Sur l'océan éternel, joins ta vie à la mienne

Sujet: Sur l'océan éternel, joins ta vie à la mienne Mer 8 Nov 2017 - 23:25

Livre II, Chapitre 6 • La Chasse Sauvage

Rackham des Deux-Ancres & Quitterie des Deux-Ancres & leurs copains

Sur l'océan éternel, joins ta vie à la mienne

Épouse-moi, parce que je t'aime

• Date : 29 juin 1002
• Météo (optionnel) : Grand beau, soleil radieux, brise légère
• Statut du RP : Collectif, invitations envoyées par MP aux gens concernés.
• Résumé : Rackham et Quitterie officialisent leur mariage par une cérémonie à l'ansemarienne, sur le pont de l'Audacia gentiment prêté par les copains pirates.
• Recensement :

Code:

• [b]29 juin 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2912-sur-l-ocean-eternel-joins-ta-vie-a-la-mienne#102897]Sur l'océan éternel, joins ta vie à la mienne[/url] - [i]Rackham des Deux-Ancres & Quitterie des Deux-Ancres & leurs copains[/i]
Rackham et Quitterie officialisent leur mariage par une cérémonie à l'ansemarienne, sur le pont de l'Audacia gentiment prêté par les copains pirates.

Et si elle se cachait sous le lit ?
Ou dans l’armoire, peut-être.
Dans un endroit tranquille et secret, juste pour eux deux.

La panique paralyse un peu Quitterie, en ce matin de juin – le matin de son mariage, le vrai. Un mariage consenti, un mariage désiré, un mariage choisi, par son époux et par elle-même : un mariage d’amour, parce qu’ils s’aiment, oui, le Capitaine des Chevaucheurs et sa petite Chevaucheuse maladroite. Ils s’aiment, d’un amour tranquille et serein, né dans l’adversité et l’entraînement, baptisé d’un torrent de sang et conquis les armes à la main. Ils s’aiment, et aujourd’hui, sur le pont de l’Audacia tout guilleret d’avoir une belle occasion à célébrer, ils vont se marier une deuxième fois – se marier pour de vrai.

Quitterie panique bien un peu, tandis que Géralt l’escorte vers la vivenef, où tous l’attendent, pour jouer le rôle de l’homme de la famille et la remettre aux mains de son mari. Dans quelques instants, c’est lui qui remplira pour Rackham et elle les coupes d’argent où ils se feront boire l’un l’autre, et la petite mage s’angoisse soudain. Et si son mari, finalement, au dernier moment, ne voulait plus d’elle ?

« Géralt, je… ! »

J’ai peur, grand frère.
Et si tout ça n’était qu’un rêve, et que le Destin s’apprêtait à la réveiller brutalement ? A-t-elle vraiment le droit au bonheur ?

L'émotion est bien présente aujourd'hui. Quitterie et Rackham vont définitivement sceller leur union sur le pont de l'Audacia, en présence de leurs témoins, des gens qu'ils aiment. Tu approuves largement l'idée : l'enlèvement s'est fait dans des circonstances pour le moins particulières et cette cérémonie prouvent qu'ils ont réglé les malentendus.
Tu es tellement heureux pour ta sœur. Qu'elle ait trouvé chaussure à son pied, qui plus est un homme respectable et respectueux. Tu n'es pas inquiet, tu sens qu'il la rendra heureux. Cela se voit dans le regard amoureux qu'il porte sur elle et à sa façon de la traiter, dans ses gestes pas forcément conscients.

