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 Entre les mains du jeune amour

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Les Guerriers
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Octavius Fer-Vaillant
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J'ai : 38 ans
Je suis : garde à l'antenne de la Guilde des Compagnes à Port-Liberté

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Message Sujet: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyMar 7 Fév 2017 - 22:56


Livre II, Chapitre 2 • La Fortune des Flots
Maelys Aigrépine & Octavius le Rouge

Entre les mains du jeune amour

Ou quand on change de vie parce que le coeur nous y pousse



• Date : Le 16 février 1002
• Météo : Il fait doux, ce matin, avec une légère brise.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : Octavius arrive en Lagrance, afin d'y entamer son nouveau contrat et une nouvelle vie. Il ne s'attend pas à y être dûment accueillit par celle pour laquelle il a pris ces décisions.
• Recensement :
Code:
• [b]16 février 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1753-entre-les-mains-du-jeune-amour]Entre les mains du jeune amour[/url] - [i]Maelys Aigrépine & Octavius le Rouge[/i]
Octavius arrive en Lagrance, afin d'y entamer son nouveau contrat et une nouvelle vie. Il ne s'attend pas à y être dûment accueillit par celle pour laquelle il a pris ces décisions.

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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyMar 7 Fév 2017 - 23:36

La veille, en Ansemer, il n’avait pas cette nervosité. Elle s’est réveillé uniquement ce matin, animal paisiblement endormi dans son ventre, le forçant à se lever aux aurores, bien avant que la Guilde des Mages offre un quelconque service de portail. Elle rampe sous sa peau, insidieuse, et même en regardant la mer, si belle dans ce duché marin, Octavius ne parvient pas à la chasser. Il est déjà en Faërie, pourtant, il devrait déjà avoir compris que le nouveau chapitre de sa vie est pratiquement débuté. Mais ce n’est pas pareil. Il est le seul éveillé, dans le dortoir des hommes de l’antenne d’Ansemer de la Guilde des Guerriers, et en silence, il range toutes ses affaires. Méticuleusement, en prenant le plus de temps possible, avant d’aller manger le plus lentement du monde, dans l’une des nombreuses auberges à spécialité crêpes de Port-Liberté.

Et comment s’adapterait-il, à ce duché si différent de tout ce qu’il a connu ? Il a voyagé, mais jamais habité autre part qu’à la frontière entre Bellifère et Valkyrion, et rien de cela ne se compare au duché fleuri. À la magie qui entoure chaque chose et qui le met mal à l’aise, de par cette liberté avec laquelle elle est affichée.
Et comment sera-t-il reçu ? Il est si évidemment Ibéen, il ne peut même pas faire douter qui que ce soit, comme si ses origines étaient inscrites sur son front. Non, il n’a rien qui puisse lui permettre de se fondre dans la masse des Lagrans et lui qui aime tant passer inaperçu sait qu’il sera très remarqué.
Et si elle s’était moquée de lui, pendant tout ce temps ?
Et si elle ne voulait plus qu’il vienne en Lagrance ?

Et si elle ne voulait plus de lui ?

Subitement, il se mord la langue, dans une bouchée distraite. Le goût du sang le ramène à la réalité et le force à sortir de ses angoisses, qui le font juste à dédaigner la délicieuse crêpe qu’on lui a servi. Ça suffit, de trop réfléchir, il sait bien que ça ne lui a jamais réussi. Si Maelys ne voulait plus de lui, elle n’aurait pas été si contente, lorsqu’il lui a parlé par l’entremise d’un mage Outreparleur. Et de toute façon, peu importe où il va, il ne s’adapte jamais vraiment, alors ça ne changera pas trop.

Comme il a dit à Maelys : s’il n’essaie pas, il ne saura pas.

♦♦♦♦♦

Portailler n’est définitivement son expérience préférée, même si cela représente un gain de temps considérable. En un pas, Octavius passe de Port-Liberté à Edenia, de ce décor maritime à quelque chose de définitivement plus… fleuri, oui, même dans l’antenne de la Guilde des Mages. Il tend automatiquement ses autorisations de voyage et de séjour au mage en charge de la réception des portailleurs, mais il ne peut même pas les reprendre que dans son champ de vision apparaît l’équivalent humain d’un boulet de canon, fonçant à toute allure vers lui.

Il laisse tomber ses sacs au sol pour réceptionner la mage, qui lui saute littéralement dans les bras, et il sent un poids – qu’il devine être Vesper – percuter ses jambes et encercler ses bottes avec frénésie. Et en guise d’accueil, un baiser qui lui coupe le souffle. « Hé toi », murmure doucement Octavius, lorsqu’il réussit à détacher ses lèvres de celles de Maelys. Il ne veut pas arborer de sourire niais, mais il sait qu’il a un sourire niais, et il est rudement incapable de l’effacer. « J’pensais pas qu’tu serais là. » Elle lui a bien dit qu’elle serait occupée à la frontière avec Sombreciel, non ? Ou il s’est complètement trompé ? Il n’a pas tenu à ce qu’ils parlent vraiment de la guerre, des forces faës aux portes de l’empire ibéen. Tout ceci lui reste en travers de la gorge, surtout que lui ne peut rien y faire. Il n’est dans aucune armée, aucun corps militaire, n’a aucun pouvoir politique, et de sa seule épée, ne peut certainement pas ramener la paix en Arven. « Tu voulais pas qu’Vesper soit l’seul à venir m’accueillir, c’est ça ? », qu’il la taquine. Il est content de la voir, de les voir. Ça rend son arrivée définitivement plus chaleureuse et efface ses doutes précédents. Il est ici pour une bonne raison, celle accrochée à son cou.


Dernière édition par Octavius le Rouge le Lun 13 Fév 2017 - 5:39, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyDim 12 Fév 2017 - 22:47

Avoue que c’était un coup de maître, Mirage... Je suis tranquille pendant presque une semaine !
Tu comptes vraiment prétexter une convalescence quelconque, à chaque fois que tu voudras le voir ? Ca ne marchera pas toujours.
La preuve que si, vu que ça marche toujours avec toi, flemmard de dragon.
Je crains que je déteins un peu trop sur toi, finalement.


Mais il ne va pas vraiment la réprimander, presque amusé qu’elle prenne ainsi exemple, et puis... Cela fait un certain temps qu’il ne l’a plus vu aussi enjouée, constamment éteinte, à se contenter de faire ce qu’on lui demande, depuis les tragiques événements en Erebor. Il a tout d’abord été agacé, quand elle a prétexté la parole d’un Outreparleur pour le forcer à s’arrêter en plein vol à la frontière, mais sa fébrilité lui a rapidement fait comprendre la nature de cet échange magique. Il ne l’aime pas vraiment, ce grand guerrier... Pas assez puissant pour contenir un de ces coups de patte, il en jurerait, et bien trop bête pour ne pas la tirer vers le bas. Il aurait vraiment préféré qu’elle s’entiche plutôt du petit Duc, qui a un esprit plus proche du sien, plus aiguisé, tout simplement. Bah ! La raison ne peut pas toujours imposer au cœur, et à voir dans quelle léthargie elle est restée plongée ces dernières semaines, il préfère largement le savoir en vie et bien portant, avec la petite qui délaisse tout pour accourir immédiatement en Edenia afin de l’accueillir... C’est décidément bien mieux que de la voir être l’ombre d’elle-même, même s’il a apprécié le silence de longue durée de ce carcajou cielsombrois. Il aurait presque réussi à croire qu’il n’était plus là, et qu’il l’avait à nouveau rien que pour elle. Ah, quel sacrifice, de se détourner et la laisser en paix. Peut-être devrait-il en profiter pour rendre une petite visite à Obsession ? Ca faisait longtemps.

♦♦♦♦

Je trépigne d’impatience, devant les mages de Portails, a levé systématiquement le regard dès que l’un d’eux utilise sa magie. La déception est à son comble, dès qu’un autre visage se révèle. Viendra-t-il seulement ? Peut-être s’est-il rendu compte que Lagrance n’était pas vraiment pour lui, et qu’il a simplement changé d’avis. Ou, pire encore, qu’il a choisi sa patrie d’origine, avec la guerre qui gronde... Je me demande s’il m’a surpris dans les cieux, ce funeste jour. J’ai tué, à plusieurs reprises, sans ciller. Le temps de l’innocence s’est achevé avec une affreuse cruauté, et je n’ai pu m’empêcher de le voir, à chaque instant, à chaque guerrier qui tombait sous les coups adverses, alliés ou ennemis.

