AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -17%
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 ...
Voir le deal
249.99 €

Partagez
 

 Où es-tu?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyVen 20 Oct 2017 - 14:10


Livre II, Chapitre 6 • La Chasse Sauvage
Mélodie Douxvelours & Lancelot l'Adroit

Où es-tu?

Quand l'inquiétude prend le pas



• Date : 22 septembre 1002
• Météo (optionnel) : C'est la nuit, il fait bien noir
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Lancelot revient enfin chez lui après une absence forcée et beaucoup trop lourde. Bien que guérit, il n'est pas encore remis de cette étrange maladie et espère retrouver son atelier en ordre pour se reposer en paix et cacher cette abeille dont il s'est emparé.  C'est sans compter Mélodie qui l'attend de pied ferme.
• Recensement :
Code:
• [b]22 septembre 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2807-ou-es-tu#89156]Où es-tu?[/url] - [i]Mélodie Douxvelours & Lancelot l'Adroit[/i]
Lancelot revient enfin chez lui après une absence forcée et beaucoup trop lourde. Bien que guérit, il n'est pas encore remis de cette étrange maladie et espère retrouver son atelier en ordre pour se reposer en paix et cacher cette abeille dont il s'est emparé.  C'est sans compter Mélodie qui l'attend de pied ferme.



Dernière édition par Lancelot l'Adroit le Dim 22 Oct 2017 - 8:44, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyVen 20 Oct 2017 - 14:11

J'étais épuisé dès mon arrivée à Lorgol.  On m'avait donné l'antidote et je m'étais senti immédiatement mieux.  Toutefois, cela n'avait pas vraiment arrangé complètement mon état.  Malgré ma grande faiblesse, j'avais aussi contacté Maximilien afin qu'il me laisse pour des fins d'études l'abeille que j'avais créée avec Melbren.  Si mes motifs étaient d'abord très clairs, soit l'étudier puis l'offrir ensuite à l'Ordre avec mes résultats de recherches, je n'en étais plus tout aussi certain.  Je supportais plutôt mal l'idée qui circulait et qui s'avérait vraie : c'était eux qui étaient de cette effroyable épidémie et j'avais un peu de mal à pardonner.  Je n'avais jamais officiellement rejoint leurs rangs, mais leurs idées me plaisaient.  Ils ouvraient la porte à de nombreuses connaissances inaccessibles depuis mille ans déjà et la curiosité qui animait mon existence ne pouvait tourner complètement le dos à pareille intention.  Toutefois, leurs méthodes commençaient sincèrement à me rendre mal à l'aise.  Je n'aimais pas particulièrement la violence inutile.  Toutes ces victimes…  C'était aller trop loin.  Ce n'était pas comme ça que je voulais voir les choses évoluer, or je n'avais pas vraiment le choix.  Serrant mon paquet contre moi, de crainte que l'on ne me le vole, j'avançais dans les rues de la ville haute.  Il me tardait de rentrer chez moi, mais avant tout je devais aller en aide à ma mère, elle aussi atteinte par la maladie.  Je réfléchirais plus tard à ce que je ferais de mon précieux bien.  Pour le moment, il n'y avait que le comte de Séverac qui soit au courant et j'avais encore un peu de temps avant que l'Ordre ne l'apprenne.

Je trouvai ma mère mal en point, pire que l'état où je me trouvais.  Ma sœur fut soulagée de me voir arriver, bien qu'elle fut un peu surprise de me voir là, l'air hagard et amaigri.  Je lui tendis le remède afin qu'elle l'administre à mère tandis qu'elle m'expliquait le développement de la maladie.  Mère avait continué à utiliser sa magie malgré son état et elle était si profondément plongée dans son coma qu'elle délirait à peine.  Je poussai un lourd soupir à l'écoute de cette nouvelle.  Cela compliquerait les choses.  Peut-être ne se réveillerait-elle plus.  Je me gardai de transmettre cette hypothèse à ma sœur, elle était encore trop jeune et pleine d'espoir.  Elle n'avait pas le même cynisme que moi.  Je lui avouai que je ne savais pas quand elle se réveillerait.  Pour ma part, j'avais pris garde à ne pas me servir de ma magie depuis le jour où j'avais montré les premiers symptômes, le médicament avait fait effet tout de suite, en me laissant toutefois encore marqué par ces longues semaines de maladie.  Il fallait espérer qu'elle se remette rapidement.

Elle voulut me garder à dormir, déplorant mes membres maigres et désirant que je reste pour qu'elle s'occupe de moi pendant ma convalescence, mais je refusai.  Elle aurait besoin de son énergie pour s'occuper de mère et moi je devais retrouver mon atelier.  Je savais que mes courtes visites les rendaient tristes, mais je ne pouvais pas me risquer à rester avec elles trop longtemps.  J'avais fait exprès de leur trouver un logement à l'écart et loin de ma boutique.  Je ne leur avais pas dit où j'habitais non plus.  C'était trop dangereux.  Ma double vie pourrait les mettre en danger.  Plus encore désormais que je possédais un artéfact des anciens savoirs.  Je m'éclipsai rapidement sous les protestations de ma cadette et pris le chemin de mon atelier.  Mon chez moi.

Lorsque j'en ouvris la porte une odeur de poussière me sauta au nez.  J'étais trop fatigué pour réaliser que quelqu'un avait crocheté la serrure.  J'avançai à tâtons dans le noir, à la recherche de ma table de travail où je trouverais de quoi allumer un petit luminaire et m'éclairer.  En vérité, je n'en avais pas vraiment besoin, je connaissais la pièce au moindre centimètre, mais la lumière était rassurante.

Une fois mon objectif atteint, je craquai une allumette que je laissai tomber sur le sol et s'éteignit brusquement.  J'avais vu un visage dans l'obscurité.  Je craquai une seconde allumette et mis le feu à la bougie dans son bougeoir avant de diriger la lueur vers l'intrus.

« Et me mentionner ta présence ne t'as pas traversé l'esprit?  Bon sang Mélodie!  J'ai failli mourir de frayeur et je viens déjà de presque mourir de maladie, laisse-moi un peu de répit veux-tu! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyVen 27 Oct 2017 - 10:52

Installée dans le noir, je me laissais bercer par le bruit des machines qui m’entourait, des légers « tic-tacs », parfois en rythme, d’autre non. Une étrange mélopée de cliquètement qui se mêlait au passage discret des rongeurs nocturnes. Faudrait-il que je mentionne à Lancelot que son atelier était occupé par d’autre être vivant ? Je n’étais pas encore décidé, les rongeurs ne dévorait pas le métal, cela ne devrait pas lui porter préjudice, et j’aimais ces petites bêtes.
Je caressais du bout des doigts les tiges de métal laissaient à l’abandon sur la table où j’avais élu domicile, goutant les imperfections, les courbes et les trous que le savant avait sculpté pour ses mécanismes.
J’étais perturbée.
Iseutl était revenue, Sulfure également, j’en étais heureuse, soulagée, mais en même temps, je leur en voulais encore. J’étais rancunière, nous avions parlé plus longuement que lors de leur abandon subit, je comprenais, je comprenais et pourtant… Ca avait fait mal, vraiment. Iseult me laissait panser mes blessures, sachant que derrière l’amertume il y avait cet attachement qui était née de notre vie commune.

Quand j’étais revenue, j’avais cherché mon cher petit géni, qui avait été introuvable.
Il était un mage et il lui fallait aussi un antidote. J’avais failli en perdre la mâchoire lorsque j’avais appris qu’il était parti lui aussi en quête d’un remède, sur un autre chemin, mais à la même destination. Quel abruti, lui qui avait toujours été casanier, courir les route alors qu’il était malade. Il était stupide ou quoi ?

Il cherchait à mourir ?

Si je commençais à perdre mon statut de Fou et mes amis dans un même temps, je crois que je finirais bien par craquer. Mais les nouvelles étant ce qu’elles étaient, portées par le vent et les minauderies des Miracles, je su rapidement qu’il était sain et sauf. C’est pourquoi je me retrouvais perdue dans le vague, dans le noir, dans son atelier à l’attendre. Ressassant ce qu’il s’était passé dernièrement et dialoguant tranquillement avec Iseult pour lisser les plis et apaiser mes tourments.
Cloitrée dans la pénombre, j’étais incapable de me rendre compte du temps qui passait, seul les bruits métalliques qui m’entouraient pouvaient faire office d’horloge. Ainsi, n’avais-je pas l’impression d’être suspendue dans le temps, enfermée dans un silence pesant.  

