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 Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam

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Message Sujet: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 28 Mai 2017 - 17:29


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire

Et le mien



• Date : 26 janvier 1002
• Météo : Nuit noire
• Statut du RP : Fermé
• Résumé : Chimène est rapatriée en Outrevent conformément au contrat signé avec Gustave.
• Recensement :
Code:
• [b]Mettre la date ici :[/b]26 janvier 1002 [url=http://arven.forumactif.org/t2187-dans-ton-ombre-il-y-a-un-sourire-liam#66931]Dans ton ombre il y a un sourire[/url] - [i]Chimène & Liam[/i]
Chimène est rapatriée en Outrevent conformément au contrat signé avec Gustave.



Dernière édition par Chimène de Faërie le Mar 30 Mai 2017 - 17:19, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 28 Mai 2017 - 17:33


Chimène & Liam

Que les flammes du foyer éclairent ta nuit




Une mante au col d'hermine glissa doucement sur mes épaules et mon sourire sera un remerciement pour cette servante qui prend soin de moi. L'air devient plus frais, plus âpre et pourtant, il demeure le plus merveilleux des parfums malgré la chemise de soie qui me pare, si fine et aérienne. Je regarde au loin, debout dans la nuit, admirant cette nuit sans fin, il me semble que la liberté personnifiée danse en m'ouvrant les bras. Je l'étreins depuis des jours dorénavant. Mon sang pétille malgré les sacrifices consentis, malgré les mensonges jetés aux yeux du peuple. J'ai tenu ma promesse, bâtie sur un mensonge mais qu'importe, je l'ai fais. J'ai pleuré, longuement. Seule avec mon reflet. Nul témoin de ma faiblesse, de mon amertume. J'ai pleuré toute une nuit, une nuit de regrets, de remords, de haine. Une nuit égoïste loin des regards et des murmures. Une nuit où l'édifice de mon courage s'est écroulé subitement, sans un bruit, comme un souffle féerique, parfait. Une nuit pour me laver de la rage et de la colère. Oh, elles sont toujours là, quelque part, en moi, dans les fibres de mon cœur, mais elles ne sont plus murmures impérieux. Devenus chuchotement à peine audibles bien a l'abri dans ma poitrine. Une nuit pour me relever.

L'absence de Liam me pèse, même si je la comprends et la soutiens, à ma façon. Ces derniers jours m'ont vu parcourir les terres du Duc accompagnée d'une carriole remplie de présents. Si je ne peux être sur le front, alors je serais à l'arrière. J'ai eu peur, d'une certaine façon, peur de ce peuple que j'ai toujours aimé, protégée par un palais impérial, il était si loin de moi. Trop loin. Alors j'étais venue a sa rencontre, apportant dans mon sillage une oreille et un soutient pour ces familles privées de leur pilier par la guerre. Je ne sais si j'ai bien fait, je l'ignore mais rien ne remplacera les petites mains d'enfants maculées de terre s'enroulant autour de ma robe et de ma cape. Rien ne saurait apaiser les pleurs de ces mères et épouses que j'ai rencontrées. L'arrogance n'avait jamais paré mon front mais j'avais appris le véritable sens de l'humilité. Une leçon difficile mais salvatrice qui m'aidait à relativiser mes propres souffrances, m'empêchant de ne penser qu'a moi, faisant obstacle a ce que j'aurais pu devenir, ce contre quoi je me battais d'une certaine façon.

J'enroule mes doigts autour du marbre du balcon. Il est froid mais cela ne me gêne pas, mon regard ne peut s'empêcher de se perdre en direction d'Ibélène, mon cœur ne peut s'empêcher de frémir. J'étais une impératrice trop faible et prudente paraissait il, mais je n'ai jamais souhaité la mort de mon peuple dans une guerre stérile. J'y ai déjà perdu ma sœur. Une autre branche de mon existence coupée nette pour avoir eu le malheur de porter la couronne d'Ibélène, ma famille se réduisait, s'amenuisait et chaque jour, je priais pour Cassandre, Liam accompagnait ces vœux depuis son départ. Etait ce arrogant de ma part de les vouloir vivants et saufs ? Tous ? Sans doute. Arrogant et terriblement naïf, mais je n'y pouvais rien, ainsi étais je faite.
-Altesse ! Un éclaireur nous annonce le retour de sa Grace !

Je sursaute tandis que mon cœur s'emballe, oiseau délicat qui cherche a s'échapper de sa cage d'os et que s'enfuient mes pensées disparates. Mes cheveux balaient l'air alors que je me retourne soudainement, une main sur ma gorge, mes lèvres hésitants entre rire et stupéfaction. Aussitôt j’attrape la main de ma servante personnelle. « Préviens les cuisines qu'ils préparent un repas chaud pour sa Grâce et ses hommes, fais aviver les foyers du palais et réchauffer le vin épicé. » Celle ci file aussitôt et je parcours les couloirs a sa suite. L'éclaireur ne devait avoir qu'une heure d'avance sur le reste de la troupe, Liam serait bientôt chez lui et je tenais a ce qu'il retrouve un foyer chaleureux, c'était peut être immature et je n'étais pas maîtresse dans ce château mais qu'importe, mon statut m'en donnait le droit.

La nuit est bien avancée lorsque le maître des lieux y pénètre enfin, j'ai renvoyé les gens se reposer une fois certaine que personne ne manquerait de rien, que ce soit Liam ou ses hommes. Liam que j’accueille avec un sourire, un soulagement palpable errant au coin de mes lèvres ou dans le granit de mes iris. Je tends mes mains, me saisissant des siennes. « Bon retour chez toi Liam... »
AVENGEDINCHAINS


Dernière édition par Chimène de Faërie le Sam 21 Oct 2017 - 22:40, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyVen 9 Juin 2017 - 23:05

Chimène… Enfin libre.
Même si elle allait devoir rester dans l’ombre, se dissimuler à travers ces mêmes illusions qui nous avaient tous fait croire à sa mort, qui m’avaient privé du moindre espoir de salut fut un temps… Je n’aimais pas cette perspective, mais elle était un mal nécessaire, afin de préserver sa vie le temps qu’il faudrait. Je pense avoir réussi le tour de force de rallier Gustave de la Rive à ma cause la concernant, mais elle devrait aussi tenir son rôle si elle espérait pouvoir survivre. Je ne savais à quel point elle serait capable de le faire tout en restant elle-même, sans que mes propres chaînes ne lui soient à, elle aussi, imposées. Sans que les mêmes meurtrissures ne la poursuivent, du temps où elle était encore Impératrice. Bientôt, elle pourrait se libérer de ce rôle qui la pesait tant pour en embrasser un autre à mes côtés. Bientôt, nous serons à nouveau promis l’un à l’autre, si tout se passait comme nous l’avions prévu.

Cet espoir fou, je me l’autorisais à nouveau, malgré cette crainte sourde que tout pouvait basculer d’un moment à l’autre. J’avais besoin plus que jamais de me rattacher à quelque chose, ou plutôt à quelqu’un, dans cette tourmente qui embrasait le continent entier. Et si Chimène pensait que je venais de lui sauver la vie, rien ne me disait que je ne l’avais pas condamné à nouveau. Mais cette fois… Cette fois, oui, je l’accompagnerais dans sa chute. Le ruban n’était pas encore noué que c’était une certitude. Nos destins seraient étroitement liés, maintenant, et détermineraient la suite des événements en Outrevent.

