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 La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte

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Message Sujet: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 28 Sep 2017 - 14:51


Livre II, Chapitre 5 • La Mort dans les Veines
Mélodie Douxvelours & Gauthier Coeurbois

La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte

même si c’est bien d’en avoir un peu, de la chance.



• Date : 27 juillet dans la soirée
• Météo (optionnel) : Petite pluie
• Statut du RP : pv
• Résumé :
Mélodie se tape une malchance de tout les diable depuis quelque jours, perdant systématiquement. Agacée au plus au point elle en vient à traité ses collègues de jeu de tricheurs et refuse de payer ce qu'elle leur doit. Ce n'est jamais vraiment une bonne idée. Heureusement un ange gardien improbable arrive pour la sortir de ce mauvais pas.
• Recensement :
Code:
• [b]27 juillet 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2672-la-chance-le-hasard-c-est-tres-surfait-en-fin-de-compte#81740]La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte[/url] - [i]Mélodie Douxvelours & Gauthier Coeurbois[/i]
Mélodie se tape une malchance de tout les diable depuis quelque jours, perdant systématiquement. Agacée au plus au point elle en vient à traité ses collègues de jeu de tricheurs et refuse de payer ce qu'elle leur doit. Ce n'est jamais vraiment une bonne idée. Heureusement un ange gardien improbable arrive pour la sortir de ce mauvais pas.



Dernière édition par Mélodie Douxvelours le Jeu 28 Sep 2017 - 15:02, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 28 Sep 2017 - 14:52


La chance, cette garce me fuyait comme la peste, la chance cette catin se cachait de moi car l’argent semblait me manquer. La faute à qui ? A oui, à elle, qui m’avait ponctionné jusqu’aux derniers centimes en me lâchant sur des jeux qui normalement aurait dû être joué d’avance. Même les combines habituelles, les tricheries qui d’ordinaire faisaient mouches, faisaient pale figure devant la malchance, cette sœur ingrate, qui s’était collée à moi et me suçait toute fortune jusqu’à en crever.

Il n’y avait rien à faire, peu importe comment, je perdais et ainsi toutes mes soirées qui auraient êté festives et joyeuses, dont les rires auraient dû m’épuiser jusqu'à ce qu’un sommeil sans rêve ne m’emporte, se transformèrent une à une en un cauchemar avec des défaites toutes plus rageantes et improbables les unes que les autres.

Le cinquième jour de cette débâcle dont les défaites successives m’avaient plongé dans une frénésie de jeux pour prouver que non ce n’était pas un étrange coup du sort qui m‘avait frappé, j’ai quelque peu perdu les pédales. Suite à une soirée un peu trop arrosée, j’avais refusé de payer mon dû, arguant qu’à ce stade, c’était soit surnaturel, soit qu’il y avait tricherie.
Ironique pour quelqu’un n’hésitant pas à user de ce genre de stratagème n’est-ce pas ?
Je ne sais pas vraiment ce qui m’était passée par la tête, mais désormais la brume de l’alcool dissipée par la fini pluie qui trempait mes cheveux, j’étais dans une bien mauvaise situation, bloquée dans une ruelle avec ces hommes revanchards voulant que je les paye d’une manière ou d’une autre.

On ne refuse jamais de payer son dû, jamais.

Je savais me défendre, ce n’était pas la première fois que je me trouvais dans une situation pour le moins délicate, mais même si j’arrivais à en estropier un, peut être en amocher un autre, je finirais par passer un sale quart d’heure. Refusant d’y penser, je passe furtivement mes doigts sur le manche du couteau qui ne me quittait jamais, caché dans les recoins de ma jupe à l’abri des regards.
Peut-être qu’en suppliant je réussirais à adoucir leurs instincts et pourrais m’enfuir ? Car oui, même ici la malchance me poursuivait et la pluie rendait les pierres trop glissantes pour que je puisse m’enfuir dans les hauteurs.

Un premier arrive et m’empoigne, son sourire m’énerve et la simple idée de faire semblant et de quémander le pardon s’envole comme de la fumée.
Hors de question, je vois rouge quand une claque bien senti s’abat sur ma joue et sans même y réfléchir, j’ouvre les hostilités en lui frappant l’entre-jambe avec toute la hargne que cet abruti m’inspirait.
Bon ba…pour la fuite, on y retravaillera plus tard. Avec de la chance, un enfant des Miracles passera dans le coin pour venir m’aider. Ca finissait toujours plus ou moins comme ça, mais à savoir quand… c’était une autre histoire.

Je crois qu’il faudra que je remercie Octavius et ses quelques leçons la prochaine fois que je le croiserai. Après tout si je tenais plus longtemps que prévu, ça sera bien grâce à lui.

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 28 Sep 2017 - 20:59

Les rues de Lorgol n'avaient plus aucun secret pour Gauthier. De jour, de nuit, quoi qu'il arrive, il savait où il allait et comment s'y rendre. Il connaissait les ruelles, les passerelles, les canaux où certains corps disparaissaient sans bourse, les points de passage vers la Ville Haute et ceux vers l'extérieur, vers les terres. Il connaissait les fenêtres des couche-tard et des lève-tôt, ceux dont les chandelles de suif éclairaient à toute heure du jour et de la nuit. Il connaissait les éclats de voix des soudards à éviter, celles ceux qui pensaient encore, naïfs, que la garde civile avait une quelconque emprise sur la ville. Il connaissait beaucoup, principalement grâce à ses pérégrinations lors de nuits sans sommeil ou lorsqu'il avait besoin de s'introduire dans quelque maison, sur les conseils d'Enfants des Miracles.

Certains d'entre eux, d'ailleurs, le connaissaient bien, et il avait pu lier une certaine forme d'amitié. Une amitié fluctuante, pas forcément aussi soudée que celle qu'il aurait pu avoir avec, par exemple, Elena, mais tout de même. Des rires en taverne, des conversations le long des canaux. S'apprendre, se connaître, aider l'autre quand il en avait besoin.
En particulier, certaines jeunes femmes, qu'il rencontrait au hasard des rues et des tavernes, se retrouvaient dans sa vie. Peut-être une réminiscence de la protection qu'il ne savait apporter à sa soeur ? En tout cas, celles-ci trouvaient en lui un ami protecteur, peut-être étouffant, mais toujours là pour savoir les sortir d'un mauvais pas, voire d'un puits ou d'un canal un peu trop profond - une histoire dont il ne parlerait pas aujourd'hui, mais certaines personnes avaient jugé bon de jeter à la flotte une jeune damoiselle pas encore morte. Ils en avaient souffert. Pas elle. Fin pas trop. Disons qu'elle était encore en vie maintenant -.

Ce soir, sous la pluie, il se glissait entre les murs sans un bruit. La nuit dernière, il avait été mandaté pour la dernière collation de minuit d'un homme dont les limites gastriques devaient ne pas être connues. Celui-ci ne s'était même pas rendu compte de son agonie, tout ce qui semblait compter, c'était de finir ce soufflé aux amandes bien plus sec que d'ordinaire.
Et ce soir, sous la pluie, il ne trouvait pas le calme. La Tour de la Confrérie était trop vide, curieusement, et il ne savait pas à qui parler. Il avait tenté de relire ses notes, de s'intéresser aux gouttes, même de dormir, rien n'y faisait.
En désespoir de cause, il avait jeté une cape sur ses épaules et s'était aventuré dans les rues de la ville, lame à la ceinture et doigts qui tremblotaient.

Au détour d'une ruelle, il lui sembla entendre des coups, un ricanement, et des mots. Une histoire d'argent. Il jeta un coup d'oeil, avisant une chevelure féminine entourée de trois carrures imposantes. Son sang ne fit qu'un tour. Il se dirigea vers eux, sans réfléchir. S'il n'était pas aussi doué que d'autres avec sa lame, il savait frapper.

Son poing atterrit magistralement dans la figure du premier bonhomme à s'interposer quand à sa présence. Surpris, celui-ci tituba, et Gauthier le repoussa de sa main en arrière. Comme un gamin, le nez en sang, il tomba sur les fesses, distrayant au moins ses deux comparses agglutinés autour de ... Mélodie ?

"Elle est avec moi." C'était presque un grondement, sortant de ses lèvres. "Vous la laissez partir, ou je vous amoche tous comme lui, là."
Et, pour donner un peu plus de poids à ses paroles, il expédia un pied dans le visage de l'homme à terre. Pas de respect pour ceux s'en prenant aux femmes. Gauthier n'hésiterait pas : s'il fallait, il les tuerait.
Surtout que c'était une de ses amies, ici. La main sur le manche de sa dague, il attendit, alerte, que les deux veuillent bien laisser sa propre amie tranquille.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 29 Sep 2017 - 11:06

La cavalerie était arrivée plus tôt que prévue, je n’avais même pas eu le temps de m’en prendre une deuxième. Cependant il ne s’agissait pas des traits attendus, crasseux et invisibles d’un mendiant qui passait par là, ou agile à l’élégance que seule le voleur pouvait avoir. Non, celui-là était plus rude et déjà son poing s’abat alors qu’une voix menaçante fait reculer les alcooliques.

Pour préciser, je parle des hommes, pas de moi, effectivement j’avais bu, mais l’adrénaline avait fait le ménage dans mon corps, du moins en partie.

Passant mon poids sur ma hanche, je me tords pour apercevoir les traits que l’obscurité et la pluie me cachaient. Gauthier ! Quelle surprise, je me disais bien que cette voix me disait quelque chose. C’était une veine, car sa carrure imposante risquait de les intimider. Plus que la mienne en tout cas.

-Ho, tiens salut toi, qu’est-ce que tu fais dans les parages ?

Semblant oublier un instant la situation saugrenue dans laquelle nous nous trouvions, je le salue d’un petit geste de la main. Manquant presque de perdre l’équilibre dans ma position plutôt grotesque soyons honnête. Bon, je n’avais peut-être pas évacué tout l’alcool que j’avais ingurgité.
Je les vois grogner entre eux, les badauds, celui que j’avais frappé avait rejoint ses copains et tenait encore son entre-jambes. L’un s’avance vers moi pour me corriger de ma « provocation », l’autre le retient. Finalement, ils semblent perdre courage et s’en vont en ruminant.
Ho, je n’étais pas stupide, ce n’était que partie remise, ce genre de pochtron était bien trop revanchard pour laisser passer un tel affront. Dans quelle situation je m’étais mise... Cependant, ce n’est pas moi qui aurais peur des recoins sombres de la Ville Basse, j’avais toujours vécu dans sa misère et sa violence, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle me rebuterait. Je me débrouillerai pour le prochain round, d’une manière ou d’une autre et s’ils devenaient trop envahissants, je verrais avec les enfants des miracles pour leur faire comprendre avec plus ou moins de douceur ce qu’il en était que de s’acharner sur l’un des notre.
Alors que le dos des hommes était encore visible je me rapproche de mon « sauveur » inopiné. Lui souriant comme une gamine effrontée, assumant de fait mes conneries.