C'est pour cela, alors que vous vous rendez tous les deux à la vivenef, que tu ne ressens aucune appréhension à l'idée de lui confier Quittou. Cette dernière, par contre… « Géralt, je… ! » Tu la sens agitée, ce qui semble normal, vu l'imminence de l'occasion.
Elle ne dit rien de plus, alors ta main va enserrer affectueusement la sienne, qui repose sur le bras que tu lui as offert précédemment. « Ca va aller, ma Quitterie. Tu sais pourquoi ? » Tu attends d'être sûr d'avoir son attention totale. « Parce que vous vous aimez. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure. »

Spoiler:

J'avais quand même encore du mal à me faire à l'idée que Quitterie était la sœur du boucher. Elle était vraiment sympa et très jolie. J'étais également surpris d'apprécier des chevaucheurs, mais ces derniers étaient à part. Rackam par exemple, avait fait parti de l'équipage de l'Audacia, m'avait-on dit, j'en avais vite déduis qu'il était donc quelqu'un à ne pas craindre – tant qu'il était du même côté et qu'on ne le cherchait pas. Ajouté à cela que Quitterie était issue d'un duché de misogyne aux pratiques de rustres et qu'elle en avait bavé, je trouvais son bonheur amplement mérité.

Accolé au bastingage, j'observais leur arrivé, bien curieux et commentais en prime à mes chers voisins. De ma longue-vue dans un premier temps j'avais décris leurs habits (oblitérant Géralt bien entendu) avant de me focaliser sur mes connaissances des mariages. Élémentaire, mais suffisante. À la portée de n'importe quel lettré.

« Typique des mariages ansemarien [...] Privilège même sur une vivenef [...] Coupes d'argent carrément. »

Parlant franchement je ne sais pas vraiment si ils étaient beaucoup à m'écouter. J'avais en tout cas hâte de voir ce mariage. J'étais prêt à me hisser sur un tonneau, sur le dos de quelqu'un ou de grimper aux mats pour ne rien rater si cela était nécessaire.

Spoiler:

C'est jour de fête et l'Audacia est en ébullition. Il y a quelques semaines à peine, ils secouraient la famille de Géralt, et aujourd'hui, les voilà qui célébrent le mariage de sa soeur avec son capitaine. Ils ne pourraient rêver meilleur temps pour un tel événement, à croire que Messaïon lui-même veille sur l'union des futurs époux. À la proue, Rhéa paraît fébrile, heureuse de voir tout cela se dérouler sur son pont, et elle babille depuis plusieurs minutes avec Ilse, mais surtout avec Ariane, lovée dans ses bras. La canonnière porte les cernes des courtes nuits causées par la petite fille, mais son sourire est rayonnant, tout comme son regard quand il couve celui de son bébé. Elle a même laissé Lucy tenter de lui faire une tresse – sous la supervision de Félicie. C'est vraiment jour de fête.

« Un p'tit verre, l'Ilse ? » La Tambouille la surprend en apparaissant à ses côtés, une chope dans une main qu'il lui tend, l'air guilleret. C'est qu'il est toujours heureux quand il y a une bonne occasion d'entamer leurs tonneaux. Ilse secoue la tête. « Non merci. Bois-le pour moi çui-la, d'accord ? » Il ne se fait pas prier. Ilse le regarde s'éloigner en s'appuyant sur le bastingage. Plus loin, Bouclettes accorde son instrument et les rires résonnent sur le pont. Ariane serre un peu plus son doigt et la pirate dépose un baiser sur son front.

Spoiler:

Elle était à la bourre. En retard. Elle détestait ça. Se précipitant dans la chambre qui lui servait de lieu de vie, rapidement, trop rapidement, elle se prit en premier la porte de son placard. Puis cette dernière quand elle l’ouvrit à la va vite. « Pas le temps, pas le temps. » Qu’elle murmurait dans sa barbe, énervée contre elle-même. « En retard. En retard au mariage de ta sœur. » Qu’elle n’arrêtait pas de se rabâcher encore et encore. Se déshabillant à toute vitesse, elle était certaine d’avoir déchiré un bout du chiffon qui lui servait de robe, attrapa la plus belle qu’elle avait dans ses affaires et l’enfila le plus rapidement possible. « Dépêche-toi ! » Se morigénait-elle, insatisfaite de sa piètre prestation. Si elle loupait la cérémonie, elle n’allait jamais se le pardonner.
Evidemment, après maintes ruades dans son tissu, maintes plaintes et de nombreux grognements de mécontentement, Quintille finit prête. Elle se rua dans le couloir, les mains devant elle, priant de ne rencontrer personne. Quand elle arriva devant les escaliers, elle les dévala à toute vitesse. C’est ainsi qu’elle se dépêcha de se diriger vers le vivenef qui accueillerait le mariage de sa cadette, claudiquant rapidement dans la rue, tentant de se frayer un chemin entre les passants, à quoi de « pardon, excusez-moi. »

