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 Une preuve de reconnaissance

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyJeu 19 Oct 2017 - 20:53


Livre II, Chapitre 6 • La Chasse Sauvage
Gabrielle de la Volte & Gauthier Coeurbois

Une preuve de reconnaissance

Où la princesse sauve la soeur de son sauveteur, sept ans plus tard



• Date : 20 octobre 1002
• Météo (optionnel) : .... Soleil ? On est à l'intérieur....
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Gauthier amène officiellement sa soeur à la Tour du Ru-d'Argent pour son installation... Et en profite pour aller remercier Gabrielle et prendre de ses nouvelles.
• Recensement :
Code:
• [b]20 octobre 1002 : [/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2804-une-preuve-de-reconnaissance]Une preuve de reconnaissance[/url] - [i]Gabrielle de la Volte & Gauthier Coeurbois[/i]
Gauthier amène officiellement sa soeur à la Tour du Ru-d'Argent pour son installation... Et en profite pour aller remercier Gabrielle et prendre de ses nouvelles.

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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyJeu 19 Oct 2017 - 20:54

Octobre était un mois magnifique, surtout lorsqu'il touchait à sa fin. Lorgol se parait alors des plus belles couleurs, dans le soleil ; Lorgol resplendissait, Ville Haute comme Ville Basse, se révélait dans cette palette de couleurs, tantôt pale, tantôt ocre. Octobre était magnifique, car l'air n'était pas encore totalement glacial, et Gauthier pouvait se permettre de se balader sans enfiler sa cape de voyage prévue pour résister à de très froides températures. Pour Gisèle, habituée aux hivers rigoureux qui s'étendaient sur Cibella, il n'avait pas à s'en faire : elle avait dans ses affaires de voyage de quoi résister à toute température. Il s'en était quand même inquiété avant qu'elle ne quittât La Volte. Pas fou, l'apothicaire.
Octobre était également un des mois où il avait le plus à jongler entre ses deux occupations. Le mois où les gardes s'enrhumaient plus qu'auparavant, se blessaient, tombaient stupidement dans des escaliers et on en passait. Sa présence était requise tous les jours, à seconder ou être secondé. Et, la nuit, quand il le devait, il s'échappait dans les rues ou par portail quand il le pouvait pour rejoindre la destination indiquée. Il avait toujours eu un peu de mal à jongler entre les deux, à cette période, mais il savait qu'une absence ne coûtait rien chez les apothicaires, tant qu'elles n'étaient pas trop longues.
Quand Novembre arriverait, tout irait pour le mieux.

Octobre 1002 était un mois de changement. Plus tôt dans le mois, et suite à une demande survenue en juillet, Gauthier avait accepté de laisser Gisèle entrer comme domestique au service de Gabrielle, sa princesse. Elle avait été celle de l'homme, auparavant,et, s'il gardait pour elle une référence polie, il n'était plus sous sa juridiction. Homme libre, depuis qu'il s'était voué à la Sombre Mère !
La princesse, comme tous autour de lui, ne savait rien de cet engagement : pourquoi lui en aurait-il parlé ? Pourquoi révéler, de plus à une tête qui un jour pourrait porter une couronne ducale, qu'il était potentiellement celui qui se pencherait sur le plat de son frère, sur la bouche entrouverte de son fils ou sur l'eau du bain de son mari pour y verser de quoi le faire succomber ?
Gauthier n'avait pas honte de ce qu'il était. Il estimait juste que Sithis et Lida étaient mieux honorés par des actes que par des mots.
On pouvait mentir, avec des mots. Pas avec nos actes.