Il va venir. Tu t’impatientes trop.

Je retiens ma respiration, quand la pensée du glouton à mes pieds me percute. Je le regarde, un rien abasourdi, comme s’il n’avait pas vraiment dû être là. Vesper s’est fait totalement muet, ces dernières semaines, et je l’aurais presque cru mort si je ne l’avais pas trouvé prostré dans un coin de ma chambre. Je ne sais pas ce qu’il a fait tout ce temps, mais il ne nous a pas accompagné à la frontière, dédaignant cette guerre autant que moi, mais libre de choisir, lui. Il n’y a bien eu que Mirage, qui a abattu griffes, crocs et brasier comme s’il avait toujours connu les affres du combat. Je me suis noyée dans cette rage si familière pour y puiser la force de me battre. Là où nous en sommes, il nous faudra maintenant vaincre ou mourir, pour espérer s’échapper de cette situation inextricable.

Je laisse ces pensées sombres de côté, quand une silhouette imposante se dessine soudainement dans mon champ de vision. J’oublie à nouveau de respirer.
Il est venu. Il est... Vraiment .

Mon cœur bondit dans ma poitrine, et je me mets aussitôt à courir. Je le percute de plein fouet à me jeter à son cou, dans un rire franc et joyeux, avec pourtant l’envie de fondre en larme. Je cède plutôt à cette envie brûlante de sentir à nouveau ses lèvres contre les miennes. C’est seulement pour reprendre mon souffle que je m’interrompe, et aussi pour le regarder longuement. J’ai un sourire immense, en réponse au sien. Il est toujours aussi imposant, et je continue de m’en étonner, alors qu’il paraît si... Si mignon, à sourire comme ça.

J’oublie un instant tout ce qui nous entoure, jusqu’à ce qu’il me ramène subitement à la réalité. Ah, oui. Je ne devrais pas être là en effet. Je lance un regard de biais vers le mage de portail, qui lui tend encore son autorisation de séjour, avec la bouche ouverte. Je la récupère pour lui et l’en remercie, le relâchant juste un instant pour lui laisser reprendre ses affaires. Ce n’est que pour mieux reprendre sa main, à l’inviter à me suivre. « Oui, oui. Tu as raison... Ouille. Je me suis blessée, tout ça. » Je fais une grimace évocatrice, en me tenant les côtes, avant de lui lancer un clin d’œil malicieux. Je suis tellement, tellement content de te voir ! Je croirais m’entendre, surtout à le voir sautiller ainsi dans nos pattes. Le glouton court plus vite en avant, pour se dresser ensuite, et reprendre son manège. Il a l’air bien plus vivant que quelques jours auparavant. Je me dis qu’il pourrait toujours rester avec lui, plutôt que de se morfondre dans ma chambre, quand je serais obligée de retourner au front... Oui, l’idée me plaît assez. Si Vesper ne le quitte pas, je n’aurais plus jamais à m’inquiéter qu’il disparaisse, qu’il soit vivant ou mort, sans vraiment savoir. J’adresse un regard entendu au glouton, dont l’idée germe simultanément dans son esprit. Oh que oui, ce plan a l’air de bien lui plaire.

« Il faut que tu ailles à l’antenne des guerriers lagrans en premier lieu, c’est ça ? Et après, tu es occupé ? » J’ai les pensées qui partent dans tous les sens, et difficile de me discipliner, tellement je suis heureuse de le voir. « Il faut que je te fasse visiter Edenia ! Il y a des coins qui devraient vraiment te plaire... Non, je ne parle pas de jardins fleuris ou... Je suis sérieuse. Et je t’aiderais à chercher du travail, si tu veux. On peut demander une recommandation au Duc, il t’en fera une sans problème. Et, et... » Je m’arrête subitement, pour lui faire à nouveau face. Ma main tremble doucement dans la sienne, alors que je redécouvre ses traits que je craignais de ne plus jamais revoir, que j’ai cru apercevoir dans ceux d’un autre guerrier calciné, parti en cendres à mon simple contact... J’ai le regard brillant, ancré dans le sien d’un ciel d’orage. « J’ai vraiment cru te perdre. J’ai vraiment cru que... Qu’on ne se reverrait plus, tu sais. » Le glouton s’est arrêté à ma hauteur, tête basse, à l’observer par en-dessous. « Je suis tellement contente de te revoir, moi aussi. »
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyJeu 23 Fév 2017 - 6:28

Il empoche l’autorisation de séjour, probablement le bien le plus précieux qu’il possédera en Lagrance, et reprend son seul sac de possessions. Quelques vêtements et quelques rares objets, sans plus. Tout ce qu’il peut avoir, depuis qu’il a quitté la maison familiale. « Oui, oui. Tu as raison... Ouille. Je me suis blessée, tout ça. » Bles… blessée ? Il est un peu interloqué, mais il comprend rapidement la ruse, avec le clin d’œil. La coquine. Il n’est pas un grand amateur de mensonges, mais dans ce cas-ci… il a bien de la difficulté à être autre chose que ravi de cette innocente cachotterie. Je suis tellement, tellement content de te voir ! Moi aussi, Vesper, répond-il au glouton joueur, qui tourne autour de ses bottes et se roule au moins autant dessus. Il ne se doute pas une seule seconde, que le Familier ait été moribond et plongé dans une étrange torpeur, depuis le début des conflits. Il ne le sait pas et ne peut probablement pas comprendre. Pour le moment, il est seulement heureux de les voir tous les deux.

Une main dans celle de Maelys, il l’entraîne vers la sortie de l’antenne de la Guilde des Mages, sous les regards à la fois suspicieux et surpris de ceux qui y officient. « Il faut que tu ailles à l’antenne des guerriers lagrans en premier lieu, c’est ça ? Et après, tu es occupé ? Euh, pas trop, j’suppose », est sa réponse pensive, alors qu’il gratte sa barbe du bout des doigts. Faudrait qu’il aille se rapporter à sa nouvelle patronne, après avoir pris ses quartiers à la Guilde, mais il suppose que ça peut attendre. Surtout que l’enthousiasme de Maelys est contagieux. « Il faut que je te fasse visiter Edenia ! Il y a des coins qui devraient vraiment te plaire... Non, je ne parle pas de jardins fleuris ou... Je suis sérieuse. Et je t’aiderais à chercher du travail, si tu veux. On peut demander une recommandation au Duc, il t’en fera une sans problème. Et, et... » Et quoi donc ? Elle lui soumet tout un programme des plus étourdissants – et des plus gênants, mais alors qu’il veut protester dans une grimace comique, il voit bien que ce n’est pas le moment. Elle tremble, sa jolie mage, elle craint, et il peut le lire jusqu’au fond de ses yeux sombres. « J’ai vraiment cru te perdre. J’ai vraiment cru que... Qu’on ne se reverrait plus, tu sais. Je suis tellement contente de te revoir, moi aussi. » Il caresse sa joue, doucement, alors que sur son visage se peint une expression sérieuse. Il a eu peur, lui aussi. Peur pour elle. Qu’elle ait trouvé la mort, en Erebor, et que l’Outreparleur engagé à Lorgol ne trouve que le vide, qu’aucun esprit. Et maintenant… « J'suis content d’être ici avec toi, Maelys. Avec vous deux », lui assure-t-il avec simplicité. C’est tout ce qu’ils ont besoin, pour que ça aille un peu mieux, malgré tout ce qui se passe.