-J’étais en tors tu sais et ils reviendront surement et avec des copains, fait attention quand tu rentreras chez toi. Ca va ta main ?

Ce n’était pas quelque chose que j’avouerais au premier venu, mais je trouvais ça drôle de le voire agir en justicier pour…hé bien, la mauvaise personne. Je n’étais pas de ceux qui étaient sages, mais je pouvais bien admettre avoir sacrément merdé sur ce coup.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 29 Sep 2017 - 13:18

Gauthier s'attendait à un peu de résistance. Du moins, juste assez pour que ça ne soit pas un massacre complet de trois pauvrets soûls au point que leurs veines charriaient plus d'alcool que de liquide sanguin, oubliés dans une ruelle non loin d'une taverne. Pourtant, personne ne trouverait leurs corps avant la matinée, et on les suspecterait de s'être entretués pour des fleurons, de l'alcool - encore et toujours - ou les faveurs d'une femme. Oui, il s'attendait à autre chose qu'à des grognements, il voulait rétablir la justice dans cette situation. On ne s'attaquait pas à des personnes isolées qui faisaient la moitié de notre taille quand on était trois.
Et encore moins quand on avait, sans doute, dans l'optique de la laisser sur le pavé après. Il ne s'intéressait pas plus que ça aux motifs de leur conflit : la situation n'était pas avantageuse pour son amie, et c'était à elle qu'il était loyal. Une forme de loyauté bien particulière.
Gauthier ne s'attendait certainement pas à l'espèce d'insolence joyeuse avec laquelle Mélodie lui répondit, et il s'attendait encore moins à ce qu'elle soit en état encore de lui parler. Son assaillant recula, plié en deux, et l'assassin n'eut pas besoin de réfléchir longtemps avant de comprendre pourquoi.

Technique de combat effective pour les personnes de la gente masculine, effectivement. Lui-même resta en position, son pied prêt à repartir se loger dans la figure du dernier homme à terre. Visiblement, cependant, celui-ci avait l'air de vouloir rester au sol. Bien.
"Oh, tu sais. Ballade nocturne. Sauvetage de damoiselles en détresse. "
Sa main ne quitta pas un seul instant sa dague, pas plus que ses yeux, habitués à l'obscurité, ne s'écartèrent de leur objectif premier : ils sautaient des deux hommes à celui à ses pieds, jugeant leurs actions. Au fond de lui, son impulsivité l'aurait forcé à continuer le combat, à les frapper jusqu'à ce qu'ils s'excusent, à ramper sur le sol s'il le fallait, pour expier des péchés dont il n'avait aucune connaissance... Mais, en les voyant s'éloigner, et en s'écartant pour les laisser passer, il savait qu'il risquait d'avoir affaire à eux plus tard.
Lorgol était vaste, et, dans la cité libre, des rixes dans ce genre éclataient bien trop souvent.

Une fois seuls, dans cette ruelle où tout aurait pu se finir pour la jeune femme d'une quinzaine d'années sa cadette, il se laissa aller à relâcher sa dague. Le son des pas et des gémissements de leurs assaillants s'affaiblissait de plus en plus, et bientôt, il n'y eut plus que celui de leurs respirations et de la pluie qui trempait sa cape ou rebondissait sur le sol.
"Tu étais en tort ? Ca me semble bien important, comme comité, quand même, pour quelqu'un en tort. " remarqua-t-il. Il jeta un oeil à sa main, dépliant et repliant les doigts. Une légère douleur, diffuse, au niveau des phalanges, mais rien de bien important.

"Ca passera." l'assura-t-il. "Viens, abritons-nous." Il l'entraîna vers l'angle de la rue, là où les toits de deux maisons adjacentes formaient une protection suffisante pour deux. L'assassin, apothicaire à ses heures perdues, se laissa aller contre le mur, non sans poser sur la petite - plus jeune que lui, elle pouvait se faire appeler petite, pas vrai ? - femme un oeil presque intrigué.
"Alors, qui étaient ces malotrus prêts à profiter de toi ? Et comment tu t'es mise dans pareille situation ? "
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 1 Oct 2017 - 12:23

Un sourire éclaire mes yeux, mais je ne préfère pas montrer une trop bonne humeur alors que nous sommes encore entourés et en infériorité numérique.
Contre toute attente les hommes décident de faire demi-tour. Il ne fallait pas être dupe, ils reviendraient, en plus grand nombre ou bien par surprise, qu’importe tant qu’ils pourraient avoir le dessus sans trop de casse. Mais au moins, nous pourrons profiter d’un peu de répit.
Ce n’est qu’une fois qu’ils s’en retournent et que les ombres les dévorent de leurs obscurités que je me détends totalement. J’offre un sourire mi-figue mi-raisin à mon sauveur inopiné tout en sortant une bande de tissu de nulle part. J’avais toujours deux trois babioles qui trainaient dans des recoins cachés de mes vêtements, plus encore depuis que Liselotte me les avaient optimisée.
Certes, je la fuyais ces derniers temps, mais son talent était véridique.
Je prends d’autorité la main de Gauthier pour l’entourer dudit tissu en y faisant un tour, le laissant se débrouiller pour le reste et acquiesce silencieusement à sa proposition de se mettre à l’abri.

-hé bien, c’est qu’il faut toujours payer ses dettes. Ici c’est une question de survie, même pour ceux qui paraissent être les méchants.

Le moindre petit fleuron comptait, surtout lorsqu’on ne possédait rien d’autre que le désespoir. L’or était une petite lueur hypnotisante et malsaine qui avait l’air de remède miracle au malheur qui pouvait nous accabler. C’était sans doute la raison qui faisait que tout un chacun pouvait faire n’importe quoi pour en avoir, quitte à devenir un véritablement monstre, mais finalement ce n’était pas valable pour que pour les désespérés.

Nous avançâmes, nos pas se faisant discret sous la timide cavalcade de l’eau dans les rues. Il n’y avait pas encore de quoi nettoyer les rues efficacement, mais déjà des flaques parsemaient le sol mal entretenu. Tandis que Gauthier s’installe contre un mur, je prends place sur une vieille caisse de bois, dont l’humidité qui s’infiltrait risquait fort de faire flancher le bois déjà vermoulu.

-Alors techniquement, je dirais que ce n’est pas complètement et tout à fait de ma faute. Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais peu importe comment je m’y prends, je n’arrête pas de perdre quand je joue. Une ou deux parties, je veux bien, mais TOUTES ! ? Systématiquement ? Non, y’a un moment c’est forcément de l’arnaque. Les mots sortent, tantôt d’une traite, rapidement, surement trop pour une compréhension optimale, tantôt avec difficulté. L’alcool ne s’était pas totalement dissipé. Du coup, il se pourrait que je me sois légèrement énervée, même qu’il aurait pu que je les insulte un tout petit peu avant de partir en refusant de payer ma part.

Un tout petit peu était un euphémisme, mais nous n’allions pas le lui dire n’est-ce pas ? J’étais une pauvre petite fille en détresse, pas une mégère crachant ses injures à ses compagnons de jeux. Enfin, presque pas. Une petite moue coupable déforme ma bouche, tandis que mes yeux se fiant d’un coup coupable se posent sur l’homme.

-Ils trichaient forcément, je n’allais pas payer des tricheurs tout de même !

Ne précisons pas également que j’avais perdu en utilisant ce même procédé et que c’était précisément ce qui m’avait rendue si furieuse et inconséquente.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 1 Oct 2017 - 21:53

Par tous les dieux, même ceux qui n'avaient rien à faire dans cette altercation à laquelle ils venaient d'échapper, mais dans quel pétrin s'était encore fourré la jeune femme ? A la vue des trois hommes, qui, déjà il en était sûr, fomentaient une riposte contre eux, s'éloignant sous la pluie dans la nuit, il ne pouvait que se douter qu'il s'agissait d'une affaire d'argent. Alors, il n'avait aucune idée de ce que Mélodie avait bien pu trafiquer avec eux, mais un comité - même soûl - qui semblait aussi remonté paraissait être une énorme précaution contre une frêle jeune dame. Bien qu'à Lorgol, les apparences puissent être trompeuses, l'assassin étant bien placé pour le savoir.
Il enroula machinalement la bande autour de sa main,faisant claquer sa langue de désapprobation avant d'émettre un soupir agacé. Ah, pour sûr, il n'allait pas refaire l'éducation de son amie, mais il ferait mieux ! Si au moins elle commençait par payer ses dettes, nul doute qu'elle n'aurait plus aux fesses des zouaves comme les trois qui s'étaient probablement réfugiés dans une autre taverne.

Une fois installés, ses doigts courant sur le bandage de fortune. Il doutait en avoir besoin, mais ce mouvement inlassable et le tissu sous la pulpe de ses doigts lui permettait, étrangement, de se concentrer sur les mots sortant de la bouche de la jeune. Et quel flot inconstant ! Elle avait bu, il commençait à s'en rendre compte ; sans doute avait-elle consommé plus que de raison.
"Peut-être que tu n'étais juste pas en pleine possession de tes moyens, petite." souffla-t-il, amusé autant qu'il s'agaçait. Son comportement était radicalement différent de lui, et ça lui plaisait. Il avait de l'affection pour elle, vive, pétulante, pleine de vie et ancrée dans cette réalité.
Pas comme sa soeur, mais c'était là une autre histoire que celle de la femme de sa vie.

Il rencontra son regard alors qu'elle concluait, et il haussa les épaules. "As-tu la preuve qu'ils ont triché ? Non. Et sans preuve, c'est toi qui est en tort et ne t'acquitte pas de ta dette. "
Il se pencha vers elle, lui tapotant la tête, histoire de faire passer le coup. " Tu m'as l'air passablement ivre, tu sais. Je pense que ça a du ajouter à ta malchance. On n'y voit pas clair quand on sait plus compter. De plus... Jouais-tu loyalement ? "
Il y avait un peu de malice dans ses yeux. Il ne la connaissait pas particulièrement bien : juste assez pour savoir qu'elle non plus, comme beaucoup à Lorgol, n'aimait pas trop s'en tenir aux règles des jeux.