En ce jour du 20 octobre, jour où, officiellement, Gisèle allait s'installer à la tour du Ru-d'Argent en temps que domestique, les deux Coeurbois profitaient une dernière fois de l'ambiance de la Ville Basse. La jeune femme lui avait fait promettre de revenir à la Taverne, un jour, et il n'avait pas eu le coeur de lui refuser.
Elle était inquiète, Gisèle. Elle avait peur de le laisser. Peur qu'il reparte.
La Ville Haute était éblouissante. Sa soeur ouvrait de grands yeux en découvrant cet endroit, comme si, jamais, elle ne s'y était aventurée.
Ils avaient atteint la tour en plaisantant, les rayons du soleil jouant entre eux et frappant les pavés. Une domestique leur avait ouvert, et il s'était glissé à l'intérieur en accompagnant la jeune.
Des couloirs. Des escaliers. Ils furent séparés, Gauthier lui promettant de revenir la voir dès que possible.
"Ne t'en fais pas. Je ne serai pas loin. Tu te souviens ? " avait-il murmuré en déposant un baiser sur son front,juste avant leur séparation "Je viendrai te voir, si la princesse le permet. "

Et puis, enfin, après avoir demandé aimablement - en insistant, mais aimablement -, il avait pu être introduit dans le salon où se trouvait Gabrielle. Il n'allait tout de même pas s'éclipser sans la remercier, pas vrai ?

"Princesse," fit-il sobrement en s'inclinant. Il ne se sentait pas vraiment à sa place, en plein milieu de cette tour étrangère, qu'il n'avait jamais visitée d'une quelconque manière. Mais, au milieu de cette sensation de malaise sûrement passager, il y avait la certitude qu'au moins la maîtresse des lieux ne le rejetterait pas. Il voulait prendre de ses nouvelles, en plus de la remercier vivement, car dans les rues de Lorgol, les mages continuaient de parler de la maladie endiguée un mois plus tôt.
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Gabrielle de Faërie
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptySam 28 Oct 2017 - 4:29

Il était d'une vérité assurée qu’une jeune Cibellane pourvue d’une fortune considérable, propriétaire d’un domaine fortement rentable et dotée d’une réputation sans accroc désirait plus que tout chercher époux afin d’assurer une héritière à cette fortune et ce nom si précieux. Gabrielle de la Volte était un étrange oiseau du duché de la magie qui n'aspirait vraisemblablement pas aux mœurs pourtant bien répandues dans les hautes sphères qui l’avaient vues grandir. Si elle avait longuement espéré un mariage romantique et intime, unie à un homme dans une joie fébrile, la princesse de la Volte était désormais suffisamment lucide et mature pour comprendre qu’elle n’aurait ni romance, ni intimité et que son choix susciterait jalousie, messes basses et cœurs brisés.

Heureusement, il restait en Arven encore bien des âmes pures et bonnes. Sa douce Marjolaine, sa précieuse amie, en détenait une particulièrement délicate. Il en était de même pour cette jeune femme qui avait croisé sa route, quelques mois auparavant, alors que Gabrielle cherchait à retracer son sauveur pour lui offrir ses remerciements annuels. Gauthier Coeurbois. Il l'avait sauvé d’une posture qui aurait pu lui coûter beaucoup. Le gentilhomme téméraire et impétueux avait croisé sa route, des années plus tôt, alors que des malandrins en étaient à s’attaquer à ses jupons en la menaçant de lames effilées. Gabrielle s’en était sortie indemne, grâce à lui. Quant à elle, cette âme noble, elle appartenait entièrement à Gisèle Coeurbois. Sans même qu’on le lui dise, Gabrielle se doutait qu’un regard si clair et si pur qui croisait son chemin alors qu’elle cherchait Gauthier ne pouvait être le fruit du hasard. La joliette était très certainement de sa famille, et sans surprise, une conversation des plus courtoises le lui avait confirmé. Une soeur cadette. La princesse avait pris cette rencontre comme un présent du Destin, rien de moins, et avait offert de protéger Gisèle de son nom et de sa position en guise d’ultime remerciement.