Il y avait beaucoup de chose dont je voulais lui parler, il s’était passé nombre d’évènement improbable, mais je voulais avant tout m’assurer de son état et de son intégrité mentale. S’il voulait mourir, je pouvais bien m’en occuper et le balancer du haut d’une tour pour lui apprendre à jouer aux aventuriers de la sorte.

Un grincement se fait entendre, une faible lueur. Des bruits de pas et un soupir las. Ha le petit géni était de retour. Il allume une allumette non loin de mon visage, un peu plus et c’était mes cheveux que les flammes dévoraient. Heureusement que la surprise le fait aller en arrière.

-Bonjour, moi aussi je suis contente de te voir.

Je lui offre mon plus beau sourire, tout en balançant mes jambes dans le vide et lui offrant ma main pour qu’il se relève.

-En parlant de maladie, depuis quand tu pars découvrir le monde, alors qu’une maladie sévit et que tu risquais fort bien de finir d’en mourir ? Non parce que si tu compte crever, je peux le faire de façon plus efficace et moins douloureuse hein.

Ma voix se fait un peu trop acide, je ne m’en rends même pas compte. Mais je ne voulais pas le perdre, pas lui, ni aucun autre. Iseult y compris. Je les protégerais la prochaine fois, quoi qu’il m’en coute.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyDim 29 Oct 2017 - 7:55

Il y avait longtemps que j'étais habitué à recevoir les visites surprise de la voleuse, mais je ne m'étais pas attendue à la retrouver dès mon retour.  À croire qu'elle m'avait attendu là tout le long de mon voyage, elle et son visage tout poussiéreux.  Le mien l'était d'ailleurs tout autant, cette excursion en Erebor n'avait pas fait des merveilles pour mon teint.  Ça et la maladie, bien entendu.  Je me sentais beaucoup mieux – on ne pouvait faire pire qu'on état presque perpétuel de coma délirant ou une nausée et des hauts le cœur réguliers – mais j'étais encore affaibli.  Le voyagement n'avait pas aidé et pourtant je n'aurais tout de même pas pu laisser le fruit de plusieurs jours de travail me filer entre les doigts comme ça.  Je ne pouvais faire confiance qu'à moi-même pour récupérer cette abeille. Bien que maintenant je ne savais plus trop pourquoi je la voulais.  Une curiosité à étudier oui, mais à quelles fins?  Je n'étais pas trop certain de vouloir la remettre à l'Odre, d'une part parce que Maximilien de Séverac savait que j'étais en possession de celle-ci, de l'autre parce que je me sentais trahi par cette organisation à qui j'avais plus ou moins accordé mon soutien.  Leurs objectifs me rejoignaient, le retour  des Savoirs interdits m'intriguaient et je voulais les voir naître à nouveau.  Mais pas au prix de ma propre vie.  Ni d'ailleurs de celle des autres en vérité.  Dire d'ailleurs que j'avais à cause d'eux fait preuve d'altruisme.  Enfin, sans vraiment le vouloir mais tout de même.  Sans trop y réfléchir, je resserrai mon paquet contre moi.  Je n'avais pas trop envie de parler à Mélodie de l'abeille.  Je voulais la garder secrète pour moi.  Il faudrait que je trouve un moyen de la cacher sans qu'elle ne la voit.

« Depuis qu'on me l'a demandé gentiment tu vois.  Tu me prends pour un sans cœur? » protestai-je donc pour réponse à ses accusations.  Je retirai d'un geste ma cape de voyage couverte de sable et la posai sur l'une des chaises de l'atelier.  Et je songeai que c'était le moment ou jamais.  Je laissai mon paquet sur un coin éloigné de la table, le posant là avec quelque désinvolture, comme si cela ne m'intéressait pas.  Si je le gardais entre mes mains, je pouvais être certain que sa curiosité maladive voudrait en voir le fin mot.  Il faudrait que je trouve une excuse pour ne pas ouvrir ce baluchon si jamais elle me posait des questions à son sujet.

« Ma mère est encore alitée par la maladie, malgré le remède.  Ma sœur m'a dit qu'elle a persisté à utiliser sa magie même si cela empirait son état.  Tu savais pas que j'ai de la famille à Lorgol, hein?  Moi aussi je sais ce que c'est de prendre soin des siens, » répondis-je, un peu blessé par l'amertume de ses propos.  Je ne savais pas trop pourquoi elle m'attaquait ainsi.  Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que je ne meure à l'autre bout du continent en quête d'un remède.  Elle m'avait repoussé plutôt clairement par le passé et même si nous étions bons amis, elle ne pouvait me reprocher de mettre ma vie en danger.  Elle se remettrait plus vite de ma mort que moi-même.

« Je suis fatigué Mélo, le voyage a été horrible pour moi.  Tu sais que je n'ai pas une once d'altruisme en moi et me porter en héros ne fait vraiment pas partie de mes habitudes.  Tu serais bien gentille de remettre tes menaces de mort à plus tard et me faire réchauffer un peu de vin.  J'en aurais bien besoin. »  Je la détaillai un peu plus attentivement, maintenant que mes yeux s'étaient habitués à la clarté diffuse de la bougie.  Elle semblait éreintée elle aussi.  Et anxieuse.  « Tu en as bien besoin toi aussi à ce que je vois.  Pourquoi as-tu les traits si tirés?  Tu m'as caché que tu es mage toi aussi? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyDim 29 Oct 2017 - 22:44

Lancelot n’était visiblement pas de très bonne humeur. Je ne peux que lever les yeux au ciel devant sa réponse des plus désagréables. Et moi qui m’inquiétais pour lui, pour son état, s’il avait encore la force d’être aussi grognon, alors tout allait bien.
Il se déshabille et pose un paquet par la même occasion. Mes yeux suivent et ne ratent rien, mais pour le moment je m’intéressais plus du cas de Lancelot. Depuis quand mon petit géni était-il aussi amère ? Je ne pensais pas que nous nous étions séparés en étant en de mauvais termes. Mais il semblerait, d’autan vu la remarque cinglante que j’essuie.
J’exagère ma réaction, maintenant mon cœur comme si une flèche l’avait transpercé en faisant une grimace. En réalité, il m’avait vraiment blessée. Je n’avais cependant aucunement envie de me lancer dans une quelconque dispute, ni dialogue éreintant.

-Subtile façon de me rappeler que je n’ai plus de famille dans le coin.

Je lui lance un clin d’œil, sachant pertinemment la contrition qui risquait de le prendre. Mesquine vengeance, je n’étais pas quelqu’un de bien, il fallait s’y faire. Je le regarde s’exaspérer et se débattre pour évacuer toute cette colère dont il ne savait trop quoi faire.
Je crois qu’en cet instant, cette seconde, comme figée, le doute s’insinuait.
Terrible, effroyable.
Et si ?
Et si la maladie me l’avait changé, s’il n’était plus le même, s’il n’était plus mon ami ? Avais-je raté quelque chose ? Un mois pouvait-il à ce point changer une personne ? Sans doute, mais je ne le voulais pas. Le perdre sans même savoir pourquoi, c’était vraiment trop injuste.
Je me donne contenance et cache mes sombres pensées en prenant une bouteille qui s’était tapi dans les recoins de ma jupe étalée sur son plan de travail.
Une bouteille de vin et pas des moindres. Une lagrane de belle facture.

-Je l’ai prise à un marchand avant de venir te voir en me disant que cela te ferait plaisir. Un cru exceptionnelle d’après le commerçant, agrémenté des herbes de ton duché, les rares encore disponibles sur le marché Faë. Je me suis dit que ça te ferai plaisir.

Bien sur, je ne l’avais pas payé, d’ailleurs, mettre autant de fleuron pour une simple bouteille était une aberration. Il aurait dû avoir honte, ou tout du moins ne pas s’étonner que certain se serve directement dans ses stocks.

-Voyons tu ose dire à une dame que son teint n’est pas parfait ? Ce voyage à fait de toi un véritable barbare !

Je saute de mon perchoir, et les lanières de ma jupe s’accrochent à je ne sais quoi. Un bruit de déchirement plus tard, me voila en jupon léger et presque transparent devant Lancelot. La pénombre s’occupait de masque le reste, cela ne me dérangeait pas particulièrement, Lancelot non plus certainement. Il était cielsombrois après tout.
Quelques arabesques noires descendants de mes hanches sur mes cuises restaient visibles. Discrètes, et élégantes.