"Quoi qu'il en soit, tricherie ou non tricherie, ce combat n'était certainement pas égal, même si légitime. " La pluie, autour d'eux, redoubla d'intensité. Un soupir passa ses lèvres. Il n'allaient pas pouvoir tenir longtemps avant de finir trempés ; la Tour n'était pas bien loin, et il savait que lui-même pourrait y trouver un feu et de quoi se changer, mais jamais il n'y ferait entrer Mélodie. Il ne lui faisait pas assez confiance pour lui révéler son véritable engagement. C'était sa plus grande joie, dans sa vie, mais également son plus grand secret : la marque, au creux de sa cuisse, ne le révélerait qu'à l'être qu'il aimerait, si un jour il venait à aimer quelqu'un.
C'était pas gagné.
"Je pense qu'il faudrait qu'on trouve un endroit où se poser, sans risquer de s'enrhumer. Je t'aurai bien invitée chez moi, mais même seul ma chambre est trop étroite. Et puis les autres pensionnaires de la tour auraient de drôles d'idées. "
Il voulait garder un oeil sur elle, être sûr qu'elle ne retourne pas parier on ne savait quoi sur des tables.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyMer 4 Oct 2017 - 11:07

Moi ? Pas en pleine possession de mes moyens !? Comment osait-il ! Je croise les bras sur une poitrine bombée en signe de désapprobation, le toisant pour le mettre au défie de tester ma possession excessivement parfaite de tous mes moyens ! Et le léger vacillement qui me prend durant la manœuvre ne voulait absolument rien dire.
Je restais campé sur mes positions, engourdie par les brumes de l’alcool qui s’attarde encore dans mon esprit. Maintenant que nous étions au calme, j’étais plus ou moins bercé par les gouttes d’eau qui s’abattaient sur les toits et le sol. J’aurais pu me rouler en boule ici pour dormir un peu, mais j’avais trop peur que mon perchoir ne finisse par céder et me réveil dans une chute fracassante.

-Déjà, je ne suis pas petite !


Comme Merle, il avait tendance à me traiter comme une enfant, me couvant parfois de cet œil paternel et plein de bienveillance qui avait tellement tendance à m’agacer. Je n’avais pas de père, quand bien même, il avait été un salaud de la pire espèce que je rêvais d’éviscérer. Ce n’était pas la peine de se sentir obligé de prendre sa place en quelque occasion, j’étais parfaitement capable de me gérer toute seule, je l’avais toujours fait et ça continuerait encore longtemps.

-Ensuite, il trichait, c’est certain. Et pour finir, je jouais parfaitement loyalement dans la plus pure tradition Lorgoise.


C'est-à-dire, en trichant. Je pouffe bêtement à cette prise de conscience pas si nouvelle, me demandant un instant si mon sauveur paternaliste était au fait de ce genre de pratique en cette belle ville délabrée qu’était la Ville Basse.
Et le voilà qu’il me tapote la tête, je me dégage d’un mouvement en lui affichant une moue réprobatrice. Recoiffant les mèches –trempées- qu’il avait osé déloger de leur magnifique coiffure –inexistante-.

-y’a bien qu’un étranger pour parler d’égalité dans la ville où les riches ont mis les pauvres de côté pour ne pas avoir à les voir.

Parce que c’était bien ce qui s’était passé, des pauvres, des démunis, ça faisait tache dans les rues, alors on les avait rassemblé et parqué dans un coin pour ne plus les avoir sous les yeux, pour ne plus avoir de cas de conscience, car ainsi qui se soucierait d’eux ?
Et ainsi naquit leur plus grand fléau, la Cour des Miracles dont les enfants se faisaient une joie de venir les dépouiller et leur mener la vie dur. Ho bien sûr nous étions plus que ça et bien moins tout à la fois. Nous n’avions aucun idéal de justice ou d’équité, mais le fait est que tous ces riches étaient bien embêtés, une épine douloureuse et gênante accroché à leur chair engraissée. Une épine qu’ils s’enfonçaient eux-mêmes un peu plus, les gangrénant, tandis qu’ils utilisaient nos services –alors même qu’ils rêvaient de nous voir pendu-.
Je saute de ma caisse dans un mouvement soule, manquant de peu de glisser dans la flaque qui s’était formé en contrebas. Faisant une petite révérence pour accueillir des applaudissements honorant mon adresse et pourtant inaudible.

-Tu sais la pluie, elle va pas te manger. Mais si tu insistes, je connais une maison vide pas loin. On aura un abri le temps que ça se calme.

Car déjà la pluie se faisait plus violente, entrainant des gémissements trainant de la part du vent qui la charriait. Les enfants des Miracles avaient à disposition nombre de planque et d’endroits inhabités, pour y cacher butin ou prendre un peu de repos. La fameuse maison, ruine qui même la vermine évitait, en faisait partie. Ça ne serait pas bien luxueux, mais il y avait un reste de mobilier qui ferait l’affaire pour assurer un confort minimal. Pas sûr que nous ayons la même notion de confort cela dit.

-De drôle d’idée ? Parce que tu ramènes trop de gens dans ta couche ?


Sans même l’attendre, alors que je me moquais gentiment de lui, je me dirige vers notre logis temporaire, sautillant sous la pluie qui semble appeler mon nom pour jouer avec moi.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyMer 4 Oct 2017 - 21:48

Si Mélodie était totalement sobre, Gauthier s'engageait à se tresser les cheveux pendant une semaine et à attacher lesdits cheveux avec des petits noeuds roses du plus bel effet... Or, vu la manière dont les mots passaient sa bouche, avec un temps d'avance ou de retard sur ceux initialement prévus, il n'avait aucun doute : jamais il n'aurait à se balader dans les rues de Lorgol avec des rubans enroulés dans ses cheveux - bien que les tresses, dans sa chevelure grandissante, auraient été du plus bel effet -. La pluie continuait de rebondir, goutte à goutte, sur le sol en piteux état.
Il sourit, l'assassin, en l'entendant protester qu'elle n'était pas petite. Peut-être qu'il était trop protecteur envers elle - elle avait largement passé l'âge de se débrouiller. Mais il était dans sa nature de vouloir trop être présent pour elle, de l'envelopper dans un cocon protecteur pour qu'elle ne se fasse pas mal devant la dure réalité qu'elle connaissait bien.
"Tu es petite, le prends pas mal, c'est un compliment. Tu préférerais être gigantesque, filiforme et ressembler à l'accouplement incongru d'une poutre et d'une araignée ? En plus joli, évidemment. "
Oui, il n'avait pas le sens de la comparaison. En même temps, lui et les mots...

Il leva les yeux au ciel, en écoutant sa justification. Bidon, tout était tout simplement bidon. Tout le monde trichait, par ici, et c'était au plus discret de faire passer sa technique pour la vérité : on jouait moins aux cartes ou aux dés qu'à l'escamotage ; les parties se terminaient plus sur de belles paroles, ou sur six as jetés en travers de la table, déchiquetés sur les bords. Il avait appris à vivre avec : ça ne voulait pas dire qu'il était d'accord avec cette manière de faire.
Un sourire se dessina sur ses lèvres, aussi amer que la réalité que dépeignait son amie, et sa voix se fit plus calme. Plus grave.
"Tu as raison. Mais il existe bien des manières de rendre la justice, petit à petit, ici."
Par la mort. La mort de ceux qui entravaient le système, la perte de ceux qui entraînaient la décadence et empêchaient la justice. La mort, si pure, si parfaite, de ceux qui causaient préjudice à autrui, pourrissant en toute connaissance de cause le monde. C'était eux, la véritable gangrène. Riches, pauvres.
Face à Sithis, l'argent n'avait plus aucune valeur, les hommes comme les femmes se rendaient, dans leur plus simple appareil. Et leurs actions leur était présentées, alors qu'ils rendaient leur dernier souffle. Sa justice était la seule en laquelle Gauthier croyait. Justice dont il se faisait le bras, guidé, par son Ecoutante, et par sa morale.

Un instant, pas plus, alors qu'ils prenaient la direction de la maison de Mélodie - enfant de Lorgol, enfant de la pluie, elle dansait entre les gouttes -, il se demanda si elle aurait pu deviner. Si elle croyait en la justice, simplement.
"J'ai pas peur de la pluie, mais j'ai peur qu'on finisse trempés et malades. " répondit-il en la suivant, son pas léger résonnant dans les flaques qui se formaient.
"Et je ne reçois personne. Dans ma couche ou autre. Bien pour ça qu'ils seraient choqués, chez Magiedor." Il hocha la tête. L'information, le nom de la vieille qui louait ses chambres et à qui il allait volontairement conter du pays, ne lui sembla pas pour le coup très importante. Que Mélodie aille vérifier ou non n'était pas des plus utiles: sans doute ne se souviendrait-elle même pas de tout ça, le lendemain matin.

Arrivés devant l'entrée de la maison, la porte céda facilement pour les laisser entrer, comme si elle avait été utilisée plusieurs fois. Le lieu était en tout point organisé comme chaque petite demeure qui aurait survécu au temps.
"C'est adorable, chez toi." se moqua l'apothicaire en refermant la porte. "Au moins on est à l'abri. Tu ne risques pas de venir me trouver en reniflant de tout ton soûl." [/color]La lumière de la nuit entrait par la fenêtre sale, et il se tourna vers Mélodie pour s'appuyer contre le mur. Des fois qu'elle décide de se mettre à danser ou à faire autre chose de stupide.
"Je pense quand même que t'as dû t'attirer les foudres d'un Dieu, pour qu'autant de broutilles te tombent dessus. Et sinon, quand tu marches, ça va, tu tombes pas ? "[/color]
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 6 Oct 2017 - 13:58

Pratique, pratique, c’était une question de point vu. C’était bien de ne pas se faire marcher dessus, mais je n’étais pas si petite que ça en réalité. Je râlais pour la forme, car ma taille m’allait très bien, elle était parfaite pour ce que je faisais. Je n’avais pas un beau corps longiligne et élancé et permettant de soumettre les gens du regard, mais cela aurait trop attiré l’attention pour la voleuse que j’étais. Réussir à se faufiler de partout était une option tout aussi correcte et qu’est-ce que j’aurais fait d’un joli corps, mais inutile ? Compagne ?

