle serait bien, à la Taverne de la Rose. Il avait ce pressentiment joyeux que, malgré la guerre - toujours inconnue à ses yeux, mais on y viendrait. Il faudrait y venir, petit bout par petit bout - et malgré la maladie, elle trouverait une nouvelle vie dans la cité libre.
Tout comme lui avait su renaître, entièrement, ne gardant de l'ancien Gauthier qu'un attachement sans faille à cette jeune fille, tout le reste étant balayé pour la Sombre Mère et son consort.

L'enfant dans les bras de son interlocutrice commença à s'agiter. L'assassin, il fallait l'avouer, n'avait que peu d'expérience avec les enfants, bien qu'il les trouvât adorables. Peut-être cela viendrait-il un jour, mais c'était, sans doute, peu probable.
Le sentiment d'accompli dans le coeur, un léger sourire franc et respectueux se glissa sur les traits de l'homme. Il avait réussi, et enfin, il pouvait se relaxer pendant quelques instants. Jusqu'au lendemain soir, quand Gisèle arriverait enfin, poserait son pied de Cibellane pour la première fois loin de Faërie, loin de son duché.
Il eut la vision, cocasse, de sa soeur en cuisine. Certes, petite, elle avait voulu essayer d'imiter leur père qui cuisinait pour eux quatre : elle avait manqué de tout brûler, à neuf ans, avant que Gauthier n'arrivât et ne prenne le relais. La cadette avait décrété que, décidément, la cuisine, c'était bien une affaire d'hommes et qu'elle préférait retourner aux dessins ... Ou à l'armoire de sa mère. Un sens du déguisement et de la raffinerie peu commun pour l'enfant aux doigts d'encre.

Non, décidément, Gisèle en cuisine, ça risquait de promettre. En revanche, il était plus qu'intéressant qu'elle sache se rendre utile, et même qu'une enfant la prenne en admiration : elle avait toujours rêvé d'une petite soeur, pour se sentir moins seule. Peut-être pour cela qu'elle avait reporté une part d'affection sur sa cousine de trois ans sa cadette.
"Pour les portraits, bien que je pense qu'il n'y aura pas de problème, il vous faudra lui demander. Concernant la cuisine ... " Il se passa une main dans les cheveux. "Elle n'a jamais eu l'occasion de cuisiner réellement, mais apprendre ne la dérangera pas." Il hocha la tête. Elle ne souhaiterait sans doute pas embêter sa logeuse, il s'en doutait. "Je m'occupais de la cuisine, quand nous vivions ensemble. " Si la dame, dont il devrait quand même demander le nom à un moment, avait pu avoir des doutes sur l'endroit d'où Gisèle allait arriver, ceux-ci pouvaient être réduits à néant par cette phrase... Ou renforcés. "Quoi qu'il en soit, soyez assurée que Gisèle risque de rendre la pareille à votre fille : elle s'entend bien avec les plus jeunes. "
Il pencha la tête légèrement, tout son être détendu. Le souci qui obscurcissait sa vie, il y avait encore deux heures, commençait doucement à s'évaporer.  "Je vous suis à jamais reconnaissant. Seriez-vous prête pour l'accueillir demain soir ? "
Il espérait ne pas trop la presser, avec cette date, mais, comme il l'avait déjà mentionné, il avait précipité cette arrivée.
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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyMar 3 Oct 2017 - 3:00

Gauthier semble satisfait de ce que tu lui proposes, et tu le vois se détendre notablement. La taverne est un endroit convivial, un havre de sûreté pour les enfants de la Ville Basse, et c’est en voyant à quel point la tension s’était accumulée sur ses épaules que tu réalises combien il s’inquiétait pour sa sœur. Décidément, le dévouement de cet homme pour sa cadette si fragile te plait, et tu te surprends à éprouver un respect conséquent pour la détermination de ce fils de Lida aux idéaux si nobles. Il ne te déplaît pas de faire de ta demeure un refuge pour ceux de la Confrérie Noire – les assassins ne sont pas de ces gens dont l’on se fait des ennemis impunément. Un jour viendra peut-être, où tu seras heureuse de pouvoir compter sur la reconnaissance d’un agent de la Main de la Nuit. Comment savoir, avec cette guerre qui déchire Arven et l’épidémie maligne qui ravage le continent ?