-Oups…

Je récupère la jupe en pestant à moitié, l’accrochant à ma taille comme je le pouvais, mais laissant tout un coté de mes hanches à la vue du jeune savant. Une fois fini, je débouchonne la bouteille.

-Et donc, pour te répondre, j’ai dû accompagner Tara à Roc-épine avec Merle. Ce n’était pas la joie non plus et ! Dis-je en me rapprochant de lui et en lui flanquant une pichenette sur le front. Tu es altruiste, à ta manière. Pour ceux que tu aimes. On ne peut pas te demander plus. J’aurais bien aimé être mage, de l’été et pouvoir faire exploser ce que je veux. Tu imagines ! Le rêve.

Un grand sourire m’étire les lèvres.

« Que les dieux nous en gardes. Tu es déjà une assez grosse calamité sans ça »

Devrais-je lui préciser que, par contre, j’avais retrouvé ma chère Iseult et mon rôle en tant que pièce de la Rose ? Une magie des saisons contre celle de la Rose, cela se valait en fin de compte.
Je me dirige vers ce qui lui servait de poêle et commence à lancer le feu pour réchauffer le vin en sortant deux verres.

-Je t’ai aussi ramené à manger si tu veux. Pas de confiture cette fois, j’ai bien retenu la leçon. Et arrête d’être de mauvaise humeur, je m’inquiétais pour toi, tu es mage aussi et pas invincible. Je suis contente de te voire sauf, même si tu ne semble pas plus heureux que cela de me voir toi.


Pour ne pas changer, mais il avait tendance à s’adoucir rapidement. Il était comme ça.

- J’ai peut-être plus de famille, mais y’a des gens auquel je tiens. Manque de bol pour toi, t’en fait parti.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyJeu 2 Nov 2017 - 17:48

Elle était injuste.  Extrêmement injuste en vérité.  Je n'avais pas parlé de sa famille.  Je ne cherchais pas à lui rappeler qu'elle avait perdu toute celle qu'elle avait.  Non, loin de là.  Elle avait sauté toute seule aux conclusions alors que tout ce que je voulais dire c'était que si elle était prête à beaucoup de choses pour sa mère, lorsqu'elle était encore en vie, j'étais aussi prêt à protéger la mienne des dangers.  Je n'étais certes pas le fils le plus exemplaire au monde, si elle n'était pas à Lorgol, probablement que je ne lui aurais pas porté le remède moi-même.  Je l'aurais fait transmettre par l'entremise de quelqu'un de confiance.  Peut-être Melbren qui était retourné à Automnal avec sa famille.  Je savais que la mère de Mélodie était morte depuis longtemps déjà, mais que malgré cela, la plaie de son cœur ne s'était pas encore refermée.  Elle me connaissait si mal pour croire que je me lancerais dans un commentaire aussi méchant et mesquin?  Je ne pouvais me targuer d'être l'homme le plus tendre sur le continent, mais je n'étais point insensible.  En vérité, elle m'avait gravement blessé en me répondant ainsi.  Je ne savais trop ce qu'elle cherchait à provoquer chez moi.  Du remords peut-être?  Si mes intentions avaient été telles qu'elles les décrivaient, j'en aurais certainement éprouvé.  Je me sentais surtout vexé et agacé d'être accusé aussi injustement par quelqu'un qui comptait autant pour moi et que je croyais me connaître par cœur.  Je ne relevai pas toutefois l'erreur de jugement qu'elle faisait, me contentant de me murer dans un silence tandis qu'elle m'exhibait ses trouvailles.  Un vin lagran, dont je ne doutais pas un instant qu'elle ne s'était pas procuré par les moyens communs.  Au moins, ça me ferait oublier l'horreur du voyage et de la maladie avec un peu de chance.  Et peut-être aussi le fait que je me trompais peut-être un peu sur celle qui avait hanté mes pensées si longtemps.  Et je me fis la réflexion que… elle n'était pas venue visiter mes rêves aussi souvent que je l'aurais cru pendant mon voyage.

C'est sur cette pensée que j'entendis un bruit de tissu qui se déchirait et je levai les yeux pour trouver Mélodie en simple jupons, rattrapant les pans de sa jupe.  Elle ne semblait pas pressée de se couvrir.  Et ça ne me gênait pas.  Ça aurait dû pourtant, mais je la regardais simplement sans aucun sentiments particuliers.  Enfin si quelques uns.  Je ne pouvais manquer d'observer ses jambes arquées et déliées, les courbes de ses hanches.  Quoi qu'on en dise, j'étais bel et bien un homme moi aussi et j'étais sensible au corps des femmes.  J'aurais pu lui tendre ma cape de voyage pour qu'elle se couvre un peu, mais je n'en fis rien.  Ses jambes avaient quelques chose de poétique à travers le voile de ses sous-vêtements.  Elle me déconcentrait quelque peu de son récit, mais j'arrivai à suivre plus ou moins.  Jusqu'à ce qu'elle me mette une pichenette au front et que je lève machinalement ma main pour le frotter et en réduire la douleur.  Douleur fictive, car je n'avais pas mal du tout.

« Tu m'enlèves les mots de la bouche, » répondis avec un sourire un peu narquois.  Mélodie, mage de la destruction?  Vraiment, mon atelier se portait beaucoup mieux sans qu'elle ne possède ce pouvoir.  Elle n'avait pas besoin de magie pour mettre la pagaille partout sous son passage.  La suite par contre pique au bon endroit.

« Arrête de dire des bêtises Mélodie.  Tu sais très bien que je suis content de te revoir.  Tu aurais seulement pu mettre le feu à une bougie plutôt que de rester dans le noir et me faire une de ces peurs!  Ton imagination s'envole sur des chemins égarés. »

J'ignorai ses derniers propos.  Quelques mois plus tôt, ils m'auraient empli d'un espoir que je n'aurais osé espérer.  Aujourd'hui, ils me rendaient, pas tout à fait indifférents, mais ils n'avaient pas le même pouvoir qu'ils auraient pu avoir fut un temps.  Je ne le remarquai même pas moi-même.  Je songeais simplement que c'était plutôt ironique.  Des mois plus tôt, c'était moi qui venait à son secours, pour la tirer de sa torpeur.

« Eh bien, il semblerait qu'il y aura toujours l'un de nous pour nécessiter les soins de l'autre, » répondis-je en hochant la tête comme si j'exprimais là un fait de haute importance.

« Qu'as-tu donc apporté à manger?  Je ne vais pas te mentir, je me sens affamé.  On ne mange pas aussi bien en Erebor quand on essaie de fuir des Voltigeurs. »

L'ironie était qu'un Voltigeur s'était même joint à notre groupe, sans chercher à nous nuire.  Je n'arrivais toujours pas à m'expliquer ses motivations.  Il était arrivé alors que je commençais à perdre de plus en plus souvent conscience de ce qui se trouvait autour de moi.  Peut-être avais-je raté une information importante à ce moment-là.  C'était d'ailleurs une chose que je regrettais : je m'étais retrouvé entouré de personne plutôt importantes, mais je n'avais pas pu entendre aucun de leur secret.  Au moins, cela m'avait toutefois permis de démasquer quelques Épines, mais à quoi cela pourrait-il bien me servir maintenant?  Je n'étais toujours pas un grand admirateur de la Rose qui avait empêché l'accès à bien des Savoirs pendant un millénaire, mais je me sentais déjà plus de bonnes dispositions à leur égard désormais que la Trêve était rompue et qu'au moins, eux ils avaient oeuvré à sauver les mages, pas à les rendre malade.  J'avais encore en travers de la gorge le fait que l'Ordre était à l'origine de tout cela.

Dans ma surprise et mon petit accroc avec Mélodie, je n'avais pas réalisé que j'étais resté debout beaucoup trop longtemps pour ce que mon état me permettait et je me sentis finalement vaciller sur mes jambes : elles s'étaient mise à trembler.  Je me rattrapai sur la table, pour ne pas tomber.

« Je crois que j'en ai trop fait pour aujourd'hui, » soupirai-je en me traînait vers une chaise sur laquelle je me laissai tomber.  Je me sentais avoir le vertige et ma tête commençait à être douloureuse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyLun 6 Nov 2017 - 16:36

-Non, j'avais besoin de réfléchir. Les ombres me calment. Au moins, je peux mettre en ordre les voix dans ma tête.

Je lui lance un clin d’œil, lui signifiant une boutade. Je n'allais pas lui dire mon appartenance à la Rose, l'absence d'Iseult pendant cette maladie, à quel point tout cela m'avait mis à cran. Lui décrire comment les stigmates de la maladie m'avaient replongé dans des souvenirs douloureux. Mais je pouvais bien faire passer une blague dont seule moi en connaissait la teneur.

