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 Mariage sans amour, amour sans mariage

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Les Chevaucheurs
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Lionel de Rivepierre
Lionel de Rivepierre

Messages : 894
J'ai : 35 ans
Je suis : Capitaine du Vol d'Outrevent, mage de l'Été (destruction) et comte de Rivepierre.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Liam d'Outrevent
Mes autres visages: Castiel • Louis • Octavius • Maelenn • Matvei • Hermine
Message Sujet: Mariage sans amour, amour sans mariage   Mariage sans amour, amour sans mariage EmptyJeu 2 Fév 2017 - 2:01


Livre II, Chapitre 1 • Livre II, Chapitre 2 • La Fortune des Flots
Lionel de Rivepierre

Mariage sans amour, amour sans mariage

Ou quand le coeur n'a pas son mot à dire



• Date : Le 11 février 1002
• Météo : Il fait très froid, en Cibella, et La Volte est un splendide paysage enneigé.
• Statut du RP : Solo
• Résumé : Le célibat de Lionel tire à sa fin, enfin, peut-être pour de bon. Peut-être pas non plus pour les bonnes raisons. La main de la princesse Gabrielle, le capitaine vient demander. Pour renforcer Faërie. Pour faire taire les médisants.
• Recensement :
Code:
• [b]11 février 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1728-mariage-sans-amour-amour-sans-mariage]Mariage sans amour, amour sans mariage[/url] - [i]Lionel de Rivepierre[/i]
Le célibat de Lionel tire à sa fin, enfin, peut-être pour de bon. Peut-être pas non plus pour les bonnes raisons. La main de la princesse Gabrielle, le capitaine vient demander. Pour renforcer Faërie. Pour faire taire les médisants.

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Lionel de Rivepierre
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Message Sujet: Re: Mariage sans amour, amour sans mariage   Mariage sans amour, amour sans mariage EmptyJeu 2 Fév 2017 - 6:44

À l’approche de La Volte, Lionel a attaché les lanières supplémentaires de son harnais et le temps de presqu’une heure, a laissé Braise pirouetter avec les autres dragons survolant la capitale de Cibella. Il a hâte d’arriver au palais, il est déjà parti la veille de Rivepierre, mais il ne peut pas refuser à son dragon cet amusement. Ils en ont besoin tous les deux et c’est pour cela qu’il n’a pas portaillé jusqu’à La Volte, préférant un vol solitaire avec son dragon, malgré la température hivernale. Il préfère se laisser porter par son vol, malgré le froid, malgré le vent, fermer les yeux et oublier qu’il est sur le dos du splendide ophidien de Rubis. Uniquement penser au vol. À cette profession qu’il a embrassé pour sa noblesse, mais aussi pour sa liberté.

De plus en plus, il a le sentiment de perdre tout ce pourquoi il s’est battu. Tout ce qui fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui, tout ce en quoi il croit, tout ce qu’il a traversé. Les jours heureux de son enfance lui semblent toujours plus loin et à chaque instant, les rires de Lisbeth et de Livien s’éloignent, perdus dans les ombres qui les ont avalé. Perdus dans celle qui menace d’engloutir tout leur empire et même tout le continent.