Je l’attends, en plein cœur de la nuit, depuis des heures déjà. Je tremble pour elle, alors que la guerre gronde et que l’on peut l’empêcher de me rejoindre à tout moment. J’ai confiance pleine et entière envers ceux que j’ai assignés à son escorte, et à leurs compétences à la dissimuler aux yeux de tous, mais rien ne nous garantit qu’elle ait pu franchir le portail et parvenir au point de destination que nous nous étions fixés. L’envie me prendrait de prendre mon cheval, pour me ruer à sa rencontre, mais cet acte déraisonnable ne ferait que la mettre davantage en danger. Alors je prends mon mal en patience, à faire les cent pas dans ce petit salon, comme si cela pouvait apaiser la tempête qui couve sous mon crâne. Je ne parviens pas à calmer le cours de mes pensées, qui imaginent déjà les pires scénarios… Quand enfin on pousse la porte, et qu’elle se présente sur le seuil.

Je ne me souviens pas avoir retenu mon souffle, alors qu’elle réduit à néant la distance qui nous séparait, éclair rougeoyant qui se rue sur moi. J’en ris doucement, de ce soulagement qui m’étreint, à pouvoir à nouveau la serrer contre moi. Je referme mes bras sur sa frêle silhouette, protecteur, et colle ma joue contre la sienne. Elle est froide, une légère teinte rosée naissant après la caresse du vent. Elle est froide, mais son cœur bat la chamade autant que le mien, et sa chaleur m’irradie bientôt. Chimène, vivante. Chimène, sauve.

« Tu ne me dois rien. Tu le sais. »

Je ferme les yeux, et prends une longue inspiration. Je reste une bonne minute ainsi, avant de desserrer mon étreinte pour mieux la regarder, mes deux mains de chaque côté de son visage, à retenir quelques mèches rousses et rabattre sa capuche. « Ton voyage s’est bien passé ? » Un sourire étire mes lèvres, d’une rare douceur, d’un bonheur si absent que j’avais cru en oublier le sentiment chaleureux qu’il procure. « Tu es à l’abri maintenant, Chimène. Je vais pouvoir veiller sur toi. Et… Bon retour, en tes terres. Tu as faim, ou soif ? Nous allons devoir discuter de choses moins plaisantes mais en attendant… Profite, de la convivialité d’Outrevent.  Je veux que tu ne manques de rien. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyMar 13 Juin 2017 - 19:11


Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire




La sensation exaltante de se sentir enfin chez soi, comme une longue errance qui s'achève sans fanfare ni clairon, juste ainsi, calmement, sereinement. Ses bras qui m'arriment au réel, à la chaleur, au soutient. Ce qui me fut refusé, enlevé sous couvert de mots délicats. Ce souffle qui m'échappait et qui, enfin, reprend vie dans ma poitrine, comme ce cœur qui s'éveille après un long sommeil, glaçant de solitude et d'angoisse. Je ne lui doit rien ? La ligne de ma bouche sourit doucement mais je garderais le silence. Si, je lui dois tellement mais je sais qu'il n'aimerait guère cette pensée, alors je la tais. Me repaissant avec avidité de sa présence si rassurante. Pour autant, je sais que rien n'est résolu, que tout peu encore changer, pourtant, je m'accroche à la certitude dans l'océan de ses yeux, à la détermination de ses paumes, douces sur mes joues, à la joie de son cœur sous mes mains, écho du mien.

Je respire enfin et ma poitrine se dilate. Apaisée. Enfin apaisée.

Mon sourire tremble sans doute un peu, tout comme l'étincelle qui illumine mes iris. Mais là n'est pas les prémices de larmes, ni de tristesse, bien au contraire. Aurais je envie de chanter et de danser alors que le soulagement et la joie pétillent dans mes veines. L'euphorie de ma patrie enfin retrouvée. Doucement, mon front vient toucher l'endroit de son cœur et le soupir qui m'échappe recèle tous ces désirs que je n'exprime pas, pas encore. Puiser en lui le réconfort et la certitude absolue. Lorsque je me redresse, mon visage n'est que douceur et bonheur.

« Oui, tes gardes ont été d'une efficacité redoutable, regarde, ne fais je pas une paysanne convaincante ? »

Du moins l'ais je cru, mais il est délicat d’effacer des années de maintient, d'étiquette et de rang. La courbe de ma nuque ne peut appartenir à une femme du peuple, ni l'angle fragile de mon menton. Qu'importe, je ne fus pas approchée d'assez prêt pour que cela se remarque.

Une ombre traverse le gré de mes prunelles, car je sais ce qui se cache derrière les mots qu'il prononce. Liam ne parle jamais avec légèreté, mais il a raison, le temps pour l'heure n'est pas à cela. Je veux savourer encore un peu ce sentiment si fragile qui m'étreint de pouvoir enfin relever les yeux. Mes joues rougissent subitement alors que mon ventre se rappelle ses jours sans appétit, sans saveur. Un rire m'échappe, un peu timide sans aucun doute, contrite ? Un peu.

« Je n'ai guère...Mangé ces derniers temps, je ne peux te le cacher. »

Une lueur malicieuse, encore bien délicate, anime mes traits. Je vois le sourire qu'il me donne et il fut si rare que je ne l'en chéris que plus. Je l'effleure du bout des doigts.

« Je suis heureuse, Liam. Je croyais avoir oublié ce que c'était que de l'être. En cet instant, je suis heureuse comme jamais je ne l'ai été depuis un an, presque apaisée. Est ce mal ?  Alors que parfois, j'ai la sensation d'avoir...Abandonné Faërie, de t'avoir abandonné toi. »

D'avoir été lâche et de n'avoir sût me battre pour l'héritage que m'a laissé Chrysolde. Je ne peux nier le soulagement de ne plus avoir cette trop lourde couronne sur le crâne et cela me culpabilise plus que je ne le pensais. Mais dans les yeux qu'il pose sur moi, je ne lis aucun jugement, aucune condamnation. Il n'y en a jamais eu malgré mes fautes et mes erreurs. Alors peut être pourrais je m'autoriser à espérer n'est ce pas ? Je chasse ses mauvaises pensées d'une chiquenaude. Il n'y a aucune place pour la mélancolie. Pas maintenant.

« Il y a longtemps que je n'avais contemplé un tel sourire sur ton visage...C'est magnifique. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyMar 27 Juin 2017 - 21:32

Elle tremble dans ma prise, ce qui m’incite à refermer mes bras avec force contre son corps si fragile, si chétif… Comme si la mort risquait de revenir la chercher. Je refuse qu’on me l’arrache une seconde fois, pas alors que nos regards se croisent, et que je peux enfin lire dans ses yeux cette joie, ce soulagement… Celui d’un exil qui prend fin. Comme je la comprends, Chimène ! Le mien fut bien plus long, mais je me souviens encore parfaitement du déchirement constant que j’ai pu ressentir la première année, la plus difficile de toutes. Elle n’a pas eu le temps de se résigner pleinement à son sort, comme il fut le cas pour moi… Sa flamme vacille, mais est encore présente, et la chaleur qu’elle diffuse me donne du baume au cœur.