Il dépose un baiser sur son front, puis passe son bras autour de ses épaules dès qu’ils sont dans la rue. La Guilde des Guerriers ne doit pas être bien loin, mais il veut bien se laisser guider par la Lagrane. « Sinon, j’ai d’jà du travail. Bethsabée m’a fait une recommandation. » Maîtresse de la Caravane des Plaisirs, elle a recommandé son fier guerrier auprès de la Cour des Miracles. Non pas pour qu’il la défende, comme elle le lui avait proposé, mais pour qu’il défende tout de même une de ses membres. Une des petites sœurs, elle a dit avec un sourire. Elle est fille de Mirta, après tout, elle peut bien comprendre ce que celle-ci peut inspirer. Des choses folles, oui, auxquelles on n’aurait jamais pensé. Comme déménager dans un duché si éloigné du sien d’origine, sur tous les plans. « J’vais être le garde du corps d’une Compagne. Dame Angélique, qu’elle s’appelle. Bethsabée m’a dit que c’était une des plus connues d’Lagrance, mais j’t’avoue que j’en sais rien du tout. J’dois aller la voir, mais ça peut bien attendre demain. J’aurai qu’à dire que j’suis arrivé juste un peu plus tard que prévu », conclut-il sur le même ton joyeux qu’elle a eu précédemment, un peu malicieux aussi, en proposant ce pieux mensonge. « T’es blessée jusqu’à quand ? »
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyLun 6 Mar 2017 - 11:03

J’espère que je ne ressemble pas à Vesper, qui en est à sautiller gaiement autour de nous. Il court, s’arrête et reprend, à tel point qu’il en devient agaçant. Mais c’est toujours mieux que de le voir rouler en boule, plongé dans un profond mutisme, dans la pénombre de ma chambre… J’ai l’impression que le glouton est un adepte de la philosophie Il faut le voir pour le croire, parce qu’il n’a pas été très réceptif à mes dernières tentatives de communication, qui pourtant, étaient annonciatrices de bonnes nouvelles. Il faut dire que voir Octavius en Lagrance, avec nous, a quelque chose d’assez surréaliste.

Je n’arrive pas à me départir de ce large sourire, alors que nous quittons l’antenne des Mages main dans la main, sous des regards interloqués dont je me fiche complètement. Mon sourire monte jusqu’aux oreilles, quand il me confirme, sans même trop songer aux conséquences de ses paroles, qu’il ne va pas être si occupé. Je l’étourdis de paroles, et lâche un bref rire à le voir aussi décontenancé. Et un nouveau bond de Vesper vient ponctuer mes pensées, qui pourtant s’assombrissent bien vite, en songeant à cette attente tourmentée, de ces dernières semaines. C’est l’ascenseur émotionnel avec lui, en permanence. Et à sentir sa main qui passe doucement sur sa joue, je crains soudainement de passer du rire aux larmes. Je me force à sourire, pour donner le change… Il me renvoie mes propres paroles en miroir, et je ne résiste pas à l’envie de me jeter à son cou, une nouvelle fois, et de poser mes lèvres contre les siennes, avec autant de brutalité que d’empressement, avec cette passion brûlante qui me remue les entrailles et m’empêche de penser clairement.

Je me sens rassurée, apaisée, quand son bras puissant s’enroule autour de mes épaules, pour mieux m’entraîner vers l’avant. Je passe ma main dans son dos, et l’entraîne à ma suite vers l’antenne des Guerriers, pas si éloignée de celle des Mages. Je veux oublier cet épisode éprouvant, et profiter pleinement de l’instant. Même maintenant qu’il est en Lagrance, ils vont être considérablement limités, à cause de la guerre… Sauf s’il compte monter au front, lui aussi, ce que je ne souhaite définitivement pas. Mais il a visiblement déjà trouvé un travail sur place. « Je suppose qu’on doit s’arracher tes services, surtout après tes victoires au Tournoi des Trois Opales… » Et parce qu’il est fort, inébranlable, increvable comme les guerriers le disent. J’ai une bouffée de fierté à cette seule pensée, et coule un regard vers lui… Qui se ternit bien vite, quand j’apprends la nature exacte de ce nouveau travail. « Quoi ? » Envolée, toute cette joie. Je reste effarée à le regarder, et ma main se serre dans son dos. Je souffle, dépitée. « Une des plus connues de Lagrance… » Parce qu’elle est jolie ? Parce qu’elle parle bien, ou use encore mieux de sa langue à d’autres fins ? Ça m’énerve aussitôt. Je crois bien l’avoir aperçu, à plusieurs reprises à la Cour, quand il était encore question de surveiller les faits et gestes de mon duc… « Et tu vas être constamment avec elle, alors ? Avec une… Compagne ? » Une Lagrane, en plus ! Elles sont tellement douées pour vous embobiner… Et vous faire tomber sous leurs charmes. J’ai soudainement envie de me dégager de sa prise, peu amène. « Je suis sûre que c’est une de ces petites pimbêches qui se croient tout permis, et qui minaudent pour obtenir quelques faveurs… Tu vas pas te laisser avoir, hein ? Non mais c’est quoi ce nom en plus, Angélique… C’est pour tromper l’ennemi ? Faire croire qu’elle est pure et innocente, malgré ses grands airs ? Que du vernis ! »

Je m’adoucis à peine, quand il me certifie qu’elle peut bien attendre demain. Oui, et bientôt, ce sera moi qui devra attendre le lendemain à cause de ses caprices… Je retiens difficilement ce sourire qui tente de percer, quand il en vient à utiliser les mêmes excuses que moi, et à lâcher une note d’humour bien malgré lui. « Pour une semaine. » Là, j’ai un peu plus de mal à le dissimuler, quand je me retourne vers lui pour lui glisser un regard par en-dessous. La dernière fois qu’on s’est vu, c’était aussi sur une semaine et… C’était pour le moins intense. Je suis heureuse de pouvoir repenser à ces moments que nous avons partagés, sans plus ce voile d’incertitudes, cette tristesse qui me tenait ensuite à la gorge.

« On est arrivé. » Les allées que nous venons de traverser, cernées de buissons bien taillés, lui donnaient un peu le ton de ce qu’il risquait d’entrevoir à chaque croisement… Mais l’antenne des Guerriers est une fière bâtisse qui s’élève au-dessus de toute cette verdure, non sans rappeler l’austérité de ma caserne. Elles se ressemblent un peu toutes, d’un Duché à l’autre. « Tu devrais t’y sentir comme chez toi. » Quoique… Sans doute moins à l’étroit.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyMer 3 Mai 2017 - 5:31

Maelys ne semble pas aussi ravie que lui de savoir qu’il va être garde du corps d’une Compagne. Enfin, il ne s’attend pas à ce qu’elle comprenne le prestige que ça représente, pour un guerrier, que cette affectation particulière. Surtout si Bethsabée a dit vrai et que cette Angélique est bien une Compagne très connue dans son duché et ailleurs. « Et tu vas être constamment avec elle, alors ? Avec une… Compagne ? Ben, quand elle aura besoin d’moi », qu’il répond, détaché, sans trop s’en faire avec les détails. Pas constamment, non, mais il ne sait pas exactement pourquoi elle peut bien avoir besoin de lui. Pour les bals ? Les réceptions ? Pour surveiller la porte alors qu’elle est occupée ? Tant de points à éclaircir, demain, en sa compagnie. Pour le moment, il n’en sait rien et ça ne le tracasse pas. Pas encore. « Je suis sûre que c’est une de ces petites pimbêches qui se croient tout permis, et qui minaudent pour obtenir quelques faveurs… Tu vas pas te laisser avoir, hein ? Non mais c’est quoi ce nom en plus, Angélique… C’est pour tromper l’ennemi ? Faire croire qu’elle est pure et innocente, malgré ses grands airs ? Que du vernis ! » Il ne peut pas s’empêcher de rire, à cette diatribe enflammée, mais il ne l’encourage pas (ne jamais nourrir le feu qui menace de se déchaîner) et se contente de serrer un peu plus Maelys contre lui, la sentant s’éloigner un peu.

Comme si cette dame Angélique l’intéressait !
Entre une Compagne, peut-être bien jolie, mais si précieuse et délicate (et oui, il l’imagine aussi très pimbêche, avec ce prénom ridicule et fleuri), et la petite guerrière sous son bras… il a bien choisi et il ne compte pas revenir sur son choix.

Puis, il l’a à lui pour… « Pour une semaine. »
Une semaine.
Oh.
À son regard, chargé de sous-entendus, il oppose un clin d’oeil furtif, et la nervosité qui a veillé au creux de son estomac se change, un peu, en quelque chose de plus doux. De tout aussi vorace, certainement, mais de bien plus agréable.