Jamais.
Un frisson parcourt mon échine, discret, mais laissant une trainée terriblement froide derrière son passage. Jamais je n’aurais pu être compagne, comme elle, jamais je n’aurais ne serait-ce qu’essayer de marcher dans ses pas, je m’y serais perdue sans jamais réussir à me trouver.

Nous avancions et la pluie accueille nos pas avec enthousiaste, elle nous ouvre largement les bras pour nous embrasser de ses larmes tièdes. Et lui me parlait de justice, inconscient du cadeau que les nuages nous offraient. Je pouffe, il n’y avait bien qu’un homme pour tenir ce genre de propos. Il n’y avait nulle justice, il n’y en aurait jamais, que ce soit dans la Ville Basse ou ailleurs. Et s’il devait en avoir une, je me retrouverai bien embêtée, moi qui vivais en volant les autres et en les dépouillant de leur richesse. Quelle justice y aurait-il pour moi ? Elle ne serait sans doute ni très belle, ni très clémente.

La maison est proche et nous réussissons à la rejoindre sans trop se mouiller, enfin pour lui, pas vraiment pour moi. J’enlève mes chaussures, inondées, et donc inutilisables pour les poser dans un coin. Sans doute qu’elles n’auront pas le temps de sécher, sans doute que je les laisserais là pour repartir pied nu.
Il se moque, pense que j’habite là. Je le laisse dans son erreur, il n’avait pas besoin de savoir, peut-être serais-je sincère s’il me posait la question de l’endroit où j’habitais, mais pour l’heure je n’avais aucune raison que de le reprendre. J’allume un feu avec des brindilles et des bouts de bois qui trainaient, la majeure partie avait pris l’humidité, il fallut s’y reprendre à plusieurs fois, mais enfin les étincelles prenaient et les flammes commencèrent leur festin.

-Les foudres d’un dieu ? En quel honneur, je n’ai jamais rien fait pour les offensés. Et puis n’ont-ils pas d’autre préoccupation que de s’occuper de nous ?


Si les dieux m’avaient puni pour si peu, pourquoi ne le faisaient-ils pas avec d’autres qui commettaient de l’affront bien plus grand ? C’était stupide. Je le regarde, réellement curieuse, mais déjà une autre question vient pousser mes suspicions divines.

-Tu as dit que tu n’emmenais personne dans ta couche.. Jamais, jamais ? Me dis pas que tu es encore vierge !?

Ou alors c’est qu’il préférait aller dans la couche de ses dames, mais en général aucun homme n’allait se targuer de ne faire succomber une belle pour la faire profiter de ses attributs masculins. Peut-être qu’ils n’étaient pas à l’aise avec les femmes, c’était pour ça qu’il s’entendait mieux avec les gens plus jeunes qu’il pouvait traiter comme des enfants ?

-Tu sais, si jamais, je connais des femmes qui pourraient te déniaiser sans jugement aucun.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptySam 7 Oct 2017 - 13:40

La maison où ils avaient élu domicile ressemblait presque à une véritable maison. Il y faisait sec, bien que frais - contrecoup de la pluie, évidemment - et, si, à part la lueur diffuse des lunes derrière les nuages, il faisait décemment plutôt sombre, ils se voyaient tout de même plutôt bien. Ou tout du moins se devinaient. Gauthier, comme tout être humain normalement constitué, n'était pas vraiment nyctalope.
Mélodie alluma un feu, et l'assassin se laissa aller à entrebâiller une fenêtre pour éviter que la fumée ne vienne à leur attaquer la gorge. Certains gardes se plaignaient de forts maux de tête et perte de connaissances après avoir passé plusieurs heures dans une pièce close avec, comme ici, un feu. L'odeur, aussi, pouvait être dangereuse. Enfin ce n'était qu'une supposition, bien entendu.
Une fois le feu mis en état, il se laissa aller à ôter sa cape et à la poser sur le sol, près d'eux, avant de s'asseoir. Son regard se porta sur les flammes, lentement à l'oeuvre. Elles semblaient devenir des visages, par moment : comme s'il était possible d'y voir des présages, d'autres dieux vers qui, depuis longtemps, il n'adressait plus aucune prière.

La jeune femme fit naître un autre sourire sur ses lèvres.
"Crois-moi, les dieux nous regardent, Mélodie. Ils ont des préoccupations majeures, et nous en faisons partie. "
Il croisa les bras sur ses genoux, ses jambes à demi pliées. "Tu sais, quand j'étais jeune, à mes quinze ans, j'ai décidé d'partir. J'ai passé trois ans, en Faërie, à demander aux gens de me raconter leurs dieux." Le feu sembla crépiter un peu plus fort, à l'anecdote. " On a tort de croire qu'ils ne nous voient pas. Peut-être Uld t'a-t-il remarquée et veut-il te dire qu'il a pour toi des attentions particulières. Peut-être le Destin veut-il te jouer un mauvais tour. Peut-être Omen a-t-il béni tes adversaires... Seule toi pourrait me le dire. "

Ses yeux se relevèrent vers le plafond et il se mit à rire, aux propositions. "Tu te rends compte de ce que tu me dis, petite ? " la taquina-t-il. " Imagine que j'prenne ombrage de ce que tu me racontes... " D'un geste de la main, Gauthier regarda son ombre projetée danser sur les murs.

"Je suis loin d'être impuissant, ou puceau comme tu sembles le suggérer. Et puis... Comme je te l'ai dit, même seul, ma chambre n'est pas assez grande. Alors à deux, même en nous serrant bien et en la mettant sur moi, on tient pas."

Le lit de la Confrérie, en revanche, était bien assez grand pour deux. Il avait testé. Mais il fallait dire que de démontrer sa virilité n'était pas une de ses préoccupations premières. Et même s'il se serait voulu l'un de ces hommes à pouvoir séduire n'importe qui, il se répugnait à briser des mariages et des engagements, tout comme il avait du mal à s'engager de lui-même. Le peu de relations qu'il avait eues, car il était loin d'être encore puceau, lui avaient laissé des souvenirs agréables. Très agréables. Et ils s'étaient séparés sans ambiguïté.

"Tu sais, c'est pas facile de gérer une vie dans un lit quand t'as déjà le travail d'un côté, et une soeur à entretenir dans un empire en guerre. " Gisèle. Bien sûr, Gisèle. Il se souvenait, l'assassin, avoir mentionné sa soeur une ou deux fois. Il attrapa un bout de bois qui avait échappé au feu, le jetant dedans avec un sourire clair. " Je veux qu'elle vienne à Lorgol. Elle y sera plus en sûreté à mes côtés qu'à La Volte. "
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyLun 9 Oct 2017 - 20:27

Je ne peux que hausser les épaules devant les dires de Gauthier, devant le feu. J’essore mes cheveux et y défais les nœuds que la pluie avait fait apparaitre. Je commence même à me dévêtir, gilet, corset, lourde jupe, et ne porter qu’une chemise légère et un bas troué. Il n’y avait jamais rien eu entre nous, et sans doute n’y aurait-il jamais rien. L’homme ne m’avait jamais attiré, pas qu’il ne soit pas bel homme, mais je ne l’avais jamais trouvé à mes goûts. Lui aussi certainement. J’étends avec précaution mes vêtements près du feu pour qu’ils sèchent plus rapidement, tout en l’écoutant.

-Peut-être bien. Mais leurs préoccupations semblent bien loin des notre dans ce cas.

En même temps, quelles pouvaient être celles d’un dieu ? Comparer nos besoins était sans doute stupide, mais en ce cas je les trouvais tellement injustes ? Capricieux serait peut-être plus adéquat, à simplement intervenir comme ils le voulaient, juste pour se divertir. Oui, nous étions maîtres de nos vies et de nos choix, mais pourquoi distiller autant de misère ? Pourquoi laisser le malheur s’abattre avec autant de force sur ceux qui n’avaient jamais rien demandé ? Etait-ce de leur volonté ou de la notre ?
Je secoue la tête, ne voulant pas m’encombrer de ses questions qui resteront à jamais sans réponses, c’était une rhétorique sans fin qui finirait sans doute par me rendre dingue.

-Et puis qu’importe après tout. De toute façon ca ne change rien à la situation. C’est foutrement frustrant !


Même avec un feu qui nous sépare, je le vois lever les yeux et les ombres se projeter sur son visage. Elles mangeaient son expression d’exaspération tranquille pour la rendre menaçante. La pluie avait caché le soleil et la pénombre s’était abattue sur la ville. Bien que la chaleur ne soit pas totalement chassée, l’obscurité, elle, n’avait pas attendu pour se faire maîtresse des lieux.
Et pourtant, c’est un sourire candide qui éclot sur mes lèvres, laissant même échapper un petit rire discret qui se perd dans les craquements du bois qui brûle.

-Pourquoi en prendre ombrage ? C’était une proposition tout à fait honnête qui serait restée entre nous. Mais puisque nous en sommes à faire des aveux. Tu es le seul à avoir parlé d’impuissance.


La malice se lit dans mes yeux et même les ombres ne parviennent pas à engloutir sa lueur éclatante. Je me retiens de rire, prête malgré tout à me carapater s’il en prend réellement ombrage et qu’il décide de me corriger. Après tout, les hommes avaient tendance à être extrêmement chatouilleux dès qu’il s’agissait de leur virilité.
Et le sujet dérive, devenant d’un coup plus sérieux. Dommage, mais je ne peux m’empêcher d’y prendre part. Je connaissais les grandes lignes, une famille inexistante hormis une sœur au mental…. Brisé. Je ne savais pas les détails néanmoins et j’avoue que je ne le voulais pas non plus. Ce genre d’histoire ne pouvait qu’être triste et dérangeante à entendre.

-Tu crois vraiment qu’en étant à Lorgol, elle sera plus en sécurité ? … Tu sais j’adore cette ville, d’un amour presque malsain même, mais c’est aussi ce qui me fait dire que plus que toute autre ville, elle n’y sera pas plus en sécurité qu’ailleurs, à moins que tu n’aies les moyens de la loger dans la Ville Haute et encore.

