Histoire
Tu as connu une enfance heureuse. Tu as grandi au sein d'une famille équilibrée, présente, débordant d'amour, ouverte. Tu as appris de chacun de tes proches, te construisant à travers eux, grâce à eux. Tu as été choyé et tu les as choyés en retour, un peu plus à chaque jour que le temps ajoutait à ton compteur. Tu n'aurais pu espérer mieux et vous étiez invincibles, à tes yeux. L'avenir t'a prouvé que ce n'était pas forcément le cas, mais rien n'est parfait, et ça ne t'a pas empêché de les aimer tout autant. En attendant, ta famille a toujours été ton pilier, la structure première et primordiale prouvant que tu étais bien vivant, bien là, ancré dans ce monde, ancré dans leurs yeux, ancré dans ta vie. Ils t'ont aidé à te relever quand tu n'allais pas bien. Ils t'ont toujours soutenu et continueront de le faire jusqu'au bout. Tu n'as aucun doute là-dessus.
C'est avec toutes ces belles convictions que tu as entamé ta vie et que tu l'as vécue.
Tout commence avec l'Invention, ta muse, ton professeur, ta divinité. Elle se loge sur ton chemin alors que tu n'es encore qu'un bambin. Elle guide tes doigts et te souffle mille et une merveille à l'oreille. Elle ouvre tes horizons, chaque jour un peu plus, changeant ta perception du monde sans que tu ne le réalises réellement. Tu commences par un griffon en bouts de bois, assemblé grâce à de la cordelette, choix logique vu ton jeune âge et ton monde encore trop peu aventureux. Tu prends par la suite plus de risques. Ton esprit de raisonnement se développe en même temps que tes envies et tes attentes. Tu deviens plus exigeant avec Elle, mais surtout avec toi. Tu te consacres à Elle, lui dédiant une bonne partie de ton temps libre, de tes pensées diurnes comme nocturnes.
Tout cela se retrouve décuplé par l'imagination débordante de Castiel, qui égale sans souci la tienne. Vous rêvez, construisez, argumentez, imaginez, débattez tellement d'heures durant que tu en perds parfois le fil. Pourtant, vous réussissez à faire des merveilles ensemble et tu soupçonnes l'Invention d'avoir offert une partie d'Elle-même à ton frère de cœur, bénédiction ô combien glorieuse. Tu n'aurais pu imaginer meilleur partenaire pour rendre ta vie plus folle, plus vivante, plus vraie, plus explosive – car, en toute honnêteté, plus d'une fois la demeure familiale a accusé le coup de vos expériences en tout genre.
Aaah, Castiel. Accueilli au sein de votre famille à vos cinq ans, il s'est logé au creux de ta vie, de ton quotidien comme si tel était son destin. Son arrivée a également partagé l'attention de ta famille sur non plus un garnement, mais deux, t'offrant ainsi une plus grande marge de manœuvre, une indépendance infantile bienvenue. Il est devenu ton ami, ton allié, ton partenaire de crime, ton égal à bien des niveaux et vous avez grandi main dans main avec un naturel déconcertant pour beaucoup, mais pas pour toi. Non, toi, tu as toujours senti ce lien qui vous unissait, puissant et effrayant, mais parfait à tes yeux. Comme un
clic qui aurait résonné à votre rencontre et qui aurait tenu bon sans faille par la suite. Tu ne crois pas en l'idée d'âme sœur, pourtant, s'il en existait, il serait sûrement la tienne. Non au sens romancé du terme, qu'on trouve dans les contes qui affolent le cœur des jouvenceaux. Non. Tu parles ici de cet être qui pénètre votre vie, la chamboule et s'y fait une place parce qu'elle est là et pas ailleurs. Tu parles de cette personne qui possède toujours une part de votre cœur, quoiqu'elle décide d'en faire, pour le meilleur ou pour le pire. Castiel est tout cela pour toi. Tant de choses que la liste serait trop longue à énumérer ; une constante faillible mais dont l'existence même permet ton équilibre.
D'ailleurs, de nombreuses épreuves vous ont attendus au tournant. La première ayant été l'apparition de ta magie par un jour brûlant d'été. Comme à ton habitude, tu travailles sur ta dernière invention ; Castiel est à une leçon avec ton père. Tu persévères malgré tes échecs répétitifs, mais tu oublies surtout de te désaltérer. Sans étonnement, ta tête finit par tourner et ton invention s'effondre comme un château de cartes. La colère, la frustration, la fatigue, la faiblesse de ton corps s'unissent et ta magie se manifeste brusquement : la pièce en bois sur ton établi prend feu, purement et simplement. Tu ne garderas de cet accident qu'une cicatrice en travers de la main.
