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 Mélisse de Rosépine

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Message Sujet: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 15:56



[Aly] présente

Mélisse
de Rosépine

Alison Sudol

« Mignonne allons-voir si la Rose, »

Qualités : douce – sociable – attentionnée – observatrice – curieuse – cultivée – déterminée – malicieuse – optimiste – créative
Défauts : têtue – mauvaise foi – capricieuse – désinvolte – maladroite – tête en l'air – bavarde – gourmande – menteuse – désordonnée  

Mélisse c'est la joie de vivre. Un joyeux mélange d'optimisme et de malice, parsemé de grains de folie. C'est une bouffée d'air frais, un rayon de soleil qui réchauffe les cœurs les plus froids. Ses frères plaisantent souvent en disant qu'elle arriverait à faire sourire les morts. Mélisse est exubérante mais pas non plus naïve. Elle préfère voir le bon côté de la vie mais ne se voile pas non plus les yeux. La vie n'est pas toute rose et les chemins ne sont pas tous parsemés de fleurs odorantes. Néanmoins Mélisse préfère rire que pleurer et elle suit cet adage avec une réelle conviction. Très active dans sa vie, elle a des loisirs et occupations divers et variés. Pourtant, elle sait aussi apprécier le silence et les moments de calme, un bon livre à la main ou juste profiter d'un instant de pur bonheur que la nature peut procurer. Parce qu'elle aime la nature, Mélisse. La nature, les fleurs, le soleil, la mer, les livres, la musique... bref les arts et les belles choses. Elle en fait la collection. Elle a l'habitude d'acheter tout ce qui lui plaît, même si cela n'a guère d'utilité. Elle répondra que ça lui fait plaisir et que c'est le principal.

Malgré tout, elle a son petit caractère Mélisse. Têue, obstinée, elle n'aime pas avoir tord et peut se montrer aussi butée qu'un Kyréen. Elle sera même capable de faire un caprice et de tourner la situation à son avantage. Seule fille d'une fratrie et petite dernière, elle a toujours été beaucoup gâtée et adorée, si bien qu'elle a pris l'habitude de voir ses vœux se réaliser et peut faire une véritable scène si ce n'est pas le cas. Créative, un brin rêveuse, elle se perd souvent dans son imagination ce qui la rend plutôt maladroite et étourdie. Il lui arrive régulièrement d'oublier certaines choses ou de se cogner parce qu'elle a loupé la porte. Petite, elle possédait d'ailleurs une belle collection de bleue. Elle a également la fâcheuse manie bien lagrane d'enjoliver les histoires qu'elle raconte, sans se soucier de savoir si c'est vrai ou non. L'important, c'est que ce soit joli et que ça rende bien dans l'histoire. Enfin, il est important de soulever qu'elle n'est pas très organisée. Sa chambre est souvent en bazar mais elle arrive toujours à tout retrouver. Elle dit que c'est en rangeant qu'elle se perd. Toutefois, cette particularité ne recouvre que ses espaces personnels, comme son atelier ou sa chambre.  Elle ne peut se permettre de laisser les lieux collectifs en bazar. Après tout, elle est la seule dame du domaine et se doit de veiller à ce qu'il soit bien entretenu. Enfin, autant elle est curieuse et attentive, autant elle peut se montrer franchement indifférente à un domaine qui ne l'intéresse pas, voire totalement désinvolte envers un sujet qu'elle considère sans importance.



©️️ Eris
Il y a un puits, dans notre jardin, où ma mère me disait que l'eau est si pure qu'elle nous révèle ce que l'on désire le plus ; mais qu'il faut faire très attention parce que beaucoup sont devenus fous. Lorsqu'elle est morte, je désirais la revoir plus que tout. J'ai donc appliqué le rituel qu'elle m'a enseigné et, dans la vasque où j'ai déversé l'eau, je n'y ai vu que mon reflet. Sur le moment je n'ai pas compris. Puis maintenant je sais. Mère vit en moi. Depuis ce jour, j'ai pris l'habitude de remplir la vasque et de lui raconter ma vie.



©️️ Eris
Âge : 29 ans
Date et lieu de naissance : 1er septembre de l'an 973 à Rosépine
Statut/profession : parfumeuse 
Allégeance : à Denys et Marjolaine du Lierre-Réal et à Faërie
Dieux tutélaires : elle est née sous Igni, et se voue à Iridia, Aïon et parfois à Aly et Elnaië
Groupe principal : Les gardiens de la tradition
Groupes secondaires : Noblesse


Je me souviens que mon père se levait tôt. Les affaires, prétendait-il. Mais chaque matin, il descendait dans nos jardins, cueillait des marguerites et les apportait à ma mère. C'était sa fleur préférée. Et, tous les matins, ma mère s'en faisait une couronne ou les associait à sa coiffure. Je sais aussi, pour avoir écouter en douce une de leur conversation, que c'était ainsi que mon père l'appelait lorsqu'ils étaient tous les deux. Et maintenant, dans chaque marguerite, je vois le sourire de ma mère.

Mignonne, allons voir si la Rose :

Mais je devrais commencer au début. J'écris ce journal plus pour déverser ce trop plein de pensées qui ne cessent d'occuper mon esprit. Aussi parce que j'aime écrire et raconter des histoires. Pourquoi ne pas raconter celle de ma vie ? Pour moi-même.