Je lâche un rire, presque amusé, quand elle me parle de son accoutrement. Il est réussi, si on ne s’attarde pas trop sur ses traits délicats, sur cette fragilité apparente et ce port digne. « Tu ressembles plus à une jeune noble qui a fugué de chez elle. » J’hoche la tête, par l’affirmatif, quand elle me confirme ne pas avoir pu manger correctement ces derniers temps. Je vais pour me détacher d’elle et réclamer que l’on m’apporte de quoi nous sustenter, mais son geste à mes lèvres me stoppe presque tout à fait. La surprise se dépeint sur mes traits l’espace d’une seconde alors que ses doigts qui effleurent m’électrisent. Le geste est bien trop intime pour que je ne le relève pas. Mais… Ne serons-nous pas bientôt fiancés, si tout se passe comme nous l’avions prévu ? Oui, c’est moi-même qui ai formulé cette demande. Pourtant… Pourtant je ne parviens pas à voir Chimène différemment. Nous avons passé tellement de temps à nous côtoyer, comme de simples amis, conscients qu’il nous était nécessaire de s’imposer une certaine distance. Nous l’avons fait de manière assez naturelle et transparente même. Si j’ai de l’affection pour Chimène, je ne l’ai jamais considéré comme… Je cille, interloqué. Et bien, tout simplement autrement.

Et elle ne fait rien pour chasser mon trouble, elle qui continue de s’exprimer avec une évidence qui me sidère. Magnifique, vraiment ? Je ne me souviens pas l’avoir déjà entendu prononcer de pareils mots un jour. Je n’ai rien fait de différent, tout du moins je ne le pense pas. Je baisse le regard vers elle, et les mots me manquent, à croiser ses prunelles d’acier. Il ne serait pas décent de… Nous ne sommes même pas encore officiellement fiancés. Je me raisonne, et replace simplement une de ses mèches de feu avant de me détacher d’elle. Je gagne la porte pour glisser quelques mots au dehors, avant de refermer derrière moi. « Le repas sera bientôt servi. En attendant… » Je me rapproche d’elle pour lui prendre sa cape, et l’inviter ensuite à s’installer. J’ai au moins une bouteille de prête, de quoi nous désaltérer pour le moment. Je la débouche et remplis deux verres à moitié avant de lui en tendre un.

« Tu ne nous as pas abandonné, Chimène… C’est Faërie qui l’a fait la première. Ne culpabilise pas pour ces quelques moments de paix qui te sont enfin offerts. Prends le temps de te reposer, de te remettre de tes épreuves… Parce que d’autres seront à venir. Je sais que la situation n’est toujours pas très confortable pour toi, mais j’espère qu’elle le sera bientôt davantage. Au moins, tu es à nouveau avec nous, en Outrevent. Tu ne crains rien ici. Je veillerais sur toi. Lionel et ses Chevaucheurs en feront de même. Tu seras encore obligée de te cacher un temps, jusqu’à ton entrevue avec ton frère, mais j’espère te rendre le séjour plus agréable qu’à Ibélin et… Nous sommes ensemble, maintenant. Je serais là, si tu as besoin de moi. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 9 Juil 2017 - 0:21


Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire




Il y a longtemps que je n'ai entendu un son aussi mélodieux qu'un rire vrai. Je ne m'en rendais pas compte, étais je bien trop renfermée sur moi même ? Le temps de lécher les plaies peut être était ce le cas. J'affecte une mine contrite et déçue que dément l'étincelle malicieuse de mes iris :

« Crois tu ? Diantre, moi qui croyais dur comme fer pouvoir donner le change. »

Mais l'on ne peut effacer tant d'années d'éducation impériale n'est ce pas ? Et puis que m'importe la mise qui me pare, même vêtue de loques je sourirais tout de même, ravie par la senteur de mon pays et par le rire d'un ami si cher. Mon cœur cavale, libéré des doutes et des peurs, l'espace d'un instant, je me prends à croire que tout est possible. Peut être est ce pour cela que je me fend de gestes sans conteste étranges car peu familiers ? Je ne le sais guère mais je note la surprise qui paralyse Liam, son hésitation amenant un léger froncement de sourcil de ma part. Un doute qui navigue au cœur de mes prunelles.

« Aurais je fais quelque chose de mal ? »

Je ne sais pas quel fut mon pas malheureux. Nous avons toujours été proches, chaperonnés oui, mais tout de même, aurais je brisé une loi quelconque ? Une règle inconnue ?  Si tel était le cas, je m'en excuserais bien sûr. Je ne souhaite pas faire entrer le malaise entre nous, pas lorsque je peux savourer la joie naïve de retrouvailles tant attendues. Peut être n'était ce que mon imagination. J'avais si longtemps chercher dans les ombres le bras qui m'étranglerait, la chaîne qui se pendrait aux centaines d'autres, chimériques, qui paraient mon cou. Son geste me rassure, me murmure qu'il n'y a pas d'offense qui ne puisse être réparée.

La faim étreint mon ventre et je hoche doucement la tête lorsqu'il me promet un repas. Le premier sur mes terres, celles que j'aime d'un amour passionné, celles que je viens enfin de retrouver. Il est étonnant, presque terrifiant de constater l'emprise d'un lieu sur son cœur, mais c'est une morsure que j'accepte avec plaisir et joie. Il me défait de ma mante et m'offre un siège. Je ne peux m'empêcher de lui faire part de ce qui me chagrine, parce que je sais qu'il m'écoute, avec patience. Il est la balance qui m'équilibra enfant, lorsque je n'étais que puérilité et superficialité, depuis cette calme confiance demeure mon ancre, m'empêchant de sombrer ou de me perdre. Lui en demandais je trop ? Oserais je un jour lui poser cette question ? Il m'offrait son toit, sa protection, sa tendresse et, bientôt, son nom. L'étendue de mes dettes ne cessait de s'allonger, encore et encore.

Mes doigts se referment doucement sur le verre et, durant quelque secondes, je m’abîme dans les reflets rubis du vin. Je songe à mon entrevue avec ma sœur, a mon chemin parcourut d’embûche, a l'amère réalisation des ambitions ducales, si versatiles. Je ne peux cacher mon frisson de répulsion lorsqu'il évoque Gustave comme mon frère. Oh je sais qu'il l'est. Par le sang et pourtant, je ne peux me défaire du dégoût qu'il m'inspire. De la rancœur. Je soupire et relève la tête, un doux sourire aux lèvres.

«Comme toujours tu es la voix de la raison lorsque je m'égare. Il est étrange de me rendre compte à quel point il m'a été facile de douter de sa propre famille, de mes propres soeurs lorsque jamais la méfiance n'a porté ton nom. »

Je porte le verre à mes lèvres, goûte la saveur du vin, épicé mais en même temps empli de douceur.

« Je t'ai fait la promesse de ne plus me laisser briser et je tiendrais cette promesse. Pour l'heure, je suis surtout heureuse de rentrer chez moi, que le jour se lève pour que je puisse contempler Faërie dans la lumière du jour et de m'enivrer de son parfum si particulier. »


Mon cœur enfin apaisé peut se reposer en paix, je le sais et c'est à lui que je le dois mais je sais qu'il refusera tous les mots qui exprimeront ma reconnaissance alors je les tais même si ils me brûlent la gorge, à la place, je lève un regard clair sur le sien et me rassure au calme tranquille qui erre dans la mer azur de ses prunelles.

« Dis moi ce qu'a exigé Gustave de toi, Liam, s'il te plait. Je n'ai eu de cesse de me torturer l'esprit à ce sujet et...Je sais que tu désirais attendre un peu avant d'aborder cette conversation cependant je ne peux me voiler la face et retarder l'instant. Quitte a marcher sur un chemin emplit de piège, je veux pouvoir le faire en toute connaissance de cause. »

Délicate, je pose un instant ma paume sur sa main. Je suis assez forte pour tout entendre. Je le sens, même si cela risque de me blesser ou de me terrifier.

