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 Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée

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Le Destin
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J'ai : un âge au dessus de toute raison.
Message Sujet: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 1 Avr 2017 - 1:35




Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
#7 ♦ Denys & Mayeul

Tout, tout, tout est fini entreuh nous

Intrigue 2.3 ♦ Trame temporelle alternée




Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Il ne comprend plus grand-chose, le pauvre Denys : pourquoi sa chère et tendre Mélusine a-t-elle donc tenté de l’égorger sauvagement avec une fourchette devant les yeux choqués de leurs enfants adorés, avant de prendre le large en boutant le feu à une aile du manoir sans même écouter ses suppliques désespérées pour l’implorer de rester ?
Il comprend encore moins lorsque son ami d’enfance Mayeul s’annonce à sa porte et écoute le récit de ses déboires avec un flegme tout cielsombrois. D’autant plus qu’il prétend être l’amant de Mélusine depuis leur adolescence – « c’est bon ça va, je suis pas le seul à être passé par là, homme ou femme tout y va, tu l’sais bien. C’pas comme si toi tu trompais jamais ta femme – tiens d’ailleurs, elle est où Marjorie ? »
La drogue fait décidément des ravages – doit-il tout de même tenter de décrocher la lourde épée accrochée au manteau de la cheminée et défendre l’honneur bafoué de son épouse chérie en fugue… ?




Consignes

Le Destin vous passe la main



• Ce topic est votre participation à l'intrigue 2.3 La Roue Brisée et n'est ouvert qu'à vous.  

• Vous devez y poster au moins une fois par semaine chacun.  

• Ce sujet devra être clôturé avant le dimanche 28 mai !  

• Vos personnages doivent arriver à Lorgol en fin de sujet, pour rejoindre l'Académie, ils ont le pressentiment qu'on les y attend. De fait, un campement de romanichels rescapés commence à se former dans la forêt de sapins à proximité. Vous serez sûrement au complet vers la fin du mois de mai.

• C'est le Destin qui décide si votre personnage a conscience d'avoir vécu une autre vie auparavant, ou pas ! Respectez bien votre contexte, et soyez attentifs : il peut vous faire retrouver la mémoire en cours de sujet...  

• Le premier message posté sera obligatoirement le formulaire d'ouverture des RP ! Pensez à le dater et à insérer le lien de votre sujet à l'endroit prévu pour permettre son recensement dans la chronologie.

• Le Destin passera peut-être vous taquiner de temps en temps...

• Pas de limite de mots, vous êtes des dragonnets libres, liiiiiiibres !

Bonne chance à tous !  

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Denys du Lierre-Réal
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 2 Avr 2017 - 2:21


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
Denys du Lierre-Réal & Mayeul de Vifesprit

Tout, tout, tout est fini entreuh nous

Tout ce qui détruit au corps est à présent fini



• Date : 19 avril 1002
• Météo : Il faisait beau en cette matinée d'avril. Pourtant, les nuages commencent à assombrir le ciel, couvrant la terre d'une menace pluvieuse.
• Statut du RP : privé
• Résumé : Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Il ne comprend plus grand-chose, le pauvre Denys : pourquoi sa chère et tendre Mélusine a-t-elle donc tenté de l’égorger sauvagement avec une fourchette devant les yeux choqués de leurs enfants adorés, avant de prendre le large en boutant le feu à une aile du manoir sans même écouter ses suppliques désespérées pour l’implorer de rester ?
Il comprend encore moins lorsque son ami d’enfance Mayeul s’annonce à sa porte et écoute le récit de ses déboires avec un flegme tout cielsombrois. D’autant plus qu’il prétend être l’amant de Mélusine depuis leur adolescence – « c’est bon ça va, je suis pas le seul à être passé par là, homme ou femme tout y va, tu l’sais bien. C’pas comme si toi tu trompais jamais ta femme – tiens d’ailleurs, elle est où Marjorie ? »
La drogue fait décidément des ravages – doit-il tout de même tenter de décrocher la lourde épée accrochée au manteau de la cheminée et défendre l’honneur bafoué de son épouse chérie en fugue… ?
• Recensement :
Code:
• [b]19 avril 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1950-tout-tout-tout-est-fini-entreuh-nous-intrigue-2-3-la-roue-brisee#58365]Tout, tout, tout est fini entreuh nous[/url] - [i]Denys du Lierre-Réal et Mayeul de Vifesprit[/i]
Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Il ne comprend plus grand-chose, le pauvre Denys : pourquoi sa chère et tendre Mélusine a-t-elle donc tenté de l’égorger sauvagement avec une fourchette devant les yeux choqués de leurs enfants adorés, avant de prendre le large en boutant le feu à une aile du manoir sans même écouter ses suppliques désespérées pour l’implorer de rester ?
Il comprend encore moins lorsque son ami d’enfance Mayeul s’annonce à sa porte et écoute le récit de ses déboires avec un flegme tout cielsombrois. D’autant plus qu’il prétend être l’amant de Mélusine depuis leur adolescence – « c’est bon ça va, je suis pas le seul à être passé par là, homme ou femme tout y va, tu l’sais bien. C’pas comme si toi tu trompais jamais ta femme – tiens d’ailleurs, elle est où Marjorie ? »
La drogue fait décidément des ravages – doit-il tout de même tenter de décrocher la lourde épée accrochée au manteau de la cheminée et défendre l’honneur bafoué de son épouse chérie en fugue… ?

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 2 Avr 2017 - 2:56

La douleur est sans commune mesure.

Mélusine t’a quittée et tu ne t’en remets pas. Tu n’as pas compris un traître mot de ce qu’elle t’a asséné comme reproches, te traitant de tous les noms d’oiseaux et te baptisant de fleuries insultes, de la plus légère à la plus cruelle, injustifiées et blessantes. Non, tu n’as absolument pas compris pourquoi ta chère et tendre épouse avec laquelle tu t’entendais encore à merveille la veille t’avait jetée du lit avec la plus subtile des délicatesses et t’avait par la suite menacée d’une terrible fourchette. Tu savais ta cielsombroise de femme vive et parfois… parfois vindicative et excessive. Mais jamais à ce point et jamais contre toi. Encore que tu aurais pu accepter les critiques – sans doute avais-tu fais quelque chose de mal ? – mais la goutte d’eau avait débordé du vase quand elle avait hurlé au visage de vos enfants des mots monstrueux. Tu entends encore l’horreur des « JE NE SUIS PAS VOTRE MERE » ou encore « CE NE SONT PAS MES ENFANTS » répété à plusieurs reprises, et les mines terrifiées de Lilas, Lys, Lothaire et Lazare. Comme toi ils n’avaient pas compris et comme toi ils avaient été choqués. Mélusine avait-elle perdu l’esprit ? Personne n’avait pu s’en assurer car dans la minute, elle avait prit la fuite, brulant au passage une aile du manoir.

Vraiment incompréhensible.

Et ton cœur souffre affreusement de cet abandon. Tu n’as de cesse de te demander ce que tu as bien pu faire, pourquoi ton épouse a-t-elle affichée une telle peur dans son regard en te voyant ? Pourquoi les hurlements et les critiques ? Pourquoi tout ça, là où depuis tant d’années, tu n’avais d’yeux et d’amour que pour elle ? Elle t’a laissé seul avec les enfants, et depuis, tu te morfonds dans une noire torpeur où nuls ne parvenaient à te faire sortir. Cela te travaille trop, et la quiétude vie que vous meniez se trouvait désormais bien chamboulée. Partir à la recherche de Mélusine t’avait longuement effleuré l’esprit, mais hélas, tu n’avais pas la moindre idée du lieu où elle se trouvait. Oh ce n’était pas comme si trouver cette information serait difficile, mais c’était comme si la foi t’avait abandonnée. Le vide amer né de ton amour bafoué tiraille trop ton cœur pour que tu puisses pardonner si facilement. Ça n’enlève en rien la douleur et la peine, ni le fait qu’elle te manque affreusement.

Tu aurais sans doute préféré rester seul. Pourtant, l’arrivée de Mayeul, ce précieux ami d’enfance a comme un air de miracle et de sauvetage. Même si curieusement, il n’a en rien annoncé sa venue et n’avait somme toute pas réellement de raison de se présenter à toi. Non que cela soit un problème, mais tu imaginais difficilement ton ami être en état de se déplacer, surtout dernièrement. Tous deux installés dans le salon, vous vous faite face chacun dans un fauteuil, toi avec hélas un air bien sombre. De son côté, il avait l’air moins perché qu’à l’habitude, et le fait qu’il t’écoute pleurer sur ton sort avec son habituel flegme permettait à ton cœur de saigner au moins abondamment. Jusqu’à… jusqu’à ce qu’il t’annonce être un amant régulier de Mélusine. TA Mélusine. TON épouse. Le regard que tu accordes à ton ami est immédiatement glacé, froid, ampli d’une jalousie mal contenue. Les mots qui franchissent tes lèvres sont tranchants comme un poignard et le ton aussi acide qu’un poison.

« Je te demande pardon ? »

Le découpage des syllabes est audible, calculé. Mais tu ne t’attends pas à une réponse aussi relâchée de ton ami, comme si pour lui, l’évidence était là et que tes paroles n’étaient qu’illusion.

« C’est bon ça va, je suis pas le seul à être passé par là, homme ou femme tout y va, tu l’sais bien. C’pas comme si toi tu trompais jamais ta femme – tiens d’ailleurs, elle est où Marjorie ? »

La surprise, claire et littérale, se dessine sur tes traits. Tu ne comprends pas. Tes lèvres s’ouvrent sans laisser le moindre son en sortir, tu ne sais pas trop quoi dire. Puis à l’étonnement se soustrait l’inquiétude, puis la suspicion.

« Ne serais-tu pas en train de te moquer de moi, Mayeul ? Laisses-moi deviner, tu es sous l’emprise des drogues de Sombreciel, comme d’habitude ? Je te remercie mais j’ai besoin de l’avis d’un ami en ce moment, pas celui d’un drogué qui raconte n’importe quoi ou qui me dit des choses blessantes… »

L’envie de donner une baffe bien sentie au cielsombrois te traverse une seconde l’esprit, avant de te rappeler que Mayeul reste un de tes amis chers et que tu sais combien il est friand des substances de son duché. Tu n’as seulement pas la patience de faire face aux idioties qu’il peut te sortir. Et force est de constater qu’il devait être bien perché finalement pour te sortir pareilles inepties. Qu’il aille se reposer, s’il souhaitait rester, tu ne l’en empêcherais pas, mais qu’il cesse de te dire que Mélusine t’avait trompé. C’était trop douloureux de l’imaginer.
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Les Voltigeurs
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 2 Avr 2017 - 14:05

Quelque chose ne tourne pas rond. Quelque chose d’important, dont il devrait se rendre compte mais qu’il ne parvient pas à appréhender. Quelque chose cloche, et c’est bien la seule pensée que Mayeul réussit à formuler. Il la reconnaît sans peine, cette indolence qui a envahit son corps tout entier, la brume paresseuse de ses pensées, il l’a bien assez expérimentée pour savoir à quoi elle est due. Les drogues de Sombreciel courent dans ses veines, leurs effets résiduels bien assez forts pour le garantir contre le manque. Pour l’instant.

Sauf que Mayeul n’a aucun souvenir d’avoir pris quelque chose. N’a aucun souvenir du tout, ce qui est d’ailleurs relativement embêtant. Denys l’a fait installer dans le salon, et il écoute avec autant d’attention qu’il peut en rassembler le récit de son ami éprouvé par l’attitude très étrange de Mélusine. Là non plus, ça ne colle pas. Rien ne colle, de toute façon, et Mayeul ne comprend absolument rien. C’est bien pour essayer de clarifier la situation d’ailleurs, que le cielsombrois a pris la parole. Parce qu’on parle de Mélusine, tout de même. Et de Denys, qui n’est pas le dernier à tromper sa duchesse. . Même si Mayeul ne sait plus trop comment la conversation en est arrivée là - d’ailleurs, il ne sait pas du tout comment il est arrivé là, à la base - il soutient sans peine le regard acéré de Denys, énonçant l’évidence comme il pourrait le faire à un enfant un peu perturbé. Mais son ami d’enfance ne semble guère en état d’être raisonnable, et il l’accuse d’être complètement drogué, encore une fois.

Mayeul ne se laisse pas accuser injustement, pourtant. Passablement outré, il dévisage son ami quelques secondes, essayant de lire sur ce visage familier un indice quelconque. Il n’y a que peu d’explications : soit Denys a raison, et Mayeul est complètement drogué, ou en train de rêver - ce ne serait pas la première fois -, soit Denys est complètement drogué.