On ne peut pas parler de moi sans mentionner ceux qui m'ont mise au monde. Mon père, Rodrigue de Rosépine, est le fils unique de la baronnie de Rosépine. Héritier de la famille, il a rencontré ma mère lors d'un voyage en Cibella. Ils sont aussitôt tombés amoureux. Ma mère a deux sœurs. Elle était la deuxième dans l'héritage du comté de sa famille. Sa mère l'a laissée épouser mon père. Harmonie des Faucilles. Un prénom au sonorité aussi douce que sa signification. Elle a de suite aimé Rosépine. En même temps, il est compliqué de ne pas en tomber amoureux. Situé au nord-ouest de Lagrance, près de la frontière cibellane et du lac, le domaine familial s'étend sur plusieurs lieux. Le manoir est recouvert de plantes grimpantes et lorsque les bourgeons fleurissent, les murs se parent de mille couleurs. A ses pieds s'étend des jardins fleuris et les effluves qui s'en dégagent comptent parmi les plus odorantes de Lagrance. Il n'y a rien de plus agréable que de se perdre sur les chemins, se laisser emporter par l'odeur d'une fleur, bercer par le clapotement du petit ruisseau ou envoûter par les mélodies cristallines des oiseaux. Les fontaines, le puits, le pont... ces paysages sont ceux de mon enfance, de ma vie et font partie des plus belles choses que j'ai jamais vues.

Mais la spécificité de Rosépine c'est son dôme. Un dôme en bois où les barons de Rosépine ont laissé la végétation prendre ses droits. Les lierres ont envahi les poutres, les fleurs créent des fenêtres de couleurs et d'odeurs où filtrent quelques rayons de soleil à travers les touffes feuillues. Ce dôme surplombe une petite place d'herbe verte où des bancs paressent dans l'ombre offerte par la flore. D'autres plantes poussent ça et là, sans que personne n'essaye de leur donner un chemin à suivre. C'est un lieu calme, presque mystérieux, propice aux confidences, aux secrets et aux réflexions profondes. Là où la végétation forme un abri plus efficace contre la pluie, ma mère y a fait installer une petite table et quelques chaises pour pouvoir optimiser parfaitement ce lieu dont elle est tombée amoureuse. C'est un lieu paisible, empli de sérénité où il fait bon aller. Lorsque le soleil brille, ses rayons parsèment la prairie de quelques auréoles lumineuses, donnant presque l'impression que l'endroit est béni des dieux. Et quant il pleut, j'aime y venir pour écouter la musique des gouttes qui tombent du ciel en jolis diamants. Elles carillonnent comme du cristal et l'odeur de cette végétation mouillée m'emplit d'une quiétude des plus profondes. C'est devenu l'endroit que je préfère pour réfléchir, notamment à de nouveaux parfums.

Mais je m'égare un peu. De leur union, sont nés mes frère Romarin et Roméo. Le deuxième deux ans après le premier. Quant à nous, nous avons vu le jour en l'an 973. Et si je parle de nous, c'est parce que j'ai un frère jumeau, Ambroise. Enfin... j'avais. Des cinq premières années de ma vie je ne garde que quelques bribes. Des morceaux, des pièces de souvenirs qui s'imposent parfois en moi. Mes frères, mon père, ma nourrice s'accordent à dire que je n'ai pas beaucoup changé. J'ai toujours été la même. Une petite fille exubérante, un peu sauvage et aventurière dont le plaisir premier était de fuir mes précepteurs ou ma nourrice pour venir traîner dans les pattes des employés de mon père  ou vagabonder dans les jardins. Et le soir, en rentrant, ma mère trouvait toujours le temps de nous raconter de merveilleux contes qui nous tenaient en haleine. Et je crois que c'est là que tout a commencé. Ma passion pour les histoires et ma tendance très lagrane à enjoliver chacune de mes histoires chaque fois que je dois trouver une justification à certains de mes actes. Certains qualifient ça de mensonges, de lagraneries, mais moi je pense juste que je m'emporte un peu trop sur les détails afin de rendre l'histoire encore plus belle. Ce ne sont pas vraiment des mensonges.
Enfin, c'étaient de belles années. De magnifiques années. Et je me souviens que j'étais convaincue, à cette époque, d'être la fille la plus chanceuse du monde.

Qui se matin avoit desclose :

Il y a un moment où il faut payer le bonheur. Je me dis que les Dieux établissent un juste équilibre des choses. Trop de bonheur doit forcément créer un déséquilibre quelque part. Il faut rétablir cette harmonie. Et c'est ce qui nous est arrivé. Notre rééquilibre a commencé en septembre 979. Je me souviens surtout que Ambroise a montré des signes de fatigue rapidement. Sur le moment, je n'y ai pas fait attention. Il était juste plus fatigué. Je n'ai pas compris de suite pourquoi donc il traînait derrière lorsque nous courrions, ou pourquoi il ne venait plus tout le temps se promener dans les environs du domaine. Ni pourquoi il se couchait de plus en plus tôt. Puis il a été malade. Une forte fièvre. Parfois des délires en pleine nuit. Une toux presque systématique. C'est venu progressivement. Et finalement, en septembre, le diagnostic des mages guérisseurs est posé. Ambroise souffrait d'une grave maladie incurable et résistante à leur magie salvatrice. Ils ne lui donnaient que quelques mois. Voir une année, dans le meilleur des cas. Je me souviens ne pas avoir compris immédiatement ce que ça voulait dire. Quelques mois avant que quoi au juste ? Dans ce cocon si agréable, confortable où toute la vie semblait étinceler rien que pour nous, je n'avais aucune notion de malheur ou de désespoir. Je peux dire qu'en tant qu'unique fille d'une fratrie, j'ai toujours eu tout ce que je voulais. Je demandais et je recevais. Chaque fois. Outrageusement gâtée. Pour moi, la vie était ainsi pour tout le monde. La maladie de Ambroise a été la première porte qui s'est ouverte sur la réalité. Une réalité qui ne dégage pas tout le temps de fortes effluves charmeuses. Une réalité qui peut être bien noire. Et bien pire que les mauvaises herbes. Plus tenace. C'est mon père qui m'a expliqué. Ma mère n'a pas pu. Elle passait son temps au chevet de mon frère. Son unique préoccupation était de réaliser ses souhaits. Alors Père m'a expliqué. Il m'a dit que Ambroise portait une mauvaise herbe en lui. Une herbe qui ne faisait que grandir. Qui croissait chaque jour et qu'il était impossible de retirer. Et qu'un jour l'herbe prendrait tellement de place qu'elle ravirait sa vie. Je me souviens très exactement de cette conversation. Elle restera à jamais gravée dans ma mémoire. J'ai compris. Pas forcément la finalité mais la gravité. Comme les herbes qui empêchent parfois aux fleurs de pousser et qu'il faut arracher pour que la vie y apparaisse. Dans ma tête de petite fille de six ans, il n'y a eu alors qu'une réelle solution. L'envahir de rire, de sourire, d'amour et de beauté. Le nourrir de vie pour que la mauvaise herbe disparaisse à jamais. Dans la vie, nous sommes confrontés à des situations qui mettent nos émotions à toute épreuve. Et c'est à ce moment que j'ai compris une chose importante. Comment y faire face. Avec deux options. Je pouvais choisir de sourire ou de pleurer. J'ai choisi de sourire.