« Je sais ce que je suis prête à abandonner en échange de ma liberté retrouvée, a ta présence à mes côtés, donc n’aie crainte de t'en ouvrir à moi. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 6 Aoû 2017 - 20:21

Cette complicité retrouvée s’efface, l’espace d’un instant, supplantée par quelque chose de plus étrange, qui dénote davantage dans cette relation limpide et sereine que nous avions des années durant. Chimène me connaît que trop bien, et sait quand le doute s’immisce dans mon esprit. Je lui rends un regard surpris, pourtant, quand elle m’interroge sur ce qu’elle aurait pu faire de travers, de mal.

« Certainement pas. »

Serait-ce mentir ? Elle est bien l’auteur de mon trouble, même si le terme est inapproprié. C’était plutôt quelque chose d’étrangement bien, mais de presque dérangeant. Les événements se sont enchaînés à une telle vitesse que je n’ai pas pris le temps de réfléchir à ces paroles qu’elle m’a confié, au départ de l’Académie. Ne m'épouse pas par pitié Liam, ni parce que tu pense me devoir quelque chose, s'il te plait. Fais parce que tu le veux vraiment.

Je ferme les yeux, et pousse un soupir perceptible. Je n’ai toujours aucune réponse à lui fournir. Il m’a semblé devoir le faire, et même avec le temps, il était hors de question de revenir sur cette parole donnée. Je me suis battu pour qu’elle puisse réintégrer ses terres, et nous touchons du bout des doigts l’accomplissement de ces mois d’errance. Tout dépend d’elle maintenant, et non plus de moi. Il faudra qu’elle choisisse entre plier ou persister, entre ses convictions ou l’amour pour sa patrie, ou pour… Ce n’est pas quelque chose qui rentrera en ligne de compte.

Je suis le mouvement de ses doigts, contre le verre, pensif. Elle est aussi perdue que moi dans ses pensées, avant que je ne brise le silence pour des sujets bien moins agréables. Je croise son regard, après qu’elle ait prononcée ses mots, aussi limpides qu’auparavant. Sa confiance inébranlable envers moi m’honore, au point de me confier sa vie. Je dois me montrer à la hauteur de ses espérances, toujours aussi inébranlable qu’elle le croit. Elle ne demande qu’à être guidée, comme autrefois, mais aussi de la franchise. J’en ai toujours fait preuve envers elle, seulement certaines vérités sont plus difficiles à dire que d’autres.

Mes mains se crispent sur mon propre verre. Je le délaisse finalement pour me relever, pour chercher une copie du contrat que nous avons scellé et le dérouler devant elle.

« Ce contrat sera caduque, si tu n’en acceptes pas les clauses… Toutes les clauses. »

Contrat entre Liam d'Outrevent et Gustave de Faërie:

Autant qu’elle prenne connaissance de ce qui est écrit noir sur blanc, plutôt que déformé par mes mots. Je guette la moindre variation dans ses expressions, alors que je me suis placé à côté d’elle, assis sur l’accoudoir le temps d’entendre son verdict. Les minutes s’égrènent, et une servante finit par passer le seuil de la porte, pour déposer un plateau chargé de fruits de mer, ainsi que la spécialité d’Outrevent, cette tarte chèvre-miel qui ravit la plupart de nos invités. Elle s’incline et repart aussitôt, sans s’attarder. Je ne prends la parole qu’une fois qu’elle a refermé la porte.

« Je ne lui ai rien concédé que je n’aurais eu finalement à faire par la suite… Fermer mes frontières aux mages du Sang, refuser de le suivre dans ses campagnes, auraient constitués des actes de rebellions à terme. Je ne pouvais pas m’obstiner, même si j’ai cherché à retarder l’inévitable. Je ne te mentirais pas, Chimène. J’ai songé à mourir pour mon honneur, pour mes idéaux, mais en choisissant de vivre après ta présumée mort, j’ai aussi fait le choix de donner la priorité à ma patrie, à ma famille. Je dois les protéger. Je dois aussi te protéger, car tu en feras bientôt partie intégrante. »

Je pose une main sur son épaule, dans un geste qui se veut aussi apaisant que signe de soutien. Je sais que cela ne va pas lui plaire, mais c’est un mal nécessaire. « C’est aussi le choix que tu as fait, en décidant de ne pas lutter pour retrouver ton trône. »


Dernière édition par Liam d'Outrevent le Ven 18 Aoû 2017 - 20:46, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyMar 8 Aoû 2017 - 21:24


Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire




Mes iris ne quittent les siennes. Innocentes mais scrutatrices. Je ne veux pas le mettre mal à l'aise. Je ne veux pas exiger encore plus de lui alors même qu'il m'offre tout. Sa négation surprise me fait sourire même si je distingue encore une étrange étincelle dans son regard, je ne l'interrogerais pas plus avant. De nous deux, c'était moi qui déversait mes doutes et mes craintes au creux de son oreille, quêtant sa sagesse et ses conseils. Je me rends compte avec une sorte d'absence, de l'arrogance infantile dont je faisais preuve autrefois. Aurais je grandis malgré moi ? Perdue et ballottée par des événements sur les quels je n'avais aucune prise ? Je l'espère, je l'espère réellement.

Pour la première fois depuis des lunes, une sérénité fragile m’étreint, encore bien tremblante, car le passé m'a infligé une leçon cruelle, rien n'est jamais acquis. Rien n'est jamais certain. Il ne suffit parfois que d'un souffle pour que tout se brise, ne laissant que douleur et chagrin sur son sillage. Pourtant, j'ai le désir presque immature de fermer les yeux, de me blottir à l'abri, désir égoïste pour l'instant, je ne peux me le permettre. Pas encore. Plus tard, il sera temps d'admirer les chaines que je m'apprête à mettre. Je sais qu'elles mordront mes poignets, lourdes et froides, cruelles aussi, mais elles sont le prix à payer pour que mon cœur trouve sa paix. Alors qu'il en soit ainsi, même si je ne peux imaginer encore a quel point elles seront serrées sur ma chair.

Assise, en sécurité, les doigts cachant leur tremblement enroulés autour d'un verre, je décide qu'il est temps. Avant que mes forces ne m'abandonnent et que les fissures qui parcourent mon âme ne m'obligent au retrait. Mon esprit s'accroche à cette promesse, ce désir, ces mots que j'ai moi même prononcés. Je ne peux rester une enfant craintive, ignorante et pathétique. Même si les yeux de Liam me couve toujours avec tolérance, je ne peux accepter qu'elle en devienne pitié. Jamais. Et ce serait si mal le remercier du combat qu'il a mené et mène toujours en mon nom. Il y a sans doute une nouvelle détermination dans les yeux que je lève sur le visage aimé. Même si les doigts qui effleurent sa main s'agitent, inconscients, mon regard ne tremble pas. Je sens son désarroi, rapidement maîtrisé tandis qu'il se lève et me contourne. Je m’abîme dans l'éclat de mon vin, faisant fi de l'amertume qui me dévore la gorge. J'ai demandé. Je ne peux qu'assumer les réponses qui me seront faites.