Parce que rien de ce que raconte son ami est cohérent, rien. Mélusine a épousé Hiémain, il le sait, il s’en rappelle, il était là. Il a même cru à une blague. Est-ce que c’est une blague, cette conversation ? Connaissant les sentiments de Mélusine pour Denys du Lierre-Réal, Mayeul doute qu’ils s’associent pour le piéger. « Je suis sincère. Quoi qu’elle est fidèle à Hiémain, maintenant. » Et Denys, selon toute vraisemblance, n’est pas Hiémain. « Et je n’ai rien pris, c’est plutôt toi qui a avalé quelque chose ! » Ou alors c’est lui, Mayeul, qui rêve. Mais dans ce cas, peu importe, rien de ce qu’il dit n’est réel. Le Voltigeur penche plutôt pour cette solution, d’ailleurs, ce qui expliquerait ce vide immense dans son esprit, et l’absence de Nuage à ses côtés. Il rêve. Après avoir pris il ne sait quoi. Sa voix est légèrement pâteuse, et son cerveau embrumé, signe qu’il a prit quelque chose, il le sait.

« Denys, nous sommes amis depuis longtemps. Tu me fais confiance, n’est-ce pas ? » N’est-ce pas ? «  Par Mirta, tu couches toi-même avec tous les jolis minois qui passe à ta portée ! Même Marjorie, Marjolaine, enfin peu importe, est au courant ! » Mais ce n’est pas de ça qu’il veut parler, en réalité. « Et Mélusine te déteste tellement que j’ai du mal à comprendre pourquoi elle a accepté de passer la nuit dans ton lit, mais tu peux difficilement lui en vouloir d’être partie comme une furie en terrorisant... tes enfants? Ton enfant ? T’en as combien ? » Là encore, Mayeul est pleinement conscient qu’il manque quelque chose d’important. Ce n’est pas faute de s’être concentré sur le récit de Denys, mais il n’a pas réellement tout compris. De toute façon, son ami finira bien par revenir à la raison. Ou lui se réveillera, au bout d'un moment.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 3 Avr 2017 - 19:18

Il… quoi ?

Cette fois, la surprise est plutôt difficile à cacher. Surprise et incompréhension qui ne souhaitent pas disparaître de ton visage abasourdit. Qui est ce Hiémain ? A qui ta Mélusine était-elle fidèle si ce n’était à toi ? Les propos de ton ami n’avaient aucun sens, et tu avais beau le connaître très bien, même quand il était drogué ou bourré, que jamais tu ne l’avais vu tenir un discours d’une telle incohérence. C’était au delà de la pure fiction et c’était parfaitement déplaisant. Pourtant, quand Mayeul était dans cet état, d’autres facteurs venaient perturber son savoir vivre et son savoir être. Or, c’était la parfaite sincérité que tu lisais sur son visage et la même surprise que la tienne sur ses traits. En un mot, vos deux visions s’opposaient comme si personne n’avait réellement tort ou réellement raison. Alors qui des deux était le plus fou ? Toi au moins tu savais que tu n’avais ni bu ni n’étais friand des substances de Sombreciel.

« Mais c’est parfaitement absurde ! Tu sais bien que je ne prends rien de tel. »

Comme lui, tu es offusqué que l’on te prétende incapable de te servir de ton esprit. Mais des deux, tu étais certainement le plus sobre. Et la voix pâteuse et les incohérences de Mayeul ne t’incitaient surement pas à penser autrement. Il avait du prendre quelque chose de particulièrement puissant pour qu’il oublie ainsi la vie de deux de ses amis proches…

Lui faire confiance ? En cet état ? Tu n’es pas totalement certain de la réponse que tu dois donner ni de la posture à adopter. Aussi, une poignée de seconde vient répondre à la question de ton ami avant que tu ne te décides de rompre ce silence, gêné, incertain.

« Oui mais… Oui bien sur Mayeul, je te fais confiance. »

Difficilement en cet instant, mais le cielsombrois t’était trop cher pour abjurer toute confiance entre vous. Même si tout te paraît improbable, tu acceptes de l’écouter. Jusqu’à le regretter quelques secondes plus tard. C’est presque un grave soupir qui manque de franchir tes lèvres. Mais aussi, tu te sens outrageusement bafoué d’être considéré comme un coureur de jupon et cueilleur de la fleur de ces dames. « Je… quoi ?! Mais jamais de la vie ! » Par Cerah, tu n’étais pourtant pas un enfant de Mirta, tu avais épousé Mélusine par amour et tu t’étais tenu à celui-ci pendant plus de dix ans. D’où Mayeul sortait-il de tels propos ? « Marjo…qui ? » Qui était-ce ? Quoiqu’au final, ce n’est même pas ça qui te choque le plus, et c’est sans doutes les derniers propos de Mayeul qui achèvent de transpercer ton cœur meurtri d’amertume et d’un chagrin d’amour.

« … Mélusine me déteste… ? » Tu n’avais pas remarqué. Tu pensais que votre amour n’était que félicité et joie depuis plus de dix ans de mariage. Etait-ce là encore les propos incohérents de ton ami ? Pourtant, il devait bien y avoir quelque chose du genre, si Mélusine était partie en furie en t’insultant copieusement, jusqu’à renier vos propres enfants. « Je ne savais pas… » Tu en as mal au cœur rien que d’y penser. Et avec, la furieuse colère qui gronde d’avoir ainsi été trompé. « Mais Mayeul, nous sommes mariés depuis plus de dix ans Mélusine et moi, elle me l’aurait dit. Et tu étais présent, tu étais notre témoin, comment peux-tu l’avoir oublié ? Et Lazare, as-tu aussi oublié que tu es son parrain ? » Non définitivement, il y a quelque chose qui cloche et cela ne vient pas de toi. Ton ami te cache quelque chose ou c’est bien la drogue qui est en train de ravager son esprit. Ou le tient. A ton insu. Ou peut être que tout ceci est un rêve et que Mélusine n’est pas partie en brulant une partie de la maison.

« Mayeul, je veux bien croire que tu n’as rien pris qui embrume ton esprit, mais en ce cas, es-tu sûr que tout va bien ? »

Il fallait bien que la question arrive à un moment ou un autre. Tu voulais bien croire son ami quand il prétendait ne pas être alcoolisé ou drogué, mais alors peut être s’était-il cogné fort la tête ? Car en ce cas, rien ne justifiait tant d’étrangeté.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 4 Avr 2017 - 22:08

Un des premiers points sur lequel il est d’accord avec Denys tiens, tout ceci est complètement absurde ! Il le sait, Mayeul, que rien de tout ça n’a de sens. Il ne sait pas ce qu’il a pris - et il a forcément pris quelque chose, sauf qu’il ne s’en rappelle pas - ni pourquoi son rêve, ou son délire, est aussi étrange, mais il a besoin de reprendre ses esprits, et vite ! Jamais il n’a été dans un tel état après une cuite, ou après quelques unes des drogues les plus fortes qu’il a ingurgité. Et ça n’a jamais duré aussi longtemps. Et... non, quelque chose cloche, et cela va s’arranger. Vite. Très vite.

Parce que Denys continue à s’enfoncer dans ses délires, tandis que Mayeul lui expose la vérité. Le pauvre homme semble tomber des nues, et son ton se fait incrédule devant les mots du Voltigeur. Offusqué, même. Ils ne s’en sortiront jamais, si Denys refuse de voir la vérité en face ! Denys pourrait prendre ses paroles comme argent comptant, quand même ! Certes, Mayeul n’a jamais été la personne la plus fiable qui soit, mais tout de même, il sait ce qu’il dit. Et oui, le duc de Lierre-Réal est un coureur de jupon. Et marjo-qui ? Sérieusement, c’est indigne de Denys, d’avoir oublié sa femme. Et... très peu ressemblant, tout de même. Mayeul le connaît bien, il a bien plus de qualités que de défauts. Qu’il semble mépriser l’existence même de sa femme est assez incompréhensible. Ce qu tombe bien, puisque Mayeul ne comprend absolument rien.

Et ne comprend pas davantage quand Denys réenchérit. Dix ans de mariage ? Avec Mélusine? Et il est le parrain d’un de leur garçon ? Mayeul lui lance un regard estomaqué. Est-il seulement conscient, son ami, qu’aucun des mots qu’il prononce ne va ensemble ? Lui, marié, avec Mélusine. Rien que ça, déjà... Et c’est qui, ce Lazare ? Denys semble s’inquiéter pour son ami, en tout cas et cette fois, c’est à Mayeul de ne pas savoir quoi répondre. Oui, ça va, sauf qu’il est plongé dans un cauchemar qui n’a ni queue ni tête. Du moins, il lui semble. Peut-être que ça ne va pas, en réalité. Peut-être que c’est lui, le problème ? Denys semble si sûr de son fait !

« Non, ça ne va pas bien. » Prononce Mayeul, lentement. « J’ai besoin que tu me rendes un service. » Il faut se rendre à l’évidence : quelque chose cloche. Alors, il faut une solution, de préférence éclatante et radicale. A quoi sert de trop réfléchir ? « Frappe-moi. » Parce que bon, c’est la solution la plus simple, tout de même. Histoire de rassurer son ami, et de prévenir toute tentative de refus, Mayeul argumente aussitôt. « Comme cela si je rêve, je me réveillerais et si je plane, eh bien... Cela devrait faire quelque chose. Et puis, ça te fera sûrement du bien. » Le sourire du voltigeur se fait moqueur. « Tu dois en mourir d’envie depuis que je t’ai dit que je visitais régulièrement le lit de Mélusine, non ? » Même si c’est l’exacte vérité. Si Denys refuse, Mayeul pourra très bien lui décrire les moindres manies de la demoiselle quand ils couchent ensemble, ses réactions, l’intensité de ses soupirs... mais il ne veut pas blesser son ami plus que nécessaire.

« Frappe, je te promets que je ne riposterais pas. »
Parce que le cauchemar a assez duré, tout de même. Même si... « Tu es bien sûr de ne pas avoir confondu Mélusine et Marjolaine ? » Parce qu’on ne sait jamais, quand même, tout ceci est peut-être un énorme malentendu. Il garde encore espoir, Mayeul.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyJeu 6 Avr 2017 - 3:39

Non, il ne va pas bien.

Les mots viennent avec une lenteur certaine, emprunts d’une hésitation qui ne fait que confirmer tes soupçons. Si Mayeul tient de tels propos incohérents, cela vient donc de lui et non de toi. Car si toi aussi tu ne vas pas bien – et cela se voit certainement aux cernes qui ternissent ton regard et à la tristesse blessée de celui-ci – ce n’est point ton esprit qui est touché mais ton cœur. N’a-t-il pas conscience, ton ami, que ses mots ont tranché dans le vif, éveillant des doutes et des songes bien sombres qui anéantissent un peu plus l’image que tu avais de ton épouse ? Tu n’oses y croire et pourtant… pourtant cette sincérité dans les paroles du cielsombrois n’a fait que raffermir tes craintes. Peut-être te trompait-elle vraiment ? La pensée même te crève le cœur autant qu’elle embrase ta colère, sourde mais puissante, qui vibre dans tes veines. Votre amour n’était-il qu’un jeu sur une table qu’elle s’était amusée à renverser si facilement, sans penser aux conséquences ? Vos enfants n’étaient-ils que des jouets qu’il était facile de jeter comme de vulgaires déchets ? Plus que malheureux d’amour, tu étais bafoué, trahi, presque humilié si jamais elle t’avait trompé et quitté pour ces raisons.

Et si vraiment Mayeul ne mentait pas ? Tu ne savais trop comment réagir à dire vrai. Il était ton ami… Comment aurait-il pu oser commettre une telle infamie ?

Le frapper ? Il semble résolu, Mayeul, à croire que tout ceci n’était qu’un rêve ou une illusion. Pourtant, tu ne peux réagir qu’avec surprise et étonnement, et peut être une pointe d’incompréhension. Tout ceci était-il vraiment nécessaire ? Certes, il était peut être amant de Mélusine, mais tu n’étais pas d’un naturel violent et son état actuel prouvait qu’il n’avait pas toute sa tête. Si avoir couché avec Mélusine n’était pour lui que dans ses rêves, bien malheureusement exprimé aux oreilles du principal concerné, tu ne pouvais lui en tenir rigueur.