-Oui, faut croire qu'on s'est bien trouvé finalement.


Depuis l'épisode du saut dans le temps, il était vrai que je venais bien plus naturellement vers Lancelot dès que j'avais un problème. Comme si l'intimité partagée avait brisé un mur, un passage que seul lui était autorisé à passer pour y entrevoir les méandres des mes tourments. C'était sans doute pour cela que j'avais été si contrariée de ne pas le trouver tout de suite.
Je ne voulais pas le perdre, pas un des rares, voire le seul, que j'avais autorisé à rentrer dans mon monde de façon bien plus importante que la plupart. Je ne me contentais pas simplement de l'apprécier, de l’aimer ou de vouloir le protéger. Je lui avais offert un bout de confiance qui faisait que je savais pouvoir lui confier certains secrets.

-De la viande séchée, fumée, avec du fromage de chèvre d'Outrevent, du miel et des gâteaux de confiture rehaussés d'un peu de liqueur. Sans compter les deux autres bouteilles que j'ai caché dans ton atelier.

Aurais-je la mesquinerie de le laisser chercher ou pas, c'était encore à prouver.

-Si tu les trouves tout seul, je te laisse droit à une demande à me faire par bouteille.

Je lui lance un clin d’œil, ne précisant pas la teneur desdites demandes. J'étais joueuse, il n'abuserai pas.

Je le savais.
Et j'avais terriblement besoin de décompresser, et visiblement lui aussi.

Cela expliquant sans doute la haute teneur en alcool des mets apportés.
Alors que je tente d'alléger l’atmosphère, je le vois vaciller. Je tente de le rattraper, mais il s’était repris avant même que j’esquisse le moindre geste pour prendre la sage décision de s'asseoir. Il avait l’air épuisé, j’avais peut-être exagéré.

-Effectivement. Dis-je en acquiesçant. Sérieux, fait attention à toi Lance. Ca devient de plus en plus le bordel, et le pire c'est que c'est même pas à cause de la guerre...Enfin bref. Parlons d'autre chose, ce soir, on fête notre retour et la trouvaille du remède. Tu sais que là-bas, j'étais prête à organiser un casse avec Merle pour aller le leur voler s'ils ne voulaient pas nous le donner. Si tu avais vu comment ils nous ont reçu ces fumiers. Tsss. Ok on est en guerre mais quand même.

Je râle, tout en servant le vin dans les verres et en donne un a Lancelot. Porte le mien à mes lèvres et le vide presque d'une traite. Je récupère ensuite mon baluchon, installe une table de fortune à proximité du savant et j’y mets la nourriture et la bouteille.

-Alors dis-moi. Quoi de neuf en ce moment si on oublie ce voyage des plus merveilleux pour récupérer un remède d'une maladie flippante qui touche les mages.

J'en profite pour m'installe sur un coin de table, une jambe par-dessus l'autre. Mon verre déjà rerempli de vin.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptySam 11 Nov 2017 - 15:37

Je n'étais pas aussi joueur que Mélodie pouvait se montrer : je ne tomberais pas dans le piège de me mettre à chercher comme un imbécile deux bouteilles dans l'atelier.  Je finirais bien de toute façon par leur tomber dessus à la recherche de tel ou tel autre objet de ma collection.  On disait que l'alcool vieilli était meilleur que le jeune.  Je pourrais peut-être découvrir à la vérité à ce sujet grâce à cette chasse aux œufs improvisées.  Puis en fait, même si je l'avais désiré, j'aurais probablement été incapable de me déplacer dans les quelques pièces qui consistaient simplement de la boutique, de l'atelier et d'un petit recoin qui me servait parfois de chambre.  L'alcool tombait à point et je n'attendis pas pour porter le verre à mes lèvres une fois qu'elle me l'avait tendu.  J'avalais à petite gorgée, savourant les saveurs délicieuses de cette boisson, tout en sentant ses effets courir dans mes veines.  J'étais Cielsombrois, je savais tenir ma liqueur, mais peut-être pas au même degré que mes autres compatriotes.  Il fallait comprendre, je n'étais pas un grand buveur de façon générale, trop concentré sur mes créations pour me préoccuper réellement de ce que je mangeais ou buvais.  Quand je pensais à le faire.  Combien de fois m'avait-on forcé à revenir dans la réalité pour que je considère l'espace d'un instant l'idée de m'alimenter et de prendre un peu de repos?  Je n'étais pas de ces hommes qui menaient une vie réglée et normale.  Lorsque je me penchais sur quelque chose, j'y mettais toutes mes énergies et tout mon temps.  Au détriment de tout le reste, même ma propre santé.

Et maintenant que j'avais été absent près de deux mois, que je revenais à peine guéri d'un mal qui m'avait rendu incapable de me déplacer et de réfléchir, je me sentais un peu perdu.  Avant d'avoir atteint la moitié de mon verre à petite lampée, je le calai d'un coup avant de le poser sur la table.  Trop près de mon paquet précieux, mais je n'essayai pas de l'éloigner.  Ça aurait été louche.  Je tapotai sur le bord du contenant et lâchai-je : « Je crois que j'aurais besoin d'un autre verre avant de répondre à tes questions. »

Quand ma  tasse fut à nouveau pleine, je me remis à savourer ce vin exquis.  C'était vraiment une belle cure que celle-là et même si elle était arrivée à moi de manière quelque peu malhonnête, je n'en avais cure, justement.  Je me délectais tout en retrouvant un peu de couleur et par le même fait un semblant d'énergie.

« En vérité, ta question est beaucoup trop étroite.  Les plus fraîches nouvelles sont que je suis allé à Ibelin, que j'ai voyagé en compagnie de personnes forts différentes de celles que je côtoie en temps normal et que nous avons récupéré l'antidote.  Il y a déjà presque deux mois que je suis partie Mélo!  Deux mois!  Regarde-moi toute cette poussière!  Je bien peur que certains engrenages ne soient perdus à jamais! » m'exclamai-je avec de plus en plus de passion tandis que j'abordais le  sujet qui me tenait à cœur.  J'étais de retour chez moi, mais il me serait sûrement impossible de me remettre à mon art tout de suite comme le prouvait ma main qui tremblait de simplement tenir un gobelet.  J'avalai à nouveau d'une traite ce qui restait à l'intérieur avec de le tourner entre mes mains.  Je n'étais pas au meilleur de ma forme et retrouver mon atelier, mon antre, ne m'apportait pas tout le bonheur que j'aurais souhaité.  J'étais complètement démuni.

« Je n'ai pensé qu'à mon atelier tout le temps que j'étais parti. Et maintenant que je suis de retour… eh bien je ne sais plus, » soufflai-je à voix basse.  Subitement, tous mes objectifs de retour s'étaient envolés quand j'avais appris qui était responsable de cette épidémie.  Je souffrais intérieurement sans trop savoir de quoi.  Rien n'était ce que j'avais espéré, je ne savais plus vers où, ni vers qui me tourner.  Je ne pouvais pas vraiment parler à Mélodie de mes allégeances, c'était dangereux, je ne voulais pas la mêler à cela, mais c'était difficile, car me confier à elle avait toujours été facile.  L'espace d'un instant, un petit visage pointu apparu sur mes paupières avant de disparaître.

« Si quelqu'un en qui tu avais jusqu'alors posé toute ta confiance venait un jour à te trahir, du moins, que viennent à tes oreilles des bruits t'indiquant qu'il t'a trahi, que ferais-tu? » demandai-je désespéré. En vérité, je ne croyais pas qu'elle puisse m'offrir une réponse satisfaisante.  Le problème était trop compliqué pour être simplifié comme je venais de le faire.

« Je crois que j'ai besoin de plus de vin que cela, » marmottai-je.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyLun 13 Nov 2017 - 22:16

Un autre verre, mais quelle merveilleuse idée. Peut-être que tout n’était pas perdu concernant ce génie incompris. Je le resserre volontiers, attaquant mon troisième verre pour la peine et l’encourageant à continuer sur cette voie, cette soirée serait dédiée à la beuverie, qu’importent les devoirs et les sombres histoires, les chansons paillardes et autres jeux d’alcool feraient de cet atelier leur royaume, car ainsi en avais-je décidé. Lancelot était dans un tel état, que j’étais certaine de lui faire céder le moindre de mes caprices. Il ne manquait plus qu’une joyeuse rumeur et quelques musiciens éméchés enchainant les fausses notes aussi bien que les airs entrainant et j’aurais presque pu me croire chez moi, oubliant l’aventure semée de malades et troubles qui avait été la mienne et celle de mon très cher frère des Miracles.