Mes paupières dérobent à mon regard le parchemin qui vient d’apparaître. Comme si le voir le rendrait réel alors qu'il l'est déjà tellement lorsque je m'en saisis. La voix de Liam me fouette et j'inspire doucement, raffermit ma prise sur le vélin, alors seulement je le lis et en prend connaissance. Le silence s'étire alors que mes yeux parcours les lignes. Puis je les ferme. Une main invisible me serre la gorge et torture mon cœur. Je n'entends la servante qui entre et dépose ses victuailles sur la table. Je conserve ce silence, cet aveuglement de mes paupières déposées sur mes iris. Elle repart alors seulement...

« Il t'arrache tellement de choses... »

Un murmure fragile, délicat. Pourtant, je ne peux être surprise. Gustave usait de sa pièce pour obtenir ce qu'il voulait. Ma colère couve doucement, murmurant à mon oreille mais je ne peux l'écouter. Je ne le dois. Objective, il le faut. Froide. Il le faut. Pragmatique. Il le faut. Je dois oublier ma haine, ma colère, chose difficile tant elles fourmillent dans ma poitrine, cherchant à annihiler ma volonté, a éclater. Je ne le peux pas, je dois les brider, les bâillonner. Je dépose une paume légère sur la cuisse de Liam, comme pour m'assurer de sa présence, de sa réalité. Sans l'imaginer mes ongles s'enfonce dans le riche tissus, brusquement, violemment avant que je ne parvienne a dompter le tumulte qui me menace. J'aimerais hurler, jurer, frapper, avec une telle violence que je me prends à me faire peur. Doucement, je dépose ma main sur celle qui m'étreint l'épaule. J'y puise réconfort et force, même lorsque le cliquetis des chaines résonne dans mon esprit et que ma chair me semble emprisonnée.

« Je ne te condamnerais pas pour cela Liam. C'est un sentiment étrange, ne trouves tu pas ? Ce sentiment irrépressible de protéger notre terre au prix même de nos convictions. Mon amour pour Faërie est bien plus puissant que ma haine pour mon frère ou mes regrets. Je ne savais pas régner et tout ce que je peux souhaiter pour celui qui fut mon peuple est que Gustave sache le faire. Même si je ne peux le souffrir, même si je lui garde rancune d'avoir provoqué douleur et ressentiment, je ne plongerais pas Faërie dans la tourmente en me battant pour une chose que je n'ai jamais souhaité. Chrysolde était faite pour régner, pas moi. Qu'il en soit donc ainsi. J'abdiquerais formellement...Le jour de notre mariage. »

Parce que le doute me ronge. Gustave a fait preuve de tant de malice, de sournoiserie. J'abandonne le pouvoir, le trône sans regrets, mais je ne laisserais aucune faille.

« Je ne permettrais pas qu'il puisse renier ce contrat, il sera tenu de le respecter. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyVen 18 Aoû 2017 - 21:44

« Pas toi, non. » Ni Aymeric. Ni plus personne d’autres.
Je ne veux pas lui laisser de nouvelles occasions d’utiliser ce qui me tient à cœur contre moi, ni de souiller ou de détourner l’honneur Outreventois. C’est ce qu’il fait, lui qui connaît les règles et sait comment les retourner à son avantage. Ce n’est pas par légitimité qu’il est monté sur le trône, mais uniquement en poignardant dans le dos ceux qui s’opposaient à lui, et en se faisant des alliés des plus discutables… Je me demande combien de temps sa politique pourra durer avant qu’elle ne se retourne contre lui, avant qu’on ne lui fasse payer le prix fort, ou que l’Ordre exige de lui plus qu’il ne voudrait bien consentir. Ce serait un juste retour, pour celui qui n’a apporté que mort et désolation dans son sillage. La guerre ne durera pas éternellement.

Cette main acérée sur ma cuisse me fait perdre le fil de mes pensées. Mon regard s’attarde sur Chimène, dont les traits sont durs, implacables. Je suis en colère contre Gustave, mais elle semble encore l’être davantage. Il n’est pas difficile de la sentir bouillir par-delà ce masque, qui se fissure et tient difficilement en place. Je me demande un instant si elle va sortir de sa réserve… Mais elle a été élevée en princesse, et parvient à se contenir. Je garde le silence. Je l’aurais laissé me frapper sans broncher, si cela avait pu la soulager, mais c’est sa main chaude qui se dépose bientôt sur la mienne.

Elle reconnaît ses torts. Elle devrait arrêter de le faire, au risque qu’on la prenne pour faible encore une fois. Et elle est plus forte qu’elle ne le croit, douce Chimène, qui a toujours hésité sur la voie à prendre. Ce n’est pas elle qui aurait dû régner, non, mais les circonstances ont fait qu’elle a pris ce rôle, et tout ce que l’on peut dire, c’est que la guerre ne s’est pas déclenchée sous son règne. Ils peuvent la critiquer, mais même par-delà la mort ou l’exil, elle continue à penser à son peuple avant tout, au bien de son royaume. Je lui souris doucement, à caresser dans un geste apaisant sa chevelure de feu. Je dépose un baiser sur le haut de son crâne, avec une spontanéité qui m’est assez étrangère envers elle. Je me rends compte, finalement, qu’elle ne laisse ces failles filtrer plus qu’en ma présence maintenant.

Je lâche à voix basse, en me reculant : « Je te le déconseille, Chimène. Il faudra encore attendre un an, avant que notre mariage puisse avoir lieu, si nous voulons le concrétiser dans les règles. Mais on ne peut pas briser des fiançailles Outreventoises si aisément, même si cela a été le cas, à titre exceptionnel, à la mort de ton ainé… Je te protégerais, mais l’Ordre risque de te poursuivre jusqu’à ce que tu abdiques, et attendre aussi longtemps ne serait pas prudent. Rien ne t’empêche d’abdiquer lors de l’officialisation de ton retour et de ces fiançailles. Et crois-moi, Gustave de la Rive n’a aucun intérêt à briser cet accord. Il désire ton retour, sinon il ne t’aurait pas épargné, même si ses raisons sont encore floues. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 20 Aoû 2017 - 15:12


Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire



Un soupir. Le remerciement dans un souffle, la reconnaissance dans le silence. Je sens ses lèvres déposées sur les cheveux, le soutient qu'il me porte malgré mes errances et mes hésitations. Devant lui, je peux pleurer ou hurler de rage, je le sais et pourtant je n'en fais rien. Pas encore. Peut être qu'il sera un temps où je m'effondrerais mais pas maintenant. Pas tout de suite. Il me faut puiser dans ce que j'ai de plus froid, de plus dur pour conserver un masque dont il n'est pourtant pas dupe. Pour entendre ses mots qui ne sont que sagesse et raison. La méfiance que je porte a Gustave, sinon la haine immense, me pousse a l'erreur, Liam me le démontre avec justesse et même si je pince les lèvres, je ne peux qu'abonder dans son sens. « Tu as raison, la méfiance m'égare je le crains, je me prend a imaginer le mal partout ces derniers temps. » Je passe mes doigts sur mon front, comme pour le débarrasser de mes pensées parasites. Pensivement, j'effleure a nouveau le vélin du contrat. « Je suppose qu'il va me falloir le rencontrer à nouveau, comme il l'exige. J'aimerais que tu sois présent durant cette entrevue, mais cela serait bien égoïste de ma part, sans doute est il plus que temps de l'affronter. » Je sais que je me repose bien trop sur lui. Mon roc. Je ne peux exiger plus encore. «  Au moins ne renie-t-il pas ma naissance. » Alors que mon ongle frôle mon titre, que je conserverais quoiqu'il se passe. Je fronce légèrement les sourcils. « Mes parents ont ils imaginés un tel coup du sort lorsqu'ils l'ont écarté du trône ? Y a-t-il eu un précédent d'ailleurs ? Étrangement, les questions ne cessent de tourner dans mon esprit depuis mon renversement et je me rend compte que je ne connais même pas ma propre histoire. »