Elle se trouvait au salon lorsqu’on la prévint qu’un invité désirait s’entretenir avec elle avec beaucoup d’insistance. Monsieur Coeurbois, qu’on lui avait dit, non sans une pointe d’incertitude. Gabrielle avait soigneusement fait remballer une toile à la densité artistique discutable -dernier présent de son prétendant le plus âgé- et avait enfin accepté de recevoir cet invité dans la pièce ronde et douillette. Des fauteuils aux lignes simples et aux pattes ouvragés, des coussins aux broderies discrètes, un lustre magnifique qui ne semblait qu’être décoratif, en raison des orbes lumineux délicats disposés ici et là : tout était en finesse et en élégance, tout promettait que la baronne du Ru-d’Argent ne provenait pas du même monde que Gauthier Coeurbois. Et malgré ce luxe, malgré ces ornements discrets et richissimes, malgré les titres et les racines, la jeune femme le reçut d’un sourire chaleureux et franc et d’une courbette très légère qui dénotait un respect certain pour la personne devant elle.

- Monsieur Coeurbois! Quelle charmante visite m'offrez-vous là. Mademoiselle votre sœur vous accompagne, n’est-il pas? Je me suis assurée que des plats de la plus pure tradition cibellane soient servis ce soir afin de fêter sa venue.

Tout en parlant, enthousiaste et sincère, elle invitait l’homme à prendre place sur l’un de ses fauteuils parfaitement rembourrés et terriblement cibellans. Quelque chose dans le confort des coussins qui accueillirent les reins de l’apothicaire semblait promettre que les oies ayant fourni les plumes étaient plus duveteuse au Ru-d’Argent qu’ailleurs en Arven. Paix à leur âme, leur sacrifice en valait définitivement la peine. Et la princesse, de reprendre :

- Un vin de notre Cibella arrivera sous peu. Le plaisir de le déguster vaudra notre attente, je vous assure.

Elle croisa les chevilles avec délicatesse tout en observant cet apothicaire bien téméraire. Suffisamment hardi pour chasser des brigands à lui seul, du moins. Derrière ces manières et sa bonne humeur, toutefois, Gabrielle n’était pas dupe. La présence de Gauthier signifiait très certainement qu’un frère aîné s’inquiétait pour sa cadette. Et elle était bien déterminée à lui montrer combien heureuse pourrait être Gisèle, sous son aile protectrice.


Dernière édition par Gabrielle de la Volte le Jeu 16 Nov 2017 - 18:47, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyDim 29 Oct 2017 - 1:39

La tour était, du point de vue de Gauthier, sûrement l'un des endroits les plus sécurisés de Lorgol pour sa soeur. D'une part car la Ville Haute était idéale, pour rassurer une jeune femme perdue dans ce monde : les puissants aimaient à se faire tourner la tête pour oublier la dure réalité de la guerre faisant rage. Une guerre, ça concernait les plus hauts qui massacraient toujours les plus bas. Dans la partie basse du centre, l'on déplorait les pertes ; dans celle, supérieur, on affectait de ne rien voir pour ne revendiquer, à l'occasion, qu'un patriotisme affligé. On aimait son duché, bien sûr, mais d'une certaine manière, être Lorgol ne signifiait-il pas être libre de toute appartenance ?
Et être sous la protection de Gabrielle de la Volte valait toutes les sécurités du monde. De plus, la Garde Civile avait, sur ces rues et ces tours, une réelle emprise : il n'y aurait pas de problème. Il ne pouvait en avoir.
Il le sentait, le Cibellan: au milieu de ce luxe, de cette beauté discrète mais bien présente, presqu'écrasante de par son manque d'existence flamboyante, que Gisèle serait dans son élément ici. Il ne lui manquerait que du temps pour dessiner, et elle s'épanouirait. La jeune, innocente, avait toujours eu pour les belles choses un goût certain que son accident n'avait pas enlevé.