Cet épisode bouleverse ta vie, magie signifiant Académie, apprentissage, maîtrise, mais surtout, départ pour Lorgol, abandon de ta famille, abandon de Castiel. Cela te brise le cœur. Laisser derrière toi, jusqu'à l'été d'après ou presque, tout ce et ceux qui font ta vie est épouvantable. Sans doute n'aurais-tu pas tenu s'ils n'avaient pas pensé à t'envoyer chacun des lettres pour te raconter tout et n'importe quoi ou s'il n'y avait pas eu les rares aller-retour en portails.
Tu prends tes études au sérieux, cependant. Tes parents t'ont inculqué très tôt la valeur du travail et des efforts ; Maximilien a mis un point d'honneur à cela. Alors tu travailles dur pour comprendre, pour appréhender, pour contrôler ta magie. Et tu es sur la bonne voie. La magie destructrice qui parcourt tes veines se laisse peu à peu amadouer, à ton plus grand bonheur. Tu acquiers des bases suffisantes pour ne plus provoquer d'explosions à chaque émotion trop forte, ce qui est non négligeable. Tu comprends que tu peux faire de belles choses, avec tes mains mi-ibéennes, mi-faës.
Pourtant, le temps passant, une sorte de lassitude s'installe. Pas d'ennui, jamais d'ennui, tant tes pouvoirs t'ont toujours paru extraordinaires. Cependant, ta passion pour l'Invention n'a jamais cessé de se mêler à ta magie. Deux entités opposées mais néanmoins parties de ton essence, compétitrices dans ton cœur. Un jour, pourtant, tu réalises que l'Invention est plus forte, qu'elle bout trop sauvagement dans chaque particule de ton corps pour que tu ne la relaies encore au rang de
passe-temps. Tu décides donc de terminer ta troisième année en Magie et de changer de direction : l'année d'après, en 992, tu entameras un cursus en Mécanique et tu ne regretteras jamais ce choix, bien plus fidèle à qui tu étais et es toujours.
Quand tu rentres en Sombreciel, pour les vacances, il t'est impossible de décrire la joie et l'euphorie qui te submergent. Tu rentres à la maison, auprès de ceux qui font ta vie. Tu profites de chaque instant comme si la Mort t'attendait à chaque nouvelle aube. La nuit, tu cours les tavernes et les bordels avec ton frère de cœur. La journée, tu rends visite à tes proches, tu inventes, tu prends des leçons auprès de ton père concernant la gestion de Vivessence et d'autres affaires importantes, tu dors, tu paresses, tu profites. Autant dire que le temps passe trop vite à ton goût, mais n'apporte ainsi aucun regret.
Puis, vient fatalement le moment où tu dois retourner à Lorgol. Avec lui, la culpabilité revient à la charge : celle d'abandonner Castiel à nouveau, de repartir pour de nombreux mois alors que lui reste en Sombreciel apprendre à gérer son futur duché. Plusieurs fois, tu hésites à tout envoyer en l'air et à rester à ses côtés. Seulement, tu sais aussi que tu dois tracer ton propre chemin, comme lui le fait. Alors, inlassablement, tu l'enlaces, tu déposes un baiser sur son front, tu lui promets de lui écrire, tu lui ordonnes de prendre soin de lui et tu le quittes, le cœur immensément lourd.
A la fin de l'été 992, pour la première fois, vous dérogez au schéma de vos adieux estivaux.
La veille, vous avez couru les bordels, vous avez bu, vous avez enivré vos esprits comme seuls des Cielsombrois pures souches savent le faire. Ce à quoi tu ne t'attends pas, cependant, c'est de finir ladite soirée d'avant-départ, la main dans le pantalon de ton ami, la sienne dans le tien. Tu as 15 ans à ce moment-là et tu expérimentes pour la première fois le sexe avec un homme. Pas n'importe lequel. Sûrement que tu n'aurais jamais dû le toucher, mais Castiel et toi n'avez jamais été très aptes à écouter les avertissements et interdictions. Au final, vos actes ne te choquent pas : au contraire, tu as passé un excellent un moment et le fait que ce soit avec Castiel ne fait que renforcer votre lien déjà profondément ancré dans ton cœur. Non, ce qui te perturbe, le lendemain, au réveil, c'est justement de constater à quel point tu as pris du bon temps avec lui, à quelle point la chose te paraît naturelle. Bien plus qu'avec les femmes avec lesquelles tu as couchées jusque-là.