J'ai choisi de sourire. Comme la preuve que cette réalité triomphante ne vaincra pas. Je l'ai inondé de bonheur. J'ai passé ces quelques mois à tenter d'exaucer le moindre de ses désirs. Je chérissais ces derniers moments que la vie nous offrait. Et j'ai souri pour prouver que la cruauté ne gagnera pas, même lorsqu'elle emportera la vie de mon frère.
Et elle a fini par le faire, en mars 980. Un coup dur. Une douleur presque insupportable. Des larmes qui n'ont cessé de couler, inondant le sourire figé que je tentais de conserver malgré tout. Pourtant, en même temps que le déchirement atroce de mon âme, comme si on m'en a ôté une partie, j'ai ressenti un apaisement profond. L'impression d'être complète à nouveau. Et une certitude m'a envahie alors, du haut de mes sept ans. La certitude que mon frère n'était pas mort. Il n'était pas mort parce que nous partagions la même essence. Et qu'il vivrait tant que je vivrais. C'est sûrement ce qui m'a permis de garder courage et de continuer à sourire. Plus que mes parents, plus que mes frères. J'ai continué à rire. J'ai fait de cet enterrement mon triomphe. Pourtant la vie n'en a pas fini avec nous. Ma mère n'a jamais supporté la mort de son fils. Elle a sombré dans une profonde mélancolie. Elle ne riait plus. Ne souriait plus. Ne mettait plus de fleurs dans les cheveux. Mon père a même fait venir des savants. Des psychologues. Ils n'ont obtenu aucun résultat. Et, en octobre, elle a été retrouvée morte dans sa chambre. C'est mon père qui l'a découverte. Comme tous les matins, il est venu lui apporter des fleurs. Il l'a embrassée sur le front. Mais elle ne s'est jamais réveillée. Aucune explication rationnelle. Alors tout le monde a dit qu'elle est morte de chagrin. Et, cette fois, c'est mon âme tout entière qui s'est évaporée.
La même année j'ai perdu mon frère. J'ai perdu ma mère. Je n'ai pas pleuré cette fois. Le chagrin, la douleur, c'était bien au-delà des larmes. C'était encore plus intense, encore plus écrasant. C'était une détresse qui dépassait tout ce que j'ai pu connaître. Je n'ai pas souri cette fois. Je n'ai pas pleuré, mais je n'ai pas souri pour autant. C'était beaucoup trop dur. Comme si j'ai oublié ce que c'était. Puis les jours sont devenus des semaines et les semaines des mois. Mon père, plus que pour Romarin ou Roméo, s'est occupé de moi. Je pense qu'il a eu très peur de mes réactions. Il a compensé par la façon la plus logique qui lui soit venue à l'esprit. Il m'a acheté un chien. Une jolie chienne au pelage blanc que j'ai appelé Camomille. C'est vrai que ça a aidé. Beaucoup. Et pendant toute cette année riche en péripéties malheureuses, une autre est sortie du lot. L'éveil de la magie de l'Hiver chez mon frère Romarin. Mais, avec la maladie d'Ambroise, sa mort, la dépression de ma mère et son décès, il a préféré reporter son entretien à l'Académie. Il ne voulait pas nous abandonner à notre chagrin. Après tout, il ne restait plus que trois d'entre nous. Et nous n'avions plus de mère. Alors, j'ai fait ce que je savais faire de mieux. Malgré la difficulté. Malgré la douleur et le chagrin. J'ai souri.

Sa robe de pourpre au Soleil :

L'année suivante, c'était l'année du changement. Mais comment s'en sortir alors que je venais de perdre mon frère et ma mère ? En souriant. Encore et toujours. En me vidant l'esprit. Je suis sortie, j'ai vagabondé dans le domaine avec Camomille. L'endroit que j'ai préféré, en dehors du dôme, c'est l'atelier où les parfumeurs confectionnent les parfums. Des mélanges d'odeurs, toutes différentes, parfois étranges, parfois agréables. Je les ai observée analyser les parfums, distiller les huiles pour faire naître tout un tas d'effluves. C'est fascinant. Mais mon père a eu d'autres projets et bientôt j'ai eu moins de temps pour profiter de mes explorations. Ma mère n'étant plus de ce monde, il m'a confiée à une gouvernante qui prendrait en charge mon éducation « de femme », comme disait mon père. J'ai continué les études avec un précepteur, mais la gouvernante a commencé à m'expliquer le rôle d'une femme dans la gérance d'un domaine. Parce que, même si je n'étais pas l'héritière, un jour je me marierai et je devrai gérer le domaine de mon époux.
La famille s'est remise peu à peu. Mais mon père n'a plus jamais souri et son expression est encore aujourd'hui parée d'une profonde mélancolie. C'est Romarin qui l'a le plus soutenu, jusqu'à ce qu'il passe l'entretien à l'Académie et y fasse sa rentrée en septembre. Le domaine se vidait peu à peu. Nous n'étions plus que deux. L'absence de mon frère aîné m'a beaucoup pesée cette année. Plus que je ne l'ai avoué. Il est revenu nous voir pendant les vacances et, même s'il passait beaucoup de temps avec notre père, il trouvait toujours du temps pour nous. Roméo a été le plus affecté de nous deux je crois. Mais il a pris la relève de Romarin auprès de notre père. Même s'il n'est pas destiné à reprendre le domaine, il l'a tout de même épaulé et l'a beaucoup soutenu moralement. Il a toujours eu le tempérament le plus doux de nous trois et mon père a puisé en lui un certain réconfort. Une certaine sérénité.

