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 Je suis venue vous dire que je m'en vais

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Message Sujet: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyMar 8 Aoû 2017 - 3:47




Livre II, Chapitre 5 • La Mort dans les Veines
Vira Sabir & Géralt de Rives & Solveig de Sovnheim

Je suis venue vous dire que je m'en vais.

Et la mort dans l'âme




• Date : 7 août 1002
• Météo (optionnel) :
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Vira, Géralt et Solveig s'en vont de Valkyrion pour rentrer à Lorgol. Ils ont rendez vous avec le mage qui les a fais traverser pour Svaljärd en territoire ennemi après le front Sombreciel/Lagrance. Pourtant, même si Solveig fait une partie du chemin avec eux, elle leur annonce qu'elle les quittera arrivé à Lorgol.
• Recensement :
Code:
• [b]7 août 1002:[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2496-je-suis-venue-vous-dire-que-je-m-en-vais]Je suis venue vous dire que je m'en vais.[/url] - [i]Vira Sabir & Géralt de Rives & Solveig de Sovnheim[/i]
Vira, Géralt et Solveig s'en vont de Valkyrion pour rentrer à Lorgol. Ils ont rendez vous avec le mage qui les a fais traverser pour Svaljärd en territoire ennemi après le front Sombreciel/Lagrance. Pourtant, même si Solveig fait une partie du chemin avec eux, elle leur annonce qu'elle les quittera arrivé à Lorgol.



Dernière édition par Solveig de Sovnheim le Mar 8 Aoû 2017 - 3:53, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyMar 8 Aoû 2017 - 3:48


La bête renâcla. Une caresse sur ses naseaux et la guerrière termina de le sangler. Il devait sentir son malaise, le temps lui avait appris que les chevaux étaient réceptifs aux états d'âme de leur cavalier.
D'un coup d'épaule, elle fit basculer son sac à l'arrière de la selle pour l'attacher solidement. Contre son flanc reposait déjà le bouclier qu'on lui avait offert.
Autour d'elle, la neige tombait doucement, tourbillonnant mollement autour de ses mollets.
Les terribles températures kyréennes, elle ne les avait pas oublié. Son corps surtout s'en souvenait et faisait fit du vent qui soufflait son halène glaciale contre sa peau.

Comment allait elle leur dire.

Solveig ferma les yeux et appuya son front contre le pommeau de cuir de la selle qu'elle tenait de son poing. Cet étalon elle ne l'avait pas loué, elle l'avait acheté avec la bourse que sa génitrice lui avait donné avant de s'en aller.

Comment allait elle leur dire.

Faisant un pas en arrière, elle attrapa le sac de Vira qu'elle avait prise avec elle pour le fixer à son tour avec le premier. Cet étalon était puissant, une bête du nord parfaitement à l'aise avec les lourdes charges. Elle l'avait choisi avec soin, détaillant les muscles seyants qui roulaient sous sa robe noire brillante.
Il avait représenté un sacré petit pécule, l'économie de toute une vie pour certain. Mais la commerçante de peaux avait tenté de la rassurer en lui expliquant qu'elle n'avait tout simplement jamais puisé dans la somme que sa fille lui envoyait chaque mois. A quoi bon, elle s'en tirait très bien toute seule lui avait elle assené d'une voix vibrante. Elle était devenue une chasseuse hors paire, il était loin le temps ou elle rentrait bredouille. Son tannage aussi s'était amélioré, la qualité de ses produits était désormais connue de tous ! Et elle vendait une fois par mois ses produits à Svaljärd !
Une larme coula silencieusement sur la joue de la kyréenne. La chasseuse lui avait remis une lourde clé de fer, pour qu'elle puisse verrouiller la maison après son départ.
Solveig la laissa disparaître à ses pieds, essuyant silencieusement le sillon qu'elle avait créé sur sa joue.

Comment allait elle leur dire.

Elle n'avait pas les mots. Pas la force de s'expliquer. Pas la force d'avouer sa peur.

Un dernier nœud et cette fois elle estima que le cheval était prêt. Elle ne lui avait pas encore donné de nom, elle n'avait jamais été doué pour en donner un.
Se détournant de l'animal, elle alla s'asseoir sur l'enclos qui aurait dû accueillir une multitude de chèvres. Ragnhild avait pris soin de leur faire rejoindre un cheptel voisin, adressant une modique somme au fermier pour nourrir ses bêtes et donnant sa permission de revendre le produit de leur lait en échange d'un soin constant.
Sa mère était partie. Malgré son age, malgré le nombre d'années passées seule et sans manier d'épée, elle était partie rejoindre Erebor pour prendre part à l'effort de guerre.
Ragnhild avait dépassé la cinquantaine, elle avait reçu un lettre lui donnant le choix de rester au duché ou de partir en tant que Skjaldmö pour repousser l'empire de Faërie.
Alors elle était restée, le temps de revoir sa fille, une dernière fois. Puis ce jour était venu. Elle avait alors pris sa décision il y a une semaine, après s'être assurée que la plaie de Solveig ne s'infecterait pas.
Sa mère s'en allait accomplir son devoir, pendant qu'elle laissait sa progéniture pour la première fois en vingt ans démunie. Le cœur au bord des lèvres, elle s'empêcha de prendre sa tête entre ses mains.