Cet été-là, tu quittes Sombreciel triste, le cœur lourd, mais surtout confus, après une simple étreinte et quelques mots un peu trop banals. Rendu confus par ces sensations auxquelles tu ne peux t'empêcher de penser. Et tu pries toutes les divinités pour que, non, ton cœur n'ait pas porté son dévolu sur ton frère de cœur.
La vie suit son cours, cette angoisse logée dans ton ventre à chaque fois que tu penses à Castiel. Jusqu'à ce qu'enfin, un jour, la délivrance vienne. Tu expérimentes les affaires de Mirta avec un autre homme et tu réalises que ton plaisir est décuplé, là encore. Peut-être pas autant qu'avec ton frère – pour plusieurs raisons que tu pourrais expliquer sans souci, bien évidemment –, mais, à nouveau, tu réalises que le paramètre "masculin" de ton partenaire y est pour beaucoup. Et tu comprends pourquoi les courbes des femmes te paraissent érotiques, somptueuses, mais moins divertissantes, maintenant que tu as connu
cela. Tu es soulagé : tu as bien cru être amoureux de ton frère adoptif. Cela n'aurait-il pas été cocasse ? Oui, cocasse, vraiment. Juste cocasse. Oui.
Le Temps passe, tu grandis, comme les gens autour de toi. Les choses changent. En mars 994, Castiel monte sur le trône ducal, fièrement, avec toute la prestance qui est sienne, et tu ressens une immense fierté à le voir prendre les choses en main. Votre relation, elle, continue de s'épanouir, malgré les nouvelles responsabilités. Seulement le Destin intervient à nouveau dans vos vies et tu assistes de loin, durant l'année scolaire, et de près, durant l'été, à la transformation qui s'opère en ton ami de toujours. Tu vois ses fréquentations changer, tu le vois sombrer dans un espèce de chaos dont il semble impossible de le tirer. Tu tentes de le raisonner, d'en parler avec lui. Il écarte tes doutes d'un revers de main nonchalant et souriant et, parfois, tu te prends à le croire, à penser que tout ira bien. D'autres, tu prends peur. Une peur paralysante, qui te glace les os. Tu réalises combien tu es démuni, combien même ta parole ne compte plus aux yeux de Castiel, dans ses mauvais moments. Tu comprends qu'il te glisse entre les doigts et va s'enrouler autour d'autres, manipulateurs et flagorneurs. Tu n'es pas le seul à tenter d'intervenir, à tenter de lui ouvrir les yeux, mais rien n'y fait.
L'été 996 est fort en rebondissements et en émotions. Tu restes un temps à Euphoria avant de rejoindre Mélusine à Sinsarelle. Tu y rencontres Walid, avec lequel tu vivras ta première relation amoureuse. Comme dans les contes cielsombrois où l'amour consume, la passion dévore et où l'affection consolide. Tu connaîtras aussi ton premier vrai chagrin d'amour. Certes, tu seras amené à recroiser Walid, mais quand ? Dans quelles circonstances ? Unis par quel lien ? Tu es perdu, quand tu retournes à Euphoria et les choses ne font que dégénérer à partir de là : Castiel et toi finissez par avoir des mots emplis de colère l'un envers l'autre. Il s'agira du premier été où vous ne vous direz pas au revoir avant ton départ à Lorgol. Il laisse donc un goût amer dans ta bouche, mais la période qui suit est propice à l'Invention. Elle déborde dans tes veines et tu crées comme tu n'as jamais créé. Tu fais quelques progrès quand à tes projets principaux et, il faut l'avouer, tu noies tes peines avec une efficacité redoutable. C'est à ce moment-là que tu as le songe, celui porteur de la proposition de devenir l'écrin d'Iseult de Cibella, Fou Blanc de la Rose Ecarlate. Tu acceptes sans grande hésitation, honoré, émerveillé, étonné. Tu ne finis par y croire que lorsque Sulfure t'apporte, quelque temps après, Fulgurance, bâton aux propriétés époustouflantes. Leurs esprits s'invitent dans le tien et l'aventure commence.
Tu es impatient comme tout.