Un sourire aux lèvres, tu acquiesces à sa demande. « Je préviendrai mon personnel et mes locataires demain matin. Mène-nous Gisèle quand tu le voudras – demande Freyja, en arrivant. Si je ne suis pas là, ou que je suis occupée ailleurs, demande Félicie. Elle sera prévenue de l’attendre et lui aura préparé sa chambre – elle l’aidera à s’installer et veillera sur elle le temps que j’arrive. Il y aura sûrement ma Lucy, la troisième de mes filles ; je pense qu’elle sera curieuse de connaître ta sœur et se fera un devoir de l’accueillir comme il faut. »

Le tutoiement est venu naturellement, comme il est de mise entre les pirates et les assassins lorsqu’ils s’entendent et scellent un accord. Tu trouves cela normal : il s’apprête à te confier une personne profondément chère à son cœur, et tu t’engages à la protéger. Tu ouvres la bouche pour ajouter d’autres précisions, lorsque dans tes bras Leia s’agite de plus belle, avant de pousser un hurlement encore quelque peu timide, annonciateur de cris terribles si tu diffères encore le moment de la nourrir. Tu ne répugnes pas nécessairement à donner le sein à ta progéniture en présence de tes habituels clients, mais l’instinct te souffle que Gauthier ne sera pas forcément très à l’aise si tu commences à te dévêtir tranquillement sous ses yeux.

« Pour les détails, on règlera ça tranquillement plus tard. Je dois m’occuper de ma fille – et mon fils va sûrement s’y mettre aussi dans quelques minutes. Rentre chez toi, l’ami. Ta sœur sera la bienvenue ici, dès que tu voudras nous l’amener. »

D’un sourire ferme, mais poli, tu indiques à ton visiteur qu’il est temps de prendre le chemin de la sortie. Vous aurez bien le temps de discuter plus avant demain – pour l’instant, la priorité, c’est ta fille qui gigote furieusement au creux de tes bras.

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Message Sujet: Re: Taverne d'accueil   Taverne d'accueil EmptyMar 3 Oct 2017 - 21:03

C'était tout de suite autre chose, quand un poids s'enlevait de nos épaules. Tout de suite plus simple de respirer, tout de suite plus aisé de se mouvoir, même de petits gestes aussi simples que de croiser et décroiser les mains sur ses jambes ou simplement de cligner des yeux ! C'était autre chose, que de ne plus avoir peur quand on respirait de rater le non définitif ou un détail qui nous échapperait. Ce soir, heureusement, rien de tout cela n'arriverait. Mieux encore : Freyja était presque naturellement passée à un tutoiement, après le quasi-cérémonial vous dont Gauthier aurait plus de mal à se défaire. Une manière de sceller leur engagement, sans doute.
Il saurait lui être redevable, plus d'un millier de fois dans sa vie. Il ne se faisait pas d'illusion : dans cet univers, rien ni personne ne fonctionnait sans contrepartie, surtout dans la Ville Basse, à de rares exceptions. Il lui était pour toujours en dette, une dette qu'il saurait régler quand il le demanderait. L'assassin tenait ses engagements et ses promesses. Aucun de ses serments, jamais, ne s'était brisé, et il n'allait pas commencer maintenant. L'enfant dans les bras de la future logeuse de sa soeur commençait à s'agiter de plus en plus.

Même lui comprit le message, alors que le cri retentissait. Il n'avait pas de réel souvenir de Gisèle plus jeune, et son expérience avec les petits était relativement limitée. Voire inexistante. S'il avait procréé, il aurait eu plus de repères, mais là, à part la vague impression qu'il gênait le moment, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se tramait entre la mère et l'enfant. "Merci beaucoup, encore une fois. Tu es loin de savoir combien ça compte pour moi."

Le tutoiement était un peu douloureux, étrange dans sa bouche. Il avait trop l'habitude de s'adresser aux personnes de son entourage, même à la Tour, par le vouvoiement. Il ne tutoyait que les personnes plus jeunes que lui, notamment Mélodie, qu'il s'estimait à protéger, et les membres de sa famille... Donc Gisèle.
Et, apparemment, désormais, Freyja aussi. Il pourrait s'y mettre.

"Je repasserai demain, vers la fin de l'après-midi. Bonne soirée. " fit-il en inclinant la tête, se relevant prestement avant de se diriger vers la sortie, la laissant seule dans la pièce. Une fois sorti, de retour dans le bruit des conversations, l'odeur de la nourriture et de l'alcool flottant dans l'air et le sentiment d'une mission accomplie, il embrassa du regard la salle. Assurément, Gisèle se sentirait à son aise ici, bien plus que si elle avait été laissée, seule, dans une chambre obscure. Ici, elle pourrait s'épanouir aux côtés de gens, et être utile. Ici, Gauthier pourrait sans mal la surveiller, même rester à son côté s'il le fallait.
Oui. C'était le bon choix. Le meilleur possible. Il salua d'un signe de tête discret certains de ses confrères, qui lui rendirent la pareille, avant de sortir et de retrouver l'air de la nuit, de s'y fondre comme s'il lui avait toujours appartenu, ses craintes apaisées et la certitude que des beaux jours étaient à venir.
S'il savait.
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