Pendant trois ans, les jours se sont suivis et confondus pour ne former qu'une grande ligne continue qui m'a paru infinie. Je grandissais. Les années d'enfance se muaient en adolescence. Et l'insouciance s'estompait au profit des responsabilités. J'allais sur ma onzième année d'existence et je préférais encore me promener dans le domaine, le long des allées ou m'amuser avec Camomille. Roméo est plutôt clément et il m'a parfois couvert. Mais mon père pensait autrement. Avec le recul, je sais qu'il s'est promis de me donner une éducation digne de mon nom. Une éducation que ma mère aurait aimé me donner. Ce qu'elle ne peut faire, mon père a décidé de s'en occuper. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a fait ce qu'il pensait être le mieux pour moi et il avait raison. Mais j'avais onze ans et l'unique chose qui m'intéressait à l'époque ne se trouvait pas dans la gestion d'un domaine. Et comme si mon père culpabilisait de cette sévérité, je n'avais qu'à demander pour disposer. J'ai certainement été la plus gâtée et choyée de la famille. Et j'avoue en avoir éhontément profité. Et la situation ne s'est pas arrangée après le départ de Roméo pour la baronnie d'Amar. Cela faisait un moment déjà qu'il manifestait son désir d'apprendre le métier d'ébéniste. Et après plusieurs mois de négociation avec notre père, il a fini par obtenir ce qu'il désirait. Et c'est ainsi qu'un matin, il est parti auprès des meilleurs ébénistes de la baronnie d'Amar pour y étudier leur art. Je me suis retrouvée seule. Je n'étais plus qu'une.

Je me suis retrouvée seule avec mon père. Je n'avais plus Romarin pour me choyer ou Roméo pour me couvrir. Alors j'ai commencé à inventer des histoires rocambolesques pour justifier mes absences lors de mes cours. Absences que j'ai passé à traîner dans les ateliers de parfumerie. Un lieu qui n'a cessé de me fasciner et mon intérêt pour lui n'a jamais cessé de croître. Et, deux ans plus tard, lassée par ce combat officieux entre mon père et ce que je rêvais de faire, j'ai fini par lui avouer mon envie de devenir parfumeuse. Une demande qui m'a attiré un refus péremptoire sur le moment. Cependant, je suis déterminée et je n'ai cessé de le harceler. Il a fini par accepter sous certaines conditions. Mon apprentissage dans ce métier ne devait en aucun cas remplacer celui de la gérance d'un domaine. Si je dois devenir une noble parfumeuse, ainsi soit-il, mais je serai une parfumeuse capable de s'occuper de l'intendance du domaine de mon futur époux. Conditions que j'ai dû accepter. Avec le sourire. Toujours.

Tandis que vostre âge fleuronne :

Voilà le temps qui passe. Voilà la jeunesse qui trépasse. Et voilà le talent qui se prélasse. Il ne m'a pas fallu attendre longtemps pour comprendre que c'était ma voie. La parfumerie. Ces odeurs, ces effluves... ces nectars si précieux, ces huiles et cette précision. Cette minutie. Ah je ne m'en remets toujours pas. Je crée encore aujourd'hui chaque parfum comme si c'est mon premier. Et comme chaque fois, je m'enivre de ces essences et des émotions que ces créations me procurent. Ce n'était pas dans mon caractère à l'époque, de rester longtemps concentrée. Pourtant j'ai dû me forcer. Dire que ça a été facile, serait mentir. C'était très dur. La nature, les plaisirs des jeux et Camomille n'ont cessé de m'appeler et j'ai dû me faire force pour y résister. Je n'ai pas toujours réussi, au début, mais mon envie de créer des parfums aussi délicieux, a été plus forte que tout. Bien évidemment, plus que les parfums, c'était la gérance du domaine qui sollicitait encore plus ma ténacité. J'ai passé un contrat avec mon père et ne pas m'y tenir signifiait la fin de mon apprentissage dans la parfumerie. J'ai donc serré les dents. Et je me suis appliquée à fournir le même investissement que pendant mes cours sur la parfumerie.
L'année suivant le début de mon apprentissage, Romarin nous a informé son désir de rester quelques années encore à l'Académie pour se spécialiser en Résistance. Tous ses efforts n'ont eu qu'un réel but, celui d'utiliser sa magie pour faire perdurer le domaine de Rosépine. Mon père n'a pu qu'accepter, très fier et satisfait du sérieux, de l'investissement et du professionnalisme de son fils. Et, deux ans plus tard, il est revenu son diplôme en poche, heureux de rentrer, fier de ce qu'il a accompli. Et, tandis qu'une autre vie s'est offerte à lui, j'ai poursuivi mon apprentissage auprès des parfumeurs de Rosépine. Mais plus je passais du temps dans l'atelier, plus j'étais sûre de mon choix. Je n'ai eu aucun doute. J'avais seize ans. L'insouciance de l'enfance continuait de palpiter en moi et même encore aujourd'hui. J'ai tenu à en conserver une partie, en honneur à l'enfant que j'ai été et parce que je pense que le monde a besoin d'une dose d'insouciance. La vie peut être tellement cruelle, il fait bon d'y apporter un brin de joie et d'innocence.