A l'initiative de Castiel et à ton plus grand soulagement, vous reprenez pourtant contact dans les mois qui suivent. Il ne fait aucune mention de votre querelle dans sa lettre, mais, égoïstement et lâchement, tu en es presque soulagé. Tu ne te voyais pas revenir sur tes paroles, lui non plus, mais la perspective de perdre votre lien provoquait chez toi une tristesse sans nom. Alors, pleutre que tu es, tu lui réponds de la même manière, tu n'évoques pas votre froid et tu tentes de reprendre le fil sans dérapage, en évitant soigneusement de mentionner la pente dangereuse sur laquelle il s'est engagé.
Les choses changent à nouveau à l'été 997, où ton frère de cœur est mis sous tutelle. Tu ne le diras jamais à personne, mais tu en es soulagé. Soulagé que ce calvaire cesse, que quelque chose soit tenté, que Sombreciel soit remis sur le droit chemin avec la régence de ton père. Que Castiel ait une chance de s'en sortir, que tu ne le perdes pas. Encore là la marque de ton égoïsme, mais cette fois main dans la main avec tes inquiétudes pour lui, pour ton duché, terres si chères à ton cœur.
Un mois plus tard, tu fais la rencontre le plus extraordinaire de ta vie : celle de ton Familier. Tu te trouves à Vivessence et on ne peut pas dire que ton moral est au beau fixe. Lors d'une réception, l'alcool coule à flots et tu te retrouves à vagabonder dans la forêt des Murmures, qui borde Vivessence. C'est Lichen qui te trouve, face contre terre, riant comme un perdu parce que tu n'arrives pas à te relever et que tu penses beaucoup trop à Castiel pour ton propre bien.
Sérieusement ? est sa première pensée à ton égard et tu ris plus fort, peut-être un peu pour t'empêcher de pleurer. Tu finis par lui tendre la main, poussé par ce lien qui semble qui vous unir soudainement. Après quelques instant, la martre des pins pose son museau dans ta paume, dans une douceur qui contraste avec son esprit vif et tranchant. Il te veillera le reste de la nuit, jusqu'à ce que vous repartiez ensemble au petit matin.
Tu rends visite à Castiel, début septembre, avant de retourner à Lorgol. Dans l'endroit où il est confiné, pour son sevrage. La vision que tu y trouves te fend le cœur et jamais tu ne l'oublieras. Tu tentes de discuter avec lui, de savoir comment il va, même si les médecins et psychologues t’ont prévenu de ce qui pourrait se passer. Au final, les choses se passent encore plus mal que prévues. Tu ressors de là la culpabilité plus enflée que jamais dans ton cœur, avec ses mots qui résonneront longtemps dans ta tête :
Tout est de ta faute, tu m'as abandonné. Tu ne retourneras le voir que bien des mois plus tard.
Le temps file sans que tu ne le réalises.
Castiel se sort de ses addictions et vos retrouvailles à Ibelin sont chargées d'émotions fortes, mais également d'une étrangeté sur laquelle tu as du mal à mettre des mots. Tu ne comprends que plus tard qu'il est sorti de tout cela changé, différent. Lui, mais pas totalement. Cela ne t'empêche pas de l'aimer tout autant, mais tu apprends à t'adapter, à accepter votre lien altéré par certains aspects. Tu réalises que la vie est ce qu'elle est, imparfaite en de nombreux points, que vous avez tous les deux fait des erreurs qui vous ont menés là où vous en êtes. Cependant, et surtout, tu es soulagé, heureux, reconnaissant à toutes les divinités qu'il s'en soit sorti vivant et sain d'esprit car, pendant un long moment, tu as cru le perdre et tu ne l'aurais pas supporté. Tu jures sur Lyncée de rétablir votre relation et de reprendre là où vos méfaits se sont arrêtés.
Arrive bientôt 998 et le moment pour toi de terminer tes années de spécialisation. Une fois fait, tu dois préparer ton retour définitif en Sombreciel. Une nouvelle ère approche, celle de ton statut officiel de Savant et de toutes les contributions plus ou moins dangereuses que tu vas apporter au monde, mais aussi celle de baron. Tu as hâte, vraiment hâte. En attendant, tu profites des retrouvailles avec ta famille, avec tes amis, avec ta terre natale. Tu finis par prendre résidence définitivement à Vivessence, par prendre en charge les affaires de la baronnie, comme l’incombe ton statut. L'intendant du domaine reste malgré tout à tes côtés, au vu de ta personnalité un brin volatile. Tu lui en es reconnaissant car il s'agit là d'une grande responsabilité – et cela te permettra de te consacrer encore majoritairement à tes inventions.