Mais je ne voyais pas pourquoi il ne se serait pas échappé du trou à rat qu’était sa sœur Basse s’il avait pu.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyMar 10 Oct 2017 - 20:46

La maison semblait figée hors du temps. Depuis combien d'années celle-ci attendait-elle, les objets prenant la poussière dans l'obscurité ? Depuis combien de temps la vie avait-elle déserté ses murs, son monde ? Depuis combien de vies, de mois, d'instants, personne ne s'était assis devant le feu, comme ils le faisaient en ce moment ?
Il se s'offusqua pas de la tenue de son amie : elle n'était pas, à ses yeux, une de ses femmes qu'il inviterait pour prouver qu'il n'était pas impuissant. - Oui, ça l'avait quand même vexé, cette remarque -. En revanche, il décida de ne pas la relancer sur le sujet des divinités: s'il avait beaucoup à raconter à ce propos, tous les cultes qu'il avait croisé, les manières de s'attirer leurs faveurs ou leur défaveur, il supposait que ça n'intéressait pas la jeune femme qui était à ses côtés.
Il aurait pu lui parler, aussi, de la Confrérie. Il aurait pu argumenter que leur piété et leur foi en Lida était si grande que la Sombre Mère apparaissait à l'Oracle ! Il aurait pu dire, parler, pendant si longtemps, des manières de l'honorer. Le sang que l'on versait, où, dans certains sanctuaires, on en enduisait les mains de la déesse. Les mots, si purs, prononcés encore et encore, qu'il les sentaient encore sur ses lèvres.
Il aurait pu lui parler de tout ça, mais elle n'aurait pas compris.

Alors il se tut, les ombres caressant sa peau sans qu'il ne puisse les sentir. Un bienheureux sentiment de quiétude commença à l'envahir. C'était lors de soirées comme celles-ci, imprévues, indomptables, qu'il se sentait plus que tout vivre. De soirées dont il ne pouvait pas prévoir l'issue. De soirées calmes, où résonnaient le tumulte de l'incertitude, de tout ce qui pouvait leur tomber dessus mais ne l'avait pas encore fait.
"T'as suggéré que j'étais encore puceau, tu sais. C'est insultant pour un homme de mon âge, même en Cibella."
Il se pencha vers elle pour lui ébouriffer les cheveux, lui montrant ainsi qu'il ne lui en voulait pas du tout. " T'en fais pas."

Il lui jeta un oeil, après avoir commencé à parler de sa soeur. Si le sujet la gênait, il pourrait en changer en un éclair, il n'y avait pas de problème. L'assassin se releva, haussant les épaules alors qu'il se contemplait les flammes.

"La Ville Basse est devenue ma maison après la mort d'ma famille, tu sais. Si je n'ai pas la prétention de l'aimer autant que toi... Elle est déjà, à mes yeux, plus sûre qu'une autre ville. Si tu sais où aller. Si tu as les bonnes protections."
Avec un assassin comme frère, Gisèle marcherait protégée. Même en ignorant qui il était.
Ses yeux se posèrent sur Mélodie. Sourire. Et si elle, elle l'apprenait ? Gisèle n'en aurait que faire, de savoir ce qu'était son frère. Pas sûr qu'elle comprenne le mot. Mais Mélodie ? Comment l'enfant de Lorgol, qui vivait sur ces pavés depuis plus longtemps que lui, pourrait prendre la nouvelle ? Ca l'étonnait, d'ailleurs, qu'elle ne le sache pas déjà.
Ou alors, peut-être le savait-elle mais ne voulait-elle pas aborder le sujet. Peu probable.
"De plus, /je/ suis une excellente protection." s'amusa-t-il.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 13 Oct 2017 - 13:27

Suggérer, suggérer, c’était un bien grand mot. C’était lui qui n’avait pas été clair me faisant comprendre les choses de travers et plantant les graines de l’incompréhension dans mon crâne. J’étais tout à fait innocente et lui le seul fautif. C’est donc un sourire qui lui répond.
Je m’ébroue quand il passe la main dans les cheveux, sifflant de désapprobation. Il se vengeait le lâche, derrières ses mots pleins de bon sens et de pardon, il y avait un être terriblement irascible et mesquin qui n’attendait qu’une occasion de faire subir son courroux à ma chevelure soyeuse et impeccable. Je le regarde de biais, faussement mauvaise, prête à me défendre de la prochaine agression. Qui ne vint jamais, à la place, il me répond, sibyllin sur la ville et sa capacité de combat. Je le toise un instant, me servant des flammes pour tenter d’y déceler l’étincelle qui annonciatrice la prochaine bourrade paternelle.

Mais il n’avait pas tort dans ses propos, la réputation et les relations étaient gages de sécurité en ces lieux troublés. Ceux de la Cour jouissaient d’une immunité certaine, leur bien n’étais jamais volé ou rapidement retrouvés. Quant aux autres, hé bien chacun avait sa communauté avec ses règles et ses protections. Je savais qu’il n’était pas un enfant des Miracles, pas un pirate non plus, à savoir dans quel genre de groupe il s‘était fourré devenait donc quelque peu compliqué. J’espérais qu’il ne s’agissait pas de l’Ordre car je l’appréciais et j’aurais eu le cœur en miettes de devoir concilier avec ça.

-Si tu le dis, tu dois savoir ce que tu fais ; Mais tu ne seras pas là tout le temps pour la surveiller et les mecs ont les dents longues ici. Tu ne pourras pas empêcher qu’un badaud tente d’abuser de sa naïveté. A moins que tu ne saches déjà à qui la confier.


La Ville Basse regorgeait de salaud, mais avait également son lot de bonne âme. Certaines matrones, des aubergistes ou encore quelques marchands à l’autorité effrayante.
J’allais ajouter une plaisanterie, douteuse, sur ce qu’il m’avait dit quand le toit grince étrangement, un son sinistre qui se répercute entre les lattes pourries. Quelque miette de bois et de poussière mêlée, paquet humide à cause de l’eau, se déloge de la charpente pour venir s’écraser à terre. Je regarde la farandole faire son chemin du haut vers le bas, les sourcils froncés. Ils n’auraient pas osé nous suivre pour venir nous harceler dans cette demeure délabrée tout de même ? Pas en passant par les toits ?
Au moins, l’eau avait trop arrosé l’endroit pour craindre le moindre feu, malgré tout, même si je me faisais sans doute des idées, je n’étais pas très sereine.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 13 Oct 2017 - 22:24

Gauthier réfléchissait, au fur et à mesure que Mélodie parlait. Elle était sage à sa manière : après tout, n'était-elle pas née ici, ne connaissait-elle pas ces rues mieux que quiconque ? Sa vie ne se réduisait-elle pas à l'enfilade de canaux et des pavés maladroits qu'était la Ville Basse, aux gueux et aux enfants qui s'y promenaient, aux hommes et femmes qui y vivaient quotidiennement, aux membres de la Cour, de la Confrérie et aux tavernes ? Aux bateleurs, à tout ceux qui ne rêvaient pas du luxe et du faste des hautes tours de riches - ou alors, dans un but autre ?
Elle était sage, et pourtant Gauthier s'entêtait à aller à l'encontre de ce qu'elle disait. Elle ne l'avait pas repris, preuve qu'elle acceptait le fait qu'il soit une bonne protection.
Au moins, c'était quelque chose qu'on lui reconnaissait, pas vrai ? Se passant la main dans les cheveux, son regard bleu se fixa une fois de plus sur elle. Ne pas la contredire, mais lui expliquer. Il voulait juste s'expliquer, tenter de lui faire suivre son cheminement tout en gardant pour lui le meilleur de lui-même. Egoisme du secret. Magie de ne rien partager avec quiconque.

"Je sais, Mélo. Je sais. Mais pareil, je la confierai à quelqu'un qui saura la surveiller sans problème quand je m'absente pour mon travail. On a de plus en plus de demandes, par les temps qui courent, mes talents sont appréciés."
Jouer avec le double sens était la seule dangerosité qu'il se permettait, au niveau du langage. Un moyen de se préserver. Un moyen d'être sûr qu'il n'allait pas déraper sur d'autres sujets qui le trahiraient, là. Il pouvait en toute confiance tout maîtriser.
"Les terres du Nord ne sont pas la cible du conflit : elle n'en a jamais entendu parler."

A peine eut-il fini ses mots qu'un grincement se fit entendre au premier, au dessus de leur tête, figeant l'homme dans ses mouvements. Immédiatement, ses sens se mirent en alerte comme lorsqu'il était en pleine mission. Son souffle se fit murmure, sa main se posa sur sa dague. Il était loin de savoir la manier comme ses consoeurs et confrères de la Lame, mais il savait détourner l'attention pour plus facilement utiliser ses talents. Un des problèmes de son Aspect : dans des situations comme celles-ci, il n'était pas paré. Heureusement, il pouvait compter sur ses poings.
Silencieux. La pluie tombait toujours, dehors, sans espoir de s'arrêter, et il espérait que le bruit en couvrirait celui de ses pas dans l'escalier vermoulu qu'il apercevait.

Il fit signe à Mélodie de rester silencieuse, avant de lui indiquer d'un mouvement de tête de prendre sa cape et de l'enfiler. S'ils devaient partir, qu'elle ne court pas les rues sans rien sur elle. Il avait peur pour elle. Bien sûr.
Ses pas se firent feutrés, pareils à ceux d'un chat. Tout en souplesse, élégance, métamorphosé par l'inquiétude et l'impression qu'il y avait quelqu'un, il se glissa le long des marches de bois. Son attitude, son allure, prenaient déjà des airs vaguement menaçants. L'assassin en lui rejaillissait.
Jamais il n'aurait laissé tomber un travail en cours de route.
Arrivé au premier étage, simple pièce sous le toit sans possibilité de se cacher, du moins il n'en voyait aucune, Gauthier avisa une fenêtre entrebâillée. Sans doute le vent l'avait-il ouverte.

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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 15 Oct 2017 - 11:19

Gauthier se métamorphose sous mes yeux. Du quadragénaire usé et chaleureux, sa stature semble devenir d’un coup plus intimidante. Ses traits se durcissent et son visage en devient presque effrayant. Un bon protecteur, oui, il semblerait qu’il savait se battre. Aucun homme ne prenait ce genre de posture aussi instinctivement à l’éventualité du danger s’il ne savait pas y faire face.
Il fallait dire que dans tout les cas, je ne m’inquiétais pas plus que cela, je m’étais déjà tirée de pire situation, sans parler de fulgurance dont le poids pesait toujours sur mon âme. C’était un rappel de mon serment et des leurs. De simples malfrats ne pourraient jamais rien me faire, du moins rien de définitif.

