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 Rien ne vaut un bon feu de cheminée

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Les Voltigeurs
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Mayeul de Vifesprit
Mayeul de Vifesprit

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Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel

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Message Sujet: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMer 25 Jan 2017 - 19:46


Livre II, Chapitre 1 • Les Sables du Temps
Raygnar d'Ysgramor & Mayeul de Vifesprit

Rien ne vaut un bon feu de cheminée

Ou un verre de vin chaud. Surtout un verre de vin chaud, en fait.



• Date : 29 Décembre 1001
• Météo : Tempête de neige, visibilité réduite et grand froid !
• Statut du RP : En cours
• Résumé : Surpris par une tempête de neige, Mayeul et son Vol se réfugie à Ysgramor, où le nouveau major fait connaissance avec le maître des lieux.
• Recensement :
Code:
• [b]Date : 29 Décembre 1001[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1683-rien-ne-vaut-un-bon-feu-de-cheminee]Rien ne vaut un bon feu de cheminée[/url] - [i]Raygnar d'Ysgramor & Mayeul de Vifesprit[/i]
Surpris par une tempête de neige, Mayeul et son Vol se réfugie à Ysgramor, où le nouveau major fait connaissance avec le maître des lieux.



Dernière édition par Mayeul de Vifesprit le Lun 1 Mai 2017 - 13:49, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMer 25 Jan 2017 - 19:48

Il est encore plutôt hésitant, Mayeul, sur ses nouvelles responsabilités. Il a l’impression que tout lui est un peu tombé dessus, et il éprouve de franches difficultés à s’adapter. A s’imposer. D’autant plus qu’il les connaît déjà, ses Voltigeurs. La plupart en tout cas, il les a déjà croisé, au minimum. Alors, former une équipe et lui donner des ordres, alors que lui-même se débat encore avec sa propre vie et l’acceptation progressive de la mort de Mathilde, cela lui paraît très compliqué.

C’est bien pour ça qu’il a organisé cette sortie, Mayeul. Pour partager un moment avec ses Voltigeurs, dans un cadre un peu moins strict que la caserne de Valkyrion. Pour les observer, aussi, connaître leurs spécificités et leurs capacités. Se faire connaître d’eux, également. Ils se sont donc élancés, en formation, à l’assaut des neiges de Valkyrion pendant quelques jours. Une tempête de neige particulièrement violente les a surpris au soir du troisième jour de leur sortie, et Mayeul a préféré se replier sur un manoir non loin, pour protéger leurs griffons et eux-mêmes. Nuage - et son Voltigeur, clairement - n’est pas encore habitué à la rigueur du climat kyréen, et tenter le Destin en s’entêtant à braver le temps ne semble pas être une décision rationnelle à prendre. Surtout qu’il ne s’y connaît pas, en tempêtes de neige !

C’est donc une poignée de Voltigeurs et de griffons, trempés de neige et malmené par les bourrasques, qui se sont présenté ce soir là à la porte du manoir du seigneur de ces terres. Le serviteur qui leur a ouvert n’a pas traîné à les annoncer, les laissant dans le couloir de l’entrée, pour attendre que le plus gros de la tempête passe. C’est l’hiver dans le duché, et les tempêtes, même si fréquentes, ne durent pas énormément de temps. Du moins c’est ce qu’espère Mayeul, qui ne souhaite guère imposer sa présence au maître des lieux plus de temps que nécessaire. Le serviteur s’est éclipsé après leur avoir annoncé le nom de son maître - un certain Raygnar d’Ysgramor - et le nouveau major de Svaljärd l’attend avec impatience, secouant la neige de ses vêtements et passant avec application ses mains gantés dans les plumes de Nuage, grattant la neige qui s’y est accumulée.

Ysgramor... Mayeul est celui qui a planifié l’entraînement, et voit donc à peu près où ils ont atterri. La tempête les a quelque peu déporté, mais pas de beaucoup. Un regard sur les autres Voltigeurs et leurs griffons, tout autant encroûtés de neige que Nuage et lui, et il récupère un peu de neige sur ses vêtements pour la lancer sur un des Voltigeurs non loin, avec un amusement tout puéril. La situation n’est pas catastrophique, ils sont au chaud - si le maître des lieux ne les jette pas dehors - et cette petite escapade leur a permis de se connaître un peu mieux. L’air triomphant du major ne dure pas longtemps pourtant, qu’une boule de neige est lancé dans sa direction. Mayeul s’est retourné en entendant des pas sur la pierre, et l’avertissement de Nuage vient trop tard - à dessein, le Voltigeur en est presque sûr.

La boule de neige l’atteint à l’arrière du crâne, s’effritant dans le cou de Mayeul. Et si le major s’efforce de retenir un glapissement étonné, il ne peut s’empêcher de frissonner et de passer sa main gantée dans ses cheveux soudainement trempé - enfin, plus encore que il y a trois minutes - avant de relever ses yeux vers le nouvel arrivant. « Veuillez nous excuser de ce désagrément seigneur Ysgramor, la tempête nous a surpris. Je me nomme Mayeul de Vifesprit, major du vol de Svaljärd, et je sollicite un abri pour mon Vol et moi-même. Nous ne vous importunerons pas longtemps, n’ayez crainte. » Jusqu’à ce qu’il soit plus sûr de reprendre les airs, en tout cas.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptySam 28 Jan 2017 - 21:43

Cette tempête durait déjà depuis plusieurs heures, et elle ne montrait aucun signe de faiblesse. Bien au contraire, j’avais l’impression qu’elle avait redoublé d’intensité. J’avais donc ordonné à ce que l'on fasse rentrer toutes les bêtes et que tout le monde reste bien à l’abri. Les domestiques avaient allumé toutes les cheminées du manoir afin qu’il y règne une agréable chaleur ambiante tandis que les cuisiniers préparaient de la soupe et du vin chaud au cas où une pauvre âme vienne trouver refuge ici. Cela m’était déjà arrivé d’accueillir des hommes ou des femmes, égarés par la tempête, frigorifiés et l’air hagard. C’est pour cela que je préférais prendre mes précautions.

L’inconvénient avec les tempêtes, c’est qu’il n’y avait pas grand-chose à faire, à part attendre qu’elle passe. Le majordome n’avait pas ce problème. Il veillait à ce que tout le personnel ait quelque chose à faire. J’avais donc suivi son exemple et donnait des ordre à droite à gauche. Elanin travaillait dans la bibliothèque. Quant à Rolf, il se tenait à mes côtés tandis que je faisais les comptes du domaine. Tel un élève appliqué, il observait et n’hésitait pas à poser des questions quand quelque chose n’était pas clair pour lui. Mon petit dernier n’avait pas ce problème puisqu’il était à Lorgol, sur les bancs de l’Académie. Nous étions donc tous bien occupés quand un valet, tout haletant, vint me voir pour me prévenir que nous avions de la visite.

La tempête avait donc forcé quelqu’un à trouver refuge dans mon manoir ? Qu’était-ce cette fois ci ? Un marchand perdu, se lamentant sur sa cargaison abîmée par le vent et la neige ? Un couple de voyageurs surpris par la tempête ? Je décidais de ne pas perdre de temps et posais la question au valet, qui s’empressa de me répondre que c’était tout un groupe de Voltigeurs, accompagnés de leurs griffons. Je levais un sourcil, perplexe. Ce n’était pas dans l’habitude des Voltigeurs d’aller s’amuser à virevolter dans une tempête. Celui qui avait pris cette décision allait se faire tirer les oreilles. Je me levais donc de mon bureau avec un soupir puis je me dirigeais vers le hall, suivis de mon fils.

Alors que je descendais les froids escaliers qui menaient au couloir de l’entrée, j’entendis quelques rires ainsi que les pas du majordome qui venait de me rattraper. Lui aussi avait été prévenu et il voulait sans doute veiller à ce que tout se passe sans aucun problème. Au moment où j’entrais dans la pièce, je pus voir un jeune homme, sans doute le chef du groupe, se prendre une boule de neige à l’arrière du crâne. Boule de neige lancée par un de ses camarades. J’en conclus que les Voltigeurs devaient bien s’entendre entre eux, qu’il devait y avoir une forte cohésion. Mon fils retint un rire qu’il dissimula derrière un sourire de bienvenue. Je restais totalement impassible et écouta les explications du major trempé qui se présenta comme étant Mayeul de Vifesprit. Je repensais alors à la carte d’Arven, dont j’avais appris tous les points par cœur, et tenta de situer l’endroit d’où provenait ce garçon. Il était bien loin de chez lui. Je comprends mieux pourquoi il avait entrainé son Vol dans la tempête. Je passais la langue sur mes lèvres quand il demanda à rester à l’abri avec ses compagnons. J’hochais la tête et répondis :

« - Vous pouvez rester autant de temps qu’il vous plaira. Il est rare que nous ayons de la visite. Je vais demander à ce qu’on vous apporte de quoi vous sécher, vous changer ainsi que de quoi vous restaurer. »

Je comptais rapidement le nombre de personnes présentes. Hum… Je n’aurais pas assez de chambre pour les loger tous, mais je pouvais au moins veiller à ce qu’ils passent tous la journée, et si besoin la nuit, au chaud. J’échangeais un regard avec mon majordome qui alla faire ce que j’avais dit précédemment. Je me tournais vers le Voltigeur et demanda :

« - Qu’est-ce qu’un groupe de Voltigeurs faisaient dans une tempête ? Il n’y a rien de grave j’espère ?»