L'été 999 n'est pas encore terminé que, secrètement, tu organises déjà une escapade rapide à Lorgol. Tu as un but précis en tête et cela fait bien longtemps qu'il mijote dans ta tête. D'abord juste une idée flottante, intervenant ci et là dans tes pensées, il s'est endurci avec les années et s'est imposé à toi comme une évidence. Ton cursus à l'Académie t'a empêché de passer à l'acte, mais ce temps est révolu.
Quelques jours avant la fin du mois d’août, tu t'introduis donc illégalement dans l'un des nids situés non loin de la Caserne de Serre, à la recherche d'un individu griffon avec qui créer un contact. Tu n'es pas certain d'y parvenir, mais tu gardes espoir – et tu croises les doigts pour ne pas être chassé à coups de bec. Tu as vu la relation que ton aîné entretenait avec Soie, tu les envies, bien plus que tu ne pourrais l'avouer. Tu n'auras jamais ce qu'ils ont sans la formation adéquate, mais cela t'importe peu.
Au final, tu n'es pas déçu. Tu croises le regard d'une griffonne ébène dont l'une des ailes semble anormale et tu sens que vous êtes faits pour vous entendre. Elle s'approche de toi, te montre un procédé duquel ressort une espèce d'huile transparente, huile qui prend feu instantanément. Tu as le sourire jusqu'aux oreilles : vous êtes réellement faits pour vous entendre.
Vous repartez ensemble avec toute l'insouciance qui vous caractérise déjà après un salut aux griffons du nid.
Au début de l'an 1000, Castiel reprend son trône et les choses semblent reprendre leur chemin assez naturellement. Melsant fait sont retour en Sombreciel, à la fin de cette année. Mélusine, Castiel et toi vous rendez à Automnal pour préparer sa venue comme il se doit. LA famille se rassemble peu à peu en Sombreciel et cela t'emplit de joie.
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Pendant le livre I :
→ A la fin du mois de janvier 1001, tu assistes à l'anniversaire de Chimène de Faërie. Tes tentatives pour dissiper les tensions croissantes sont une réussite, en un sens, mais les choses dégénèrent – même si tout n'est pas de ton fait. Impossible d'oublier la réprimande de Mélusine qui a suivie.
→ En mai, tu endosses le rôle d'écrin pour une de tes plus importantes missions en tant que Fou blanc. Les enlèvements, les vivenefs ensorcelées, la Marie Sanglante. Trois pièces noires et toi intervenez pour sauver ces gens innocents. Vous accomplissez votre devoir, vous finissez même sur l'île mystérieuse. A ce moment-là, tu suis l'exemple du Roi et du Fou Noirs, qui décident de ne pas compromettre leur neutralité, et tu rentres, votre tâche accomplie. Ton esprit déjà si curieux s'aiguise avec ces événements. Les Amoureux du Vent, leur magie interdite par la Trêve, leur place dans le monde. Tu te prends à te questionner, à vouloir en savoir plus, à creuser, et tu n'es pas sans ignorer le silence parfois pesant qui te répond ou les réponses qui n'en sont pas réellement.
→ Tu es présent au couronnement de Chimène de Faërie. L'épisode avec Alméïde met à mal nombre de relations et il s'en faut de peu pour que Chimène ne soit pas couronnée. Tu es également présent au Tournoi des Trois Opales et tu encourages votre champion, Mayeul de Vifesprit, comme tout le reste de ton duché. Là encore, les choses tournent mal : attentats multiples, prise de contrôle de l'arène par des mages de l'Ordre, effondrement des gradins dont tes sœurs ressortent vivantes.
→ A la toute fin octobre, Iseult te fait ses adieux. Elle explique qu'elle ne veut pas risquer ton esprit fantasque et insoumis, qu'il apportera assurément de bien belles choses à Arven. Elle souhaite que tu vives ta passion librement. Tu sais combien le libre arbitre est important à ses yeux. Tu reconnais la vérité dans ses mots, mais tu sens qu'autre chose motive cette brusque décision. Alors, elle te laisse le temps de te faire à l'idée et de consentir à ses mots. Quelque chose t'a perdu, mais tu ne sauras jamais quoi exactement. Iseult te demande une dernière virée ensemble. Une dernière fois dans ton corps, dans ton monde ; une dernière fois dans son esprit et celui de Sulfure, dans leur univers sans limite ou presque. Puis les adieux et ton cœur au bord des lèvres, meurtri par leur disparition. Tu n'en garderas cependant aucune rancune ; cela t'aura simplement appris quelques leçons.