L’antenne de la Guilde se dresse fièrement, au milieu des allées aux buissons parfaitement taillés, et il est rassuré de voir qu’elle n’est pas… drapée dans une immense toge ? Rose pastel ? Qu’elle n’abrite pas des cohortes d’oiseaux chanteurs ? Ses préjugés sur les Lagrans sont terribles. La bâtisse, cela dit, lui paraît bien réduite, lorsque comparée à celles qu’il a déjà connu. Ils ne doivent pas se bousculer, là-dedans... « On est arrivé. Tu devrais t’y sentir comme chez toi. Ce s’ra pas trop dur », qu’il répond, un peu hésitant avant de franchir la porte. Il ne s’est jamais senti chez lui où que ce soit. La guilde, cela dit, est familière. La décoration est un peu plus fine, à Edenia, et les lieux bien moins emplis qu’à Lorgol. En temps de guerre, c’est particulier, mais on l’accueille avec pas moins d’égards, lorsqu’il présente ses papiers. Lorsqu’Octavius se retourne vers la mage et son Familier, c’est avec le sourire de celui qui a réussi un bon coup. Il garde le secret le temps de se rendre jusqu’aux dortoirs, puis de bifurquer vers les chambres individuelles. « T’sais quoi ? Il ouvre sa large main : dans celle-ci repose une clé, qu’il utilise pour déverrouiller une des portes, ornée du chiffre 5. J’ai même une chambre. » Le privilège est grand, mais sa réputation n’est pas petite, comme guerrier, et la paie confortable que lui assure son nouvel emploi lui permet amplement de s’assurer cette intimité. Dans une chambre petite, peu décorée, avec vue sur un jardin quelconque, mais à lui. « Et j’ai un droit d’visite, aussi… j’espère que tu vas pas m’laisser seul toutes les nuits », lui glisse Octavius à l’oreille, pratiquement penché en deux afin de réussir cette manoeuvre. Il l’a à lui pour une semaine, mais il la voudrait pour encore plus longtemps. Qu’elle en oublie ce front où il n’ose pas l’imaginer. Il ne veut pas craindre pour elle.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyDim 7 Mai 2017 - 19:16

Comme d’habitude, on dirait que rien ne le tracasse vraiment. Et comment ça, quand elle aura besoin de lui ? Pas tout le temps j’espère. « Qu’elle en profite pas quand j’ai le dos tourné pour t’accaparer en permanence... » J’affiche une mine renfrognée, peu ravie de cette nouvelle. Il ne voulait pas plutôt s’occuper de jouer les gardes du corps du Duc, comme moi peu de temps auparavant ? Ca avait le mérite d’être le même travail, mais pas avec une femme. Bon, même si mon Duc était constamment avec une femme au bras, évidemment. « Je comprends pas que tu veuilles faire un tel boulot. Je veux dire... J’ai déjà donné, avec le Duc, et c’était pas très intéressant, hormis pour les racontars. J’avais du mal avec la Cour de Lagrance, alors toi... » Maelys, arrête ! Tu veux le faire fuir ? Mais non, mais j’ai pas dit... Et arrête de parler du Duc, aussi. Quoi ? Je rends un regard critique à Vesper, à mes pieds, mais n’insiste pas outre-mesure. C’est quoi son problème, à lui ?

Ils m’agacent, tous les deux. Une sensation qui s’évanouit presqu’aussitôt, quand le guerrier resserre sa prise sur moi dans un rire qui met fin à mes protestations. Je le regarde, avec un air un peu étonnée, sans bien savoir comment le prendre. Puis difficile de ne pas sourire, finalement, quand il me renvoie ce clin d’œil, à me certifier implicitement qu’il a bien saisi la référence... C’est une sensation chaleureuse, aussi déroutante qu’agréable, qui me traverse ensuite juste à cause de sa spontanéité. Je me demande si je m’habituerais un jour. Heureusement qu’il n’est pas charmeur, ou ne sait pas bien comment s’y prendre... Sinon j’aurais du mal à le garder pour moi. Même si je me demande si ce n’est pas précisément ce qui le rend si irrésistible...

Je le suis à l’intérieur, sans mot dire, tandis qu’il étudie son nouvel environnement. Je n’entends aucun commentaire désobligeant à base de fleurs, de toges ou de sourires hypocrites. Il aurait pu, mais il faut croire que les locaux de la Guilde lui conviennent assez. C’est aussi spartiate que la Caserne, quelque part, et on retrouve ces mêmes décors un peu partout. Ce qui change principalement, ce sont les bannières, et le rappel du vert lagran omniprésent. Et, bien entendu, c’est aussi vide depuis que la guerre a débuté.

J’attends qu’il règle les quelques formalités, retenant Vesper d’aller fureter un peu partout. Quand il se retourne à nouveau vers moi, il a presque ce même regard que je connais bien... Celui d’un marchand qui a conclu une bonne transaction. Le mien se fait plus interrogateur, alors qu’on lui emboîte le pas, ou plutôt, que je lui emboîte le pas. Un instant d’inattention, et Vesper s’est déjà faufilé dans un autre couloir... Intenable. Ca sent une odeur bien musquée ici. Oui, merci, j’avais remarqué. Où est la salle d’entraînement ? Tu sais que tu auras le temps de regarder quand je serais partie... Je tiendrais ma promesse, tu sais. Je ne le lâcherais pas d’une semelle. Mais vu où vous vous rendiez, la salle d'entraînement me paraît plus intéressante dans l’immédiat.

Je m’arrête en même temps qu’Octavius, à sortir de mes pensées au tintement d’une clef. Une... Une chambre ? « Sérieusement ? » Un peu d’intimité ne ferait pas de mal, vraiment. Je tente de ne pas sourire, tandis que je m’engage à l’intérieur. Je vais directement voir à la fenêtre, avec vue sur jardin. « Ca a l’air calme. Ca manque de décoration, par contre. » Il doit s’en moquer totalement, ceci dit. Je me retourne vers lui, appuyée à la fenêtre, avec un large sourire. Je frissonne bien malgré moi, quand il s’approche pour me glisser quelques mots très évocateurs à l’oreille. Tu vas venir souvent le visiter, je parie. Mais qu’il se taise, ce glouton.

Je viens m’emparer de ses lèvres, pour toutes réponses, dans un baiser fiévreux et avide. Je n’ai pas déjà envie de songer aux nuits où je devrais le laisser seule, pour retourner me battre au front. Je veux uniquement songer à l’instant présent, à ces sensations que je ne pensais plus jamais goûter, en rentrant d’Erebor. A sa chaleur, son odeur, ses bras puissants qui m’enserrent avec force tandis que je me presse contre lui... Et ses yeux bleus, ancrés en les miens, quand mes lèvres se détachent des siennes.

« Tu m’as tellement manqué, Octa. »
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyMar 23 Mai 2017 - 18:08

La décoration de sa chambre est bien la dernière chose qui l’intéresse, dans tout le monde entier. Ou, peut-être, juste avant la vue sur le jardin, qui pour le coup est vraiment la dernière chose qui l’intéresse, dans le monde entier. Tout ce qu’il lui importe, ce sont les lèvres de Maelys, c’est son souffle chaud, son corps ferme contre le sien. C’est son odeur, le goût de sa peau, la douceur de ses cheveux sous ses doigts calleux. C’est ce baiser passionné, puis le noir de ses yeux. Franchement, s’il se voyait, il se mettrait des claques, à être si, si, si ridiculement amoureux. Certainement, ce n’est pas ça que son père aurait souhaité pour lui, mais une intuition lui souffle que c’est sans aucun doute le mieux que lui souhaite sa mère et ses soeurs. « Tu m’as tellement manqué, Octa. » Octavius la soulève dans ses bras, la serrant si fort qu’il craint quelques secondes de la broyer, emplissant ses poumons de son parfum. Lorsqu’il la redépose au sol, c’est pour s’asseoir sur le lit, testant un peu l’épaisseur de la paillasse, pour en être agréablement surpris. Hé bien, ils ne se font pas chier, ceux qui ont les moyens pour s’isoler… s’il avait su ! Entre sa couche grinçante de la Caravane et celle trop dure de l’antenne de la Guilde à Lorgol, il va définitivement mieux dormir. Sans parler de la douceur des draps, par Kern ! À part à Hacheclair, dans sa loge de champion, il n’a jamais eu tant de luxe.
Ou, même pas de luxe. Simplement, quelque chose de si bien.