Comment allait elle leur dire.

Leur dire qu'elle n'était plus pirate, leur dire qu'elle n'avait jamais eu le temps de l'être, qu'elle ne méritait pas ce titre et encore moins leur confiance. Que son engagement était aussi léger qu'un souffle dans une voile, que de l'eau dans une paume de main de femme.
Comment leur dire qu'elle avait échoué à être ce à quoi elle aspirait. Que cet échec était bien plus profond et lointain qu'elle même se l'était imaginée. Elle avait nourri ce dernier lorsqu'elle était partie de Vatr, puis du duché pour Lorgol. Lorsqu'elle avait rejoins la Guilde des Guerriers. Reniant son premier engagement, celui des Skjaldmös.

Elle ne s'en était pas rendue compte jeune et insouciante qu'elle était. Elle n'avait jamais saisi l'importance de cette caste guerrière, n'avait jamais réellement choisi d'en faire parti. Elle les avait comparé à des histoires, à des légendes, à une pratique guerrière. Jamais à la réalité.

Comment leur dire...

Comment leur dire que l’ampleur des pertes de Svaljärd avaient fait germer les doutes de sa duplicité. Que de voir une guerrière de ces légendes kyréennes morte sur un trottoir, mutilée sauvagement et d'entendre parler de la princesse défendant ses neveux avec ferveur avaient percuté sa conscience avec brutalité. Et que c'était le départ de sa propre mère qui ne lui avait pas fait un seul reproche qui avait achevé sa prise de conscience. Terrible. Brutale. Sauvage.
Deux jours plus tard après être revenue à Vatr elle était repartie blanche comme un linge demander une audience au près de la princesse. Elle en était revenue sans un mot. Avec la simple conviction que c'était terminé. Sa vie sur l'Audacia s'achevait aussi brutalement qu'elle avait commencé. Il était temps de partir au cœur même de la guerre, d'épauler des sœurs qu'elle n'était plus certaine de pouvoir nommer ainsi. Son choix s'était porté sur le front de Bellifère/Outrevent.

Elle se devait de trouver les mots.

Sa tête tourna en direction de la porte d'entrée, le doc devait avoir terminé son propre package épaulé de Vira et de ses conseils précieux. Peut être avait elle réussi à lui faire mettre un saucisson de plus dans son propre bagage...

La guerrière se laissa tomber doucement dans la neige.

« Vira, Géralt... »

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Géralt d'Orsang
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyDim 3 Sep 2017 - 21:02

7 août 1002. Vatr.
 
« Non. » Tu reposes le saucisson sur la table et diriges ton regard résigné vers Vira. « Il y en a déjà cinq dans nos sacs. On a déjà du saucisson de bison et je suis sûr que t'en as rajouté dans ton propre sac. » Tu hausses un sourcil circonspect et la met au défi de te contredire. Depuis un bon moment, vous faites de votre mieux pour organiser les sacs que vos montures se chargeront de transporter. Vous ne pouvez pas tout prendre, malheureusement, mais vous avez réussi à caser une bonne partie de votre butin. La Tambouille te fera sûrement la tête pour ses cageots, mais il faut ce qu'il faut.
 
Une fois que vous avez réussi à régler tout ça, vous sortez rejoindre Solveig qui vous attend, sûrement déjà prête. Tu te repasses mentalement la liste de vos préparations : nourriture, boissons, achats, armes, bandages renforcés pour Sol, papiers, trousse médicale, petit cadeau de remerciement pour la mère de Solveig sur la table. Tout semble bon.
Tu t'apprêtes à promettre à Vira de lui offrir quelques saucissons de plus une fois arrivés à Lorgol, mais tes yeux tombent sur votre camarade kyréenne, au sol, à l'air tellement désemparé que ton cœur se serre. Tu fronces les sourcils, jettes un coup d’œil à Vira et vous vous retrouvez à ses côtés bien vite, vos sacs déposés au sol, à l'entrée de la maison.
 
Tu poses délicatement une main dans son dos, avant de t'adresser à elle : « Eh bah, qu'est-ce qui met notre guerrière dans cet état ? Tu sais, ta mère s'en sortira, je suis certain que Kern veille sur elle. » Tu ne pries plus que rarement pour lui, mais tu sais qu'il veille sur ses enfants. De plus, Ragnhilde semble être une guerrière expérimentée, de ce que Solveig vous en a dit.
Ou bien s'agit-il d'autre chose ? Sa blessure fait-elle des siennes ? Tu as tout raccommodé à son retour d'escapade, il y a peu. Tu lui as clairement fait comprendre ton mécontentement, mais tu as pansé à nouveau le tout et augmenté le nombre de points de suture. Elle a dû commencer à guérir à nouveau. Il est vrai que tu as mis le paquet niveau bandage, pour votre départ, l'inconfort doit être là, mais y aurais-tu été un peu fort ? 
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyLun 4 Sep 2017 - 23:25

-Mais l'rentres bien là ! Y a p'tite place ! contesta-t-elle avec force.