→ Tu es aux côtés de Castiel, Mélisende, Melsant et Arsène à la Samhain, en Outrevent. Faërie change de face et le monde avec lui. Tu apprends l'horreur qui a eu lieu durant cette fête en Sombreciel, à ton retour, et tu restes bouche bée devant ce que l'Ordre est capable de faire. Tu t'endors aux côté de ton frère en pleine guérison, cette nuit-là, sous l’œil veilleur de votre aîné.
→ Au final, l'enchaînement de tous ces événements et d'autres auxquels tu n'as pas assistés met le feu aux poudres. Tu sens, comme nombre de gens, que la guerre est aux portes d'Arven. C'est à ce moment-là que tu commences à t'intéresser réellement au savoir du Temps, choisissant de participer aux grands schémas du Destin à ta façon. Tu passes un nombre d'heures considérables dans les archives disponibles à Euphoria, tout en prenant contact, en parallèle avec Alice Libelle, archiviste à l'Académie.
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Pendant le livre II :
→ La guerre est déclarée le 26 janvier. Tu vas te réfugier en terre neutre, à Lorgol. Tu es reconnu comme mage et les risques sont trop grands pour toi et les êtres chers à ton cœur, même si Castiel est duc et sa politique en la matière plus laxiste. Tu confies à nouveau les clefs de Vivessence à ton intendant. Tu fais des adieux temporaires à ta famille, le cœur lourd – Castiel, que tu laisses à nouveau, par Mnémosie – et fais un détour discret par un nid de griffons ébènes, à la frontière kyréenne, qui a accepté d'offrir refuge à Naphte durant ton exil. A Lorgol, tu emménages dans la tour de Séverac et réinvesti la tienne. Tu travailles d'autant plus sur le Savoir du Temps, tes rencontres avec Alice devenant régulières. Tu inventes, tu crées plus que d'habitude. Tu te penches davantage sur la théorie de ton prototype de montgolfière, qui a injustement dû rester en Sombreciel. Tu te rends parfois à la Guilde des Mages. Tu visites certaines de tes connaissances. Mais, surtout, tu ne cesses de t'enquérir des nouvelles du monde.
→ Le 1er mars, ton premier neveu vient au monde et Mélusine se retrouve à l'article de la mort. Toute la famille est mandée dans les plus brefs délais et tout le monde s'active autour d'elle. Fort heureusement, elle s'en sort et toi comme ta famille veillez sur elle jusqu'à son réveil complet.
→ Dans la
trame alternée (intrigue 2.3), tu t'éveilles
le 14 avril, complètement désorienté, au Gouffre de Roc-Epine, avec tout un tas de notes et une poignée de personnes semblant indiquer que tu es soigneur de dragons onyx. En Lagrance. Autant dire que les quelques jours avant tes retrouvailles avec Agathe Martel, qui ne s'est pas éveillée de suite, sont compliqués. Vous partez bien vite pour Lorgol, suivant l'appel qui résonne en vous. Là-bas, tu finis par y retrouver une partie de ta famille et Castiel en bien mauvais état. Des jours sombres. Les rumeurs vont bon train et l'Ordre est vite soupçonné de cette manigance. Tu tentes de retrouver Alice Libelle afin de essayer de faire quelque chose pour contrer ce monde d'illusions. Le retour dans la réalité est un soulagement. Tu choisis de te souvenir de tout ça, pour être certain d'avoir en mains toutes les clefs des événements : peut-être tout cela te sera utile pour tes recherches.
→ A l'occasion de la foire de Svaljärd, fin juillet, tu fabriques un porte-bébé en harnais et fourrure spécialement pour bébé Meldred. Tu regrettes de ne pouvoir t'y rendre cette année, mais Valkyrion oblige. Être confiné à Lorgol commence à te peser. Des nouvelles te parviennent pourtant : la mort de l'impératrice Catarine, le coma de l'empereur Augustus, les sentinelles meurtrières, le feu à la Caserne, mais surtout, l'arrivée en catastrophe d'une Mélusine blessée. Tu prends les mesures nécessaires – soins, famille à prévenir –, d'autant plus lorsque le Cavalier apparaît devant toi pour déposer les enfants de ta sœur. Tu demandes à Agathe et Arsène de t'expliquer ce qu'ils savent. Une fois Meldred confié à une nourrice, tu te fais un devoir de prendre soin des deux plus grands en attendant des améliorations.