Elle allait arriver. Elle allait y arriver. Arrivant – évidemment, en retard, une main l’attrapa et la mit sur le côté. Apparemment, Quintille et Géralt arrivait. Sur le pont, grâce à l’aide d’une âme charitable, elle attendait qu’ils arrivent. Si seulement elle pouvait la voir. La voir rayonner de bonheur. Mais non, ça lui avait été privé des années plus tôt. Un sourire encourageant sur le visage, elle attendait sa sœur. Elle aurait voulu la rassurer et l’encourager avant qu’elle ne monte sur le bateau, mais prise dans ses préparatifs, elle avait fini en retard. Quelle terrible aînée qu’elle faisait.

Un mariage !
Qu’il souhaite définitivement plus heureux que le sien.
Ça ne risque pas d’être difficile.
Il doit bientôt partir pour son procès.

Il refuse de laisser cette pensée assombrir son humeur. Racaille se marie, avec la belle et gentille Louison, et il suppose que c’est tant mieux pour eux. Dès que tout le monde sera sur le pont, ils prendront le large le temps de quelques heures afin de canonner et de festoyer en paix. Alors Louis enchaîne les verres et les blagues, alors il serre le petit cadeau aux mariés dans la poche de sa chemise, alors il fait tout pour ne pas penser que suite à cette union, son temps sera compté. Peut-être pour de bon.
Le pirate aperçoit Ilse, non loin de la proue, et le soleil qui caresse sa tête blonde, ainsi que celle de leur enfant. Leur petite Ariane. Un sourire idiot s’étire sur ses traits et pendant quelques secondes, il se contente de les regarder, toutes les deux, avant de se rapprocher.

« Hé beauté », qu’il salue sa compagne, accompagnant les mots d’une claque légère sur son postérieur, profitant que ses deux bras soient plein d’Ariane pour éviter une tape sur son épaule en retour. Son sourire malin n’est pas là pour rien. Il sait qu’elle se vengera, l’Ilse, et il compte bien là-dessus. « Coucou toi », roucoule-t-il au bébé, venant frotter son nez sur le sien, si minuscule. Gaga. Complètement gaga.

Je suis toute excitée ! Courant sur les pontons, vêtue de ma plus belle robe, je me précipite vers l'Audacia où je vais assister au mariage de ma tante Quittou. Cette perspective m'enchante tellement que j'en sautille même. Arrivée devant la vivenef, je ralentis, contemplant Rhéa avec cette même admiration et cette même intimidation que la première fois où je me suis retrouvée devant elle. Elle me sourit et je lui rend un sourire timide avant de monter sur le ponton. L'esprit occupée par la figure de proue, je ne vois pas la dernière marche et manque de me casser la figure sur le pont, me rattrapant in extremis. Rouge de honte, je plisse ma robe, jetant un coup d’œil au bouquet de fleurs que je tiens dans mes mains. Tout va bien, il n'est pas abîmé. J'en soupire de soulagement. C'est moi qui vais donner le bouquet à tante Quittou ! Pour l'occasion, maman et Félicie m'ont aidé à m'habiller et j'ai jamais porté une aussi jolie robe que ce jour. J'ai même une couronne de fleur dans mes cheveux et j'ai l'impression d'être une princesse. Mais je sais que personne ne sera plus beau que tante Quittou aujourd'hui. Du coin de l'oeil j'apperçois Dame Ilse avec son bébé et lui adresse un petit signe de la main timide. Je fais un signe plus enjoué et confiant à Tim puis vient me placer non loin de maman, glissant ma main dans la sienne. J'en reviens toujours pas qu'elle soit là. Et qu'on va assister au mariage de tante Quittou ! On est tous là, Gédéon aussi et c'est un jour merveilleux et magnifique !