Mais le doc en avait décidé autrement et le saucisson retourna sur la table. Il la défia du regad, de ses yeux si doux et altruistes qui hérissait le poil de l'Îlienne devant tant de bonté. La mine renfrognée, elle lui tourna résolument le dos, bougonnant des imprécations en îlien qu'elle était la seule à comprendre. Certes, elle en avait rangé dans son sac et dans son estomac. Il avait qu'à pas être si bon.
Elle jeta un regard noir au poney, comme s'il était l'unique responsable de ses mésaventures et de l'intransigeance de Géralt en matière de saucisson. Mais il pouvait pas comprendre. Il n'était pas Îlien. La viande, la bouffe, tout ça c'était sacré. De nouveau, elle jura dans son sabir, défiant le p'tit bateau à quatre pattes que les gens d'ici appelaient cheval et qu'elle avait devoir apprendre à diriger.

Lorsque l'Îlienne avait su qu'ils avaient faire le voyage de retour à pied, elle avait failli mourir d'une crise cardiaque. Elle qui pensait retrouver sa Rhéa rapidement, la voilà condamner à traverser le continent à bord d'un stupide canasson. Elle n'était jamais montée sur un de ses machins et ne savait absolument pas comment gérer le gouvernail. Au final, il avait été décidé qu'elle monterait derrière Sol, et parfois Géralt lorsque le cheval de la kyréenne serait épuisé. Une décision qui ne l'avait pas enchantée et avait failli tourné en effusion de sang. Sa fierté en avait pris un rude coup. Jamais quiconque ne l'avait dirigée. C'était elle qui dirigeait les gens, non l'inverse. Elle avait voulu rouler des muscles en clamant haut et fort dans un baragouin peu compréhensible qu'elle arriverait très bien à dompter l'animal toute seule, mais les tentatives s'étaient révélées désastreuses. Surtout pour son derrière. L'animal ne semblait pas vouloir d'elle sur son dos. Au final, Vira trouvait que c'était un peu comme Rhéa. S'il voulait pas, elle montait pas. Elle revoyait encore la belle vivenef refuser l'accès à son pont « Vous ne passerez pas ! ». Sauf que le cheval avait l'air aussi intelligent qu'un mollusque, ce qui n'était pas évidemment le cas de Rhéa. Après une dernière grosse tirade digne d'une Îlienne, terminant en apothéose par un magnifique « l'poney, j'l'monte pas, j'l'mange ! » qui s'était certainement entendu dans tout le village dont elle n'arrivait toujours pas à prononcer le nom, l'Îlienne avait été obligée de céder.
Elle s'était rabattue sur le saucisson mais le doc était impitoyable et ne semblait pas comprendre que sa dignité blessée avait besoin d'une bonne dose de saucisson pour guérir. Résultat, elle se retrouvait avec deux combats perdus et tout ça parce qu'elle avait accepté de venir se geler les miches ici. Magnifique.

Ses ruminations finirent toutefois par cesser lorsque ses yeux se posèrent sur une Solveig passablement tourmentée. Inquiète pour son amie, Vira décida de remettre cette histoire de canasson et de saucisson à plus tard pour se concentrer sur l'état préoccupant de la Kyréenne. Sa voix semblait sur le point de se casser à chaque mot, ce qui ne paraissait pas surprenant dans ce pays fait de glace. Mais la pirate connaissait assez la Kyréenne pour deviner que quelque chose n'allait vraiment pas. Sa mère ? Une grande guerrière, y avait qu'à la voir pour deviner que Solveig était sa fille. Vira se faisait pas de mouron pour elle. Non... c'était autre chose. Une chose qui, n'avait rien à voir non plus avec sa blessure. Elle semblait sur le point de leur dire un truc. Un truc très important, dont elle ne pouvait rien mais qui la préoccupait au plus haut point. Non... Pas ça... elle aussi avait un marmot dans l'bide ???
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyJeu 19 Oct 2017 - 23:13

Inquiéter Géralt c'était une chose. Inquiéter Vira encore une autre. C'était un peu un peu la ligne à ne pas dépasser. Ce trait invisible qui nous fait comprendre que le retour en arrière sera impossible.
Solveig regarda du coin de l’œil l'horizon, comme une enfant incapable de soutenir le regard des adultes. C'était elle la guerrière mais aujourd'hui, elle se sentait plus assez forte. Son corps pour commencer l'avait abandonné à la suite de sa blessure. Aujourd'hui, c'était l'esprit qui ne suivait plus.
Elle ne se sentait plus entière, un peu l'ombre d'elle même. Et pour une fois, la culpabilité l’atteignait de plein fouet. La kyréenne ne se sentait plus à la hauteur ni d'elle même, ni de l'amitié qu'ils lui portaient en s'inquiétant pour elle.
La main de Géralt se posa sur son dos et la fit tressaillir. Non elle ne l'avait pas senti, mais elle la devinait chaude.
D'un sourire foireux, elle tenta de l'en remercier pour ses paroles toujours pleines de compassion. Mais si le sort de Ragnhilde la préoccupait, elle gardait cette confiance enfantine en son modèle féminin.