Dernière édition par Raygnar d'Ysgramor le Mer 29 Mar 2017 - 21:31, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyDim 5 Fév 2017 - 21:53

Mayeul hésite encore largement sur son nouveau rôle, indécis quand à la conduite à tenir, mais une chose est claire : il n’est pas un tyran. Il sait se montrer autoritaire et décidé s’il le faut - capricieux, diraient certains - mais il n’est pas du genre à imposer son autorité sous prétexte qu’il le peux. Et aussi froide que soit cette neige, il ne l’a pas volé, il le sait. Une partie de lui regrette de ne pouvoir déclencher une bataille de boules de neige dans la demeure du seigneur d’Ysgramor, mais il sait tout de même se montrer raisonnable, le major de Svaljärd. Pourtant, Aldor les a recouvert joyeusement d’une neige toute prête à être utilisée ! Mais raisonnable, c’est le maître mot, face à la froideur de l’accueil qu’ils reçoivent.

Kyréens. Ils charrient de la glace dans leurs veines, tous, les habitants de Valkyrion. Ils sont secrets, conservant leurs émotions bien à l’abri, au contraire de lui-même. Mayeul le sait, sa façon d’exprimer ses émotions est assez peu en rapport avec le côté discret des habitants du coin. Il est cielsombrois, lui, assez peu initié au fait de dissimuler ce qu’il ressent. Quoiqu’il en soit, le Voltigeur enlève de son mieux la neige glacée qui lui dégouline dans le cou, avant de se concentrer sur l’homme en face de lui. Et... Son fils, probablement. Il lui ressemble, se tient à une distance respectueuse, et personne ne semble questionner le fait qu’il soit venus accueillir les visiteurs. Mayeul a toujours été doué pour lire les gens, et ses études à l’Académie n’ont fait qu’accentuer cet état de fait, bien qu’elles soient loin maintenant. Un autre homme les accompagne - Intendant ? Serviteur ? - mais c’est vers le maître de maison que Mayeul se tourne.

« C’est très aimable à vous Monseigneur, mais nous avons des vêtements de rechange. Un repas chaud et un abri contre cette tempête sont déjà une offre plus que généreuse de votre part. » Après tout, ils sont partis depuis quelques jours, et il était prévu que leur petite excursion de cohésion dure quelques jours. Chaque Voltigeur apprend à voyager léger, mais avec de quoi parer à l’imprévu : il arrive souvent que leurs missions au service de leur duché durent bien plus d’un jour. La seconde question de l’homme le prend au dépourvu, mais il s’empresse de le rassurer : avec les temps qui courent, aucun doute que les gens s’inquiètent, et Mayeul ne tient pas particulièrement à causer des troubles en inquiétant les seigneurs locaux. Il est major depuis à peine une semaine, il serait fort dommage que ses actions aient de fâcheuses répercussions ! « N’ayez crainte, ce n’était qu’une mission de routine. Nous nous sommes laissés surprendre par la tempête sur le chemin du retour, rien d’autre. » Les tempêtes sont imprévisibles, mais elles ne durent guère longtemps, il l’espère de tout son cœur, le Voltigeur.

« Je suis navré de perturber votre quiétude. Nous nous ferons aussi discrets que possible, et vous n’aurez pas à vous inquiéter de nous trop longtemps. » Assure à nouveau le major de Svaljärd. Aussi discrets que peuvent l’être huit Voltigeurs et leurs griffons plein de neige, en tout cas. Le serviteur est déjà reparti, veillant sûrement à leurs accommodations, et Mayeul se prend à rêver d’un bain chaud qu’il n’aura pas le loisir d’avoir. En rentrant, sûrement. Pour le moment, il lui faut débarrasser Nuage de la neige qui reste accrochée à ses plumes. Le griffon n’a pas froid mais le Voltigeur lui, est transi. Avant de se changer pourtant, il lui faut s’acquitter de sa tâche, et il passe avec application ses mains sur les plumes de Nuage, vérifiant d’un bref regard que chacun des Voltigeurs sous ses ordres s’occupent de rendre les griffons plus confortables. « Vous n’avez rien remarqué d’anormal sur vos terres, ces derniers temps ? » S’enquiert Mayeul, d’un ton qui se veut professionnel mais dans lequel on soupçonne sans mal une pointe de curiosité. Il doute que le seigneur d’Ysgramor ait des problèmes, malgré les vives tensions qui agitent Arven. Son domaine est loin, et avec la neige qui recouvre Valkyrion, les déplacements sont bien moins aisés. Mais il est de son devoir de s’assurer que tout va bien dans le duché, après tout. Chaleur. Bien-être. Inconfort. Froid. Les sensations de Mayeul se heurtent à celles du griffon, et Nuage secoue la tête, son amusement aussi clair pour Mayeul que s’il était le sien propre.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyVen 10 Fév 2017 - 22:56

Ces échanges incessants de politesses… Je dois avouer que tout cela me fatigue parfois. Pourquoi perdre du temps à ça alors qu’on pourrait aller droit au but. Mais je me devais de respecter les traditions, aussi inclinais-je la tête vers le major quand celui-ci me remercia pour le repas et pour l’abri. Je n’allais quand même pas leur refuser l’hospitalité avec un temps pareil. Ce serait indigne pour un seigneur kyréen. Et puis, les tempêtes étaient plutôt fréquentes, surtout en cette saison. Il était normal que nous nous aidions entre nous. Je me dis, qu’en agissant ainsi, les personnes que j’aiderais seraient reconnaissantes et n’hésiteront à faire de même quand ce sera à mon tour d’avoir besoin d’aide. Même si mon geste était dicté par mon éducation et ma morale, je ne pouvais m’empêcher d’y voir le profit que j’en tirerais.  

Je m’étonnais cependant de les voir ici. Qu’est ce qui avait pu amener ces Voltigeurs à voler dans une tempête de neige. Déjà qu’un cheval aurait du mal à s’y déplacer, je n’osais pas imaginer le calvaire de ces pauvres griffons. Ils devaient avoir les ailes bien endolories. Je fis une grimace en regardant celui du major et secouais la tête. Il n’avait pas trop l’air de s’en plaindre malgré tout. Mais je ne m’y connaissais pas assez en griffons pour dire ce que ces créatures pouvaient ressentir.
Mais tout cela ne répondait pas à ma question. Aussi décidais je de ne pas perdre plus de temps à me remuer les méninges et je la lui posais. Il se passait peut-être quelque chose de grave et je n’avais pas été mis au courant. Les terres isolées d’Ysgramor ne facilitaient pas les transferts d’informations… Je regardais les griffons et retins un soupir. Ce serait tellement plus facile s’ils transportaient le courrier… Ils étaient plus rapides qu’un messager et bien plus intelligent qu’un pigeon voyageur.

Le major me sortit de mes pensées et me répondit que je n’avais aucune crainte à avoir. Ils n’étaient sortis que pour une mission de routine et ils s’étaient laissés surprendre par la tempête sur le chemin du retour. Je fronçais les sourcils. Les tempêtes étaient certes imprévisibles, mais nous avions appris à plus ou moins reconnaître leur arrivée à travers quelques signes avant-coureur : les nuages de plus en plus menaçant, le vent qui commence à se lever, les oiseaux qui se rapprochent des maisons. En général, dès que cela arrive, les gens rentrent chez eux, et y restent jusqu’à ce que ça se calme. Je me dis que le groupe de Voltigeurs n’avait pas pu trouver d’endroits où se poser avant de se faire surprendre par la neige. Tout pouvait arriver, et ne pouvais que saluer leur courage (ou leur folie) pour voyager avec le froid qui régnait en maitre en Valkyrion. Je me contentais donc de prendre un air quelque peu rassuré et de hocher la tête à l’intention de Mayeul de Vifesprit.  Celui-ci m’assura une nouvelle fois que son groupe et lui veilleront à ne pas nous déranger. Je lui répondis alors :

« - Je n’en doute pas. Mais restez aussi longtemps qu’il vous plaira, et prenez le temps pour vous reposer. Voler dans une tempête doit être éreintant. »

Je lançais un regard au griffon du Major alors que celui-ci commençait à le débarrasser de la neige qui recouvrait ses plumes. Je me demandais quelle avait été la réaction de Vifesprit quand il avait appris son départ pour Valkyrion. Le jeune homme ne devait pas tellement être préparé à cela, son griffon non plus. Tout en regardant l’animal, je me dis que mon petit dernier, Rudolf, aurait été très heureux de les voir réunis ici. Lui qui rêvait d’être Voltigeur, en voilà tout un groupe qui atterrit chez lui. Mais, dommage pour lui, il est à Lorgol. Je me tournais vers son frère aîné qui, malgré son air sérieux, avait l’air de prendre plaisir à observer des griffons d’aussi prêt. Puis, soudain pris d’un élan de compassion, je l’envoyais chercher sa sœur. Elanin travaillait sans relâche depuis plusieurs heures, et j’estimais qu’elle avait mérité un peu de repos. Et, la connaissant, elle viendrait elle aussi saluer les nouveaux arrivants. Même si son attention serait plus portée sur les Voltigeurs eux même que sur leurs montures…

Tandis que Rolf s’éloignait, Mayeul de Vifesprit me demanda si j’avais remarqué quelque chose d’anormal sur mes terres. Je secouais la tête et répondis :

« - Non, pas particulièrement. L’isolement et la neige nous protègent. Même si nous avons quelques yacks qui disparaissent de temps en temps sans aucune explication, mais, le plus souvent, c’est dû à la négligence d’un garçon de ferme, et les prédateurs se chargent de faire disparaitre la bête. Les bandits se font plutôt rare… Mais tout peut arriver. »

Mais, même s’ils se faisaient discret en ce moment, je redoublais de vigilance, surtout avec les évènements qui courent. Et je me dis que ces bandits finiront par trouver le moyen de rejoindre mes terres à un moment où à un autre. Peut-être même y étaient-ils déjà. La tempête jouait dans leur faveur. Si elle rendait difficile les déplacements, elle rendait quasi impossible la surveillance du domaine tant la visibilité était réduite. Nous allions devoir nous montrer prudent. Et j’avais de la chance, si j’avais un problème, ces Voltigeurs pourraient m’être d’une grande aide.
Mon majordome revint, suivit par quelques domestiques qui apportaient aux Voltigeurs tables chaises,de quoi essuyer l'eau et la neige ainsi de la nourriture chaude. Le temps du réconfort est arrivé.