« Je… Non ! Enfin de toute évidence tu n’es pas totalement toi même, je ne vais pas te frapper sans aucunes raisons. Ce ne serait… pas bien. » Oui, l’envie t’avait traversé la première fois, mais tu ignorais encore à quel point ton ami était drogué. Car cela ne pouvait être que ça, évidemment ! « Mais enfin non ! Je ne sais pas qui est cette Marjolaine. Et je t’ai dit que je ne te frapperais pas, n’insiste pas. »

Tu veux rester ferme, et tu l’es techniquement dans tes convictions. Tu l’es, jusqu’à ce qu’il te provoques. Il… il ose te provoquer. Si ce n’était que de l’esbroufe, tu aurais sans doute ignoré la chose, tu aurais demandé à ce qu’il cesse, voire quitté la pièce vexé, mais tu ne l’aurais pas frappé. Pourtant, ce que te dis ton « ami » n’a rien de mensonger, et les détails qu’il te donne sur Mélusine, pour certains indécents te fait monter la moutarde au nez. Incrédule, le mot de trop vient et tu finis par asséner une puissante gifle au cielsombrois, hésitant à continuer avec les poings tant ce qu’il te dit prouve que tout n’est pas un rêve pour lui et que Mélusine t’avait trompé. Quand tu le regardes, cet… ami… tu as du mépris et de la colère dans le regard. Et aussi de la tristesse, car les larmes sont venues avec l’intensité de l’émotion.

« Tu es content… tu n’es pas dans un rêve ni complètement drogué. Merci de me confirmer que mon épouse m’a bien trompé. »
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyJeu 6 Avr 2017 - 21:29

Une gifle de Denys, Mayeul n’en a pas vraiment peur. Après tout, son ami est lagran, et pas spécialement porté sur la violence. Il ne risque pas grand chose, réellement !Et puis, c’est un rêve. Ou une illusion dûe aux drogues. Quoi qu’il en soit, cela ne peut pas être réel. Donc lui va le frapper, et tout va rentrer dans l’ordre. Absolument tout. Et Mayeul place tous ses espoirs en ce geste de son ami d’enfance. Denys semble y répugner, pourtant, mais Mayeul sait quels mécanismes actionner. Il s’en veut un peu, de se servir de sa connaissance de Mélusine, mais ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Ce n’est pas la femme de Denys, pour de vrai ! ils en riront tous les deux, quand les choses seront devenues normales. C’est sûr. Alors le Voltigeur n’hésite pas davantage.

Et la gifle part. Il a beau s’y attendre, le choc le fait vaciller, mais sans doute pas autant que les émotions qui se lisent dans les yeux de son ami. Colère. Tristesse infinie. Le Voltigeur a la décence de baisser les yeux, indécis, sans doute pour la première fois. Presque machinalement, il touche sa joue, rouge et chaude du coup. Ce n’est pas un rêve. Ce n’est pas un fichu rêve.

La réalité le frappe en pleine face, avec davantage de force que la gifle de Denys. Rien de tout cela n’a de sens. Son esprit est vide, l’absence de Nuage se fait criante, déchirante même. Les mots de son ami appuient encore cette vérité, et Mayeul serre les dents, gardant de toutes ses forces l’emprise sur la panique qui menace de monter. Il ne doit pas paniquer. Il ne peut pas paniquer, Valda en soit témoin, sinon il ne sera plus bon à rien ! Nier ses émotions, Mayeul en est amplement capable. Depuis longtemps, depuis la mort de sa jumelle, il s’y entraîne sans relâche. La drogue qui court encore dans son organisme n’est pas non plus étrangère au fait que le Voltigeur parvienne à reprendre pied, et à repousser la panique. Plus tard. D’ailleurs, si plus tard il pouvait paniquer avec de la drogue à portée de main... Le lagran cache bien quelques substances récréatives quelque part !

« Je suis désolé, Denys. Parce qu’à dire vrai », souffle Mayeul, la voix tremblante, « je ne suis pas sûre que Mélusine t’a réellement trompé. Ni avec moi, ni avec quiconque. » Il se frotte la joue, là où Denys l’a giflé, avant de lui faire un sourire plein d’encouragement. Il se doute que Denys ne sera pas ravi de ces paroles, pas après que le Voltigeur ait instigué le doute par ses propos. « Peut-être que ce que j’ai pris, elle l’a pris aussi. » Comment lui expliquer, à son ami éploré, que le Voltigeur commence à croire qu’il est complètement fou ? Mais que si Mélusine est folle elle aussi, peut-être qu’il n’est pas si fou que ça ? Cela sonne déjà tellement étrange dans sa tête qu’il doute que Denys le croit lucide, en tout cas.

« C’est comme si je vivais la vie de quelqu’un d’autre tout en étant moi... ou plutôt le contraire : je suis moi, et les autres ne sont pas eux. » Un brin égoïste, comme explication, Mayeul en est conscient. « Et dans ce cas, Mélusine n’est pas elle.» Ca a l’air tordu comme ça, mais Mayeul en est sûr : son explication tient la route ! « Donc elle ne t’a pas trompé, et elle n’a pas menti non plus : elle n’est pas la maman de tes enfants. Pas... cette Mélusine là. » Une illusion ? Un échange de corps ? D’esprit ? Quoique non, pas d’esprit, Mayeul est à peu près sûr que c’est son corps. Pour vérifier, tout de même, il ôte sa chemise, se fichant quelque peu du manège étrange qu’il doit offrir à Denys. Mayeul se connaît bien, et sait parfaitement de quoi il a l’air, sans rien sur le dos. Non, c’est sûr, c’est bien lui. Bon. Qu’est-ce qu’il peut donc bien faire ?

« Quelqu’un », reprend-t-il sans faire mine de remettre sa chemise , « a perturbé quelque chose, et notre mémoire a été altérée, peut-être. » Aucune image mentale, aucun acquiescement familier pour souligner son idée. Le vide dans sa tête se fait plus douloureusement conscient, maintenant que Mayeul sait qu’il ne rêve pas. Les impressions de Nuage viennent toujours étayer les siennes, ils sont une équipe, et se complètent parfaitement. L’absence du griffon lui pèse cruellement, et la solitude de son propre esprit est terrifiante. « Est-ce que tu sais où est Nuage ? Il pourra peut-être nous aider à retrouver Mélusine. » Demande Mayeul à son ami. Parce que peut-être que Nuage ne se souvient plus de lui, et que c’est pour cette raison qu’il ne ressent plus la présence du griffon ?
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Denys du Lierre-Réal
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 9 Avr 2017 - 3:06

La gifle a sifflé dans l’air, sans aucune forme de somation. Mue par l’instinct et la colère, le geste a franchi la distance qui te séparait de Mayeul pour mieux lui asséner un coup d’une rare violence. Une violence à laquelle tu n’étais pas coutumier. Mais même si tu as encore l’envie de frapper – avec les poings cette fois – ton geste une fois effectué te répugne et tu en recules de quelques pas. Secoué par les mots de ton ami et par ton attitude, tu hésites à te retirer, tant tes yeux te piquent, tant tu as cette envie de verser quelques larmes terribles. Cela ne te ressemble pourtant pas d’être aussi sensible, mais les derniers événements ont eu raison de ta contenance. A peine esquisses tu quelques pas que tu retrouves le chemin de ton fauteuil, t’y affalant accablé par le poids sur ton cœur. Et le sanglot finit par traverser ta gorge, tu as toutes les peines du monde à retenir tes larmes qui glissent silencieusement. Au mieux peux-tu les cacher de ta main, ce que tu fais mais tu sais que c’est d’ores et déjà peine perdue. Même la voix tremblante et incertaine de Mayeul ne te fait pas relever le regard vers lui. Tout ce que tu lui accordes, c’est un rire amer et une voix ampli de mépris, toute aussi chevrotante que la sienne.

« Ah, ça te va bien de dire ça maintenant. Tu avais pourtant des détails assez explicites tout à l’heure. » Et tes yeux se relèvent, dévorés par la tristesse, pour observer ton « ami » qui tente de se justifier. Ô douce colère, tu ne peux lui pardonner d’essayer de se désister de la sorte. La drogue et l’alcool ont bon dos dans ce genre de situation. Pour un peu, tu lui cracherais presque au visage tant il te dégoute. Il t’a trahi. Lui ton ami t’a trompé en couchant avec ton épouse, s’amusant à t’humilier au cœur de ta demeure quelques jours après le départ en furie de Mélusine. Il n’avait pas simplement enfoncé le couteau dans la plaie, il l’avait retourné de toutes les manières possibles jusqu’à l’en saupoudrer de sel. « Oui bien sûr, c’est certainement ça. » Pointe de cynisme, aussi acide que le venin d’un serpent.

Si tu t’étais écouté, tu l’aurais congédié pour mieux t’enfermer dans ta peine. Les paroles sont une nouvelle fois dépourvues de sens, à tel point que tu croirais Mayeul presque fou. Ce n’est pas comme si cela parvenait à te rassurer en tout cas. Tu n’as pour réponse qu’un soupir et le silence qui pèse. Et tu hausses finalement les épaules pour reprendre d’une voix un peu éraillée.

« A qui veux-tu faire croire ça Mayeul ? Tout le monde ici est… lui même. Même toi, hormis tes propos complètement aberrants et perchés tu n’es pas si différent de d’habitude et…et… » Tu as un blocage alors que tu observes ton ami. « …et pourquoi as tu retiré ta chemise ? »

Tu as l’habitude de l’extravagance des cielsombrois et de leurs tendances à se mettre nus à la moindre occasion. Mélusine d’ailleurs appréciait tout particulièrement de se balader de la sorte entre les murs du manoir, devant les regards choqués des domestiques. Si avec le temps tu n’avais plus de réelles raisons d’être surpris, tu l’étais devant le manège de Mayeul. Pourquoi se déshabillait-il ? Tu n’avais particulièrement de soucis à être en compagnie d’un homme torse-nu, un ami de surcroit, mais sur l’instant, tu restes silencieux, presque bouche bée. Si bien que tu manques une part du blabla illogique de ton ami, jusqu’à ce qu’il te pose une question.

« Hum pardon… ? Nuage ? » Un nouveau soupir. Définitivement, il était certainement devenu fou à force de prendre de la drogue. « Cela fait déjà plusieurs années que tu as été radié des Voltigeurs, Nuage t’a abandonné. Parce que tu te droguais trop. » Tu appuies sur ce dernier mot, sous entendant que c’était clairement ce qui rendait ton ami complètement à côté de la plaque. « Et remet cette chemise bon sang. »

Sans trop avoir envie de reprendre la conversation, toujours terriblement énervé contre Mayeul, blessé de son attitude, fatigué de le voir drogué, tu finis par te lever à nouveau, te dirigeant vers la fenêtre, observant les extérieurs. D’ici, l’on voyait plutôt bien les dégâts engendrés par Mélusine…

« Ecoute, je vais sans doute contacter Mathilde, elle va certainement envoyer quelqu’un pour venir te chercher. Tu lui as dit que tu étais ici ? » Puis tu reviens, te rapprochant de lui en veillant néanmoins à garder une certaine distance. « Ce ne sont pas les autres qui sont différents Mayeul, je t'assure, tout est normal, ou presque... » Si l'on omettait le départ étrange de Mélusine. Mais c'était impossible de croire aux paroles de Mayeul sur ces mélanges de mémoire ou il ne savait quoi. Surtout venant d'un drogué notoire.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 10 Avr 2017 - 8:27

Denys s’est laissé tomber dans son fauteuil, et des larmes silencieuses roulent sur ses joues. Denys. Brisé par l’abandon de Mélusine, et la trahison de celui qui considère comme son ami. C’est impossible. C’est un cauchemar. Enfin non, pas un cauchemar, Mayeul a déjà testé cette théorie, mais cela ne peut pas être la réalité. Ce n’est pas vrai. Il a envie de le crier, de le hurler aux oreilles de Denys, mais préfère se lancer dans des explications qui lui paraissent rationnelles... et les seules envisageables. Parce que rien de tout le reste ne peut être vrai. Le lagran ne le croit pas, ne le croit plus sans doute, et Mayeul ne peut empêcher son plaidoyer de se faire plus passionné : non, il n’a pas trahi Denys, pas de son plein gré. Tout ça n’est... qu’une illusion ! Une manipulation. Quelque chose. Mais pas la réalité, non.

« Denys, tu me connais. » Sa voix est presque une supplique tandis que Mayeul observe son ami, implorant. « Je n’aurais pas trahi ta confiance, je n’aurais jamais séduit ta femme ! Ce n'est pas la réalité !» Il se souvient du couronnement, de Marjolaine, de leur danse. Mais jamais, Mirta en soit témoin, il n’aurait couché avec elle. Oh, il l’a proposé à Denys, mais il ne l’aurait jamais fait contre son gré. Mais Denys ne semble pas vouloir le croire, et Mayeul ne peut lui reprocher de douter. Lui-même commence à douter, en réalité. Et quand il retire sa chemise, retrouvant ce corps qu’il connaît bien, ce corps qui est le sien, cela ne le rassure pas le moins du monde. C’est son corps, il le connaît, mais les cicatrices qui sont les siennes ont disparues. Non non non, ce n’est pas possible.