Romarin, lui, secondait mon père dans ses tâches quotidiennes. Mon père l'a même invité à travailler avec les mages du domaine pour qu'il s'empreigne de leur métier avant de lui en confier la gérance. Et la vie a ainsi continué son petit bout de chemin jusqu'au retour de Roméo quelques années plus tard et à la création de mon tout premier parfum.
Je crois que c'est et que ça restera ma plus grande fierté. Je l'ai confectionné en hommage à ma mère. Un mélange délicat et discret, tels les douceurs des fins de journée d'été. Un parfum empli de mystère mais porteur de joie et de douceur. Je l'ai appelé « Songe d'Harmonie » et j'en ai aussitôt envoyé un à la nouvelle duchesse de Lagrance, Marjolaine, comme présent de mariage un peu en retard. Et l'année suivante, ces années d'apprentissage et mon rêve a fini par se concrétiser. Me voilà officiellement parfumeuse.

Cueillez, cueillez votre jeunesse :

J'avais 22 ans. L'envie de créer des parfums appréciés par le continent tout entier. L'envie de voyager, d'explorer de nouveaux horizons, de découvrir de nouvelles odeurs. J'avais la jeunesse à mes pieds et tout un territoire à arpenter. Mais il y avait aussi mes obligations. Comme le mariage. Mon père était fier de moi, mes frères me chérissaient plus que tout mais 22 ans est déjà un âge plus que raisonnable pour trouver époux. J'ai toujours su que ce moment viendrait. Mais je venais tout juste de terminer ma formation. Je n'avais aucune autre envie que celle de jouir un peu de ma liberté. Et pas du tout l'envie de me marier. Alors des disputes ont éclaté. Des moments bien sombres où jamais les morts de ma mère et de Ambroise n'ont autant pesé. J'étais sûre que ma mère me laisserait profiter encore de mon indépendance. J'étais sûre que Ambroise me soutiendrait. Mais ni l'un ni l'autre n'étaient présents et j'ai dû me rabattre sur mes deux autres frères. Si Romarin se rangeait plus de l'avis de mon père, Roméo tenait un discours plus posé en argumentant que rien ne pressait et que les bonnes alliances seraient toujours d'usage dans quelques années. Je ne sais pas s'il y croyait vraiment ou s'il souhaitait juste me faire plaisir, mais mon père a fini par se ranger à son avis. Il a choisi de privilégier mon bonheur plutôt que mes obligations et j'ai gagné quelques années de répits.

Années que j'ai passé à travailler. J'ai confectionné des parfums. Je puisais mes inspirations dans mes souvenirs, dans les allées des jardins fleuris du domaine. J'ai créé un autre parfum en hommage à mon frère, destiné aux messieurs. J'ai réalisé diverses effluves. Des sucrées, des fruitées, des discrètes, des nuances douces, d'autres plus envoûtantes, certaines très fleuries tandis que d'autres se sont faites plus sereines. J'ai essayé de raconter une histoire, comme les histoires que j'aime encore raconter ou écrire en douce. J'ai essayé d'imaginer une personne derrière le parfum. Je me suis lancée corps et âme dans ce métier dont je suis tombée amoureuse très jeune. Et chaque fois qu'une création me semblait satisfaisante, j'envoyais un échantillon en présent à la duchesse de Lagrance. Un présent, une façon de faire perdurer mon travail et un moyen de recueillir un avis qui a du poids. Je n'ai jamais cessé, encore aujourd'hui, de lui envoyer gratuitement mes parfums. Lagrane, j'ai toujours prêté allégeance au couple ducal. Je prends comme un honneur immense le fait d'envoyer ainsi mes créations à la duchesse Marjolaine du Lierre-Réal. Et je reçois comme un honneur le fait qu'elle les accepte, même après toutes ces années. Il me paraît même évident d'ainsi l'honorer de tels présents. Et, voyant l'intérêt qu'elle y prête, j'ai également commencé à en envoyer à l'impératrice de Faërie. Pour les mêmes raisons. Parce que j'aime mon duché et parce que je crois en Faërie.
Mais je n'en suis pas restée là. J'ai aussi voyagé. J'ai parcouru les duchés pour m'enivrer de leurs différentes odeurs et de leurs traditions personnelles. J'ai parcouru les jardins de leurs palais ducaux. J'ai inspiré l'air de leurs terres. Et j'ai discuté avec nombreux nobles différents pour recueillir des avis. Une exploration du continent qui m'a séduite et sur lequel j'ai écrit de nombreuses petites histoires. Certaines ne sont que des transcriptions de ce que j'ai vécu, de mes souvenirs. D'autres sont des fabulations, des contes inspirés des légendes locales ou de faits réels. L'écriture. Une autre de mes passions que ne réserve qu'à moi seule. Ou aux enfants qui croisent ma route.
Mais un autre drame m'a attendue pendant ces années. La mort de Camomille. Un événement dur qui m'a replongée droit dans le passé. Droit dans les bras des moments le plus douloureux de ma vie. Camomille qui m'a accompagnée pendant seize longue années. Camomille qui a écouté chacun de mes secrets, qui a partagé toutes mes tristesses, qui a tenu secrets mes doutes les plus profonds. Un autre déchirement de mon âme alors que me suis raccrochée à elle comme si elle portait les derniers souvenirs de mon frère et de ma mère. Et là encore, il m'a fallu sourire.
Pourtant, avec les années, jamais cela ne m'a paru aussi difficile.