Dernière édition par Raygnar d'Ysgramor le Mer 29 Mar 2017 - 21:32, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyDim 19 Fév 2017 - 14:51

Il n’est pas difficile de comprendre que le seigneur d’Ysgramor désapprouve leur présence dans la tempête. Cela pourrait passer aux yeux du cielsombrois comme un jugement négatif de ses capacités, mais il décide de ne pas s’y attarder, se concentrant sur autre chose pour le moment. Et puis après tout, mieux vaut le prendre à la rigolade. « C’est mon anniversaire aujourd’hui, peut-être est-ce la façon de la déesse de me souhaiter la bienvenue. » Souligne Mayeul, amusé. Valda protège les Voltigeurs, mais elle est également la Dame des Tempêtes, n’est-ce pas ? Peut-être est-ce un bon présage, que de s’être perdu dans le blizzard, même si Mayeul aurait préféré un cadeau de bienvenue un peu moins humide.

Quoi qu’il en soit, ils sont au chaud désormais, et invités à y demeurer aussi longtemps qu’il le leur plaira. Le seigneur des lieux envoie son fils au loin, et tandis que Mayeul débarrasse Nuage de sa croûte de neige, le Voltigeur écoute avec attention les remarques du seigneur du domaine. Il retient à grand peine un sourire amusé : il a parfois traité avec les seigneurs proches du domaine de son père, et les intérêts de ces derniers n’étaient pas grandement différents. « Je doute que qui que ce soit s’aventure dans cette tempête, effectivement. » Sauf des Voltigeurs avec un major débutant, s’entend. Le majordome revient bientôt avec d’autres domestiques, leur installant une table de fortune et de quoi se restaurer, avant qu’ils ne soient invités à se changer ailleurs. Mayeul ne voit pas grand intérêt à se changer loin des regards, mais les Kyréens sont parfois un peu rigides, aussi se plie-t-il sagement à la demande.

Quand ils reviennent, les Voltigeurs et leurs major se voient servir des plats chauds, qui chasseront le froid qui s’accroche encore. Le fils de leur hôte est revenu, accompagné d’une jeune fille, et le major de Svaljärd se fend d’un baise-main impeccable, ses yeux rieurs posés sur la jeune femme. « Demoiselle, votre présence réchauffe cette pièce bien plus efficacement que n’importe quel feu de bois. » Il le sait, le Voltigeur, on ne drague pas les dames de son hôte. Mais il est loin de la draguer, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’un compliment, l’un de ceux qu’il clame sans jamais vraiment s’y attarder, et il n’a pas besoin de voir la tête de son ailière pour savoir qu’elle ne doit même pas être surprise. Et puis, autant ne pas le nier : depuis ses années à Val-griffon, Mayeul a appris qu’être Voltigeur s’accompagnait de bien des avantages auprès de la gente féminine : ils s’entraînent souvent, après tout, et la Voltige exige une parfaite condition physique. Ainsi qu’une certaine endurance. Mais ce n’est probablement pas le moment de faire étalage de ses charmes, aussi le major se tourne-t-il vers leur hôte. « Vous joignez-vous à nous pour ce repas, seigneur Ysgramor ? Je crains de n’avoir que peu de nouvelles à vous apporter de Svaljärd, mais j’ai quitté Euphoria récemment. » Et comme chacun sait, la cour du duc Castiel est le meilleur endroit pour entendre les potins d’Arven. Sans oublier que l’Ordre a frappé en Sombreciel, il y a peu. Mayeul était aux premières loges.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:10

Je ne préférais pas critiquer les compétences de ce pauvre major qui devait se sentir assez mal comme ça. Je ravalais mes commentaires et l’écouta me dire que cette tempête était sans doute un cadeau de la déesse pour son anniversaire et pour lui souhaiter la bienvenue en Valkyrion. Je fis donc une moitié de sourire. Si ça c’était un cadeau, alors soit la déesse avait des mauvais gouts, soit elle avait un humour qui ne faisait rire personne, sauf elle, et peut être Mayeul vu le sourire qu’il affichait. Il n’y avait que les Voltigeurs pour s’amuser dans une tempête. Je lui dis alors et demandais, par pure curiosité :

« - Un bon anniversaire dans ce cas. Cela vous fait quel âge maintenant ? »

Je lui expliquais ensuite que mon domaine n’avait pas grand-chose à craindre des attaques de bandits, à moins que ceux-ci aient la patiente et l’énergie pour affronter le terrain et la neige. J’avais envoyé mon fils chercher ma fille tandis que le Voltigeur me répondit que personne n’oserait venir troubler notre tranquillité avec cette tempête. Sauf des Voltigeurs imprudents et des voyageurs perdus bien entendu. Je me contentais d’hocher la tête pendant que mon majordome, accompagné de son équipe de domestiques, installaient les tables et les bancs. Pendant qu’ils travaillaient, les Voltigeurs allèrent se changer, et mes enfants nous rejoignirent. Mon fils se plaça à mes côtés, toujours aussi attentif. Ma fille, quant à elle, avait soigné sa tenue, et était plus resplendissante que jamais. Elle me fit un sourire, visiblement heureuse de ne plus être coincée à son bureau.

Les domestiques servirent des plats chauds et les Voltigeurs, une fois changés, purent enfin se restaurer. Le major fit un baise main à ma fille et lui fit un compliment qui fit rosir ses joues. Je plissais les yeux, me disant qu’un Voltigeur ne serait pas un bon parti pour elle. De plus, cela se voyait qu’il n’avait aucune intention de lui faire la cour. Et puis, les cielsombrois et les femmes… C’était toute une histoire. Je fis mine d’ignorer le sourire ravi de ma fille et invitais les Voltigeurs à s’asseoir. Je m’arrangeais aussi pour qu’on serve aux griffons de la nourriture chaude, les pauvres méritaient aussi de se réchauffer l’estomac.
Quand Mayeul me demanda de me joindre à eux, j’acceptais et m’asseyais à ses côtés. Mes enfants prirent également place et écoutaient les Voltigeurs raconter des anecdotes sur leurs voyages. Le major m’avoua n’avoir que peu de nouvelles à m’apporter sur Svaljärd. Je lui demandais alors tout en lui présentant un plat de viande de yack :

« - Alors racontez moi les nouvelles d’Euphoria. Comment se porte le duc Castiel ? J’ai entendu dire qu’il s’était déroulé des évènements tragiques en Sombreciel. »

J’avais été mis au courant il y a peu mais je n’avais pas eu plus de détails. Avoir un cielsombrois sous son toit était plutôt une bonne chose finalement. Ils avaient un certain talent pour être au courant de tout ce qu’il se passait en Ibelène.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMer 8 Mar 2017 - 17:02

Le seigneur d’Ysgramor ne semble pas totalement d’accord avec son affirmation, mais si on en croit son vague sourire, il goûte à la plaisanterie. Peut-être. Les Cielsombrois sont tout de même plus facile à lire que les Kyréens, et Mayeul va bien devoir se faire à cette difficulté, étant donné sa nouvelle affectation. Il aime à croire de toute façon, le Voltigeur, que c’est un message que lui envoie Valda. Un encouragement. Un signe qu’il est sur la bonne voie. Ces pensées se portent brièvement sur Mathilde avant qu’il ne se secoue mentalement, répondant à la question de son hôte. « Merci. Je fête ma trentième année, monseigneur. » Trente ans, déjà. Cet anniversaire est le sien, mais aussi celui de sa jumelle. Il est le premier surpris le Voltigeur, à ne pas se sentir amer de cette date symbolique. Peut-être que Mathilde disait vrai, à la Samhain. Il lui faut guérir. Et peut-être même qu’il a commencé.

Mais ce n’est pas le moment d’y penser, de toute manière. Le Voltigeur se force à mettre ses pensées de côté, laissant libre cours à sa curiosité. Il n’est pas en Valkyrion depuis longtemps, et il est curieux du duché et de ses habitants. Cela dit, l’attitude du seigneur d’Ysgramor n’est pas très différentes de ce qu’il a déjà vu en Sombreciel. Et leur hôte est accueillant, c’est le moins que l’on puisse dire. En plus de la chaleur, on leur offre un peu de repos et un bon repas. Les Voltigeurs ne se le font pas dire deux fois et une fois changé, ils s’installent volontiers à table. Le seigneur d’Ysgramor se joint à eux à l’invitation de Mayeul, sans rien dire sur le baise-main dont le major vient de gratifier la demoiselle. Sa fille, si sa déduction est bonne. Elle est adorable, la jeune fille, et semble dévorer des yeux leur petit groupe. Mayeul la comprend : elle est isolée, ici, et voir débarquer ainsi leur groupe doit être une distraction plus que bienvenue.