Cet accident, il n'en avait pas touché un mot à la princesse. Il ne voulait pas lui rappeler leur rencontre, et les possibles tristes réalités qui auraient pu exister s'il n'était intervenu. L'idée, fugace, qu'elle aurait pu terminer comme Gisèle avait été trop pour l'homme, qui s'était résolu à se taire.
Il sentit bien, une fois la porte refermée, que personne ne lui voudrait de mal. Gabrielle, même, lui offrit une légère courbette en réponse à son salut. Il en était choqué, l'homme du peuple, issu de rien, tout comme il s'en délectait. C'était une fierté tout à lui que d'avoir sa princesse qui l'accueillait comme s'il eut s'agit d'un égal, et non d'un parvenu qui s'était juste trouvé au bon endroit huit ans auparavant.
"Tout le plaisir de cette visite est mien, princesse. Je ne pouvais décemment pas la mener ici et partir sans vous remercier de vive voix. Ma soeur termine son installation, avant de vous être plus officiellement présentée. "

Il s'installa doucement dans un des fauteuils, ses pas toujours aussi légers que possible. Des années dans le silence. Il avait sur les lèvres un sourire presque effacé, de peur d'en faire trop. "Vos attentions sont très louables, je vous en remercie, et Gisèle les appréciera sans nul doute. "  Son sourire s'élargit un peu, en sentant un regard sur lui. Il savait que sa présence, ici, était déplacée. Il faisait tâche, l'apothicaire aux mains si habiles qu'elles glissaient sans problème dans les verres de quoi tuer. Il faisait tâche, dans cet environnement qu'il ne connaissait pas.
A jouer avec des règles qu'il ne comprendrait pas de suite.

"Princesse, je voulais que vous sachiez que ce que vous faites pour elle... Est une preuve de bonté incommensurable. Je ne suis pas doué avec les mots, je leur préfère les fleurs et mélanges depuis longtemps, " bien que les mots tuent, aussi sûrement que la belladone "aussi puis-je vous sembler confus. Je voulais juste dire... Merci. "
Simple.
Calme. Presque trop vrai. Intimidé, l'homme qui était presque son aîné. Eut-elle été une roturière qu'il la traiterait comme Mélodie. Comme son enfant, lui qui, il ne fallait pas rêver, n'en aurait sans doute jamais.
" Comment vous portez-vous, après les évènements de cette fin d'été ? " l'interrogea-t-il avec douceur, inquiétude, alors que la porte s'ouvrait à nouveau.
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyJeu 16 Nov 2017 - 20:26

Elle comptait bien passer quelques heures, ce soir, auprès de ce nouveau visage qui habiterait désormais ses séjours à Lorgol. Séjours qu’elle espérait longs et confortables. La soeur Coeurbois lui avait semblé être particulièrement craintive et innocente, une tourterelle perdue dans un monde un peu trop brusque pour elle. Émue de leur rencontre, Gabrielle avait souhaité plus que tout la couvrir de son influence et de sa protection. Ce n’était, après tout, qu’un geste naturel pour remercier enfin Gauthier comme il se devait.

- Tout le plaisir de cette visite est mien, princesse. Je ne pouvais décemment pas la mener ici et partir sans vous remercier de vive voix. Ma soeur termine son installation, avant de vous être plus officiellement présentée.
- Et il me tarde de la rencontrer plus intimement. Mes gens sont fébriles de la voir enfin…

Surtout Anaïs, sa suivante, qui s’intéressait un peu plus au frère qu’à la soeur. Des yeux bleus? Vraiment? Aussi pures que les vôtres? Bleu comme Cibella! Alors je le verrai quand il viendra à la Tour? Le souvenir des questions empressées de la jeunette arracha un petit air léger à la princesse. L’intérêt pour Gisèle était venue naturellement. Un nouveau visage, surtout lorsqu’il était attendu, créait toujours beaucoup de piaillements. Parce que la Dame des lieux avait à coeur de recevoir la nouvelle domestique comme s’il s’agissait d’une invitée de qualité, le personnel avait joué le jeu avec un enthousiasme réel. Tous comptaient mettre la nouvelle protégée à l’aise et s’attirer les sourires et l’attention de la princesse. En entendant Gauthier affirmer que Gisèle apprécierait les délicatesses et en le voyant lui offrir quelques mercis maladroits mais sincère, Gabrielle inclina la tête avec déférence, satisfaite, déjà, que les efforts soient appréciés. Elle ne souhaitait pas s’éterniser en remerciements et en malaise, le voyant aussi timide qu’elle sur ce sujet.