Las ! las ses beautez laissé cheoir ! :

Mais je n'ai pas pensé que la vie prendrait une tournure si dramatique. Alors que je venais de prendre une nouvelle chienne, Houx, et que je poursuivais ma petite vie tranquille faite de fleurs et de parfums, les dieux ont décidé que les temps étaient au changement. La Confrérie assassine la famille impériale en représailles de leur Oracle et je sens alors que Arven est sur le point de traverser de sombres périodes. Le temps m'apportera que j'avais raison, pour mon plus grand malheur. Et les éventements s'enchaînent. J'ai à peine le temps de me forger une réelle opinion sur Chimène de Faërie, que déjà Gustave de la Rive, aidé par l'Ordre du Jugement, met en place un coup d’état pour reprendre le pouvoir, entraînant également la mort de Chimène. Un événement aux conséquences multiples pour l'empire de Faërie et qui me pousse à voir plus loin que les actes accomplis. Certes, un meurtre a été commis mais ce nouvel empereur semble vouloir la liberté de tous, y compris le retour des magies interdites et c'est un choix que j'approuve. Parce que chacun doit être libre d'être ce qu'il a envie d'être et que nul, en dehors des dieux, n'est en droit de juger ce qu'ils sont. Je déplore cet assassinat tout en adhérant aux idées et je décide donc de réserver mon jugement envers ce duc très contesté. Et, fidèle à mes principes, j'ai tenu à envoyer à notre nouvelle impératrice mes nouveaux parfums en présents, toujours désireuse de séduire de nouvelle personne. Je me dis que le pire est donc passé mais le temps me prouve, cette fois, à quel point j'ai tord. Et la fin de la Trêve m'a plongé dans la plus totale des confusions. Moi qui prône l'amour et la paix, nous voilà donc plongé en guerre contre des voisins pas si différents de nous. L'évidence m'a alors frappée. Je ne pouvais plus me rendre en Ibélène. Je ne pouvais plus explorer Sombreciel ou Valkyrion. Et je n'ai jamais eu l'occasion de mettre un pied en Erebor, un duché qui m'a fait rêvé depuis le jour où j'ai épluché des livres à son sujet. Mais comme j'ai choisi de tirer le bon côté de chaque chose, je me réconforte en me disant qu'au moins, les magies et savoirs interdits sont de nouveau autorisés, même s'ils ne font pas l'unanimité. En tout cas, ils font la mienne. Et je prie, pour le retour à une paix durable. Un monde où chacun sera ce qu'il choisit d'être et où les frontières seront de nouveau ouvertes.



Voilà donc où j'en suis. Voilà l'histoire de ma vie. Au moins, elle est écrite et posée à l'encre noir sur un journal que l'on m'a offert. Je ne sais si quelqu'un la lira. Je ne sais même pas si j'en ai envie. Mais elle est là, à voir ce que j'en ferai. Surtout que les temps à venir paraissent encore plus sombres. La Trêve est finie. Le temps a été modifié, me plongeant dans une vie qui n'était pas la mienne. Une vie totalement différente où j'avais une mère mais pas de frères. Une maladie a failli décimé les mages et j'ai cru devoir affronter la mort d'un autre de mes frères. Des attentats inquiétants en Ibélène ne cessent de me faire trembler alors que j'imagine Faërie subir le même sort. Sans compter les événements à l'Académie, où mon frère était présent et a encore failli y laisser la vie avec la libération de cette fameuse Chasse Sauvage, aussi terrifiante que fascinante. Les temps sont plus durs que jamais. Pourtant je dois continuer à vivre. À sourire. À me dire que le beau temps reviendra après la pluie. Que les fleurs s'ouvriront à nouveau pour y répandre leur bonne odeur. Je suis donc là, au milieu de tout ceci, partagée entre mon envie de créer de nouveaux parfums et les responsabilités que mon père ne manque pas de me rappeler chaque fois que je le vois. Car je vais bientôt avoir trente ans. Et bientôt, il sera l'heure que je prenne époux. Déjà, il cherche des bons partis. Et déjà, j'ai l'impression que cet avenir brillant sombre de plus en plus dans le chaos. Je ne sais pas de quoi demain est fait. Mais, je l’accueillera en souriant car c'est la seule emprise que j'ai sur lui. Sourire. Toujours.

Trame Alternée : dans cette vie, Mélisse est l'unique fille héritière de la baronnie de son père et sa mère est vivante. Elle n'est pas parfumeuse et a épousé un fils de comte et va prendre la succession de son père. Elle se souvient de cette vie puisqu'elle s'est réveillée presque immédiatement et a choisi de s'en souvenir. Elle y pense parfois à cette vie où sa mère était vivante.

CHRONOLOGIE :

969 : naissance de Romarin, son frère aîné
971 : naissance de Roméo, son deuxième frère
973 : naissance de Mélisse et de Ambroise son frère jumeau
979 : début de la maladie de Ambroise
980 : mars,décès de Ambroise. Sa mère commence à se laisser dépérir, folle de chagrin. Juin, éveil de la magie de l'Hiver chez Romarin. Il préfère attendre avant de  se présenter à l'Académie. Octobre, sa mère est retrouvée morte.
981 : Romarin débute sa formation à l'Académie, dans le domaine de la floraison. Mélisse est placée sous la tutelle d'une gouvernante pour lui apprendre son rôle de femme dans la gérance d'un domaine.
984 : Roméo, avec l'accord de son père, part rejoindre la baronnie d'Amar pour y suivre une formation d'ébéniste. Mélisse traîne de plus en plus dans l'atelier de parfumerie.
986 : Elle demande officiellement la permission à son père d'apprendre le métier de parfumeuse qui accepte sous certaines conditions.
987 : Romarin poursuit sa formation en se spécialisant en Résitance
989 : Romarin revient définitivement à Rosépine et aide son père au domaine. Il aide les mages du domaine pour apprendre d'eux. Mélisse poursuit son apprentissage.
994 : Roméo revient au domaine, après dix années à apprendre et travailler avec les meilleurs ébénistes d'Amar. Mélisse créée son tout premier parfum, qu'elle appelle « Le Songe d'Harmonie », en souvenir de sa mère et l'envoie à Marjolaine du Lierre-Réal en présent.
995 : Mélisse devient officiellement une des parfumeuses de Rosépine. Elle a 22 ans.
996 : Mélisse met au point quelques parfums et envoie des échantillons à Marjolaine du Lierre-Réal, en présents et pour solliciter son avis. Décès de Camomille.
997 : Mélisse commence à se faire une certaine réputation. Elle a pris l'habitude d'envoyer ses nouvelles créations à Marjolaine commence à faire de même avec l'impératice de Faërie.
998 : Elle décide de faire quelques voyages en quête de nouvelles odeurs et de nouveaux parfums. Elle prend un nouveau chien, Houx.
1000 : Mélisse assiste, sidérée, à la mort de la famille impériale par la Confrérie et a le pressentiment que Arven est sur le chemin du changement
1001 : Mélisse n'a guère le temps de se forger un réel avis sur Chimène que déjà Gustave de la Rive reprend le pouvoir. Mélisse réserve son jugement
1002 : Mélisse est anéantie par la fin de la Trêve, elle qui déteste la violence. Elle déplore le fait de ne plus pouvoir se déplacer librement en Arven et est souvent chagrinée par les terribles événements de cette année. Elle approuve néanmoins la libération des mages et des savoirs perdus.
1003 : Mélisse espère la poursuite de la Trêve. Elle redoute également la Chasse Sauvage et prie pour des jours meilleurs. Elle poursuit son rêve d'être parfumeuse tout en voyant la menace d'une alliance politique s'approcher d'elle.