Il finit par céder et se prêter au jeu, mais une détresse que je n’aimais pas teintait ses paroles. Ils se désespéraient pour…des engrenages ? Vraiment ? Je claque ma langue contre mon palais, lui faisant un câlin maladroit en posant mon front contre le sien.

-Des engrenages ça se remplacent Lance, pas toi.

Je peux le comprendre, c’est un peu comme moi lorsque j’étais revenue chez moi, après cette réalité tordue qui nous avait happé quelques mois durant. Un cauchemar qui me faisait encore frissonner quand j’y repensais.

-Les choses ne semblent jamais être comme on les espère. On a trop d’attente ou pas assez. Si tu veux, la prochaine fois, on voyage ensemble, on part, je sais pas moi, a la jonction des terres du nord, au niveau des falaises qui bordent Erebor. Je t’apprendrai à escalader des montagnes, je te montrerais le ciel et l’horizon comme tu ne l’auras jamais vu. Et on mangera, et on se soulera la tête dans les nuages. Au moins tu pourras dire que ton expérience hors des murs de ton atelier ne se résume pas qu’a… hé bien qu’a ce triste voyage.


Sa question me laisse pourtant au dépourvue, je ne m’étais pas attendue à de telles interrogations. Il m’avait demandé, il n’y a pas si longtemps si je lui faisais confiance. C’était le cas, parlait-il de lui-même ou de quelqu’un d’autre. Je porte le verre à mes lèvres et bois avec plus de modération. Une torpeur joyeuse déliant doucement mes muscles et ma langue.

-Je ne sais pas. Je ne suis pas connue pour ma sagesse tu devrais le savoir. Je suppose que tout dépend de la trahison, de la personne et du contexte. Si ça a entrainé la souffrance de personnes auxquelles je tiens, ma propre souffrance, si c’était volontaire ou non, si…si, il y en a beaucoup trop. La seule certitude, c’est que je me vengerais à la hauteur de la trahison, bon…peut-être que je cognerais avant, parlerai après et me vengerais par la suite… ou parlerais en tout dernier… mais bon tu as compris le principe je suppose.


Je m’arrête un moment, pour chercher son regard qui fuient et s’en va à des mille de là, loin de cette pièce, loin de cette conversation sans doute. Je laisse échapper un soupir et m’assoie à même le sol. On repassera pour la soirée joyeuse, ce soir ce serait une discussion sérieuse semblait-il.

-Mais si tu n’es pas plus précis je doute de pouvoir t’être utile. Je veux bien débattre sur le bien fondé de la trahison, mais j’ai besoin d’exemple.


S’il ne voulait pas parler, peut-être voudrait-il faire semblant. Ce soir, je serais idiote, l’esprit embrumé par l’alcool, ce soir, je ne comprendrais pas et je l’aiderais à démêler ce qui le rend si bougon.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptySam 18 Nov 2017 - 4:38

Grimper les montages d'Erebor et se saouler dans les nuages.  Mélodie avait-elle oublié que je suis Cielsombrois et que je n'éprouvais que peu d'affection pour les sables erebiens?  Et tout ce qui s'y rapportait d'ailleurs.  Je n'étais pas très sportif d'ailleurs et faire de l'escalade aurait probablement causé ma mort précoce.  Je me contentai de ne pas réponse à sa proposition fort généreuse.  J'avais quitté mon atelier pendant près de deux mois, je n'avais nulle envie de retenter l'expérience.  J'étais content d'être de retour chez moi, dans mon antre, dans le seul endroit où je pouvais être complètement moi-même, Lancelot le fabricant d'automates, Lancelot l'espion.  Mais quelle étrange sensation éprouvais-je donc en ce terrible moment.  Pourquoi être revenu chez moi ne m'apportait pas exactement toute la satisfaction que j'avais espérée?  J'étais heureux, mais en même temps j'étais pris d'une poignante mélancolie.  Était-ce la nouvelle d'avoir été empoisonné par l'Ordre moi aussi?  Leur trahison me blessait durement.  J'avais cru qu'ils oeuvraient pour un objectif plus grand.  Je n'avais pas nécessairement approuvé du tout au tout leurs moyens, mais… leurs objectifs me séduisaient, je leur étais favorable sans avoir réellement rejoint leurs rangs.  Pas officiellement.  La Cour aussi penchait en faveur de l'Ordre, bien que je ne faisais pas seulement que suivre la tendance pour ma part.  Leurs valeurs communes aux miennes m'avait fait sentir lié à eux, mais désormais que leurs manigances avaient attenté à mes jours, sans songer à épargner ceux qui le soutenait, j'étais déçu et empli de désillusion.  Combien d'entre nous seraient-ils prêts à sacrifier pour sauver le plus petit nombre?

Je poussai un long soupir et secouai la tête.  Je ne pouvais pas raconter tout cela à Mélodie.  Ce serait la mettre en danger.  J'avais peur pour elle, mais le pincement au cœur qui m'aurait pris quelques mois plus tôt à penser à sa vie en danger ne se manifesta pas.  Je n'y portai même pas attention.

« Je ne peux pas t'en dire plus que cela Mélodie.  C'est… dangereux.  Pour toi comme pour moi, » déclarai-je sur un ton navré, mais ferme.  J'avais au plus profond de mes tripes, une crainte qu'un malheur ne s'abatte sur nous.  Je n'avais pas que des alliés et des ennemis.  Quant à savoir ce qu'il en était pour l'Ordre… je n'y voyais plus très clair.  Leur offrirais-je toujours mon soutien?  Leur offrir cette abeille, ce serait dévoiler mes couleurs.  Au moins au comte de Séverac.  Il savait qu'elle était en ma possession.  À moins de ne prétendre au vol.  Mais si je leur donnais ce bien précieux, qu'en feraient-ils?  Ne mettraient-ils pas à nouveau sans hésiter ma vie en danger pour atteindre leurs objectifs?  Je commençais à douter de la noblesse de leurs actions.

« Je crois que je vais devoir prendre le temps de faire le tri moi-même dans tout ça, » soupirai-je.  De toute façon, connaissant Mélodie, je n'osais lui parler de mes affiliations avec cette organisation.  J'étais plutôt persuadé qu'elle ne m'approuverait pas.  Et puis, cela risquait peut-être nos vies à tous les deux.  Je ne me sentais pas prêt à affronter la mort dans d'atroces souffrances à nouveau.

« Buvons mon amie, buvons jusqu'à ce qu'on ne souvienne plus de rien.  J'en ai bien besoin, » fis-je avant d'avaler ce qu'il restait de vin dans ma coupe.  Je fis tourner les dernières gouttes de liquide dans le fond avant de lâcher, avec un sourire un peu forcé : « Je ne crois pas qu'une seule bouteille ne soit suffisante à me faire tourner un peu la tête. »

Oui, il faudrait noyer tes craintes dans beaucoup plus d'alcool que cela pour les oublier, ne serait-ce que l'espace d'un moment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyDim 26 Nov 2017 - 18:55

Je fronce les sourcils, mécontente. Je me faisais conciliante, je jouais un jeu dont les règles m’échappaient pour le bien de mon ami et lui…lui me fuyait purement et simplement. C’est le bruit d’une claque derrière sa tête qui retentit brièvement dans l’atelier. Il trouble les tic-tacs et se répercute, comme une mise en garde entre les murs. Il était un prince charmant au bras de guimauve, il voulait protéger sans réellement en avoir les moyen et pire encore, il refusait l’aide qu’on lui apportait. Il était hors de question qu’il reste ainsi tout seul, j’avais tendance à faire pareil, mais je savais prendre une main quand on me la tendait, ce que lui, ne faisait justement pas.
 
-Lancelot l’Adroit, je peux savoir ce que tu me fais là ? Tu crois réellement que j’ai besoin de protection envers quiconque ? Tu crois vraiment que ta seule présence suffirait à m’empêcher de sauter à pieds joints dans les emmerdes ? Je t’assure que je le fais très bien toute seule, alors tu ne m’empêcheras clairement pas de rejoindre un ami enliser jusqu’au cou. Je me vautrais avec grand plaisir dans cette boue qui te coince. Donc maintenant, tu me dis ce qu’il se passe. J’ai bien plus de ressources que tu ne peux l’imaginer, tu en as trop dit. Donc soit je l’apprends par toi, soit je fouine jusqu’à ce que je sache et je suis pas certaine que la seconde option soit la meilleure solution.
 