Il essaye de se concentrer sur sa conversation avec Denys, pour ne pas laisser la panique affluer. Ne pas regarder cette marque sur son ventre qu’il ne connaît pas, qui ne lui appartient pas. L’absence de cicatrice sur son bras, l’absence de marques sous ses doigts, dans son dos, là où Lionel a fait exploser les fins cailloux de l’arène, lors du Tournoi des Trois Opales. Le Tournoi. La Samhain. Nuage. Il se souvient, il n’a pas inventé tout ça ! Et pourtant Denys s’ingénie à lui dire le contraire, à le faire douter. Jusqu’à lui asséner le coup de grâce : Nuage n’est plus son compagnon de Vol. Mayeul n’est plus Voltigeur. Drogué, inutile, le pire des amis qu’on puisse imaginer. Il n’entend même pas la dernière recommandation de Denys de remettre sa chemise, tant le choc est grand. Il a l’impression d’être plongé dans de l’eau glacé et de lentement se noyer, le Voltigeur. La panique le recouvre, vague après vague, et l’apparent mépris dans la voix de Denys ne l’aide pas à garder la tête hors de l’eau. Non non non.

Denys se relève, mais Mayeul reste immobile. Il est perdu, terrifié, impuissant. Et le lagran ne sait pas, ne comprends pas. Parce que sinon, il ne lui aurait pas parlé de Mathilde qui enverrait quelqu’un pour le chercher. Mathilde est morte. Elle n’est pas là, elle ne peut pas s’inquiéter pour lui, savoir où il est. D’un pas, Mayeul franchit la distance qui le sépare de son ami, agrippant Denys de ses deux bras sur les épaules de l’homme. Sa poigne est brusque, la panique grimpe, et les yeux qu’il plonge dans ceux de Denys sont terrifiés. Un peu fous, sans doute. Il laisse échapper un rire sans joie le Voltigeur, secouant la tête. « Non. C’est faux, tout ça. Je suis le Voltigeur de Nuage. Je suis major du Vol de Svaljärd. Et Mathilde est morte. J’ai tenu sa main quand Sithis l’a réclamé pour sienne. Je l’ai vu brûler. »

Il ne lâche pas Denys, mais sa poigne se fait plus molle, et son ami devient plus un soutien que quelqu’un à convaincre. « Je ne suis pas fou. Je ne suis pas sous l’emprise de quoi que ce soit. » Il lui semble. Il ne se souvient même pas de comment il est arrivé ici ! « Rien n’est normal. J’ai besoin que tu m’aides Denys. J’ai besoin que tu me crois. Je n’ai pas mis ta femme dans mon lit, je n’aurais jamais trahi mon meilleur ami. » La panique est toujours là, mais sa voix s’est faite suppliante. Il a besoin de soutien. Il a besoin que quelqu’un soit là, et le croit. « Je ne suis pas fou. » Répète Mayeul, comme une supplique. Mélusine n’a jamais été la femme de Denys, jamais. Et il n’est pas ce drogué que Denys voit en lui.
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Denys du Lierre-Réal
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 10 Avr 2017 - 22:59

Pourquoi tant de suppliques ? Tant de détresse et d’incertitude au fond de la voix ? C’est bien la première fois que tu vois Mayeul ainsi. Même drogué, même au fond du gouffre, il n’avait jamais démontré une telle lucidité avec des propos pourtant aberrant. C’est la colère qui te fait l’ignorer, tu as encore trop mal pour accepter d’accorder le moindre crédit à ces inepties. Ta seule réponse est couverte d’amertume et de mépris. Comment peut-il croire que le doute qu’il avait distillé en toi allait s’éclipser comme neige au soleil ? Ses mots de tout à l’heure étaient si justes… si vrais… Si tu n’y avais pas cru, tu ne l’aurais pas frappé ! Ca n’avait aucun sens. Et pourtant, tu veux croire que ton ami n’aurait jamais fait une chose pareille. Pas à toi. Pas après tout ce que vous aviez vécu étant gosse et alors qu’il connaissait ton amour dévorant pour Mélusine. Alors que croire, si ce n’était qu’il y avait un grain de folie dans toute cette affaire ?

« Et quelle est-elle, cette réalité ?! »


Demandes-tu avec force, avec gravité, mais ce qui suit n’est purement et simplement que bêtises. Comment pourrait-il y avoir une illusion, alors que tout le monde autour de toi agissait le plus naturellement du monde ? Seul Mayeul parlait avec énigme. Et peut être Mélusine. Mais ce n’était que grave coïncidence, n’est-ce pas ?

Tu n’as pas une seule seconde conscience du mal que tu es en train de faire à ton ami. C’est à peine si tu remarques la détresse se peindre sur ses traits, la panique envahir son regard. Bien égoïstement, tu ne te préoccupes que de ta propre douleur avivée par les mots de Mayeul. Et c’est le coup de grâce que tu sembles lui porter en évoquant sa sœur avec qui tu avais toujours eu d’excellentes relations. Après tout, comme Mayeul elle était une amie d’enfance, et sans doute n’apprécierait-elle pas de voir son frère encore dans cet état. Mais l’état en question était indescriptible, et tu prends un instant peur quand ton ami se lève brusquement et s’avance vers toi pour te prendre avec fermeté par les épaules. Tu tentes d’esquisser un pas vers l’arrière, curieusement, tu te retiens. Car si tu ne peux comprend la détresse qui est celle de ton ami, sa douleur te touche malgré tout. Tu es fou Mayeul ! Ce sont là les mots que tu voudrais lui crier, mais rien ne franchit tes lèvres. Car les mots sont si forts que tu perçois en chacun d’eux le mal de ton ami. Comme s’il les avait vraiment vécu. Comme si… comme si Mathilde était vraiment morte dans son cœur et que l’acceptation avait fait son chemin. Comment avait-il pu finir par croire que sa jumelle avait rejoint Sithis ? S’il y avait bien un sujet fort pour ton ami, c’était celui-ci et son affection pour elle.

Y avait-il réellement quelque chose qui clochait ? Quelque chose de… différent ?

Tu commences à le croire.

La poigne s’adoucit sur toi. Tu n’as pu avoir aucune paroles pour ton ami, mais ton regard c’est fait moins mauvais, moins ampli de colère. A vrai dire, il y a de l’inquiétude, mêlé à la propre détresse de tes sentiments. C’est toi qui fini par soutenir ton ami, mais tu n’oses pas bouger. Tu crains qu’un seul mouvement ne le fasse tomber. Avec une infinie prudence, tu reprends la parole.

« D’accord… d’accord Mayeul, je te crois… Enfin… je vais essayer. » Tu te mords la lèvre une seconde, incertain, avant de poser une main rassurant sur l’épaule de ton ami, puis une dans son dos pour le guider vers le siège qu’il avait quitté. Une fois assit, toi accroupis devant lui en essayant de croiser son regard, tu reprends. « Tu n’es pas fou, très bien. Très bien… Tu n’es pas fou. Je ne vais pas te laisser tomber Mayeul, mais comprends que c’est… un peu perturbant tout ce que tu me dis. J’ai du mal à comprendre. Vraiment du mal. Mais je comprend aussi que quelque chose ne va pas. » Un nouveau soupir, une longue respiration. « Alors, je vais t’écouter et essayer de comprend avec toi, d’accord ? Promis, je ne vais pas te considérer comme… drogué. » Ce qui n’était pas une mince affaire, mais soit, pour ton ami, tu le voulais bien. Ce n’était pas comme si tu étais quelqu’un de fermé d’esprit. Un rire un peu jaune traverse néanmoins ta gorge, accompagné d’un sourire un peu triste. « Et dire que c’était moi qui avait besoin de soutien au début. » Tes peines de cœur étaient-elles moins importantes ? Face à une telle détresse, même ton égocentrisme s’amenuisait. « Bien alors quelle est-elle, cette réalité que tu connais ? »
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 12 Avr 2017 - 0:15

Ses propos n’ont sans doute aucun sens pour Denys, et, même pire, pour lui non plus. Il ne sait plus où il en est le Voltigeur, il ne sait plus réellement si ce qu’il sait est la vérité ou non. C’est la vérité, sa vérité, il en est sûr. Presque. Sauf que Denys le regarde d’un air à la fois méprisant et outré, et Mayeul a bien du mal à supporter ce regard. Il a besoin d’aide. Il a besoin de Denys. Il a besoin qu’on le croit, qu’on lui dise qu’il n’est pas complètement fou. Mais Nuage est absent, et il est désespérément seul dans sa propre tête, Mayeul. Combler ce silence qui l’oppresse, c’est tout ce qu’il demande. Sentir le réconfort de son griffon, sa présence dans un recoin de son esprit, ce lien si particulier avec lequel il a appris à vivre, et dont il ne peut se passer. Sans Nuage, Mayeul se sent incomplet.

Mais il n’y a pas de Nuage. Pas de Voltige. Rien, rien que son esprit vide. Et Mayeul sent la panique affluer, sans personne pour la stopper. Pas de Nuage, mais Mathilde. Il ne sait pas vivre avec Mathilde. Sa sœur, c’est bien tout ce qu’il a, et l’idée même qu’elle soit là, vivante, à portée de voix... Non, c’est trop énorme. C’est encore une illusion, quelque chose pour lui faire perdre les pédales. Il a l’impression de devenir fou, Mayeul. Perdre Nuage, mais retrouver Mathilde. C’est un choix bien cruel, et il ne veut pas avoir à le faire. Il ne veux pas voir Mathilde pour la reperdre juste après. Parce que c’est faux, tout ça, c’est complètement faux !

Il n’est pas fou. C’est ce qu’il dit et répète à Denys, mais en réalité, Mayeul n’est pas sur que ce soit vrai. Rien de ce que Denys lui dit n’a de sens, et tout son être se rebelle contre ce qu’on lui dit, mais son ami semble si sûr de lui. Plus de Nuage. Mathilde en vie. Mayeul relâche sa prise sur son ami, et se laisse docilement guider jusqu’au fauteuil dans lequel il se laisse tomber. Denys accroupi devant lui cherche à croiser son regard, mais Mayeul préfère plonger sa tête dans ses mains. « Je ne sais plus si je dois croire ce qu’il y a dans ma tête, ou ce que tu me dis. Rien ne va, rien. » Qu’est-ce que Denys pourrait bien comprendre, alors que Mayeul lui même ne comprend pas ?

Le Voltigeur finit par relever la tête, captant le regard de son ami. « Si tu ne dois croire qu’une seule chose, crois celle-ci : je n’aurais jamais couché avec ta femme. Je n’aurais pas brisé notre amitié pour une fille, fût-elle Mélusine. » Sauf que Mélusine n’est pas sa femme, et ne l’a jamais été. « Je suis un ami minable, mais je ne trahirais pas ta confiance. » Il est sincère, Mayeul, et il a besoin que Denys le croit. Soupirant, le Voltigeur relève les yeux au ciel, avant de laisser échapper un léger rire. « Au moins, je t’ai changé les idées. » La joie n’y est pas, et le regard est éteint, mais la tentative pour détendre l’atmosphère reste sans doute louable.

Le Voltigeur soupire, à nouveau. Il ne sait pas s’il doit réellement tenter d’expliquer, ou non. Mais Denys a le droit de savoir. « Tout ça... toi, Mélusine, Nuage, et même Ma-Mathilde. » Sa voix tremble sur le prénom de sa sœur, mais il fait comme si de rien n’était. « Ca n’a aucun sens, aucun. Je suis Voltigeur. J’ai assisté au mariage de Mélusine, et ce n’était pas avec toi. Tu es l’époux de Marjolaine, tu as une petite Rose. Et... » Mayeul se demande bien comment l’affirmation va être reçue, mais peu importe. « Tes Chevaucheurs ont envahi Sombreciel. Tout ce que tu me racontes, ce n’est pas réel. » Il a délibérement laissé de côté la mort de Mathilde le Voltigeur, mais c’est sans doute moins difficile comme ça.

« Je ne suis pas fou, Denys. » A force de le répéter, cela sera peut-être vrai ? « Je ne suis pas drogué non plus. » En tout cas, il ne se rappelle pas avoir pris quelque chose. « Tu dois me croire, quelque chose ne va pas. » Mais pourquoi ? Comment ? Est-ce que ce qu’il raconte a au moins un sens ? « Je dois trouver quelqu’un qui me dira que je ne suis pas malade. » Mais qui ? Mélusine, peut-être ? Nuage ? Mathilde ? « Ne dis rien à ma sœur. » Ajoute Mayeul, plongeant un regard suppliant dans celui de Denys. Non, il ne veut pas la voir. Parce que si ses souvenirs sont vrais, il ne veut pas la perdre. Pas une deuxième fois. Il ne peut pas la perdre, pas sans sombrer à nouveau.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 14 Avr 2017 - 3:05

Comment le croire sain d’esprit quand lui même te disait qu’il n’était pas certain de l’être ?