- Comment vous portez-vous, après les évènements de cette fin d'été ?
- Oh… Monsieur Coeurbois, vous voilà bien délicat de vous inquiétez de mon état.

Gabrielle n’avança pas plus sa réponse, interrompue par l’arrivée d’un jeune homme, bouteille ouverte et plateau contenant coupelle, terrines et pain entre les mains. Elle lui laissa disposer le tout de manière fort coquette sur la petite table centrale. L’affaire ne dura que quelques minutes, puis Gabrielle s’inclina, à peine, afin de déposer en évidence une coupe de vin devant lui, gardant la sienne entre ses doigts.

- Ce fut une épreuve éprouvante, comme vous vous doutez. Je crois que plusieurs ont entendu les rumeurs de ce convoi, et que rares sont ceux à ne pas avoir constaté l’état désolant des mages, dans cette maladie. Mais j’ai pu me reposer auprès des miens. Je me sens encore faible, lorsque j’utilise le présent d’Aura, mais je me sens plus vigoureuse de jour en jour.

Son repos auprès des siens avait été effectué en Lagrance, auprès de la famille ducale qu’elle affectionnait tant. Il lui semblait improbable de se reposer en compagnie de Gaëtane, sa soeur et duchesse, tant leurs relations étaient difficiles et complexes. Elle trempa ses lèvres dans sa coupelle, à peine, puis reprit parole, tout autant concernée par sa réponse qu’il semblait l’avoir été de la sienne.

- Avez-vous pu dénicher quelques échantillons de remèdes afin d’en étudier la composante ? Je suis curieuse de savoir par quel moyen nos assaillants ont pu nous rendre autant malade et faible.

L’Ordre avait énormément de ressources et semblait gagner à tous les coups. L’Épine qu’elle était s’inquiétait de plus en plus de l’avancée de cette organisation qui ne semblait qu’engendrer chaos, sang et tristesse.
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyJeu 23 Nov 2017 - 21:45

Etait-il à l'aise, Gauthier, au milieu de ce monde étranger ? Certainement que non. Il avait peur de commettre un impair, quelque chose qui  le distinguerait, certainement, de la noble dame en face de lui, qui allumerait dans ses yeux le dégoût, la peur, le rappel qu'ils étaient bien trop différents pour se retrouver ainsi. Sauf qu'il l'avait sauvée, elle, et, bien qu'il se sentît embarrassé que tant d'années après elle lui fut autant redevable, il était fier qu'elle continuât de l'estimer. Fier, d'une fierté qu'il ne cachait nullement, qu'après sept ans elle gardât pour lui une forme de respect pour un homme né de rien, dont la vie officielle ne ferait pas d'écho dans l'Histoire. Elle n'aurait pas de respect pour l'Assassin. Elle n'aurait pas de respect pour celui qu'il était désormais. En un sens, ça le peinait de ne pouvoir lui en parler. Mais aucun serment ne le liait à elle, aucune volonté de franchise totale.
La Main de la nuit, bien cachée sur son corps, resterait son seul aveu d'appartenance à la Confrérie.

Il hocha la tête avec un sourire attendri, à l'idée de l'effervescence fébrile ainsi décrite que l'arrivée d'une nouvelle domestique pouvait créer. Il savait que Gisèle en serait ravie, un peu perdue, un peu perturbée, mais globalement ravie.
Peu de temps après, alors que leur conversation dérivait sur la fin de l'été, cette épidémie qui avait ravagé le continent, du nord des Terres Libres au sud de Lagrance, sans oublier de toucher les mages enfermés, traqués, réduits à l'état de fugitifs de l'empire du Savoir, Un fléau fascinant, pour un membre de l'aspect du Poison, ils furent interrompus.
Quelques minutes plus tard, et après avoir remercié la princesse pour sa coupe, il l'écouta lui narrer son calvaire. Et son coeur se serra quelque peu à cette idée. Elle aurait pu en mourir.