Gustave était il le premier prince écarté ? Combien d'oncle ou de grand oncle avais je ? Cela semblait terriblement puériles comme réflexions, mais une partie de moi voulait comprendre. Comprendre comment une telle tragédie avait été possible. Comment une mère telle que la mienne, impériale, royale, avait pu se séparer de son aîné sous prétexte qu'il était né mâle. Ma naissance fut une surprise, a plus d'un titre, je ne pouvais affirmer avoir été bercée par l'amour maternel, ni choyée par une mère présente et accessible. J'avais aimé une icône, une couronne. Ma mère m'avait elle seulement bercée contre son cœur un jour ? Je ne m'en souvenais pas.  Je me laissai aller contre mon dossier, soudainement vidée de mes forces mais étrangement apaisée, sereine. J'avais résisté a un ras de marée, une tempête comme jamais il n'y en eu dans ma vie. J'avais perdu ce qui faisait mon identité, mes repères, j'avais été perdue, coupée d'un monde que je ne maîtrisais pas. Devais je être fière de ce que j'étais devenue ou de ce que je deviendrais ? Je n'en savais encore rien.

« Comment se porte ton neveu ? J'imagine qu'une telle aventure n'a pas été de tout repos pour lui, j'ai beaucoup pensé a lui, victime innocente de l'ambition d'un autre. » je reprends avec un soupir délicat. Combien Gustave en a-t-il semé sur son chemin jusqu'au trône ? « L'as-tu gardé prêt de toi ? » Sans doute que oui, Liam était une âme protectrice, droite et honnête. Cet enfant ne pourrait être plus à l'abri qu'aux cotés de son oncle, sans aucun doute. « J'adorerais lui être présentée...Lorsque tout ceci aura prit fin. Si cela ne te dérange pas bien sûr. » Un sourire égaye mes traits lorsque je lève mon visage sur le sien. J'aimais les enfants, même si durant mon règne je m'étais presque résignée a ne pas en porter, j'espérais qu'ils me le rendaient bien. Il y avait en eux, une innocence qui me ravissait, une générosité sans pareille et cela me peinait plus que je ne le disais que l'un d'eux soit blessé par mon propre sang. J'aurais sans doute compris que Liam m'en tienne rigueur, combien même n'y aurais je rien pu faire.
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 3 Sep 2017 - 17:33

« La méfiance te gardera en vie, Chimène, prends seulement garde à ne pas te perdre en chemin. » Elle a encore tant à apprendre… Mais Chimène a l’étoffe pour être une Duchesse d’exception. Une Duchesse à la mesure d’Outrevent, qui aura à cœur de la défendre et de l’aimer, cette Impératrice qui a été bafouée, qui est morte parce qu’elle défendait ses convictions avec honneur. A leurs yeux, elle n’a pas fauté non plus. Elle a été la victime d’un destin bien capricieux.

Je la vois bien, qui même en ma présence, tente de revêtir ce masque, cette armure qui la protège de nouvelles souffrances. Je la laisse encaisser ce que la plume a fait courir sur le vélin, signé de la main de son frère et de la mienne. Je lui souris tristement, alors qu’elle réclame ma présence lors de leur prochaine entrevue, comme pour se raccrocher à quelque chose, ou plutôt à quelqu’un. « Il serait préférable que tu ailles seule, Chimène. Tu serais étonnée de comment il pourrait se comporter avec toi… Votre discussion risquerait d’avoir une tournure bien différente en ma présence, mais je t’accompagnerais si tu le désires. » Ce n’est qu’un portail à prendre, pour la rassurer, et m’assurer aussi moi-même qu’elle arrive à bon port. Je pourrais aisément renforcer sa garde en toute discrétion, si nous prétextons une entrevue en mon nom.

Je ne sais pas à quoi peut penser Gustave de la Rive, mais notre entrevue me laisse croire que le sort de sa sœur l’importe encore suffisamment. Il ne m’apprécie pas, et c’est réciproque. Chimène, par contre… Elle a les épaules pour le rencontrer sans moi pour tenter de la raisonner, et il risquerait peut-être de se montrer plus conciliant. Cependant, je ne prendrais aucun risque. Le piège se referme déjà, mais je ferais tout pour éviter qu’elle ne soit encore emportée dans la tourmente. « Un précédent ? Certainement. Ce ne sera pas le premier coup d’état que vivra Faërie. Parfois, ils permettent de faire évoluer une situation de manière bénéfique. Parfois, ils mettent un tyran à la tête de l’empire. » Je n’ai pas besoin de lui préciser dans quel cas nous nous trouvons. Le dernier coup d’état en date était très certainement le mien, et cela ne fait que quelques années. Ce n’était pas à l’échelle de l’empire, mais d’un duché. Et c’était, cette fois, pour faire tomber un tyran. « Si tu souhaites en savoir davantage, peut-être devrais-tu de replonger dans l’histoire de ta propre famille… » Je l’invite à le faire. L’Histoire nous apprend beaucoup, et nous permet de ne pas reproduire les erreurs du passé. Je suis certain que cela l’aidera à relativiser sur sa propre situation.

Chimène paraît lasse, quelque peu perdue. Je sais qu’il lui faudra du temps pour l’accepter, mais elle est en bonne voie. C’est très probablement la voie qui fera couler le moins de sang Outreventois. Et… Celui de mon neveu, d’ailleurs. Je suis touché qu’elle prenne des nouvelles d’Aymeric sans même vraiment le connaître.

« A merveille. Il rend fou l’ensemble du personnel du palais. Son père lui manque, parfois, ainsi que sa vie à Lorgol. » Mon expression se ferme, s’assombrit. « Mais ici, nous pouvons veiller sur lui, et qu’il ne serve pas à nouveau d’otage pour d’autres en manque de grandeur. Le procès de Louis de Brunante pour le meurtre de ma sœur doit encore être planifié, mais avec la guerre, c’est difficile. Nous avons passé un accord. S’il est innocenté, Aymeric sera confié à sa famille en Ansemer. Dans le cas contraire, il restera ici. » Je ne vois aucune raison pour que Louis soit innocenté, mais tout ceci est une histoire de famille et de justice… Je ne veux pas accabler Chimène avec ma vengeance, au risque d’attiser la sienne.