Tu avais bien du mal à suivre le cheminement de pensée de ton ami. Et pourtant, tu faisais un gros effort de ne pas le catégoriser illico dans la catégorie des fous ou des drogués après tout ce qu’il avait pu dire. Ce n’était pas l’envie qui t’en empêchait, mais les différents doutes naissants et ton respect pour Mayeul te donnait encore le droit de croire un tout petit peu en lui. Et donc de faire l’effort de l’écouter.

« Tu… tu n’es pas un ami minable Mayeul voyons. Tu… » Tu ne savais pas trop quoi dire, trop quoi penser, mais pourtant les mots qui suivent sont poignants de sincérité. « Moi aussi, je te considère comme mon meilleur ami. » Alors, devais-tu le croire sincère lorsqu’il t’affirmait n’avoir jamais couché avec ton épouse ? Tu as envie de lui laisser le bénéfice du doute, même s’il avait été le premier à avoir distillé celui-ci dans ton esprit, par pure provocation insensée. Néanmoins le rire qui franchit tes lèvres, bien que sans joie est suivi d’une remarque qui te fait sourire avec plus de douceur. Si tous deux vous n’étiez plus à l’humeur joueuse de votre jeunesse et adolescence, l’affection demeurait, malgré tout ce qui venait de se passer. Malgré la peine, malgré les incertitudes et malgré les pleurs versés en silence. « Merci. » Est le murmure que tu lui adresse après ses quelques mots, avant qu’il ne commence à t’expliquer réellement sa vision des choses.

A nouveau, tu peines vraiment à comprendre comment de telles choses ont pu arriver dans son esprit. Et ce n’étant pas tant des divagations que des choses parfaitement normales qui auraient pu arriver dans une autre vie. Rien d’illogique, juste inexistant. Il était certain alors que la drogue n’avait pas grand chose à voir avec une telle vision des choses, ou alors il avait testé une nouvelle que tu ne connaissais pas et dont l’effet était pour le moins surprenant. Une chose cependant te fait tiquer, tes sourcils se fronçant à la pensée qui défile mais tu n’ajoutes rien, laissant à ton ami le loisir de terminer. Quand ce fut fait, que tu eus devant toi ce regard à nouveau suppliant, tu ne parviens pas à confronter tes pupilles aux siennes. Détournant le regard, tu finis par répondre, acquiesçant.

« Très bien Mayeul, je ne lui dirais rien. » Tu n’as pas oublié les mots précédents qu’il avait eus sur Mathilde néanmoins. Elle, sur les buchés mortuaire de Sombreciel, emportée par Sithis. Quelle drogue cruelle pouvait avoir un tel effet ? Tu n’insistes pas. Et tu as beau vouloir ne pas être défaitiste que les mots franchissent quand même tes lèvres. « Mais tu sais… je peux t’assurer que tout ce que je t’ai raconté est réel. Et je ne sais pas s’il y a grand monde qui comprendrait ton point de vue. » Cela dit, encore une fois tu te remémores ce qu’il a dit plus tôt. « Tu parlais tout à l’heure de mémoire altérée, n’est-ce pas ? Que quelqu’un avait perturbé quelque chose. Qui ou quoi ferait ça, dans… ta réalité ? » Tu as du mal à croire que tu questionnes ton ami là où tu as peux difficilement comprendre le sens de ses paroles et ses pensées. Mais tu as promis de faire l’effort, alors… puis te reviens en mémoire ce qui une seconde plus tôt t’avait fait tiquer. « Et mes chevaucheurs ? Je ne commande pas aux chevaucheurs ici, mon ami. » Dans sa réalité à lui, étais-tu capitaine des chevaucheurs ou quelque chose du genre pour qu’il ait eu une telle remarque ? La perspective avait l’air amusante mais était loin de ta réalité tranquille de simple marquis.
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 14 Avr 2017 - 10:26

Cette déclaration d’amitié est sans doute incongrue, surtout après que Mayeul ait avoué avoir partagé les draps de Mélusine et que Denys lui ai collé une gifle pour ce fait, mais elle sonne vrai. Et réconforte le Voltigeur perdu. Au moins, il lui reste cela : ces moments partagés avec son ami, cette amitié enfantine qui s’est révélée solide malgré les années, malgré la distance. Denys, d’aussi loin qu’il s’en souvienne - mais est-ce seulement réel ? - a toujours été là. Il leur est arrivé de ne pas se voir pendant des mois, de ne pas s’écrire non plus. Mais quand ils sont réunis, c’est comme s’ils ne s’étaient jamais quitté. Et même maintenant que Vifesprit, et une partie de Sombreciel, est tombé sous le joug Faë, Mayeul sait que le duc fera son possible pour que les parents de Mayeul n’en souffrent pas trop, si c’est dans ses capacités.

Il a confiance en Denys. Naïvement peut-être, mais entièrement, sans jamais en douter. Et encore maintenant, le simple merci se suffit à lui même. Ils se comprennent, et Mayeul ne saurait dire à quel point ce murmure lui réchauffe le cœur. La panique reflue, lentement, toujours omni-présente mais sous bonne garde, tandis que le regard curieux du duc ne le quitte pas. Mayeul explique, bien qu’il sache parfaitement que ses explications n’ont aucun sens. Il a la tête embrumé de drogues qu’il n’a pas prises, son discours est sans doute à mille lieux de la réalité que l’homme connaît, mais il ne l’interrompt pas et essaye de comprendre. Le duc finit par détourner le regard avant de promettre de ne rien dire à Mathilde et l’espace d’un instant, Mayeul doute. Son ami ne lui mentirait pas ? Même pour son bien ? « Je ne veux pas la voir. » Insiste le Voltigeur. Il n’en a pas la force, sachant qu’il lui faudra à nouveau partir. C’est égoïste, sans doute, mais il ne veut pas refaire son deuil, pas une deuxième fois. Et pourtant, il en meurt d’envie. Voir Mathilde, la serrer contre lui... mais il ne veut pas affronter ses questions, ses incompréhensions. Affronter celles de Denys est déjà bien assez compliqué.

Il a raison, son ami. « Je sais que ça a l’air des divagations d’un dément. Crois-moi, je m’en rends compte. » Évidemment, que tout ce qu’il raconte n’a ni queue ni tête, il en est conscient. « Mais c’est la vérité, tu dois me croire. Je me rappelles de tout ça, c’est vrai, c’est forcément vrai. » A moins que sa mémoire ne soit altérée et qu’il est inventé tout ça. Est-ce seulement possible ? Autant ne pas le cacher, il doute, le Voltigeur. Même s’il sait, s’il croit savoir, comment être convaincu alors que Denys lui aussi est sincère, et lui promet que tout ce qu’il dit est faux ?

Il ne s’est pas réellement penché sur la raison, ou la culpabilité de quiconque. Mais maintenant que Denys soulève la question, Mayeul sait parfaitement qui est responsable de tout ceci, ou qui a le plus de canche de l’être, en tout cas. « L’Ordre du Jugement. » Le Voltigeur ne sait même pas si le nom évoque quoi que ce soit à son ami. « Durant le Tournoi des Trois Opales, ils ont enfermé les champions dans une illusion. » Sauf que cela ne peut pas être une illusion, aucun d’eux n’avaient conscience d’être prisonnier de quoi que ce soit. Alors... une illusion sur tout le monde, sauf lui ? Sur Denys ? Ou est-ce totalement autre chose ? Ils ont récupéré le Sablier, il le sait Mayeul. Et les informations permettant de le faire marcher, sans doute aussi. Peut-être qu’ils ont cassé quelque chose ? Et si c’est le cas... La pensée lui arrache un nouveau serrement de cœur. Il ne veut pas vivre ici. Il veut Nuage, il veut sa vie. Un éclair fugitif de blanc, de noir, et Mayeul ne peut s’empêcher de penser à ceux qu’il connaît. Sirocco, et Reja. Grâce. Solange, son ailière. Sont-elles seulement ici ? Savent-elles seulement qui elles sont, ou sont-elle aussi sûres qu’ici est chez elle ? Et Mélusine, que sait-elle donc ?

Un détail, dans la réponse de Denys, revient soudain à son esprit.« Tu ne commandes pas aux Chevaucheurs ? Tu veux dire que...  Nous ne sommes pas au palais ducal d'Edenia ? » Ils ne peuvent pas être à Lierre-Réal, par pitié. Valda, si tu as la moindre considération envers ton serviteur, fait que Denys ne réponde pas Lierre-Réal. Car Mayeul le sait, il ne supportera pas d’être si proche de Mathilde sans aller la voir, et il ne peut pas aller la voir, s’il veut que sa raison ne vacille pas.

Tout ça, c’est de la faute de l’Ordre du Jugement. Ils l’ont déjà poussé aux limites de la folie, l’obligeant à tuer Marianne, et maintenant, ça... Que Sithis se réjouisse : le Voltigeur n’est pas du genre à tuer quelqu’un de sang-froid, mais si jamais un des membres de cet ordre maudit se présente devant lui, il pourrait bien faire une exception.

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 19 Avr 2017 - 4:10

« Très bien, je te promet de ne pas la contacter. »

A la supplique ferme, tu réponds d’une promesse ferme, croisant le regard de ton ami pour lui assurer que tu ne le trompais pas. Soit, il ne souhaitait pas voir Mathilde, cela tu pouvais le comprendre, même si une part de toi trouvait ça puéril et étrange. Il avait pourtant bien besoin d’être surveillé par sa sœur jumelle, mais les paroles de ton ami ne cessaient de te revenir en mémoire, évoquant un bucher emportant avec lui les cendres de Mathilde. Tu en frissonnerais presque, de cette image mentale que t’évoques ces mots, toi qui a beaucoup d’affection pour la jeune femme. Tu ne le questionnerais pas plus en avant à ce sujet s’il ne souhaitait pas en parler, et de toute façon, tu avais bien fort à faire avec tout ce qu’il te révélait et qui n’avait vraiment aucun sens. Le doute était plus que jamais permis, car Mayeul lui même avouait ne pas être certain de ce qu’il avançait. Tu manques à plusieurs reprises de laisser échapper un soupir de dépit, tant tu fais d’efforts pour te concentrer et essayer de croire – au moins un minimum – l’ancien voltigeur. Et si lui ne semble plus sûr de rien, tu restes toi au contraire ferme sur tes positions. Ton existence est réelle, bon sang ! Tu as des enfants, tu es marquis noble de Lagrance et tu as une femme que tu aimes et qui t'a mystérieusement quittée. Comment songer que c’était ta mémoire qui était défaillante plutôt que celle de ton ami, en proie aux doutes ? En tous les cas, tu préfères ne pas t’avancer sur sa dernière remarque, si peu logique à tes yeux. Mais le froisser et mettre à mal sa confiance ne se semblait pas le plus productif.

Les mots sur l’Ordre du Jugement cependant ne te laissent pas de marbre, loin de là. Tu ne caches ni la surprise, ni l’incrédulité.

« L’Or… l’Ordre du Jugement ? Cet organisme qui domine Arven depuis plus de mille ans ? » Après tout, n’était-ce pas l’Ordre qui avait finalement mit fin à la guerre entre Ibélène et Faërie, de manière fort peu conventionnel à ce qu’on disait ? Qu’avait-il à voir avec cette sordide… enfin cette affaire de mémoire altérée ? « Il… il faudrait beaucoup de mages d’illusion pour permettre un tel exploit Mayeul. Pourquoi s’en prendrait-il à toi ? Ou… ou a vous si vous êtes plusieurs ? » Mais pourquoi le pousser à croire qu’il n’était pas seul ? C’était l’inciter à se perdre un peu plus, et tu le savais. Pourtant tu es curieux de ce qu’il peut te dire, de cette réalité qu’il croit sienne là où toutes tes paroles contredisaient sa vérité. Tu te croirais presque comme un enfant, à écouter des histoires rocambolesques que tu savais fausses mais qui avaient néanmoins de l’intérêt. Tu t’en veux certes un peu de ne pas croire totalement ton ami, mais était-ce réellement ta faute ?