Un mariage. C'est la première fois que tu es invitée à ce genre d'occasion et tu es plutôt excitée. Pas parce que c'est celui de ton cousin, mais bien parce que ça se passera sur l'Audacia et que tu y verras des visages amis. En plus de quelques membres de la famille comme la cousine Viana. Il paraît qu'il y aura du rhum.

C'est vêtue de tes plus beaux atours – rien à voir avec ceux de Pénélope qui vient aussi avec toi, mais elle, elle est marquise tout de même – que tu montes sur le pont de la magnifique vivenef, tout émerveillée et impossible à tenir en place. Tu abandonnes bien vite ta sœur en quête des quelques connaissances que tu as sur ce bateau. Est-ce que Vira a été invitée elle aussi? Probablement et même si c'est pas le cas, elle aura sûrement trouvé le moyen de rester près de Rhéa. Tu cherches sa tête rousse en vain. Elle est peut-être cachée. Tu ferais peut-être bien de trouver Rackham pour le féliciter.

C'est cette idée avec cette idée en tête que tu arrives près des réserves de boissons destinées à l'événement… Le cousin pourrait bien attendre le temps que tu ne prennes un p'tit coup, non?

Spoiler:

Vira se prélassait près de Rhéa, discutant de choses et d'autres. L'humeur de la figue de proue était tout en joie et la pirate ne pouvait contenir son plaisir de la voir ainsi. Les invités commençaient à se faire nombreux sur le pont et tous avaient revêtu leur plus beaux atours. Vira, pour sa part, avait juste remplacé ses vieilles bottes par des moins trouées et une tunique un peu plus en bon état, sans tâches de sang, de préférence, ce qui avait été plutôt laborieux à trouver. Mais revêtir une robe... oh par Omen, elle n'en avait jamais porté et comptait pas commencé aujourd'hui.
Bientôt la soif assaillit sa bouche et elle prit congé de de Rhéa pour se diriger vers les boissons où son choix se porta rapidement sur le bon rhum de chez elle. Ah... ça fait du bien par où ça passe. Elle se servit un deuxième verre, songeant avec nostalgie à Solveig, ce glaçon pingouin qui avait fui loin de la vie de pirate. Traîtresse. Elle aurait pu revenir trinquer avec elle, enfin ! Mais voilà que Liry se rapprochait des liqueurs et Vira leva son verre vers elle, babillant de leur sabir natal :

-Mais v'la là p'tiote ! Allez trinquons gaiement !

En ce jour de fête, c’est la voix hurlante et mécontente de Penny qui a réveillé le capitaine des Chevaucheurs d’Ansemer à la hâte, le pauvre étant terrassé d’un lourd mal de crâne. Rackham avait quelque peu abusé sur la bouteille la veille pour célébrer ce dernier jour avant son mariage officiel avec Quitterie, dans la joie et la bonne humeur. Et aussi un peu dans l’abus, en témoignait le visage encore un peu fatigué de l’îlien sur le pont du bateau, attendant bien sagement sa promise. Bien heureusement, la cousine Penny avait toujours dans ses réserves cette immonde, affreuse, dégoutante et écoeurante mixture qui avait fait décuver en moins de dix minutes Rackham. Pas forcément frais mais bien éveillé, il avait ensuite été poussé – toujours par sa cousine adorée – dans un baquet d’eau, lavé et habillé de beaux vêtements avant d’être mené au pas de course jusqu’au port, arrivant quelques minutes avant la mariée !