Je suis les directives de l’homme, prend la cape en fronçant le nez. Elle ne sentait pas la rose, mais qu’importe, j’avais vu pire, enfin, senti. Je le suis, ne faisant pas plus de bruit que lui, trouvant étonnant la discrétion dont ce corps lourd et encombrant pouvait faire preuve. Etait-il un guerrier en déroute ? Il ne ressemblait en rien à Octavius, mais ce n’était pas impossible.
Les marches s’enfoncent sous nos poids respectifs, mais le son de leur pleurent se confond avec les autres bruits de la maison. Ainsi, entourée du crépitement du feu et de cette cacophonie discrète, j’avais l’impression de reposer dans le ventre d’un monstre.
Je le laisse entrer en premier, s’assurer qu’il n’y avait personne. Curieuse, je rentre à mon tour, c’était inutile, il n’y avait rien à voir, mais j’avais ce besoin impérieux d’assouvir la curiosité qui brulait en moi. Un petit rire m’échappe devant notre nervosité ridicule et vais pour fermer la fenêtre quand un grand fracas se fait entendre en contrebas.

-Maintenant vous allez payer ! Vous… ba ils sont où ?

Des bruits de pas, des commentaires et des rires gras lui répondent. J’en entends certains, avec un sens de l’observation prodigieux, faire la remarque qu’un feu était en train de bruler et que des vêtements séchaient non loin.
En haut, nous n’étions pas visibles, mais nous les entendions et je me retourne vers mon compagnon d’infortune. J’aurais dû avoir peur, et pourtant, c’est un sourire plein de malice qui étincellait à l’égard d’un Gauthier sans doute morose.

Ce soir, il allait apprendre à charmer le ciel et à cajoler les murs pour qu’ils lui offrent les meilleures prises possibles. De la main, je lui montre la fenêtre, il était corpulent, mais il pouvait passer par cette ouverture tout de même.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 15 Oct 2017 - 20:30

Le silence s'était fait sur la maison. Un silence douloureux à entendre, un silence d'attente qui n'était jamais vraiment bon. Un silence qui pénétrait les oreilles, faisait résonner la pluie, le vent et les bruits au dehors dans la nuit. Et si Gauthier avait appris à vivre avec ce silence et à s'y cacher, à ne faire plus qu'un avec, à l'absorber, à devenir son allié, il savait qu'il pouvait être impressionnant.
La pièce, sous le toit, était vide de vie, mais également vide de preuve qu'une personne aurait pu passer par là : la poussière était immaculée, devant la fenêtre, comme si celle-ci s'était ouverte par hasard. L'air autour d'eux sentait le renfermé avec des relents de pluie, touches fraîches dans le tout. Quelle magnifique soirée pour être complètement paranoïaque sur des bruits que l'on entendrait !
Mélodie l'avait suivi, emmitouflée dans sa cape. Un souvenir, ténu, le traversa, repoussée bien vite. Il n'y avait rien dans sa cape qui puisse les sauver. Néanmoins, il restait un bon combattant au corps à corps, juste il pourrait pas retenir plusieurs hommes indéfiniment. Et surtout en ayant à l'esprit que sa petite - déformation trop paternaliste - pourrait finir dans une solution peu agréable pour elle.

Il allait ajouter quelque chose, quand un grand fracas se fit entendre en bas, suivit par des bruits de voix. Il jura dans sa barbe. Ainsi donc, ils les avaient bien suivis. Quelle bande d'amateurs. Il ne s'était pas vraiment rapproché de la fenêtre, mais pourrait l'atteindre sans bruit. Le parquet semblait presque friable, à certains endroits, aussi supposait-il que c'était les endroits les plus susceptibles d'alerter la bande en dessous.
Il aurait pu les attendre à l'entrée des escaliers. Méthodiquement les éliminer, en silence.  Un par un. Mais la jeune femme en avait décidé bien autrement, il semblerait.
Et elle semblait, aussi, un peu folle. Par tous les dieux ! Quelle idée stupide ! "Je n'ai besoin que de cinq minutes avec eux, Mélo." souffla-t-il, certain de ne pas être entendu. "On va s'rompre le cou si on sort par là."

Mais il doutait, en entendant les éclats de voix. Il ne pourrait pas tous les affronter, pas comme ça. Pas en entendant le nombre de voix en dessous.
Ce n'était que partie remise. Il avait, pour eux, des projets bien particuliers. Définitifs.
Ils le dégoûtaient, et leur acharnement contre la jeune lui semblait tout, sauf juste. Elle avait à ses yeux plus de valeur que beaucoup. Il leur réservait une fiole, une dernière boisson, si sa Sombre Mère le laissait.
Il irait lui offrir son sang et sa revanche, douloureuse. Intense. Depuis que sa soeur avait été agressée, plus de dix-sept ans auparavant, il avait en horreur les groupes s'attaquant aux jeunes filles sans défense... Même si Mélodie n'était pas forcément sans défense.

"Eh, moi jte dis, ta ptite elle prend du bon temps avec l'autre, là...
- C'était pas son père ?
- Y en a que ça gêne pas. Ca l'a pas gênée d'vouloir nous entuber."


Des grognements, avant qu'un grand "eh, mais y a un escalier" se fasse entendre, suivi de lourds pas.
Gauthier n'hésita pas.
Il se laissa passer par la fenêtre, tentant de trouver des prises pour ne pas tomber. La pluie rendait la pierre glissante, et il ne savait pas à Mélodie comptait l'entraîner, comme ça. Il la regarda, bien accroché.. Sans forcément vouloir bouger.
"Et ensuite ? "
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 26 Oct 2017 - 17:56

C’est un sourire qui lui répond, étincelant.
La pluie s’acharnait contre nous, mais ce n’était qu’un détail. Cette maison faisait appartenait à la Cour des Miracles, fait par des voleurs, pour des voleurs. Aussi, des encoches à peine visibles avaient été creusées à même le mur pour en faciliter l’échappatoire, si je me contentais de prises plus délicates, Gauthier devait pouvoir s’en sortir pour monter grâce à elle. Je l’aidais à s’installer sur le mur, lui montrant les caches où il pouvait abriter ses pieds et ses mains, les endroits sur lesquels prendre appuie pour facilité l’ascension. De mon côté, hé bien, même si j’étais dans mon élément, je n’en menais pas large non plus. Je n’avais aucun de mes accessoires pour l’escalade, ni même les poudres et mixtures qui réussissaient à chasser l’eau pour mieux adhérer aux surfaces humides. Les prises étaient traitresses, mes pieds ne cessaient de glisser. Il fallait que j’arrive rapidement sur le toit si je ne voulais pas finir par m’écraser par terre.

-Et ensuite tu me suis, « Papa ».

Je pouffe, mais rapidement un couinement m’échappe tandis que je me sens happée par le vide à cause d’une prise qui vient de céder sous mon poids.
Je réussis à me rattraper, glisse, me blesse la main et le genou que j’enfonce contre le mur pour le caler contre une pierre qui ressort. Je ne regarde plus Gauthier, je ne souris plus. J’oublie ce qui m’entoure pour me concentrer sur le mur et occulter ma douleur. Si lui avait le chemin facile, ce n’était pas mon cas et me rompre le cou parce que j’avais été négligente aurait été…honteux.

Je m’élève, je dérape et je grogne. Je me bats avec la pluie et mes vêtements qui me collent à la peau, la cape ne m’étant d’aucun secours suspendu dans le vide, mal ajustée. Elle pend misérablement à mon cou et semble même vouloir m’étrangler. Je ne peux la laisser tomber de peur d’attirer l’attention de nos poursuivants qui avaient dû arriver à l’étage.
Malgré les difficultés, je suis la première à arriver en haut et j’aide même l’autre grand dadet à se hisser en haut. Je ne sais pas si les autres ont regardé à la fenêtre pour nous apercevoir, mais nos avons du répit et une certaine sécurité, maintenant que nous sommes en haut. Je me relève pour me repaitre de l’air de la Ville Basse, comme si être sur les toits lui donnait une senteur particulièrement enivrante. Il s’agissait pourtant des mêmes relents de pourritures et d’eau saumâtre que celle qui circulaient dans les canaux, mais pour moi, ces quelques mètre nous avait fait entrer dans un autre monde.

-Maintenant, il suffit simplement de suivre le chemin de planche suspendu.


Car sur les toits, entre les maisons il y avait un véritable réseau de bois qui reliait certaine bâtisse à d’autre. Offrant un chemin de repli idéal, quoique certainement piégé. Entre celle qui devait être pourrie par l’âge, et les autres trempée par la pluie, il y avait de quoi tromper l’ennuie.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 26 Oct 2017 - 23:24

Doucement, tu ne vas pas mourir ce soir, se répétait Gauthier alors qu'il était suspendu à une maison aux pierres aussi glissantes que les poissons qui s'échappaient entre les doigts, aussi mouillées que des galets de rivière. Il n'allait pas tomber, il en était à moitié sûr. Rapidement, il avait compris où étaient les encoche les plus visibles, celles qui pouvaient l'empêcher de tomber. Fort heureusement, il gardait en bonne forme physique son corps vieillissant et il savait encore se hisser. Ah, ça n'avait rien à voir avec la grimpette dans les arbres, c'était sûr, seule forme d'escalade qu'il pratiquait.
Mélodie le fascinait, au-dessus de lui. Elle épousait la pierre, le narguant un peu de sa facilité, s'écorchant en manquant sa prise quelquefois, mais si agile ! La maison se creusait sous ses doigts, presque, pour la laisser grimper, là où Gauthier montait lentement mais sans jamais faillir. Ses muscles étaient tous tendus, pour hisser l'un après l'autre sa carcasse jusqu'au toit. Sur les derniers mètres, il eut même le besoin de Mélodie. Au moins, constata-t-il en silence, son manque de chance ne semblait pas l'avoir suivie jusqu'ici. Il n'aurait plus manqué qu'elle ne tombât et ne se rompît le cou.

La mort était un sujet qu'ils avaient déjà évoqué, ensemble, plusieurs fois. Pour lui, qui lui rendait un culte fervent, on ne pouvait que la désirer le plus tard possible. La vénérer, l'attendre avec appréhension car elle régissait leurs vies. Pour elle... Pour elle, il fallait avouer qu'il avait du mal à saisir la manière dont la jeune fille fonctionnait. Ses pensées.
Sa vie. Rien que ça. Et ça faisait déjà beaucoup, pour essayer de cerner la jeune femme. Il aurait voulu la comprendre, s'aligner avec elle, mais elle restait entourée de mystères.
Et, à sa manière, il la découvrait bien plus, maintenant qu'il était debout avec elle sur ce toit à regarder les planches s'échapper en direction des autres demeures, qu'en des heures et des heures de discussion. Lorgol était sa ville, la cime des tours et des masures comme une sorte de royaume où elle paraderait, presque plus assurée. Ca se sentait, dans sa posture, et de nombreuses questions passaient dans l'esprit de Gauthier. Questions qui, sous la pluie, n'auraient pas grand sens.

