Quelques vers échappés de ma plume - Rejwaïde

Mayeul n’a jamais résisté à un défi. Quel qu’il soit. Alors, peut-être que la distance que Reja lui impose ne peut que lui donner envie de se rapprocher.

Euphoria, 12 Novembre 1001

Belle Reja, j’espère que cette missive vous trouvera en bonne santé. J’ai pensé à vous, à ces instants que vous m’avez offert en tête à tête dans cette alcôve de pierre, et quelques vers me sont venus. Il aurait été incorrect de ma part de ne pas vous en faire profiter.

"Serrés l’un contre l’autre, sans bruit
Croyez bien que je m’en suis réjouis
Sans même un sabre qui nous sépare
Comme je souhaiterais que cela ne fût pas si rare !

Belle Reja, au regard si farouche
Votre peau semble ordonner que je la touche
Et depuis ce baiser que vous m’avez offert
De cette envie je ne peux me défaire."

Mayeul

Livre II, Chapitre 1 • Les Sables du Temps

Mayeul de Vifesprit ▬ Rejwaïde Sinhaj

Quelques vers échappés de ma plume

29 novembre 1001

Un colis est livré à la caserne de Mayeul. Une étiquette porte son nom, mais il n'y a aucun message. En déballant le paquet, il s'avère qu'il s'agit d'un sabre erebien de bonne facture, enveloppé d'un petit nœud de satin rouge. Coulant, le nœud.

Svaljärd, 25 Décembre 1001

Belle Reja

Veillez pardonner de la lenteur de ma réponse, j’ai eu beaucoup à faire, mais vous étiez présente dans mes pensées. Votre cadeau m’a surpris, mais sachez qu’il est accroché en bonne place dans mes nouveaux quartiers. Tout comme la chemise que vous m’avez offerte. Faites attention, je pourrais presque croire que vous en venez à m’apprécier, à force de me couvrir de présents !

Je vous ai écrit un nouveau poème. Après tout, vous ne m’avez pas renvoyé le précédent en petits morceaux, alors, j’ose imaginer que vous ne l’avez pas détesté ? Que Valda veille sur vous, et sur votre compagnon ailé.

Mayeul de Vifesprit

Il fait froid
Si froid
Et tu n’es pas là
Auprès de moi

Je sentais ta chaleur
J’inspirais ton odeur
J’admirais tes sourires
Et m’enivrais de ton rire

Je ne peux exister
Si loin de tes baisers
Rejoins-moi, sans plus tarder
Nous avons encore tant à partager

Après quelques jours de silence, c’est un parchemin plié en quatre qui est glissé sous la porte de la chambre de Reja, à Ibelin

Sans doute aurais-je dû argumenter
A quel point il est magnifique d’aimer
Sans doute aurais-je dû mieux exprimer
Ma volonté de te le montrer

C’est tellement beau d’aimer
Pour une nuit ou à jamais
Un jour, je t’expliquerais
Et tu n’en seras plus effrayée.

Le petit colis a été déposé par un Voltigeur à Ibelin, parmi d’autres lettres et courriers provenant du front. Il est relativement anonyme, si ce n’est le noeud rouge qui l’entoure, souvenir d’un autre noeud rouge, qui entourait le sabre offert par Reja à Mayeul.

A l’intérieur, un poème. Un message, aussi, et un bracelet tout simple.

Quelques vers échappés de ma plume - Rejwaïde 170922113930563427

Quelques vers échappés de ma plume - Rejwaïde 170922113930563427

2 septembre 1002
Reja.

La plupart de mes possessions ont brûlé avec l’incendie de la caserne, mais cette opale est une des rares choses qui me reste. Je voudrais qu’elle soit un peu à toi : après tout, je suis à toi, moi si c’est ce que tu veux.

Considère ça comme un cadeau d'anniversaire un peu en retard.

Mayeul.

Il me manque quelque chose
Sans tes mains sur mon corps
Sans ton souffle sur ma peau
Sans tes baisers sur mes lèvres

Je m’ennuie de toi
De tes baisers
De ces soupirs échangés
Et de ces moments partagés

Reviens moi
Reste près de moi
Pourquoi se séparer
Alors que je n’aspire qu’à te retrouver ?