Il avait un point faible, le brun Cibellan. Il avait un point faible. La mort d'une jeune fille lui était intolérable. Gisèle. Mélodie. Gabrielle. Toutes, importantes à une échelle et sur un point différents, toutes ne pouvaient mourir, selon lui. Belles immortelles dont l'innocence se lisait dans le regard, si ce n'était la pureté. Jamais ses propres poisons n'avaient touché les lèvres ou la peau d'une jeune femme, et jamais, simplement jamais, ne pourrait-il s'y résoudre.

Fort heureusement pour elle, elle n'avait pas succombé sur le chemin, et, secrètement, Gauthier en était soulagé. Qu'elle regagnât des forces lentement, c'était une bonne chose, et il était suspendu à ses paroles. Il savait bien qu'elle ne lui avouerait sans doute pas si elle se sentait mal. Question de pudeur, de tenue face à celui qui n'était pas grand chose. On ne se montrait pas vacillante. Il se saisit de sa coupe lentement, écoutant sa question.

"Vous me voyez soulagé de savoir que vous récupérez. " avoua-t-il, goûtant lentement le vin. Parfait, songea-t-il. Juste parfait. Mais peut-être était-il mauvais juge en matière de vin.
"Non, je n'ai pas pu m'en procurer. Les seuls échantillons qui sont passés entre mes mains étaient destinés aux mages de mon entourage. Je n'ai pas osé le leur soustraire. "
Gauthier secoua la tête. Il avait été intéressé, bien sûr, mais il ne voulait pas voir ses consoeurs et confrères mages rejoindre le Purgatoire juste pour la magie coulant dans leurs veines. Ca n'était pas juste. Et, en servant de cette même justice, il n'aurait pu les laisser partir. Depuis, il cherchait désespérément un moyen de s'en procurer. Il n'avait guère eu le temps de retourner à Roc-Epine, depuis. Peut-être que l'alchimiste, une de ses connaissances, pourrait lui en fournir ? Il verrait à le contacter.
"Il faut avouer que l'étudier aurait été fascinant, et grandement utile pour tous. " Détourné, peut-être. Mais utile. "Je suis désolé. Sachez que s'il m'est possible d'un jour trouver une réponse au mal qui vous a affligée, ainsi qu'à la manière dont il s'est rendu si virulent, vous en serez la première informée."
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyJeu 28 Déc 2017 - 1:24

Il était habité par de bonnes intentions et une passion pour sa profession, Gabrielle en avait la conviction, alors qu’elle regardait son invité se proposer naturellement pour étudier l’épineuse problématique de la maladie des mages. Sous un sourire délicat, elle inclina la tête afin de remercier sa proposition généreuse, celle d’étudier un probable remède si la situation se présentait. De quelques mots, elle lui assura que si elle dénichait par le plus grand des hasards un autre remède, elle le lui ferait expédier le jour-même à l’apothicairerie de la garde de Lorgol.

- Peut-être la Rose détient-elle encore quelques échantillons, cela pourrait nous être profitable. Vous, dans le cadre de votre travail, et moi, afin de mieux comprendre l’Ordre du Jugement.

Le vin lui paraissait moins frais, après avoir cité cet Ordre de barbares assassins. Qui donc pouvait détester autant l’humanité, au risque de tuer entièrement les enfants d’Aura? Elle avait entendu les rumeurs de leurs frasques, en Valkyrion. Il lui semblait inimaginable que des hommes veuillent détruire à ce point leurs semblables. Et pourquoi ces menaces de mort planant soudainement sur sa tête? Il ne lui semblait avoir rien fait de ciblé contre cet ordre, mais d’avoir tout naturellement aidé des mages innocents à survivre. Comme tant d’autres. Malgré tout, la princesse s’efforçait de sourire, de se faire légère. Elle leva même sa coupelle en direction de son invité.

- Mais assez parlé de cette maladie. Buvons plutôt à votre soif de justice m’ayant sauvé la vie, et à ma reconnaissance que je vous offre, après tout ce temps, à travers votre cadette, Monsieur Coeurbois.