« Hé bien… non ? Enfin, il m’arrive de me rendre au palais d’Edenia pour voir la duchesse Cyselle, mais je préfère ne pas résider en ville, c’est ce que nous avons décidé avec Mélusine. Nous sommes à Lierre-Réal. » Tu ne t’imagines pas une seconde que ton aveu, venu suite à la question surprise de ton ami, ne puisse à ce point le toucher. Pourtant, tu t’apercevrais vite de ces traits se décomposant, passant de la stupeur à la peur. Qu’avais-tu encore dit de mal ?
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 19 Avr 2017 - 21:52

Il promet Denys, et les doutes de Mayeul s’apaisent. Il a confiance en lui. Même si son ami croit que tout ça, ce n’est qu’un délire dû aux drogues, il ne trahira pas sa confiance, le Voltigeur le sait. Et c’est bien assez pour qu’il s’apaise. Dans ce monde qu’il ne reconnaît pas, son seul allié, c’est Denys. Et même s’il ne le croit pas, Mayeul le sait : il peut difficilement imaginer quelqu’un qui le soutiendra autant que le fait le lagran en ce moment. Il s’intéresse, véritablement, il pose des questions, il essaie de comprendre, et Mayeul ne peut guère lui en demander davantage. Lui même n’est pas vraiment sûr de ce qu’il avance, même si au fond, il sait qu’il a raison : il ne peut en être autrement !

La réponse incrédule de Denys surprend le Voltigeur, avant qu’il ne serre les poings. « Mille ans ? Réellement ? Mais c’est la Rose Ecarlate qui a instauré la trêve, ce n’est pas... C’est pas vrai. » Mayeul laisse éclater un rire sans joie, secouant la tête. Il aurait du s’en douter : évidemment, que l’Ordre du Jugement a à voir quelque chose là-dedans ! Ils ont modifié quelque chose dans le futur, ou dans le passé, et se sont présenté comme les sauveurs d’Arven ! Ce qui n’explique pas réellement tout, mais au moins pourquoi il se sent étrange, et pourquoi les choses ne sont pas comme elles devraient être. Denys enchaîne, et Mayeul hoche la tête. « Je sais. Il étaient nombreux à maintenir l’illusion dans l’arène. » Il s’interrompt brusquement : Denys ne doit pas avoir la moindre idée de ce qu’il raconte et pourtant, il était là ! Mélusine, aussi...  Saisissant les épaules de son ami, sans même se rendre compte à quel point le geste peut paraître, de l’extérieur, celui d’un homme gagné par la folie, et le Voltigeur plonge ses yeux dans ceux de celui qu’il croit, qu’il sait, être le duc de Lagrance. « Mélusine se rappelle, elle aussi. C’est pour ça qu’elle a fui à... à Lorgol. » A Lorgol, oui, forcément : il le sait Mayeul, c’est là que se trouvent leurs réponses. Même s’il est bien incapable de savoir pourquoi il le sait.

Le Voltigeur reprend confiance, doucement : si quelqu’un d’autre est impliqué, c’est donc qu’il n’est pas en train de délirer, et il s’accroche désespérément à cette pensée. C’est forcément l’Ordre qui est responsable. Il ne peut en être autrement. Parce que sinon, cela voudrait dire qu’il devient fou et il ne peut simplement pas l’envisager. Mayeul plonge son regard dans celui de son ami, jusqu’à ce que Denys enchaîne en lui disant qu’ils ne sont pas à Lierre-réal. La panique revient, plus forte, plus soudaine. Ils sont à Lierre-Réal. Proches, si proches de sa jumelle. Le désespoir l’envahit de nouveau, et il ne peut s’empêcher de parler. « Tu ne m’as pas dit... comment va... comment va-t-elle ? Mathilde ? » Demande-t-il, à peine conscient que ses mots sont hachés et se serrent dans sa gorge. « Est-ce qu’elle est heureuse ? » Elle est à Vifesprit, il en est sûr. Elle était - est ? - l’héritière après tout. Est-ce qu’elle est marié, est-ce qu’elle a des enfants ? Tant de questions, à laquelle il ne veut pas avoir de réponses, sans doute.

Il regrette déjà ses paroles d’ailleurs, à peine ont-elles franchi ses lèvres. Non, il ne doit pas savoir, parce que s’il sait, ça paraîtra réel. Et si c’est réel... Il ne peut pas voir Mathilde. Mathilde est morte, il l’a vu brûler, il l’a pleuré ! Il la pleure encore, et il ne cessera probablement jamais. Alors il ne peut pas juste faire ces kilomètres qui le séparent de sa sœur jumelle, il ne peut pas la serrer dans ses bras, simplement parce qu’un quelconque groupe veut lui faire croire qu’elle est vivante. Rien de tout cela n’est vrai ! Et qu’est-ce qu’il y gagnera, à part des pleurs supplémentaires, des cauchemars ? La panique laisse la place au désespoir, à la rébellion. Ce n’est pas juste ! Pourquoi ça lui arrive à lui, maintenant ? Pourquoi est-ce qu’il doit avoir envie de la voir, alors qu’au fond, il sait que ce n’est pas bien ? Il en a marre de souffrir, marre d’avoir mal, et l’idée qu’elle n’est pas si loin, quelques jours de chevauchée à peine, lui déchire le cœur. Et si elle le déteste ? Et si elle n’est pas comme il s’en rappelle, et s’il garde un souvenir d’elle, un autre que celui qu’il a ?

Le Voltigeur baisse les yeux, rongé par les doutes et l’angoisse soudaine de la nouvelle, ne pouvant s’empêcher de remarquer le tremblement de ses mains. Il est drogué, dans ce monde - quel qu’il soit. Alors, ça ne posera de problèmes à personne s’il absorbe quelque chose pour calmer ses nerfs et sa panique. Peut-être. « J’ai besoin de prendre quelque chose. » Souffle-t-il, sans oser relever les yeux de ses mains. Parce que c’est plus simple de ne pas croiser le regard de son meilleur ami.

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyJeu 20 Avr 2017 - 15:04


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
#7 ♦️ Denys & Mayeul

Le Destin intervient

Un dragonnet dépressif ? J'arrive. :superman:




Ils ne savent plus vraiment où il en sont, ni celui qui se souvient, ni celui qui ne se rappelle de rien. Comment savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas ? La présence d'un mage des portails au manoir du Lierre-Réal solutionne le problème : nonobstant les réserves de Mayeul, c'est derechef que Denys prend la décision de plonger au cœur des choses. Ses enfants cramponnés aux basques - et lui-même cramponné à eux - il donne donc l'ordre d'ouvrir un portail vers Vifesprit, où il entraîne son ami... et où Mathilde en personne vient les accueillir... Libre à vous de décider si Mayeul est en possession de toutes ses facultés, ou s'il a eu le temps de se droguer.

Gai séjour à vous ! :eheh:

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 22 Avr 2017 - 19:09

« La Rose Ecarlate ? Ca ne me dit rien désolé. »

C’était effectivement une chose dont tu n’avais jamais entendu parler et qui d’aucune façon ne t’évoquait quelque chose. Quant-à cette Trêve, cette chose là aussi te laissait penseur mais ne te donnait aucun repère. L’Ordre du Jugement avait mit fin à la guerre entre Ibélène et Faërie voilà plus de mille ans, mais on ne pouvait pas dire qu’une Trêve ou des clauses avaient été instaurées… Ce que l’histoire retenait était beaucoup plus sombre et bien plus sanglant. Mieux valait à tes yeux ne pas en parler et ça n’avait de toute façon pas grande importance. Pas beaucoup en tout cas quand ton ami te prend à nouveau par les épaules, te forçant à le regarder comme si la folie l’avait pris ! Tu n’oses croire cependant que ta douce Mélusine elle aussi avait perdu la tête d’une manière semblable à ton ami. Non que ce soit une insulte, mais il t’était de plus en plus difficile de le croire, entre doutes et incertitudes. Mais…

« Lorgol ? Pourquoi Lorgol ? C’est un véritable coupe gorge... » Bredouilles-tu un peu sous le coup de la surprise, essayant avec douceur de retirer les mains de Mayeul sur toi.

Tu savais parfaitement à quoi t’attendre si jamais tu devais te rendre à la cité des mille tours, et l’idée de devoir aller chercher Mélusine là bas – si seulement elle y était – te faisait frissonner d’effroi. La ville avait bien mauvaise réputation, avec la suprématie de la Cour des Miracles et de la Confrérie Noire, y séjourner était un risque inutile que tu n’avais pas spécialement envie de prendre. Et pourtant… pourtant en y songeant, tu avais l’étrange impression que ton ami avait raison sur ce point et qu’y aller serait bientôt une nécessité. Perdu dans cette curieuse sensation, la question de Mayeul te prend de court. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il te questionne plus sur Mathilde tout à coup, lui qui visiblement souhaitait avoir le moins de contact avec sa sœur jusqu’à en éviter la mention avec hésitation. Mais cet autre Mayeul, celui qui visiblement se croit venu d’une autre réalité, à ce regard qui te pousse à répondre après une seconde de silence.

« Elle va bien. Aux dernières nouvelles en tout cas. Elle n’est pas mariée et me disait dans sa dernière lettre qu’elle désespérait de trouver chaussure à son pied. Elle t’enviait aussi de ton mariage avec Melsant et de votre amour débordant. Enfin elle va très bien oui, elle gère votre domaine très bien. »

N’en avais-tu pas encore trop dit en terme de révélations ? Tu y songes une seconde, mais il est trop tard, les mots ont déjà franchis tes lèvres. Tu regrettes néanmoins, car les différentes émotions qui passent sur le visage de Mayeul sont un bien mauvais signe. Le désespoir laisse place à une panique que tu ne peux comprendre, des sentiments qui s’entrelacent de manière complexe et dont tu es le spectateur silencieux. Tout ce que tu peux faire, c’est poser ta main sur le bras de ton ami, d’un geste rassurant et affectueux, te rendant compte du mal qui le prend sans savoir la profondeur de l’affliction qui le déchire. Quand dans un souffle, cependant, il t’avoue avoir besoin de prendre quelque chose, tu ne peux t’empêcher d’avoir l’air sceptique et d’hésiter. Tu as bien compris le sous entendu… et ce n’était sans doute pas la bonne chose à faire, mais pouvais-tu vraiment lui refuser ? Il en avait besoin, c’était certain, les tremblements de ses mains en étaient le témoin. Mais était-ce lui rendre service ? Sans doute pas. Dans un soupir, après quelques secondes, tu finis par te relever et répondre.

« Bien. Ne bouge pas, je reviens. »


Tu cèdes à sa demande et va chercher une réserve que tu gardes sous clé ici, au manoir. Pas réellement pour ton usage personnel, tu n’es après tout pas un drogué et tu n’apprécies que peu de laisser ton esprit aux mains de ces étranges substances. Mais Mayeul qui a l’habitude de venir te voir en raffole, aussi gardes tu des réserves pour ses visites. Cette fois-ci ne fait pas exception visiblement, même si tu aurais préféré éviter de l’avoir dans cet état aujourd’hui. Même s’il était parvenu à te faire oublier l’espace de quelques temps tes propres problèmes, ils n’en restent pas moins ancrés dans ton cœur, se rappelant à toi comme un pieu qu’on y planterait violemment.

Une longue heure passe, dans une discussion qui n’a plus réellement de sens, mais qui semble faire revenir le Mayeul que tu connais. Il a parfois des propos toujours plus incohérents, mais tu as le droit cette fois de les mettre sur le dos de la drogue. Tu t’attendais à ce qu’il demande au bout d’un moment à avoir une chambre pour s’y poser et dormir du sommeil du juste, mais il finit une nouvelle fois par te prendre de court, exigent de voir Mathilde. Difficile de lui refuser, même s’il doit faire vaciller ta promesse… Vous êtes sur le point de partir, le mage des portails prévenus, quand tes enfants débarquent un a un en file indienne pour s’accrocher à toi. Ils ont visiblement envie aussi de voir la gentille Mathilde et ne souhaitent pas voir leur père partir comme ce fut le cas de leur mère un peu plus tôt. Contraint de les embarquer, tu les agrippes bien, même une fois arrivé sur le domaine de Vifesprit où Mathilde vous attend, quelque peu surprise.

« Ah bonjour Mathilde. Désolé de te déranger, je sais que… ce n’était pas prévu mais… »

Tu coules un regard vers ton ami, et tu sais d’ores et déjà qu’elle comprendrait.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 26 Avr 2017 - 6:39

Lorgol, un coupe gorge ? Réellement ? Il a peur de demander, Mayeul. L’Académie. Les Mille Tours. Il s’en rappelle, il y a vécu son adolescence, et tout ça ne serait pas vrai ? C’est tellement énorme que le Voltigeur ressent une nouvelle bouffée d’angoisse l’envahir, et se raccroche d’autant plus à Denys, seul lien stable dans ce monde bouleversé qui est le sien. Denys, c’est son ami d’enfance. Ils ont été proches et quelque part, savoir que c’est aussi le cas dans cette vie est rassurant. Denys est là. Un Denys qui n’est pas duc, qui n’est pas marié à Marjolaine, qui a quatre enfants... mais Denys.