Pour qui il me prenait ? Certes j’avais vécu quelque évènement traumatisant, me faisant paraitre pour fragile. Ce que…j’étais certainement, mais cela ne lui donnait pas le droit de décider à ma place ce que je voulais ou non savoir sous prétexte d’être protégée. Il voulait en parler, cela crevait les yeux, tout du moins, il avait besoin d’échanger et là, là il se contentait de simples métaphores vaguement satisfaisantes. Je voulais savoir et par Isil je saurais !
 

-Tu auras toutes les bouteilles que tu veux, au point de rouler sous la table en ronflant, mais avant tu as intérêt à me parler. Il n’y a rien que la Cour des Miracle ne puisse arranger surtout concernant ses enfants. Après tout, ils se servent de nous pour leurs manœuvres, ce n’est qu’un juste retour des choses que de se servir des Miracles pour nous sortir des ennuis.
 
Ce que je n’avais précisément pas fait… Il fallait dire que l’idée même d’avoir des traitres à la Cour m’avait tout bonnement tétanisé, obsédée par cette possibilité que je refusais pourtant, je n’avais plus su vers qui me tourner, ça et la mise à mort par Liselotte dans cette réalité virtuelle. Je n’avais pas réussi, mais Merle était au courant et d’autre après lui, je ne les laisserais plus faire,
Qu’ils me tiennent par la gorge ou non. Je représentais aussi la Cour des miracles et il était hors de question que je les laisse nous dresser comme ils le faisaient.
Nous étions plus forts qu’eux.
J’en avais fini de fuir, la mort, l’hypocrisie, la trahison. J’y ferai face, Iseult m’avait au moins donné cette force là au travers de toutes ses remontrances et étranges discussions que nous avions pu échanger.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyJeu 30 Nov 2017 - 7:42

De protection?  Tout le monde en avait besoin, surtout là, alors que la guerre ravageait le continent pour prouver qui du savant ou du mage était le meilleur.  Mélodie était mon amie.  Elle était même plus que cela, mais elle aurait dû comprendre qu'il ne fallait pas s'acharner lorsque je me décidais à garder le silence à propos de quelque chose.  Si je ne voulais pas en parler, c'était que j'avais de bonnes raisons pour garder le secret et elle aurait dû être en mesure de lire quelque chose d'aussi simple en moi, alors que nous étions amis aussi proches depuis aussi longtemps.  Elle me décevait amèrement par ce comportement.  J'avais espéré qu'elle ferait preuve d'une meilleure compréhension.  Cela me fâchait un peu, mais je n'avais pas l'énergie nécessaire pour une saute d'humeur.  Je me remettais encore à peine de la maladie et j'avais du mal à rester éveillé.  Je le regardai d'un air suppliant, pour qu'elle ne s'entête pas plus, mais cela ne servit absolument à rien.  Je ne tentais pas de la protéger d'un simple mal parce que je la croyais faible et incapable de s'en sortir.  Non, ma Mélodie était plus forte que ça.  Mais je devais penser à mes propres intérêts aussi et lui faire part de ce que je savais ne l'étais pas.  Son insistance commençait à m'agacer sérieusement.  Je frappai la table du poing subitement, faisant rouler mon verre qui tomba sur le sol.  La terre cuite dont il était fait vola en éclata à la fin de sa chute.

« Ça ne te regarde pas plus que cela Mélodie Douxvelours!  Ce n'est pas que toi que je veux protéger, mais moi aussi, ma famille et tout un tas d'autres gens qui comptent pour moi.  Il y a de ces choses qu'il vaut mieux garder pour soi-même.  Si j'avais su que tu me connaissais aussi mal pour insister alors que je refuse de parler, crois-moi je n'aurais pas laissé un mot s'échapper.  Tu me déçois vraiment. »

C'est une quinte de toux qui m'arrêta dans mon discours véhément.  Elle était revenue avec la fin de mon coma.  Je préférais presque dormir.  Je recommençais à avoir la nausée, à m'exciter comme ça.  J'espérais qu'elle était satisfaite de voir dans quel état elle m'avait mise.  Si le vin m'avait mis d'un peu plus bonne humeur quelques instants plus tôt, ses effets venaient de s'évanouir complètement.

« Tu es égoïste.  Tu te donnes le droit de t'inquiéter pour moi, mais pas l'inverse.  Et ce n'est pas dans la porté de la Cour de m'aider à ce propos.  Je ne suis pas dans les ennuis, nouvelle quinte de toux, Personne ne va porter atteinte à mon existence.  J'avais seulement cru que quelqu'un était autre qu'il est et je ne sais plus quoi en penser.  Est-ce que c'était moi qui me faisait une image fausse de la réalité? »

Ma voix se teinta de tristesse.  Avait-ce toujours été ainsi?  J'avais du mal à le croire.  Je n'étais pas un homme foncièrement bon, mais il y avait des limites à ce que je pouvais tolérer comme cruauté dans la poursuite de mes buts.  Je ne supportais pas non plus l'idée d'avoir été autant trahi par ceux que je croyais œuvrer pour le bien du continent.  J'étais tout simplement déçu.  Et je ne pouvais pas dire que je croyais en ces gens, car ils étaient depuis quelques temps désignés comme le mal sur le continent et je ne savais plus trop quoi en penser.  La Rose qui levait la Trêve pour prendre les hostilités contre l'Ordre du Jugement.  Qui des deux représentait le bien?  Qui des deux représentait le mal?  Je ne le savais plus, c'était plus compliqué que cela, mais ce n'était plus aussi simple qu'avant.

« Et je te rappelle que je suis un espion, je sais comment dissimuler mes traces et ce que je veux cacher.  Tu ne trouveras pas facilement ce que je cache au plus profond de mon âme si je refuse de te l'ouvrir.  Alors tu me ressers du vin et on se perd dans l'oubli ou tu t'entêtes et je te mets à la porte? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptySam 9 Déc 2017 - 21:14


La honte et la colère se disputaient dans mon esprit, empourprant mes joues pour les rendre désagréablement brulantes. Oui, j’étais tout cela, égoïste, stupide certainement, mais par Isil, le décevoir, c’était un mot bien trop tranchant pour que je puisse l’encaisser sans flancher.
Et lui aussi semblait-il, tandis que des restes de sa maladie le rattrapent pendant qu’il s’enflamme, il se met à tousser, parle, retousse. Par les dieux, il m’énerve.

-Si j’insiste c’est parce que tu as l’air aux bords du gouffre. Ca m’agace de te voir comme ça, t’entêter à faire face tout seul. Et oui, je suis égoïste, oui je n’autorise pas les gens à s’inquiéter pour moi car de toute façon, je mourrais jeune. Tu penses vraiment que je tiendrais la distance avec la vie que je mène ? Alors autant en profiter, ne te gâche pas la santé pour moi et profites-en tant que tu le peux.

Je croise les bras sur ma poitrine, je devais présentement à avoir l’air d’un enfant en train de bouder, mais qu’importe. Puis je me déride un peu, penche la tête sur le côté, n’étant pas certaine de comprendre le sens de ses paroles.

-Attends, qu’on mette les choses aux clairs, c’est pas de moi dont tu parles ?


Je ne voyais pas pourquoi faire autant de mystère si ça avait été de ma personne, mais j’avais du mal à le suivre et quitte à passer pour une égoïste… L’égocentrisme n’était pas si loin pour qu’on puisse le rajouter dans la liste.
Je renifle dédaigneusement à sa remarque, était-ce un défi ? Je devais admettre malgré tout qu’il avait raison sur ce point, mais qu’il se ferme ainsi à moi m’était difficilement supportable, comme si…finalement, notre amitié ne valait pas grand-chose. Il voulait protéger sa famille, je comprenais, cependant… pensait-il que j’étais si peu digne que j’irai le hurler sur les toits ce qu’il me dirait ? Il était vrai que je n’étais pas la plus fine des personnes qui soient, à des miles de l’adresse mesurée d’un Lancelot ou de tous ces gens de la Cour minaudant avec audace et jouant avec les mots. Mais… ca n’en restait pas moins extrêmement vexant, sans parler de l’inquiétude qui rodait autour de moi comprenant que son problème n’était pas de petite taille. Je grommèle en lui réservant du vin.

-Je m’inquiète pour toi, c’normal. Et toi tu n’arrêtes pas de t’énerver, quoique je fasse ça t’énerve. Je ne comprends pas. Désolé de ne pas être comme ces petites poupées fragiles et doucereuses. Comme cette Agathe là, à s’effaroucher pour un rien.