Ouf. Problème évité.

C’était sans compter sur cette angoisse qui, alors qu’il aperçoit Quitterie arriver au bras de Géralt, remonte dans tout son corps et ose lui titiller le cœur et l’esprit. Est-ce bien le bon moment de stresser ? Alors qu’ils sont déjà mariés, d’une certaine manière ? Oh par Messaïon, c’est qu’elle est belle, sa Quittou, avec ses rougeurs qui colorent si joliment ses joues. A la voir ainsi, il n’a bien qu’une seule pensée : il est heureux de l’épouser.

« Eric ! » L'exclamation retentit, pleine de reproches, suite à sa claque. Il sait, pourtant, qu'elle n'aime pas qu'il agisse ainsi, surtout pas au milieu de tout ce monde, des invités qui se sont ajoutés à l'équipage et des jeunes mariés – dont l'une se fait attendre. Les sourcils froncés, elle observe le pirate qui ignore totalement ses remontrances pour se pencher plutôt sur leur petite fille. Elle pourrait insister encore, lui demander des comptes, mais voir son air niais face à Ariane lui coupe toute envie belliqueuse. Pour le moment.

« Prends-la un instant, tu veux ? » Elle lui tend leur enfant, tout en douceur – ça occupera ses stupides mains baladeuses, au moins quelques minutes. Ilse regarde Vira s'éloigner vers un tonneau de rhum. Eh bien, le mariage n'est pas encore entamé que les invités profitent déjà des festivités. « On parie qu'la moitié s'met à rouler sur l'pont avant qu'les mariés aient échangé leurs coupes ? » souffle-t-elle à Eric, d'un air complice. Et la moitié, c'est encore gentil.

Rackham, se marier… Si on le lui avait dit, il y a des années de ça, et qu’il épouserait une continentale, Red se serait esclaffé. Mais elle était jolie, la Quitterie, et surtout, Rackham l’aimait. Ça voulait pas dire que tout serait heureux, ou que Red comprendrait un jour que son frère ait qu’une femme dans sa vie, mais quelle importance, au fond ? L’amour, c’était sûrement le plus important, dans toute cette affaire. Et elle pouvait que l’aimer, même s’il était parfois ridicule avec ses manières devenues bien continentales, ça restait l’un des meilleurs hommes que Red avait rencontré. Loyal, fidèle, généreux. Pas toujours honnête, mais qu’importait ? Lui s’en fichait, en tout cas.
Comme il se fichait qu’il ait une bonne gueule de bois, ce matin-là, même s’il avait bien vu le regard agacé de Penny envers lui, quand elle était venue réveiller Rackham. Il avait surtout vu le grand sourire qu’elle tentait de cacher. Elle aussi, elle était heureuse pour lui. Tout le monde ici l’était. Mais sûrement personne autant que Red. Il déplorait simplement que la famille, le reste, ne soit pas là pour le voir. Mais y’avait Liry, c’était déjà très bien. Et elle pouvait être assez bruyante pour être la voix de leur famille. Puis c’était aussi leur famille, l’Audacia, à Rackham et lui. Sinon, Rhea l’aurait pas laissé se marier sur son pont. Il était sagement à côté de Rackham, l’arrivée de sa future sœur, tenant les coupes d’argent. Il avait pas intérêt à les laisser tomber, sinon il se prendrait une raclée monumentale. Il était peut-être encore un peu éméché, lui aussi… Mais rien que sa joie sincère ne pouvait cacher. S’il était maladroit, c’était au moins autant parce qu’il était ému. Même s’il en dirait rien. Et de voir Quitterie arriver au bras de son frère, splendide et timide à la fois… Son sourire s’agrandit, si c’était possible. Et il l’adressa à Géralt, à qui il n’aurait jamais pensé sourire comme ça, quand il avait rejoint l’Audacia, tant il était méfiant. Mais s’il faisait partie de la famille à présent… Peut-être que c’était quelqu’un de bien.

