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 Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes

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Le Destin
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Message Sujet: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyVen 6 Oct 2017 - 22:45




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



Le Jour des Anciens








Le Jour des Anciens est arrivé !

Le temps d’une journée, l’Académie ouvre ses portes à ses anciens élèves. Comme tous les ans, les diplômés sont invités à revenir arpenter le lieu de leurs études, pour rencontrer les nouvelles générations d’élèves et partager l’expérience accumulée dans l’exercice de leur profession. Toute la journée, stands et ateliers voient défiler les heureux anciens étudiants venus décrire leur vie d’adulte, et l’atmosphère résonne d’une gaieté légère et d’une curiosité intense.

Prenez la plume, pour raconter la venue d'une célébrité dans les couloirs de l'Académie...






Tour 1

Consignes


IRL : du 9 octobre au 15 octobre (18h).
IRP : La date de votre choix.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous rédigerez la chronique racontant la venue d'une célébrité à l'Académie, l'année de votre choix entre l'an 10 et l'an 1001. Le Jour des Anciens a lieu fin novembre chaque année !

• Vous pouvez choisir n'importe quelle célébrité : souverain, Maréchal, inventeur, héros... Soyez imaginatifs !

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs chroniques, chacune peignant une célébrité différente, si vous le souhaitez !

• Si votre chronique est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

• Le staff récompensera la meilleure chronique d'une carte d'Omen à l'effigie de la célébrité qu'elle décrit, ajoutée au jeu d'Omen lors de la MàJ anniversaire ! L'auteur de la chronique la gagnera automatiquement et pourra en offrir un second exemplaire au dragonnet de son choix.

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La Cour des Miracles
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Tara Mille-Visages
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 12 Oct 2017 - 12:47

Lorgol – Académie du Savoir et de la Magie – An 75

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes Old_wizard_by_gaudibuendia-d8vq9x3

Sa main ridée tremble, alors qu’il hésite à tourner la poignée. Enola ne s’y est toujours pas faite, elle n’arrive toujours pas à accepter que les années passent et que son humain est de plus en plus fragile. Elle le ressent, dans le tréfonds de son âme et elle sait bien que la fin est proche. Mais cela fait près de 80 ans qu’ils sont liés, qu’ils se sont trouvés pour ne plus jamais se quitter. Le petit oiseau le connait par cœur. Que ce soit son souffle, ses intonations et même sa façon de se taire. Et elle sait qu’il est loin ce temps où Hyppolite de la Houle pouvait courir sans même s’essouffler, sans jamais faillir. A dire vrai, elle ne se rappelle même plus de ce temps-là. D’autant que leurs routes se sont croisées le jour de ses 15 ans, après cet accident qui l’aura laissé boiteux le reste de son existence et incapable de reprendre la mer. Mais Enola a toujours été là, a toujours été un soutien au fil des ans. Et aujourd’hui encore, c’est ce qu’elle fera. Même si, pour le moment, elle ne voit que ses doigts tremblants et incapables d’ouvrir la porte.

« Attends grand-papi, je t’aide ! »

La fillette lui adresse un large sourire édenté et Enola piaille joyeusement dans direction, tandis qu’elle guide le vieillard à l’intérieur. Ils sont déjà nombreux tout autour d’eux et, l’espace d’un instant, Enola regrette presque leur solitude, les longues journées passées au bord de la mer, à regarder les vagues s’entrechoquer contre les rochers. Parce que tous les regards convergent en direction du vieil homme. Et le silence se fait.

En réalité, personne ne s’attendait à la venue du premier grand Archimage de l’Académie. Beaucoup le pensaient même mort pour être tout à fait exact et, quand elle y repense, Enola sent ses plumes se dresser d’indignation. Mais il fallait qu’il vienne à cette journée des Anciens. Probablement parce qu’il sent, comme son martin-pêcheur, que c’est la dernière fois qu’il pourra le faire. Son regard cherche des visages familiers dans cette foule qui le dévisage mais, comme lui souffle Enola avec un mélange d’agacement et de nostalgie, ils sont probablement tous morts ou tellement changés qu’il sera incapable de les reconnaitre. Pourtant, son regard d’attarde sur chacun d’eux. Sur les jeunes, qu’il n’a pas encore eu la chance de rencontrer et d’autres, plus anciens qui, malgré les prédictions d’Enola, ne lui semblent pas si étrangers. Ses yeux se lèvent pour se perdre dans la contemplation des peintures, qu’il reconnait bien plus facilement, tandis que son arrière-petite fille l’entraine doucement vers un siège. Qu’il refuse, non sans lui asséner un coup de canne sur le sommet du crâne. Elle pouffe de rire avant de se rappeler qu’il faut être sérieux le jour des Anciens, c’est ce que lui a dit sa mère. Et les discussions reprennent, non sans que chacun essaie d’approcher le vieil homme, de lui serrer la main, tout en balbutiant des remerciements plus ou moins compréhensibles. Il sourit, même s’il ne les entend pas tous. Il se sent un peu perdu, se demandant, l’espace d’un instant, s’il aurait encore la force de créer un portail pour fuir toute cette foule.

Mais, fort heureusement, un homme d’âge mûr, juché sur une estrade, attire alors l’attention de tous, après quelques tours de passe-passe savamment exécutés. Oh c’est vrai, ce n’est pas un mage lui. A la réflexion d’Enola, Hyppolite ne peut s’empêcher de sourire. Il a été difficile de s’accorder avec le premier Recteur, son pendant chez les adeptes du Savoir. Pourtant, ils ont réussi à s’entendre, à trouver des compromis pour trouver des fondations solides. Et pour un peu, il lui manquerait ce bougre. S’il n’écoute pas le début de son discours, le vieil homme se rend compte, aux regards qui se tournent de nouveau vers lui, qu’il faudrait peut-être qu’il soit plus attentif.

« Si le jour des Anciens est toujours un évènement de par les rencontres que chacun d’entre nous peut faire avec ceux qui l’ont précédé, celui-là revêt une saveur toute particulière pour chacun de nous… oui, même les non mages, contrairement à ce que certains pourraient penser. » Les rires fusent et il continue, d’un ton joyeux. « Parce que nous avons la chance unique de pouvoir saluer un homme à qui nous devons tant. De pouvoir le remercier d’avoir œuvré pour nous, d’avoir permis la construction de cette Académie qui est chère à chacun d’entre nous. Sans lui, cet équilibre entre le Savoir et la Magie ne serait pas celui qu’il est en train de devenir et aucun de nous ne serais là aujourd’hui. Alors j’aimerais que nous rendions tous hommage à notre premier Archimage… et à Enola, sinon elle risque de nous en vouloir… Hyppolite de la Houle. » Et il s’incline, en direction du vieil homme, l’oiseau bombant le torse et faisant gonfler ses plumes quelques peu défraichies. Le regard qu’il lui a jeté semble sincère et dénué de tout calcul, comme s’il pensait vraiment ce qu’il disait. Les personnes les plus proches de lui s’inclinent également, non sans l’applaudir vivement, tandis que les vivats commencent à exploser de tous les côtés.

Alors, leurs cœurs à tous les deux se réchauffent, gonflés d’un orgueil totalement justifié alors que les applaudissements ne font que s’amplifier. Demain, les douleurs reviendront et il sera de nouveau un vieil homme. Demain, Enola devra l’encourager et voleter autour de lui pour qu’il accomplisse chacune de ses tâches quotidiennes. Mais, en cet instant précis, il a oublié son âge, il a oublié qu’il n’avait pas remis les pieds à l’Académie depuis plusieurs années déjà, incapable de se déplacer seul. Il se contente d’apprécier le fruit de son travail. Il peut enfin savourer le fruit d’années, de décennies d’un travail acharné pour construire cet endroit. S’il n’a pas monté les briques lui-même, c’est tout comme et, en voyant tous ces jeunes gens prêts à prendre le relai, il sait qu’il peut enfin accepter de prendre ce repos qu’il a tant mérité. Parce que ses enfants sont là pour poursuivre la route.
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptySam 14 Oct 2017 - 15:28

Lorgol – Académie du Savoir et de la Magie – An 585

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EfRhv7x

Aux portes de l'Académie, un crieur à été engagé pour que l'on annonce les visiteurs venus pour le jour des Anciens. C'est un bon travail et aujourd'hui, il sera payé double lui a t-on dit.
Une main serrant l'ouvrage comportant les titres et noms de ceux qui sont attendus, son œil exercé trouve immédiatement le visage qui va de paire avec les prénoms de ses feuillets. Pas un seul accroc, il les trouve tous pour les annoncer d'une voix forte et claire à ceux qui remplissent déjà le hall, un verre à la main.
Mais alors que la porte s'ouvre de nouveau sur un groupe entier, il sent qu'il va manquer de souffle.
C'est à peine si le pauvre bougre à le temps de regarder sa liste pour annoncer la venue de ce tourbillon de draperies, de voiles couleur de nuit et cette myriade de petits cliquetis de bijoux s’entrechoquant.

« Adalbald d'Erain, Grand Argentier de la Guilde des Marchands, Grand ordonnateur de la monnaie unique, Grand organisateur des assurances de marchandises transportées, Diplômé de l'Académie en Économie, Savant Erebien de la Pensée, fondateur du nouveau chemin des caravanes de draperies de... »

Finalement, il n'y arrivera pas, déjà il manque de souffle. Il lui reste deux ou trois titres mais voilà que le tourbillon est déjà loin, sa suite ne ralentissant pas non plus.

« de.. et SA SUITE ! »

Un dernier effort pour tenter de boucler son retard mais l'homme est conscient de son échec.
Grommelant mais surtout inquiet, il attrape la carafe qu'on a laissé à sa disposition pour réhydrater cette gorge qui s'est adaptée au duché d'origine de cet illustre visiteur. 

Adalbald n'a pas besoin d'être annoncé. Qui ne le connaît pas. Ses yeux cernés de traits noirs fouillent l'assemblée sans ne rien louper. Dans sa barbe blanche tremble les bijoux d'or qui la orne.
Encore aujourd'hui et à son age, le Grand Argentier de la Guilde des Marchands foule de façon régulière les pierres de l'Académie. Les commerces du premier étage reçoivent sa visite si couramment qu'on pourrait ouvrir un second bureau de la Guilde au sein même de l'Académie. Adalbald aime se montrer, faisant fructifier sa popularité et son pouvoir comme cette petite pièce de monnaie qui roulait de façon hypnotique entre ses longs doigts aux ongles impeccables.
Oh comme il contrarié ce grand homme qui foule Lorgol comme si la ville lui appartenait. Cet idiot posté à la porte d'entrée aurait pu ruiner la grande annonce qu'il a préparé. Bien entendu, la nouvelle n'est pas une nouveauté en sois. Mais aujourd'hui est le jour qu'il a choisi pour l'annoncer officiellement aux hommes et aux femmes qui ont une réelle importance dans l'économie des deux empires.
L'erebien est orgueilleux mais non sans raison. Il va rajouter un nouvel exploit à sa carrière.

« Mesdames, messieurs, aujourd'hui est un jour particulier. » Une pause se fait alors que le recteur fait teinter sur son verre avec charisme cette petite cuillère qui servait encore il y a peu a déchiqueter méticuleusement une part de gâteau. « Fêtons ensemble le jour des Anciens, fêtons nos gloires passées mais surtout, nos gloires futures. »
Quelques applaudissements retentissent sous la bienveillance de cette belle communauté réunissant savants et mages.
« Aujourd'hui, nous accueillons un homme des plus occupés. Un homme qui à soufflé un vent nouveau sur bien des aspects économiques de nos deux empires. Oui, je vois dans vos regards que vous avez deviné. Mesdames, messieurs, j'ai l'honneur de laisser la place à Adalbald d'Erain, Grand Argentier de la Guilde des Marchands. »

Les applaudissements redoublent, plus cérémoniels, plus lourds. On peut ne pas aimer l'homme, mais il faudrait être fou pour ne pas reconnaître la vigueur qu'il a réussi à apporter à sa guilde.
Un nouveau nuage de drapés d'or et de bleu se soulèvent pour danser jusqu'à la petite estrade laissée libre par le recteur qui s'est effacé.

Un sourire d'un blanc incroyable vient s'ouvrir dans le visage basané du noble du roc d'Erebor.
De ses deux mains, paumes soulevées vers le plafond, cette figure emblématique du commerce, attend que les applaudissements s’affaiblissent.

« C'est un honneur, vraiment. » Cette fausse modestie en fait sourire plus d'un mais personne ne relève cette introduction. « Je ne vous apprendrais rien en vous disant que mon mantra est : « Le temps c'est de l'argent ». Pourtant je suis ici parmi vous, au lieu de me pencher sur les livres de comptes qui m'attendent sur mon bureau. Une fête même à la gloire de nos plus grands esprits et contributeurs d'Arven n'est ce pas ce qu'on pourrait qualifier de ... futile ? Non ! Ne vous laissez pas tromper par les boissons et divertissements qu'offre annuellement notre belle Académie. Tout est politique, aujourd'hui plus qu'un autre jour, des idées seront échangées et de nouveaux concepts germeront dans certains esprits et, qui sait. Seront peut être exposées ce jour même dans quelques années. Soyez audacieux ! Brillez ! Montrez au peuple que votre éducation vous à mené aux sommets de votre art ! Brillez et contribuez à élever nos sociétés dans l'Histoire. »

De nouveaux applaudissement retentissent, vibrants, alors que l'homme à tout de même trouvé le moyen d'assassiner dans son discours la gestion pécuniaire de l'Académie.
De la main gauche, il retire de sa manche cette pièce qui dansait encore il y a peu entre ses doigts.

 « Académiciens. La Guilde des Marchands à l'honneur de vous présenter aujourd'hui et après de nombreuses années d'expérience, le nouveau modèle unique monétaire que nous nous évertueront à diffuser dans l'Empire. Le Fleuron. »

La pièce attire autant de regard que si il s'agissait d'un petit soleil brillant. Des exclamations s'envolent. Ainsi, le voilà enfin, ce fleuron dont on entendait un peu partout parler.
Adalbald d'une petite poussée de son ongle l’envoi dans la foule de ses compatriotes. Et alors que la pièce se met à circuler de main en main, le Grand Argentier se tourne vers les hommes qui l'accompagnent. Le message silencieux est clair. Ils ont réussi. D'ici demain, la nouvelle se sera rependue comme une traînée de poudre. Des demain leurs bureaux de changent ouvriront avec succès.
Peut être que cela mérite une part de gâteau finalement.

Spoiler:


Dernière édition par Solveig de Sovnheim le Dim 15 Oct 2017 - 12:37, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 15 Oct 2017 - 0:55

Lorgol – Académie du Savoir et de la Magie – An 502

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes 851627SirDor

Toute une vie à trouver ta place, à te démarquer, à te faire un nom. Une vie faite de bonnes rencontres et de succès qui te mène aujourd'hui aux portes de l'Académie. Académie de tes souvenirs. Académie de ton cœur. Tu t'y vois encore étudier le langage avec sérieux, parfois moins, mais toujours avec le même désir au fond ; la reconnaissance. Une soif de reconnaissance que tu finiras par acquérir de par ton assiduité à maîtriser ce savoir sous toutes ses formes et, à ta manière, de le mettre si joliment en valeur avec ta voix aussi mélodieuse que celle d'un rossignol. Tu t'étonnes d'ailleurs parfois encore que ce nom d'oiseau ne t'appartiennes pas, mais tu n'as rien à envier à celle qui le porte. Le jour des Anciens n'attend que toi et tu finis donc par presser le pas, t'aventurant dans cette merveille d'architecture. Ton instrument de musique t'accompagnant tout naturellement dans tes déplacements.

- Dame Rossignol. Fais-tu en voyant justement la voleuse de nom. Tes pas t'ont porté jusqu'à elle - peut-être bien inconsciemment - et ton corps se charge de la saluer avec toute l’élégance et la finesse dont tu disposes. Combien d'années se sont écoulées depuis votre dernière rencontre ? Une, dix,  peut-être vingt. Pourtant tu n'oublies pas qu'elle fut ta première, quelque soit son prénom...

- Sir Doré. Te répond-elle de sa voix de crécelle qui t'écorche encore et toujours les oreilles. Qui arrive même à écorcher ton illustre nom et qui pourrait sans aucun mal casser les cordes de ton luth. Tu te rassures d'ailleurs d'un coup d’œil à son sujet.

Doré. Tu portes si bien ce nom. À tes cheveux blonds semblant refléter les rayons du soleil, à la couleur de tes habits à faire rougir un canari même, tu ne l'as pas volé, contrairement à d'autres, il te va comme un gant et tu l'épouses dans toute sa splendeur. Ce n'est pourtant pas ton physique rêveur à faire chavirer les cœurs de ces dames qui t'a placé sur un piédestal, mais bien ta voix aussi sucrée et douce que le miel et les compositions qu'elle porte avec délice. Chatoiement et ravissement pour les oreilles comme pour les yeux, tu te dis déjà être l'accomplissement de toute une vie. Un génie sans pareil.

Tu la flattes, Dame Rossignol, de compliments bien mensongers, mais qui ont le don de la faire rougir. Et tu te délectes de ses réactions, autant que tu te délectes de celles qui fleurissent alentour petit à petit. Ta voix émerveille et ton physique hypnotise. Tu le sais. Tu le constates. Tu es bien rapidement le centre de l'attention sans grande surprise. Et Dame Rossignol, une femme de plus à tes pieds.

Les petits moineaux piaillent autour de toi, les insectes aussi bourdonnent à tes oreilles.

- Chantez-nous, Sir Doré. Racontez-nous ! Réclament-ils capricieusement. Tu attires la foule présente ; aussi bien les femmes que les hommes, les jeunes que les vieux, les élèves que les professeurs. Cette journée est déjà tienne. Serais-tu prit un jour pour un Dieu que cela ne t'étonnerais guère. Tu es parfait après tout, tu le mériterais largement.

Ainsi entouré et cajolé de tous de par l'admiration que l'on te porte ; amoureux de ta personne, miroir de la réussite, fanatique des compliments et des fleurs qu'on peut te jeter ; tu te mets à chanter et à jouer de ton instrument pensant que tu as bien fait de venir encore une fois. Tu ne raterais, de toute manière, pas une occasion pouvant te mettre en valeur. Et le jour des Anciens répond à tes espérances tant qu'à tes critères. Tu es idolâtré comme jamais. Que demander de plus ? Toi, merveilleux lagran, maître du langage et du chant, barde séduisant qui enchante les plus hautes cours d'Arven.

Perdu entre prestige, luxure et vantardise, tu ne vois pas le temps filer follement. Et alors que le jour  des Anciens touche à sa fin, que tu as défié honteusement de tes chansons et de tes récits tous les dieux du panthéon existants, tu ne te doutes pas un seul instant que ta verve a été trop loin. Beaucoup trop loin pour que les dieux puissent fermer les yeux sur ton cas.