La Chasse Sauvage est libérée et arpente librement le continent. Qu'est-ce que cela t'inspire ?
• C'est juste... effrayant. Vraiment effrayant. Mais d'un côté c'est fascinant non ? Si j'écoute ma curiosité naturelle, j'ai juste envie de les voir à l’œuvre, ça doit être quelque chose. Après tout c'est mystérieux. Donc intéressant. Enfin, après je vous avoue que quand je vois le sort réservé à ceux qui les croisent, je n'ai pas spécialement envie de faire leur connaissance. Ils apportent la mort. Donc, ils sont nocifs. Donc ils me font peur.

Une trêve hivernale a été déclarée entre Ibélène et Faërie. Comment ton personnage voit-il la guerre entre les deux empires ?
• Je suis consternée par la fin de ces temps de paix et le début de la guerre. Ne pouvons-nous pas s'aimer et s'offrir des fleurs ? Ne sommes nous pas tous égaux ? Il y a déjà tant de malheurs, pas la peine d'en rajouter d'autres. C'est très malheureux. J'espère que la Trêve va durer encore et encore.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
• C'est un endroit absolument fascinant. J'y suis déjà allée quelques fois et cette population hétéroclite me rappelle le temps où tout le monde allait et venait dans tout Arven, loin de cette guerre. Mais je n'y vivrai pas, en tout cas. Ça manque énormément de fleurs, vous ne trouvez pas ? Je préfère nos paysages faës.







Dans la vie, je m'appelle Jade et j'ai 25 ans. J'ai découvert le forum via une armoire surchargée et voici ce que j'en pense : faites quelque chose:argh : Empêchez-moi !!
Pour les inventés : Je vous autorise à faire de mon personnage un scénario si mon compte était supprimé.   




Récapitulatif

Mélisse de Rosépine

Mise à jour des registres et bottins



♦️ Alison Sudol
♦️ Compte principal : Non

Ne conserver que les lignes remplies
♦️ Noblesse : Baronnie de Rosépine (3ème fille) / Lagrance




Dernière édition par Mélisse de Rosépine le Lun 26 Mar 2018 - 16:51, édité 24 fois
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 15:57


Bertin d'Ansemer et Mélisse de Rosépine

Le parfum des fleurs dans l'atmosphère

23 février 1003



-Ma Dame, revenez donc, vous allez vous tremper les pieds.

La voix indignée, pressée, s'élève au-dessus du chant des vagues. Sur la plage, ta chevelure rousse danse sous la caresse du vent alors que tu te tiens, droite et immobile, face à l'étendue infinie de l'océan. Tu sens la brise iodée fouetter ton visage, tu inspires à plein poumons les effluves salées qui viennent titiller tes narines si sensibles aux parfums.

-Ma Dame !

Tu te tournes vers Hortense, ta fidèle gouvernante, toujours avec toi où que tu ailles. Tu lui souris alors, un sourire plein de malice et de sérénité.

-Ne vous inquiétez pas tant ! rétorques-tu l'air mutin.

Mais peut-être a-t-elle eu raison car une vague plus grande que les autres vient frapper le sol à tes pieds, t'éclaboussant de milles gouttes salées. Tu pousses un petit cri de surprise en même temps que ta fidèle Hortense, plus équivoque dans sa clameur que toi. Pour ta part, la surprise laisse place à un fabuleux éclat de rire alors que ta langue vient récupérer le goût salé posé sur tes lèvres.

-Vous allez attraper mal ! s'exclame Hortense en se précipitant vers toi, une cape dans les mains. De grâce ma Dame, éloignez-vous de la plage.