Elle plongea ses lèvres une fois de plus dans ce vin frais et léger. Quelque part, plusieurs étages au-dessus d’eux, devait s’émerveiller Gisèle, sous une façade toute timide, de ce que la tour du Ru-d’Argent avait à offrir. Elle espérait si fort que sa nouvelle domestique apprécie les lieux et se sente en sécurité, dans cette tour élancée. Peut-être Anaïs pourrait-elle se lier d’amitié avec elle…? Que ce serait agréable de voir la soeur de son sauveur prendre son envol et se sentir chez-elle, ici-même.

- Dites-moi… Nous avons que très peu parlé de Demoiselle votre soeur, Monseur Coeurbois. Je lui trouve une délicieuse naïveté, et son regard, sur le monde, me semble pur et dénué de malice. Il m’est tout naturel, devant une pareille demoiselle, de vouloir lui plaire. Sauriez-vous me partager quelques détails au sujet de votre cadette? Ses préférences, ses envies? Ses craintes, peut-être, même, afin que je m’assure qu’elle se sente en sécurité sous mon aile?

Sur le bout de son siège rembourré, la princesse reposa enfin sa coupelle de vin pour mieux croiser les mains, son attention entière posée sur lui, Gauthier Coeurbois, apothicaire et sauveur de demoiselles.


Dernière édition par Gabrielle de la Volte le Mer 31 Jan 2018 - 14:48, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyDim 31 Déc 2017 - 23:34

Gauthier ne trahirait pas que son intérêt pour le remède allait plus loin que la simple manière dont la contagion s'était répandue. Bien sûr, il partagerait certaines de ses découvertes avec Gabrielle, si d'aventure quelque fiole venait à lui tomber entre les mains, mais pas ce qu'il en ferait par lui-même. La maladie avait ciblé très spécifiquement la magie, et les symptômes pouvaient sûrement être recréés si l'on s'y attardait. Chez un mage, le poison ainsi créé réussirait sans aucun doute à susciter la peur dès les premiers signes ; une peur que Gauthier verrait. Qu'il accepterait, apprécierait même. Convecteur de la vengeance, il y avait une part d'ombre en lui qui toujours se délectait de voir les autres souffrir pour la juste cause.
Une juste cause bien plus grande que la magie ou le savoir, qu'Ibélène ou Faërie. Les assassins étaient apolitiques, ordre neutre par excellence. La Rose ou l'Ordre n'avaient pas leur place dans leurs affaires, bien assez grands tous les deux pour s'entretuer sans leur aide. Et pourtant... Pourtant, Gauthier, tout pétri de principes et de ses anciens périples, avait du mal à se positionner face à l'Ordre.
Mais ce n'était pas le sujet, pour le moment.

Il ne fit aucune remarque, laissant simplement planer un léger sourire à la mention de la justice. Oui, songea-t-il, c'était bien là tout ce qui régissait sa vie et ses actes. Une justice plus grande que tout.
Décidément, le vin était parfait. Un peu de fierté toute cibellane étreignit son coeur en se disant que jamais d'autres contrées ne pourrait lui apporter un tel sentiment. Il avait aimé Cibella, autrefois, aussi fiévreusement et passionnément que son âme le lui permettait. Et si désormais il ne se revendiquait plus de ce duché, si celui-ci n'était rien de plus qu'un excellent souvenir, de temps en temps ses racines ressortaient.
Et puis, ce n'était pas comme s'il n'avait pas de lien avec sa terre natale, à commencer par la princesse.