Tu es frigorifié, Lionel. La voix inquiète de Braise le fait ouvrir les yeux et baisser ceux-ci sur ses mains, qui même bien protégées de gants doublés, sont crispées sur sa selle et sont parcourues d’un perceptible tremblement. Oui. Il a froid. Il avait oublié. Perdu dans ses pensées, à emplir ses poumons de l’air glacé, il avait oublié. Le dragon vole jusqu’au palais aux tours élancées et aux abords de celui-ci, laisse son Chevaucheur prendre ses quelques affaires et faire le reste du chemin à pied. Le reste de ses effets a été envoyé directement par portail au palais – un ensemble de vêtements et étonnamment aucun ensemble de cadeaux, malgré ce qui l'amène au palais.
Combien de cadeaux nécessite la demande en mariage d’une princesse cibellane ?
Dans le hall finement décoré, nulle autre que la duchesse est présente pour le recevoir. Le comte met un genou en terre, pour la saluer, et c’est uniquement lorsqu’elle se moque gentiment de lui, de ses manières toujours si outreventoises, qu’il se sait autorisé à se relever et à se montrer plus familier avec sa belle-sœur. « Tu es toujours majestueuse, Gaëtane. » La duchesse se laisse aller à une distante bise, sans pourtant se départir de sa superbe imperturbable, bien que nuancée par le fantôme d’un sourire moqueur. Qu’importe qu’il s’agisse de son beau-frère : Gaëtane sait se montrer régalienne, même dans les moments les plus anodins et les plus intimes. Il s’est longtemps demandé, lorsqu’il était plus jeune et d’une mauvaise foi bien plus nette, si elle poussait le vice jusqu’à dormir avec sa couronne sur la tête (mais il n’a jamais osé pousser la blague à son frère).
Gaëtane ne peut retenir une expression choquée qu’il abaisse son capuchon et expose sa tête. Ses cheveux, surtout. Courts. Courts comme ceux de Livien. Jusqu'à faire de lui le sosie encore plus parfait, terrible, de cet homme qu'ils ont tous les deux perdus. Pendant quelques secondes, le silence flotte entre eux, un peu surpris.

« Ça te va bien. »

♦♦♦♦♦

La surprise ne s’arrête pas.

La duchesse flaire rapidement les manigances, alors que le Chevaucheur se présente dans le salon changé, vêtu de ses plus beaux habits de capitaine, kilt aux couleurs de Rivepierre de mise. Ils sont rapidement servis, d’une infusion accompagnée d’un remontant bien prompt à le réchauffer suite à ces heures de chevauchée dans le froid cibellan, et Gaëtane ne perd pas de temps avant de lui demander pourquoi ces atours. C’est une qualité qu’il admire chez elle, autant qu’il l’admire chez son meilleur ami : elle est directe. Alors il ne tourne pas autour du pot.

Il a la voix assurée, lorsqu’il dit ce qu’il a longuement répété pour lui-même : « Je viens te demander ta bénédiction, Gaëtane. Je veux demander la main de Gabrielle. »

Elle lui demande pourquoi, la noble dame. Elle est intriguée et elle n’hésite pas à lui faire part de ses questionnements. Pourquoi maintenant ? Il n’a jamais manifesté grand désir de se marier, elle a bien raison, et il ne le lui dit pas, mais il a l’impression d’entendre Liam lui parler par cette bouche féminine. Pourquoi Gabrielle ? Il n’a jamais montré un intérêt particulier envers sa jeune sœur et elle le sait bien trop honorable pour justement s’être prêté à quelque geste déshonorant à son égard justifiant des fiançailles surprises. Elle est méfiante, Gaëtane, et Lionel s’y attendait. Il connaît sa belle-sœur. Il a tout préparé, cela dit, et il est prêt à sortir un arsenal de justifications soigneusement répétées, autant pendant tout le mois de janvier que pendant sa semaine entière cloué à son lit.

Une gorgée de son infusion hydrate agréablement son gosier, avant qu’il se lance, calme et posé, sous le regard inquisiteur de la mage lui faisant face : « Il est temps que je prenne épouse. J’aurai trente-trois ans, ce printemps, et je n’ai toujours pas de comtesse à mes côtés, ni d’héritiers. Je sais Gabrielle sensible et réfléchie, et capable d’être une digne compagne pour moi. Capable de me dire ce qu’elle pense et d’être à la tête d’une maison. Tu es née pour régner et elle partage cette même éducation. Elle ne sera pas dans mon ombre et elle saura trouver sa place, à mes côtés. » Surtout, ne pas parler d’enfermer une Cibellane dans un quelconque carcan. Jamais. Elles sont plusieurs, pourtant, à marier les fils de l’Honneur, mais c’est à chaque fois un exercice… délicat, oui, que Lionel espère réussir. Il n’est point Voltigeur, mais cette acrobatie en est une de haut vol, et se complexifie alors qu’il parle de la voix de Liam, apportant ses mots à cette demande, le poids des justifications politiques : « Je veux également que Faërie soit forte, dans les conflits qui nous opposent à Ibélène, et assurer que la fidélité du trône outreventois sera toujours envers son empire. Un mariage saura davantage rapprocher nos duchés, afin que ceux-ci restent alliés et amis, maintenant et dans ce qui est à venir. » Et puisque Gabrielle est la cousine de Liam et ne peut donc pas le marier… autant marier l’homme le plus proche du trône, après le duc d’Outrevent lui-même.