Il désigna une planche qui, à ses yeux, semblait plus apte à les supporter. "Par là ?" dit-il doucement, l'eau trempant ses cheveux qui venaient doucement lui coller aux tempes. Il plaça une main sur son épaule, avant qu'elle ne s'échappe, vive et légère.
"Il faudra qu'on parle, après, Mélo."
Promesse de mots soufflés. Peut-être n'apprendrait-il rien. Peut-être était-ce commun, chez les jeunes de Lorgol de grimper dans tous les sens, et de se mouvoir avec la pierre.
Dans le doute, autant demander.
Ils suivirent les planches en silence, jusqu'à se retrouver à l'affleurement d'un toit à moitié effondré, où ils se glissèrent avec les gouttes de pluie. L'endroit était tout aussi abandonné, mais il avait le mérite d'être dans le quartier de résidence de l'assassin. La Tour se dressait, cylindre supposément aveugle, à quelques rues. Il savait que l'endroit était encore moins bien fréquenté que celui où il avait pu sauver son amie à peine une heure plus tôt, et que les hommes ne s'y risqueraient sûrement pas.
Ici, ils étaient sur son terrain. Les combles étaient en bon état, si on omettait la pluie qui tombait pas un énorme trou jusqu'à l'étage, désert, du dessous.
Posant sur Mélodie son regard de ciel acier, inquiet, inquisiteur, perdu, fier, il croisa les bras. "C'était quoi, ça ? "
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyVen 27 Oct 2017 - 19:11



Ho hooo, le fameux « il faut qu’on parle » était généralement annonciateur de mauvaises nouvelles ou tout du moins de l’arrivée d’une discussion d’un sérieux étouffant.
Bref, pour résumer ce n’était jamais bon signe.
Alors, je me contente simplement de hausser les épaules en prenant mon air le plus niais possible pour endormir ses instincts. Je le laisse mener la danse et choisir de notre destination, lui redonnant l’importance qu’il devait aimer à avoir. Peut-être qu’ainsi, son orgueil écorché par la fuite finirait par m’oublier et me laisserait-il en paix.

On pouvait toujours rêver.

Les gouttes battaient la cadence et nous accompagnaient dans notre promenade. Je n’avais rien contre un peu d’eau, mais je préférais largement la regarder tomber d’un endroit où elle ne pouvait me recouvrir de son humidité.
Gauthier nous amenait dans les recoins les plus mal famés de la Ville Basse. Qu’importe, il y avait d’ici une entrée qui me permettrait de rallier la Cour des Miracles, puis ma maison par la suite. De nouveau abritée, dans une ruines cette fois, je sens le regard de l’homme se poser sur moi. Il fixe mon dos patiemment alors que je me débats avec sa cape. Je la lui rends du bout des doigts, trempée, elle pendait misérablement en gouttant sur le sol comme une dépouille pitoyable.
Les mots tombent implacables et je le regarde avec un air innocent.

-Ba ta cape pardi.


Voyant qu’il ne daigne vouloir la récupérer tant que je ne lui aurais pas fournit de meilleures explications, je soupire et la laisse tomber par terre. Elle devenait lourde pour mes bras endoloris et elle ne se prive pas de se venger en éclaboussant allégrement nos pied à la réception. Il n’était pas d’humeur à rire, dommage. Je crois que je ne réussirais pas à éluder la fameuse discussion.

-De quoi ça ? Cette ville regorge d’endroit ou se cacher, ou se faire tabasser au choix. C’est si étonnant que ça ?


Ou comment tenter de noyé le poisson dans l’eau. C’était mal parti pour le dérider, d’autant que son attitude d’un coup si sérieuse me mettait franchement mal à l’aise. Qu’est-ce qu’il voulait savoir au juste ? Ce n’était pas de ma faute s’il n’était pas clair et puis Lorgol regorgeait de mystère. C’était aussi ce qui faisait son charme, qu’un réseau aérien ait été aménagé sans que personne ne soit au courant n’était pas si aberrant.
Je ne lui demandais pas pourquoi il m’avait amené ans ce quartier moi.

-sinon tu pourrais dire merci, ut aurais pu t’en sortir, je dis pas le contraire. Mais j’pense que tu aurais passé un aussi mauvais quart d’heure que moi.

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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 29 Oct 2017 - 1:38

Gauthier avait suivi, sans rien dire, Mélodie le long des toits. Il la sentait, derrière lui, se mouvoir sous la pluie les mouvements entravés par sa propre cape. Mais quel imbécile il faisait, l'assassin. Evidemment qu'une jeune fille aussi frêle qu'elle ne pourrait supporter le poids du lourd tissu, fait pour un homme de sa stature ! Encore plus si ladite cape était gorgée d'eau comme une éponge... Ah, franchement, Gauthier, sur ce coup-là, tu n'étais pas le meilleur. Mais il n'allait pas laisser la jeune courir les rues et les chemins suspendus - Lorgol l'intrigante ne cesserait jamais de le surprendre - presque en petite tenue !
Il leur faudrait retrouver la maison, si les hommes n'avaient pas volé les vêtements. Il ne pouvait décemment laisser Mélodie sans vêture, d'autant plus qu'il n'était pas sûr qu'elle ait une infinité possible de tenues... Et puis, quand viendrait le jour, un semblant de sécurité pourrait régner. Pour elle comme pour lui, bien qu'il ne soit pas sûr d'en avoir besoin.
Il ne savait pas pourquoi, mais ses pas l'avaient mené, par automatisme, vers le distinct cylindre noir où il avait sa résidence. Le quartier sombre, aux demeures que peu de gens se donnaient la peine de visiter. Le quartier où même l'eau semblait charrier du sang, par moment.  Il ne savait pas si son amie, en s'engouffrant avec lui, avait seulement conscience de la dangerosité de le laisser aux commandes.
Sans doute.

Une fois dans la ruine, ses yeux plantés sur elle, il comprit bien vite qu'elle cherchait à éviter le sujet. Ses lèvres se resserrèrent en une fine ligne, alors qu'il réfléchissait à toute allure. Avait-elle peur ? Elle pouvait avoir peur, c'était normal de ne pas forcément tout dire à un homme tel que Gauthier qui aurait pu être son père. Il ne devrait pas pousser, du moins... Pas plus que ça. Encore un peu. Des fois qu'elle lâche.
"Merci, Mélodie." dit-il en s'appuyant contre une poutre encore curieusement solide. "En effet, sans toi, sans doute aurais-je passé un mauvais moment. Je ne suis pas fou au point d'attaquer un groupe à moi tout seul." Du moins, de front.
Il laissa ses yeux dériver vers le toit, vers la pluie qui s'engouffrait avec le vent chaud. Il avait bien des secrets pour elle, de son côté. Il n'avait pas à chercher à tout savoir.
" Ca m'étonnait, juste, que tu saches grimper comme ça. Je suppose que l'escalade en jupons et autres oripeaux typiquement féminins, ce n'est pas la chose la plus simple, surtout lors des débuts."

Il avait des hypothèses, toutes plus farfelues les unes que les autres. Après tout, la jeune femme l'était tout autant. La soirée était riche en rebondissements, quoi qu'il puisse en dire. Il resterait, ensuite, à s'assurer qu'elle ne retombe pas dans de mauvaises pattes sur le chemin du retour. Quitte à la raccompagner chez elle. Si les habitants de ce quartier le connaissaient, du moins sa silhouette silencieuse, il n'en était pas de même pour elle seule, et il ne voulait pas qu'elle souffrit de s'aventurer par ici par sa faute.
"Pardon. Tu as le droit de garder ta vie privée. C'est juste ... " Sa main s'agita, vaguement. "C'était beau, ta grimpette. Y avait quelque chose, presqu'une symbiose ou une sorte de dialogue."

Ses yeux se posèrent ensuite sur les écorchures qu'elle arborait, et il jura dans sa barbe - qu'il lui faudrait bientôt raser, également. "Tu veux que je jette un oeil à ça ? " demanda-t-il, même si la pluie, de plus en plus drue, avait tout nettoyé avec une propreté impeccable.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyDim 29 Oct 2017 - 22:48


-Mais de rien !


J’appuie sur chaque mot pour … quoi ? L’agacer ? Surement. Il n’y avait aucune raison particulière, quoiqu’en fait si. Je n’aimais guère être coincée au dos du mur de la sorte, surtout avec un tel regard inquisiteur. Qu’est ce qu’il voulait ? Que je lui avoue mon appartenance à la cour des miracles ? Je ne lui demandais pas en quoi consistait son travail moi. Il n’était pas membre de la guilde des guerriers et pourtant il se targuait lui-même d’être un bon protecteur. Il y avait de quoi se demander à quoi il passait ses journées. Rien de bien glorieux c’était sûr, il n’y avait jamais rien de très digne dans le fait d’habiter la Ville Basse.

-Tu sais, toi t’as pas grandi ici. Quand t’es gosses, que tu crève de faim et que t’es obligée de voler pour avoir un gagne pain, ba tu apprends. C’est pas un reproche ou quoi. Mais un fait. Les gosses ici ont pas la vie facile, des parents absents, morts ou incompétents. Y’a le choix, ils doivent se prendre en main seul et souvent comme ça. Donc parler de jupe et autre oripeaux quand t’es gosses, ça n’a pas vraiment de sens.

C’était vrai, une semi vérité servi pour maintenir l’illusion. Il devait bien se douter, était-ce vraiment nécessaire que d’y mettre des mots pour avoir une quelconque confirmation ? Le ciel semble d’accord avec moi et la pluie se transforme bientôt en une bruine légère. C’était bien lui qui avait parlé de dieux non, pouvais-je utiliser cet argument pour le faire taire ?

Je lui lance un sourire amer à ses compliments. Il n’y avait eu aucune grâce à cette voltige, pas quand j’avais dû me blesser pour ne pas tomber, quand les prises se faisaient traitres, ou encore que je perdais l’équilibre.

-Ouais enfin la symbiose est un peu à revoir je crois.

Joignant le geste à la parole je lui montre mes paumes éraflées. Il pousse un juron, demande à me soigner. Je hausse les épaules. A quoi bon, ce n’était que des égratignures et avec la pluie qui ne s’arrêtait pas, il n’était pas pensable de faire un bandage en bonne et dû forme. Je ramène mes mains contre mon corps, sans trop savoir qu’en faire. Les quelques gouttes m’éclaboussent, se frayant un chemin avec détermination jusqu'à nous.