Spoiler:

Elle a l’impression de flotter, lorsqu’elle monte à bord, la timide Quitterie – au milieu des pirates que son frère fréquente depuis plusieurs mois maintenant et qui ont volé à son secours à Aubenacre, sur le pont d’une vivenef semblable à celle qui l’avait enlevée, cette même vivenef qui est venue l’arracher aux griffes de Guérin. Une vivenef qu’elle a appris à aimer – l’Audacia et sa merveilleuse figure de proue, cette Rhéa touchante de sollicitude.

L’ambiance est clairement à la fête ; les yeux de Sayam captent moult chopes mousseuses et mines réjouies, et Quitterie laisse filtrer un peu de l’allégresse qui lui emplit le cœur, à égalité avec une terreur presque paralysante. Les coupes d’argent sont portées par Meldred, son nouveau… beau-frère ? Et c’est Géralt lui-même qui les emplit. D’une main tremblante, Quitterie offre à boire à Rackham, ses gestes lents mais assurés par les indications de Sayam ; et à son tour, elle boit une gorgée de la coupe que lui tend son époux et Capitaine. Elle ne retient rien du petit discours prononcé par le capitaine de la vivenef, Philippe Jedidiah, qui a prêté son pont de bonne grâce pour célébrer le mariage – elle n’a même pas vraiment compris les liens de parenté qui le relient à Rackham, si tant est qu’il y en ait.

Non, elle se concentre plutôt sur l’euphorie qui se diffuse lentement dans ses veines – mariée ! La voilà mariée, une deuxième fois, pour de bon, pour de vrai, et c’est toute rose d’émotion qu’elle sourit à l’assemblée.

Spoiler:

Vous arrivez sur le pont et les regards vous suivent. Tu t'es apprêté pour l'occasion et Quitterie est éblouissante dans son ensemble. Tu la mènes jusqu'à son époux, où tu les salues, lui et Red – tu as rarement vu le pirate si souriant et tu en souris de plus belle. La cérémonie commence et tu t'affaires à remplir les coupes que ton camarade tient. Tu lui glisses d'ailleurs un clin d'œil discret avant de reposer le contenant et de permettre à Quitterie de bien saisir sa coupe. Tu es fier de la femme qu'elle est devenue. Tu ne peux nier la pointe d'émotions qui te saisit. Tu adresses un coup d'œil au reste de ta famille et ton cœur se gonfle d'amour pour eux.

Le discours de votre capitaine est acclamé et tu ne manques pas d'offrir tes félicitations aux tourtereaux. Tu les laisses ensuite vaquer à leurs occupations de couple marié et vas embrasser ton aîné et ta nièce et donner l'accolade à ton cher Gédéon. Un passage par le buffet et tu leur ramènes de quoi boire et manger pour pouvoir profiter des festivités comme il se doit.

Plus tard, tu repères Red, seul. Un sourire en coin apparaît sur tes lèvres alors que tu le rejoins tranquillement. Arrivé à sa hauteur, tu lui tends la main, façon gens de la haute. « M'accorderiez-vous cette danse, mon cher ? » La malice est lisible dans ton regard, mais tu n'en es pas moins sérieux. Après tout, vous n'allez pas valser, mais vos danses de simples gens sont tout aussi amusantes.