N’est-ce pas en partie pour ça qu’il veut savoir ce qu’il en est de sa sœur, le Voltigeur ? Parce qu’il connaît Denys, mais il ne connaît pas Mathilde. Pas cette Mathilde. Sa Mathilde, elle est morte, et il la pleure chaque jour. C’est plus simple, pour Mayeul, de s’imaginer qu’il s’agit d’une autre Mathilde, d’une autre vie, et pas de la sienne. Sa vie, c’est l’Ordre du Jugement qui lui a pris, il en est sûr. Même si Denys ne semble pas de cet avis. Elle va bien, dit son amie. N’est-ce pas une preuve, que ce n’est pas sa Mathilde ? La gorge du Voltigeur se serre, tandis qu’il écoute le lagran parler de sa sœur, comme s’il s’agissait de quelqu’un de vivant. Comme si elle existait. « Mel-Melsant ? Comme dans Melsant de Séverac ? » Balbutie le Voltigeur. Il est marié, lui, à Melsant de Séverac ? Ce n’est qu’une nouvelle de fou - pas que Melsant sit désagréable à regarder pourtant-, à classer dans les autres nouvelles abracadabrantesques de ce monde. Mathilde, vivante. Nuage, parti. Melsant, Mélusine, Denys... autant de gens qu’il croit connaître et dont il ne connaît plus grand chose. Autant de certitudes qui s’effondrent.

Il panique, Mayeul. Et il se tourne vers la seule chose qui constitue une constante dans sa vie, et que Denys, ce Denys qu’il ne connaît pas vraiment mais qui est là pour lui, possède sans doute. Les drogues de Sombreciel, si chéries, dont il a mis tant de temps à se défaire. Il n’est même pas sûr d’avoir réussi à s’en défaire tout à fait, en vérité. Mais y replonger ne semble plus du tout grave, en considérant le reste. Alors il supplie, il demande, et son ami lui apporte son aide.

**

Une heure passe. Ou deux. Ou dix minutes, peut-être. Mayeul n’a plus réellement la notion du temps, et il s’en fiche. Ce que lui a donné Denys emporte ses sens, calmant ses angoisses, multipliant les couleurs et sublimant les moindres détails. Il est beau, Denys, dressé devant lui. Mayeul a vaguement conscience d’avoir remis sa chemise - jolie, elle aussi ! - et de réclamer Mathilde. Mathilde qui est là, tout près, quelque part. Cela lui semble bien plus réel, maintenant qu’il est perdu dans ce monde chatoyant, maintenant que ses inquiétudes sont annihilées par ce qu’il a pris. Tout est merveilleux, tout va bien, alors pourquoi s’inquièterait-il de voir Mathilde ? Il a bien du mal à comprendre le refus premier de son ami, en vérité. Alors il exige, Mayeul, il déploie des trésors d’argumentation - dont il n’a pas le moindre souvenir - jusqu’à obtenir ce qu’il veut. Voir Mathilde. Il a toujours obtenu ce qu’il veut le Voltigeur, non ? Alors pourquoi pas aujourd’hui ?

Les effets de la drogue s’émoussent doucement, le laissant dans une béatitude et une clarté d’esprit bienvenue. Il ne veut pas penser, Mayeul. C’est plus simple comme ça. Ses pensées sont en désordre, l’une chassant l’autre, et il s’émerveille de voir les enfants de Denys, même ce Lazure - Lazer ? Lazare ?- qui est censé être son filleul. Il ne sait pas exactement lequel c’est des quatre, mais c’est l’un des garçons. Il lui semble. Lazure, c’est bien un prénom de garçon ?

Avant qu’il ne pose la question à Denys pourtant, le mage des portails les transporte vers Vifesprit. Il reconnaît le hall, un peu plus lumineux que dans ses souvenirs peut-être. Plus décoré. Et il se fige soudain, le Voltigeur, quand le lagran prend la parole pour saluer Mathilde. La descente est dure, les drogues s’émoussent, et la vérité le frappe de plein fouet. La jeune fille brune ne ressemble pas à ses souvenirs, mais y ressemble en même temps. Elle est belle, Mathilde. Plus vielle, coiffée différemment, mais elle garde toujours cet air doux, ces yeux brillants. Cet air agacé aussi, quand il faisait une bêtise et qu’elle le déplorait, sans vouloir réellement lui dire. Il plane encore un peu Mayeul, ce qui l’empêche de défaillir complètement. C’est une bouffée d’amour qui l’envahit, puissante et dévastatrice, une nécessité absolu qui le surprend mais à laquelle il n’essaye même pas de résister.

Trébuchant presque sur l’un des enfants de Denys - pas Lazure, il espère ! - le Voltigeur se jette dans les bras de sa sœur . Il ne sanglote pas, il ne crie pas, mais la serre de toutes ses forces, comme s’il ne voulait jamais la lâcher. C’est peut-être encore une hallucination, il le sait : sa tête légère et l’impossibilité de se concentrer très longtemps ne le trompent pas. Mais si Mathilde est une hallucination, il ne la laissera pas ! Et il la serre, sa sœur , tellement fort, à l’étouffer. Il n’entend plus rien, il n’écoute plus rien, et seule Mathilde existe. Les bras de Mathilde qui essayent de le repousser, mais il ne se laisse pas faire, Mayeul ! Il ne la laissera pas s’enfuir ! « Tu n’es pas morte ? » C’est une question, parfaitement. Il croit bien. Et il ne comprend pas vraiment, mais elle n’est peut-être pas morte. Ca n’a aucun sens. Alors il la serre de toutes ses forces, désespérément, pour ne plus la laisser repartir. Jamais.

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 30 Avr 2017 - 14:58

« Attention. »

Elle sonne comme un reproche, ta voix, lorsque Mayeul s’avance un peu trop prestement, manquant de faire trébucher Lazare qui se trouvait certes dans le passage. Le petit garçon, prit un instant de peur, vient se caler contre toi, à l’instar de son autre frère et de ses deux grandes sœurs qui ne t’ont pas lâché. S’ils semblent tous content d’être en ta compagnie et de voir la charmante Mathilde, ils n’en sont pas moins aussi perdus que toi par les réactions étranges de Mayeul et toujours perturbés par la disparition de leur mère. Tu es protecteur à leur égard, et tu songes un seconde à laisser ton ami en compagnie de sa sœur, tous deux seuls pour ne pas les déranger. Mais pourtant, le regard de Mathilde, surprit et bien vite gêné t’interpelle. De toute évidence, l’étreinte de Mayeul devient trop forte pour elle, et elle a beau tenté de s’en défaire que ton ami ne désir pas la lâcher. C’est finalement la question, venue comme un coup sans somation, qui te surprend autant qu’elle surprend Mathilde. Si tu avais d’ores et déjà entendu ce discours, tu pensais sincèrement que Mayeul en avait terminé avec ces folies.

« Mais… mais enfin bien sûr Mayeul. Mais peux-tu me lâcher s’il te plait ? Tu me fais mal. »

C’est finalement toi, laissant une seconde tes enfants derrière, qui vient aider la jeune femme, posant une main sur l’épaule de ton ami pour mieux l’inciter à se reculer avec une certaine fermeté.

« Mayeul ? »

L’appelles-tu, même si tu doutes qu’avec les drogues, il puisse t’entendre réellement. Tu connais ton ami, tu sais lire sur son visage la même détresse perçue un peu plus tôt. Et tu as un réel pincement au cœur en voyant ça. Et tu n’es pas le seul. Il semble souffrir réellement, sans que toi ou Mathilde ne puissiez comprendre, ne puissiez intervenir pour l’aider… vous aviez l’habitude d’un Mayeul excentrique, drogué, entêté, mais rarement ce Mayeul blessé, perdu dans les doutes de son esprit. Tu n’as pourtant pas oublié votre discussion d’il y a quelques heures. Ton propre doute demeure sur cette affaire et cette envie irrépressible d’aller à Lorgol. Mais les preuves sont si minces et ta propre réalité t’empêche en vérité de vouloir croire à ce discours entendu qui n’avait ni queue ni tête.

« Il ne va pas bien oncle Mayeul ? »

C’est Lazare, qui inquiet pour son parrain qu’il aime tant, qui s’approche de toi, tirant sur ta manche avec un air adorable. Et tu n’as hélas aucune réponse à lui donner. Il ne va pas bien, c’est une certitude, mais pourquoi ? Cela tu l’ignores.
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 2 Mai 2017 - 21:37

Elle n’est pas morte, Mathilde, elle le lui dit elle-même. En même temps, si elle est une hallucination, elle ne va pas le lui dire ! Mayeul n’éprouve guère de confiance en ses oreilles, pour le moment, et ne réponds pas à sa sœur, se contentant de la serrer plus fort encore. Il ne veut plus jamais la lâcher, juste s’enivrer d’elle, mettre la tête contre sa poitrine et entendre les battements de son cœur. Ils l’ont fait tellement de fois, étant enfants, couchés l’un contre l’autre tantôt dans la chambre de la jeune fille, tantôt dans la sienne. Avant que son père ne décide, en désespoir de cause, de les laisser encore partager la même chambre. Est-ce qu’elle a connu cela, la Mathilde d’ici ? Mathilde qui est Mathilde mais n’est pas Mathilde, c’est tellement perturbant ! Alors comme il est perturbé, Mayeul se raccroche à ce qu’il connaît. Le boom-boom du cœur de sa sœur jumelle. Ses bras autour d’elle. Et l’espoir, un peu fou, de ne plus jamais la laisser s’éloigner.

La main de Denys sur son épaule, pourtant, sort Mayeul de la transe dans laquelle il est plongé. Une transe autant dû aux drogues qu’au choc de revoir sa sœur vivante, sans doute. A peine entend-t-il son ami l’appeler, dans l’état où il se trouve, mais cette main chaude sur son épaule, ferme et décidée, l’ancre un peu plus dans la réalité. Une réalité qui le bouleverse, l’effraye et l’émerveille tout à la fois. Les drogues n’aident pas à calmer la détresse et les battements affolés de son cœur, n’aident pas à comprendre cette réalité, mais... il y a Denys. Et Mathilde. « Je veux Nuage. » Supplie le Voltigeur d’une toute petite voix. Et Reja. Elle lui manque, un peu, quand il ne sait pas où elle est.

Il a lâché Mathilde pourtant, promenant son regard perdu de sa sœur à Denys, puis au lieu où il se trouve. Il reconnaît Vifesprit, mais quelque chose à changer, et il ne sait pas quoi. C’est plus... vivant, peut-être. Plus féminin. Plus Mathilde. Laissant échapper un gémissement, le Voltigeur essaye tant bien que mal de garder sous clé la soudaine panique qui s’empare de lui, à être dans ce monde qu’il ne connaît pas. Il lui manque une présence dans son esprit, un compagnon de plumes à ses côtés. On lui a rogné les ailes, pour le placer dans un monde d’illusion dont il ne veut pas.

Une petite voix pourtant, le distrait de la panique qui le gagne. C’est le petit de Denys, celui dont il dont être le parrain. Il a raison, l’enfant : non, il ne va pas bien. Il est perdu, dans ce monde qui n’est pas le sien mais que tout le monde persiste à lui faire croire comme vrai. S’accroupissant, le Voltigeur fait signe à l’enfant de se rapprocher, sentant le regard de Mathilde et de Denys sur lui, sans doute prêts à réagir au moindre geste. Il ne mange pas les enfants, qu’ils se rassurent ! Le petit s’approche avec hésitation, et Mayeul lui met une main sur l’épaule. « Tu sais... » Mince, comment il s’appelle encore ? « ... petit bonhomme, c’est comme si je faisais un rêve et que je n’arrivais pas à me réveiller. Tout, ici, est complètement faux. Toi, Mathilde, tes soeurs et ton frère, vous n’êtes pas vrai. » Trop pris dans ses drogues, dans son rejet de cette vie et sa réalité quelque peu bouleversé, Mayeul ne se rend même pas compte qu’il est probablement en train de traumatiser son filleul. Se relevant, c’est vers Mathilde qu’il se retourne.

« Tu es morte. Je le sais, je te pleure encore. » Son air s’est fait plus perdu, un peu plus suppliant encore. « Pourquoi tu n’es pas morte, Mathilde ? » Ce serait plus simple, quand même. « Tout ça, c’est faux, c’est entièrement faux. C’est l’Ordre du Jugement qui a fait ça. Ils torturent les gens, c’est comme ça qu’ils fonctionnent. » La panique cède la place à une vague résolution. Parce que c’est plus simple d’agir que de se sentir horriblement perdu. « Nous devons aller à Lorgol. Tu dois venir avec nous. » Parce que c’est à Lorgol que se trouve les réponses, et que s’il trouve le moyen de rentrer, peut-être que Mathilde pourra rentrer également ?