Je n’avais rien contre elle, au contraire je l’aimais bien. Mais peut-être était-ce précisément pour ça que ça m’agacait. Ce genre de personne qu’on se sentait obligé de protéger de par leur fragilité, tout le monde les aimait, les gens comme moi…et bien c’était le contraire. De toute façon, je n’avais pas besoin d’amour, je mourrais jeune et je l’avais déjà été.
Donc l’un dans l’autre….Etais-je de mauvaise foi ?
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyLun 11 Déc 2017 - 15:55

Quoi?  Mais pourquoi je penserais à elle en allant lui demander à elle-même des conseils?  Au bord du gouffre?  Non, je revenais tout simplement d'un aller-retour vers la mort, normal que j'aie les traits tirés un peu bon sang!  Je savais bien que Mélodie n'était pas toujours la plus maligne, mais je la croyais tout de même un peu plus futée que ça.  Je n'avais déjà plus de force et elle me faisait perdre mes gonds.  J'avais besoin de plus de vin que cela.  Je frappai contre la tape.

« Mélodie Douxvelours! »

J'étais incapable d'en dire plus, étouffé par une crise de toux.  Me mettre dans tous ces états alors que je revenais d'un long voyage fatigant en compagnie de gens que je ne connaissais pas, loin de mon atelier, loin de mon art, loin de moi-même.  Je n'en revenais pas qu'elle puisse faire preuve d'un tel égoïste.  Et là, elle m'avouait presqu'elle me cachait quelque chose.  C'en était un peu trop et j'allais lui faire remarquer, comme ma gorge et mes poumons semblaient vouloir enfin se montrer plus coopératifs, quand elle prononça ce nom.  Celui d'Agathe.  Si j'étais simplement énervé un peu plus tôt, qu'elle entraîne dans cette discussion une personne qui n'avait aucun rapport à cette histoire me rendait hors de moi.  Ou peut-être était parce qu'elle avait parlé en mal de cette petite pierre précieuse.  Je ne voulais pas de ce vin qu'elle me servait de nouveau.  De quel droit osait-t-elle?  Moi?  M'énerver tout le temps?  Si je m'énervais c'était bien parce qu'elle faisait toujours tout le contraire de ce qu'elle devait faire.

« Ne la mêle pas à tout cela!  Ne cherche pas à t'excuser en invoquant le nom d'autres jeunes filles, ça ne prend pas avec moi!  Agathe est jeune fille très bien et très jolie qui mérite le bonheur, mais cela n'a rien à avoir avec toi, ni moi! » haletais-je.  Curieusement, je m'étais mis à transpirer, le rouge m'était monté aux joues et je regrettais amèrement ce que je venais de dire.  Je ne voulais pas que la joie future d'Agathe me soit étrangère.  Je désirais en faire partie, y contribuer.  Mais pourquoi aurait-elle besoin de moi?  Je songeai à ses jolies joues rosées en ce jour d'août et le souvenir de ses traits fins me fit reprendre un peu de mon calme.

« Je ne parlais pas de toi Mélodie.  Si c'était à toi que je pensais, ce n'est pas à toi que j'en aurais parlé.  Tu me prends pour un idiot ou tu te crois juste crédule? »

Je poussai un long soupir, agacé.  Elle venait d'avouer qu'elle m'avait trahi toutefois.  Il fallait régler la chose.  J'avais toujours eu confiance en Mélodie – du moins depuis que je m'étais habituée à ses intrusions catastrophiques dans mon atelier.  Ok, sur le plan psychologique.  Je ne lui faisais aucunement confiance pour toucher mes affaires : elle était un aimant à incidents dommageables et irréparables.  C'était très mauvais pour le commerce.

« Mais si tu crois que c'est de toi dont je parlais, c'est donc que tu me caches quelque chose que tu as te reprocher.  Maintenant que tu viens de me laisser le savoir, tu ferais mieux de tout avouer.  Je pensais qu'au moins toi, je pouvais te faire assez confiance pour aborder ne serait-ce qu'en surface le problème. »

Je soupirai à nouveau et avisai le vin dans mon verre.  Oh et puis tant, je la bouderai autrement qu'en refusant son alcool : il était trop bon et j'en avais bien besoin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyVen 19 Jan 2018 - 10:19

"Mélodie Douxvelours"

Ho, ça, ça n'augurait rien de bon. Lancelot ne m’appelait jamais par mon nom et vu la toux qui le prend et semble vouloir en finir définitivement avec lui, il semblait que j'avais fait une bêtise. Pourtant, j'ai beau chercher, je ne vois absolument pas ce que j'ai pu faire. J'avais certes insisté, peut-être trop violemment, mais j'étais sur les rotules, je n'en pouvais plus d'être aussi inefficace, de cacher le seul atout que j'avais et qui pouvais me faire avoir un poids dans ce jeux malsain. Atout que j'avais failli perdre définitivement, d'autant qu'Iseult se faisait songeuse et d'une mélancolie insupportable. Je me sentais tiraillée entre mes sentiment, les siens et l'aire meurtri de mes amis. Est-ce que je pouvais me rouler en boule, là, maintenant, tout de suite, en me cachant sous un tapis et en chantant pour ne pas entendre les remontrances qui étaient en train de rouler dans la gorge du savant pour se déverser de façon imminente contre moi ?
Et l'alcool qui montait doucement pour m'étreindre et donner au tout un aspect bien plus dramatique. Je sens mes épaules légèrement s'affaisser lorsqu'enfin la vague déferle. Bon, c'est vrai il n'avait pas tort, mais il n'avait pas besoin de se montrer si...si quoi? si adulte? Par les dieux, pourquoi grandir c'était tellement ennuyeux, je voulais revenir à l'époque ou le petit Lancelot me hurlait dessus parce que saccageait son atelier alors que je ne faisais que chercher à le faire sortir de cet endroit.

Étais-je vieille?

-Oui...bon, oui, tu as raison...désolé.


Le dernier mot est marmonné, mâché et recraché avec mauvaise foi, mais il avait raison. La demoiselle n'avait rien à faire dans cette histoire, mais il y avait de ces gens qui paraissaient si parfaitement parfait et moi à côté je n'étais que celle contre tout le monde s'énervait sans raison valable...bon pas toujours, mais souvent. Ho et ça va, je lui avais dit que je m'inquiétais avait-il besoin d'être aussi agressif. Je le pointe du doigt ou plutôt du verre, car je refusais d'abandonner le liquide pourpre qui flottait paresseusement dedans. Mes yeux se perdaient dans son mouvement lascive une seconde avant que je ne me rappelle pourquoi j'avais le bras levé de la sorte. Et bien c'était quoi ça? M'accuser, moi ? de l'avoir trahi? Mais trahi de quoi? pourquoi? Je lui avais offert ma confiance totale et entière depuis l'évènement des vies qui n'étaient pas les nôtres, pourquoi est-ce que j'aurais fait ça pour le trahir de mon côté, c'était stupide.

-Ho ca va! hein..voila. Déjà ! Je te pose la question parce que je suis perdue et que j'ai l'impression de ne plus te suivre ni te comprendre. Alors oui, je demande, parce que je préfère savoir et que les choses soient claires. J'suis pas savante moi, j'suis qu'une fille des rues qui sait à peine lire et écrire. Alors, oui des fois je sais pas lire entre les lignes, donc oui, je préfère paraitre conne et demander plutôt que de rester dans mon incultisme !

Incultisme...est-ce que ça se disait au moins? Je n'en savais foutrement rien et là, avec l'alcool et le regard accusateur de mon ami porté sur moi, je m'en foutais comme de ma première culotte.

-Je t'ai rien fait, rien qui puisse te faire du mal ! Jamais. Bon ok...j'avoue, tu sais la poupée que tu fabriquais là, pour la dame très riche, très vieille et très influente...il se pourrait que ça soit moi qui l'ait faite tombée dans ton atelier en faite et pas le chat ....il se pourrait même que j'ai infiltré le dit chat moi-même pour l'accuser à tort et ne pas me faire engueuler. Mais, MAIS tu aurais vu comme il me regardait, genre à se moquer et tout. C'était bien fait pour lui ! Il méritait de se faire gronder, pas moi, lui.

Je croise les bras sur ma poitrine, l'air revêche pour l'empêcher de grogner plus et me protéger de ses remontrances.