Mon sourire est teinté d’une certaine mélancolie. « Tu pourras le rencontrer, bien sûr, dès que tout sera officialisé. Tu pourras aller et venir où bon te semble. Il est ce qui m’est de plus précieux… Avec toi. »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyMar 5 Sep 2017 - 14:46


Chimène & Liam

Dans ton ombre, il y a un sourire



Oui, la méfiance peut être sauvegarde, tant qu'elle ne verse pas dans la paranoïa, mon âme est sur cette brèche fragile. La présence de Liam est un réconfort et une force. Je l'écoute, comme je l'ai toujours fait. Même enfant puérile et immature, même impératrice maladroite. Il fut un confident que même Hugues n'a sut supplanter. Je le remercie d'un sourire doux d'être mes yeux lorsque je suis aveuglée. Hugues n'est plus et avec lui est morte une partie de mon enfance. De ma vie même. Est ce pour cela que je m'accroche si fort à Liam ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, il me faut apprendre a voler seule dorénavant. Quelle Duchesse ferais je à me morfondre auprès de mon Duc ? « Oui, cela est préférable. De même, je ne peux te demander sans cesse d'être auprès de moi lorsque la crainte me serre le cœur n'est ce pas ? Pardonne mon désir égoïste. En vérité, je ne sais point ce que j'attends d'une telle rencontre. J'ai bien trop en tête les précédentes pour appréhender celle ci avec sérénité. Mon cœur n'est qu'une pelote d'épine aux pointes empoisonnées lorsque je pense a lui. Je ne peux imaginer nos liens de sang, je n'arrive a les concevoir. A la vérité, Liam, j'ai terriblement peur de me laisser submerger par la colère et la rancune face à lui...Or cela nous desservirait. Terriblement. » Un soupire s'échoue doucement dans l'air alors que je pose, le temps d'un battement, mon front sur son épaule. Mais cela ne dure guère, je ne peux le permettre. Pas encore. Rien n'est encore frappé dans le marbre, je ne pourrais expier mes tourments que lorsque cela sera fait. En attendant, je devais présenter un visage royal et fort. Etais je prête ? Mon arrogance me murmure que oui. Ma lucidité me chantonne le contraire. Qu'importe mes états d'âme, je n'ai pas le choix et je ne me défilerais pas. Pas alors que Liam s'est battu en mon nom pour cet accord, ce serait le décevoir et c'est une idée qui me révulse.

Mais maintenant. En cet instant où je suis en sécurité, auprès d'un homme qui m'est cher, il me vient des hésitations. Des interrogations. Quelque chose qui frémit en moi, des doutes. Des questions dont je m'ouvre à lui. Comment notre famille, sans être parfaite, a-t-elle causée sa propre perte ? Sa propre tragédie ? La réponse de Liam me laisse pensive. « Ce tyran est né du même sein qui m'a vu naître, Liam...Notre famille n'était pas idéale, sans doute pas. Mais j'étais choyée par mes sœurs, aimée de Chrysolde, du moins, je me plais a le croire. L'admiration que je voue a notre mère s'entache de l'existence de Gustave...Si j'étais née homme ? Aurais je aussi été écartée ? Ou encore une fois, suis je trop naïve ? » Je secoue doucement la tête, lasse. « Il faut apprendre des erreurs du passé pour espérer la sagesse....Tu me l'a dit tant de fois auparavant...Il n'y a que maintenant que je mesure toute la pertinence de cette réflexion. » Je suis lasse oui, mais il règne un amusement certain dans mes mots. Combien de fois me suis je moqué de ses enseignements ? Futile et irresponsable princesse ?  Et quelle patience lui a-t-il fallut pour me supporter alors ?  

Je me reprends, doucement mais sûrement. Pour ce soir, je nous veux complices comme nous l'avons été tant de fois. Je veux oublier ce qui m'attends, apaiser mes inquiétudes aussi. Car Gustave ne s'est pas contenté de ma propre vie. Il a écrasé tant d'âme dans sa quête du pouvoir, dont une, précieuse aux yeux de Liam. Un enfant. Un si fragile enfant. Une innocence jetée en pâture a l'avidité. J'avais été choquée, outrée aussi. Révulsée que mon sang soit coupable d'un tel acte lâche et vil. Pourtant, j'étais prête a en assumer les conséquences, malgré tout, malgré mon déni de ce lien partagé avec un tyran ambitieux. Je vois le visage de Liam se durcir, son regard s’affûte d'une colère rentrée, indiscernable pour qui ne le connaît point. Je réprime un sursaut lorsqu'il évoque le père de l'enfant....Père impie, meurtrier.  Ne pouvant nier cet élan, je me penche légèrement, glissant mes doigts entre les siens. « Je devine a quel point ce procès te tient a cœur, Liam et je suis heureuse qu'enfin, tu puisse traduire en justice celui qui t'a si profondément blessé.  J'espère que les Dieux se pencheront sur sa sentence et que ton neveu ai la chance de grandir a tes cotés. Tu seras un exemple bien plus noble à suivre qu'un meurtrier. Il ne peut rêver meilleur tuteur. » Mon cœur se serre devant la mélancolie de son sourire. Je devine par delà les mots que ces épreuves l'affectent bien plus qu'il ne veut me le dire. Tout autant que l'expression de son attachement a mon encontre voile mes joues d'un léger incarnat et mon front d'une fierté timide. « Alors il me tarde. A-t-il visité les beautés d'Outrevent ? Si tel n'est pas le cas, alors peut être pourrais je les lui dévoiler, qu'en penses tu ? »
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyDim 1 Oct 2017 - 20:16

Je sais que je lui demande beaucoup. J’espère qu’elle comprendra que, toutes ces épreuves que je lui inflige, ne sont que par préoccupation pour sa sécurité et pour lui assurer un avenir. Je ne sais pas encore si elle se sentira épanouie, ici, en Outrevent, à mes côtés. J’ai tout de même espoir, après tous les tourments qu’elle a dû vivre ces derniers mois, de rendre son existence plus paisible. Elle était trop jeune pour être Impératrice, trop jeune aussi pour mourir… Et il est temps pour elle de reprendre sa vie en mains, et de rattraper le temps perdu, à être chassée, persécutée. Elle va pouvoir vivre, tout simplement.

Je lui souris doucement, avec indulgence. « Je serais toujours là pour te conseiller, tu le sais. » Les rôles risquent de s’inverser, si elle devient ma Duchesse, et non plus mon Impératrice. Mais Chimène apprécie la douceur d’être guidée. Je pense que les choses se feront sans heurt, comme à notre premier essai, avant que sa sœur aînée ne nous soit arrachée bien trop tôt, et qu’elle soit obligée de sertir une couronne qui n’était pas à sa taille. Elle a fait ce qu’elle pouvait, à honorer son devoir. Tout Outreventois l’admirerait pour sa volonté de fer, pour son attitude irréprochable, qui l’aurait entraîné jusque dans la mort. Elle est plus immaculée que je ne le serais jamais. « Tu peux t’attendre à ce qu’il te parle de ce contrat, et cherche ton approbation. Chimène, si tout va bien… Tu n’auras pas à le revoir si souvent. Tu resteras en Outrevent, avec moi, et n’aura plus à fréquenter le palais impérial si tu ne le souhaites pas, hormis pour des présentations officielles qui resteront rares. »