-Comme tu veux, mais je suis pas sure que ça serve à grand-chose. La pluie fera rien tenir.

Et rien n’était assez profond pour demander à être recousu. J’aurais du mal à travailler pendant quelque jour, le temps de cicatriser, peut-être une semaine, mais rien de bien grave, ça aurait pu être pire.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyMer 1 Nov 2017 - 22:50

Etait-ce mal d'être fasciné par une jeune fille ? Dit comme ça, oui, sûrement. De vouloir comprendre, de vouloir s'expliquer quant aux cabrioles contre les murs. Même si elle niait avoir été gracieuse, même si elle refusait toute explication, tout compliment, Gauthier avait vu. Le premier réflexe qu'elle avait eu n'avait pas été de se cacher ou de redescendre dans la rue, non : ç'avait été de s'élancer vers les sommets. Nos actes en disaient toujours plus que nos mots. Dans une situation dangereuse, c'était la manière de nous échapper que nous définissait. Le quadragénaire aurait combattu, quitte à passer un mauvais moment, mais il aurait combattu. Elle, elle avait pris la route des toits.
Les deux choix les auraient sans doute amenés à cette conversation.

"Ca fait seize ans que je me suis installé ici, Mélodie. Je n'ai pas la prétention de me dire enfant de ta ville." Il secoua la tête en regardant la fissure. " Je sais la misère dans laquelle vous vivez, sans la vivre autant que vous tous. Je fais ce que j'peux pour aider, les autres gamins, comme toi. "
Un temps passa, le ciel lentement se calmant. Aucune pluie ne pouvait durer pour toujours. Il eut un sourire. "Excuse-moi de pousser comme ça. C'est stupide. Le contrecoup de ne pas avoir réglé leurs comptes à ces abrutis. "
Sa main trouva le chemin de ses cheveux, y passant pour rencontrer les petits noeuds s'y formant : en rentrant, il devrait se coiffer. Joie. Allégresse. Une des douleurs du quotidien.

Elle refusa qu'il la soigne, ou du moins n'y voyait pas l'intérêt. Il la comprenait en un sens: rien ne tiendrait. Il jeta un coup d'oeil en dessous d'eux, dans la pénombre.  "Est-ce que tu crois qu'il est possible de ressortir par là ? Ou tu comptes repartir par les toits ? "
Il n'empièterait pas sur son intimité, il avait bien compris. Stupide, se répétait-il. "Parce que dans ce cas-là, je ne te suivrais pas. Je peux rejoindre la tour par les rues sans problème."

Il se laissa glisser dans la fente ouverte du plancher, se laissant tomber peu élégamment sur le tas de gravats qui réduisait considérablement l'espace entre le trou et le véritable sol. A peine dix centimètres.
La pièce était couverte de débris et,  par un mur à moitié détruit, ils pourraient aisément sortir pour rejoindre les ruelles. Il n'y avait ici plus aucune trace de vie, comme dans bon nombre de maisons alentour. L'entourage de la tour aveugle était un cimetière, et seuls ses résidents pouvaient arpenter les canaux et traverses qui l'entouraient sans craindre pour leur vie.
Alors qu'il mettait le nez dehors, il se rendit compte que la pluie, enfin, avait cessé, et qu'un timide rayon d'une des deux lunes caressait la scène. Se retournant vers l'intérieur de la ruine, il appela.
"T'es partie, gamine, ou je te raccompagne quelque part ? "
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyLun 6 Nov 2017 - 16:24

Je levais mes mains en signe d’apaisement. Ce n’était pas tant ce que je voulais dire. Je ne voulais pas le comparer à nous autres, bambins désœuvrés que le Destin n’avait pas voulu gâter. Simplement tenter de trouver une explication logique.
Il n’y avait aucune gloire à la misère, je ne le dirais jamais assez. Il y en avait à partager les chemins d’Isil, d’évoluer dans les hauteurs ou à se cacher dans ses ombres rassurantes, aucune à mourir de faim.
C’était une histoire de survie, pour se débrouiller, pour fuir. Pour beaucoup, nous avions tous commencé pour la même raison, la Cour avait été un refuge où parfaire nos talents, pour le transformer en don, en art et en tirer, enfin, une fierté.

Je me rendais compte, maintenant et avec le recul à quel point, enfant, nous étions maladroits et patauds. Oui, il avait raison, j’avais acquis avec l’expérience une aisance et peut-être une grâce, qui devait paraître absurde pour une simple fille de la rue.
Il faudrait que je fasse plus attention dorénavant si je ne voulais pas que le tout venant ne découvre mon identité. L’Ordre en savait déjà long sur moi, il ne faudrait pas que j’en rajoute inutilement.

-On se calme, loin de moi l’idée de comparer nos vies ni de t’accabler. simplement que certains mécanismes nous paraissent évident parce que nous n’avons connu que ça. Quand on est gosse, on ne pense pas tant à se battre, qu’à fuir. Je préfère ça plutôt que de risquer la mort.

Même si je n’étais pas vraiment connu pour ma prudence. Il m’arrivait même de me montrer violente, plus souvent que je ne le voudrais à vrai dire. J’avais le sang chaud et il fallait que j’évacue ma fureur, en l’instant, quand elle commençait à brûler dans mon ventre pour calciner toute autre pensée logique.
Ces derniers temps, c’était de plus en plus vrai, à cran, rongée par ce que je devais faire, ne pas faire, ou encore ce que j’aurais dû faire. J’avais du mal à trouver la sérénité.
C’était sans doute ce qui avait largement participé à envenimer cette situation en lui faisant prendre une tournure plus dangereuse qu’elle ne l’aurait dû.

J’avais été stupide et inconséquente pour ne pas changer, mais pour une fois, pour aujourd’hui, je voulais bien reconnaître ma part de responsabilité dans l’affaire.

Je lui réponds par la négative, lui offrant mon éternel sourire joueur.

-Non, j’aimerais éviter de me rompre le cou parce que j’aurais glissé. Je vais rentrer à pied, je connais suffisamment bien les rues pour prendre des raccourcis sans avoir à croiser personne.

Je le vois disparaître dans le trou pour rejoindre le rez-de-chaussée. Je ne tarde pas à le rejoindre, répondant par la même à sa question.

-Pas besoin, rentre chez toi avant de mourir de froid. Je m’en voudrais que ton grand âge te rattrape par ma faute. Je connais des chemins pour rentrer rapidement. En plus j’ai deux trois amis dans le coin, donc au pire je m’arrêterais histoire de sécher un peu si la pluie recommence à être trop forte.

Je n’allais tout de même pas lui dire que je comptais passer par les catacombes de la ville et ses chemins pour rejoindre la Cour et ma maison par la suite.

-Ce fut une étrange rencontre, mais toujours un plaisir de te voir. A une prochaine fois. On se boira un verre ensemble plutôt que de courir sur les toits.


Ca sera tout de même plus festif.
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Message Sujet: Re: La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte   La chance, le hasard, c'est très surfait en fin de compte EmptyJeu 9 Nov 2017 - 19:03

C'était la fin. Il le sentait. Sa soirée, qui n'avait commencé que par une simple ballade et le sauvetage d'une Mélodie en détresse, allait s'arrêter calmement et simplement sur un départ. Et une jeune fille écorchée, certes, mais rien de plus. Personne n'aurait été blessé, bien qu'il en soit désolé - ils le méritaient. Personne n'aurait été tué, personne n'aurait souffert plus que de raison. Mélodie avait eu peu de chance, mais sans doute tirerait-elle des enseignements de ce qu'elle avait appris ?
En tout cas, ça semblait logique, avait ce qu'elle lui expliquait de son enfance et adolescence. Il n'avait pas vécu dans la totale misère, lui. Et depuis qu'il s'était dévoué, il était loin d'avoir une vie inconfortable. C'était loin d'être le luxe, bien sûr, mais c'était suffisant. Il n'ajouta rien, se contentant d'observer le ciel, puis la fissure du sol, béante. Elle l'appelait, presque, lui demandant de descendre.

Son sourire, sur son visage à elle, lui fit comprendre bien vite qu'elle n'était pas dingue. Ca le rassurait, en un sens, que la jeune ne cherchât pas à remonter par le chemin des toits. C'était fou, et dangereux, et si typiquement Mélodie qu'il avait, un instant, envisagé que la petite reparte par là. Sinon il ne l'aurait même pas proposé. "Comme tu voudras."

Gauthier ne l'avait pas entendue le rejoindre, trop focalisé qu'il était sur le monde extérieur et ses pensées. A moitié sorti, un pied sur les pavés trempés, il n'attendait qu'elle pour partir complètement. Il se répugnait, le quadragénaire, à laisser Mélodie dans les rues seule ! Il s'y répugnait, mais, en l'entendant et en la remarquant à ses côtés, il n'y avait rien de mieux à faire. Et elle avait de la compagnie, dans l'entourage de la tour. Au moins, ça le rassurait, il n'était pas sa pire fréquentation. Lui offrant un sourire, il hocha la tête. "Je suis pas si vieux que ça, et plus résistant qu'un grand-père, bien que j'en ai l'âge. " Il leva les yeux au ciel, gris et entrecoupés de visions des lunes, brièvement, en signe d'exaspération.
Sans elle, quand même, sans leurs rencontres sporadiques mais toujours intenses, sa vie serait bien moins imprévisible, à l'assassin. Enfin, aussi imprévisible que pouvait l'être celle d'un membre de la Confrérie. "Je te promets qu'on se retrouvera pour une soirée plus tranquille. "

Un dernier sourire passa sur ses lèvres. "Prends soin de toi, Mélodie. A une prochaine fois."
Parce qu'il y aurait une prochaine fois. Parce qu'il le savait, la petite avait encore de l'avenir. Il lui adressa un signe de la main avant de repartir en tenant sa cape trempée, s'enfonçant dans le dédale de ruelles qui le mènerait à la tour de pierres noires, au coeur même du quartier. Personne ne l'arrêta, dans son chemin, personne ne sortit le nez. Personne. Car, dans les maisons alentour, il n'était même pas sûr qu'une âme y vive vraiment, une âme qui en aurait quelque chose à faire, qu'un assassin du poison rentrât d'une soirée à sauver une petite jeune femme victime d'une malchance insolente.

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