Spoiler:

Quitterie se marie à nouveau. Pour de bon cette fois, elle l'espère. Elle lui souhaite. Trouver le bonheur semble compliquer dans leur famille, mais pourquoi n'y auraient-ils pas le droit, après tout ? Elle écoute et entend chaque mots prononcés, sentant les émotions de tous ceux présents, sans qu'ils ne s'en rendent réellement compte. L'excitation de sa soeur, sa timidité, mais aussi la joie qui emplit son être la traverse de mille feux. Heureuse. Quintille ne pense à rien d'autre qu'au bonheur de sa soeur. Désormais, elle pourra prendre soin d'elle, envisager l'avenir et peut être fonder une famille.
La petite main de sa fille dans la sienne, usée et asséchée par des années de travail manuel, une légère pression resserrant les doigts d'Eponine, marque le sourire qui s'agrandit sur le visage de l'aînée. Un jour aussi Eponine trouvera quelqu'un, quelqu'un de bien et de doux, qui prendra tout autant soin d'elle, qu'elle pourra prendre soin de lui. Elle l'espère, tout comme redoute ce jour, et espère le retarder le plus possible (mais pas trop non plus). Quintille sait Géralt pas loin, c'est d'ailleurs après la célébration de l'union qu'il passe les rejoindre, avant de s'éclipser à nouveau. Se sentir là, réunie avec sa famille, c'est toujours aussi difficile pour Quintille. Difficile de se dire que les misères sont terminées et ne reviendront pas. Difficile de comprendre que sa famille est là, près d'elle, pas prête de s'en aller.
D'un petit murmure, elle demande à Eponine de l'aider à aller vers Quitterie. Elle n'était pas sûre de réussir à traverser la proue sans rentrer dans quelqu'un.

Spoiler:

J'avais fini par trouver une bonne place, mais elle n'était pas facile d'accès. Cela étant, avec un bon jeu de jambes, j'étais quasi certain d'être parvenu à une des plus belles vues d'ensemble du pont de l'Audacia ! Certain de ne rien loupé, à hauteur du bas-mât central, je m'étais montré d'humeur à partager la vue en aidant Lou-Ann à me rejoindre. Et ainsi, partageant nos remarques et critiques sur la cérémonie qui se déroulait sous nos yeux, le temps passa. Je ne manquais pas de signaler que la robe de la mariée était de toute beauté, mais ma voisine rousse ne semblait guère loquace à parler chiffon.

Mariés acclamés je ne manquais pas de me joindre aux cris avant de descendre telle une araignée pour retrouver le sol sous mes bottes, laissant Lou-Ann se débrouiller d'elle-même sous une pluie de jurons. Je pris soin de me fournir une chopine qui m'arracha une grimace et qui fit l'hilarité de certains. Musique lancée, je fis quelques pas tout en seul en m'éloignant de la Perchée. Je trouvais plus loin Éponine guidant Quintille.

Une fois assuré qu'elle fut guidé à la mariée, je tirais sur la manche de mon écoutante après avoir dit un : « Je vous l'emprunte. Puis je proposais enfin. M'accorderiez-vous cette danse, ma chère ? » Et j'imitais en quasi tout point la proposition du boucher que j'avais entendu plus loin. Pauvre Red. Je gagnerais quelques fleurons, si elle acceptait mon invitation – chose que j’espérais.

Spoiler:

« T'vlà Vira! J'te cherchais quand j'trouvé l'rhum! » t'exclames-tu en voyant la pirate flamboyante. Tes lèvres s'étirent en un large sourire alors que vous trinquez joyeusement à l'événement. Tu avales d'un coup ton verre : le prochain n'en sera que meilleur. À combien en es-tu déjà? Tu ne sais plus, tu ne sais que compter ton or et les distances entre deux îles. À quoi bon savoir combien de rhum on a bu, car de toute façon, ça ne sera jamais assez.

Tes yeux se portent sur le cousin Red qui danse en compagnie d'un autre homme à la chevelure soyeuse. Quelle magnifique chevelure… Ça te donne des idées. Tu finis ton énième verre avant de le jeter par-dessus bord – tu ne sais pas vraiment ce que tu fais – et pousses un petit cri de joie. Ah tiens, le Tim il est là lui aussi. Puis il danse avec une petite fille. C'est qui? C'est pas important. Tu arraches des mains de Vira son rhum et tu l'attires vers les autres danseurs.