« Tes mots me touchent Géralt. »

Son sourire s'effaça, comme épuisé, tiré des dernières forces qu'il lui restait.

« Mais ce n'est pas ce que je voulais vous dire. Géralt, Vira, je dois quitter l'Audacia. »

C'était dis. La honte était profonde et la douleur de devoir les quitter sans comparaison à celle de son flanc.

« L'ordre des Skjaldmö, je suis un déshonneur pour elles. Je les ai renié trop longtemps sans vraiment comprendre et reconnaître que j'en étais une aussi. Je dois réparer cette erreur ou je ne pourrais plus jamais rentrer en Valkyrion sans me sentir à la hauteur. Ma mère, à son age, elle même est partie. Comment lui faire face si je la revois un jour. »

Ses yeux se fichèrent dans ceux du médecin, implorants, cherchant une lueur de compréhesion dans ses prunelles sombres pourtant consciente qu'elle n'y avait pas le droit.

« Je vous trahis comme je les ai trahis pour répondre à des obligations que j'ai floué par pur interet personnel. »

Enfin, enfin elle regarda Vira. Blesser Géralt était déjà insupportable. Il était devenu l'un de ses amis les plus chers. Mais Vira, en elle, c'était un alter ego qu'elle avait découvert.
Elle savait pertinemment ce qu'elle allait trouver sur son visage mais elle était bien dans l'impossibilité d'éviter plus longtemps ses réactions.

« Je viens avec vous jusqu'à Lorgol. Mais la-bas je continuerais pour le front entre Outrevent et Bellifère. J'ai des affaires à régler et du matériel à récupérer. Si. »

Elle s'arrêta, incertaine de la proposition qu'elle voulait leur faire. Mais il était temps qu'elle aille jusqu'au bout des choses.

« Si vous voulez encore de mes nouvelles, je m'arrangerais pour vous écrire. »

Que tous les dieux la prennent en pitié. Que Vira et Géralt lui répondent par l'affirmative où elle sentait pour la toute première fois que son cœur se briserait pour un chagrin d'amour. Un amour d'amitié jusque là très peu partagé.
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyVen 20 Oct 2017 - 23:22

Son sourire n'a rien de joyeux et tu te fais la réflexion qu'il ressemble à ceux des gens qui sont las, qui n'ont plus grand-chose à perdre… ou qui ont perdu beaucoup. Tu as un très mauvais pressentiment et il s'accompagne d'un frisson glacial dans ton dos qui n'a rien à voir avec les températures locales. « Tes mots me touchent Géralt. » Tu fronces les sourcils sous l'inquiétude. Son sourire disparaît d'un coup et la suite de ses paroles te donne l'impression qu'une massue t'est tombée sur le crâne.
 
Solveig, quitter l'Audacia ? Tu n'y crois pas.
 
« L'ordre des Skjaldmö, je suis un déshonneur pour elles. Je les ai renié trop longtemps sans vraiment comprendre et reconnaître que j'en étais une aussi. Je dois réparer cette erreur ou je ne pourrais plus jamais rentrer en Valkyrion sans me sentir à la hauteur. Ma mère, à son age, elle même est partie. Comment lui faire face si je la revois un jour. »
 
Le ton de sa voix. Les mots qu'elle utilise. Les émotions que tu devines. Tout ça te confirme que c'est pas une plaisanterie. Qu'elle va vraiment vous quitter. Celle qui est arrivée en même temps que toi et qui est bien vite devenue une amie, le bonhomme avec lequel tu as passé de nombreuses soirées à boire et à plaisanter, parfois en compagnie de Vira ou d'autres matelots de l'Audacia. Celle qui t'a accepté pleinement, malgré ses origines kyréennes. Elle fait partie intégrante de votre équipage, la Sol. Tu sais que ça ne sera plus pareil sans elle.
 
Elle ancre ses yeux dans les tiens et tu sens toutes tes émotions prêtes à déborder. « Je vous trahis comme je les ai trahis pour répondre à des obligations que j'ai floué par pur interet personnel. » Tu déglutis parce que tu es incapable de parler, mais tu ne considères en rien cette annonce comme une trahison. Plus comme un déchirement. Une blessure au cœur qui va mettre du temps à guérir.
Sol, votre guerrière-pirate, bientôt partie.
 