Le Major accepte le plat qui lui est placé avant de se permettre un sourire à la question de son hôte. Que veut-il savoir ? A quel point Castiel doit être soulagé, maintenant que le Voltigeur est loin ? A quel point Mayeul ne croit pas une seule seconde au démenti de son duc concernant Alméïde ? « Il a été sévèrement touché par les événements. » Ce n’est pas prendre de grand risques et disant cela : tous les cielsombrois ont été choqués, et ils n’ont pas été les seuls. Le Voltigeur souffle légerement, et attend d’être sûr que sa voix ne tremble pas avant de reprendre. « L’Ordre du Jugement a perturbé les célébrations de la Samhain. Il a tué de nombreux participants. » Et que dire de Lucille ? Du sablier, des nombreux blessés, du manuscrit ? La brève image de Reja, collé contre lui dans un renfoncement rocheux flotte dans son esprit. Ces quelques jours passés dans ce Sombreciel d’il y a longtemps, à regarder deux armées mortes depuis longtemps s’affronter, l’ont durablement marqué. Les morts qui sont revenus, également. Mathilde. Le baiser de Reja, celui de Mélodie.

« N’avez-vous pas eu d’écho, ici ? » Ils sont isolés, certes, mais sans doute pas autant que cela. « La Samhain est toujours particulière, chez nous. Avez-vous eu l’occasion d’y assister ? » Si oui, peut-être Raygnar comprendrait-il a quel point l’attaque de l’Ordre avait dévasté nombre de cielsombrois.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMar 14 Mar 2017 - 22:08

Trente ans… Pour moi, cela remontait à loin maintenant. Je régnais déjà sur Ysgramor depuis un moment quand j’avais dépassé ce stade, et Rolf était déjà né. Je regardais mon fils et repensais à l’époque où il apprenait à marcher, gazouillant et serrant son petit soldat de bois dans son petit poing. D’ici quelques années, il serait apte à me succéder, et deviendrais à ma mort le nouveau seigneur de ce domaine. Occupé par mes responsabilités, je n’avais pas vu les années passer.
A trente ans, on est encore jeune, débordant de vitalité, et l’avenir est encore devant nous. A 50 ans, disons que c’est plus compliqué. Je revins vers le voltigeur et lui dit :

« - Une nouvelle étape dans la vie d’un homme. Je suppose que vous devez avoir des projets pour cette nouvelle décennie. »

Une fois que la table fut installée et que les voltigeurs furent changés, je les invitais à aller se restaurer et de profiter d’un bon repas chaud, tout en veillant à ce que même les griffons soient servis. Je répondais à l’invitation de Mayeul et le rejoignit à table, tout en surveillant le comportement de ma fille qui était visiblement séduite par le voltigeur et ses manières. En même temps, à son âge, le sourire de n’importe quel jeune homme suffirait à faire rosir ses joues. Il était vraiment temps que je la marie. D’ailleurs, il n’y avait pas qu’elle qui savourait ces instants passés avec les voltigeurs. Rolf était suspendu aux lèvres de l’une d’elle qui racontait une de ses nombreuses aventures. Je les comprenais, l’isolement de mon domaine les contraignait à une solitude forcée, et a peu de divertissements. Ils accueillaient avec bienvenue le moindre signe de l’extérieur. Je tendais un plat à Mayeul tout en lui demandant des nouvelles de Sombreciel.

Mayeul me raconta alors que le duc Castiel était profondément touché par les évènements, que l’Ordre du Jugement était responsables des décès des nombreuses victimes de la Samhain. Je soupirais doucement. J’étais au courant qu’il y avait eu des morts mais je n’avais jamais imaginé que cela avait pris une telle ampleur. Je regardais mon assiette tout en pensant à ces vies qui avaient été brisées et me dis que nous avions finalement bien de la chance d’être aussi à l’écart. L’Ordre du Jugement était donc capable du pire pour arriver à ses fins, cela ne présageait rien de bon. Même si Ysgramor était à l’abri, nous devions jouer la prudence. Si la neige stoppait les bandits, elle n’arrêterait pas un ou plusieurs dragons.

Le Major me demanda alors si j’avais eu des échos des derniers évènements, et si j’avais déjà assisté à la Samhain. Je pris le temps d’avaler une bouchée et je répondis tout en secouant la tête :

« - J’ai reçu un court message par pigeon voyageur m’informant que la Samhain avait tourné au drame, mais je n’en savais guère plus. J’avais demandé plus de précisions mais le messager qui devait me les apporter n’est pas encore arrivé. »

Je songeais alors à envoyer quelques gardes parcourir les routes, juste pour vérifier que ce pauvre messager ne s’était pas perdu en chemin, ou qu’il n’ait pas été victime du froid ou de la tempête. Il était facile de se laisser engourdir par le froid quand on n’y était pas préparé. J’appelais le majordome pour lui chuchoter ma suggestion à l’oreille avant de me tourner vers Mayeul. Je repris, pour répondre à sa question :

« - Je n’ai jamais assisté à la Samhain, je n’en ai jamais eu l’occasion. Mais je suis curieux de savoir ce qui s’y passe. Qu’est ce qui rend cette fête si particulière ? »

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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptySam 18 Mar 2017 - 22:05

Des projets. Une nouvelle étape. Le Voltigeur se retient à grand peine de rire à l’observation de son hôte : oh, s’il savait ! Son projet, à plus ou moins long terme, est de démontrer à son nouveau Capitaine qu’il peut être quelqu’un de fiable. Un petit pas à la fois. Ici, en Valkyrion, il est plus compliqué de se procurer de ces drogues dont Mayeul est si friand. Avec ses blessures récentes, il n’a pas éprouvé la nécessité de replonger dans les drogues récréatives, mais l’envie est là, pourtant. Cachée, près de la surface, prête à bondir dès qu’il relâchera sa garde. Alors il ne peut pas lui dire, au seigneur d’Ysgramor, que le seul avenir que le Voltigeur voit se dessiner devant lui, c’est l’espoir d’une éclaircie. Un jour, puis un autre jour, à s’accrocher à la promesse qu’il a faite à Mathilde. Son seul projet en réalité, c’est d’avancer. Vers où ? il n’en sait rien. Vers un espoir, peut-être. Mais il ne peut pas s’y projeter, Mayeul, pas alors que l’absence de sa sœur demeure une épine plongée dans son cœur, pas alors que son avenir est en suspens. Il s’est vu propulser Major, oui. Il n’ose pas voir plus loin que ça. Il se contente d’un hochement de tête en réponse, Mayeul, ne voulant pas s’engager dans un mensonge dont il ne saurait se dépêtrer.

Mais même si son absence de réponse peut interloquer, le seigneur d’Ysgramor n’a pas réellement e temps de pousser son interrogatoire. Les Voltigeurs se débarrassent de leurs vêtements humides pour ensuite s’attabler devant une table remplie de victuailles, spécialités locales dont que le major de Svaljärd, tout cielsombrois qu’il est, n’a jamais réellement goûté. Les enfants de son hôte semblent parfaitement e satisfaire de leur irruption, les joues de la demoiselle prenant cette teinte rosée qui ravit tant le Voltigeur, en de nombreuses circonstances. Après tout, si ses années en Bellifère ne lui ont pas fait perdre le goût de séduire les jolies filles - ou les moins jolies - par quelques paroles caressantes, ce n’est pas les kyréens qui le dégoûteront. La conversation reste superficielle, et Mayeul entend à ce qu’elle en reste ainsi : si cela ne le dérange pas de donner quelques nouvelles, il ne lui appartient pas de se pencher sur les émois des grands de ce monde, et particulièrement ceux du duc Castiel.

Ainsi donc, Ysgramor n’a reçu que des nouvelles partielles ? « Il y a eu de nombreux morts, oui. L’Ordre du Jugement a attaqué en force. » Un long soupir, avant qu’il ne réponde à la seconde question de l’homme. « Vous devriez. C’est l’occasion de célébrer nos défunts et de leur montrer à quel point nous pensons à eux, par toutes sortes d’amusements. Profiter de cette période pour fêter la vie est le meilleur moyen de leur rendre hommage, après tout. » Son hôte est kyréen. Coincé, probablement, et outré de la... décadence ? Mayeul songe plutôt à un terme comme appétit de vie, mais il soupçonne que son hôte serait en désaccord total sur son choix de mots. « La fête est grandiose, et il n’est pas rare que quelques apparitions s’y mêlent. C’est une expérience fascinante. »

Il ne peux s’empêcher de penser à Mathilde. A cette soirée, si particulière. A Reja, aussi, qui a discuté avec sa sœur . il n’a pas eu le temps d’interroger la Voltigeuse sur le sujet, et le fera probablement un jour, s’il en trouve l’occasion. « Et il n’y a rien de mieux que la chaleur humaine pour adoucir la douleur de la perte. » C’est joliment dit, mais peut-être que son hôte - et ses enfants, également - ne s’y trompera pas : les Cielsombrois s’y connaissent, en chaleur humaine.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyJeu 23 Mar 2017 - 22:21

Ce jeune homme devait surement avoir des projets plein la tête, maintenant qu’il avait franchi le cap de la trentaine. Je ne voulais pas savoir lesquels, mais je me doutais qu’il devait en avoir. Je me rappelais encore le jour où, moi aussi, j’avais eu trente ans. Je me souvenais n’avoir rien ressenti, si ce n’est le fait que j’étais maintenant et définitivement ancré dans ma vie d’homme adulte, la vie d’un seigneur qui devait veiller sur son domaine et au bienêtre de son peuple. Je voyais mes enfants naitre un par un, et je forgeais avec eux la nouvelle génération, celle qui viendra remplacer la mienne quand le moment sera venu pour nous de partir. Je regardais Rolf, qui, dans quelques années, arriverait à son tour au même stade que Mayeul, et me dit qu’il était plus que temps qu’il assure lui aussi sa descendance. Je fronçais les sourcils à cette pensée. Mes deux premiers enfants avaient plus de vingt ans, et aucun d’eux n’était encore marié. Il fallait que je règle ça au plus vite.

Je laissais Mayeul et sa troupe partir se changer, tout en passant sur le fait que le Major n’avait pas répondu à ma question qui, pour moi, n’avait aucune importance puisqu’il s’agissait d’une formalité. Pendant leur absence, les domestiques en profitèrent pour dresser la table et posaient les plats chauds. Je reconnus la marque du cuisinier, qui adorait préparer les spécialités locales : rôti de yack, soupe de yack, yack au potiron et à la châtaigne, yack à la crème de lait de yack, et… Ah ! Du daim, mariné… Dans de la liqueur de yack. Je fronçais une nouvelle fois les sourcils et annonçait à un domestique que notre chef avait un peu trop forcé sur le yack, si bien que nos invités imprévus allaient croire qu’on ne se nourrissait que de ça. Il me répondit qu’il y avait eu une erreur dans les commandes de viande, et qu’on en avait reçu beaucoup plus que prévu. Il ajouta que, une fois morte, ces pauvres bêtes devaient bien être cuisinées. Je lui répondis que, si je retrouvais celui qui avait osé commettre cette erreur, je lui ferais avaler la viande restante jusqu’à ce qu’il en soit dégoutté. Le domestique s’inclina, et alla servir les voltigeurs qui revenaient, secs et visiblement heureux de pouvoir se remplir l’estomac.

Tandis que nous mangions, je demandais à Mayeul des nouvelles de Sombreciel, puisqu’il n’était pas en Valkyrion depuis suffisamment longtemps. Il me parla des évènements de la Samhain, dont j’avais été brièvement informé par pigeon. Je savais qu’il y avait eu des victimes, mais j’ignorais les proportions qu’avait prise la tragédie. Le voltigeur, tout en acceptant le plat que je lui tendais, me dit qu’il y avait eu en effet de nombreux morts, sans prendre la peine d’en ajouter plus. Je le comprenais, ça devait être suffisamment difficile comme ça. Il répondit donc à ma deuxième question concernant la Samhain en elle-même. Il m’expliqua qu’ils honoraient leurs défunts par toutes sortes d’activités amusantes et divertissantes. Ils célébraient la vie tout en rendant hommage aux morts. Même en ayant connaissance du genre d’activités dont se livraient les Cielsombrois, je trouvais tout cela bien noble. Il me dit ensuite, qu’il n’était pas rare que les morts se joignent à la fête. Je pris un air surpris. Je n’avais jamais vraiment cru aux fantômes, même si je soupçonnais ma défunte petite sœur de toujours jouer dans son ancienne chambre, que j’avais depuis transformé en chambre pour les invités. Mais je ne savais pas qu’ils viendraient se joindre aux vivants, le temps d’une soirée. Ma curiosité étant maintenant bien éveillée, je demandais à Mayeul :

« - Des morts se joignant aux vivants, voilà quelque chose qui m’intrigue. Je n’avais jamais entendu parler d’un tel phénomène. »

Mayeul, dans une phrase joliment tournée, me dit qu’il n’y avait rien de tel que la chaleur humaine pour soulager les douleurs causées par la perte d’un être cher. Je savais que, par leur réputation, les Cielsombrois étaient particulièrement doués pour ce genre de choses. Quant à moi, ce que je prenais au début pour un devoir était devenu une petite source de bonheur et de détente quand mon mariage de raison se transforma en mariage d’amour. Et puis, en reprenant la formule de Mayeul, rien de tel que la chaleur humaine pour se réchauffer, surtout avec des hivers comme les nôtres. Comprenant que le Major s’était plongé dans des pensées qui me semblais bien morose, je voulu détendre un peu l’atmosphère et lui dit, tout en lui proposant un verre d’eau de vie :

« - Et maintenant, varions cela à la façon des Kyréens, il n’y a rien de mieux que la chaleur humaine pour se protéger du froid. »

Même si ce sujet n’était guère évoqué en Valkyrion, nous donnant ainsi une réputation de peuple peu enclin à la décadence, mais nous étions aussi capables de nous amuser. Je pensais alors aux batailles de boules de neige auxquels se livraient les enfants kyréens, ou encore la joie du traineau, ou de la sculpture sur glace. Nous avions appris à vivre avec notre milieu et nous en tirions tous les avantages.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyMer 5 Avr 2017 - 14:55

T
ravailler des heures durant était satisfaisant, mais épuisant à la longue. L’arrivée de Rolf tomba à pic. Elanin avait suffisamment travaillé à la bibliothèque pour aujourd’hui et elle serait bien incapable de s’y concentrer de nouveau après ce que son frère venait de lui apprendre. A cause de la violente tempête de neige, un groupe de Voltigeurs venaient d’entrer dans le manoir pour y demander refuge. Une diversion des plus bienvenues, à la bonne heure ! Alors qu’Elanin partie se rafraîchir, elle pensa à son petit-frère Rudolf qui aurait adoré être présent et rencontrer les voltigeurs. C’était sincèrement dommage, lui qui voulait devenir l’un d’entre eux. Il allait être vert de jalousie lorsqu’il recevrait leur prochaine missive, mais elle et Rolf ferraient en sorte de n’omettre aucun détail pour lui donner l’impression d’avoir été présent.

Quelques minutes plus tard, Rolf revint en compagnie d’Elanin qui salua leurs inattendus invités. Malgré que ce ne soit pas la première fois qu’elle fit face à des voltigeurs, elle n’en avait jamais rencontré tout un petit groupe. Il y avait de quoi être impressionnée et de rosir lorsqu’elle eut droit au baisemain du major du vol de Svaljärd. Elanin n’était jamais insensible à de tels gestes même s’ils étaient des plus courtois. C’était toujours agréable, puis il n’y avait aucun mal à trouver son interlocuteur plaisant. Il n’était pas le seul. Un coup d’œil vers certains de ces camarades le lui confirma alors qu’ils s’installèrent tous pour le repas.

Tandis que son père discutait avec Mayeul de Vifesprit, dont Elanin veillait à ne pas croiser le regard, la jeune femme écoutait avec attention et curiosité le récit qu’une voltigeuse contait à Rolf, s’ensuivant une discussion entre eux. Tout en dégustant tranquillement leur repas, Elanin restait silencieuse, étant d’un naturel plus observateur que bavard. Elle retint le plus d’informations possible pour le raconter le plus fidèlement possible à leur jeune frère. Jusqu’à que la conversation principale l’interpelle. Elle le regretta une fraction de seconde plus tard, lorsque Mayeul mentionna la chaleur humaine. La tournure de phrase était poétique, mais Elanin n’avait pas d’expérience pour penser sagement à une telle phrase. Et voilà que son père en rajouta une couche. Ses joues se colorèrent alors qu’elle se cachait littéralement derrière son verre de vin après y avoir pris une gorgée, espérant passer inaperçue. Son frère retint tant bien que mal un regard et un sourire amusé.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyLun 10 Avr 2017 - 0:27

On leur a offert de se restaurer, et si la viande n’est pas fameuse, après avoir affronté les débuts de la tempête, c’est toujours agréable d’avoir quelque chose de chaud pour se remplir le ventre. Mayeul a réussi à se sécher en grande partie, et il s’attaque avec entrain aux plats de son hôte, répondant à ses questions, dressant un portrait enthousiaste de la Samhain, malgré les horreurs récentes. Ce qui s’est passé ne doit pas entraver les souvenirs qu’il a des lieux, ni même ceux qu’il a des morts. « Nombreux sont ceux qui croit que le voile séparant les morts des vivants se fait plus fin en cette nuit particulière. » Et nombreux sont ceux qui pensent que les Cielsombrois et leur utilisation intensive de drogues leur font voir des choses qui n’existent pas. Chacun son point de vue, après tout !

La discussion prit une tournure bien plus poétique, prompte à faire rougir les joues des jeunes filles, et le seigneur d’Ysgramor ne sembla pas en reste. Mayeul capta les yeux de la jeune fille qui les avait rejoint, et qui tente tant bien que mal de déroger aux regards ses joues rosies, derrière sa coupe de vin. La discussion ne manque sans doute pas de curiosité pour la jeune femme, qui doit vivre bien éloigné de toutes considérations de ce genre. Quoique. Il ne connaît pas vraiment les Kyréens Mayeul, n’ayant guère fréquenté le duché ces dernières années. Peut-être pourrait-il demander à la jeune femme quelques renseignements, s’ils s’avèrent qu’ils ont le temps de discuter tous les deux ? Si tant est que Raygnar soit disposé à laisser sa fille hors de sa vue quelques instants.

« Je vous le répète Messire, vous êtes le bienvenu pour la prochaine fête de la Samhain. Nombreux sont ceux venus d’un autre duché qui viennent honorer leurs morts à nos côtés. » Encore une fois, certainement que la fête et l’union des corps, tout autant que des esprits, ramènent un grand nombre de visiteurs en Sombreciel pour cette tradition bien populaire. Acceptant le verre d’eau de vie tendu par son hôte, Mayeul jette un regard à son griffon avant de reporter son attention sur la joyeuse tablée qu’ils représentent. « Je suis bien d’accord avec vous messire. Il n’y a rien de mieux pour se protéger du froid. » Aucune allusion, à ces paroles.

Le major de Svaljärd reporte son attention sur la demoiselle du seigneur des lieux, la discrète jeune femme dont il n’a pas saisit le prénom, d’ailleurs. « Et vous, qu’en pensez-vous ? Il ne doit être guère aisé de se réchauffer, entre ces murs froids. Ou de trouver à s’occuper. Les journées ne sont pas trop longues, durant les rudes mois d’hiver ? » Si tant est qu’il existe une autre saison que l’hiver, dans ces froides contrées. Il est sincèrement curieux, le Voltigeur. Nul doute que Valkyrion soit le duché du Savoir : rien n’est plus agréable que de lire en restant à l’abri des éléments. Et surtout, il faut bien passer le temps. Il a bien du mal à comprendre le Voltigeur, lui qui a été élevé dans une liberté de mouvements bien agréable, et dont le métier incite à l’aventure, comment on peut se contenter de rester entre quatre murs alors que la neige recouvre tout autour. Il est peut-être Cielsombrois Mayeul, mais avoir rejoint Lorgol alors qu’il était à peine adolescent lui a donné une soif de mouvements et de liberté dont il aurait bien du mal à se passer. « Vous élevez des yacks ? » Demande-t-il au seigneur des lieux, en balayant la table du regard. Il aurait été bien incapable de reconnaître la viande, ainsi cuite, mais Nuage a plus de savoir que lui sur ce genre de détails.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyJeu 20 Avr 2017 - 22:10

Si je ne savais pas les cielsombrois aussi dépendants de la fleur de pavot et autres drogues aux effets bien peu enviable (pour moi), j’aurais surement cru à son histoire de fantôme. Mais je ne voulais en aucun cas le vexer. Et puis, une petite partie de moi voulait y croire. C’était celle qui croyait que ma petite sœur courait encore dans les couloirs de mon manoir en riant aux éclats, celle qui, quand elle se sentait observée, pensait que c’était elle qui me regardait travailler. Je me demandais, si jamais c’était le cas et qu’elle me regarde en ce moment même, comment elle me trouvait. Etais je toujours à ses yeux le grand frère bienveillant qu’elle avait connu ? Ou bien un vieux glaçon sans cœur ? Je lui poserais la question quand le moment sera venu pour moi de la rejoindre.

Mayeul me sortit de mes pensées et me répondit que nombreux étaient ceux qui pensaient que le voile qui séparaient les morts et les vivants étaient plus fin lors de la Samhain. Je pensais en connaitre la raison mais gardait une sorte de silence complice. La fête, l’alcool et la drogue. Tout cela combiné pouvaient amener à des résultats… Aussi stupéfiants que dangereux.
Notre conversation prit des allures plus douces, nous parlames de la chaleur humaine et de ses bienfaits. Je remarquais alors que les joues de ma fille devenir légèrement plus roses que d’habitude. Elanin était décidément bien trop innocente pour son âge. Elle était encore dans son monde et, même si elle s’ouvrait un peu plus au monde, elle gardait encore son âme d’enfant. Je me redis encore une fois qu’il était plus que temps que je lui trouve un époux. Oui, mais qui ? J’avais plusieurs candidats en tête, et la plupart vivaient à quelques semaines de cheval d’Ysgramor. Mais choisir allait être difficile. Je me promis d’écrire aux pères de ces potentiels époux et reporta mon attention sur Mayeul qui me dit que je serais le bienvenu à la Samhain, et que la chaleur humaine était idéale pour se protéger du froid. Je lui servis un verre d’eau de vie et hochait la tête.

Je bus une gorgée qui me réchauffa agréablement la gorge et regarda le Major parler à ma fille, pour lui demander son avis sur les manières de se réchauffer. Elle lui répondit, tout en rougissant de plus belle, qu’elle occupait ses journées par l’étude, et qu’il n’y avait rien de plus agréable qu’un feu de cheminée et une tisane pour se réchauffer. Les journées pouvaient être longues, c’est pourquoi elle ne restait jamais sans rien faire. Son empourprèrent confirma mes doutes. Le Major ne la laissait pas indifférente. Et je me dis qu’il avait dû faire fondre bien des cœurs. D’après mes souvenirs, Vifesprit était une baronnerie, mais elle se situait en Sombreciel, et je n’avais aucune envie de voir ma fille vivre dans ce duché. Le temps y était meilleur certes, mais les mœurs étaient bien trop différentes des nôtres. Je savais que cela lui porterait préjudice. Mais j’avais encore tout le temps d’y penser. Pour l’heure, je devais faire en sorte que les Voltigeurs et leurs compagnons à plumes se sentent bien. Je repris ses paroles et dit à Mayeul :

« - Ce n’est pas pour rien si nous sommes dans le duché du Savoir. Les longues heures dans la tempêtes telles que celles-ci sont propices à l’étude et à l’écriture. Nous trouvons toujours un sujet sur lequel nous pencher. »

Je ne savais pas combien de temps allait durer la tempête, aussi prévoirais je surement des lits et des couchettes pour qu’ils puissent passer la nuit au chaud. Je tendis un autre plat à un autre Voltigeur quand Mayeul me demanda si j’élevais des Yacks. Ce n’était pas difficile à comprendre vu la quantité de viande de yack qui trônait sur la table, conséquence de l’erreur de gestion d’un domestique. Je lançais un regard en coin à mon majordome qui me répondit avec une grimace désolée. Je répondis alors :

« - Oui effectivement. Nos yacks sont réputés pour leur viande tendre et leur fourrure douce et soyeuse. Ils sont résistants et s’adaptent très bien. Ces animaux constituent l’un des piliers qui soutiennent mon domaine. »

Je croisais son regard et évitais la question sur la raison d’une telle quantité de viande sur la table pour aussi peu de personnes et demandais :

« - Quelles sont les spécialités de Vifesprit ? Je ne connais ce territoire que de nom je le crains. »
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyLun 1 Mai 2017 - 16:11

Mayeul n’insiste pas plus auprès de la jeune femme, même s’il n’en pense pas moins. Occuper ses journées par la lecture et l’étude ? Il n’est pas du genre à dénigrer l’apprentissage, il est bien passé par là après tout, mais les hivers doivent être tellement long, avec cela comme seule occupation ! Il a peut-être une vision un peu trop romanesque de Valkyrion, mais rester enfermé de longues heures lui semble quelque peu rébarbatif. Et les promenades dans la neige ? Il y a autre chose à faire, même à l’intérieur, plutôt que de passer ses journées le nez plongé dans un livre ?

Il ne partage pas, pourtant, toutes les idées qui lui viennent pour occuper les longues soirées d’hiver. Il n’est pas réellement sûr qu’elles soient appréciées par le maître des lieux, et se faire jeter dehors comme un malpropre en pleine tempête n’est assurément pas une idée brillante. Il n’aurait pas été major, il l’aurait peut-être fait... rien qu’à voir la tête de Melsant de Séverac aurait assurément valu la punition qui lui aurait été infligée ! Sauf que désormais, c’est censé être lui, l’adulte responsable, et Mayeul ne peut donc pas mettre ses idées à exécution. Il le regrette, assurément, mais garde sagement sa bouche close, et ses remarques assurément malvenues. Les kyréens ne savent pas s’amuser, et c’est bien dommage.

Ainsi donc, le seigneur d’Ysgramor élevait des yacks. Sentant la perplexité du Voltigeur, son griffon lui partagea l’image d’un animal solidement bâti, apte à affronter la rigueur des températures. L’amusement de Nuage se répercuta dans l’esprit de Mayeul, qui se contenta de bouder avec une extrême maturité. Bien sûr qu’il sait ce qu’est un yack ! Il n’a pas vraiment eu l’occasion d’en côtoyer un de près, certes, mais il n’est pas un imbécile non plus. Le griffon s’ébroua leva les yeux au ciel, avant de reporter son attention sur son hôte. Le yack, un des piliers du domaine ? C’est donc un animal si prisé que ça ? Le regard de maître des lieux le dissuada pourtant de poser la question qui lui brûlait les lèvres, et Mayeul la remplaça par un verre d’eau-de-vie, qui brûlait bel et bien l’œsophage. Il est un habitué des boissons fortes le Voltigeur, mais l’alcool kyréen mettrait au tapis un lagran, sans aucun doute !

« Je suis honoré que vous connaissiez, même de nom. » Répondit Mayeul à la question du seigneur Ysgramor. « Nous sommes une petite baronnie perdue près de la frontière lagrane. Nous avons de grands vergers, et nous distillons de l’alcool de poire, principalement. Quelques fleurs locales également, qui poussent grâce au climat plus doux que sur le reste de Sombreciel. » Mayeul marqua une pause avant d’ajouter avec amusement. « Je n’irai pas vanter l’excellence de nos alcools, n’ayez crainte messire, je sais être réaliste. » Vifesprit a bien perdu de sa splendeur d’antan, et nul doute que bien des alcools sont désormais meilleurs que celui du domaine de ses parents.[color=indigo « Quoi qu’il en soit, si vous avez un jour l’occasion de passer non loin, mes parents seront ravis de vous rendre l’hospitalité. »[/color] Phrase de convenance, s’il en est. Mayeul doute très fortement que l’homme se retrouve un jour à Sombreciel, et avec les tensions qui s’accumulent, les frontières de Lagrance ne sont probablement pas un lieu de villégiature idéal.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyJeu 11 Mai 2017 - 21:45

Ma fille baissa la tête avec un sourire timide. Ses joues étaient aussi rouges que si elle avalé cul sec une bouteille d’eau de vie. Mayeul n’insista pas, pour mon plus grand plaisir et nous en vînmes rapidement à changer de sujet. Ma fille sortit de la conversation aussi discrètement et aussi rapidement qu’elle y était entrée et elle se concentra sur une ardente discussion entre son frère et une jeune voltigeuse qui lui racontait ses aventures en mimant ses exploits. Mon garçon la regardait avec de grands yeux et cela m’amusa. Il était vrai que mes enfants ne voyaient rien d’extraordinaire par ici, mise à part une ou deux violentes tempêtes et des battues pour retrouver des carnivores un peu trop insistant avec le bétail. Un bel exemple de ces battues, sous la forme d’une tête d’ours polaire, trônait sur ma cheminée.

Mayeul me demanda, tout en observant les plats sur la table, si j’élevais des yacks. Je jetais un petit coup d’œil à son griffon qui me rendit mon regard. Il avait dû sentir et reconnaitre le gout du yack sans aucune difficulté, et en informer son Voltigeur. Je lui répondis donc que l’élevage des Yacks d’Ysgramor était un des piliers de mon domaine. Nos bêtes étaient connus pour leur chair tendre et pour leur fourrure aussi douce qu’épaisse, une fois traitée. J’écartais d’un regard la question qui devait le démanger. Je ne voulais pas passer pour un mauvais gestionnaire à cause d’une erreur qui n’était pas la mienne. J’avalais une bouchée de viande et demandais au Major quelle était la spécialité de Vifesprit. Le jeune homme but une gorgée d’eau de vie, puis me répondit qu’il était honoré que je connaisse au moins le nom du domaine de sa famille. Il me dit qu’ils avaient des grands vergers, et qu’ils étaient spécialisé dans la fabrication d’alcool de poire. J’hochais la tête, et il ajouta qu’ils cultivaient quelques fleurs locales. Des fleurs ? Etait-ce pour les consommer ou simplement pour la décoration ? Ou peut-être pour la médecine. Je répondis d’un air songeur, tout en buvant à mon tour :

« - Des fleurs… Avant de savoir lire, j’ignorais totalement à quoi ça pouvait ressembler. Et j’en ai vu des vrais qu’à dix ans, lors de mon premier voyage à Lorgol. « Je reposais mon verre et repris : » Les verts paysages de Sombreciel ne vous manquent pas trop ? J’espère que votre griffon a réussi à s’adapter sans problème. »

Mayeul me dit ensuite qu’il n’irait pas jusqu’à se vanter de l’excellence des alcools cielsombrois, et il ajouta que je serais le bienvenu si jamais je passais non loin de Vifesprit. En voilà une bonne idée. Cela faisait un moment que je songeais à partir en voyage, pour parcourir Sombreciel et découvrir les secrets de son passé. Même si le jour du départ allait tarder à arriver à cause des tensions qui régnaient entre ce duché et son voisin. La guerre tombait au mauvais moment. Je soupirais en priant pour que les dragons n’atteignent jamais Ysgramor et dit à Mayeul :

« - Je vous en remercie. Je ne manquerais pas de venir essayer votre alcool de poire. Comme ça, je pourrais moi-même vous dire si vous pouvez en vanter l’excellence. »
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyDim 21 Mai 2017 - 22:11

Mayeul laisse le maître de maison lui faire l’apologie des bêtes qu’il élève dans son domaine, sans vraiment écouter. Les yacks, franchement, peu lui importe. Mais il ne peut pas être impoli envers l’homme qui les a gentiment accueilli, et il sait se faire violence, le nouveau major de Svaljärd, quand il le faut. Combien de dîners a-t-il du subir, à entendre les nobles de Sombreciel discuter entre eux de choses qui ne l’intéressent pas le moins du monde, et auxquelles il doit faire semblant de s’intéresser ? Mélusine et lui en profitaient souvent pour s’éclipser, et jouer à des jeux autrement plus palpitants, mais le Voltigeur est assez doué pour donner le change, sans doute, et retenir un minimum de ce que Raygnar lui dit. Yacks. Laine. Viande. Tout ça tout ça.

Mais quand l’hôte de la maisonnée lui avoue ne pas savoir ce que sont des fleurs, Mayeul manque s’étrangler avec sa gorgée d’eau-de-vie. Sérieusement ? Ils n’ont pas de fleurs, ici ? « Mais... même pendant le dégel ? » Ca doit bien dégeler, ici, non ? Ca ne reste pas figé dans la glace pour l’éternité ? « Et non, Sombreciel ne me manque pas, mais cela ne fait pas très longtemps que je suis ici. Nuage s’adapte, oui. » Lui aussi, s’adapte. Il a appris rapidement, Mayeul, à mettre une paire de gants en peau sous ses gants de fourrure, à multiplier les couches de vêtements pour avoir moins froid. Oui, il regrette la douceur de Vifesprit et les étés à Euphoria, mais pour l’instant, cela ne lui manque pas terriblement. De toute façon, ce n’est pas réellement comme s’ils avaient eu un choix à faire en la matière, n’est-ce pas ? Mais Mayeul l’avoue, pour le moment, il est sous le charme des plaines enneigés et du givre étincelant, du palais de Svaljärd sous la neige matinale et des couchers de soleils lorsque le ciel est dégagé. C’est beau, réellement, Valkyrion. « Je crois que j’aime Svaljärd. » Un peu comme s’il avait le sentiment de rentrer à la maison, d’être chez lui au milieu de toute cette neige. Etrange, pourtant, mais réel. Oui, Valkyrion est peut-être ce qu’il lui faut pour guérir de l’absence de Mathilde.

Le maître des lieux lui avoue qu’il ne manquera pas de faire un détour, s’il passe par Sombreciel, et mayeul lui lance un sourire amusé. « Il n’y a guère à visiter dans la région, vous savez. » Et les frontières avec Lagrance ne sont plus réellement sûres, avec les tensions. « Mais vous y serez le bienvenu, si vous n’avez pas peur de vous éloigner des routes commerciales. » Sa mère serait ravie de recevoir de la visite d’un lointain seigneur de Valkyrion, sans nul doute. Ils pourraient presque monter un commerce bien étrange, la baronne de Vifesprit et le seigneur d’Ysgramor. Yacks contre alcool de poire. Yack poché à l’alcool de poire ? Yack farci aux champignons spéciaux de Sombreciel ? Perplexité. Amusement. Stupidité. Mayeul acquiesce en silence. Stupide idée, oui. Mais hé, il est peut-être le précurseur d’une nouvelle façon de se nourrir en Valkyrion, qui sait ? Le Voltigeur étouffe un bâillement, avant de reprendre la parole. « Votre eau-de-vie réchauffe agréablement, en tout cas. Merci encore, messire, de nous offrir le couvert. » Poli, toujours. Même lorsqu’on rêve d’un bon lit et d’un repos bien mérité.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyLun 29 Mai 2017 - 22:15

Le Voltigeur avait au moins la politesse de s'intéresser aux ressources qui assuraient la survie de mes terres, même si je me doutais que le sujet ne devait être guère passionnant. Moi-même, il m’a fallu beaucoup de temps avant de m’intéresser pleinement à l’élevage des yacks. Pendant mes premières années de règne, je laissais cela à mon peuple, et je me contentais de régler les ventes importantes, de surveiller les relations entre les différents cheptels, mais j’ai vite compris qu’il n’y avait pas que ces choses l qui rentraient dans mes devoirs. J’appris, grâce à mes éleveurs, ce que je n’aurais jamais pu apprendre dans les livres et Ysgramor prospérait grâce à cela. Enfin, je ne m’attardais pas longtemps sur le sujet, me contentant d’une rapide présentation.

Quand je lui avouais, qu’avant mon départ pour l’Académie, j’ignorais à quoi ressemblait les fleurs, sinon par les dessins que l’on trouve dans les livres, Mayeul manqua de s’étrangler avec son eau de vie. Quand il me parla du dégel, je secouais la tête en faisant une petite moue. Ysgramor était bien trop reculé pour profiter des bienfaits du dégel. Oh, la neige fondait, mais la terre restait froide et inhospitalière. Les rares plantes qui poussaient étaient adaptées au climat, et je n’avais jamais vu la moindre fleur pousser prêt de mon manoir. Peut-être y en avait-il un peu plus loin, mais je n’avais jamais pris le temps de chercher. Généralement, nous profitions du dégel pour effectuer quelques améliorations et réparations sur nos bâtiments.