Le regard de Mathilde, et celui de Denys sans doute, en dit long pourtant. Et elle n’a même pas besoin de parler sa sœur,  que Mayeul sait déjà ce qu’elle va dire. « Je ne délire pas, je te promets ! » Se défend-t-il d’un air agacé. Et probablement très peu convainquant.

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 2 Mai 2017 - 22:37

C’est avec appréhension que tu regardes Lazare s’approcher de Mayeul qui lui avait fait signe de venir à lui. Tu crains que ton ami, sous l’effet des drogues, soit susceptible de raconter à ton fils bien des bêtises, si ce n’était plus. Il est bien jeune, le pauvre Lazare, et déjà traumatisé par les événements qui étaient survenus dans les derniers jours. Plus que les autres, lui qui était le petit dernier des quatre, il avait été affecté par les paroles que sa mère avait hurlé à tous, arguant que ses enfants n’étaient… pas ses enfants. Si tu avais su prendre les choses sous un autre angle, ce n’était pas leur cas. Tu avais dû le rassurer, ce pauvre petit craintif qui pensait que sa mère ne l’aimait pas et qu’il n’avait sans doute pas été désiré. Des peurs de gosse. Mais ça t’avait fait du mal. Alors tu espères vivement que Mayeul ne dirait rien de choquant et de trop violent pour ce petit esprit fragile.

Ce qui était visiblement trop en demander au Cielsombrois.

Tu saisis rapidement l’occasion d’enlever Lazare à la poigne de Mayeul, offrant un regard à la fois dérouté et énervé à ton ami. Celui de Mathilde n’est pas plus sympathique.

« Mais tu es pas bien de dire une chose pareille ? Qu’est-ce qui ne va pas avec toi ?! » Les drogues faisaient peut-être effet, mais tu pensais ton ami capable de faire attention à ses mots face à un enfant. Les larmes de Lazare commencent à couler, d’incompréhension et de tristesse. Tu es sûr et certain qu’il allait encore croire à des idioties. Le prenant dans tes bras, tu sens la poigne fébrile de ses bras se serrer autour de ton cou et son petit visage s’y cacher pour déverser des sanglots. « Ne l’écoutez pas, il ne sait plus ce qu’il dit. » Tu essaies de te faire rassurant, tes trois autres enfants ne comprenant pas plus le commentaire de Mayeul. Une nouvelle fois ils viennent se rapprocher de toi, comme tout à coup effrayés de ce que ton ami était désormais susceptible de faire ou dire.

Rien qui ne soit vraiment rassurant en vérité.

Tu as déjà vu ça plus tôt, constaté ces paroles. Tu les réentends de la même manière, sans pouvoir y croire et sans pouvoir comprendre leurs ampleurs. Pour toi, cela s’affermit un peu plus : Mayeul délire à cause des drogues. Et ce qu’il avait pu te dire plus tôt, ce qui tu avais essayé de croire pour comprendre, ce n’était que folies d’un esprit enivré. Comment pouvait-il croire que quelqu’un, après de telles divagations, puisse porter un peu de crédit à ce discours ? Ton regard en tout cas ne laisse pas place au doute, pas plus que celui de Mathilde.

« Arrête un peu Mayeul, vraiment. Ca suffit les gamineries maintenant. Tu ne te rends même pas compte de ce que tu dis et tu blesses ta famille, tes amis. Comment veux tu nous faire croire que tu sais ce que tu dis alors que je t’ai vu prendre de la drogue plus tôt ?! J’ai essayé de t’écouter et de te comprendre Mayeul, vraiment, mais il est temps d’arrêter. Il n’y a pas d’Ordre de Jugement, de complot, de torture, ni de Mathilde morte et tu le vois bien ! Nous existons, c’est toi qui délires complètement ! »

Ta voix a commencé à s’énerver, monter d’un cran, devenir incisive et cassante. Ta patience s’était épuisée quand il avait – certainement sans le vouloir – fait pleurer Lazare. Mais il était temps de mettre fin à toutes ces conneries !
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 2 Mai 2017 - 22:39


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
#7 ♦️ Denys & Mayeul

Le Destin intervient

Un gosse à traumatiser ? J'arrive. :superman:




Les voies du Destin sont impénétrables, et son dessein perpétuellement changeant ; c’est ainsi qu’il avance à présent ses pions sur l’échiquier de Mnémosie. Un instant, l’univers vacille autour de Denys qui tient toujours Lazare dans ses bras – la salle s’obscurcit, un brouillard passe devant ses yeux, la tête lui tourne. Comme après une de ces beuveries… d’alcool cielsombrois… en compagnie de, de… Castiel ? Le monde termine sa folle cavalcade, son vertige se dissipe – et le voilà qui considère avec stupeur le gosse braillard et totalement inconnu qui pleure dans ses bras, essuyant en reniflant son nez sur sa manche. Par Sithis – que lui arrive-t-il ?

Ainsi va le Destin, main dans la main avec l’Archiviste son épouse…
:eheh:

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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 3 Mai 2017 - 22:15

Ce n’était pas la chose à dire, visiblement, mais Mayeul n’est pas vraiment capable de ressentir le moindre remord. Pas dans son état. Après, sans doute, il s’en voudra. Mais pour l’instant, c’est un regard un peu interloqué qu’il pose sur l’enfant en pleurs, avant d’essayer de faire comprendre à Mathilde qu’il sait ce qu’il dit. Avec bien peu de succès, visiblement. Denys lui en veut, il le sait, et Mathilde n’est pas en reste : il y quelques années de ça, le regard furibond dont elle le gratifie l’aurait fait rentrer sous terre. Mais ce Mayeul là, le Mayeul quelque peu désespérée et encore passablement drogué, est bien décidé à ne pas prendre en compte les grognements de ses proches.

Jusqu’à ce que Mathilde acquiesce à ce que Denys, et que ce dernier surenchérisse, la colère montant. Il ne le croit pas. Il ne l’a peut-être jamais cru, même. Le désespoir menace de gagner le Voltigeur, mais une brève poussée de colère le force à se justifier. Ils... ils doivent comprendre ! C’est tellement injuste, ce qui lui arrive ! « Mais je sais ce que je dis ! » Clame-t-il d’une voix forte, sans même remarquer le trouble qui semble s’être emparé de son meilleur ami. « Bien sûr que si vous existez, mais pas... pas comme ça ! » Il élève la voix Mayeul, il le sait, mais ne peut s’en défendre. Il se fait suppliant, presque, à tenter de les convaincre. « J’ai tenu ta fille dans mes bras, Denys ! Ta fille, Rose ! » Et pas celle-ci, de fille. Pas ces quatre enfants, qu’il ne connaît pas. Mélusine a un fils, oui, mais ce n’est aucun de ceux-là, il le sait. Se tournant vers sa jumelle, sa voix tremble, et sa colère vacille. « Mathilde, je t’ai vu mourir. J’ai tenu ta main jusque dans tes derniers instants, tu m’as offert ce collier sur ton lit de mort ! » Mais il n’y a plus de collier, au cou du Voltigeur. Plus de Nuage, dans son esprit, plus de ciel bleu et de pensées enneigées. Plus rien qui puisse justifier qu’il ne devient pas fou. La colère retombe, brusquement, le laissant à plat. Il est fatigué, épuisé, les drogues qui courent dans son organisme lui embrouille la tête et l’esprit, et il en a marre.

Mais il ne peut pas laisser tomber, il ne peut pas simplement abandonner. Il faut qu’ils comprennent ! Levant un regard suppliant vers sa sœur, sa jumelle, Mayeul se fait bien plus doux soudain. « Mathilde, j’ai besoin que tu comprennes. Tu m’as toujours fait confiance, non ? Tu te rappelles, cette poutre dans la grange, quand nous sautions dans le foin ? Le tas de bois, près de la remise du forgeron ? » Est-ce que ça existe, seulement, dans cette vie ? « Quand je venais te rejoindre dans ta chambre, la nuit, pour dormir avec toi en te racontant mes cauchemars ? » Il a besoin qu’elle lui dise oui. Besoin de savoir qu’il n’est pas tout seul. Denys... Denys le croyait, mais il ne veut plus le faire. Son monde s’est effondré, au Voltigeur, et Mathilde pourra peut-être l’aider à le reconstruire. « Je ne veux pas d’une vie sans toi Mathilde, mais cette vie, là... ce n’est pas la mienne. Ce n'est pas celle de Denys. » Non : il est duc de Lagrance Denys, heureux père, pas trop mauvais époux - même si Marjolaine n’est peut-être pas de cet avis - et meilleur ami. Ce n'est pas leurs vies. Mais c'est peut-être celle de Mathilde, ici, et rien qu'à l'idée de devoir la quitter, Mayeul sent la nausée le gagner. A moins que ce soit ce qu'il a pris, qui sait ?
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 8 Mai 2017 - 16:19

Il devait sans doute avoir raté un truc, ce n’était pas possible autrement. Car comment expliquer cette prise de conscience impromptue en un lieu que Denys n’était pas sûr de reconnaître au premier coup d’œil et en la compagnie de personne qu’il n’était pas censé voir. Voir ou connaître. Et surtout en la présence d’une morte. Oui le réveil est assez agressif, comme au lendemain d’une cuite vraiment très arrosée et qui laissait des tambourinement frénétiques dans sa tête. Mais là, rien de tout cela sinon le vague vertige qui obscurci sa vision avant que tout ne devienne très clair. Beaucoup trop clair. Mais comment était-il arrivé ici ?! En la présence de Mayeul qui devait être au front, en pleine guerre entre Ibélène et Faërie. Et en la présence de ces…enfants, dont l’un entre ses bras, pleurant de chaud sanglot en murmurant un « papa » à son attention. Et surtout en la présence de… de Mathilde ? Comment pouvait-elle être ici ? Trop de questions qui se bousculent et surtout aucune réponse à apporter. C’était comme s’il s’éveillait d’un long rêve et qu’il venait d’oublier tout ce qu’il avait fait les minutes d’avant. Il n’avait aucune idée de ce qu’il foutait à…à Vifesprit – bien rénové visiblement – et sans savoir de quoi parlait les protagonistes autour de lui. Feignant l’indifférence, il eut quand même un peu de mal à reprendre contenance et à cacher la surprise dans son regard. Pour un peu, il en aurait lâché le gamin dans ses bras.

Le ton montait entre Mayeul et lui, de toute évidence. Mais il n’avait aucunement idée de ce qui avait bien pu déclencher une telle colère. Exister mais différemment ? Rose ? Mathilde morte ? Mais en quoi était-ce différent ? Il était à deux doigts de l’interrompre quand un nouveau sanglot de l’enfant entre ses bras perturbe un peu plus ses pensées. Et que devait-il faire ? Pourquoi pleurait-il d’abord, ce gamin ? Et… à qui était-il ? Mayeul ? Son meilleur ami lui avait-il caché avoir des enfants hors mariage ? C’était un peu gros comme supposition, mais il avait du mal à avoir une autre explication. Et surtout de voir Mathilde en vie ! C’était le plus incompréhensible. Ou alors… c’était forcément une illusion. Une illusion où lui et Mayeul étaient les victimes. L’illusion de la sœur morte de son ami n’a d’ailleurs pas grand chose à répondre aux questions et suppliques de son frère. Troublée, perturbée, elle semblait à la fois si réelle et irréelle, mais l’incompréhension restait peinte sur ses traits. Une incompréhension qui se retrouvait dans leurs trois regards…

« Ma…Mathilde, pourrais-tu… pourrais-tu t’occuper d’eux quelques minutes, je… je vais parler à Mayeul. »

Il n’arrivait pas à croire qu’il discutait avec l’illusion d’une morte et que celle-ci… que celle-ci acquiesce, cachant un fragment de larme discrète en prenant le gamin qu’il avait dans ses bras et guidant les trois autres hors de la pièce. Quand il fut assuré d’être seul avec son meilleur ami, le duc de Lagrance souffla un bon coup, encore et toujours perturbé d’avoir vu cette ancienne amie revenue d’entre les morts. Il s’approche à grand pas de Mayeul, le regardant dans les yeux, cette fois l’air moins serein que ce qu’il avait feint les seconds d’avant.

« C’est quoi tout ça Mayeul ? Je ne comprends rien ! Une illusion ? Bon sang, Mathilde est vivante, devant nous ! » Dit-il d’un large geste en désignant la porte refermée par où était partie la sœur de son ami et les enfants. « Il se passe quoi ici ? »
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Message Sujet: Re: Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Tout, tout, tout est fini entreuh nous ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée Empty

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