Son regard va trouver celui de Vira et tu en profites pour t'affaisser un peu sur toi-même, sous le coup du choc. Ta main glisse de son dos et passes ensuite sur ton visage, comme si ce geste pouvait t'aider à y voir plus clair – évidemment, il n'en est rien. « Je viens avec vous jusqu'à Lorgol. Mais la-bas je continuerais pour le front entre Outrevent et Bellifère. J'ai des affaires à régler et du matériel à récupérer. Si. » Ta gorge se serre. Elle va aller au front, oui. Ce front que tu as toi-même déserté, pour sauver la vie de ta nièce. Tu ressens l'envie soudaine de t'enfouir sous terre et de n'en ressortir qu'à la fin de l'hiver kyréen.
 
« Si vous voulez encore de mes nouvelles, je m'arrangerais pour vous écrire. »
 
Tu redresses la tête d'un coup. « Si on veut encore de tes nouvelles ? » Tu la fixes, éberlué. « Bien évidemment ! C'est quoi ces idioties, que tu nous sers, là ? » Tes sourcils sont froncés, ton regard dur. « Si tu t'avises de ne plus nous donner de nouvelles, on viendra te chercher par la croupe. Tu m'entends, Solveig de Sovnheim ? » Tu la fixes encore quelques instants, avant que ton visage ne s'affaisse et que tu ne marmonnes : « Viens, là, bon sang. » Tu entoures son cou de tes bras et ta tête va reposer contre l'arrière de son crâne.

Tout bas, tu ajoutes : « Bordel, ça va plus être pareil, sans toi… »
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyDim 22 Oct 2017 - 15:51

Ce fut la douche glacée de trop. Pour elle, Vira avait quitté l'Audacia. Elle avait quitté Rhéa. Parce qu'elle avait insisté, elle l'avait suivi dans un pays au climat pourri, très éloigné de son climat tropical qu'elle chérissait tant. Dans un endroit où il ne pleuvait que des glaçons blancs, où l'océan lui-même était gelé et où elle voyait ses bottes s'enfoncer dans une épaisse vase blanche, en moins boueuse. Et là, devant elle... elle osait... Non. Son regard devint aussi dure et froid que cette glace qu'elle maudissait. L'Ordre de quoi ? Des mikado ? C'était quoi ce bordel encore ? Une trahison ? Une trahison envers qui ? En dehors de la trahison que Solveig venait de leur balancer à la figure sur l'Audacia, elle voyait pas où était le soucis avec une bande de "mikado" quoique cela pût être.

Elle se tenait droite, l'Îlienne. Droite et fière, blessée dans son orgueil alors que la Kyréenne venait de lui briser le cœur, le faisant exploser en myriade de flocons de neige. En cet instant, elle la haïssait. Elle la haïssait parce qu'elles s'étaient trouvées, elles s'étaient aussitôt adorées, aussitôt comprises. Elle la haïssait parce que maintenant, elle la blessait plus que n'importe qui l'avait fait auparavant et parce que sa peine était à la mesure de l'affection qu'elle lui portait. Oui, Vira la haïssait. Haïssait ce regard implorant, empli d'une tristesse aussi profonde que l'océan, que Solveig levait sur elle. Elle haïssait de la voir aussi triste. De se voir aussi triste. Au fond d'elle, Vira savait que c'était à contrecœur. Mais là, actuellement, elle en avait rien à faire. Et sa dernière lamentation, qui arracha une étreinte à Géralt, fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Vira n'avait jamais eu l'aisance de montrer ses émotions. Son amour ou sa haine, tout passait par des coups. Et quand elle était gênée, embarrassée, ou triste, elle frappait plus fort. Juste un peu. Alors là, étaler au grand jour la souffrance dans laquelle venait de la plonger Solveig... Le coup partit tout seul. Oh, il était pas fort, juste ce qu'il fallait. Assez pour lui faire tourner la tête, lorsque son poing heurta la mâchoire, mais pas trop non plus parce qu'elle était blessée et que même si Vira la haïssait maintenant, elle avait pas envie de la tuer. Après elle la haïrait encore plus et elle préférait l'aimer. Dans le coup, elle mit tous ses sentiments, toute sa souffrance, son désespoir et surtout... surtout...

La laisser partir.

-Ah ué ?! brailla-t-elle tellement fort que les cheveux hennirent de terreur. M'fous moi ! Sépa lire moua l'glaçon ! T'crois où toi ? Heein ? T'barres là, 'vec t'mikado chépa quoi !

Elle poursuivit son discours dans un long charabia îlien et finit par la toiser de toute sa hauteur, l’œil noir.

-T'veux z'gouiller mages ? Ben azy ! Casses-toi là ! Mais j'dis, s'tu meurs, j'vais tué moua ok ? Pis j'les tuerai eux ! Et j'tuerai toi plus pa'ce que j'quitte Rhéa ! T'meurs palaba ! Z'gouilles tout ! Pingouin ! Glaçon mouillé !