Il m’avoua ensuite que Sombreciel ne lui manquait pas, pas pour le moment, car ils n’étaient arrivés qu’il y a peu de temps. Ils s’adaptaient, et il avoua même qu’il aimait Svaljärd. Moi aussi j’aime cette ville, je ne m’y rends que rarement, et toujours lorsque je ne peux pas faire autrement, mais, à chacune de mes visites, je savoure les instants passés entre les murs de la cité. Le voyage était long et périlleux, mais cela en valait la peine. Je lui dis alors tout en soupirant

« - Oui, Svaljärd a son charme, ce petit quelque chose qui la rend unique. »

Et puis, cela changeait tellement de la campagne… Toute cette agitation, toute cette vie, alors qu’ici tout est calme, presque même trop calme. Les bandits n’osaient pas s’aventurer jusqu’ici, et les prédateurs un peu trop confiant se faisaient rare. Je clignais des yeux et nous parlâmes du domaine des parents de Mayeul, il me dit que j’y serais la bienvenue, si je n’avais pas peur de m’éloigner des routes, même s’il n’y avait pas grand-chose à visiter. Je souris et lui répondis :

« - Les routes sont plus dangereuses qu’ici j’ai bien l’impression… En même temps, il n’y a pas de  neige pour ralentir les chevaux en Sombreciel. »

Je terminais mon assiette et, l’estomac plein, dégustais mon eau de vie qui me réchauffa aussi bien la gorge que l’estomac. Mais je n’en abusais pas. J’avais constamment besoin de faire appel à mon esprit, et ce n’est pas en buvant plus que de raison que j’allais aider à faire avancer les choses. Mayeul complimenta l’alcool et me remercia encore une fois pour le couvert. Je fis un petit sourire et lui répondis :

« - Mais c’est normal, je n’allais quand même pas vous laisser dehors alors que vous contribuez à protéger Valkyrion. Je vous ferais préparer des lits, au cas où la tempête tarderait à se calmer. Un peu de sommeil vous fera du bien après un bon repas. »
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyLun 5 Juin 2017 - 22:45

Il ne met pas en doute la parole du seigneur des lieux le Voltigeur, mais il en a vu, lui, des fleurs. De superbes paysages kyréens qui défilent dans son esprit, courtoisie d’un griffon amoureux des neiges. Des perce-neiges et des hellébores qui percent timidement la croûte neigeuse, le jaune des crocus à peine visible dans le blanc immaculé qui recouvrent les plaines... Mayeul peine à ne pas sourire devant les images qui s’étalent dans son esprit, et se cache derrière son verre d’eau-de-vie. Les non-Voltigeurs peinent parfois à comprendre les sourires et amusements de ceux qui partagent leur esprit avec un griffon.

La conversation dérive, sur Sombreciel, sur Svaljärd, et Mayeul est presque le premier surpris de constater à quel point Euphoria ne lui manque pas. Certes, il n’est pas ici depuis assez longtemps pour avoir le mal du pays, sans doute, mais tout de même, il ne regrette pas Sombreciel. Pas pour l’instant. Il a tellement à faire ici, en Valkyrion, tellement à prouver aux autres et à lui-même ! L’homme acquiesce, mais Mayeul voudrait lui expliquer que non, c’est bien plus qu’une ville charmante. Il s’y sent à sa place. Comme si elle l’avait happé tout entier, avec sa magnificence, ses mystères et ses promesses d’avenir. Mais Mayeul ne connaît pas Raygnar, et ce ne sont pas le genre de choses que l’on confie à un étranger.

Le Voltigeur regarde curieusement son hôte, retenant à grand peine la question qui lui brûle les lèvres. On l’a mieux éduqué que cela, tout de même, et son rang lui impose de tenir sa langue, mais qu’il est difficile de se taire ! N’est-il jamais sorti de sa campagne, le seigneur d’Ysgramor ? Comment peut-il se contenter de vivre ici, dans ces plaines inhospitalières, sans chercher à voir plus loin que la colline devant son nez ? Cela le dépasse, Mayeul. Lui qui aspire à voltiger loin au-dessus des terres, qui ne reste jamais bien longtemps au même endroit, qui explorait déjà, bien jeune, les alentours de Vifesprit ! Mais critiquer le mode de vie des kyréens est une insulte qu’il ne se permettra pas, aussi reste-t-il sagement muet, l’approbation perceptible dans les pensées qu’il partage avec celui qui occupe une place dans son esprit. Calme. Soleil. Le Voltigeur jette un regard curieux vers une fenêtre minuscule, où se perçoivent encore les flocons de neige, puis à son griffon. C’est encore la tempête, dehors. Nuage s’ébroue, avant d’insister. Vent qui retombe. Soleil sur les plumes, champs enneigés. Oh. La tempête va se calmer, alors ? Approbation.

« Détrompez-vous messire, il arrive qu’il neige en Sombreciel aussi. Pas là où j’ai grandi, mais Euphoria n’est pas à l’abri des flocons. » Mayeul a grandit sur les frontières lagranes, après tout. La neige s’y fait bien rare. Le Voltigeur combat un nouveau bâillement, avant de se redresser. « Je pense que nous n’aurons pas à abuser davantage de votre hospitalité, seigneur Ysgramor. Mon griffon semble penser que le temps va bientôt s’améliorer. » Il ne met pas en doute l’affirmation de Nuage, le Voltigeur. Après tout, le griffon sait bien mieux que lui de quoi il en retourne.
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Message Sujet: Re: Rien ne vaut un bon feu de cheminée   Rien ne vaut un bon feu de cheminée EmptyDim 18 Juin 2017 - 21:40

Je savais que nos sujets de conversation allaient à l’épuisement. Mayeul devait être fatigué et las après avoir volé en pleine tempête. Ou alors, au contraire, se languissait -il d’y retourner, pour s’amuser dans les courants froids avec son griffon ? Il était vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de sujets de distractions ici, à part l’étude et la lecture, et je ne pensais pas que ce Mayeul soit du genre à aimer passer de longues heures à lire et relire des vieux textes. Le silence s’installa, et s’étira pendant plusieurs minutes. Je repris un verre d’eau de vie et resservis le Major, mais pris le temps pour le boire. J’avais constamment besoin de ma tête, ce n’était pas en buvant vite et sans modération que j’arriverais à gérer ce domaine.

Mon majordome ordonna à ce qu’on débarrasse les assiettes pour apporter quelques douceurs, histoire de chasser le gout du yack de la bouche de nos invités. Rolf, voyant que l’on apportait son dessert préféré, servit la voltigeuse à côté de lui avant de prendre une généreuse part. Quand je le vis avaler la première bouchée avec plaisir, je le revoyais, tout petit, tentant de dissimuler une tartelette aux marrons qu’il avait dérobé dans les cuisines, dans son dos. Je laissais échapper un soupir avant de me tourner de nouveau vers Mayeul qui me disait qu’il arrivait qu’il neige en Sombreciel, et également à Euphoria. Euphoria. Je trouvais que ce nom convenait à merveille pour la capitale de ce duché. Il était facile d’atteindre l’état d’euphorie dans cette ville avec tous les produits qui y circulaient. J’avais remarqué le regard insistant de l’homme, comme s’il souhaitait me dire quelque chose, mais qu’il ne pouvait pas. Je gardais le silence, préférant ne pas entendre la question qui devait lui bruler les lèvres. Dans un sens, je croyais la connaitre. Je suis un homme qui a ses habitudes, attaché à son domaine, et qui redoute le changement brusque et soudain. Je n’aimais pas vraiment les imprévus. Entreprendre des voyages pour mon ouvrage ne me faisait pas peur, mais je veillais à ne jamais rester trop longtemps sans nouvelles de mes terres.

Le Major lança un regard curieux vers la fenêtre, et je fis de même. Il était vrai qu’on entendait plus la tempête battre aux carreaux. Quand la tempête renonce à tenter d’entrer dans les demeures, cela signifie que les hommes pouvaient eux même en sortir. Je me levais et m’approchais de la fenêtre pour examiner l’extérieur tandis que Mayeul m’annonça que son griffon semblait penser que la tempête se calmait. Je hochais la tête et lui répondis :

« - Votre griffon n’a pas tort Major. Le temps s’améliore, la tempête s’éloigne de mes terres. »

Mes deux enfants se levèrent, Elanin resta à sa place mais Rolf se plaça à mes côtés, attentif. Je fis un signe à mes domestiques, qui apportèrent un paquet pour chaque Voltigeur. Je repris :

« - Voilà encore de quoi vous restaurer, au cas où la tempête vous surprenne à nouveau, même si j’en doute. J’ai fait remplir vos gourdes. » Je m’avançais vers Mayeul et lui dis : « Je vous souhaite un bon retour et soyez prudent. »

Ma fille salua également nos invités avant de prendre congé. Rolf resta avec moi pour les accompagner jusqu’à la sortie. La tempête s’était effectivement calmée, et respirer un peu d’air frais me fit du bien. Une fois qu’ils seraient partis, j’allais devoir vérifier avec les domestiques s’il n’y avait pas eu des dégâts. Un long et lourd travail mais, après cette longue attente, j’avais un grand besoin de me dégourdir les jambes.
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