Profites donc de cette fin de journée, Sir Doré. Partages ton vécu comme jamais, aussi bien que tes connaissances aux petits oisillons. Abreuves les plus jeunes et embrasses les plus âgés. Profites de cette fête et de ta notoriété,  lagran enjôleur.  Profites de ces victuailles que tu penses à ton honneur. Car demain ta voix de rossignol s'en sera allée. Ne restera alors que tes balades que d'autres chanteront en ton nom alors que telle la rose de ton duché adoré, ta beauté flétrira à tout jamais.


Dernière édition par Tim l'Escampette le Lun 23 Oct 2017 - 22:30, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 15 Oct 2017 - 8:58

L’Académie de Magie et de Savoir – Le Jour des Anciens – An 89

Le Jour des Anciens.

Un sourire hésitant se glisse sur mon visage. Je crois que c’est bien la première fois que cette simple mention ne suscite ni peur, ni mépris, ni ennui au fond de mon être. Je me souviens de la façon dont les regards et les moqueries dirigées vers mon père me blessaient, autrefois, à cette époque où j’étais encore jeune, mal assurée et emplie de doutes et d’incompréhensions. Aujourd’hui, je sais que leurs paroles ne sont que mensonges, destinés autant à dénigrer mon père qu’à se protéger eux-mêmes d’idées si vraies qu’elles les effraient. Auparavant, quand je posais les yeux sur l’homme qui m’a élevée et qui m’a donné la vie, je sentais comme un pincement de cœur et une étincelle de honte s’allumer en moi. Désormais, je dresse fièrement le menton en soutenant son bras. Maintenant, je sais. Je sais que mon père est un héros.

Ils le disent fou, évidemment. Quand j’ai commencé mon apprentissage entre ces murs, nombreux sont les professeurs qui m’ont lancé des regards emplis de pitié en apprenant de qui j’étais la fille. Je ne comprenais pas, à l’époque. J’étais encore trop jeune pour saisir quelles idées géniales mon père avait mises au jour. Plus tard, j’ai fait quelques recherches, pour en savoir plus à ce sujet. J’ai découvert que Maden Hurlevent, mon père, avait toujours été un élève brillant et appliqué. Il avait de nombreuses idées captivantes, et promettait, une fois son diplôme en poche, de devenir un philosophe particulièrement intéressant. Sans doute était-il surtout devenu un philosophe trop intéressant pour que ses propres contemporains le comprennent. Aux yeux du monde, la mort de ma mère, qu’il aimait profondément, lui avait fait perdre la raison. Lui-même disait souvent que c’était plutôt ce qui lui avait ouvert les yeux.

Je jette un coup d’œil à mon père. Il se fait vieux, et le temps ne l’a jamais vraiment épargné. Les doutes qui se sont parfois saisis de lui lui ont rongé le visage et ont profondément marqué ses traits. En véritable héros, il n’a toutefois jamais abandonné la voie de la vérité, malgré les arguments, parfois plus ou moins bien construits, parfois plus ou moins mêlés d’insultes et de remarques assassines, de ses nombreux adversaires. Mais, comme l’a si bien dit un auteur dont j’ai oublié le nom – je crois qu’un ou deux de mes professeurs de philosophie me fustigerait pour ça – « ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison »*. Je les ai vus juger ce qu’ils n’ont pas pris la peine de connaitre à partir d’embryons de vérités sortis de leur contexte, et je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une méthode particulièrement fiable.

Ils disent que mon père se croit à la fois Savant et Mage, par pure fascination pour un domaine qui lui sera à jamais inaccessible. Mon père ayant fait des études de philosophie dans sa jeunesse, il est, par conviction et par convention, aussi Savant qu’il puisse l’être – la majuscule étant ici essentielle, puisque la sagesse, pour lui, ne doit jamais être considérée comme un acquis. Dans un message pacifiste et unificateur, Maden Hurlevent est parti du principe que tout est un. La Magie et le Savoir sont comme deux faces d’une seule et même pièce, et leurs différences inconciliables ne sont qu’une illusion. Pour lui, pratiquer le Savoir est une forme de magie, et c’est en ce sens qu’il se considère comme Mage. Je crois que, s’il a fait un scandale parce qu’il voulait porter le titre de Mage en plus de celui de Savant, c’était surtout pour attirer l’attention d’autrui sur ses idées. Mais ses collègues ne comprennent pas, ils ne voient pas, et ce qui les gêne est forcément quelque chose d’inacceptable.

Mon père est de ces héros qui prônent la paix, et montrent que cette guerre qui n’est pas si lointaine n’a pas lieu de revenir : si Faërie et Ibélène se soulèvent encore une fois l’une contre l’autre, elles ne feront pas de mal à un ennemi, mais elles blesseront le corps gigantesque qu’elles forment, et par extension, elles se blesseront elles-mêmes. De même, Magie et Savoir ne sont pas inconciliables ; au contraire, les deux disciplines ne font preuve de toute leur efficacité que dans leur union. L’Académie en est un parfait exemple.

— On prend juste un verre et on s’en va, Morgan, déclare mon père avec un large sourire, m’arrachant à mes pensées. Je ne sais pas si j’aurais le courage de les entendre se moquer d’Aria, aujourd’hui.

Mon père continue à se montrer lors du Jour des Anciens, comme pour rappeler à tout le monde ce qu’il pense. Je crois qu’il aime bien expliciter sa pensée par des exemples, sans doute pour que même ceux qui n’auront jamais le cran de le lire puissent être intrigués par sa façon de se comporter. C’est pour ça qu’il a essayé de réclamer le titre de Mage après avoir obtenu son diplôme de philosophie. Et c’est pour cette raison également qu’il leur a présenté son Familier : Aria, un galet, lisse et grisâtre, juste d’une taille idéale pour tenir dans la paume de mon père. Je ne sais pas s’il croit vraiment à cette histoire de Familier, mais je dois dire que son raisonnement se tient.

« Tout est un, a-t-il écrit, et puisque tout est un et que nous sommes vie et conscience, tout est vie et conscience. La terre que nous foulons de nos pieds, les arbres qui étendent leur ombre pour nous, les galets que vient frapper l’océan, l’océan qui se glisse sur nos plages, le vent qui hurle sur nos plaines, l’enfant qui s’agite dans son berceau, et jusqu’à votre prochain interlocuteur ; tous sont vivants, et tous sont conscients, c’est-à-dire capable de pensée. La pensée, en elle-même, peut prendre multiples formes, et même si, en nous laissant guider par l’apparence, nous supposons que tout être-humain est capable de penser comme nous, la forme que prend leur pensée est au moins aussi différente de la nôtre qu’elle ne l’est d’un galet, du vent, ou d’un bébé. Nous ne douterons pourtant pas de la capacité à penser d’un de nos confrères humains. De la même façon, nous ne devons pas douter de la conscience qui peut habiter le moindre élément du monde qui nous entoure ».

Je trouve ce genre de discours assez convaincant. Mais j’admets que mon père est parfois un peu extrême dans sa façon de le montrer. Il aurait pu se montrer un peu plus délicat sur la manière de présenter Aria, il est vrai – parce que tout le monde n’est pas prêt à imaginer qu’un Savant puisse avoir un Familier, et que ce Familier puisse être un galet, voire même qu’un galet puisse être un vivant, et un vivant pensant. Je ne suis pas encore parvenue à déterminer s’il tâchait de provoquer des réactions chez autrui par amusement ou par conviction, ou s’il était sincère dans certaines de ses mises en scènes. Dans un cas comme dans l’autre, je trouve admirable qu’il suive son raisonnement dans des chemins escarpés, loin de l’opinion générale et de la route dégagée que d’autres auraient tracée avant lui.

Mon père est un héros, mais pour le savoir, il faut accepter d’entrer dans son monde, juste l’espace d’un instant. Accepter certains de ses comportements loufoques, passer outre, et lire le fond de sa pensée. Alors, on peut peut-être le comprendre, en partie du moins. C’est dommage, je trouve, qu’il préfère faire de l’effet en ayant l’air fou qu’en passant pour un génie. Je vois bien que ça le ronge, cette idée de ne jamais être reconnu à sa juste valeur, et en même temps, je pense qu’il est incapable d’agir autrement. Maden a toujours exprimé ses idées haut et fort, et ce n’est pas parce qu’autrui n’est pas prêt à entendre la vérité qu’il va se taire. Aujourd’hui, néanmoins, malgré son sourire et son air fier, je lui trouve l’air d’un vieil homme, rongé par son histoire et ses choix. Je lui tends un verre avec enthousiasme, espérant contrebalancer cette note de lassitude que j’ai cru percevoir en lui.

— Tu as renoncé à les convaincre ? demandé-je avec douceur.

Ses lèvres s’étirent en un sourire sans joie.

— Je crois que certaines personnes sont imperméables à la vérité, tu sais, marmonne-t-il en haussant les épaules.

Je fronce les sourcils. Mon père n’abandonne pas, d’habitude. Je le connais aussi entêté qu’un kyréen – une autre preuve que tout est un, j’imagine, de la part de cet homme outreventois. Le voir dans cet état m’inquiète, pour être honnête.

— Moi aussi, il fut une époque où je ne te croyais pas, tu sais ? soufflé-je en plissant les yeux.

— J’ai le bonheur d’avoir une fille qui change d’avis. La plupart des gens s’accrochent à ce qu’ils croient comme des moules à un rocher, et refusent les contradictions sans même réfléchir à leur possibilité.

J’ouvre la bouche, prête à répondre que tout le monde peut changer d’avis, et hésite une fraction de seconde en m’apercevant que cette affirmation ne repose sur rien. Si j’ai lu les textes écrits par mon père en décidant de surmonter les rumeurs qui pesaient sur sa personne, c’est uniquement parce que je suis sa fille, et que la famille, c’est sacré. S’il avait été un parfait inconnu, je n’aurais probablement pas prêté autant d’attention à ses thèses. Et peut-être que je n’aurais jamais découvert la vérité. Le temps que je trouve autre chose à répondre, l’Archimage a commencé son discours, et je ne l’écoute que d’une vague oreille, observant mon père d’un air inquiet, mon cœur se serrant douloureusement dans ma poitrine. Je sais qu’il ne restera pas longtemps, que ce soit dans cette salle, ou dans cette vie. J’aimerais me tromper, mais je sais que j’ai raison. Je le vois à son visage, parfois, à ses paroles, de plus en plus souvent, et à la façon dont il traite autrui, comme une foule perdue dans les mensonges et non comme des êtres qu’il peut éclairer.

Mon père est un héros. Un héros qui accepte d’être considéré comme fou par toute une communauté académique alors même qu’il prône la vérité. Un héros qui, pour attirer l’attention sur cette vérité, s’est exprimé haut et fort par des exemples frappant l’imagination. Un héros qui s’est confronté aux doutes et aux résistances d’autrui avec un courage jamais brisé. Un héros qui mourra sans savoir si ses actions auront jamais porté leur fruit. Un héros qui a consacré sa vie entière à un but qu’il n’atteindra peut-être jamais. A moins, bien entendu, que quelqu’un n’accepte de reprendre le flambeau. Quelqu’un qui croira en ses idées et qui aura le courage et la volonté d’y consacrer sa vie, face au mépris d’autrui et au temps assassin.

Malheureusement, je ne crois pas qu’il existe une telle personne. Mon père aura vécu pour rien, et quoique connu de son vivant comme un homme qui aurait sombré dans la folie, il mourra sans que personne – je ne compte pas vraiment, étant celle qu’il a élevée – n’ait cru en lui. On dirait presqu’une malédiction divine. Je lui lance un regard attristé. Même s’il sait désormais qu’il n’aura plus le temps de convaincre personne, il continue à sourire, mon père, et il est présent à ce Jour des Anciens, pour affronter ses adversaires et ses délateurs avec un courage que je n’aurais jamais.

N’est-ce pas là toutes les caractéristiques d’un héros ?  

Spoiler:
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 15 Oct 2017 - 20:01

Il est de bon augure, en ce Jour des Anciens, que les élèves passés couronnés de succès viennent apporter un peu de leur sagesse à la nouvelle fournée. Souvenons-nous alors des visites d’autres temps, de ces enseignements que nous ont apportés ces personnalités venues rendre hommage à ce lieu où tout a commencé. Il en est certaines qui nous ont plus marqués : éveillées, encourageantes, mais aussi bien insolites. C’est une de ces dernières que je vais vous conter. Servez-vous au buffet, asseyez-vous, écoutez, profitez.

Dans un monde d’apparences, il est bien peu aisé de venir au monde moche et puis de le rester. La légende racontait que Sombreciel vît naître en un beau jour d’été son plus vilain bébé. Cette nouvelle venue n’était ni malade, ni difforme, tout simplement vilaine. Terriblement vilaine. Tellement vilaine que ses parents auraient fui leur domaine à leur première rencontre. Ou bien que le mari avait quitté sa femme, persuadé que l’enfant n’était pas de lui. Certains disaient même qu’il était à moitié bestiau, que les perversions de ce duché avaient atteint des sommets. Pour d’autres, la vue d’une telle horreur aurait foudroyé – ou changé en pierre – ou poussé au suicide – les parents de cet enfant.
Pourtant, le marquis et la marquise de Trouffignon – on racontait parfois que le nom en avait été changé en l’honneur de l’immonde bébé – virent grandir leur fille et sa mère parvint même à se convaincre que sa progéniture n’était pas aussi laide. Pourtant aucun des deux ne voulut se risquer à procréer à nouveau.

Lorsqu’en ce Jour des Anciens, de l’an neuf-cent-cinquante, elle foula le sol de l’Académie de son pied boudiné tassé dans une bottine de cuir, nul ne vit son visage, car elle était voilée. Du sommet de son crâne jusqu’à ses épaules, un riche tissu orné couvrait son indécence. Les filles de Sombreciel se cachent sous leurs voilages pour ne rien laisser paraître de leur beauté insoutenable. Insoutenable, Kévina l’était, mais c’était pour la raison inverse qu’elle ne voulait se montrer. Sur son passage, comme à l’accoutumaient, ceux qui savaient ricanaient. Il se disait chez les ignares que le voile était devenu d’usage dans son duché à partir du moment où il avait accueilli en son sein un laideron pareil. Ne savent donc ils pas que sous ces vêtements sages se dissimulent les plus charmants visages ?

Quant à l’hideuse héritière, elle reconnaissait ses camarades qui jasaient, par la fente de son habit, l’ombre de ses yeux transpirait la rancœur de toutes ces années à les supporter. Ils s’étaient moqués, lorsqu’elle avait étudié, ils s’étaient moqués, lorsqu’elle avait été diplômée. Savoir de la transformation, en pharmacie esthétique, quelle douce ironie ! Comme si un baume suffirait à la rendre jolie. Oh s’ils savaient. Aujourd’hui, elle avait des choses à dire et alors que même ceux qui ne l’avaient jamais rencontrée pouffaient en s’échangeant les légendes et rumeurs – elle aurait passé son entretien d’entrée cachée sous un masque, sans quoi, jamais ils ne l’auraient acceptée – tout l’intérieur d’elle ricanait à son tour. Elle avait étudié et elle avait appris, qu’il suffisait de quelques potions pour faire son petit effet.

Alors elle retira son délicat gant de soie et vint heurter du bout de ses ongles noirs le sommet de son verre. D’abord timidement, puis de plus en plus fort, jusqu’à ce que tous les regards fussent rivés sur elle. Elle voulait leur parler, elle voulait leur montrer. Le silence se fit car la curiosité était parfois plus forte que toutes les railleries et enfin bien certaine d’avoir toute l’attention, elle éleva sa voie grinçant comme une crécelle : « Pauvres malheureux qui n’avez jamais daigné passer les barrières des apparences ! Ne vous est-il pas venu l’idée dans vos étroits esprits que la beauté n’était pas ce qui faisait l’être ? Vous vous croyez meilleurs avec vos grands yeux et vos cheveux soyeux mais vous ne savez pas comme vous êtes laids en dedans ! » Agrippant son voile avec sa main libre, elle rit doucement, certaine de l’effet qu’elle allait produire. « Contemplez mon visage, car il a bien changé. Dédaignez-moi encore, mais au moins vous apprendrez à quoi votre âme ressemble. »

Alors d’un geste brusque, elle le retira enfin pour dévoiler ses traits. On raconte que la moitié de l’assemblé détourna le regard, l’autre fondit en larmes. Vingt-sept rendirent le buffet qu’ils venaient d’ingérer, cinq s’évanouirent et un perdit la vue. Son visage, couvert de pustules vertes, son nez qui avait triplé de volume, ses dents couleur terre, son menton garni de nombreux poils frisés et son crâne qui n’avait que quelques cheveux filasse étaient le résultat de potions bien précises. Elle n’avait pas échoué, elle avait calculé. Etaient-ils persuadés qu’elle ne pouvait pas être bien plus laide ? Ils avaient perdu leur pari et satisfaite de son petit spectacle, elle s’en retourna au buffet cette fois déserté pour savourer la vengeance qu’elle portait sur son visage.

Kévina de Trouffignon ne vint plus à aucune fête, certains racontent encore qu’on l’en aurait bannie.
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 15 Oct 2017 - 20:03




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



Le Jour des Anciens








Enfermé !
Dans cette pièce plongée dans le noir, l’enfant s’éveille soudain. Dehors, des gémissements lugubres résonnent, et par la fenêtre l’obscurité est totale. Seul dans son lit glacial, il hésite un instant, se rue vers la porte, tente de sortir, mais…
Mais la porte est verrouillée.
L’enfant est prisonnier.

Prenez la plume et racontez…






Tour 2

Consignes


IRL : du 16 octobre au 22 octobre (18h).
IRP : La date de votre choix.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous rédigerez la scène décrite : soit du point de vue de l'enfant enfermé, soit du point de vue de ce qui hurle au-dehors...

• Vous pouvez choisir une fille ou un garçon.

• Attention : quelle que soit votre version, vous devez impérativement imaginer et décrire ce qui se cache dehors. Soyez imaginatifs !

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs scènes, chacune peignant une situation et un danger différent, si vous le souhaitez !

• Ce texte prendra la forme que vous le souhaitez : journal intime, lettre, chanson de troubadour... ou simplement RP.

• Si votre proposition est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

• Le staff récompensera la meilleure proposition de danger rôdant à l'extérieur, par la création d'une carte d'Omen à l'effigie de la créature ou animal imaginés. Elle sera ajoutée au jeu d'Omen lors de la MàJ anniversaire ! L'auteur de la proposition la gagnera automatiquement et pourra en offrir un second exemplaire au dragonnet de son choix.

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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyMer 18 Oct 2017 - 7:03





La valse d'un dieu



C'était une silhouette chétive
Qui touchait le parquet glacé
Dehors le vent parle de lui, des âmes craintives
Il hurle puis murmure, qu'est il arrivé ?