Et elle repartit dans une flopée d'injures îliennes, terrassée par la douleur et le chagrin, outrée de voir son amie être obligée de la quitter et surtout, incapable de pouvoir lui dire autre chose.
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyDim 29 Oct 2017 - 10:45

Comme prévu c'est Géralt qui tente déjà de soigner ton cœur. A lui aussi tu viens de lui faire mal, lui aussi à les yeux emplis de chagrin, tu le vois dans ses mouvements, tu as appris à lire les corps depuis ton enfance. Ses épaules se sont affaissées, vaincues. Puis sa main a balayé son visage. Mais c'est lui qui te regarde avec cette autorité, de toute sa compassion, de tout son amour. Et le jour où ce sera lui qui sera blessé, qui le soignera lui des blessures de l'âme ? Tu aimerais être cette personne mais tu le sais intimement, ce sera pas toi. Un autre ou une autre mais pas toi.
D'une geste autoritaire, il vient t'envelopper dans sa chaleur, avec cette tendresse qui te tirerait les larmes aux yeux si tu n'attendais pas l'ouragan qui ne va pas tarder à s’abattre sur toi.
D'une promesse silencieuse, la guerrière attrape sa veste avant qu'il ne soit trop tard et enfonce ses doigts dans son dos. Elle ne sera peut être pas celle qui jouera le plus grand rôle dans sa vie mais il ne sera pas dit qu'un jour, quand l'homme en aura le plus besoin, elle sera là, contre duchés et empires s'il en à le besoin.
Se contenant d'hocher la tête pour ne pas entendre sa voix se briser, elle sent, à ses cotés, un mouvement d'air. Il est temps. La guerrière lâche prise et repoussa un peu son ami pour ne pas l’entraîner avec elle dans ce qu'elle imagine être la suite logique de son aveu.

Sa mâchoire partie sèchement sur la gauche alors qu'elle entendait un craquement de jointures raisonner dans ses os. Son corps fit un pas en arrière, épargnant de peu le médecin.
Si la situation avait été inversée Vira aurait encore frappé. Et elle même se serait détournée blessée à outrance, cherchant à ignorer la situation, comme à son habitude. C'était leur plus grande différence. Solveig tentait la fuite en avant quand Vira se battait jusqu'à la dernière seconde.
Sa mâchoire lui brûlait, ses yeux aussi mais pour elle, pour son amie, elle ravala ses instincts en supprimant la moindre de ses tentations. A commencer par rappliquer. Ses poings la démangeaient, c'était ainsi qu'on lui avait appris à se battre, un coup voulait dire d'en donner un autre. Mais pas maintenant.

Cette fois, c'était la bonne. L'ouragan ravagea son âme aux rythme désespéré du diatribe de l’îlienne. Un coup de poing, qu'est ce que c'était quand elle lisait la détresse de la pirate dans chacun de ses détails. Alors qu'elle s’époumonait à en faire réagir les chevaux, la kyréenne se mura dans son silence. Quand enfin elle arriva à la fin de ses menaces et insultes, Solveig ne put retenir un sourire un peu cassé.Après avoir épuisé une bonne partie de ses idées, elle en était venu aux menaces de mort. Ce qui en aurait glacé plus d'un de terreur réchauffa un peu la guerrière.
C'était peut être la plus belle déclaration qu'elle entendrait dans sa vie.
Se mordant la langue, elle chercha désespérément à ravaler ses larmes alors que la longue mélopée d'injure reprenait de plus belle.
D'une main hésitante, elle finit par poser son indexe sur la bouche de la pirate. Il en aurait fallu plus pour la faire taire. Et elle savait pertinemment que si elle restait ainsi, elle chercherait potentiellement à la mordre. L'indexe se transforma en bâillon plus ferme.

« T'sais Vira. Je sais. Je crèverais pas avant toi. Faudra faire la même chose. »

Sa voix était un filé. Plus que jamais elle aurait voulu être autre chose que Kyréenne, pour prendre à son tour cette femme dans ses bras et tenter de l'apaiser même si son agonie personnelle ne connaîtrait pas de répit. Mais elle ne savait pas comment faire, elle n'avait jamais su. Alors sa main libéra cette bouche pour venir se poser sur son front, venant poser le sien contre le dos de sa main. Avec un peu de chance, elle y lirait ce qu'elle ne pouvait faire.
Des minutes passèrent avant qu'elles ne s'éloignent.