« T’imagines pas comme toi aussi, tu m’manquais », qu’il répond, inspectant ensuite à son tour la sobre chambre, ses murs nus et la fenêtre, le petit jardin fleuri même au coeur de l’hiver. Fascinant. La nervosité est devenue excitation et son visage aux traits sévères est animé, curieux de tout ce qu’il découvre. « J’sais pas à quoi ça va r’sembler, comme travail… j’me doute qu’ce sera pas très palpitant et qu’la cour de Lagrance, ce n’est pas exactement l’endroit où j’vais passer inaperçu, mais j’veux vraiment l’faire. » Il veut vraiment essayer de se faire une vie en Lagrance, avec Maelys. Quelles sont ses autres options ? S’engager comme guerrier et aller combattre à la frontière de l’empire où il est né, où il a grandi ? Octavius refuse de s’y résoudre, bien qu’il n’habite plus en Ibélène depuis des années. « Pis ça m’permet d’avoir ça. Un signe pour désigner la chambrette. Et ça, tout près. » Un autre, pour la désigner elle. Un regard canaille, complice.

« Ça, ça s’passe bien, à la frontière ? », demande-t-il à mi-voix, comme s’il ne désirait pas qu’on le surprenne à parler de la guerre, ni même à y penser. Protéger la frontière avec Sombreciel ne doit pas être la tâche la plus difficile, mais… il ne veut pas s’inquiéter pour elle. Pas trop. Pas penser qu’alors qu’il sera au milieu de la cour, protégé de tout, elle est en première ligne de la bataille. Rôles inversés qui pèsent dans son éducation. C’est lui qui devrait la protéger.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyVen 9 Juin 2017 - 23:11

Son étreinte puissante manque de me couper le souffle, mais ne m’empêche pourtant pas de sourire doucement, mes bras enroulés autour de son cou. Je l’aime. C’est une certitude, qui m’a percuté de plein fouet, alors que j’ai cru le perdre pour de bon. Je réfugie ma tête dans son cou et ferme les yeux un instant. Je me sens tellement bien, tout contre lui. Aussi forte que fragile, mais la sensation est loin d’être désagréable, enveloppée ainsi dans sa chaleur.

Je respire à plein poumons quand il me relâche, et il me paraît presque impossible de me retirer ce sourire du visage, à le fixer comme une… Quelle importance, au fond ? Je croise les bras, et m’intéresse à nouveau à la vue sur jardin, tandis qu’il teste le matelas. Je suis certaine que si j’avais continué de le fixer, j’aurais rougi comme une idiote. Et puis, il est presque attendrissant à tout explorer de son nouvel habitat, avec ce petit air curieux qui tranche si bien avec sa stature colossale. Je me retourne vers lui, appuyée contre le rebord de la fenêtre, avec ce même sourire malicieux en parfait miroir quand il désigne les deux principaux intérêts à se retrouver en Lagrance. Une chambre… Et moi, d’accord.

Et puis, je suis contente pour lui, quelque part, qu’il prenne vraiment cette mission à cœur. Certainement parce que, moi, je les prends toutes toujours à cœur. Et je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me demande des nouvelles du front, pas en toute connaissance de ses origines. « O-Oui. » On devrait vraiment en parler ? « Les Chevaucheurs sont certainement les mieux lotis, et puis… J’ai Mirage. Il cache bien son jeu, mais il est capable de me sortir de n’importe quelle situation. » J’ai un sourire affirmé. J’ai pleinement confiance en mon dragon, ça, oui. « Et on forme un bon duo avec Thomas. On se sauve constamment la mise l’un l’autre. C’est… Un mage de Destruction. Tu sais, comme Lionel, mais en plus sympa. En fait, je pense que vous vous entendriez bien, même si… » Je lâche un bref rire, derrière ma main, en détournant le regard. « Je crois que vous risqueriez de ne pas avoir beaucoup de conversation en fait. » J’hausse les épaules, finalement. « Tu sais, les Cielsombrois ne paient pas de mine. Ils sont plus doués pour piller et détrousser que se battre alors… Ca va, vraiment, surtout avec mon Capitaine dans les parages. Le plus dur, c’était… C’était de partir en Erebor. » Ma mine s’assombrit presqu’aussitôt. Je ne suis pas certaine que ce soit pertinent, que je lui raconte ce qu’il s’est passé, ce que j’ai vu, ce que j’ai fait aussi, de peur pour lui.

Je secoue négativement la tête, et cherche frénétiquement dans mon sac, comme si je venais de me rappeler de quelque chose de particulièrement important. « Au fait… J’avais quelque chose pour toi. » Je le récupère, enroulé dans du tissu. J’aurais voulu que la bonne odeur de pain filtre à travers quand je lui tends, mais c’est plutôt celle du… Cramé. Je grimace un peu. « C’est… Un essai. J’ai trouvé une recette là-bas, pour faire un pain spécial. Il paraît que ça tient au ventre une bonne semaine, seulement avec une miche. Génial, non ? J’espère qu’il est bon. Je… Je suis pas très douée pour la cuisine, mais Cassie à bien voulu m’aider. » J’ai un pâle sourire, à regarder subitement ailleurs. Bon, d’accord… Ça partait d’une bonne idée, de cuisiner quelque chose pour celui qu’on aime, non ? Et puis, quelque chose de spécial, et qui pourrait plaire à un guerrier. Enfin… J’espère qu’il ne va pas se moquer de mes compétences culinaires lamentables. Il attendait peut-être quelqu’un de plus… Je sais pas, moi. J’agite les mains subitement, et sors aussitôt ma solution de secours. « Je suis douée pour choisir les vins et les liqueurs, sinon ! J’en ai trouvé un, à tomber… Je sais que tu préfères la bière, mais je me disais qu’un produit local qui saurait te convertir à Edenia, c’est bien leur liqueur. » Je sors fièrement la bouteille du sac, avec un grand sourire. « Tu seras pas déçu ! »
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyJeu 15 Juin 2017 - 19:28

Non, il ne veut pas en parler. Il a quand même besoin d’être rassuré. De savoir que tout va bien. Qu’elle n’est pas réellement en danger au front, contre les Cielsombrois, et qu’elle lui reviendra donc entière, à chaque permission. Chaque guerrier et combattant s’entraîne et se prépare en sachant qu’un jour, peut-être, leurs services seront retenus pour autre chose que défendre de jolies dames, ou rattraper quelques malandrins dans les rues d’une capitale. Maelys et lui le savent tous les deux.

Les paroles de la Lorgoise calment ses inquiétudes, un tantinet. Elle est bien accompagnée, protégée de Mirage et camarade d’un… d’un Thomas. Son regard doit parler pour lui, alors qu’il plisse les yeux légèrement, à l’entente de ce prénom masculin. Thomas, Thomas. Il essaie de replacer un Thomas et il se fixe sur l’homme de la Samhain, celui qui a brûlé la moitié des instructions du Sablier. Est-ce lui ? À entendre Maelys, il y a des chances que ce soit le même, et ça le rassure aussi un peu, de la savoir partenaire d’un homme qui lui a semblé intègre. Sans parler de son fameux capitaine. « [...] Le plus dur, c’était… C’était de partir en Erebor. » Oh. Il regarde un peu ailleurs, mal à l’aise. Il pense aux dragons qui les ont poursuivi, qui cherchaient leur mort. Il espère encore qu’aucun d’entre eux n’était Mirage, qu’aucune arme ayant fondu vers eux n’était celle de Maelys. « Au fait… J’avais quelque chose pour toi. » La brune sort de son sac un paquet, enroulé de tissu, et il le prend avec curiosité. Octavius ouvre le tissu et contemple le… le pain, apparemment, qui a plutôt l’apparence du roche, le poids d’une roche et probablement la force de frappe d’une roche, pendant qu’ils y sont. Il ne veut pas la décevoir, mais il y a une chance sur deux qu’ils se cassent les dents sur cette miche. Ça, tenir au ventre une semaine ? Il veut bien la croire : une seule bouchée de ça et ça devrait leur couper tout appétit pour les jours à venir. Il garde ses commentaires ironiques pour lui-même et vient plutôt tapoter la croûte du bout des doigts. Sourd. Dense. Compact, même. Il croirait entendre sa mère siffler avec désapprobation dans son esprit, comme lors des premiers essais culinaires de ses soeurs. Et si cette Cassie a aidé, ça veut dire que ça pourrait être pire. Oh, par Rya, dans quoi s’est-il embarqué ?