« Viens, va l'montrer c'ment que ça fête chez nous! » lâches-tu en riant à gorge déployée.

En vérité, tu ne sais pas vraiment danser et les continentaux qualifieraient certainement tes pas de sauvagerie. Toutefois, parmi les pirates, tu es persuadée que tout le monde s'amusera de vous voir vous trémousser. Les flibustiers sont les rares gens du continent qui soient fréquentables.

Spoiler:

Il prend volontiers Ariane dans ses bras, lorsqu’Ilse la lui tend, plus que ravi de tenir un peu sa fille. Si petite, du haut de ses vingt jours, somnolente dans la chaleur du soleil, blotti tout contre son torse. Il en est même suffisamment distrait pour ne pas qu’une seule oreille aux propos de sa compagne, à propos de l’alcoolémie des membres d’équipage. « On parie qui s’tape qui, cette nuit ? », glisse-t-il dans un ricanement entendu. C’est la fête à la bouteille, oui, et lui-même a l’haleine déjà chargée de bière et de rhum, et quand c’est la fête à la bouteille… y’a habituellement les fesses qui se font leur fête, pas longtemps après.

Sa proposition de pari attend cela dit après les voeux, et même dans sa mauvaise foi, Louis peut seulement reconnaître qu’il est un peu ému, de tout cela. Juste un peu. Et heureux, surtout, pour les nouveaux mariés, tout en espérant que Racaille moins un crétin en époux qu’il l’est dans le reste de son existence.

C’est même bien plus tard, alors qu’ils ont ripaillé et que sur le pont de la vivenef, éloignée de la côte le temps des festivités, que l’Ansemarien glisse à l’oreille de sa compagne : « Mes fleurons sur l’chirurgien et ton apprenti. » Coup de menton vers le Belliférien, qui vient d’inviter l’Îlien à danser, comme il l’aurait fait d’une demoiselle. Loin de lui l’idée de cracher sur ce genre de tendance, pas en étant marin, mais il doit avouer que cela l’amuse grandement.

Quand Quitterie arriva devant lui, ce fut comme si rien d’autre ne comptait. Même si elle ne pouvait le voir, un sourire benêt se dessina sur le visage de l’îlien, heureux de voir celle qui serait dans peu de temps sa femme, véritablement. Les coupes d’argent sont échangées, les serments aussi, le discours du capitaine Jedidiah fait s’envoler un tonnerre d’applaudissements et de joie et enfin, les voilà mariés ! Rackham est à Quitterie. Quitterie est à Rackham ! Il peine encore à le croire, lui fils des îles pourtant si libre, qui jamais ne s’attacherait contre son gré. Le voilà pourtant à célébrer son union devant les dieux à cette femme qu’il aime. Un regard à son frère, le sourire monté jusqu’aux oreilles, il est heureux que cet événement se fasse avec sa famille. L’Audacia, c’était en partie sa famille, même si bien des gens pensaient le contraire ! Embrassant sa nouvelle et chère épouse, il ne la lâcha que lorsque leurs souffles se firent douloureux, et que la chaleur dansa ailleurs que dans leur cœur.

Chants, danses, alcool et cris emplis de joie, la fête battit son plein toute la journée et toute la nuit sur l’Audacia. Et quand l’heure fut enfin celle d’aller se coucher – surtout célébrer la nuit de noce – il disparu avec sa Quittou dans les ponts inférieurs, non sans croiser le regard amusé de Rhéa et le clin d’œil qu’elle leur adressa. Voilà tout ce qu’il avait toujours désiré avec sa Quitterie. Une union choisie, entourés par la famille et des amis, et non pas un sordide mariage obéissant à une culture qui n’était certainement pas la sienne.

Quitterie était à Rackham. Rackham était à Quitterie !

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