Puis, il digresse. Il baisse la voix et le temps de quelques phrases, quitte son rôle de comte, de capitaine, de conseiller, pour prendre celui d’ami : « Et… si nous avons une fille… elle sera ton héritière, Gaëtane. Celle du trône de Cibella. » Ils en ont déjà parlé, comme elle en avait à l’origine parlé avec Livien. Gabrielle est la clef de la poursuite de la lignée de la Volte et si Gaëtane s’est toujours refusée de lui demander son aide, fière comme seules les Cibellanes savent l’être avec autant d’entièreté, cette union pourrait être une manière de jouer le Destin. Sans même avoir à faire appel à ces sulfureux mages du Sang.

Lionel peut seulement espérer que sa propre franchise saura trouver une bonne oreille, chez la duchesse. Qu’il est suffisamment convaincant. Qu’il est suffisamment noble, suffisamment important, pour prétendre à ce qu’il est venu demander avec assurance. Sa conclusion se fait solennelle : « Ai-je votre permission, Votre Altesse, de demander la main de Sa Grâce la princesse Gabrielle de la Volte, princesse de Cibella et baronne du Ru-d’Argent ? »


Dernière édition par Lionel de Rivepierre le Mar 23 Mai 2017 - 1:58, édité 1 fois
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Le Destin
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Message Sujet: Re: Mariage sans amour, amour sans mariage   Mariage sans amour, amour sans mariage EmptyLun 17 Avr 2017 - 17:54


Le Destin intervient

Viens petit, on va négocier



Elle a décidé, Gaëtane. Mûrement réfléchi, pris le temps de la réflexion, consulté ses conseillers les plus fiables, ainsi que l’impératrice Lauriane. Elle a pris les avis, écouté les suggestions, et voici les conditions qu’elle expose à Lionel de Rivepierre, qui souhaite courtiser Gabrielle et s’en est revenu entendre si la duchesse, et la sœur aînée, donnera permission.

« Ma première condition concerne le libre-arbitre de Gabrielle. C’est elle qui choisira si elle consent à t’épouser, et sa décision sera sans appel.

La seconde concerne les enfants qu’elle te donnera. Le premier-né sera pour moi. S’il s’agit d’un garçon, tu me donneras aussi ta première fille, dès que tu en auras une, elle sera duchesse après moi ; si tu n’en as pas, c’est lui qui héritera de Cibella.

La troisième concerne les mages du Sang. Lagrance a recueilli la plupart des modeleurs, et nous avons ici en Cibella une partie des autres ; intercède auprès de Liam pour qu’Outrevent leur ouvre les portes à son tour. Denys du Lierre-Réal est en train de s’attirer toutes les faveurs de notre nouvel empereur, et cela me déplaît.

Ma dernière condition te concerne toi, directement, et a été imposée par mes conseillers. Tu devras me prêter serment d'allégeance en tant que souveraine, pour les terres que Gabrielle possède en Cibella et qui t’appartiendront après votre mariage.

Voilà mes conditions. Si tu y souscris, formellement et par écrit tel que stipulé dans ce contrat, tu pourras prendre place parmi les prétendants de Gabrielle.
»

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Message Sujet: Re: Mariage sans amour, amour sans mariage   Mariage sans amour, amour sans mariage EmptyMer 19 Avr 2017 - 5:02

Le 19 février 1002

Elle fait exprès. L’opinion de Braise est catégorique, maussade, alors qu’une autre journée a passé et qu’aucune réponse n’est venue de la part de Gaëtane. Lionel ignore le commentaire du dragon, alors qu’il fait à pied la route entre l’antenne de la Guilde des Mages et le palais ducal, à la tombée du jour. Huit jours, qu’il est venu demander à la duchesse de Cibella l’autorisation de demander la main de sa soeur, la princesse Gabrielle, protocolaire au possible. Évidemment, il n’a pas pu rester entièrement sur place, ses obligations étant nombreuses. Les mages des portails lui ont permis de rapidement rejoindre Souffleciel à chaque jour, Rivepierre même au besoin, et ceux Outreparleurs de distribuer ses ordres à ses troupes. S’éloigner de son duché lui coûte toujours, il n’a pas l’âme d’un voyageur et même au bout d’une semaine, il se languit des côtes accidentées de Rivepierre et des landes brumeuses qui sont les siennes depuis toujours, mais ce petit séjour en Cibella n’est pas moins l’occasion de se ressourcer. De voir autre chose.
Il a séjourné au palais, dîné à la table de la duchesse, participé à un bal, volé au-dessus des champs avec Gabin, pris un verre avec quelques Chevaucheurs cibellans, tempêté contre les pirates, observé le ballet des dragons dans le ciel blanc de l’hiver, comme si le froid ne touchait pas ces majestueuses créatures, été à Port-Liberté voir Rackham et profiter du temps plus clément d'Ansemer.
A évité de parler d’Erebor et du monstre tentaculaire qui dort sous ses sables et ses montagnes. Comme un voyage, une retraite.

C’est ta belle-soeur, elle pourrait tout de même faire un effort. Je ne ne demande pas sa bénédiction en tant que belle-soeur, mais en tant que duchesse. Qu’importe. Tu n’es pas le premier paysan des lieux. Te faire attendre si longtemps est ridicule. Es-tu encore fâché que Royale n’ait pas répondu à tes avances ? Un silence buté est sa réponse. Enfin. C’est assez, des grognonneries de Braise, qui reflètent peut-être tout de même un peu celles du capitaine d’Outrevent, qui attend sans rien dire. Patient au dehors, et pourtant loin de tout cela à l’intérieur. À chaque jour, Gaëtane lui adresse le même regard, le même signe de tête négatif, léger.

Huit jours.
C’est long, en temps de guerre. Bien trop long à son goût.
Il ne peut pourtant rien presser.

Les portes du palais passé, un domestique se présente à lui et mentionne que Sa Grâce Gaëtane désire le recevoir. Par Levor, enfin ! Ce n’est pas trop tôt. Il prend le temps d’aller vérifier son allure, avant de se présenter dans le même salon où ils se sont rencontrés il y quelques jours. Sur la table entre eux est posée un ensemble de feuillets, sur lesquels il ne jette pas un coup d’oeil. Toute son attention est dirigée vers sa belle-soeur, qui s’embarrasse à peine de quelques salutation avant d’entamer… les hostilités. C’est le mot approprié.
Silencieux, Lionel écoute chacune des conditions de la dame, laissant Braise et Harald ponctuer de leurs commentaires chaque point énoncé, transformant le discours en un festival de la mauvaise foi et du cynisme. Et il se félicite d’être capable de rester si impassible, car les deux larrons qui échangent dans son esprit s’en donnent à coeur joie. « Ma première condition concerne le libre-arbitre de Gabrielle. C’est elle qui choisira si elle consent à t’épouser, et sa décision sera sans appel. » Pour qui te prend-elle ? Un de ces bourrins porteurs de jupette de Bellifère, peut-être ? Tu as plus de manières, elle le sait. « La seconde concerne les enfants qu’elle te donnera. Le premier-né sera pour moi. S’il s’agit d’un garçon, tu me donneras aussi ta première fille, dès que tu en auras une, elle sera duchesse après moi ; si tu n’en as pas, c’est lui qui héritera de Cibella. » C’est exagéré. Tu ne transformeras certainement pas Gabrielle en fabrique à bébés afin de satisfaire Sa Grâce Gaëtane ! Elle n’a qu’à mettre Gabin à profit, si elle désire tant des héritiers. « La troisième concerne les mages du Sang. Lagrance a recueilli la plupart des modeleurs, et nous avons ici en Cibella une partie des autres ; intercède auprès de Liam pour qu’Outrevent leur ouvre les portes à son tour. Denys du Lierre-Réal est en train de s’attirer toutes les faveurs de notre nouvel empereur, et cela me déplaît. » À croire qu’elle ne se rappelle pas de son amitié avec l’impératrice. Ensuite, on dit que ce sont les Ansemariens, les avares et les profiteurs ! « Ma dernière condition te concerne toi, directement, et a été imposée par mes conseillers. Tu devras me prêter serment d'allégeance en tant que souveraine, pour les terres que Gabrielle possède en Cibella et qui t’appartiendront après votre mariage. » Le beurre ! L’argent du beurre ! Le crémier et la vache également !

Stoïque, le Chevaucheur baisse les yeux sur le contrat déposé sur la table, désigné par Gaëtane d’un geste de la main, alors que s’achève la liste de ses conditions. Pas même un pincement des lèvres, dans son visage, ni quoi qui puisse révéler le fond de ses pensées. « Voilà mes conditions. Si tu y souscris, formellement et par écrit tel que stipulé dans ce contrat, tu pourras prendre place parmi les prétendants de Gabrielle. » Y souscrit-il ? A-t-il vraiment le choix, en vérité ? Il pourrait négocier, mais ça pourrait très bien ne pas tourner en sa faveur, et il ne désire absolument pas amputer ses plans de fiançailles en tentant de se faire plus filou qu’un Ansemarien. Pas alors qu’il a tout prévu. Y compris que Gaëtane était plus plus louve qu’agnelle, en tous points. Un sourire, enfin, vient étirer ses traits paisibles. « J’accepte tout, Gaëtane. J’intercèderai auprès de Liam en faveur des mages du Sang, mais je ne peux rien promettre quant à la réussite de mon conseil. Je te prêterai allégeance, pour ces terres où je serai Cibellan, et je te sais bonne souveraine, et ce sera donc sans peur. La réponse de Gabrielle sera respectée, en tous points, et elle saura jusqu’au moindre détail entourant cette union. » Les terres, les enfants, tout. Il ne veut pas que cette union débute dans les ombres et les mensonges. Pas à ce sujet.

Le contrat est longuement lu, puis signé. Sur le parchemin, l’encre qui trace, presque comme si ce n’était pas lui, les lettres de son nom, de sa signature, stipulant qu’il accepte les conditions établies afin de demander la main de la princesse Gabrielle de la Volte, princesse de la Magie. Il est nerveux et pourtant calme. Sûr de lui. Il sait ce qu’il veut. Il sait ce qu’il fait.


Dernière édition par Lionel de Rivepierre le Mar 23 Mai 2017 - 1:58, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Mariage sans amour, amour sans mariage   Mariage sans amour, amour sans mariage EmptyMar 23 Mai 2017 - 1:46

Le 20 février 1002

Il a attendu un autre jour, avant de rencontrer Gabrielle. Il ne faut pas montrer qu’il est empressé, nerveux, garder cette façade de calme qu’il tient à maintenir. C’est un jeu délicat, que celui de la demande en fiançailles à la princesse. Jeu inutile, bien trop compliqué, a grogné Braise, qui aurait préféré un dénouement rapide et heureux, dépourvu de tous ces salamalecs qui ont le don de l’agacer. Lionel, pourtant, doit jouer, et montrer que de tous ceux qui prétendent à sa main, il est non seulement le meilleur, mais le plus patient. Capable d’attendre sa réponse.

Et si elle refuse ?, demande le dragon, alors qu’il vérifie une dernière fois qu’il a fière et belle allure. Bien coiffé, malgré ces cheveux courts auxquels il ne s’habitue, pas un pli déplacé dans ses habits, l’insigne de capitaine brillant à la lueur du jour, qui perce à travers les fenêtres givrées par le froid. C’est son plein droit. Elle est princesse de Cibella. Personne n’irait même contester cette décision. C’est une des conditions de sa demande en mariage, qu’il respecte le choix de la gracieuse princesse, mais il ne lui viendrait pas à l’esprit de contester le tout. Que pourrait-il faire, de toute façon ? L’enlever à la belliférienne, la ravissant aux mains de sa famille pour ensuite aller gaillardement l’honorer sur ses terres ?
Il serait déçu, blessé dans son orgueil aussi, mais le temps sait panser ces blessures.
Tu es très bien. Tu ne me vois même pas. Ça fait si longtemps que tu es devant ce miroir que je peux te deviner. Tu n’as jamais vu des boucles si bien placées, Harald. Un rire amusé. Ils ont raison. Ça suffit. Il a une princesse à rencontrer et il ne la fera pas attendre.

Ponctuel, il arrive quelques instants avant le moment déterminé de leur rencontre, au coeur même du palais ducal, où tout est bien trop fréquenté à son goût, la noblesse imitant une ruche aux abeilles travailleuses. Tout bourdonne autour de lui. On se retourne sur sa haute stature, le sourire aux lèvres. Tous savent. Le soir-même, il y aura bal, et déjà les invités se pressent pour la réception qui précède l’événement, curieux, avides. L’oppressent. Tout ira bien. Ce n’est que l’ensemble de la cour cibellane, qui est présente. Tout ira bien. Elle est là, enfin. « Gabrielle », la salue-t-il chaleureusement, d’une impeccable révérence, d’un baisemain élégant. Ils se sont vus, dans les jours précédents, lors des repas, lors de quelques interludes, sans jamais vraiment se parler. Se guettant au-dessus de leurs coupes de vin, échangeant quelques regards timides, de biais, quelques sourires sous-tendus de la tension de l’attente. Elle n’ignore pas la raison de sa présence au palais. Il ne l’a jamais cachée.
Il lui tend son bras, volontiers elle le prend, entamant une lente déambulation à travers la foule. Faussement innocente, elle lui demande si son séjour à La Volte est agréable. S’il a accompli ce pourquoi il est venu en Cibella, au coeur de la froide saison, et s’il en est heureux. La timidité de la princesse est charmante, même à travers ces allusions évidentes, et il y répond avec un sourire amusé : « Mon séjour est fort agréable, mais je n’ai pas encore accompli ce que je désirais y faire. En vérité, si vous me permettez, Gabrielle… j’aimerais vous demander votre main. » Les voix se font murmures, autour d’eux. On écoute sans le faire, on prête oreille à ce qui se trame, entre la princesse de la Magie et le comte de Rivepierre, tous deux roses de gêne. Il aurait préféré quelque chose de plus intime, définitivement, avec moins de public. Voire, aucun public. C’est ce que tu as cherché, ne te plains pas. « Cette demande… ne vous surprend probablement pas, en vérité, qu’il concède, générant un rire entendu chez la demoiselle. Je n’y ai pas moins longuement réfléchi et je ne doute pas un seul instant que vous feriez une excellente comtesse. » Elle est princesse, n’est-ce pas ? Point élevée afin de devenir duchesse, mais apte à diriger son domaine, à s’impliquer dans la politique de son duché, à garder la tête haute en toute circonstance. Elle est princesse et Cibellane, fine alliance en laquelle il a tout à fait confiance.

« Je me suis précédemment entendu avec Sa Grâce Gaëtane, sur les termes de ma demande, et j’insiste pour que vous en preniez connaissance par vous-mêmes. Je ne veux rien vous dissimuler et que votre décision se fasse en toute lumière de ce que cette union impliquerait. Je veux également qu’à ces exigences, vous joigniez les vôtres. Je vous veux pour épouse, mais je ne vous veux pas dans mon ombre. » À Gabrielle, Lionel doit montrer qu’elle est bien plus que tout ce qu’elle pense. Qu’elle n’est pas qu’un ventre à féconder, afin d’obtenir des héritiers et héritières à placer sur un trône ou un autre. Qu’elle n’est pas qu’un portail à utiliser librement, jusqu’à l’épuisement, mage d’exception. Ni même qu’elle ressemble à Gaëtane, à cette distante sœur qui ne sait pas comment lui parler, comment l’approcher. Il doit lui montrer qu’il la veut elle. Découvrir ce qu’elle est, ce qu’elle deviendra, ce qu’elle peut lui apporter. Gabrielle est un bon choix, politiquement, stratégiquement, mais elle est plus que cela, et jamais le capitaine n’aurait demandé sa main s’il n’avait pas décidé qu’elle valait bien plus que cela.

La discussion se poursuit, quelques instants, sur les termes particuliers imposés par Gaëtane, évoqués à demi-mots, avant de dériver, de son initiative, vers quelques présents qu’il désire lui offrir, comme il est de coutume. Elle sourit encore, la princesse, et les mots du petit Aymeric lui reviennent en tête, ceux qu’il lui a arraché d’une innocente question. Elle est jolie. « Les présents que je désire vous offrir ne sont malheureusement pas entre mes mains. Leur magie est précieuse et délicate et elle ne peut pas être pressée. J’espère, cela dit, que vous apprécierez mes mots et ma parole à leur juste valeur, et que votre patience ne me fera pas défaut. » Elle lui assure, curieuse, qu’elle veut bien prêter oreille à ce qu’il désire offrir, à défaut de pouvoir y prêter ses yeux.

Il se rappelle des histoires de Lionel d’Outrevent, lorsqu’il était jeune, avant qu’Arabella rafle tout ce qu’il connaissait de cet homme. De l’affection avec laquelle il parlait de sa demande en mariage à Giselle de la Volte, des trésors d’inventivité qu’il avait dû déployer afin d’impressionner, de toucher, de charmer le cœur de celle qui lui était peut-être promise, mais qu’il devait tout de même conquérir. Une princesse du duché de la Magie, ça ne s’achète pas avec des chèvres et du miel, aussi belles soient-elles, aussi délicieux soit-il. Fais-la rêver, avait dit son parrain, taquin et nostalgique, au jeune homme bien peu intéressé à se marier qu’il était jadis. Fais-la rêver.

« De l’Archipel, j’ai demandé pour vous une perle d’aurore. En connaissez-vous la légende ? » Elle est silencieuse, un instant, étonnée de ce cadeau rare, et elle lui confie ne pas savoir ce qui entoure ces perles précieuses. Empruntant les mots de son ami Rackham, il lui raconte alors l’histoire des perles gardées par les dragons des mers, ceux-ci semblables à d’immenses raies chatoyantes, couvrant les flots de leurs larges ailes. De ces perles que l’on dit être des larmes d’étoiles. Il se fait conteur, quelques instants, comme ceux que l’on aime tant en Outrevent, pour le plaisir de voir briller ses yeux. Pour le plaisir de lui parler de ces précieuses gemmes dans lesquelles mages doués peuvent emmagasiner leur magie, comme un réservoir d’énergie toujours à portée de main. Cadeau afin de complimenter l’excellence de ses talents magiques, une des nombreuses facettes qui composent cette femme qu’il courtise. Lionel a une dette envers Rackham, de lui faire venir de l’Archipel la gemme convoitée, et il lui est reconnaissant d’avoir accepté de lui rendre ce service, bien que les moeurs îliennes et celles du continent n’ont rien de comparable. Au cours de l’été, alors que la course de la belle saison sera bien entamée, il pourra enfin lui offrir, et Gabrielle lui confie, à mi-voix, qu’elle a bien hâte de voir la perle de ses propres yeux.
Ce n’est pas tout, cela dit. Il a de la suite dans les idées, l’Outreventois, et sans d’abord révéler la nature bien particulière de son second cadeau, il interroge la demoiselle avec intérêt. Quant à son goût pour le voyage, quant à son pied marin, et toutes ces questions soulèvent l’amusement chez la Cibellane, qui répond avec toujours plus de curiosité, jusqu’à lui demander tout ce que cachent ces circonvolutions interrogatives, et Lionel enfin lui avoue que le deuxième cadeau qu’il désire lui offrir est des plus particuliers. Des plus rares, sans doute, et qu’il espère bien qu’elle l’appréciera. « Une vivenef. Construite uniquement pour vous. »

Fais-la rêver.

Les murmures s’amplifient, et la rumeur court d’un bout à l’autre de la salle, du palais probablement. Une vivenef, que l’on chuchote, Lionel de Rivepierre lui offre une vivenef. Il ignore pourtant sciemment toutes ces voix, s’adressant toujours uniquement à la princesse : « Dès que les jours se feront beaux, sa construction sera entamée, et vous serez demandée sur le chantier. Vous pourrez y rencontrer la mage qui enchantera la vivenef et sa figure de proue, dame Faustine de la Fugue. Une chère amie, mage modeleuse. » Comme il lui a coûté de dissimuler à son amie l’identité de celle qui recevrait ce cadeau ! Il ne veut point jouer avec sa confiance et s’il n’a pas menti, s’il a simplement évoqué à demi-mot vouloir offrir le tout à une personne chère à son coeur, il n’a pas pu se résoudre à tout avouer. En souvenir de leurs fiançailles passées, effacées dans les années de leur jeunesse. La princesse est bouche bée devant la somptuosité de l’offrande. Une vivenef. Magie précieuse et rare, délicate dans sa confection, dans les mystères qui régissent l’éveil de ces figures de proue animées et conscientes.

« Je ne suis tout de même pas venu les mains entièrement vides », qu’il précise, surprenant une nouvelle fois Gabrielle, et un domestique mis dans la confidence vient aussitôt lui apporter un paquet, caché dans ses bagages depuis son arrivée à La Volte. Le présent qu’il lui offre est simplement enveloppé, d’une étoffe sombre et douce, qui révèle en son coeur un miroir à main ouvragé, à la glace étrangement trouble, aux reflets étranges, flous. Il croit noter un peu de déception, sur le visage de la princesse, le passage fugace d’une attente qui n’est pas rencontrée, après toutes les merveilles dont il lui a parlé ; quant à lui, son sourire aimable se fait un peu… malin. « Ces artefacts sont très rares, Gabrielle », dit-il, sans révéler outre mesure que très rare est aussi plus qu’équivalent à très onéreux, très confiscable et très à même de soulever des questions douteuses quant au moyen d’obtention d’un tel artefact. Elle n’est pas là pour les détails de ses recherches et de ses négociations. Son attention redevient vive, alors qu'il explique que ce miroir a la particularité de lui révéler la femme qu’elle deviendra, selon ses choix. La magie est au coeur de Cibella, au coeur de la princesse, et il veut complimenter chaque part d’elle. La mage, la princesse, la femme.

Un silence, plus long que tous les autres, alors qu’elle dévisage son propre reflet dans la glace. Puis, elle lève la tête vers lui, timide, et du bout des lèvres, le remercie de ce cadeau, ainsi que de ceux à venir. La voix du Chevaucheur est douce, bienveillante, pour la jeune femme : « Je ne vous demande pas de réponse immédiate. Uniquement d’y réfléchir. Il me fera plaisir de vous revoir, autant que vous le désirez. » Il n’aura pas de cesse de la courtiser, de la couvrir d’autres cadeaux, d’attentions qu’il espère agréables, autant qu’elle le désire. Autant qu’elle le laissera faire et prétendre à devenir son époux, plus encore que tous les autres qui la courtisent et dont il ne veut même pas connaître l’identité. Personne n’arrive à ta cheville, Lionel. Doucement, il se défait de son bras et embrasse sa main, une nouvelle fois, se préparant à partir. « Me ferez-vous l’honneur d’une danse, ce soir ? » Un sourire, éclatant, et elle accepte. Une danse, pour un homme qui prétend à sa main. Une danse, pour un fou, peut-être, qui ne doute pas un seul instant. Une danse, pour Lionel de Rivepierre.
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