Princesse qui fit dériver le sujet sur sa soeur, arrachant à Gauthier une autre bouffée sentimentale, un élan qui fit grandir un peu plus le sourire à ses lèvres. "Gisèle est une femme encore très jeune dans son esprit, princesse. Elle reste une personne simple, qui aime la vie dans son ensemble. Elle apprécie de dessiner quand elle a du temps libre, et le calme est son allié plus sûrement que le vacarme assourdissant, qui la rend nerveuse. Elle était extrêmement enthousiaste à l'idée de venir à votre service. " Il hocha la tête. Gisèle avait été heureuse, elle qui gardait aussi pour Cibella un amour profond. "La Ville Haute la fascine, elle a déjà eu l'occasion de quelque peu s'y promener avec moi, mais très peu. " Il en connaissait très bien les rues, mais le peu de temps libre qu'il avait n'avait pas suffi à tout lui faire visiter.
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Message Sujet: Re: Une preuve de reconnaissance   Une preuve de reconnaissance EmptyMer 31 Jan 2018 - 15:23

Le dessin! Quel art fabuleux, qu’elle s’était dit, Gabrielle, en entendant Gauthier vanter les passions de sa cadette. Elle n’y connaissait que très peu, de cet art, si ce n’était que son admiration pour les oeuvres qu’elle avait pu voir, tout au long de sa vie. Le dessin encré. Le fusain. La sanguine. Pourquoi ne s’était-elle pas questionnée plus tôt…? Gisèle aurait pu avoir quelques effets dès son arrivée à la tour. La princesse s’efforça de se raisonner. Gisèle devait déjà avoir tout ce qui était utile à son bonheur, avec, pour aîné, un frère si dévoué. Elle eut une pensée pour Gaëtane. Sa soeur représentait probablement l’inverse. Elle-même était-elle meilleure pour son petit frère, Gabin? Gabrielle en doutait mais se fit la promesse de réclamer sa présence plus souvent. Son sourire s’accentua, et la Cibellane se concentra sur Gauthier Coeurbois et la douce affection qu’il semblait porter pour sa cadette.

- S’il advient que les outils lui manquent pour s’épancher sur une oeuvre ou une autre, j’aviserai mes gens de lui fournir tout ce dont elle a besoin, soyez-en assuré.

Une jeune femme encore très jeune dans son esprit, tout autant que son coeur. La remarque avait soulevé la curiosité de la princesse, mais l’avait rassuré, également. Elle avait vu juste : Gisèle était unique, à sa manière. Il lui importait d’aviser Anaïs dès la fin de la présente rencontre afin qu’elle la tienne informé des médisances éventuelles à l’endroit de la nouvelle arrivée. Gabrielle serait intraitable, elle le sentait déjà, car il y avait déjà un pincement à son coeur à la simple idée qu’on puisse chercher à ridiculiser la mignonne. Elle ne comptait pas la retirer d’entre les bras de son frère pour la chagriner d’une quelconque manière.

- J’affectionne la quiétude de ce lieu, tout comme j’apprécie le calme du Ru-d’Argent. De ce que vous m’en dites, je crois que Gisèle s’épanouira ici… La Ville Haute, comme vous vous doutez, est spectaculaire et sécuritaire.

Elle avait levé son verre. À la demoiselle Coeurbois. À cette reconnaissance mutuelle qu’ils se portaient tous deux. La conversation avait peu à peu déboulé sur les tâches de Gisèle, puis sur son emploi du temps. La tour du Ru-d’Argent n’était jamais en dormance, même lors de la saison froide, tant Gabrielle la visitait souvent. La mage des portails affectionnait visiblement cette liberté que sa magie lui apportait et les visites étaient fréquentes. Elle avait même ajouté, sous un sourire entendu, que seule cette ville lui permettait de renouer avec ses connaissances de l’Académie.

Allait-il rester pour saluer Gisèle une dernière fois? Comptait-il revenir prochainement, afin de s’assurer que sa soeur se porte bien? Les questions fusaient, ici et là, pour que le confort de la dernière à rejoindre le nid soit assuré. C’est avec un sourire bienveillant que la princesse laissa l’apothicaire de la garde de Lorgol partir enfin, non sans réaffirmer la promesse que demoiselle Coeurbois était en sécurité, sous son aile.

Comme il était doux d’enfin prouver sa reconnaissance à celui qui l’avait sauvée, plusieurs années plus tôt.
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