Au moins, ça les change de la lourde discussion sur la guerre.

« Je suis douée pour choisir les vins et les liqueurs, sinon ! J’en ai trouvé un, à tomber… Je sais que tu préfères la bière, mais je me disais qu’un produit local qui saurait te convertir à Edenia, c’est bien leur liqueur. Et hop ! Une bouteille sort également de ce sac à surprises. Pas de la bagosse maison, encore heureux. Ils vont en avoir assez de ce pain ! Tu seras pas déçu ! Vous picolez tôt, dis donc, en Lagrance », qu’il commente, un rire chatouillant sa gorge. De son propre sac, il sort un couteau, et sur le meuble de sa chambre servant à ranger ses vêtements, il attrape les deux verres qui y trônent. Délicate verrerie, qu’il a peur de casser juste à l’effleurer des doigts, d’écraser entre ses mains. Il laisse la Chevaucheuse les servir et lui-même se met à la tâche de couper une tranche de pain, qu’ils pourront partager. L’exercice est complexe, de par la dureté de la croûte, et ensuite celle de la mie, qui a la consistance d’une brique en pleine processus de sécheresse. Octavius essaie de ne pas rire, mais il ne peut pas s’empêcher de pouffer, alors qu’il jurerait entendre la lame de son couteau plier et demander grâce. Il se fait enfin victorieux et il tend une demi-tranche à Maelys, en échange d’un verre de liqueur. « À not' nouvelle vie ? » Pas uniquement la leur. La sienne.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyVen 23 Juin 2017 - 12:23

Il est vraiment attendrissant, à sa façon. Ce serait mal de se moquer, non ? Mais difficile de contenir le sourire amusé qui me vient, tandis qu’il plisse les yeux avec un regard équivoque. « Mais tu l’as vu à la Samhain… Il avait fait le concours d’équilibre, tu sais ? C’est mon coéquipier depuis bientôt dix ans maintenant, et puis il est avec Cassie. Je te la présenterais, c’est une super amie. » Voilà, rassuré ? Je lâche tout de même un rire léger, peut-être un peu moqueur, à lui embrasser la joue avec autant de tendresse que de spontanéité. J’aime bien, en fait, ses attitudes de gros jaloux. Ça signifie qu’il veut me garder uniquement pour lui, non ?

Par contre, on repassera pour l’idée de préparer des petits plats à son… Son quoi au juste ? Peu importe. Disons que mon pain amoureusement préparé lui fait honneur, à se montrer aussi solide comme un roc que lui. Une sorte de… De métaphore. Disons cela. Je lui souris innocemment, alors que le guerrier est visiblement perplexe, à tapoter la croûte noircie d’un ongle. « J’ai peut-être oublié de rajouter de la levure… »  Je n’ai plus qu’à espérer que la liqueur rattrape le coup. Bon… C’est plus l’heure d’un petit déjeuner mais… « Tu verras, ça va faire passer. » Je sens qu’on risque d’en avoir bien besoin, en effet.

Je verse rien qu’un demi-verre dans les coupes qu’il me tend, avant de la reboucher pour tout à l’heure. Je l’observe faire, d’un œil circonspect, surtout quand il se met à pouffer en tentant de couper la miche de pain… Mon poing part aussitôt en représailles dans ses côtes, avec une moue contrariée. J’essaie de ne pas trop sourire, pour ne pas lui donner implicitement l’autorisation de se moquer de ma cuisine. Il va le manger, ce pain. Si ça, ce n’est pas une preuve d’amour… Je souffle, et recoupe un petit morceau que je laisse de côté avec un grand sourire. « Vesper en voulait aussi. » Crapule. Truand. Un carcajou ne mange pas de pain. Tu as les dents bien taillées pour réussir cet exploit, non ? Je n’ai pas envie de m’intoxiquer. Je vais te le faire bouffer tu vas voir…

Je renifle, d’un air mauvais, et mets fin au cours de mes pensées. Je mords franchement dans la miche de pain, comme pour leur prouver à tous les deux qu’il est parfaitement comestible… Et manque de me casser les dents dessus. Je passe par-dessus le goût tout à fait passable et la texture plutôt désagréable à mâcher, à fixer Octavius en avalant tout rond mon morceau de pain. Je m’empare de mon verre aussitôt après l’avoir terminé. Je le lève vers lui avant d’en boire de longues gorgées comme s’il s’était agi d’un verre d’eau. Quel gâchis… Mais un peu plus et je risquais de m’étouffer avec ma propre bêtise. « A notre… Notre nouvelle vie. » Je suis sceptique, et ne réalise pas immédiatement. Que voulait-il dire vraiment par ça ? « Je… Je vais m’améliorer, tu sais. C’était la première fois que je tentais de faire du pain, et vu qu’il est spécial… » Spécial dans tous les sens du terme, même en terme de goût. « Tu penses que tu vas te plaire en Lagrance ? » Je regarde un peu dans le vague. J’avoue… J’ai encore du mal à réaliser qu’il soit vraiment venu, pour habiter dans le Duché Fleuri, seulement pour moi. Qui ferait une chose pareille ? Et bien lui, visiblement.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyMer 5 Juil 2017 - 4:59

Le Thomas est bien celui de la Samhain. Bien. Et il est en couple avec cette fameuse Cassie : encore mieux. Même si Lagrance lui semble, aux mots de Maelys, la lande des couples libres, et il ne sait pas si ça lui plaît complètement comme idée. Enfin, si ça peut lui apporter plus de baisers si spontanés… il ne dit pas non.

Puis, avant de vraiment rencontrer ce Thomas et cette Cassie, il faut survivre à l’ingestion de ce pain auquel il manque apparemment de la levure. Un ingrédient vital d’un pain. Rien que ça. Et comment est-il supposé ne pas rire ? Une chance qu’ils ont de l’alcool, en fait, pour digérer tout ça ! Il regarde curieusement Maelys chiper un morceau supplémentaire de la miche. Elle ne veut quand même pas en garder pour plus tard, si ? À son avis, elle en aura bien assez de sa demi-tranche, sa mignonne. « Vesper en voulait aussi. » Vraiment ? Il a un honnête doute sur la question, mais vu le dentier de Vesper, lui ne devrait pas trop avoir de difficulté à manger cette brique qu’on tente de lui faire passer pour du pain. De toute façon, avant de penser à nourrir le carcajou, il y a eux deux, leur moitié de tranche de pain et leur verre à moitié plein. Il cogne doucement sa coupe contre celle de la Lorgoise, avant de croquer dans sa tranche. Sans quitter Maelys des yeux, comme s’ils faisaient un concours. Il doit se retenir de rire, encore, mais il est incapable de tout à fait contenir son hilarité, alors que la brune mâche furieusement et que lui-même est bien plus circonspect quant à… à tout. À la texture à la fois spongieuse, granuleuse et sèche, qui le convainc que manger du tapis aurait probablement le même effet. Au goût, plus passable que terrible, cette fois sûrement voisin de l’absorption de sciure de bois. À la croûte, qu’il tente de ramollir de sa salive, afin que ses arêtes coupantes n’entaillent pas bêtement sa langue, même si le goût du sang serait définitivement un plus.
C’est une terrible expérience, mais hors de question qu’il recrache cette bouchée. Même s’il risque l’empoisonnement. Au point, ils seront deux.
« Je… Je vais m’améliorer, tu sais. C’était la première fois que je tentais de faire du pain, et vu qu’il est spécial… » Elle ne peut que s’améliorer, qu’elle soit rassurée. Octavius est encore occupé à mâcher sa bouchée qui, succès, lui a coupé toute possibilité d’appétit pour un temps, et il se résout enfin à faire passer le tout avec une gorgée de liqueur. Celle-ci tient ses promesses, cela dit, et c’est d’un oeil admiratif qu’il regarde son verre. Oh, ça, il risque d’y prendre goût, à ce genre de délice… Ça n’a rien du piquant de la bière de chez lui, ni la force des pousse-au-crime que les Kyréens savent si bien faire, mais c’est plus que délicieux. Il trempe ses lèvres une deuxième fois dans la liqueur, heureux de pouvoir cette fois la savourer et non pas s’en servir comme un gargarisant post-miche terrible, ses yeux pâles fixés sur Maelys. « Tu penses que tu vas te plaire en Lagrance ? »

La bonne question.
Il déglutit, sans savoir que répondre. Il a peur, en fait. Peur de ne pas s’y plaire. Peur de ne jamais s’habituer à tout ce qu’il voit, ici, déjà, et qui le chque. Il ne peut pas lui dire ça. « J’sais pas. C’est… différent. » Plus frais que Bellifère, plus chaud que Valkyrion, plus clément que Lorgol, plus fleuri que tous ces endroits à la fois. Plus raffiné que la Caravane, plus changeant que tout un contingent de Voltigeurs, plus peuplé que son village. C’est tout ce qu’il n’a jamais connu et qu’il n’a jamais espéré, car on ne lui a jamais permis d’espérer quoi que ce soit de ce genre. Par la fenêtre, légèrement entrouverte malgré la saison froide, il entend les carillons et cloches sonner la nouvelle heure de la journée, et le plus rapproché de ces sons est celui des propres cloches de la Guilde. « J’ai jamais vu autant d’fleurs, qu’il dit, un peu pensivement, sans oser penser que tout le reste du duché est ainsi. Tout c’que j’connais de Lagrance me vient d’quelques voyages avec la Caravane pis de c’que mes oncles pis mon père disaient, quand j’étais p’tit. Rien de très bien, hein, j’te répéterai pas ça », qu’il précise. Quelque chose sur les hommes castrés par leurs femmes, ce qui explique qu’ils se promènent en robe, afin de cacher qu’ils n’avaient désormais plus rien entre les deux jambes. Angoisse de castration également étendue à Cibella, forcément. Heureusement qu’il n’en a jamais rien crû. Enfin… qu’il n’ait pas tout crû. « J’peux juste apprendre. J’suis chanceux d’pouvoir être ici. Beaucoup d’gens quittent jamais leur village et moi, j’suis ici, à découvrir plein d’nouvelles choses que j’pensais jamais pouvoir voir. Ma… ma mère pis mes soeurs s’raient contentes d’savoir que j’suis là. Avec toi. » Peut-être même que Félicie le saura bientôt, de la bouche de mademoiselle Louison. Peut-être même qu’un jour, elle viendra le voir à Edenia, et il pourra lui présenter Maelys. Il n’a pas d’amis à présenter à la Chevaucheuse - Serenus est un crétin, il se doute qu’elle apprécie de savoir ce qui le lie à Ljöta, elle connaît déjà mademoiselle Louison - et il ne pensait pas non plus un jour pouvoir lui présenter un membre de sa grande famille. Ce serait… étourdissant.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptySam 22 Juil 2017 - 20:16

J’ai vraiment envie de le taper, pour lui faire passer l’envie de se moquer de moi, de ma cuisine ou… Bon, d’accord. Le goût est vraiment infect. Je suis déjà étonnée qu’il mange tout sans broncher, à l’observer faire avec des yeux ronds. C’est un guerrier, un vrai. Même le plus coriace des pains ne lui résistent pas. C’est moi qui me retiens de rire, cette fois, à me demander qui de Vesper ou lui a finalement la mâchoire la plus puissante, avant que mes pensées ne dérivent dangereusement… J’affiche un grand sourire, le regard pétillant, alors que la liqueur que j’ai mis tant de temps à choisir lui fait autant d’effet que ma cuisine, mais dans le bon sens du terme cette fois.

C’est le bon moment pour poser une question qui peut fâcher. J’espère que le léger aperçu qu’il a eu de sa vie en Lagrance ne lui a pas donné envie de reprendre le premier portail en direction de Lorgol… Je ne sais pas si je le supporterais encore, de me réveiller un beau matin, et que tout ce que je pensais acquis se soit envolé. Il ne serait pas le premier à fuir en prenant ses jambes à son cou, et le fier guerrier belliférien aurait même plus de raisons que d’autres de le faire… Mais c’est bien parce qu’il l’est aussi, qu’il n’a pas tendance à fuir, n’est-ce pas ? Et… Je passerais beaucoup de temps au front. Il pourra tranquillement prendre ses marques sans qu’on me reproche de me montrer étouffante, excessive ou… Toutes ces choses qui font que ces histoires-là finissent toujours mal.

Sa réponse ne me satisfait pas vraiment. C’est… Différent ? Je marque un silence. J’ai envie de l’étrangler, là, de suite, quand il me parle des fleurs comme du beau temps. Il n’a pas compris la question ? Je fronce les sourcils, suspicieuse, quand je crois comprendre… Lagrance est vraiment diamétralement opposé à ce qu’il a l’habitude de voir, et il ne connaît rien du Duché Fleuri, hormis quelques histoires que l’on raconte pour… « Pas besoin de répéter. J’ai entendu tout et rien sur les différents duchés à Lorgol. Mais justement… Enfin, être de Lorgol, ça permet d’être ouvert d’esprit. Comme toi, à voyager partout avec la Caravane alors… » J’essaie de le rassurer. Enfin, je crois. Mon sourire revient finalement quand il finit sur une note positive, parce qu’il s’estime chanceux d’être ici, qu’il a envie de découvrir… Alors oui, c’est qu’il n’est pas fermé. Le serait-il qu’il ne serait pas avec moi, évidemment. « Je te montrerais ce qui vaut le coup, en Lagrance ! La liqueur, c’est qu’un avant-goût, tu verras… Et puis, les guerriers sont rares ici, mais tu es au bon endroit pour en rencontrer quelques uns, te faire des amis. » Je me fais plus songeuse. Je penche la tête sur le côté, avec une moue interrogatrice. J’hésite, avant de lâcher à voix basse : « Tu ne me parles jamais de ta famille, et encore moins de ton père. »
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyDim 30 Juil 2017 - 20:13

Oh, qu’il voit qu’il frustre la Chevaucheuse ! Il ne sait pas ce qui lui déplaît, dans ce qu’il dit, mais il essaie autant qu’elle de la rassurer. Et il trouve drôle de penser que lui, dans son esprit, s’apparente à quelqu’un d’ouvert. Lui, Octavius. Ouvert. Ce n’est pas un qualificatif qu’il aurait jamais pensé appliquer à lui-même, et il se rappelle, encore, que le Destin a parfois de bien curieux desseins. Il en a fait beaucoup, de chemin. « Je te montrerais ce qui vaut le coup, en Lagrance ! La liqueur, c’est qu’un avant-goût, tu verras… Et puis, les guerriers sont rares ici, mais tu es au bon endroit pour en rencontrer quelques uns, te faire des amis. J’te fais confiance là-dessus », qu’il approuve, non sans penser que des amis… il a bien hâte de voir s’il sera capable de s’en faire.

Hé, c’est une nouvelle vie. Il faut être un peu optimiste, pour une fois, et se dire que peut-être, quelque chose changera. Serait-ce un peu.