C'est le cri, la valse d'un dieu
Levor est tombé amoureux
Il aimerait avoir une âme
Pour mieux ressentir sa flamme
Il serait prêt à prendre serment
Sa nature est son châtiment
Et si personne ne l'écoute
Que valent tous ses mots et ses doutes ?

Si demain est un autre jour
Il n'y aura pas de retour
D'un râle le Panthéon s'est verrouillé
Les Autres savent sa pudeur, le laisse pleurer

C'est le cri, la valse d'un dieu
Levor est tombé amoureux
Il aimerait avoir une âme
Pour mieux ressentir sa flamme
Il serait prêt à prendre serment
Sa nature est son châtiment
Et si personne ne l'écoute
Que valent tous ses mots et ses doutes ?

L'enfant comprend, l'enfant le sait
Le dieu Levor s'est condamné
Osir s'en va retrouver son petit lit
L'innocence incarnée priant l'oubli.

C'est le cri, la valse d'un dieu
Levor est tombé amoureux
Il aimerait avoir une âme
Pour mieux ressentir sa flamme
Mais que pouvait il espérer
Se désole t-il éploré
Par les grands tourments ravageurs
Qui dévastent son semblant de cœur.

Les sentiments n'ont pas leur place
Dans l'antre des non fugaces


Ménestrel Sir Doré.


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Le Pavillon Noir
Le Pavillon Noir
Tim l'Escampette
Tim l'Escampette

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J'ai : 16 ans
Je suis : mousse sur l'Audacia !

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : l'Audacia
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyMer 18 Oct 2017 - 15:35









Ezéchiel Sombresprit
Le point d'un fils & ses quelques écrits.


** Note 1 **


Baboum Baboum Baboum. J'entends mon cœur battre. Baboum Baboum Baboum. Il accélère. Je viens de me réveiller à cause du froid et je regrette déjà d'avoir ouvert les yeux et d'avoir quitté les bras de Trélor et Niobé. Je n'y vois rien, strictement rien, pas plus que je vois ma main s'activer sur le carnet que j'ai réussi à prendre dans mon petit tiroir. Je ne sais d'ailleurs même pas si c'est le mien ou si c'est celui de papa. Je m'excuserais si il ne m'appartient pas. Papa m'a dit que ça le calmait d'écrire, je fais seulement ce qu'il a dit. J'écris et je décris. Et tant pis si c'est pas droit. Je ne suis pas élève à l'Académie de toute façon, mais peut-être un jour qui sait.

Il fait tout noir, vraiment tout noir. Et j'entends des bruits bizarres par la fenêtre, j'ose pas m'approcher, mais je suis un garçon et papa dit qu'il faut être courageux dans la vie. Mais j'ai pas envie d'être courageux, j'ai pas demandé à être un garçon non plus.

J'arracherais la page quand tout sera revenu à la normale.



** Note 2 **


J'ai tenté d'appeler papa, mais il m'a pas répondu. J'ai tenté plusieurs fois et j'ai beaucoup crié, mais rien. Il doit être très occupé à chercher d'où vient le problème. Peut-être qu'un mage est derrière ça ? Un mage spécialisé dans la lumière ? Je ne sais pas si ça existe, mais si c'est le cas, ma main à couper que le soucis vient de là.


** Note 3 **


J'ai été jusqu'à la porte, mais elle est fermée. J'ai l'impression que mon cœur bat de plus en plus vite, alors j'écris beaucoup plus vite. Je vais décrire plus aussi. Papa sera content de voir que je met ses conseils en pratique. Je vais faire une liste, ça sera plus simple.

1) Il fait froid, comme en Valkyrion dirait papa
2) Noir, tout noir, on y voit rien (comme quand je ferme les yeux pour dormir, sauf que je suis éveillé)
3) Des bruits effrayants viennent de dehors
4) Je tremble tout plein
5) Porte fermée à clef
6) Que moi.
7) Papa répond pas

Pour l'instant c'est tout. Je vais essayer de me rapprocher de la fenêtre.



** Note 4 **


J'ai peur, je veux sortir, je veux retrouver papa ! Je veux pas rester ici et je veux pas hurler aussi. J'ai reconnu les hurlements de Rachel, la fille des voisins. Elle a crié et puis plus rien. Et je crois avoir reconnu la voix de sa maman aussi.

8) Rachel a hurlé avec sa maman



** Note 5 **


9) Plus froid
10) Tout calme

J'entends plus rien, mais il fait toujours noir. Je sais pas ce qui est arrivé à Rachel, mais ça m'arrivera pas à moi. J’aperçois de la lumière par la fenêtre ! Je vais aller voir ce qui se passe, ça doit être papa.




L'écriture s'arrête là, quelques gouttes de sang maculent la couverture du recueil cielsombrois ayant servi de journal improvisé au petit Ezéchiel Sombresprit avant sa disparition.


Morkmordre & sa horde
Poème & mise en garde sur les changeurs de peau légendaires.


Quand le noir d'encre sera tombé,
Que le temps vous semblera figé,
Villageois, prenez garde et fermez vos portes
Car s'en vient Morkmordre et sa horde.

Aussi noueux que des arbres,
D'une gueule de cents crocs,
Affublés d'iris rougeâtres,
Ils chercheront une nouvelle peau.

Car leur peau est vieille et pourrissante,
Dans un village, ils feront une descente.
Hâtez-vous donc de cacher vos trésors,
Car leur présence sera signe de mort.

Ils les prendront tous jusqu'au dernier,
Aidé de leur torche enchanté, ils seront débusqués.
Qu'importe l'endroit où ils se trouvent
Ils les trouveront tous et affronteront même les louves.

Capitulez ou mourrez, louves, mères
Chassez les vainement, loups, pères
Jamais vous ne reverrez vos louveteaux, vos enfants.
Qui remplissent leur ventre et ornent leur peau à présent.


Uriel Sombresprit
Le point de vue d'un père & sa recherche acharnée.


- Ezéchiel !
- Rachel !
- Maximilien !
- Aurélien !
- Timothée !
- Marie !
- Joséphine !
- Michel !
...


Depuis combien de temps criait-il ces noms ?
Depuis combien de temps cherchait-il une réponse à ses cris ?
Depuis combien de temps entendait-il ces mêmes prénoms répétés par d'autres ?
Combien étaient-ils à chercher dans la forêt qui entourait leur village d'Ivresens non loin des collines de Mauve ?
Y avait-il eu vraiment dix-sept enfants de cinq à treize ans disparus en une nuit ?
Est-ce qu'Ezéchiel allait bien malgré le sang trouvé ?


Tant de questions pour des réponses bien maigres depuis que la noirceur s'en était allée, ne laissant que disparitions, morts et sang dans son sillage. Il avait hurlé Uriel, comme tous les hommes et femmes encore vivants d'Ivresens, lorsqu'il s'était rendu compte de ce qu'il avait perdu, et de ce qui restait ; à peine quelques mots innocents d'un fils encore jeune. Sa chair et son sang qu'avait laissé sa femme Mathilde en mourant n'était plus là où il l'avait laissé, la fenêtre avait été saccagée et l'enfant extirpé de sa cage dorée. Un bon groupe s'était formé afin de les retrouver sans plus tarder, quand bien même nuls ne connaissaient réellement les créatures coupables des meurtres et des enlèvements. Après un coup d’œil nostalgique au bracelet ornant son poignet droit, l'homme s'était hâté dans la forêt. Des heures plus tard, Uriel avait la tête s'en dessus dessous et les membres tremblants. Son corps s'activait à retourner la moindre feuille susceptible de dissimuler une piste sur la direction que les créatures avaient pu prendre et l'endroit où se trouvait les enfants. Fatigué comme il ne l'avait jamais été, il ne comptait cela étant rien lâcher. Il retournerait chez lui avec son gamin. Ils retourneraient tous chez eux.

Pourtant les craintes étaient grandes et, à mesure que le temps passait, les chances de les retrouver s'amenuisaient, se voyant réduites au simple espoir des parents. Comment cela avait-il pu se produire ? Ce n'était après tout que légende jusque là, à jamais cela aurait dû rester conte à dormir debout pour enfants. À jamais ! Qui croirait seulement en l’existence d'une telle créature comme chantonnaient les bardes en des termes si peu connus aux airs de prophétie. Même la source de ces contes et de ces chansons était inconnue ! Pourquoi donc aurait-on porté un seul sombris¹ à ces affabulations. Il ne s'agissait que d'histoires pour effrayer les enfants et les contraindre à ne pas s'éloigner des chemins, du village même, à les tenir sains et saufs à proximité de chez eux.

Un frisson parcouru l'échine d'Uriel en se remémorant un poème de son enfance. Tant de similitude. Le noir était soudain tombé alors que la nuit était déjà là, comme un voile opaque soudain appliqué sur ses yeux. Un vent froid s'était immiscé dans la demeure et avait soufflé les bougies. Et le temps lui avait semblé bien étrange, comme parasité d'une sensation lourde et morbide. L'angoisse présente, les appels d'hommes au dehors l'invitant, père trop soucieux et bien trop couvant, il avait fini à tâtons par bloquer la porte de la chambre de son unique enfant. Là, il ne craindrait rien, s'était-il dit en quittant la demeure les bras devant lui. Hurlant comme d'autres pour découvrir le pourquoi du comment, il s'était immobilisé lorsque le premier cri s'était levé, puis s'était activé comme les autres, à l'aveuglette à grand renfort de cris, de menaces et de gestes dangereux, au second. De temps à autres une torche semblait s'allumer et l'ombre d'une créature effrayante apparaissait alors, avant de s'évanouir dans le noir obscur en emportant sa proie. Aucunes torches des villageois ne duraient, à peine deux secondes avant qu'elles ne s’éteignent. Magie était derrière cela, peut-être même savoir, sans doute interdits depuis, l'on ne pouvait être sûr de rien. La Trêve n'avait pas fait que des heureux après tout, bien le contraire. La seule chose dont Uriel était certain, c'est que ceux qui avaient enlevés les enfants du village, massacrés quelques femmes protectrices, et laissés des marques de sang sur leur passage, tenaient plus de la bête que de l'humain. C'est tout refusant de se rappeler les dernières lignes du poème qu'il poursuivit sa quête avec les autres... jusqu'à ce qu'un jour passe, puis deux, puis trois, sans jamais rien retrouvé d'autres que des feuilles ensanglantées et strictement rien pour affirmer à qui appartenait le sang.

Les mois passèrent comme les années. Et si Uriel était l'un des rares à ne pas avoir déserté le village les années s’écoulant ou même perdu espoir de retrouver un jour son fils, jamais il ne le retrouva pour autant. Ivresens devint ville fantôme avant de disparaître des cartes comme du paysage. Persista encore quelques années des récits détaillés de cette nuit, dont celui de Uriel Sombresprit accompagnés des mots de son fils qu'il recoucha sur du papier vierge. Conte et Légende ne font qu'un. Et ce qui s'est passé jadis n'est à présent plus qu'un chapitre de plus dans cette catégorie auquel personne ne prête plus aucun intérêt sérieux.

Ah. Ils devaient déjà bien connaître les plantes en l'an 128, entendront dire à l'aube de l'an 1000, un adolescent s'étant égaré dans un vieux recueil de contes.




¹sombris, ancienne monnaie du duché de Sombreciel


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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 19 Oct 2017 - 17:27

— Pa… papa ?

Ta voix est hésitante et terrifiée. Ton cœur bat la chamade dans ta poitrine. Tu attends la réponse, assise dans le noir, les yeux écarquillés, un cri au bord des lèvres. Il ne faut pas éteindre la lumière, non, jamais. Les ténèbres se referment sur toi, t’étouffent, t’étreignent. Tu gardes toujours une lanterne auprès de toi, d’habitude, et ton père sait qu’il ne faut jamais, jamais l’éteindre. L’a-t-il fait tomber ? Tu sais qu’il ne marche pas très droit, parfois, surtout le soir, quand il pense que tu vas dormir et qu’il reste longtemps dans la cuisine, à marmonner des choses et à pleurer. Mais toi, tu ne dors pas, et souvent, tu l’entends, et tu le vois. Tu n’as pas l’impression que ça lui fait du bien, mais tu n’oses rien lui dire. Il t’en veut déjà suffisamment comme ça.

Peut-être qu’il a juste fait tomber la lumière et qu’il est parti dormir ? Il sera en colère, si tu le réveilles. Tu n’oses pas. Tu n’aimes pas quand il est furieux. Ça lui arrive de te frapper, parfois, mais rarement, et jamais fort. Tu vois bien qu’il regrette, et en même temps jamais il ne s’excuse. Tu le mérites, sans doute. Forcément. C'est parce que c'est de ta faute, tout ça. Toujours est-il que tu préfères de loin quand il t’ignore. Peut-être que s’il y a bien une chose qui supplante ta peur de l’obscurité, c’est bien ta peur d’une crise de rage de la part de ton père. Il est gentil, pourtant, quand il est calme. Enfin, tu crois. Les habitants du village ont l’air de l’aimer. Toi, tu l’as surtout connu paradoxal. Mais c’est pas grave, c’est comme si tu avais deux papas : l’un est bizarre, tout le temps triste et en colère, et l’autre s’inquiète un peu pour toi, même s’il le cache. C’est ce deuxième papa que tu préfères, et c’est lui qui t’a élevée. Ton premier papa, on dirait un peu un monstre. Tu ne sais pas ce qu’il fait là, et tu voudrais qu’il parte. Mais il revient à chaque fois, presque tous les jours, et tu ne sais pas quoi faire de lui. Tu as peur que ce soit lui qui se lève, si tu demandes de l’aide.

Tu te lèves, tremblante, t’enveloppant dans ce drap qui réchauffe à peine tes nuits, et tu te diriges tant bien que mal dans la petite maison. Ton père t’a dit en marmonnant qu’il ne fallait jamais que tu allumes une lanterne toute seule, que c’était dangereux de jouer avec le feu, mais toi, tu ne veux pas jouer. Et puis, tu es une grande fille, déjà, ça fait huit hivers que tu grandis, et tu ne joues plus, de toute façon. Tu resserres la couverture sur toi. Tu es persuadé qu’elle te protégera, si nécessaire. A cet instant précis, tu entends un bruit. Un bruit… inhabituel.

Tu connais tous les bruits qui peuvent survenir la nuit. Tu restes souvent éveillée, parce que tu as peur que quand tu te réveilles, les ténèbres s’emparent de toi, qu’ils te dévorent et t’isolent du reste du monde. Alors tu écoutes le monde et la vie, en observant la lumière comme si elle pouvait s’incruster sous tes paupières, et ce, jusqu’à ce que Niobé ferme tes yeux. Ce bruit-là, en revanche, est totalement différent. Terrifiant. Lugubre. Les ténèbres te donnent déjà envie de pleurer, et tu as dû rassembler tout ton courage de grande fille pour pouvoir te lever. Mais ce bruit… ce bruit, il ressemble à un gémissement, un hurlement, un cri lointain. Bizarrement, la première pensée qui te traverse l’esprit, c’est que le bruit risque de réveiller papa, et qu’il ne faut pas, parce que papa va te voir, et va sûrement être en colère contre toi parce que tu ne dors pas. Puis tu te rends compte que c’est ridicule. Tu devrais plutôt d’inquiéter de cette chose inconnue qui est dehors.

Tu hésites, une fraction de seconde. Pourtant, c’est la curiosité qui l’emporte, et qui te pousse à aller dehors. Et puis, de toute façon, tu n’as rien à craindre. Tu portes une couverture qui devrait pouvoir te protéger. Ça protège de tout, les couvertures, c’est bien connu. D’ailleurs tu n’as jamais compris pourquoi dans les histoires, les guerriers n’en emportaient pas avec eux, au lieu de s’encombrer d’armures. Peut-être parce que ça ne brille pas fièrement au soleil ? C’est possible, tu ne sais pas trop. Ta main sur la poignée de la porte, tu prends une profonde inspiration et pousses le battant de bois… qui ne bouge pas. Pendant un instant, tu restes déroutée. Ça fait longtemps que papa n’a plus fermé la porte. Il oublie, d’habitude. Ça t’ennuie, parce qu’il emporte souvent la clé avec lui. Du coup, tu ne pourras même pas aller dehors voir ce qu’il se passe – le gémissement se poursuit, lancinant, révélateur d’une profonde tristesse.

Tu glisses une chaise sur le sol, comme tu peux, et la positionne sous la fenêtre. Ta curiosité n’a pas abandonné l’idée de voir, et puis, tu pourras toujours remettre la chaise après, papa n’en saura sans doute rien. Tu grimpes sur l’échelle que tu viens de t’improviser et approche ton visage de la fenêtre. Il fait noir, dehors, tout aussi noir qu’à l’intérieur, et tu resserres la couverture sur toi, par réflexe, en te répétant qu’elle peut te protéger de tout. Ça marche pour les monstres, les spectres et les gens bizarres, mais jamais pour l’obscurité. Tu ne cesses pas d’avoir peur du noir, même soigneusement enveloppée. Enfin, c’est pas grave. Il faut que tu sois courageuse. Tu as huit ans, maintenant, tu es grande. Les grands sont comme ça : ils font comme s’ils n’avaient pas peur, même s’ils sont terrifiés. Tu essayes de les imiter tant bien que mal, mais c’est pas facile.

Tu colles ton visage à la vitre, créant un petit nuage de buée, mais tes yeux ne parviennent pas à transpercer l’obscurité. Tu te demandes si tu peux essayer d’ouvrir la fenêtre. Après tout, tu es suffisamment petite, tu peux peut-être passer par là. Tu hésites, toutefois. Papa ne serait pas content. Il aime bien que la maison soit toujours bien rangée, tu ne peux donc pas laisser une chaise dans le chemin, et tu en as besoin pour sortir. En plus, il s’inquiéterait pour toi, tu crois, en partie. En tous cas, tu ne penses pas qu’il serait content de te découvrir dehors, et tu préfères ne pas prendre le risque. Alors tu te contentes d’entrouvrir la fenêtre et de profiter de l’air froid sur ton visage. Au moins ici, tu peux regarder les étoiles, ça t'aide à oublier qu'il fait tout noir. Tu fronces les sourcils comme papa le fait souvent, remarquant quelque chose d’étrange. Aussitôt que tu as ouvert la fenêtre, le gémissement s’est arrêté.

Ton cœur se fige dans ta poitrine lorsqu’elle apparait devant toi.

Elle est incroyablement belle, et il ne faut que quelques secondes à ton esprit d’enfant pour savoir ce qu’elle est venue faire ici. Tu la reconnais, évidemment. C’est elle qui figure sur le portrait que ton père chérit plus que tout. C’est elle qui représente à la fois ta faute et la raison de ton existence. Tu ne connais pas les détails, mais tu as compris l’essentiel. Elle t’a donné la vie, avant que ton père ne soit veuf. Elle t’a donné la vie, et tu lui as remercié en prenant tout de la sienne. Elle est morte à ta naissance, dans le sang et la douleur, et toi, tu es coupable. Tu le vois à la façon dont ton père te regarde, comme s’il ne savait pas s’il devait te jeter dans la rivière la plus proche ou te garder à ses côtés et pleurer sur ton épaule. Tu le vois à la façon dont la tristesse envahi ses yeux, quand il les pose sur toi. Tu le vois à la manière qu’il a de parler de toi, quand il marmonne, le soir, après avoir vidé quelques bouteilles de cette chose pour adulte que tu ne peux pas encore boire.

Le verdict est indiscutable, tu es coupable. Et elle vient te le dire. C’est avec haine qu’elle va te regarder. Elle va t’accuser, et toi, tu ne pourras rien dire, parce qu’elle aura raison. Les larmes te montent aux yeux, et tu veux te cacher pour pas voir ça. Tu baisses la tête, horrifiée, n’osant croiser son regard. Il t’est arrivé tellement souvent d’imaginer à quoi ressemblerait ta maman. Tu te disais même que tu avais de la chance, parce que les autres enfants, eux, ne pouvaient rien imaginer du tout, ils devaient supporter la maman qu’ils avaient. Toi, tu as pu la créer, de toutes pièces, et te composer une meilleure maman du monde, qui change en fonction de ce que tu as le plus besoin. Aujourd’hui, tu peux dire adieu à tout ça. Parce que tu sais pertinemment bien, en ton for intérieur, que ta maman te déteste. Ça ne valait pas la peine que vienne à la vie – ton père le pense, ta mère le pense, et tu n’es pas loin d’être d’accord – et ça ne vaut probablement pas la peine que tu la poursuives. Peut-être que si ton père n’en as pas le courage, c’est toi qui devrait aller te jeter dans la rivière la plus proche. Une fois morte, tu ne poseras plus de problèmes à personne, et tu auras vengé ta mère, et…

Il y a comme un contact, sur le sommet de ta tête. Un souffle froid, qui te hérisse le poil. Tu lèves la tête, et tu vois ta mère – un fantôme ? – qui tend la main comme pour te caresser les cheveux. Elle se retire, laisse ses lèvres s’étirer en un sourire hésitant, et tu ne sais qu’en penser. A vrai dire, tu ne veux pas penser. En cet instant, tu veux oublier que c’est à cause de toi qu’elle est dans cet état et ignorer la punition qui va sans doute bientôt venir. Tu as juste envie… d’imaginer que c’est simplement un geste de tendresse maternelle, comme tu as vu tant d’autres enfants en profiter. Toi, tu n’as jamais eu ça, et tu préfères le prendre comme une récompense, avant de devoir subir ta punition. Mais l’instant est trop long, la culpabilité trop forte, et le désir de parler trop pressant. Alors tu éclates en sanglots et tu murmures des mots bien insuffisants par rapport au crime qui est tien :

— Je suis désolée.

Les mots sont à peine audibles entre deux sanglots, mais maman ne semble pas s’en insurger. Elle soupire, avec douceur et lassitude, et je crois que je l’ai déçue. Encore, je ne peux être que ça : une déception. Je voudrais reprendre mon calme – je suis une grande fille, je peux accepter mon crime sans pleurer – mais les larmes sont plus fortes que moi, et se déversent sans discontinuer sur mes joues.

— Oh non, mon enfant. C’est moi qui suis navrée. Si tu savais comme j’aurais voulu être présente pour les premières années de ta vie ! J’aurais aimé te tenir dans mes bras, voir ton premier sourire, tes premiers pas, entendre tes premiers mots. J’aurais voulu ramasser la première de tes dents tombée, te voir bouder devant un plat que tu n’aimes pas, subir la première de tes colères, te consoler de ta première grande tristesse, rester avec toi dans le noir pour te rassurer, ou même allumer une lanterne pour toi tous les soirs, pour éloigner de toi cette obscurité qui t’effraye. J’aurais voulu vivre longtemps à tes côtés, t’aider dans toutes tes épreuves et te guider dans cette vie parfois difficile, parfois si belle. J’aurais voulu t’apprendre énormément de choses et te montrer combien je t’aime…

Tu renifles, dubitative.

— Et c’est ma faute si…

Maman pose une main sur tes lèvres pour te faire taire, et continue sa tirade.

— J’aurais aimé faire tout cela, et bien plus encore, mais ce n’est plus possible. Je ne regrette rien, tu sais, et surtout pas de t’avoir donné naissance. Je n’ai fait que te confier une vie qui sans toi aurait été bien vide de sens. Tous ces mois où je t’ai portée ont probablement été les plus beaux de ma vie, et je ne regrette rien, pas un instant de cette vie passé.

Elle sourit, un sourire qui me donne envie de pleurer encore plus.

— Mais s’il y a bien une chose que je regrette, c’est de t’avoir donné l’impression que tu devais te sentir coupable de quoi que ce soit. Ce n’est pas aux enfants à porter les décisions et les manquements de leurs parents. Je n’ai pas été assez forte pour te donner la vie et en garder un morceau à moi, et j’en suis navrée. Je vois combien cette décision t’es douloureuse et combien elle te hante encore, et j’aimerais pouvoir trouver les mots pour te montrer à quel point… à quel point tu es innocente dans cette affaire. Aujourd’hui est une nuit particulière, sais-tu ? Aujourd’hui est une nuit où les morts peuvent se glisser parmi les vivants. Je voulais te faire comprendre… tu es ma plus belle réussite, mon enfant, et quoi que tu fasses de ton avenir, tu resteras une merveille à mes yeux.

Elle plisse les yeux, comme attristée.

— Et si jamais tu en doutes, si jamais tu te sens encore coupable… qu’il en soit ainsi. Prends-le comme une rédemption si ça te permet de vivre mieux, mais je t’en prie… vis heureuse, mon enfant. Débarrasse-toi de cette culpabilité, et profite de cette vie que je t’ai offerte. Sache, toutefois, que jamais je ne t’en ai voulu et que jamais je ne t’en voudrais. Je t’aime, et je veux que tu vives heureuse. Fais-le pour moi. S’il-te-plait.

Un souffle sur ta joue, tandis qu’elle l’effleure de ses doigts. L’instant d’après, elle est partie, sans même te laisser le temps de répondre. Elle sait, j’imagine, qu’il te faudra du temps pour comprendre ses paroles. Ton esprit d’enfant ne saisit pas encore tout, mais les mots sont là, et ils te touchent comme une flèche en plein cœur. Elle a dit que tu étais une réussite, et pas une déception. Elle a dit qu’elle t’aimait. Elle a dit qu’elle te pardonnait. Elle a dit qu’elle s’excusait de toutes ces années que tu avais passé sans elle. Elle a dit qu’elle voulait que tu sois heureuse. Tu le ressens comme une absolution. Tu restes coite, à observer le ciel, comme si elle pouvait revenir, perchée sur ta chaise, jusqu’au matin. L’obscurité elle-même te semble moins terrible.

Ce sentiment chaud, qui te remplit le cœur…

C’est bien mieux qu’une couverture.
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 22 Oct 2017 - 16:46

Elle a peur.

Ô comme elle déteste cela. Ce sentiment qui lui noue les entrailles, qui l'empêche de penser à quoi que ce soit d'autre, qui semble la ronger de l'intérieur. Elle a perdu le compte de toutes ces nuits passées ici et se souvient juste que cela fait plus de jours que tous ses doigts réussi qu'elle est ici. Parce qu'elle n'a jamais su compter au-delà. Elle est tellement petite de toute façon, qu'elle ne sait pas grand-chose. Enfin si, qu'elle est terrorisée. Alors, elle essaie de rationnaliser, de comprendre ce qui l'effraie plus que le reste. Parce qu'il faut affronter ses peurs. Ce n'est pas ce que papa disait tout le temps ? A la pensée de son papa, la petite réprime un sanglot. Il lui manque, plus que tout le reste. C'est après sa mort qu'elle a été enfermée ici.

Sans réfléchir, alors qu'elle est à peine réveillée, elle se relève, recroquevillant ses petits pieds nus qui touchent le carrelage froid. Mais elle court jusqu'à la porte de cette petite chambre, essayant sans succès de l'ouvrir. Elle la secoue pourtant, de toutes ses forces. Elle tambourine même dessus de ses petits poings, comme si cela allait permettre de l'ouvrir par magie. Alors elle soupire, persuadée que si elle était plus grande, plus forte ou plus maligne, elle aurait trouvé un moyen de sortir d'ici depuis le temps.

Alors, à défaut de trouver une sortie, elle essaie de faire comme elle a dit. Comme papa lui a dit de faire. Elle a peur du noir ça, c'est sûr. Et il fait plus noir que jamais cette nuit. Comme si toutes les étoiles avaient été aspirées et que la lune avait eu tellement peur qu'elle s'était cachée loin de tout. Mais cette pièce, elle la connait par cœur. Chacun de ces petits meubles, leur plus petit défaut, la plus petite fissure de chaque dalle qu'elle foule depuis tant de jours et tant de nuit déjà. Donc, le noir, ce n'est pas si grave quand on sait où l'on est non ?

Et puis, elle déteste être enfermée. Sans pouvoir sentir sur elle les rayons du soleil qui la réchauffent, sans pouvoir inspirer à plein poumons les brassées de fleurs que maman aimait à ramener tous les jours. Maman… La fillette cille alors que ses sourcils se froncent à la pensée de sa maman. C'est elle qui a tué papa. Elle l'a vue faire. Elle était là, juste à côté d'elle. Elle se souvient encore des cris de papa quand elle a lacéré ses chairs avec son couteau. Parce qu'il avait dit qu'elle n'était pas sa fille, qu'il ne la laisserait pas avec un monstre comme elle, qu'elle n'aurait jamais dû lui cacher ce genre de choses. Qu'elle avait surement contrarié tous les dieux en agissant de la sorte, en faisant appel à un des ces mages possédant un don interdit, tabou, qu'il fallait tous les tuer. Et un tas d'autres choses que la petite fille n'avait pas compris.

Elle se souviendra par contre toujours du regard de maman une fois que le corps de papa était au sol et qu'elle était recouverte de son sang. Elle l'avait prise dans ses bras, lui chuchotant que personne ne lui ferait jamais de mal, qu'elle avait bien trop sacrifié pour la perdre et qu'elle serait là pour elle, pour la protéger. Mais c'était sans compter sans les méchants hommes. Qui avaient pendu maman, comme ils avaient pendu nombre de mamans du village. Des dizaines, alors que les enfants s'étaient regroupés, à l'écart. Des enfants du sang murmurait-on. Des monstres, qui ne pouvaient que porter cette horreur en leur sein vu qu'ils en étaient issus. Alors que le petit village d'éleveurs était semble-t-il plongé dans une malédiction qu'elles avaient contourné de la pire façon qu'il soit. A cause de cette femme qui semblait avoir disparu du jour au lendemain. Les maisons avaient été brûlées et les enfants emmenés dans la grande maison. Chacun enfermé. Tout seul. Sans qu'aucun d'eux ne comprenne ce qu'il avait pu faire de mal. A par naitre bien entendu. Mais ça, personne ne voulait leur expliquer.

Grimaçant, la petite fille sautille jusqu'à la fenêtre, se figeant alors qu'elle entend de nouveau ces gémissements qui l'ont réveillée. Elle n'arrive pas à comprendre ce que c'est. Au début, elle a cru que c'était le vent dans les arbres. Il faut dire que c'est la tempête dehors. Depuis au moins trois jours. Elle a entendu les hommes dire qu'ils n'avaient jamais vu ça et qu'ils ont peut-être eu tort, qu'ils ont peut-être contrarié les dieux. Mais ce ne sont pas les arbres. Appuyant son nez contre la fenêtre, la petite fille essaie de voir entre les gouttes mais c'est peine perdue. Jusqu'à l'éclair qui déchire le ciel, éclairant brusquement une cour… pleine de gens à terre, chacun baignant dans une marre de sang. La petite fille cille, se demandant si ce qu'elle a vu est bien réel, avant de sursauter quand la porte s'ouvre à toute volée derrière elle.

Elle se précipite sous le lit pour se cacher, tremblante, espérant que personne ne la verra mais c'est une voix douce, chantante, qui prend la parole. "N'aie pas peur petite fille. Je ne te veux pas de mal. Je n'irais pas détruire l'un de mes chefs d'œuvre, ce serait pure folie. Viens me voir, s'il te plait." Et, au bout de quelques instants, elle finit par se décider à sortir de là. "Oh, comme tu es jolie. La plus belle de tous. Et j'ai presque le sentiment que tu me ressembles, tu ne trouves pas ?" Elle hoche la tête, sans bien comprendre ce que lui dit la femme, se focalisant sur ses vêtements couverts de sang et le couteau qu'elle tient entre les mains. Comme maman.

La petite fille déglutit alors que son regard accroche finalement celui de la femme et qu'elle penche la tête sur le coté. Elle est étrange, avec ses pupilles cerclées de rouge et ce quelque chose particulier qui se dégage d'elle et qui la rassure. Et la femme sourit alors qu'elle lui tend la main. "Nous allons libérer les autres enfants ensemble. Et tu seras libre Enfant. Je t'apprendrais à faire payer ceux qui ont fait du mal à tes parents. Ceux qui ont cru que ta naissance n'était pas une bénédiction mais un crime contre nature. Viens avec moi."

Et la petite fille lui sourit, sans même y réfléchir. Elle peut lui faire confiance. Cette femme l'aime bien, contrairement aux autres. Alors, ils pourront leur faire payer comme elle a dit. A tous. Tous ceux qui ont fait du mal à maman.

Alors la petite fille la suit, refermant la porte derrière elle. Plus jamais elle ne sera enfermée, c'est certain.
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 22 Oct 2017 - 18:35




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



Le Jour des Anciens








« Bean sídhe ! »

La banshee est là ! Venue apporter son présage de mort, venue gémir sous les fenêtres de celui qui va périr, elle hante les environs et hulule son sombre désespoir, tendant vers le condamné ses mains décharnées pour l'occire et l'emporter.

Nous sommes en l'an 30 de notre ère, et les banshees répandent la terreur sur le continent. Dans plusieurs siècles, elles seront tombées dans l'oubli ; mais aujourd'hui, elles sont craintes pour leurs augures de mort.

Racontez l'un de ces augures, qui marquera l'histoire. Sous quelles fenêtres la banshee s'en vient-elle geindre, et qui est visé ? Comment réagit le ou la condamné(e) ?

Racontez...








Tour 3

Consignes


IRL : du 23 octobre au 29 octobre (18h).
IRP : Entre l'année 30 et l'année 50.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous rédigerez le moment où une banshee s'en vient délivrer un augure de mort pour annoncer un décès à venir.

• Vous pouvez choisir l'endroit et la victime tout à fait librement, et raconter ses tentatives de résistance, de fuite... ou sa capitulation. Pensez à dater votre récit (entre l'an 30 et l'an 50 de notre ère). Cet augure est censé entrer dans l'histoire du continent, alors lâchez-vous sur le spectaculaire, mes enfants ! :keu:

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs scènes, chacune peignant un augure différent, si vous le souhaitez !

• Ce texte prendra la forme que vous le souhaitez : journal intime, lettre, chanson de troubadour... ou simplement RP.

• Si votre proposition est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 26 Oct 2017 - 1:11







Roderik & Gaërielle Njördheim
L'An 32 ~ À présent, je vous vois.




- Que le Sénéchal m'excuse, mais j'assure que toutes les entrées sont closes.
- Toutes vous dites ?
- Toutes, Monsieur.
- Revérifiez encore.
- Mais Sénéchal, cela fait cinq
- Revérifiez !


Et sous un tonnerre de voix et une pluie de postillons, le serviteur prend son départ après s'être incliné respectueusement, à s'en fouler les muscles du dos, devant la grandeur altière du maître des lieux et le calme serein qui se dégage de sa femme prenant place à ses côtés. Il tremble Roderik, Sénéchal de Valkyrion, ô combien il tremble tant de rage que de crainte. La main de sa tendre moitié effleure doucement son bras, promesse de réconfort et de support, alors qu'ils se lèvent tous deux pour prendre congé.

Il reste fort et droit, Roderik, devant les hommes et femmes qu'il croise sur son chemin le menant à ses appartements, mais une fois la porte de la chambre refermée, à l'abris des regards, il s'écroule presque misérablement sur le lit. Ses coudes se posent sur ses genoux, sa tête se réfugie dans ses mains et ses doigts s'occupent de lui masser les tempes. Il parait dépassé, prêt à craquer et à faire des folies inimaginables pour éviter qu'un désastre ne se produise. Serait-il prêt à supplier Sighvald de Valkyrion de lui venir en aide en mettant quelques gardes à son service qu'il ne s'étonnerait même plus. Sa main au feu que son bon duc lui aurait même dépêché quelques hommes pour ses loyaux services s'il en faisait la demande. Finalement, c'est quelques guerriers grassement payé qu'il emploiera.

Il l'entend, Gaërielle, s'affairer à lui remplir une coupe de vin avant de se diriger vers lui, il voit ses jolis petons se dessiner sous ses yeux tandis qu'il relève la tête lentement pour accueillir le breuvage de ses mains. Il trempe ses lèvres au bord du récipient puis en boit rapidement la moitié de ce qu'il contient. Et tant pis si ses papilles gustatives réclament de prendre le temps de savourer, car sous son crâne, son esprit ne tend qu'à s'évader l'espace d'un instant.

- Allons mon époux, ressaisissez-vous donc. Fait-elle doucement en déposant un baiser, de ses délicates lèvres rosées, sur son front. Et son parfum l'enchante tandis qu'il ferme les yeux pour se défaire de ce sentiment poison qui lui fissure le cœur en deux, en vain. Elle le sent, il ne peut rien lui cacher, pas après plus de vingt-cinq années de vie commune, aussi se glisse-telle aussi félin qu'un chat – et qu'elle le peut - jusqu'à s'asseoir sur ses jambes. Ou est-il ? Demande-t-elle en lui caressant le visage de ses doigts fragiles. L'homme que j'ai épousé. Rendez-le moi, j'ai tant besoin de lui, maintenant plus que jamais. Ses yeux d'un bleu de glace appellent son aimé égaré au delà des iris montagneuses qui tenteraient presque de disparaître sous cette broussaille sauvage que forment ses sourcils eux même menacés par une chevelure échevelée.

Gaërielle reprend délicatement le verre et sans quitter sa place, pose doucement le réceptacle sur la commode. Une fois débarrassé, d'un geste calculé, elle lui prend la main et la pose sur son ventre. Là, il semble lui revenir enfin, la main de Roderik pétrit précieusement la couvée, sa couvée, sa progéniture. Il soupire, semble se concentrer sur les coups donnés, sur les coups qu'il ressent, puis relève le menton. Il ne peut se laisser aller, pas alors que c'est pour elle qu'il s'inquiète, pas alors qu'elle le regarde ainsi.

- Pardonnez-moi, je m'étais égaré un instant. Sa main quitte le ventre de Gaërielle pour cueillir une des siennes et l'embrasser. Je ne souhaitais nullement vous inquiéter.
- Oh mon bien aimé, vous vous en faites trop, tout ira bien, il ira bien. Promet-elle.
- Êtes vous certaine qu'il s'agisse d'un garçon ? Il aimerait beaucoup, à dire vrai, qu'il s'agisse d'une fille, mais il ne râlerait pas pour autant si un nouveau bonhomme pointait le bout du nez. Tout ce qu'il désire, lui, c'est que l'accouchement se passe sans histoire. Un troisième enfant en pleine forme, un deuxième garçon, et une épouse plus adorable que jamais.
- Vous douteriez de mes prédictions après tout ce temps ? Il ne doute pas non, mais il en a peur. Gaërielle est mage, mage de l'été douée dans l'art de prédire des choses. Il ne sait comment tout cela fonctionne, mais elle est connue pour voir plus loin, dans l'avenir, et il en a été témoin. Jadis elle murmurait dans son sommeil mourir un jour en donnant naissance, à présent elle ne murmure plus, mais lui craint pour elle. S'agissait-il alors d'une prédiction ou d'un simple rêve aux allures de cauchemars pour lui ?
- Je n'oserais guère. Et d'un autre tendre baiser, il l'invite à se coucher pour profiter encore un peu d'elle avant qu'elle n'appartienne presque exclusivement à l'habitant derrière son nombril. Gaërielle est ainsi, il sait comment elle fonctionne après deux naissances à succès. Pourtant il ne se surprend guère à supplier les dieux pour qu'ils tiennent à distance ces présages de mauvais augures dont il a nombre de fois entendu parler. Il ne s'agit pas d'un mythe, mais d'une réalité effroyable qui accable le peuple : les Banshees.

Combien d'hommes et de femmes du duché et du royaume entier s'en sont allés après avoir entendu leurs cris ou avoir tenté de les confronter ? Beaucoup trop pour se permettre de tourner le dos et de fermer les yeux. Gaërielle à beau dire de ne pas s’inquiéter, les sages femmes, elles, s'inquiètent, car madame Njördheim a déjà un certain âge et qu'elle couve une maladie qui amenuit petit à petit ses forces et sa magie, elles la disent plus vulnérable que jamais. Et tant pis si pour l'instant elle tient bon, tant pis si tout n'est que paranoïa et exagération de sa part, il préfère être certain qu'elle s'endorme toutes  issues closes.

Les jours s'écoulent et un nouveau mois tombe. Gaërielle est toute proche d'accoucher alors. Le soir vient pourtant, celui tant redouté. Ils dorment les époux, quand tout à coup des gémissements les réveillent. Ce ne sont pas ceux de Gaërielle, ni les siens, c'est plus lugubre, à tel point que les deux adultes en tremblent. C'est aussi de plus en plus près, la luminosité s'en est allé et le froid a prit possession des lieux alors que le maître des lieux appelle ses serviteurs et les guerriers engagés. Plus loin, dit l'un d'eux, une fenêtre doit être ouverte, plus loin, répète-t-il. Et il n'en faut pas plus à Roderik pour s'armer et indiquer de mettre sa moitié en lieu sûr. Il se doit de protéger sa famille. Tête sera coupée à celui qui aura ouvert une issue, il se le jure !

Il avance dans les couloirs, le Sénéchal, bien entouré de gardes alors que des frissons parcourent son corps à mesure que les gémissements se rapprochent. Son cœur bat plus vite encore alors qu'il se rend compte que les gémissements proviennent de la chambre de leur aîné, lequel couve à peine une légère grippe. Il court Roderik, ils courent tous à en maudire la grandeur du manoir jusqu'à arriver à cette porte verrouillée derrière laquelle se trouve son aîné et qui arrête leur pas. Pourquoi cette porte est-elle fermée ? Pourquoi refuse-t-elle de s'ouvrir ?! Il est le Maître des lieux, toutes les portes devraient s'ouvrir et se fermer à sa simple volonté après tout. Un cri, un long cri et puis plus rien. La porte s'ouvre sur un corps gisant et une fenêtre ouverte. Il est déjà trop tard lorsque Roderik se penche, le corps de son aîné à été lacéré. Il n'a pourtant pas le temps de s'accabler que d'autres cris surgissent. C'est ceux de Gaërielle cette fois. Et son cœur déjà effondré s'emballe de plus belle tandis qu'il rebrousse chemin pour retrouver sa moitié. Plus loin, beaucoup plus loin accompagné d'autres gémissements, car le travail des banshee n'est visiblement pas terminé au château.

Il cherche, ils cherchent tous puis finissent par trouver l'épouse tandis que le calme et la lumière reviennent. Les créatures auréolées de vert s'éloignent entre temps, elles sont déjà loin. Elle est faible Gaërielle, mais elle respire. La flamme de sa vie semble vaciller comme le feu des torches qui semble gronder aux oreilles. Il a vite fait de constater qu'elle a mit l'enfant au monde à l'aide sans doute de sa dame de compagnie. Le sang écarlate de quelques hommes armés maculent le sol, mais il frappe moins que celui de sa femme, abondant, qui contraste avec le blanc de sa robe.

La dame de compagnie, elle, est non loin, tenant un amas de linge qui hurle de vie, le regard fixé, choqué, tétanisé porté sur la fenêtre ouverte. Elle geint et ses mots sonnent comme des glapissements :
- Gaë- Madame Njördheim, Gaërielle, votre épouse, elle, elle m'a dit de l'ouvrir, je, je. Elle ne peut supporter d'en dire davantage, elle se met à pleurer abondamment tant d'effroi que de culpabilité. Elle n'a fait qu'écouter puis s'éloigner plus loin avec le bébé comme on le lui a ordonné.

Roderik n'a pas le temps ni l'envie dans l'immédiat de la sermonner ou de l'interroger, il se précipite auprès de sa moitié pour la soutenir par les épaules et appeler son nom.

- Ouvrez vos yeux, ma Dame, que je puisse vous trouver. Un appel, une demande, d'une douceur qu'il préserve de casser par une voix qui menace de chevroter tant sa gorge se noue. Gaërielle ouvre les yeux légèrement, presque voilés, un sourire faible, mais sincère, l'observe tandis qu'elle tente de lever une main. Il n'a pas besoin qu'elle réclame qu'il la lui prend pour la poser sur sa joue tant piquante que rugueuse de par sa barbe. Là je vous vois. Vous êtes là.

Oh comme il aurait souhaité l'entendre murmurer qu'elle s'était égaré un instant, l'entendre s'excuser qu'elle regrettait de l'avoir inquiété autant. Son cœur saigné à blanc sait pourtant qu'elle ne dira pas ces mots lorsqu'il se penche vers elle pour coller son oreille vers ses faibles lèvres.
- Ne vous l'avais-je pas dit, qu'il irait bien ? Et les larmes qu'il retient ne peuvent tenir plus longtemps. Oh mon bien aimé, tout ira bien à présent. Je vous le promets.

Et si Gaërielle n'avait pu voir venir la mort de son aîné ou pu prédire au-delà des années, la famille du Sénéchal échappa belle et bien aux augures de mort après cette nuit funeste ayant emportée en son sein deux membres avec elle. À la suite, les générations qui suivirent se tranquillisèrent également et les banshees tombèrent dans l'oubli.




Dernière édition par Tim l'Escampette le Ven 27 Oct 2017 - 0:54, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 26 Oct 2017 - 23:18





Le capitaine Lars Värrar - An 48



« Lorsque le chant de la Banshee crève la nuit, ne court pas. Ne t’enfuis pas. Embrasse ta femme et tes enfants et prie Levor qu’elle soit la pour toi. »
Conseil d’un père à son fils devenu père à son tour – Lorgol – An 33.

Le capitaine Lars Värrar était un homme connu. Aimé n’était pas le mot. Détesté non plus. Il était simplement là dans le paysage de petites gens, un peu craint, un peu oublié. L’homme qui se salissait les mains et s’efforçait de ne pas abuser ni de tricher de sa fonction. Buvant parfois plus que de raison après une journée trop longue, trop usante. Mais le capitaine était de cette espèce rare qui affrontait la réalité de la vie en s’efforçant de garder un équilibre juste au sein d’Ibelin.
Oh Ibelin. S’il n’avait pas pris épouse, s’était en partie car il était marié à la capitale. Lui et ses hommes veillaient comme des bellifériens jaloux sur la réputation de la dame. Jour et nuit, leur seule mission étant de préserver la population d’elle-même.
Comment pouvait-il être aimé quand le plus démuni au plus riche tentait de contourner la loi à leur profit. Non, jusqu’à la fin de sa vie, le capitaine Värrar ne pourra compter sur la seule reconnaissance de ses hommes. Seulement eux.

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes KN84EfQ

« Le capitaine Värrar est un personnage connu. Qui est capable de me dire quel fut son exploit ? Hum ? Ce silence est un aveu consternant. Personne ici ne vient de Valkyrion ? Ah enfin. Allez y jeune fille »
Extrait du cours du professeur Sombrécume – Histoire, spécialisation faune et flore – An 763.

Les nuis étaient glaciales. Les jours brûlant de froid. La ville s'endormait pour les jours les plus rudes de l'hiver mais certain profitaient encore de ses climats extrêmes pour leurs activités illicites. Le capitaine étaient de ceux qui ne connaîtraient pas le répit.
Envelopé dans une lourde cape de laine qui avait perdu ses couleurs avec le temps et les tempêtes de pluie et de glace, il profitait d'une rue coupée par le vent pour souffler. Au loin, les montagnes se profilaient, immenses et menaçantes dans les nuits étirées de l'hiver. Pour Värrar elles étaient simplement de vieilles comparses. Un parfait point de repaire pour évaluer avec plus ou moins de certitudes quelle heure il était.
Sur son flanc droit, une ombre enfin vint frôler les murs. C'était pas trop tôt, il n'était pas loin de perdre un bout à force d'immobilité.

« Capitaine. »

Seul un grognement répondit à son homme qui se plaça à ses côtés. Qu’il ne s'attende pas à autre chose après l'avoir fais poireauter aussi longtemps.

« Un prisonnier vous réclame, il dit que c'est une erreur. »

Bien sûr que c'était une erreur. Comme pour les 50 autres qui peuplaient les plus grands cachots de Valkyrion. Peut être même d'Ibélène. L'homme le salua et prit sa place, se frottant les mains pour se préparer mentalement à la longue garde qui l'attendait pendant que son capitaine s'en allait la tête rentrée dans les épaules, prenant une apparence plus compacte qu'à son habitude.

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes KN84EfQ

« Les cachots d'Ibelin ont été conçus en profondeur, faisant partis intégrale de la construction du palais impérial. Si ses capacités sont d'une centaine de détenus il est tout à fait possible d'en doubler la capacité en plaçant plusieurs détenus par cellule. Les verrous sont résistants aux plus faibles températures et les cellules ont la particularité d'êtres des fosses ou un homme peut se coucher de son long mais ne peut se servir de la faible surface pour escalader ses murs. Chaque année ces derniers sont poncés pour ne laisser aucune aspérité. Plus qu'une prison, c'est une tombe. Une tombe ou ne patrouille aucun homme d'arme. Pourquoi faire. Personne n'en est jamais ressorti. »
Extrait de « Architectures Kyréennes et ses plus grandes réussites » de maître Völvanar architecte officiel de l'empire Ibéen -  An 152.

Comme à chaque fois, les créatures étaient là, à gratter dans les tranchées encadrées par les soldats impériaux. Le dégoût déforma la bouche du capitaine. Les Banshees au moins n’hûrlaient pas encore. Mais les allures nocturnes de cette pleine journée les faisaient reluire d'un éclat malsain.
Les pleureuses étaient là depuis que le palais avait été bâti et que les cachots avaient été peuplés. Elles étaient là, comme des chiens attirés par l'odeur d'une mort certaine mais futur. Des charognards modernes qui hurlaient à l’unisson par une si grande concentration d'âmes condamnées.
De temps en temps l'une d'elle relevait la tête, spectrale, terrifiante dans ses haillons que même le froid ne réussissait pas à cristalliser. Pour s'en aller. Alors une autre venait et se lamentait à son tour, rendue folle par l'absence de vision, sentant pourtant que les condamnés se trouvaient à ses pieds.

L'homme pressa le pas, saluant les soldats qui avaient pour mission de simplement vérifier que la situation était sous contrôle
La famille impériale avait depuis toujours composé avec cela. Tant bien que mal.

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes KN84EfQ

« Banshees. On ne vit jamais plus grande et longue concentrations de ces êtres ailleurs qu'à Ibelin. Banshees. Un nom qui fit longuement trembler la population puis devint une menace pour enfant pas sage. Banshees, un semblant de menace qui vécue si longtemps presque parmi la population que l'on vit apparaître dans la capitale des guerriers sans peur, bercés dès leur enfance par la mort elle même incarnée parmi ce chaos de haillon annonceur de mort. »
Auteur inconnu – La mort en marche  – bibliothèque de l'Académie

Aussitôt entré, aussitôt sorti. Comme il l'avait pensé, l'homme était simplement désespéré au point d'inventer des récits d'une incohérence que même un môme n'aurait pas gobé.
Un doigt ganté vint séparer le chaire de son oreille du métal de son casque. Le froid avait tendance à faire fusionner les deux sans distinction.
Renfrogné à l'idée d'avoir perdu un temps précieux, sa chaussure vint percuter un petit tas de neige sans faire broncher les soldats présents.
Seule une paire d'yeux s’intéressa à cet accès de rage. Une paire d'yeux voilée de cheveux d'un blanc laiteux. Mais le capitaine ne le remarqua pas. Personne ne le vit. Les banshees s'étaient remises à hurler, la nuit était déjà là, le vent soufflait toujours. Pour tous, c'était une journée ordinaire.

Une heure plus tard, seul un garde haussa un peu ses épaules en voyant l'une des créatures faire demi tour.

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes KN84EfQ


« Et si l'Roger était plus claiiiir, alors l'tavernier l'aurait servi. Mais comme il était à teeeeerre, on aurait dit'l'cri d'une bansheeeee »
Musique populaire.

Comme dit précédemment, Värrar n'était pas un homme très remarqué. S'il jouissait de l'estime des gens du métier, sa mort n'aurait pas soulevé les foules. Lorsqu’en fin la banshee vint crier sous sa fenêtre, le capitaine se laissa choir contre son lit, prenant conscience que son quotidien était terminé, que sa fin prenait le chemin de celui des gueux qu'il avait fais mettre en geôle.
Son nom n'aurait pas été connu si l'homme n'avait pas eu cette soif inépuisable de déjouer le destin d'au moins quelques secondes si cela était possible. Lorsqu'il se reprit, ce fut dans l'idée de partir loin, de courir avant que la mort ne l'attrape. De courir mais pas assez pour mourir de sa précipitation. Aucun homme sur terre ne prit autant de précaution dans sa fuite. Mais aucun homme non plus n'aurait emprunté la voie qu'il se décida de suivre lorsqu'il fut pris d'un tel désespoir lorsque les hurlements de la banshee le rattrapa.
Värrar revint chez lui. Värrar revint au Palais. Ses yeux brillants d'une détermination farouche. Il poussa une porte pour ne plus jamais la franchir en sens inverse.
Dans les souterrains de la ville, dans les cellules même d'Ibelin, l'homme continua sa vie, sa présence noyée parmi celle des autres condamnés. Peut être le Destin lui même avait prévu le moindre de ses gestes. Mais peut être avait il réussi à se jouer de lui. Mais Lars Värrar après le premier cri de sa banshee était encore en vie. Seul, ignorant le reste du monde, cloîtré parmi ceux qui le haïssaient vraiment. Si diminué physiquement, si diminué mentalement. L'ombre de l'homme qu'il avait été. Mais en vie. Lorsqu'on retrouva son corps, on estima que sa mort était naturelle. Mort à 74 ans. Il était l'homme à avoir sciemment choisi de se dissimuler parmi les condamnés à mort et avoir survécu aussi longtemps à ce qu'on considérait en ce temps, comme le signe de creuser sa propre tombe. A moins que les Banshees n'aient hurlé pour lui pour annoncer la mort de son esprit.

Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes KN84EfQ

« Alors mademoiselle ? » « Värrar était capitaine de la garde d'Ibelin. Il entendit le crie d'une banshee et y survécut vingt an en allant vivre dans les cachots des condamnés à mort. Aucun homme ne put réitérer cet exploit. Mais aucun homme ne pourrait aujourd'hui même le tenter. Les banshees ne sont plus. »

« Bien. Continuons je vous prie. Parlons du Sidh »



Dernière édition par Solveig de Sovnheim le Dim 5 Nov 2017 - 14:09, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptySam 28 Oct 2017 - 22:48

Le roi et ses pairs
Ont enfermé la reine,
A bord d'un bateau de plomb.
Nous naviguons, et par ses pouvoirs
Moi et mes frères vogueront.


***

Il aurait du le savoir. Il aurait dû le voir v'nir d'puis le temps. Sa jambe de bois se heurtant au bureau de sa cabine, il grogne, il gronde, il tempête. Tout comme ce gros grain qu'arrive au loin. Pourtant, il va d'voir l'affronter. Parce que c'est ainsi qu'il a vécu tout sa vie. Et puis, ils sont au milieu d'l'océan là, impossible d'faire autrement.

Pourtant ça avait bien commencé. Ils avaient abordé un navire, leurs épées s'étaient entrechoquées dans c'bruit qu'il aime tant. Parce qu'il signifie qu'c'est bientôt le moment où il va chercher l'trésor. Et c'est c'qu'il préfère dans les abordages. Même s'il aime ça presque autant qu'passer l'capitaine par-dessus bord, t'nir des pièces d'or entre ses doigts, ça n'a pas d'prix.

Mais, c'est quand il a passé l'capitaine au fer qu'il l'a vue pour la première fois. Il a cru d'venir fou au début ou que le vin qu'il avait bu lui avait tourné l'tête. Une silhouette, éthérée, aux doigts longs qui sentait la mort, il aurait été prêt à l'jurer. Parc'que ouais, la mort a une odeur. Qui colle à la peau et qu'on oublie jamais. Et, quand on écume les mers, on la r'connait à des lieues sans la moindre hésitation. Il avait entendu des trucs sur elle, sur c'dont elle était capable. Mais il aurait jamais cru qu'elle s'rait là un jour.

***
Yo ho sur l'heure
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, l'âme des pirates
Jamais ne mourra.


***

Et maintenant qu'il est d'nouveau sur son navire, serrant entre ses doigts une des pièces gagnées au prix du sang, du fer, de la sueur et d'un nombre d'injures qu'il s'rait incapable de compter, il l'entend gémir au-dehors. D'puis la nuit dernière d'jà. Et il n'veut pas sortir. Elle hurle, flotte, juste au d'vant des fenêtres du capitaine, ses f'nêtres à lui. Et bon sang d'bois, v'là qu'elle est en train de griffer les carreaux. Il repousse les cartes, laissant filer un tas d'jurons, sa jambe de bois claquant sur le parquet alors qu'il ouvre la portée d'volée. Au moment où il le fait, un éclair zèbre l'ciel et tous les marins s'figent, le regard rivé sur lui. Ils savent. Il le voit dans leur regard. Elle est v'nue pour lui, c'est une certitude. Mais, hors de question qu'il s'laisse faire comme ça, sans s'battre. Parce que c'est c'qu'il fait depuis toujours. Alors, il laisse échapper un hurlement d'rage, dégainant son épée qu'il fait tournoyer dans l'vide.

"Amène-toi ! J't'attends d'puis des années ! M'fais pas languir !"

Des années, qu'il sait qu'elle viendra. Comme l'disent les légendes. Parce qu'il joue avec elle d'puis tout c'temps. A lui voler son rôle, à décider d'qui doit mourir et d'qui peut vivre. A faire cauchemarder les gens sur les mers alors qu'c'est son rôle à elle normalement. Mais rien n'lui répond. Il entend juste les gémissements, il a l'impression qu'elle est partout et nulle part en même temps. Alors il plante son épée dans l'mât, dans un geste rageur.

***
Yo ho quand sonne l'heure
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, l'âme des pirates
Jamais ne mourra.


***
Mais v'là que l'navire s'met à tanguer d'plus belle. Personne avait prévu l'grain qui arrive. Les hommes se r'gardent, inquiets. Ils l'ont vue eux aussi, mais ils veulent pas payer leur dû. C'trop tôt pour eux semble-t-il.  Alors, sans réfléchir, certains se lancent dans l'eau. Ces crétins s'noieront ou s'ront dévorés par les requins sans même avoir l'temps de voir le rivage, qui n'était pas si loin qu'ça pourtant. Parce que c'est leur heure, qu'elle l'a décidé. Ils ont trop longtemps joué avec elle et elle ne les laissera pas passer. Et les autres, en grande majorité, s'précipitent vers les canots, s'y entassent, sans d'mander leur reste. Ils s'ront éloignés de quelques encablures à peine qu'une vague, v'nue de nulle part, les renversera à la mer et les renverra à leur créateur, quel qu'il soit. Parce que c'soir, elle s'moque de qui l'a envoyée. Elle s'contente de remplir son d'voir et prendre des vies, ses ongles effleurant chacun d'ces visages alors qu'elle les emporte, non sans un cri lugubre qui effraie les derniers survivants.

***
Il y a les morts il y a les vivants,
On ne peut fuir le temps.
Grâce aux clés de la cage
Il faut payer le diable
Et piller le levant.

***
Et puis, alors que la tempête fait d'plus en plus rage, il ne finit par rester qu'le capitaine, chacun d'ses pirates qui l'suivaient fidèlement d'puis des années ayant finis noyés au fond d'une mer déchainée. Il reste planté bien droit au milieu du pont, sans bouger d'un cil, malgré la pluie battante, malgré l'vent qui pourrait arracher du sol n'importe quel marin. Il est seul d'vant elle et, maintenant qu'il lui fait face, il sait c'que c'est qu'la peur. Mais il crache dans sa direction, le regard mauvais, soufflant, se moquant totalement qu'le vent rende ses paroles inaudibles. Elle l'entendra d'toute façon. "Bean sídhe ! T'as qu'ça à faire ?T'veux jouer longtemps au chat et à la souris ?" Parc'qu'il veut qu'elle sache qu'il sait qui elle est cte garce, même s'il sent ses entrailles qui s'liquéfient alors qu'il la enfin devant les yeux. Ses longs doigts fins, cte silhouette décharnée, ce souffle, si près de lui maint'nant. On dirait un sifflement, un maudit sifflement qui lui vrille les oreilles, lui f'sant même oublier la tempête qui tonne autour d'eux. Parce qu'il n'y a plus rien d'autre qui compte.

***
Les morts ne peuvent pas faire voile vers les mystères
Du funèbre océan.
Mais nous ne sommes et soyons forts,
Et rentrons au port.


***

Le moment sembler durer une éternité. Mais il n'veut pas la r'garder dans les yeux. Parce qu'il a peur de c'qu'il pourrait voir. Pourtant, elle s'approche d'lui, dans un crissement, comme si elle raclait l'sol avec une lame. Est-c'qu'elle a une ? Comment ça va s'passer ? Est-ce que ça fait mal de mourir ? Alors, à cte question, lui qui n'a jamais eu peur de rien, finit par l'ver les yeux vers elle. Et par y lire tout c'qu'il a fait de mal, toutes les horreurs commises. Il a eu une vie bien remplie finalement. Et puis, comment souhaiter qu'les choses finissent autrement qu'ici ? Maint'nant ? Au milieu d'nulle part ?

Alors, il laisse tomber la pièce alors que la lame de fond les submerge et que l'air vient à lui manquer pour la toute dernière fois. Mais il sourit, parce qu'il coule avec son navire, son or, tout c'qui a jamais compté. Et, une fois qu'le mât disparait pour d'bon, le vent se calme, la pluie s'arrête. Le soleil finit par s'lever sur une mer calme, comme si, pendant la nuit, la mort n'était pas v'nue d'mander son dû. Reste à savoir où elle s'ra demain. Mais le capitaine ne s'ra plus là pour l'voir.

***
Yo ho quand sonne l'heure
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Jamais ne mourra.


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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 29 Oct 2017 - 23:17




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



La Meute Sauvage








Vous êtes un élève ou un professeur de l'Académie, parti prendre l'air dans les jardins au cours du dîner du Jour des Anciens cette année...
Vous n'avez pas assisté au chaos à l'intérieur, mais vous avez bien senti les secousses.

Voilà qu'au détour d'une allée, un molosse infernal apparaît.
Il vous a visiblement pris pour cible...








Tour 4

Consignes


IRL : du 30 octobre au 12 novembre (18h).
IRP : Pendant le tour 4 de l'intrigue en zone RP.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous rédigerez votre confrontation avec l'un des chiens de la Meute.

• Vous pouvez choisir l'endroit des jardins et la victime tout à fait librement, et raconter ses tentatives de résistance, de fuite... ou sa capitulation. Vous devez simplement créer un personnage de toutes pièces. Il y a de grandes chances que le chien le tue, vu que pour le moment... ils sont invulnérables ou presque.

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs scènes, chacune peignant une chasse différente, si vous le souhaitez !

• Ce texte prendra la forme que vous le souhaitez : journal intime, lettre, chanson de troubadour... ou simplement RP.

• Si votre proposition est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 2 Nov 2017 - 18:11









Zach le Varech - 27 novembre 1002



Odeur, douleur, homme. Sueur, douleur, chaleur. Terre qui frémit. Sang. Douleur. Sang.

Zach le Varech, c’était son nom. Une petite demoiselle qui n’aimait pas la foule, pas d’avantage les gens et encore moins sourire. Zach venait d’Ansemer, et là-bas, les gens s’accordaient sur une chose. L’océan, ça peut vous prendre au corps comme au cœur. Et dans son cas c’était pour sûr bien vrai.

Sa botte vint taper dans un caillou qui roula le long du chemin qu’elle avait emprunté. Elle se demandait aujourd’hui plus qu’un autre jour ce qu’elle faisait là.

Elle, elle aurait voulu rester chez elle, aider son père affréteur, à gérer sa comptabilité comme sa mère le faisait. Elle était heureuse là-bas et les gens la laissaient tranquilles. Mais il avait fallu qu’un vent violent se lève le jour où le ciel était sans nuage. Et Marc la Varech, un homme intelligent, aimant et surtout calculateur, avait compris en un instant que sa 6e fille serait de ceux qui se doivent d’aller à l’Académie. Finalement cette journée aux cotes du duché avait été une erreur, elle n’aurait pas dû insister pour que Milie ne les accompagne pas. Peut-être qu’elle aurait pu rejeter la faute sur elle quand la voile s’était brutalement gonflée. Et peut-être qu’elle aurait été heureuse Milie de venir ici ! Mais pas Zach. Sauf si on l’avait inscrite dans ces cours du Savoir pour apprendre à manier les chiffres comme les nœuds. Sa mère avait bien tenté de lui expliquer que grâce à cette magie qui avait sauté une génération dans leur famille, elle pourrait apporter son aide autrement ! Mais rien à faire, l’enfant était butée. A croire qu’elle était kyréenne.

Treize ans et déjà révoltée, Zach aurait voulu être le garçon que son père attendait. Mais non, elle était une fille. Elle aurait voulu manier les virgules et les zéros. Mais non elle serait mage de je sais pas quoi, de mes fesses. Et elle aurait voulu être tranquille. Mais non à l’Académie aujourd’hui c’était le jour dans Anciens. Elle n’avait pas attendu la donzelle, elle s’était carapatée aussi vite que possible à Lorgol pour passer le temps. C’était la faim qui l’avait ramené dans les jardins. Une pomme, une tomate, qu’importe. Tant qu’elle n’avait pas à rentrer faire des sourires à des inconnus grand truc muche de la magie du printemps ou princesse riche parfaite et certainement grande spécialiste d’arcanes compliquées.

Toujours furieuse, elle regarda son caillou continuer à faire quelques rebonds. Elle ne l’avait pas frappé si fort pourtant. Prenant conscience qu’elle aussi tremblait, elle releva la tête vers l’Académie. Qu’est-ce qu’ils foutaient encore là-dedans. Ils avaient lancé des feux d’artifices à l’intérieur ?

Son ventre gargouilla alors que le fumet d’une tarte au potiron se rappelait à elle. Eux devaient en manger à volonté. C’était vraiment injuste.
Poussant de sa main la porte de la Serre réservée aux potagers particuliers de l’Académie, Zach grogna encore un semblant de « j’en ai marre » avant de se diriger vers la grande allée.

« Faim, douleur, sang. Meute. Loin. Revenir. Faim. Silence. Silence. Odeur. Proche. »

Et bien sûr plus de tomates, c’tait plus la saison. P’t’être un avocat alors. Faisant demi tour à la recherche du fruit, Zach entendit les gravillons crisser à l’extérieur. Ralentissant et incertaine, elle chercha des yeux un endroit ou se cacher. Si on la prenait à cueillir les produits des cuisines sans autorisation ce serait certainement elle qu’on mangerait au dîner. Heureusement qu’elle était mince la jeunette, elle rampa en dessous des tables encombrées en bas comme en haut de pots et d’outils. Elle n’avait qu’à attendre ici, personne ne la trouverait.

L’oreille tendue, elle plaqua une main sur son nez et sa bouche pour étouffer le bruit de sa respiration. La porte grinça. Elle attendit que la lumière éclaire la serre mais rien. Ils restèrent dans les ténèbres. Zach fronça les sourcils. Était-ce vraiment le personnel ? Ou un autre élève à la recherche de quoi grignoter. Pas foutu de la laisser tranquille, il fallait maintenant qu’on la dérange dans les serres en général désertées.

Ouais mais aucun bruit de pas. Juste un sourd grognement. Réalisant enfin son erreur, Zach aperçues des pates gigantesques. Pas de celles d’un chien normal. Se baissant un peu plus, elle put avoir une vue entière de la bête. Terrifiante, humant l’air à la recherche de quelque chose. Du sang dégoulinant d’une de ses pates blessée. Créature à la gorge rougeâtre et aux yeux brillants. C’était elle qu’il cherchait. Retenant les larmes qui menaçaient de dégouliner sur ses joues, la petite mage tendit une main tremblante en face d’elle tentant de se concentrer. Aucun moyen que ce truc veuille juste lui renfiler les chaussures pour pisser un coup. Elle devait partir d’ici. Alors elle tenta ce qu’on essayait de lui faire rentrer dans le crane depuis des lustres. Inspire, concentre-toi. Elle usa de sa magie pour créer un double d’elle. Quand elle eut la sensation qu’elle avait réussi, elle s’écarta un peu pour voir qu’une autre Zach restait figée à sa place.

Alors la gamine rampa, aussi vite qu’elle le pouvait pendant que la bête baissait son museau pour se retrouver nez à nez avec l’illusion très imparfaite de la fille. Un coup de croc dans le vide et l’image s’en alla, dissoute par la réalité mortelle du chien.

Dans un couinement, la faë atteint enfin le bout de son tunnel improvisé, sentant que cette fois, le regard enflammé du monstre était sur elle. Non, la porte était là, elle pouvait y arriver. Alors elle s’élança, droit sur son salut pendant que le son des griffes claquant sur la pierre lui résonnait aussi fort que celui de son cœur dans ses oreilles.
La douleur fut cuisante.  L’os craqua sous une canine puissance. La jeune fille s’étala de tout son long contre la porte, glissant en arrière dans les mâchoires baveuses du monstre. Un long cri de terreur et de souffrance sortant de sa gorge alors que sa jambe était secouée de gauche à droite par son agresseur. Sa main lâcha le bouton de la poignée. Zach ne tenait même plus de se débattre, la douleur la portant avec les étranges douceur des portes de l’inconscience. Elle tremblait et lâcha une longue plainte quand il se sépara enfin de son mollet.
C’était vraiment injuste.

« Papa, maman ».

La créature déchira son ventre comme l’on déchire du papier. Sa gueule s’enfonça dans ses entrailles sans remarquer que l’une de ses pates pataugeait dans l’eau.
Zach dans un dernier gémissement, pensa à Ansemer. Et s’en alla.
Laissant le chien se repaitre de sa chaire et de son sang alors que sa propre pate reprenait son état d’origine. Os et tendon puis la peau elle même se refermèrent. Il avait eu si mal mais toute douleur avait reflué. C’était à cause de ce mage qui l’avait éjecté par une fenêtre, il s’était mal réceptionné.
Il était temps.

« Meute, hurler, courir, chasser »

Alors qu’il s’élançait pour rejoindre ses frères et sœurs, l’énorme molosse s’effondra à son tour. Il venait de glisser sur une énorme plaque de givre qui entourait ce qui restait de l'enfant.

L’animal ne comprit pas, il n’en avait pas le temps. La fille avait été la au bon moment. Il était temps de finir le travail.

La fille, Zach le Varech, elle qui détestait si fort cette académie se serait révélée incroyablement douée si on le lui avait laissé le temps. Mage de printemps et mage d’hiver. Une perle d’Ansemer qui n’eut pas le temps de se découvrir exceptionnelle.

La chasse sauvage ne faisait que commencer.


Dernière édition par Solveig de Sovnheim le Sam 4 Nov 2017 - 23:38, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptySam 4 Nov 2017 - 13:30






Juanita de l'Orchidée
Professeur à l'Académie surnommée 'la Bavarde' par nombre d'élèves.
22 juin 941 – 27 novembre 1002




- Moi mes chères, de mon jeune temps, on ne s'affichait pas ainsi en public. Mais donc, de quoi parlions nous déjà ? Elle avait le don de partir sur bien des fronts, Juanita de l'Orchidée que l'on appelait parmi les élèves 'la Bavarde', quand il était question de discussion. Elle ne se rappelait d'ailleurs que très peu comment elle s'était retrouvé assise à discuter aux côtés de Rhapsodie Épi-d'Or et d'une autre rouquine. Ni même sur quoi avait posé la première question qu'elle avait entendu de la journée. Sûrement des banalités de type 'Professeur comment vous portez-vous ?' ou encore 'Quel est votre ressenti au sujet de la guerre en cours ?' Rien de bien passionnant d'après elle et dont ses voisines la dispensaient. Si seulement on pouvait lui parler des merveilles de la magie, de celle de l'été, de sa première apparition dans sa vie, mais non rien de cela. Il fallait croire que ses enseignements comme son expérience passaient bien au dessus de certains si pas de la plupart des personnes présentes aujourd'hui. Soit ! Pour en revenir à ce cher Octave, s'il y mettait un poils plus du sien, il irait loin. Cela me chagrine, oh oui beaucoup, il me plait bien ce petit, vraiment je vous assure. C'était le seul qui paraissait écouter et supporter à la fois son cours et sa voix ces derniers temps. Le pauvre Octave passa à la trappe quand ses mirettes se posèrent sur un jeune homme.

- Oh ! Mesdemoiselles avez-vous vu ce charmant jeune homme ! Là, à droite, le second en partant du buffet, à côté de cette espèce d'ours belliférien. Ne vous fait-il pas battre le cœur ? J'ai été son professeur, je pourrais vous le présenter. Si seulement c'était vrai ! Elle n'avait pas souvenir d'un si charmant visage participant à son cours, il tendait plus à chevaucher les cieux qu'à dompter la magie à ses côtés.

Ah chevaucheur, ravi moi le cœur ! Tout mais pas ça.  Lui répondit en écho Sucre, sa vachette.

C'est qu'elle sentait ses joues fondre, à moins que ce ne fut l'alcool entre ses mains vieillies qui lui montait à la tête et lui procurait des palpitations au cœur. Ah, si seulement j'étais plus jeune, je... Elle gloussa avant de s'irriter en voyant une personne se planter devant son champ de mire. Mais non ! Pourquoi le Professeur Sombreterne, je l'appelle ainsi entre vous et moi pour son teint blafard, confia t-elle du coin des lèvres à la limite de faire dans la ventriloquie à ses jolies voisines avant de reprendre, se dresse t-il devant nous ? Nous. C'est qu'elle avait presque oublié qu'il s'agissait d'une conversation à plusieurs. C'était une bonne chose que la compagnie soit muette ou trop polie pour intervenir, elle qui aimait si bien parler pour deux voir pour trois.

- Ah miséricorde le voici ! Fit-elle horrifié en le voyant presser le pas jusqu'à elle. Elle ne l'avait jamais apprécié, cet hurluberlu des chiffres. Lui par contre, adorait lui tenir compagnie depuis ce qui lui semblait être une éternité. Il fallait ceci dit faire bonne figure, ne serait-ce qu'un peu, endurer ses monologues ampli de passion pour la comptabilité et les bouliers. Juste un peu. Elle soupira en elle-même en l'accueillant d'un sourire. Elle soupira plus encore quand il s'installa à ses côtés sans y avoir été invité. N'y avait-il pas une rousse à sa droite plus tôt ? Parti. Comme la muette de gauche. Tu vas souffrir Juan' 'Bonté divine, Javaï, donnez moi la force de supporter son charabia.' supplia-telle dans un murmure à peine audible en fermant les yeux.

Bien vite victime à son tour d'un monologue pompeux tout droit sorti de la bouche d'un physique tout aussi pompeux, Juanita s'excusa, feignant ne point se sentir bien et de devoir prendre congé. Il insista un peu, mais la laissa quitter ses filets cielsombrois, merci Bramir, le silence lui manquait. Elle ne connaissait que trop bien le contenu de ses récits dont il lui faisait part ou plutôt ses plaintes de toute manière ; des élèves lançant des bouliers par les fenêtres, à ceux trop lent pour saisir la beauté des nombres et des affaires – comme si elle la saisissait, elle ! Elle commençait à étouffer et à avoir bien chaud, la Bavarde, aussi se rendit-elle dans les jardins pour souffler un peu.

***

S'installant sur le premier banc en vue, elle ne mit pas longtemps à s'assoupir un peu tout en restant assise. Quelle ne fut pas sa surprise, agréable, de voir une personne lui tenir compagnie et s'enquérir de son état à peine les yeux ouvert. Qu'il était adorable ! Moins la souris qui lui servait probablement de familier. Et élève. Quelle chance avait la collègue en charge de ce dernier ! Si seulement il y en avait de ce genre dans sa classe. Mais rapidement le plaisir des yeux prit fin. Il semblait alerte et Juanita elle-même sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Il y avait eu une sorte de secousse. Plusieurs même.

Que se passe-t-il ? Je l'ignore Sucre. Les animaux autour s’affolent, je sens le danger également, de ton côté. Mais nous sommes à L'Académie, à Lorgol, il n'y a rien de plus sûr que – un cri suivi de plusieurs interrompit l'échange. Son cœur fit un bond, mais Juanita resta droite, elle était professeur, adulte respecté, comment pouvait-elle seulement paniquer devant un élève !

- Nous ne devrions pas resté ici, professeur. L'Académie est attaquée... un dragon ! Se mit à raconter de manière décousue le jeune.
- Comment ?! Et il y avait bien un dragon entrain d'éventrer l'architecture grandiose de l'école. Le sang aux joues, par la boisson, la surprise et la colère qu'on ai pu abîmer le lieu de sa fidélité, la mage se leva prête à rentrer pour en découdre d'une manière ou d'une autre avec les agitateurs. Comment pouvait-on oser semer le chaos lors du jour des Anciens, c'était tout simplement scandaleux. Venez mon enfant ! Ordonna-t-elle en entamant le chemin de retour vers le lieu d'instruction avant de s’arrêter net et de barrer la route de l’élève. Juanita ?! Une bête horrible ! Fuis ! Non, je suis avec un élève, je ne peux pas fuir ainsi. Fuis quand même, pour nous. Je dois faire mon devoir. Ton devoir est d'instruire, pas de mourir !
- Fuyez ! Hurla-elle au garçon qui n'eu pas besoin qu'on le lui répète deux fois. Ah que n'aurait-elle donné pour déclencher sa plus forte magie sans devoir prendre un moment à se concentrer. Qu'elle était cette bête ? un loup ? Un chien démoniaque ? À qui appartenait ce sang dégoulinant de sa gueule qui la faisait frissonner et la répugnait ?! Elle bougea doucement sur le côté, restant sur ses gardes, avant d'émettre un hoquet et de pousser un petit cri en découvrant dans le tracé de l'animal le corps sans vie d'un enfant, déchiqueté de toute part.

- Abomination ! Hurla t-elle, la bête se lançant sur elle. Fuis par pitié ! Il est trop tard, Sucre ! Trop tard ! Non, il n'est jamais trop tard ! Elle tremblait, mais ne pouvait se détourner, pas alors qu'un enfant était mort et que des élèves se trouvaient encore en danger. Dans sa malchance, elle fût sauvé par l'intervention d'une autre magie que la sienne, d'un autre mage qu'elle vit s'enfuir en courant, mais qui lui laissa suffisamment de temps pour faire appel à un élémentaire de feu. Elle se défendit ainsi Juanita, couvrant par la même occasion la fuite des élèves qui couraient devant cette scène, mais rien n'y fit, rien du tout. L’élémentaire ne dura pas  et l'horreur la saisit d'un coup de mâchoire claquante à la gorge. Juan'! Sonna dans sa tête le cri de désespoir de son familier avant de s'évanouir tout comme sa conscience. Comme un animal qui porte le coup fatal directement, Juanita assista impuissante à sa propre mort. Saisie, vieillie elle ne parvint même pas à esquisser un geste pour se défaire de l'emprise barbare qui lui coupait le souffle. Le son effroyable de sa chair déchirée lui assomma les oreilles et ses yeux roulèrent rapidement dans leur orbite. Son agonie, sa mort, qui lui avait paru durer un temps effroyablement long dura à peine trois secondes avant que d'un dernier battement de cil sa vie ne quitte son corps.

L'abomination poursuivi son acharnement, ses attaques et dégusta salement son repas, n'épargnant aucun bout de son visage, déchiquetant le moindre trait d'identité du professeur dans une mélodie d'os cassé, mâché, brouillé, de chair arraché et de sang écoulé. Repu, la bête n'avait pourtant pas fini son carnage, loin de là, elle délaissa ce qui restait de la pauvre bavarde pour poursuivre son massacre ailleurs. Là, des cris et l'odeur de la chair fraîche l'attendait.


« Fuyez pauvres fous,
Car la Chasse Sauvage est longue et pleine de souffrance. »



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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyMer 8 Nov 2017 - 19:40





L'Ortie d'Adonis
Quand récit, poème et souvenirs s'entremêlent.



S'il te plaît, pardonne moi, me demanda-t-il
Tu ne serais pas là aujourd'hui, sauve et tranquille
À me rouspéter d'avoir fait ce choix
Si l'épidémie avait eu raison de toi.

Je lui répondis : « M'as-tu seulement demandé mon avis ?
Tu m'as volé mon avenir, pas cette épidémie,
Ce que j'en pense, ce que je ressens,
Tout cela t'es donc bien indifférent ?

Tu me dis l'avoir fait pour moi, pour ma famille, pour eux,
Mais depuis près de deux mois nous ne sommes plus que deux,
Dans cette Académie où nous étions quatre autrefois ;
Toi, notre ami Timothée, Tournesol et moi.

En me faisant boire cela, contre mon gré,
Tu ne t'es pas limité de me blesser, tu as tué.
Tournesol t'en rappelles-tu, mon familier, mon âme sœur ?
Depuis qu'il n'est plus là, j'ai l'impression qu'on m'a brisé le cœur.

C'est de ta faute ce qui se passe,
Si je me sens aussi vide qu'une carcasse.
C'est de ta faute ce qui m'arrive
Et si depuis Septembre tout m'est insipide.

Je te déteste, Oh comme je te hais !
Tu parles d'un frère, tu n'es qu'une plaie !
Va t'en donc trouver ton familier, ton âme sœur,
Et ne te gênes surtout pas de devenir chevaucheur.

Tu m'as volé ma vie, pourquoi pas aussi mon rêve.
Mènes la tienne et vois comme j'en crève.
Je meurs de chagrin, je meurs de tout.
Tout, je dis bien tout, est fini entre nous.

C'est ça tourne le dos, retourne donc à l'Académie !
Laisse moi broyer du noir dans ces jardins, démunie. 
Je n'ai pas besoin de toi, de tes excuses, de ta compassion,
Car ce que tu m'as infligé est synonyme de trahison ! »

J'ai l'air bien fragile et tremblante à présent,
Alors que je fais face à ce molosse imposant.
Il m'observe, prédateur, il me sonde,
Et l'odeur de la peur soudain m’inonde.

Je repense à ce que j'ai dis et j'en ai honte,
J'ai l'impression que je vis mes dernières secondes.
Là seule chose qui me frappe en ce moment et me réjouit,
C'est de t'imaginer loin de moi et donc à l’abri.

Il est affreux ce molosse, il est horrible
Et à repenser à plus tôt je me sens bien stupide.
Si j'avais su bien avant qu'il s'élancerait sur moi,
Je t'aurais remercié au moins mille fois.

Je regrette tellement mes mots si tu savais,
Si seulement c'était possible je les effacerais,
Mais Il est trop tard, je le sens, je le sais.
La mort s'approche de ses dents ensanglantées.

J'ai bien tenté de me défendre, de fuir,
Je ne pensais à la fin plus qu'à survivre.
Tout comme Ma magie s'en est allée et mon familier aussi,
Je m'en vais les rejoindre, mon frère, ta sœur qui t'aimes, Ortie.


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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 12 Nov 2017 - 11:48





Arthur de la Volière - 27 novembre 1002



Son cœur bat à tout rompre alors qu'il essaie de reprendre son souffle. Ses doigts raclent le mur derrière lequel il s'est réfugié sans même qu'il en ait vraiment conscience. Ce n'est que lorsque la douleur se met à pulser dans sa main qu'il réalise qu'il est en train de s'arracher les ongles à force de les gratter nerveusement contre la pierre. Il a les doigts en sang et ça ne s'arrange pas quand il porte sa main à sa bouche pour la mordre au lieu de hurler, de pleurer ou encore d'appeler au secours.

Parce qu'il sent sa présence, pas loin. Il n'arrive toujours pas à vraiment comprendre ce qui s'est passé. Il était sorti avec la jolie Rose, pour pouvoir passer un moment avec elle loin du tumulte de la fête. Après tout, c'était pour ça qu'il était venu. Pour la revoir après toutes ces années. Il ne l'avait jamais oubliée. Son rire qui retentissait à chaque fois qu'il se faisait malicieux, son regard amoureux quand ils n'étaient que tous les deux. Le Destin les avait séparés mais ce soir, il avait enfin eu une nouvelle chance. Et il n'avait pas eu l'intention de la laisser passer. Alors, quand il lui avait pris la main, il avait été heureux de voir qu'elle l'avait suivi sans se faire prier. Il avait répété son discours à maintes reprises dans son esprit, cherchant les meilleurs mots pour lui déclarer sa flamme et lui dire de venir vivre avec lui en Lagrance quand il repartirait. Ils pourraient se marier, être enfin heureux et travailler tous les deux dans son petit commerce d'horloger. Il pourrait se faire pardonner de ne pas avoir eu le courage d'affronter sa famille il y a maintenant cinq ans de cela, quand ils sortaient à peine de l'Académie. Voilà tout ce qu'il voulait lui dire, sans bien arriver à trouver les mots qui la toucheraient vraiment.

Mais le silence agréable des jardins avait été brusquement interrompu par un grognement alors qu'il venait de lui tendre une fleur portant son nom, commençant son petit monologue au vu de la séduire pour de bon cette fois. La peur l'avait saisi au ventre, lui avait noué les entrailles alors que la silhouette du molosse était sortie de l'ombre. Il n'avait jamais vu de bête comme celle-là et, pendant un instant, il était resté sans bouger, la peur le figeant sur place. Avant que le cri de terreur de Rose ne le fasse réagir. Alors, il avait fait la seule chose qu'il pouvait faire. Tout faire pour la protéger. Arthur n'était pourtant pas quelqu'un de courageux, loin de là. Il avait toujours trouvé le moyen d'éviter le danger, sous quelque forme que ce soit. Mais personne ne toucherait à sa Rose. Jamais. Alors, il lui avait soufflé, dans un murmure déchirant. "Cours. Retourne à l'intérieur. Je t'en supplie. Je vais le… distraire." Elle avait refusé mais le molosse s'était précipité dans leur direction en grondant, cherchant sans nul doute à les attaquer. Il l'avait donc poussée loin de lui, se prenant de plein fouet l'impact de la bête. Qui par chance, avait été elle aussi sonnée par l'attaque, Arthur ayant tout de même une carrure des plus impressionnantes, malgré un embonpoint certain. Il avait alors pu voir Rose se précipiter en direction du bâtiment, le visage ravagé par les larmes, mais il n'avait pas eu le temps de s'en soucier plus longtemps alors qu'il se relevait tant bien que mal, se faufilant entre les haies pour échapper au monstre.

Et maintenant ? Il ne sait plus quoi faire. Il court depuis combien de temps ? Une minute ? Une heure ? Il est incapable de s'en rappeler. Mais il sait qu'il ne tiendra pas longtemps comme ça. Ce monstre doit avoir bien plus d'endurance que lui qui n'a jamais été vraiment athlétique. D'autant qu'il est là, juste derrière ce mur. Et qu'il a peur comme jamais il n'a eu peur dans sa vie. Il tremble de plus en plus, implorant tous les Dieux qu'il n'a jamais vraiment priés pour le sortir de là. Il baisse les yeux alors qu'il entend le bruit d'une griffe qui racle le sol. La patte du molosse dépasse du mur. Elle est presque aussi grosse que son propre visage et ces griffes dépassent tout ce qu'il aurait jamais imaginé. Arthur déglutit, réalisant qu'il n'aura jamais pu dire à Rose qu'il l'aime avant de mourir. Parce que c'est ce qui va arriver, à n'en pas douter. Il espère juste qu'elle aura pu retourner à l'intérieur. Qu'elle est en sécurité. En réalité, il s'y raccroche comme un naufragé à un bout de bois qu'il aurait trouvé. Cela ne l'empêchera pas de sombrer mais, au moins il aura pu entrevoir une lueur d'espoir avant la fin. Il entend alors le monstre renifler et, alors qu'il ferme les yeux, se demandant si cela va durer longtemps ou pas, il le voit brusquement partir en trombe en face d'eux. Arthur se fige, laissant échapper un rire incrédule. Il va s'en sortir ? Vraiment ? Les Dieux auraient-ils eu pitié de lui ?

Mais il s'arrête brusquement alors qu'il reconnait la voix de Rose en train de hurler son nom. Puis de hurler tout court. Impossible de ne pas comprendre ce qui vient de se passer. Il laisse filer un sanglot avant de se précipiter dans sa direction. Sa Rose, l'unique amour de sa vie. Et il la voit, au sol, la main qui serrait la sienne quelques instants plus tôt agitée de soubresauts alors que le molosse se tient juste au-dessus d'elle, plantant ses crocs dans son ventre. Et Arthur peut voir les pétales de la fleur éparpillés à quelques centimètres à peine de ses doigts. C'est peut-être ça, plus que le reste, qui le sort de cette espèce de torpeur alors qu'il hurle, en direction du monstre. "LACHE LA ! NE LA TOUCHE PAS ! PAS ELLE !" Et il fonce sans réfléchir dans sa direction. Il pourrait jurer qu'il a vu Rose lui sourire à travers ses larmes et murmurer qu'elle l'aime. Il a envie de le croire alors que le choc est d'une rare violence et qu'il s'écroule au sol, sentant le poids des pattes du molosse sur son torse. Il n'arrive déjà plus à respirer et ne se rend même pas compte qu'ils sont déjà plusieurs autour d'eux. Il aimerait dire à Rose qu'il l'a toujours aimée, malgré tout mais c'est déjà trop tard. Parce que c'est son sang à lui qui se répand maintenant dans les jardins de l'Académie.

Pourtant, il arrive à tendre la main et à effleurer les doigts de Rose. Au moins une dernière fois. Avant que tout ne devienne noir pour de bon.
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyDim 12 Nov 2017 - 18:59




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



D'un écrin à l'autre








La Rose Écarlate n'est plus.
Envolée, disparue, dissoute à jamais ; mais au fil des siècles écoulés, elle a marqué la vie de centaines d'écris successifs.

Racontez les hauts faits d'un de ces écrins, du moment où la pièce l'a choisi, jusqu'au moment où elle l'a quitté.






Tour 5

Consignes


IRL : du 13 novembre au 23 novembre (18h).
IRP : Entre l'an 100 et l'an 900 d'Arven.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous rédigerez la vie d'un écrin de la Rose Écarlate, du moment où il rencontre sa pièce, jusqu'au moment de leur séparation (qu'elle soit volontaire, ou intervienne à la mort de l'écrin).

• Vous pouvez choisir la pièce que vous voulez, veillez simplement à l'indiquer dans le QG pour que vos petits camarades choisissent une autre date s'ils veulent écrire pour la même. :cute:

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs textes, chacun peignant un écrin différent, si vous le souhaitez !

• Ce tour va durer DIX JOURS.

• Ce texte prendra la forme que vous le souhaitez : journal intime, lettre, chanson de troubadour... ou simplement RP.

• Si votre proposition est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

• La proposition qui plaira le plus au Destin se verra récompensée d'une carte d'Omen dans la famille de la Rose Écarlate. Le dragonnet concerné gagnera d'office cette carte à la MàJ, et pourra également l'offrir au dragonnet de son choix. :eheh:

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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyMar 14 Nov 2017 - 0:28








Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes.



Alors que je tuais, pépère, un brigand de passage tu vois
M'est arrivé un truc que tu comprendrais même pas
Moi Major chevaucheur plus respecté on en fait pas
J'me suis mis à entendre plus de deux voix, tu vois

Mon familier, mon dragon, c'était d'ja pas assez,
Voilà que l'esprit d'un décédé est venu me causer
Moi je parlais tout haut, je disais des « stop assez. »
Et lui m'disait « Calme toi, je suis Hypérion, tu sais. »

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ça fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment ça se passe sans qu'elle ne crie hin hin


J'arrivais pas à comprendre pourquoi moi, pourquoi lui
Parce que vrai quand j'y repense il était tout ce que je fuis
On avait rien en commun lui et moi, tu me suis.
Si Séducteur de première que Mirta elle aurait jouit.

J'ai fais « D'accord j'ai compris, pour la vie pour la paix.
Je t'offrirais mon aide, mon corps et plus encore qui sait. »
Il a emprunté mon enveloppe charnelle et usurpé mes traits
J'étais plus qu'une conscience derrière mon être parfait.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ça fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment il a utilisé mes mains hein hein


J'ai fais la connaissance d'Ordalie, la claymore, t'y crois ?
Alors que je croyais jamais avoir a manier une arme tu vois.
Mais c'était rien par rapport au griffon d'Hypérion, ce roi
Plus impulsif et joueur que Vif-Argent, il n'y avait pas.

J'ai adoré cet homme et j'ai adoré nos missions
Si addictif que j'ai cru bon d'en faire une chanson
J'ai découvert en lui ce que je me cachais bien au fond
Et J'me suis libéré et délivré au fil de nos unions.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ça fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment on s'occupait chacun hein hein


Et puis malheureusement l'heure des adieux est arrivée
Après plus d'une trentaine d'années de service et de loyauté
Je voulais m'accrocher à lui comme un parasite, comme un bébé,
Mais il m'a murmuré qu'il était temps de se séparer, de me reposer.

Je sens encore ses mains sur moi, c'est étrange bon sang
Je sais que c'était les miennes, mais j'pourrais crier han han
Il a violé mon âme, mon cœur, mon corps et puis mon sang
Je me sens presque comme une femme abandonnée à présent.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ça fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment j'ai fini par pleurer ouin ouin.


À toi Pièce de la rose, mon roi noir, mon homme, ma raison
À toi mon corps qui ne réclame que séduction et passion
À cette chanson paillarde, à laquelle je crie ma soumission
À tout mon esprit et de tout mon cœur, je t'aime Hypérion.