Je passe une main dans ses cheveux, apaisante, alors qu’elle vient chercher du réconfort, son front contre mon épaule. Je voudrais tellement la protéger, envers et contre tous, mais la couver de la sorte ne serait pas raisonnable. Elle doit mener certains de ses combats seule. « Je t’accompagnerais au palais. Je t’attendrais. » Ca ne me gêne pas de faire le déplacement. Je peux régler d’autres affaires en attendant. Mon soutien muet est tout ce que je pourrais lui fournir, mais si quoi que ce soit se passe mal… Je serais aux premières loges pour le savoir, et agir en conséquence. « Ta clémence à son égard, lors de l’Ordalie de Diamant, lui a permis de raffermir sa propre position dans l’ombre. Il restait un couperet qu’il manquerait de s’abattre, au premier aveu de faiblesse. Ma Justice est dure et intransigeante, mais la tienne est douce et pleine d’empathie. Tu lui as laissé une seconde chance, qu’il s’est empressé de saisir pour te poignarder dans le dos. N’oublie pas de lui rappeler qu’il est aussi en vie grâce à cette clémence. » Je continue de distiller quelques conseils, de lui donner des armes pour qu’elle puisse se battre sur un autre plan. Je souris doucement, encore, à me rendre compte qu’elle écoute ce que j’ai à lui dire, même quand elle faisait mine de ne pas le faire par le passé. Chimène n’est pas si différente de moi. Elle s’adaptera vite. Je ne suis duc que depuis quelques années à peine, et il m’a fallu redresser une contrée qui était au bord de la guerre civile. Ce temps, à être Impératrice, n’était pas du temps perdu. « On ne peut pas refaire le passé, Chimène. Crois-moi, si c’était le cas… » Mon expression s’assombrit. Il y a bien des choses que je regrette, sur lesquelles j’aimerais revenir en arrière, bien des êtres chers partis trop tôt aussi, des morts qui auraient pu être évitées, à cause de mauvais choix. Je prends une lente inspiration, avant de revenir à elle. « Je suis certain que tu feras une excellente duchesse. »

Je me demande, à quel point notre complicité était déjà ainsi, quand ses doigts viennent s’entrelacer avec les miens. C’est doux. C’est naturel. Elle réchauffe les âmes. Je ne sais pas vraiment. Ce sont autant de gestes à la fois intimes et chastes, qui me rappellent que, si tout va bien, nous serons bientôt mariés. Je peine encore à le réaliser, pris dans la tourmente, avec toujours cette menace qui pèse au-dessus d’elle. Elle me dit, rien de moins ce que je souhaite entendre. Je me sens apaisé en sa présence, alors même que nous parlons de juger Louis de Brunante. Je pousse un profond soupir, et me fends d’un sourire plus convaincant. « Il a beaucoup arpenté le palais en courant… Mais tant que cette affaire n’est pas terminée, il n’était pas évident de lui donner l’occasion de visiter nos terres. Tu pourras, oui. Ca lui ferait sûrement plaisir. » Et à moi aussi, de les savoir tout deux heureux, en Outrevent. Une vision si douce, qu’elle me paraît presque inconcevable.
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Message Sujet: Re: Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam   Dans ton ombre, il y a un sourire | Liam EmptyVen 20 Oct 2017 - 14:03


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Dans ton ombre, il y a un sourire


Mes cils voilent un instant mes iris, comme un rideau qui tombe, transparent et en même temps opaque tandis que mes lèvres se plissent légèrement, un amusement frêle scintillant doucement à leur coin. « Il est vrai et peut être aurais je dût t'écouter plus souvent. » Parfois, je me demandais ce que j'apportais à Liam. Au cœur de notre amitié, quelle pierre était la mienne, quel ciment était de mon fait, de mon être ? Je ne le savais pas vraiment. Me dépréciais je ? Peut être un peu, il m'est terriblement difficile de reconstruire les débris d'une confiance brisée et piétinée, combien pulsait elle encore pour lui, pour moi, il n'y avait plus que cendres. Alors je me prenais à douter de tout, de moi, de mes décisions, de l'avenir qui, pourtant, se profilait enfin sous un soleil libre. Mais au milieu de ce marasme, je ne voulais m'enfoncer dans les regrets, pas alors que mon chemin s'éclairait enfin. Il ne servait à rien de revenir sur mes pas, ni même de jeter un regard par dessus mon épaule...Mais ces quelques mots étaient bien plus faciles à penser qu'a réaliser.

Je frémis malgré moi et la colère qui couve toujours lorsque j'évoque le visage honni dans mes songes pointe au cœur du granit de mes yeux. Des iris que je détourne de Liam, parce qu'il ne me connaît pas ce sentiment. « Oui sans doute. Il me faudra donc mentir, du moins sur le papier, je doute qu'il se laisse prendre au jeu d'une sincérité chimérique. De toute façon, ce n'est pas ce qu'il attend de moi. » Il y a comme un soupçon d'amer dans ma voix, soupçon que j'efface avec hargne avant de chercher son soutient silencieux, épuisée par ce combat contre moi même. « Je le sais. » Que même si je serais seule en cet instant là, cette solitude ne sera que physique. J'appréhende cette rencontre, je ne peux faire autrement. Je me méfie de mes propres sursauts, de mes propres humeurs. « Ce fut la seule et unique fois que je suis aller a l'encontre de mon Conseil...Parfois, je me prends a regretter cet acte. La compassion...Un noble et faible sentiment dont je ne saurais jamais me défaire. » Et quelque part, je ne le souhaitais pas. Je voulais rester la même, cette petite Chimène au regard doux et insouciant, innocent, c'était un tendre rêve mais je refusai de me laisser dévorer par la rancœur et l'amertume. Et les paroles de Liam trouvent un écho certain en moi. Oui, il n'est point possible de refaire l'histoire et pourtant, parfois, je le voudrais, follement, ne serait ce que pour effacer l'air sombre qui s'est peint sur ses traits, cette dureté qui n'existait pas avant. Mais même les dieux ne peuvent inverser le court du temps, c'est ainsi. Sa voix, de nouveau, étale sur les blessures de mon cœur un baume apaisant, délicat, ais je tant besoin que l'on croit en moi ? Cela est fort possible. « Je l'espère...Il me déplairait de te décevoir. »

Je veux repousser ces ombres qui planent au dessus de moi, parce que cela ne m'est pas familier, cet apitoiement sur moi même, cet égocentrisme indélicat et pathétique. D'autres ont souffert autant voir plus que moi et s'en sont sortit vivant, vivifiés, plus fort, il ne peut en aller autrement de moi, même si pour cela je dois m'excuser d'actes qui ne sont pas les miens. Je suis heureuse d'apprendre que le jeune Aymeric ne garde aucune séquelle des faits de Gustave, qu'il est en sécurité auprès de son oncle et je suis aussi inquiète soudainement, alors que le visage de Liam se ferme et que son regard se glace. Je n'en suis pas la cause, je le sais, mais lorsque celle ci m'est dévoilée, je ne peux retenir mon soutient, même infime, même dérisoire. Liam a tant souffert de la mort de sa sœur bien-aimée, qu'il tienne enfin le coupable entre ses paumes n'est que justice. Et la justice, je sais qu'il l'appliquera, impartiale et juste, parce que lui même est ainsi et ce, malgré la haine et la rancœur qui doivent le dévorer. Malgré les cris de la vengeance qui réclame d'être assouvie. Je respecte sa pudeur qui lui ordonne de ne pas s'étendre sur le sujet, je préfère de loin m'intéresser à Aymeric, détournant les pensées, du moins je l'espère, de mon ami. « Le palais n'a pas résonné de cris d'enfant depuis longtemps, cela à dût être ravissant et apaisant sans aucun doute. Lorsque tout ceci sera derrière nous, je l’emmènerais donc visiter tes terres. » Pour l'heure, je ne savais si ma vie était sauve et tant que cette certitude ne sera pas, je ne prendrais le risque d'entrainer Aymeric au cœur du danger, mais plus tard oui. Lorsque plus aucune ombre ne planera dans le ciel d'Outrevent.

L'aube se faisait naissance lorsque je pris congé de Liam, sur une étreinte soulagée, heureuse. Cette nuit sera le plus précieux de mes souvenirs et la plus délicieuse des promesses. Voilà quels étaient mes songes tandis que je m'endormais, bercée par le vent frais de Faërie entrant doucement par la fenêtre ouverte, sereine. Enfin.

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