→ L'épidémie magique est dévastatrice. Tu te retrouves embarqué dans ce grand projet de sauvetage. Tu travailles avec Lancelot, ami de longue date, à dupliquer l'abeille, bijou du Savoir du Temps, et vous réussissez. La maladie se déclare chez toi dans la nuit du 12 au 13 août, une fois à Ibelin ; dès le lendemain, tu accompagnes un convoi ibéen, qui rassemble accompagnants et mages jusque-là cachés, jusqu'à Roc-Epine. Le voyage est long, compliqué et la maladie ne fait qu'empirer. Tu perds ton lien avec Lichen et finit par sombrer dans les hallucinations. Le 21 septembre, l'antidote vous est accordé et tu en ramènes pour tes gens, à Vivessence. Tu retournes à Euphoria et apprends pour l'accident de Castiel et sa magie. Tu lui administres sans tarder l'antidote.
→ Après un aller-retour à Vivessence survient la naissance de la petite Odette, le 9 novembre, et tu es tellement heureux pour ton frère. Le 20 novembre, tu es cependant de retour à Lorgol par escorte griffon, en prévision du Jour des Anciens, auquel tu es convié. Tu retrouves une partie de ta famille, Valentin mais aussi Lichen et Septère, ton chat. Tout ne se passe pas comme prévu. La Chasse sauvage est libérée et tu es horrifié par tant de morts et de violence. Beaucoup périssent devant tes yeux et tu aides à ta manière. Tu écopes de quelques blessures, mais rien de permanent pour la suite. Tu découvres cependant l'identité de certaines pièces parmi tes proches et moins proches et apprendras plus tard avec désolation la disparition des Pièces. Une fois le massacre terminé, tu remarques le comportement anormal de Castiel, mais rentres tout de même avec lui une fois soigné. Il t'abandonne en chemin sans un mot et tu rallies la tour de Sylvamir, perdu.
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Pendant le livre III :
→ La trêve est déclarée avant la mi-décembre pour la mort d'Augustus. Tu rentres en Sombreciel après avoir réglé tes affaires sur Lorgol et s'ensuit une dispute violente avec Castiel, qui n'est clairement plus lui-même. Tu quittes Euphoria dès le lendemain et vas te réfugier à Vivessence, où tu travailles d'autant plus sur tes inventions. Vous échangez régulièrement avec Alméïde concernant l'état de ton frère. C'est lui, le vrai lui, qui vient te trouver mi-janvier pour comprendre ce qu'il s'est passé. Vos retrouvailles sont fortes en émotions et tu ne peux cacher ton soulagement. Tu es intrigué par la libération de l'Accord et tu espères pouvoir rencontrer des Accordés dans le futur.
→ En février a lieu le mariage de Castiel, dont tu es le témoin, et d'Alméïde. La cérémonie est magnifique, tout comme la réception qui suit. Tu te permets une petite escapade avec Mayeul et profites de la soirée sans restreinte. Plus tard dans le mois, Guillaume s'empare du trône vacant de Bellifère et cela t'inquiète fortement.
→ Mars annonce le voyage qui mène à Ibelin et au couronnement d'Octave. Tu peux t'y rendre grâce à Castiel et garde la tête haute malgré ton statut de mage. Cependant, tu n'aurais pu prévoir les événements à venir : les erreurs de protocole, la sécession d'Erebor, l'acceptation des mages en Sombreciel, ta tentative vaine de sauver l'empereur, ta blessure au crâne, son assassinat, la veillée funèbre interrompue par la Chasse et Sixtine, la résurrection d'Octave, la disparation de Richard. Tu as du mal à tout intégrer. Toujours est-il qu'en remerciement de ton acte, tu recevras des subventions impériales pour la construction d'un atelier qui fera profiter l'empire de tes connaissances et inventions.
→ Juillet apporte la naissance de Meljörn, le deuxième fils de Mélusine et Hiémain, peu avant le mariage de Melsant et Grâce, au 20. La cérémonie et les festivités sont splendides et tout le monde profite au maximum. Tu passes notamment pas mal de ton temps avec Bastien. Tout cela est interrompu par une vague de momies descendues des montagnes d'Erebor. Toutes ne sont pas agressives, mais les dégâts et les victimes sont là. Grâce à l'intervention de la Confrérie Noire accompagnée d'Erebiens, elles finissent par repartir. Tu aides une petit fille séparée de sa grand-mère et resteras en contact avec elles par la suite. Tu restes pour aider sur place et apprends quelques jours plus tard la disparition de Bastien, puis celle de Joséphine.