-Lance, t'es mon ami et...et certainement plus que ça encore, tu m'as sauvé la-bas, tu as été là après. Je pourrais pas te trahir, ni te faire du mal. Je te dois bien trop. J'm'inquiète c'tout, j'veux que tu sois heureux, de ce qui me reste à vivre, parce que tu sais ma mère elle est morte jeune et que ba j'pense pas que je vivrais bien plus longtemps. Alors si je peux faire en sorte que mes amis soient heureux, ba voilà. Ça me tuent de tous vous voir aussi grognant, aussi tourmentés et moi je peux rien faire, j'ai jamais rien pu faire; Tu te rend pas compte de comme c'est frustrant.

Devenais-je trop bavarde? sans doute, je regretterai surement ces paroles au lendemain si je m'en souvenais, mais pour l'heure, rien de tout cela n'avait vraiment d'importance.
Revenir en haut Aller en bas
La Cour des Miracles
La Cour des Miracles
Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

Messages : 979
J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? EmptyDim 28 Jan 2018 - 13:38

Mélodie m'avait-elle par le passé paru aussi désespérante? Je n'arrivais pas à me souvenir d'une fois où je m'étais senti aussi agacé par elle.  C'était pire depuis qu'elle avait parlé en mal d'Agathe.  D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi elle avait parlé de la jolie blonde.  Pourquoi avait-elle parlé d'Agathe.  Agathe.  Elles se connaissaient?  En vérité je ne le savais pas.  Elles étaient toutes les deux voleuses, c'était vraisemblable.  Étaient-elles proches?  Mélodie pourrait peut-être me parler un peu d'elle.  J'étais curieux à propos de la protégée de Mélusine de Sylvamir, mais je n'étais pas aussi familier avec elle.  Néanmoins, ça ne semblait pas vraiment le moment.  Non, ce n'était pas le moment.  Ma mère était encore dans le coma, je ne savais pas dans combien de temps elle se réveillerait, voir même si elle se réveillerait jamais, ce que je ferai d'Ygraine si elle ne s'éveillait pas.  Il y avait l'abeille, cachée dans mon paquet sur la table.  Cet artéfact précieux que nous avions reproduit Melbren et moi.  Celui que j'avais réussi à reprendre à son père qui ne se doutait de rien.  Cette abeille que je devrais faire parvenir à l'Ordre, mais je ne savais plus.  Il…  Il s'en était pris à tout le monde, même à ceux qui soutenait son mouvement.  Pouvait-on vraiment faire confiance à une pareille organisation?  Ma conviction intérieure était ébranlée.  Pas assez pour me détacher complètement d'eux, mais suffisamment pour que je remettre en question mes envies de contribuer à ce qu'ils faisaient.  Me réflexions avaient porté mon âme vers des nuées et je n'avais pas tout à fait suivi la suite du discours de Mélodie.  Je ne revins à mes sens que lorsqu'elle parlait d'un chat qui méritait d'être puni et je songeai qu'elle avait complètement perdu le nord.

La suite de son discours toutefois me cloua.  Plus qu'un ami?  Pensait-elle… Voulait-elle dire…  Puis je remarquai que même si je ressentais un certain émoi, en vérité… j'étais indifférent à la place que j'occupais dans ses pensées.  Le charme qu'elle exerçait sur moi depuis si longtemps semblait rompu.  Je ne me sentais pas vibrer de joie à l'idée que j'étais important pour elle.  Je poussai un long soupir.  Son visage s'effaça pour me montrer des yeux clairs, un visage pointu.

« Ça va, je te crois, mais ne te fais pas trop de soucis.  Je ne suis pas aux affres du gouffre mortel et à ma connaissance personne n'a mis à prix ma tête.  J'ai simplement fait une découverte qui me trouble c'est tout. »

Je haussai simplement les épaules et parcouru des yeux mon atelier, poussiéreux d'une poussière que mes yeux ne pouvaient percevoir dans l'obscurité.

« Je ne suis d'ailleurs pas grognant.  Du moins, certainement moins que toi au retour de l'autre réalité.  Je suis simplement fatigué, j'ai fait un long voyage et je ne suis pas encore tout à fait remis. »

Je fis tourner mon verre entre mes doigts, cherchant à distinguer dans le noir les dernières gouttes de vin, roulant sur le fond de la paroi lissée par l'usage et le frottement des liquides qu'elle avait contenu.  L'autre réalité hein.  J'avais été là.  Oui.  Elle m'avait tourmenté aussi.  Oh, comme elle avait été… cruelle.  Oui en toute vérité elle s'était montrée si dure à mon égard.  N'était-ce donc pas hier qu'elle posait ses lèvres sur les miennes, causant un émoi paniqué au creux de ma poitrine, sans réaliser qu'elle me meurtrissait le cœur plus qu'on ne l'avais jamais fait?

« Et je n'étais pas là pour toi parce qu'on est amis.  Je ne t'ai pas sauvé de la haine par amitié Mélodie.  Je ne suis pas descendu jusque chez toi dans les quartiers de la Ville Basse simplement parce que nous sommes amis.  Mes sentiments étaient sincères et purs. »

Je fixai sa silhouette dans la pénombre, le fait que ses jupes soient en pauvre état ne me causaient nul sentiment particulier.  Elle apparaissait bien frêle ma Mélodie, découpée dans l'ombre, perchée sur sa table en silence.  Inquiète.  Pour moi.  Elle qui parlait de quitter jeune le monde.  Elle n'avait gagné tout son courage.  Pas encore.

« Tu hantais mes nuits et mes jours.  S'il y avait quelqu'un que je ne pouvais pas laisser dans la misère, c'était toi.  Toi et encore toi.  Mais tu insistais sur cette amitié et c'est que j'ai fait donc, j'ai agi en ami.  J'ai enfoui au fond de moi bien des pensées en songeant à ton bien.  Alors ne dis pas que tu comptes quitter ce monde plus tôt.  Ta mère a eu une existence difficile, mais tu n'es pas elle.  Tu as des amis.  Des gens qui tiennent à toi.  La Cour.  Et même… même si c'est différent d'avant, je suis là pour toi.  Laisse les horreurs du passé là où elles sont, dans le passé. »

Pourquoi me sentais-je aussi enhardi, jusqu'à confier à demi-mots les sentiments cachés que j'avais longtemps éprouvés envers la voleuse?  Peut-être ce vin était-il plus fort que je ne l'avais cru.  Cette conversation prenait une tournure tout à fait différente de ce que j'avais imaginé quand je l'avais commencé.  C'était… étrange.

« Tu sais, il y a quelqu'un.  Une femme.  Oui, une femme, ajoutai-je comme pour me confirmer moi-même dans cette idée d'arrêter de la voir comme une enfant, Une femme que je voudrais protéger.  Ne me demande pas pourquoi, je ne le comprends pas encore tout à fait moi-même, mais je le ressens dans les vibrations de mon âme.  Je dois la protéger.  C'est une fleur fragile, elle ne comprend pas, pas encore, la dureté du monde, ou peut-être que si, justement, elle ne la comprend que trop bien. »

Son visage tremblait devant mes yeux, d'une pâleur translucide.  Je n'avais plus de nouvelles depuis des semaines  Allait-elle bien?  J'avais peur pour elle, encore plus depuis qu'elle m'avait parlé de sa participation dans le cœur du danger.  S'il lui arrivait quelque chose et que son pas léger ne se faisait plus entendre sur le plancher de ma boutique… mon cœur se serra.

« J'ai peur que quelque chose ne lui arrive.  À elle.  À mes sœurs.  J'ai deux petites sœurs, tu l'ignorais n'est-ce pas? » fis-je sur un ton un peu ivre.  Décidément l'alcool me tournait la tête.  « Toi, je ne peux pas te faire disparaître, te cacher, mais elles… elles je voudrais les faire disparaître de la surface du monde.  Que personne ne leur face du mal.  Surtout elle, avec son corps si fin et ses yeux… »  Je soupirai sans terminer.  À quoi bon parler  de tout cela.  Je manquais de délicatesse.  Je lui avouais que je l'avais aimé pendant… tant de temps avant de lui parler d'autres, d'autres que je voulais mettre à l'abri.  D'une autre que je connaissais depuis si peu.  D'une autre qui de toute façon ne me regardait pas.  Ou du moins, il me semblait plus juste de le croire.

« Je ne sais plus ce que je dis, je crois que j'ai besoin de plus de vin. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Message Sujet: Re: Où es-tu?   Où es-tu? Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Où es-tu?
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Arven :: Archives V18 :: Hors Jeu :: Corbeille :: Archives V.1 :: Archivum des RP-
Sauter vers: