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 La Mer Éclatée

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Le Pavillon Noir
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Tim l'Escampette
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Messages : 3157
J'ai : 16 ans
Je suis : mousse sur l'Audacia !

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J'ai fait allégeance à : l'Audacia
Mes autres visages: Richard le Harnois - Gabin de la Volte
Message Sujet: La Mer Éclatée   La Mer Éclatée EmptyMer 30 Mai 2018 - 15:01




Livre III, Chapitre 3 • Les Échos du Passé
Tim l'Escampette

La Mer Éclatée

Galet qui roule
Galet qui coule
Et Tim en boule




• Date : Le 11 décembre 1002
• Météo (optionnel) : Froid, venteux et neige
• Statut du RP : Solo
• Résumé : La délivrance est là, la nouvelle qu'il attendait est enfin arrivée (la lettre informant du sort de son amie Ortie), mais elle est loin d'être tendre, et le plonge dans une mer éclatée d'émotion infernale.
• Recensement :
Code:
• [b]Le 11 décembre 1002:[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3728-la-mer-eclatee#139881]La Mer Éclatée[/url] - [i]Tim l'Escampette[/i]
La délivrance est là, la nouvelle qu'il attendait est enfin arrivée (la lettre informant du sort de son amie Ortie), mais elle est loin d'être tendre, et le plonge dans une mer éclatée d'émotion infernale.



Dernière édition par Tim l'Escampette le Mer 30 Mai 2018 - 15:43, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: La Mer Éclatée   La Mer Éclatée EmptyMer 30 Mai 2018 - 15:37

Quelques jours.
Quelques jours de froid et d'incertitude, de premières neiges, mais quelques jours charmants et chaleureux aussi pour les yeux. Mon cœur ne cessait de se soulever à l'arrivée du courrier Aux Merveilles adroites. Il ne cessait de se gonfler d'angoisse d'apprendre ce qui était enfin arrivé à Ortie, comme il se gonflait de plaisir devant les courbes de la vendeuse de la boutique. La sœur du propriétaire avais-je fini par comprendre. Cela ne pouvait être dit, ni su, avais-je également saisi et dès lors je m'étais tu à ce propos. Gardant pour moi ces secrets, gardant silence quand mon regard s'amusait bien malgré moi à trouver les ressemblances entre eux. Elles étaient bien là ; suffisantes pour m'avoir fait battre des paupières devant l'homme qu'était son frère mais insuffisantes pour me faire chavirer de l'autre côté complètement.
Je me raccrochais à la femme, à elle, à Ygraine, pour oublier mes soucis et mes craintes, comme il arrivait à Duchesse ou au Monstre de s'accrocher en hauteur des mâts, coincés, lors des traversées. Sa présence m'importait bien plus que ce qu'elle pouvait le croire. J'écrivais pour elle, je composais pour elle, je chantais (mal, mais je chantais quand même ou plutôt, je fredonnais) pour elle et je m’entraînerai pour elle en tout milieu. Peut-être même me mettrai-je à l'apprentissage d'un instrument si cela pouvait m'aider à acquérir les faveurs de cette précieuse femme, ce précieux sentiment pressant mon cœur contre mes côtes ; ce nouveau trésor.
Nouveau trésor naissant arrivé au même instant, presque, que cette nouvelle frayeur malsaine survenue à la suite du Jour des Anciens. L'amour d'Ygraine à ma droite, la disparition d'Ortie à ma gauche. Le regard sérieux du frère de la première à mon encontre en haut. Et Adonis et le Kyréen porteur de nouvelle en bas. Moi au centre. Un centre où se disputait mes émotions dans un vaste tourbillon tumultueux en pleine mer et en pleine tempête. J'étais mer. Mer frémissante mais non grondante encore. J'étais également galet sur sable rejeté par Messaïon avant de revenir à lui dans ses profondeurs, indécis.

Au soleil succéda les lunes, un jour, une nuit, une fois, deux fois, trois fois et ainsi de suite quand enfin la nouvelle tomba. Elle se trouvait dans une enveloppe portant mon nom d'une calligraphie soignée. Je me trouvais alors dehors à déblayer la devanture de la boutique une matinée de plus, emmitouflé lourdement pour contrer les attaques du froid glacial et fourbe, quand la voix chantante de ma muse me fit lever les yeux de la neige grimpante comme des plantes contre les parois que je m'appliquais à retirer. Elle m'appelait et je ne la fis pas attendre une seconde. Matériel de travail déposé, je pénétrai les lieux après m'être débarrassé au maximum de la croûte blanche qui s'était collée à mes bottes. Je ne désirai pas déblayer l’intérieur... encore qu'avec Ygraine dans les parages ce ne m'aurait guère gêné. Mais Ygraine ne restait jamais seule. Je ne vis pas Lancelot l'Adroit au moment où j'arrivais devant elle, sans doute se trouvait-il dans l'arrière boutique à façonner quelques autres merveilles digne de sa renommée. Ma curiosité aurait pu me pousser à demander ce qu'il faisait si je n'avais pas accroché à ce qu'elle tenait en main. Mon cœur se souleva, mes mains tremblèrent et ma gorge se serra. Elle m'indiquait, surprise, qu'elle m'était destinée. Je la voulais comme je n'en voulais pas. Je voulais savoir, mais quelque part je ne le désirais pas. Ce que la lettre annonçait m'interdirait à l'avenir de croire ou d’espérer encore, mais elle pouvait également me soulager et faire ma joie. Je n'aurai plus à attendre. Plus jamais. Je serai fixé. Je tendis une main moite et amenait l'enveloppe à moi. Le regard d'Ygraine me paraissait soudain lourd. Peut-être remarqua t-elle quelque chose, car elle se détourna de moi pour retourner travailler. Je me trouvais seul. Et la mer, paisible, doucement ne faisait que commencer à s'agiter. Le galet frémissait sur le sable, inquiet de la prochaine vague qui l'emporterait plus loin – ou l'engloutirait complètement.

Et j'ouvris la lettre. Je contemplais un instant l'écriture, hésitant à poursuivre mais m'y forçant quand même. Et je cru me noyer devant son contenu. La Mer Éclatée s'acharna, me coula, et me mangea tout cru jusqu'à ne laisser que quelques bulles à la surface témoin de mon passage; des bulles d’oxygène, des bulles d'espoir. Et elles éclatèrent et il n'en resta nulle présence. Je savais à présent et je regrettais aussitôt cette connaissance. Je n'en voulais pas, mais je ne pouvais m'en débarrasser. Ma bouche s'ouvrit pour vomir mon désespoir en un cri long et déchirant. Le galet roulait au fond de l'eau, se démenant pour retrouver la surface et la chaleur du soleil sans pour autant trouver le bon chemin. La lettre m'échappa des mains, elle m'avait brûlée comme elle m'avait noyée. Je manquais d'air, suffoquais, dans mes pleurs. Une peine insurmontable alors. Une scène dont j'étais l'auteur, l'artiste et le spectateur tout à la fois et dont pourtant je ne maîtrisais rien. Mes genoux touchèrent sol comme le galet, plus tôt, avait du toucher le fond. Mes épaules étaient secouées de tremblements et je n'entendais plus rien. Je pense qu'Ygraine a tenté de me parler, je voyais ses lèvres bouger, mais la portée de ses paroles m’échappaient complètement. Je pense qu'une ombre est apparue à ses côtés et l'a aidé à me remettre sur pieds. Peut-être s'agissait-il de Lancelot l'Adroit ou d'un client, je ne distinguais plus grand chose derrière mes yeux grossis par les larmes. Messaïon devait se trouvait dans cette nouvelle mer agitée qui prenait place sur mes globes bien trop ronds à l'heure actuelle que pour être normaux. Comme un bébé qui fait sa crise et oublie de respirer, j'en oubliais de faire pareil dans mon malheur et l'on dû me souffler à la figure pour que je reprenne quelques goulées d'air. Je remontais à la surface pour mieux m'y renfoncer ensuite sous l'eau. Je ne savais plus quel était ma place et où je désirais être. Quitter l'eau me semblait inconfortable. On me saisit, on me secoua et au bout d'un moment on me tira. On me tira quand j'eu cessé mes pleurs, quand j'eu cessé mes cris, quand j'eu cessé ma crise suffocante sans pour autant émerger des eaux complètement. J'étais enfoui. J'étais en état de choc. À trop attendre, la graine avait germée et fleurie beaucoup trop que pour l'arracher en un seul coup sec. Elle s'appelait Déni et elle était ma pire ennemie comme ma plus douce amie. Une amante vicieuse. Une mère tordue. Elle était tout comme elle n'était rien. Elle était moi aussi.

Je me trouvais à déambuler dans les rues de Lorgol sous une escorte informe que j'ignorais complètement, je la voyais sans voir, je l'entendais sans entendre. Et puis je vis Théodore. La bouche de Théodore se mouva en quelques mots de remerciements peut-être à l'encontre de la personne qui se tenait à mes côtés et aussitôt l'ombre disparue et ne resta que Théodore, mon cousin, pour me prendre dans ses bras et s'occuper de moi. Théodore n'était pas fabriquant d'automates, mais il parvint à me reconstruire et à me repêcher au bout d'un certain temps. Petit à petit, doucement mais surement, précautionneusement et gentiment, comme si j'étais un de ses plus précieux tissus sur-lequel il travaillait. Son aiguille fila et me raccommoda avec patience et minutie outrageante. Galet roula de nouveau à la surface, plus lourdement qu'avant, certes, mais il retrouvait son sable confortable après un temps long sous les eaux troubles et obscures. J'avais de nouveau émergé. Et quitter ces eaux comme un lit chaud au matin, m'était déplaisant. Mais je devais le faire, Théodore y veilla, et je m'y forçais donc. Tisseur de bobard aisé, je lui racontais la vérité avec difficulté, à mon rythme (il insistait sur la douceur). Elle blessait et à plusieurs reprises je me sentis l'envie de rouler en boule sous les eaux noires de l'oubli ou sous un buisson de déni. Je résistais pourtant, avec difficulté mais je résistais. Je ne pensais qu'à moi. Moi et ma peine. Je refusais de songer à celle de la famille d'Ortie, à celle d'Adonis, la mienne m'était déjà trop insupportable, j'aurais d'ailleurs bien voulu m'en débarrasser complètement. La jeter à quelqu'un d'autre. Ortie était une amie chère. Que cela aurait été s'il avait s'agit de mes sœurs ou de mes parents, de mon cousin ou de ma cousine, d'Adonis ou de Sybille ou même d'Ygraine ? Je chassais cela de mon esprit.

Petit à petit je fus de nouveau entier et plein, raccommodé avec détails par mon cousin Théodore aux doigts d'or. Il avait sans doute était s'entretenir avec l'ombre qui m'avait trimbalé le jour de la nouvelle, mais quelques jours plus tard je savais que ce serait à moi de le faire. De m'excuser. D'accepter. De payer mes dettes. De faire face à Ygraine qui m'avait vu comme jamais je n'aurai souhaité qu'elle me voit. De faire face à son frère, Lancelot l'Adroit, propriétaire des Aux Merveilles adroites, boutique où j'avais joué un théâtre dramatique. Je devais assumer. Faire face. Remonter la pente et refuser de descendre ou de sombrer à nouveau encore. Plus facile à dire qu'à faire, mais c'est tout ce qui me restait. Ça et l'acceptation. La Mer Éclatée, parcourue de temps à autres par des vagues d'émotion, s'était doucement apaisée, ridée, belle – mais jamais elle ne serait calme complètement. Pas pour ce mois ci, ni pour cette année en tout cas. Peut-être plus tard. Qui sait. La mer a toujours été pleine de secrets et de surprises.


La Mer Éclatée Abstract-sea-painting-1


La lettre en question:
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La Mer Éclatée
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