→ Joséphine est de retour, mais les festivités de la Samhain sont totalement entachées : le voile ne se lève pas et les morts restent confinés de leur côté. Quelque chose d'immense se trame. La nuit du 31, Clarence, un élève de l'Académie, entre en contact par Outreparole avec toi. Il est déjà mort, enfermé avec d'autres dans les lieux. La situation est grave à Lorgol. Tu montes dès le lendemain, dans la journée, même si tu ne seras pas d'une grande aide. Tu auras l'occasion de parler deux fois encore avec lui avant que le dôme protecteur ne s'évanouisse et qu'on ne découvre que des cadavres. Il se murmure que l'Ordre est derrière tout ça, mais est-ce vraiment le cas ? Toujours est-il que les dieux semblent avoir disparu. Peu de temps après, Bastien réapparaît à Lorgol et vient te trouver, Mirta soit louée. Sans oublier le mariage de Sixtine et Guillaume qui annonce un nouveau règne impérial bien particulier.
Chronologie
01 mai 966 Naissance de Melsant.
01 septembre 969 Naissance de Mélusine et Mélisende.
27 juillet 971 Naissance de Meldred.
06 mars 974 Meldred est perdu en mer lors d'un naufrage.
18 juin 977 Naissance de Melbren.
30 décembre 977 Naissance de Castiel.
Mars 983 Castiel rejoint les Séverac après la mort de ses deux parents.
988 Son père lui cède la baronnie de Vivessence.
Début juillet 989 La magie de Melbren se manifeste pour la première fois.
Mi-septembre 989 Il entame un cursus en destruction.
Mi-Septembre 992 Castiel est le premier homme avec lequel il expérimente le don de Mirta. Il change de cursus et entre en Mécanique.
Septembre 994 Castiel monte sur le trône.
Octobre 996 Il devient l'écrin du Fou Blanc.
Été 997 Mise sous tutelle de Castiel. Maximilien est de nouveau régent et Mélisende devient ambassadrice du duché.
Août 997 Rencontre avec Lichen.
Mi-septembre 997 Il entame sa spécialisation en engins.
Juin 999 Il obtient son diplôme et en a fini avec l'Académie.
Août 999 Investissement de Vivessence.
Fin août 999 Vol de Naphte.
Janvier 1000 Castiel reprend son trône.
Janvier 1001 Melsant intègre le vol de Sombreciel.
28 janvier 1001 Anniversaire de Chimène, en Cibella, où Mélusine, Castiel et lui représentent les Séverac et Sombreciel.
01 avril 1001 Melsant est enlevé par la Marie Sanglante.
Mai 1001 Il est envoyé en tant que Fou Blanc pour aider et se retrouve sur l'Île des Amoureux du Vent.
13 octobre 1001 Mariage de Mélusine et Hiémain.
Fin octobre 1001 Départ d'Iseult.
31 octobre 1001 Sahmain en Outrevent où Gustave de la Rive devient empereur par la force.
Novembre 1001 Première prise de contact avec Alice à propos du Savoir du Temps.
26 janvier 1002 Déclaration de la guerre : il quitte Sombreciel dans les jours qui suivent et va s'installer à Lorgol.
01 mars 1002 Naissance de Meldred, premier fils de Mélusine et Hiémain.
14 avril 1002 Réveil dans la trame alternée au Gouffre de Roc-Epine auprès d'Agathe.
01 mai 1002 Retour dans la vraie trame.
12 août 1002 Départ pour Erebor depuis Valkyrion pour tenter de trouver l'antidote à l'épidémie magique.
22 septembre 1002 Retour en Sombreciel après avoir récupéré l'antidote.
09 novembre 1002 Naissance d'Odette, fille de Castiel et Madeleine.
27 novembre 1002 Jour des Anciens où la Chasse finie par être libérée et la Rose disparaît, dévoilant ainsi l'identité des pièces.
06 février 1003 Mariage de Castiel et Alméïde.
16 juillet 1003 Naissance Meljörn, deuxième fils de Mélusine et Hiémain.
20 juillet 1003 Mariage de Grâce et Melsant.
28 juillet 1003 Une horde de momies envahit Automnal et ses festivités.
31 octobre au 02 novembre Clarence entre en contact avec lui par Outreparole alors que l'Académie est bloquée de l'intérieur.
Début novembre 1003 Bastien réapparaît et va trouver Melbren.