« Le chemin va être long. Tu m'aides à monter Géralt ?
 »

Se raclant la gorge, toujours plus blanche que la mort elle même, la kyréenne relevait le menton, consciente que sa punissions serait aussi d'ordre physique après la chevauchée qui les attendait.
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyMar 7 Nov 2017 - 12:42

Tu sens sa détresse alors qu'elle s'accroche à toi avec autant d'affliction. Tu sens ses mains agripper tes vêtements et tu es obligé de fermer les yeux un instant. Une boule de tristesse se forme, douloureuse, dans ta gorge et tu supplies Kern de te prêter sa force. Tu ne dois pas craquer devant elle : elle est celle qui doit tout quitter pour aller risquer sa vie au front. Comme tu étais censé le faire avant de décider de ne jamais y retourner. Bien sûr, les circonstances ont rendu la chose compliquée, mais les faits sont là : tu ne regrettes rien, mais tu ne peux t'empêcher de parfois porter un regard critique sur certaines de tes décisions.

Tu chasses ses pensées rapidement pour te concentrer sur le problème en cours : le départ de Solveig, amie, patiente assidue, complice et bien plus, le tout en quelques mois seulement. Tu la sens hocher la tête contre toi et, soudain, elle te repousse. Tu n'y comprends rien et tu n'as pas même le temps de former une pensée cohérente que le poing de Vira entre dans ton champs vision. La tête de Solveig se déporte brusquement sous le coup. Tu les entends aussi, les craquements, et tu grimaces. Tu lèves les mains pour la retenir au cas où elle trébucherait, dans le doute, mais elle ne recule pas bien loin ; tu les abaisses.

Tu ne fais aucun mouvement, cependant. Tu as appris à connaître l'Îlienne depuis ton arrivée sur le bateau. Ton lien avec elle n'est pas aussi poussé que celui avec Solveig, mais cela ne t'empêche pas de les apprécier, sa compagnie animée et elle. Sincèrement. Et tu as vu la relation fusionnelle naître entre les deux femmes. Tu te doutes que ta propre peine est multipliée considérablement chez Vira. Puis, cette dernière est connue pour ses excès physiques, quand elle est bouleversée. Alors, tu les laisses régler leurs affaires.

Tu restes silencieux, tout comme Solveig, qui encaisse les mots sans broncher. Tes yeux se sont posés sur les chevaux plus loin, seuls les mots et l'ambiance lourde te parviennent, et c'est bien mieux ainsi. Le spectacle aggrave ta tristesse et ta déception. La détresse de Vira est si palpable que tu ressentirais presque le besoin de la serrer contre ton cœur. Tu n'en feras rien, mais tout cela rend l'affliction plus grande et tu choisis de t'éloigner discrètement. Au moins pour rejoindre les bêtes qui vous supporteront pendant le voyage, pour vérifier qu'elles sont définitivement prêtes. Pour ne pas penser au fait que votre amie quittera l'Audacia dès votre retour, d'ici une quinzaine.
Tu envoies une prière à Kern, encore, pour qu'il prenne soin d'elle lorsqu'elle sera sur le champ de bataille.

Tu es en train de récupérer ton sac laissé à terre précédemment quand la voix de Solveig t'interpelle : « Le chemin va être long. Tu m'aides à monter Géralt ? » Tu hoches simplement la tête pour répondre à sa demande et passes le sac sur ton dos. Lorsque tu passes près de Vira, tu ne dis rien. Non, tu te contentes de serrer brièvement son épaule d'une main, seul signe de réconfort que tu lui offriras : tu sais qu'elle n'est pas la plus tactile des personnes et tu possède quelques instincts de survie.

Une fois près de Solveig, tu l'aides au maximum, prends autant de son poids que possible sur toi pour qu'elle finisse par enjamber le dos de l'animal et s'installer le plus confortablement possible sur sa selle.  Clairement, ce n'est pas une partie de plaisir pour elle ; tu vérifies donc de suite ses pansements, si tout est bien en place. Aucune trace, bandage correctement placé. Les sutures renforcées semblent tenir – Solveig et sa propension à écouter tes consignes de chirurgien – et tu pries pour que les dégâts ne soient pas trop grands durant la chevauchée – même si tu as peu d'espoir.

Après une pression brève sur sa cuisse, tu retournes vers la maison pour récupérer vos dernières affaires et fermer la demeure comme il se doit. Tu laisses Sol décider du sort de la clef et achèves de charger ce qui manque. Tu n'es pas très bavard, tu te cales sur l'ambiance actuelle, sur le départ imminent.
Tu montes à tour sur le deuxième cheval, puis t'adresses à Vira : « Donne-moi ta main et place ton pied là. » Tu lui indiques l'étrier pour tenter d'amoindrir sa panique à venir. Tu sais que la pirate a ces bêtes en horreur quand il s'agit de les monter ; tu la conduiras durant votre trajet retour jusqu'en Sombreciel passé en Lagrance.

Tu la laisses s'installer, la guides par les mots si besoin et conclus par : « Accroche-toi à moi autant que tu veux, tant que je peux respirer. » Un faible sourire traverse tes lèvres, puis tu diriges doucement ton cheval jusqu'à celui de Solveig. Là, tu récupères ses rênes, puis, d'une voix un peu triste, tu leur demandes : « Prêtes, mes dames ?" »
Tu es triste de quitter Vatr et cette maison, dans un sens, surtout vu la nouvelle d'aujourd'hui, mais tu as hâte de retourner auprès de ta famille et sur les mers. Mnémosie et ses vertus pèsent parfois bien lourds sur vos épaules.