À toi la petite bière blonde que j'bois dans cette taverne
À toi mon jeune ami qui cuve avec moi et écoute mes peines
À nous Continuons de nous saouler jusqu’à en avoir la migraine
Et alors quand tu seras ivre, je te prendrais et ferais de toi ma reine

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ça fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment t'as fini par gémir sous moi hinhin.



Diarmuid d'Outremer- chanson d'un écrin bourré - Taverne de la Main tendue
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyMar 14 Nov 2017 - 0:28








Passer de deux à un Tsoin Tsoin. ♫




Moi je suis de Bellifère t’sais, le pays pour ceux qui sont ils
Le partage n’est pas la meilleure de nos vertus
Encore moins pour ceux qui n’ont pas l’front fertile
T’m’diras, c’pas ce qu’on demande quand on tue.

J’ai p’t’être jamais été bon à l’épée
Mais je suis de ceux qui font massacrer des armées
Stratège de son excellence le duc de Bellifère
J’étais loin de ce qui allait me taper sur les nerfs.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ca fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment j’aurais voulu m’briser l’os crânien


Comment dire non à Simon j’te le paye en mille !
La légende, l’héro de tous les Hommes et des civiles
Une mission plus grande qu’notre terre nourricière
J’me suis mis au garde à vous, j’tais tellement fier !

Je suis un homme bordel, mais qu’est ce qu’il m’a pété le fion !
« Les femmes sont belles, blabla, les femmes ont souvent raison »
Qu’est ce que j’ai pas dis en lui parlant soumission
L’vieux truc il a bien failli m’faire pêter l’caisson.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ca fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment j’lui ai provoqué des rires abyssins.


Au moins l’Justice l’autre compagnon, il captait lui,
Que c’était pas plus amusant qu’ca de s’réveiller dans un lit
Encore moins avec c’cul nu d’ceux avec d’la fourrure
Porté par une carrure qui mérite d’porter l’armure

Il fallut qu’j’écume tous les bordel d’Arven
Pour m’rassurer sur mon état de santé
Comme un refrain, c’devenu ma rengaine
Pour m’rassurer que ça continue de s’dresser

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ca fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment… ptain retire cette main.


J’disais, quoi, j’en étais ou, je suis pas encore assez bourré
Ah ouais, l’Simon à défaut d’se bagarrer il s’amusait
Mais nos moments ne manquent pas de glorieux
Mais nos moments n’manquent pas de plans foireux

J’ai l’sensation d’avoir perdu quelques points de QI
Même l’Paragon il n’a pas su les préserver, les protéger
On a couru, volé, jusqu’à c’que nos forces nous fuient
Mais c’moi qui finalement encaissait s’qu’on s’ramassait

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ca fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment ça se passe quand l’fatigue devient ton écrin
.


J’dois t’l’avouer moi aussi j’en ai quand même rigolé
Même le soir ou ça a dérapé quand ma main s’est envolée
L’Simon il se sentait désolé de vouloir s’en aller
Mais je vais t’l’avouer, les blagues du samedi soir vont pas m’manquer

A toi compagnon de l’invisible et du coin de table
A toi l’esprit guerrier si peu fidèle à l’esprit commun
A toi l’moignon qui n’a jamais été très fiable
A nous… qu’est c’tu fais encore l’malandrin.

Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais ce que ca fait d'passer de deux à un !
Ah la ptite bière blonde qu'on boit dans les tavernes tsoin tsoin
J'te raconterais comment ça se passe si tu reverses d’ce vin



Gauvain Percegrève - chanson d'un écrin bourré - Taverne de la Main tendue
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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyLun 20 Nov 2017 - 20:45



Aïfa le Pion Noir & Rosaline d'Amar


"Tu dis que des bêtises Rosaline ! C'est moi la plus forte d'abord ! Mamie le dit tout le temps ! Et je suis sa préférée en plus !" Et voilà que ça crie, que ça tempête. Les deux petites filles commencent à se tirer les cheveux, à se pousser, jusqu'à ce que la petite brune, Rosaline, tombe au sol. Les pleurs commencent à remplacer les cris et il ne faut que quelques instants pour que leur grand-mère arrive et ne les sépare, les sourcils froncés. Les deux fillettes commencent à vouloir s'expliquer en même temps, dans une cacophonie que personne ne comprend vraiment et elles finissent toutes les deux dans un coin de la pièce, leur grand-mère trônant dans son fauteuil, le menton relevé et sa mine des mauvais jours. Les deux petites le savent, il vaut mieux qu'elles se tiennent à carreau si elles ne veulent pas avoir une vraie punition. Il n'y aurait rien de pire que d'être privées des confitures de papi pour une semaine. C'était ce qui leur était arrivé lorsqu'elles avaient voulu faire prendre son bain au chat. Une heure s'écoule, puis une autre. Et les deux fillettes commencent à se rapprocher, doucement mais surement. Grand-mère semble dormir, autant tenter leur chance non ?

La vieille dame ouvre un œil alors qu'elles posent la main sur la poignée de la porte, prêtes à fuir et ayant oublié toute prudence. Elle toussote et arque un sourcil dans leur direction en leur montrant les deux petits tabourets devant elle. "Lorsque je vivais à la cité aux milles tours, on essayait souvent de me duper. Mais si des mages puissants n'y sont jamais arrivé, pensez-vous vraiment pouvoir le faire ?" Elle les fixe un instant, avant de remonter sa manche pour montrer une cicatrice qui devait sommes toutes être des plus impressionnantes mais que l'âge a fini par gommer. "Vous ai-je parlé du griffon qui m'a fait cela ? J'étais toute jeune et j'apprenais à les soigner. J'avais tellement mal que je pensais que je ne pourrais jamais penser à autre chose. Il ne voulait pas se laisser approcher par quelqu'un d'autre que celui avec qui il volait. Votre grand-père. Que j'ai rencontré ce jour-là. Il était déjà doué pour me raconter des histoires. Alors, c'est ce qu'il a fait. Pour me faire oublier ce qu'il aime appeler cette petite mésaventure qui a mis l'amour de sa vie sur son chemin. Quel sacripant celui-là." La vieille dame pouffe de rire avant de reprendre alors qu'elles s'installent sagement devant elle.

"Vous savez quelle histoire il m'a raconté ce jour-là ? Celle de Rosaline d'Amar. Un des écrins les plus anciens dont on ait jamais entendu parler. Et l'une des plus belles femmes qui ait jamais existé. Vous voulez l'entendre ?" Evidemment, les deux fillettes sautillent sur place. Après tout, même si elles ont beau avoir entendu cette histoire maintes et maintes fois, peut-être qu'à l'écouter encore, elles sauront si c'est elle la plus forte. Ou l'autre. Rosaline en profite pour pousser un peu sa sœur alors que leur grand-mère commence à raconter une histoire qu'elles connaissent sur le bout des lèvres. D'ailleurs, elles chuchotent parfois, leur petite voix faisant écho aux propos de la vieille dame.



Car elle avait été une Epine avant de devenir tout simplement "grand-mère". Elle avait eu la chance de croiser les Ecrins, les tout derniers avant que les pièces ne décident de se sacrifier et de disparaitre. Chacun des visages qu'elle avait croisés durant sa jeunesse restaient ancrés dans sa mémoire, terriblement vivaces à chaque fois qu'elle fermait les yeux. Elle avait toujours été curieuse, dès qu'elle avait eu la chance de commencer à les côtoyer. De leurs origines, des différents Ecrins et de leurs personnalités. Jamais elle ne s'était lassée d'écouter leurs histoires, d'en apprendre autant que possible. Et l'affection qu'elle leur portait était réelle, même des années plus tard.



Souriant de plus belle, elle commence à souffler, d'une voix douce. "Il était une fois, une belle jeune fille. Douce et forte à la fois, elle avait fait la fierté de ses parents qui avaient clamé à qui voulait l'entendre que leur cadette était entrée à l'Académie. C'était il y a de longues années, près de cinq siècles, vous vous rendez compte !" Les deux petites filles la fixent, les yeux écarquillés, essayant vaguement d'imaginer ce que toutes ces années peuvent bien représenter, mais en vain. "Elle était mage de l'été, toujours plus encline à faire exploser les obstacles plutôt qu'à les contourner. Elle aimait à semer le désordre autour d'elle. Sans réelle malice, mais parce qu'une vie calme et rangée ne l'intéressait en rien." Rosaline pouffe de rire, comme si elle se retrouvait parfaitement dans cette description, alors que la douce voix continue, d'un ton chantant. "Des jours sombres ont fini par arriver. Par menacer cette petite vie à la fois si tranquille et agitée qui était la sienne. Elle avait pourtant croisé la route d'une petite hermine mâle qui la suivait partout et elle pensait que les jours se succèderaient de la sorte, à la fois si semblables et différents. Mais le bonheur est souvent fugace mes chéries, il ne faut pas l'oublier." La vieille femme soupire longuement, son regard se faisant absent l'espace d'un instant.



Il faut dire que, si toutes les pièces l'avaient toujours fascinée, c'était l'une d'elle qui avait toujours fini par capter le plus souvent son attention. Aïfa. Cette femme guerrière si différente d'elle, toujours prompte à se battre alors qu'elle ne chercherait qu'à résoudre pacifiquement les conflits. Elle qui était parfois cruelle alors que cette petite Epine essayait à tout prix d'arrondir les angles et de ne faire de peine à peine. Il parait que, parfois, les opposés s'attirent. C'était peut-être le cas dans cette histoire.




"Et puis, un jour, Rosaline décida qu'elle ne pouvait rester les bras croisés à regarder ses proches se battre et souffrir. Elle a quitté l'Académie sans même finir sa formation, prête à en découdre et à veiller sur les siens." Et là, les deux petites filles se mettent à parler de concert. "Il faisait nuit. La pluie tombait avec une rare violence. Et les éclairs striaient le ciel. Rosaline était perdue, ne pensait jamais pouvoir retrouver le chemin de la maison, même si Honoré essayait de la rassurer tant bien que mal. Il est dit que le tonnerre a grondé au moment où un éclair, bien plus violent que les autres, s'est abattu sur le sol. C'est là qu'elle l'a vue. Cette dragonne aux yeux d'or qui la toisait alors qu'une femme en descendait, drapée dans une cape retenue par cette épine qui allait bientôt lui devenir si familière, se rapprochant de Rosaline et la pointant du doigt." La vieille dame laisse filer un silence, habituel à ce moment du récit, alors que les deux petites filles, en public averti, la fixent, les yeux écarquillés. "C'est là qu'elle lui a donné sa masse, hein mamie ?!" Elle s'arrête alors de parler, plissant des yeux avant de relever le menton. "Très bien, si tu connais si bien l'histoire, continue donc Rosaline." Devant le tonnerre de protestations, elle esquisse un sourire avant de reprendre, se penchant vers elles, la mine complice. "Mais oui, c'est à ce moment précis qu'Aïfa a sorti son arme. Cette masse, que nul autre qu'elle ne pouvait porter. Et vous savez ce qu'elle a dit à Rosaline ?" Evidemment qu'elles savent mais elles secouent vigoureusement la tête, guettant la suite avec avidité. "Nous avons besoin de toi Rosaline. La guerre gronde de plus en plus et il nous faut de nouveau intervenir. Tu es celle que nous avons choisi. Tu es l'Ecrin parfait pour ce que j'ai à faire et pour que nous puissions accomplir les desseins de notre Roi Noir." Les petites filles frappent dans leurs mains avant de se reprendre, la mine sérieuse. "Oui, vous le savez comme moi, c'est le moment où Rosaline a éclaté de rire, pensant qu'elle perdait la raison. Jusqu'à ce qu'Aïfa s'avance et ne fasse plus qu'une avec elle. Heureusement, son lien avec Honoré l'avait préparée à ce genre de choses. Un peu. Il lui a fallu longtemps à Rosaline, pour accepter ce qui venait de se passer. Pour accepter qu'Aïfa prenne parfois les commandes, pour accomplir son rôle de pièce. Pour accepter qu'elle pouvait désormais chevaucher un dragon et communiquer avec lui. Pour accepter qu'elle avait un rôle, une place réelle et qu'elle pouvait, comme elle l'avait rêvé, se rendre utile et gagner ces batailles qui lui permettraient de veiller sur les siens. L'on raconte qu'à chaque fois qu'elle se mêlait à une bataille, c'était comme si le ciel s'écroulait sur ses ennemis. Si elle n'avait pas vraiment le goût du sang, le chaos et le désordre qu'elle pouvait bien provoquer ne pouvait qu'accentuer ce lien si fort qui se tissait entre l'Ecrin et son Pion."



La jeune Epine avait réussi à regrouper toutes les peintures, les dessins, les gravures et autres reproductions supposées représenter Tonnerre, le Chant de guerre, cette masse d'armes qui lui semblait tellement décalée entre les mains de cette jeune femme réputée pour être frêle et incapable de soulever une arme quelconque. Elle avait essayé de comprendre et avait mis bien du temps avant de réaliser qu'il n'y avait rien à comprendre en réalité, qu'il fallait faire confiance au pouvoir des Pièces pour réussir là où tout semblait impossible.



"Car c'est ce qu'Aïfa et Rosaline ont fait, durant de longues années. Rendre tout possible. Surtout les victoires. On dit parfois que c'est l'Ecrin qui a contenu le Pion Noir le plus longtemps. Des dizaines et des dizaines d'années. Parfois, elles ne faisaient qu'une, devinant ce que l'autre voulait sans même qu'il y ait une ombre de dissension. Parfois, elles se disputaient, l'esprit de Rosaline étant parfois bien trop encombré pour qu'elle reste totalement saine d'esprit. En tout cas, aux dires de son entourage. Lorsque les combats avaient fini par cesser dans sa contrée d'origine, Rosaline d'Amar n'était pas restée les bras croisées, entrainée par Aïfa, aux quatre coins du pays. Parfois seules, parfois avec d'autres pièces, lorsqu'il était nécessaire d'œuvrer de concert avec elles. Il est souvent raconté dans les légendes, qu'elles ont réussi toutes les deux à renverser une armée complète d'un seul coup de masse bien placé." La vieille dame leur décoche un clin d'œil avant de reprendre, du même ton toujours aussi doux et chantant. "Mais on sait que les légendes exagèrent parfois un peu. Pourtant, j'ai envie de croire que c'était vrai, qu'elles ont réduit toutes les menaces possible à néant parfois avec trois fois rien. Parce que l'on dit surtout que l'attachement d'Aïfa pour son Ecrin s'est fait de plus en plus fort avec les années. A un point tel qu'elle n'avait pas envie de la laisser, quand bien même Rosaline vieillissait. Elle avait eu des enfants, qui eux-mêmes en avaient eu et il lui devenait bien difficile de porter cette masse, tout du moins en apparence." Les deux fillettes acquiescent, le regard brillant. Elles connaissent la suite de l'histoire mais n'ont pas envie de l'entendre, comme à chaque fois. Pourtant, c'est comme leur dit grand-mère, les belles histoires le sont encore plus lorsque tout n'est pas lisse. Un peu comme les roses et leurs épines. "Et puis, un jour, malgré l'énergie que lui insufflait Aïfa, Rosaline n'a pas réussi à se lever. Honoré était blottit contre elle, sachant que son heure était arrivée. La beauté d'Amar s'était bien battue, durant maintes années. Elle avait fait honneur à sa famille, à son rang, à l'honneur qui lui avait été donné de devenir l'Ecrin de cette Pièce si unique. Aïfa se détacha d'elle à regret." De nouveau un silence alors que la vieille dame ne fixe la fenêtre ouverte, au-travers de laquelle brille un soleil radieux. "L'on raconte qu'il a plu et tonné durant sept jours et sept nuits. Sans discontinuer. Certains ont cru à la fin du monde. La terre a tremblé, à maintes reprises. On parlait de la colère des dieux. Mais, en réalité, c'était Aïfa qui laissait exprimer sa peine d'avoir perdu son amie, son compagnon de route depuis tant d'années déjà." La vieille dame sourit doucement. Le ciel avait pleuré de tout son soûl avant que la vie ne reprenne son cours. Et elle voulait que les petites filles ne l'oublient jamais. Que la vie reprenait toujours ses droits. Et que c'était pour ça qu'elle avait insisté pour leur donner le nom de ces Ecrins qui avaient abrité Aïfa. Pour qu'elles aient leur force, leur courage et cette capacité à détruire les obstacles lorsqu'ils semblaient impossibles à surmonter. Parce que c'est à ça que serve les contes, à rappeler que s'il y a des monstres, il y a surtout des héros et des héroïnes pour les affronter.

"Et qu'est ce qu'elle est devenue mamie ? Dis-nous !" La vieille dame a un sourire et effleure la chevelure blonde de sa petite fille."Elle a choisi un autre Ecrin mon cœur. Parce que c'est ainsi qu'ils fonctionnaient. Même si elle a mis de nombreuses années. Mais ça, c'est une autre histoire." La deuxième enfant la regarde alors, les yeux grands écarquillés. "Et tu me racontes mon histoire à moi ? S'il te plaaaaait !" Et la grand-mère sourit en secouant la tête. "Plus tard Maelys, quand nous aurons diné. Allez mettre la table avant que votre grand-père ne soit rentré." Elle regarde les deux enfants se précipiter dans la cuisine alors qu'elle souffle, non sans un sourire. "Et fais attention à ne rien brûler !"

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Message Sujet: Re: Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes   Intrigue 2.6 • La Chasse Sauvage ▬ Contes et Légendes EmptyJeu 23 Nov 2017 - 23:00




Chroniques d'Arven

Intrigue 2.6

La Chasse Sauvage

Les Contes et Légendes d'Arven


Intrigue animée par Aura·



Alerte au monde








La Chasse Sauvage est libre, et la Rose Écarlate est morte !
Vous avez été témoin de ces événements, et vous alertez vos proches en province.
Comment leur faire comprendre l'horreur de ce qui s'est joué ?






Tour 6

Consignes


IRL : du 24 au 30 novembre (18h).
IRP : 28 novembre 1002.

• Ce topic concerne les personnages suivants, inscrits à l’intrigue au préalable : Lena, Melinda, Solveig, Tara et Tim.

• Pendant ce tour, vous racontez les événements de la soirée du point de vue que vous souhaitez : élève, professeur, dignitaire, convive...

• Aucune limite de mots n'est imposée.

• Vous pouvez poster plusieurs textes, chacun racontant l'histoire d'un autre point de vue, si vous le souhaitez !

• Ce texte prendra la forme que vous le souhaitez : journal intime, lettre, chanson de troubadour... ou simplement RP.

• Si votre proposition est réussie, elle pourra éventuellement intégrer le recueil des Contes et Légendes. Si tel est le cas et que le staff sélectionne votre écrit, vous remportez une carte d'Omen à cette occasion.

• Le Destin vous remercie d'avoir participé ! :joie:


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