Sa brune se fait un peu songeuse, subitement, et le guerrier se penche afin de mieux la regarder, pour tenter de décrypter son expression. Peut-être qu’elle pense à ce qu’elle veut lui montrer, à Edenia, lorsqu’ils retourneront dans les rues à explorer et visiter. Ou qu’elle se dit que finalement, des amis, il ne s’en fera pas. Mais rien de tout ça, dans les mots bas de Maelys : « Tu ne me parles jamais de ta famille, et encore moins de ton père. » Il se raidit, se redresse, sans répondre. Pris au dépourvu. Sans savoir s’il sera capable, en fait, de répondre. Il se confie peu sur sa vie. Il ne parle pas de lui, ni d’où il vient. Pas par honte de sa famille, qu’il aime et dont il est fier. Par honte de lui-même et de ses échecs, de cette opprobre qu’il n’a pas voulu jeter sur son nom, au point de ne plus l’employer. Il ne l’a même jamais dit à Maelys, d’ailleurs, ce nom. Les Voltigeurs le savent, ceux qui étaient là jadis, et c’est presque tout. Octavius, mal à l’aise, se balance sur ses pieds, puis s’assit sur le lit. D’un bras, il attire Maelys à lui, afin de la lover sur ses genoux. Pour toucher son corps menu et pourtant fort, agile, l’étreindre encore un peu.
Il devrait lui parler, de sa vie. Elle est sa… sa copine, après tout. La gêne le fait détourner le visage, le coller presque entre les seins de la Lorgoise, afin de ne pas croiser son regard. Quand il parle, pourtant, c’est clairement, même si lentement. Mesurant chacun de ses mots : « Mon père est mort pas longtemps avant l’accident. Son nez se plisse, un peu, à ce souvenir. Il était heureux, il se rappelle, que son père décède en ayant eu le plaisir de voir son fils s’élever au-dessus des nuées et de leur pauvreté. Bien brièvement. C’t’arrivé comme ça. Le coeur qu’a sauté, qu’ils ont dit. » Il hausse les épaules, comme si ce n’était rien. C’était il y a longtemps, après tout.

Octavius relève le visage, puis embrasse la jeune femme, brièvement, avant de poursuivre, sur le même ton de confidence : « J’le voyais jamais, y travaillait tout l’temps. C’ma mère et mes soeurs qui m’ont élevé. J’en ai six, de soeurs », qu’il précise, et il s’amuse de la surprise qui se peint sur le visage de Maelys, à l’entente de ce chiffre plus que respectable. Les Bellifériens ont de grandes familles, les Kyréens également, et ces nombreuses fratries ne sont aucunement rares, pour lui. Il s’étonne plutôt de ceux qui n’ont d’un, voire deux enfants. « J’les vois jamais elles non plus, mais elles ont de belles vies. ‘Sont bien mariées. Sauf Félicie, la plus jeune, qu’est nourrice, à Lorgol. Il n’ose pas en dire plus, dire qu’elle travaille dans un lieu reconnu pour abriter honnêtes gens et brigands sous le même toit. Il ne sait toujours pas comment il se sent, face au choix de sa plus jeune soeur, mais il est bien mal placé pour critiquer. Elles s’occupent bien d’not’ mère, pis j’ai plein d’neveux et nièces. » Il pense à sa mère. Maelys l’a vue, ligotée sur ce pont pirate illusoire. Très grande, autant que Marianne d’Orsang, le visage ridé d’avoir ri et souri, et ses cheveux encore châtains, veinés d’argent. Douce, mais volontaire, maîtresse d’un foyer où elle a toujours été la reine. Il se dit que c’est peut-être la dernière fois qu’il la voyait. Elle va bien avoir soixante ans, cette année. C’est âgé, pour une femme du peuple.

Il y a bien des choses qu’il aimerait dire, en fait, maintenant qu’il a commencé. Choses dont il ne parle jamais, mais qu’il craint de perdre, de ne jamais se confier, le flot ayant repéré le barrage enfin brisé, prêt à laisser s’écouler toutes ses confidences comme une rivière, comme un fleuve enfin libéré. Qu’elles ont toutes peur des serpents, ceux qui se cachent dans la terre rouge du village, et qu’il lui revenait la tâche de les tuer sans même y penser. Que sa mère fait la meilleure cuisine du continent, juré craché. Qu’ils ont eu de la chance, peut-être, d’avoir un père et mari absent, qui ne se souvenait probablement pas des noms de toutes ses filles, mais qui au moins ne levait la main sur personne. Que parfois, le Val lui manque, pour sa simplicité, et que pourtant, il l’a quitté pour cette même raison. Que sa mère est de Valkyrion, et lui aussi, pour une simple question de frontière, et que mine de rien, ça s’est répercuté dans leur foyer. Que sa soeur aînée, Flavie, bien mariée à un marchand au caractère plus tolérant, a appris à lire au coeur de son mariage et qu’elle est la seule à parfois envoyer des lettres à la Guilde des Guerriers, sans qu’il y réponde.

Mais il n’en dit rien. Il embrasse Maelys, plutôt, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils perdent le souffle, jusqu’à ce qu’il doive s’arrêter, quelques ombres dansant devant ses yeux de manquer d’air. Pour un autre jour, peut-être, pour une autre fois. Ils ont le temps. Octavius se promet qu'un jour, il lui en parlera. Des serpents du Val, des tourtes de sa mère et des lettres de Flavie. « Mais là, je t’ai toi. » À lui, juste à lui.
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Message Sujet: Re: Entre les mains du jeune amour   Entre les mains du jeune amour EmptyLun 7 Aoû 2017 - 18:38

Il se penche en avant, à me détailler, comme s’il pouvait finalement lire dans mes pensées. Un regard de biais en retour me suffit à le trouver atrocement attendrissant, mais ce n’est pas suffisant pour me faire oublier mes interrogations. Je le vois bien, qui se raidit aussitôt, quelque peu surpris. Je le détaille longuement à mon tour, sans savoir s’il va prendre la peine de me répondre. Je commence à me dire que non, à voir ce grand gaillard ne pas savoir où se mettre, mal à l’aise.

Je ne fais pas de difficulté, quand il veut m’attirer à lui, posée à nouveau sur ses genoux. Je profite de cette étreinte agréable, à poser ma tête dans le creux de son cou, à respirer son odeur qui m’a tellement manqué ces derniers mois. Mes yeux s’ouvrent, quelque peu décontenancée, quand c’est finalement lui qui se plie en deux contre moi. Je passe mes mains dans ses cheveux, sur son cou, et il parle bas sans plus croiser mon regard… Mais je ne m’attendais déjà plus à ce qu’il le fasse, vu ce que ça semble lui coûter. Je comprends mieux, après l’avoir écouté sans mot dire, pourquoi c’était si difficile pour lui. « Je suis désolée, pour ton père… »

Et même s’il hausse les épaules, comme si ça n’avait pas d’importance, le fait qu’il ait détourné le regard, comme on masque une vieille blessure, me laisse songer que ce n’est pas si évident qu’il veut bien le faire croire. Je croise brièvement le bleu de ses yeux, quand il se redresse pour m’embrasser furtivement. C’est moi qui me fige ensuite, à entendre le nombre de… Six sœurs ! C’est presque amusant de l’imaginer seul parmi cette cohorte féminine, avec un père souvent absent. Il a bien dû être obligé de prendre les choses en main, surtout en Bellifère. Et il faisait comment pour toutes les défendre ? Un vrai travail à plein temps.

J’hoche la tête, quand il me confie qu’elles ont une belle vie. Je sens comme une interrogation, qui plane, envers sa plus jeune sœur qui a choisi une autre voie. Elle est à… Lorgol ? « J’aimerais bien pouvoir la rencontrer, un jour… » Je ne sais pas s’il voudra. Je ne sais même pas pourquoi ça m’importe vraiment, alors que je me suis détachée de ma propre famille. Peut-être seulement pour… Avoir une pointe d’assentiment, oui. Je me souviens de sa mère, sur ce navire, si réel… Etait-ce vraiment une illusion ?

Je le sens hésiter. Je reste le regard ancré en le sien, à attendre, s’il est prêt à m’en livrer davantage. On dirait que les pensées se bousculent, derrière ce voile au couleur de l’océan, mais plus un mot ne sort de sa bouche. Il s’est plutôt bien vite emparé de la mienne, à m’en couper le souffle. Impossible d’en placer une, ou de lui en demander davantage. Je suis sûre qu’il en fait exprès, pour éviter toutes questions gênantes, à m’empêcher de renchérir. J’ai le souffle court, quand nos lèvres se quittent, et plus la moindre question en tête, balayée par ce désir impérieux. Un frisson délicieux me parcourt l’échine, à l’entendre prononcer ces mots. « Et je t’ai toi. » J’y réponds, en parfait miroir, avec la même ardeur. Une semaine, c’était bien trop court. Celle-là le sera aussi, et je veux profiter de chaque moment avec lui, sans concession. Sans plus rien penser d’autres, que le savoir avec moi, contre moi. Parce qu’il est vivant. Parce qu’il est venu… Et que plus rien d’autres ne compte.
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