Que Sambra et Volga veillent sur vous, à l'avenir.
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Message Sujet: Re: Je suis venue vous dire que je m'en vais   Je suis venue vous dire que je m'en vais EmptyVen 8 Déc 2017 - 0:12

Son silence était pire que tout. Elle ne fit pas un geste, pas un mouvement pour répliquer et encaissa chacune des insultes que Vira lui jeta à la figure. Attitude passive qui ne fit qu'accroître la détresse de la pirate. Elle eut envie de la taper jusqu'à ce qu'elle répliquât, quitte à ce qu'elle ne pût jamais retrouver sa tête normale. Elle eut envie de se déchaîner plus encore contre elle. Contre celle qui venait, avec juste quelques mots, lui briser le cœur. Oh mais comme elle lui en voulait pour ça, l'Îlienne. Elle lui en voulait de la faire souffrir ainsi et de la pousser dans ses sentiments. Elle lui en voulait de la faire étaler ainsi sa détresse au grand jour. Était-elle donc si faible ?
Elle sentit le doigt frais sur ses lèvres. Celui de Solveig. Juste un doigt. Pour faire taire le déluge d'invectives qui sortait de sa bouche. Et si l'envie de lui mordre la déméngeait, elle se tut. Le visage de Sol se rapprocha. Par Messaïon, elle allait tout de même pas lui rouler un patin ? Elle s'en foutait Vira, homme ou femme, elle était comme Arven, elle acceptait tout le monde. Mais Sol c'était Sol. Et comme Sol c'était Sol... cette Kyréenne coincée aussi froide qu'un glaçon qui avait jamais utilisé une épée dans un degré plus intime, elle se contenta de poser son front contre le sien. Enfin contre sa main qui était posé contre le front de l'Îlienne. Une Kyréenne restait une Kyréenne.
Elles restèrent ainsi quelques minutes. Puis il fallut partir. Vraiment. Vira en pouvait plus de rester aussi éloignée de Rhéa. Ce voyage, au final, n'aurait jamais dû avoir lieu. Non seulement il caillait ici, mais en plus elle était loin de Rhéa et pour couronner le tout, Solveig les abandonnait. Même ce joli combat qui avait offert un superbe divertissement, n'avait pas suffi à conquérir cet esprit amoureux des océans et des vivenefs. Solveig se dirigea vers les chevaux alors que Géralt lui donnait une petite tape sur l'épaule en la dépassant.
Elle resta un moment immobile, Solveig, contemplant les quelques tâches de sang sublimant la neige immaculé au sol. La marque de son désespoir. Elle resta ainsi à les contempler comme si elle espérait ardemment les voir disparaître. Comme si la neige allait effacer ce qu'elle prenait pour un cauchemar. Puis, poussant un soupir, elle se détourna pour rejoindre ses compagnons, son poing droit encore tremblant, douloureux et rouge.

Sans rien dire, elle assassina les canassons du regard, reniflant dédaigneusement. Elle allait monter là-dessus. Généralement elle chevauchait des hommes – ou des femmes – pas des trucs qui pouvaient se retrouver dans son assiette. Mais bon... les autres semblaient les apprécier et les trouver pratique. Vira se dirigea alors vers celui de Solveig et le regarda longuement.

-C'l'tien ? maugréa-t-elle, encore de mauvaise humeur.

Il fallait bien préciser que ce voyage de retour se passait tout aussi mal que tout ce séjour. Devant le consentement de sa bientôt ex-compagnon, elle le toisa de toute sa hauteur.

-V'l'nom ? L'appelle Archi. Archipel. C'comm'moi. C'honneur l'c'n'sson. T'va digne, s'non, j'bouffe.

Sans rien ajouter elle foudroya le cheval du regard puis rejoignit Géralt avec qui elle devait commencer en partie du voyage. C'était un scandale, une véritable honte. Elle allait devoir se faire guider par quelqu'un, pour la première fois de sa vie. C'était une humiliation totale pour la pirate. Avec très mauvaise grâce, elle donna sa main à Géralt et suivit ses instructions pour se placer à califourchon sur le bestiaux. C'était... désagréable au possible. Elle préférait faire ça sur le bastingage de l'Audacia. Ça bougeait moins, c'était pas aussi chaud et ça puait pas ainsi. Elle laissa ainsi Géralt s'installer et se refusa, en premier lieu, à s'accrocher à lui avant de se rendre compte qu'il n'y avait aucun endroit où poser ses mains. Alors elle passa ses bras autour de la taille du doc en râlant dans sa barbe inexistante. Les premiers pas étaient un calvaire. Un cheval c'était pas du tout confortable. Et c'était juste le début du voyage. Formidable.
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