Devant tant d'insistance et craignant sûrement trop éprouver son pauvre cœur, tu t’exécutes, toujours en riant. Pendant que Hortense replace ta cape, maugréant des gémissements dans lesquels elle déplore ta tenue peu recommandable alors que tu es attendue au palais, ton regard est acaparé par une crique, un peu plus loin, qui sollicite plus encore ta curiosité que cette mer dont l'horizon s'étend jusqu'à se confondre avec le ciel. Tu es venue à Port-Libéré parce que tu aimes l'océan et que tu espères y trouver l'inspiration pour de nouveaux parfums. Des parfums inspirés de l'univers de Messaïon. Peut-être peux-tu travailler sur quelques algues ? Des coquillages ? Ou même le sable ou l'eau ? Tu ne sais pas encore mais de telles perspectives t'enchantes. Tu ne risques pas de tirer une quelconque huile d'un coquillage ou du sable mais peut-être pourras-tu t'en inspirer pour tes créations. Et peut-être que cette crique t'apportera quelques idées nouvelles. Alors, d'un geste et de quelques paroles, tu te débarrasses de Hortense et t'éloignes, emmitouflée dans ta nouvelle cape, vers la grotte, indifférente aux exclamations indignées qui s'élèvent derrière toi. Tu observes un moment. Les roches paraissent glissants mais tu as la sensation que des trésors t'attendent dans cette grotte et tu finis par les escalader avec précaution. Beaucoup de précaution car tu connais mieux que quiconque ta maladresse naturelle. Tu as absolument tenu à t'arrêter voir la mer avant de gagner le palais ducal. Tu sais aussi que cette expérience va te valoir quelques remontrances de la part de Hortense et un autre détour par ta chambre pour t'apprêter un peu plus correctement, maintenant que tu es trempée et décoiffée. Mais tu as encore quelques précieuses minutes devant toi pour explorer les mystères de la grotte. Malheureusement pour toi, tu n'avais pas prévu de te retrouver les pieds dans l'eau glacée. A marée haute, l'océan doit infiltrer la grotte et son fond un peu plus bas permet à l'eau de ne pas totalement s'échapper. Et tu songes alors que ton idée n'est pas si bonne que ça. Tu repères néanmoins quelques plantes aquatiques. L'humidité, l'absence de lumière semblent avoir été profitable à certaines espèces. Tu n'y connais pas grand chose mais choisit de la cueillir tout de même. Quitte à te retrouver trempée, autant que ce soit pour une bonne cause. Tu réceptionnes alors délicatement ce petit échantillon de plante alors qu'une voix jaillit soudainement dans le silence te faisant sursauter et pousser un deuxième cri de surprise. Tu fais une tentative maladroite pour te retourner, te prend le pied dans le bas de ta robe alourdie par le poids de l'eau et te sens basculer en arrière. Et lorsque tu tentes de t'accrocher à la paroi humide de la grotte, ta main glisse, t'ôtant ainsi tout appui. Que Igni te protège, tu vas finir à l'eau. Mais Igni semble t'avoir entendu et c'est sur un rocher que tu te retrouves assise. Tu pousses un petit cri de douleur. Cela n'a rien d'agréable mais, au moins, tu n'es pas totalement trempée.


Dernière édition par Mélisse de Rosépine le Lun 26 Mar 2018 - 14:15, édité 5 fois
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 15:58

:fan: :fan:
Rebienvenue :**:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 15:59

Re-Bienvenue :vv:

LAGRAAAANCE :haww:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:03

Amuse toi bien avec elle :sisi:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:10

Rebienvenue :cute:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:11

Re-bienvenue ! :coeur:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:15

Re-bienvenue avec ce nouveau perso :cute:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:31

Bienvenue à nouveau !
Tu connais le principe, tu as un mois, système de parrainage à ta disposition, section Demandes et Questions, toussa blabla. :geu:
J'ai hâte de découvrir ce nouveau personnage ! :roule:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:35

PAS LA ROUSSE. :argh: :argh: :stare:

Rebienvenue :miguel: :siwi: tellement fab.
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 16:48

Re-bienvenue sous ce nouveau visage ! :hey:
Lagrance... :eheh:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 18:31

Rousse :siwi:
Bienvenue à nouveau à la maison! :coeur:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 14 Mar 2018 - 18:42

Oh, rebienvenue :**: Courage pour ta fiche et amuse-toi bien avec cette belle rousse :haww:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyJeu 15 Mar 2018 - 14:58

Rebienvenue ! Noblesse, Lagrance, rousse. :siwi: Je connaissais pas la dame, elle est charmante ! :eheh:

Bon courage pour la fiche et hâte de te lire !
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyJeu 15 Mar 2018 - 23:00

Merci à vous :siwi:

La Rousse va être très sage :ange:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMar 20 Mar 2018 - 20:10

Rebienvenue ♥️
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMer 28 Mar 2018 - 0:29

Diantre, je ne suis même pas passé par là pour souhaiter la bienvenue à une aussi jolie sujette :miguel:

Rebienvenue Miss et bon courage pour ta fiche :haww:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptySam 31 Mar 2018 - 22:12

Coucou, je viens aux nouvelles ! :cute:
Comment ça se passe ? :siwi:
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Message Sujet: Re: Mélisse de Rosépine   Mélisse de Rosépine EmptyMar 3 Avr 2018 - 12:20

Coucou !

J'avais presque fini ma fiche, il me restait juste un point à corriger :sisi:

Mais je vous cache pas que je suis de plus en plus fatiguée :puppy:
La date de mon accouchement se rapproche, il me reste un peu moins de deux mois à tenir et, en y réfléchissant, j'ai peur de ne pas pouvoir tenir le rythme après ça :argh:
Déjà, je sais que un peu avant la date du terme, je vais poster un ralentissement pour au moins un mois. S'occuper d'un nourrisson c'est pas mal, mais s'occuper d'un nourrisson et d'un enfant de 2 ans :god: (pourquoi j'ai fait des bébés au juste ? :geu:)

Bref, je préfère prendre les devants et m'arrêter là. Je sais que j'ai beaucoup changé d'avis ces dernières semaines :facepalm:. Mais je vais juste pas faire de MC et m'en tenir à mes trois persos pour pouvoir me focaliser dessus :sisi:. En plus, ce sont des pv, ils sont plus importants :glasses:
Je n'abandonne pas l'idée, je referais sûrement une demande quand tout ce sera bien calmer et que j'aurais trouvé mon nouveau rythme de vie. Mais je me dis que c'est pas raisonnable de la lancer maintenant alors que je vais être moins là dans quelques semaines :argh: (et mine de rien ça passe vite :oops:)7

Et je préfère aussi tout arrêter maintenant plutôt que de vous la faire lire et vous faire pondre quatre pages word de corrections :argh: C'est pas comme si vous aviez pas assez de travail aussi de votre côté :facepalm: (oh j'espère que vous avez pas commencé :laa: :argh: :god:)

Enfin voilà, désolée de ces revirements ces derniers mois et j'espère que vous m'en voulez pas trop. Mais promis cette fois j'arrête pour de bon et vous êtes tranquilles pour au moins 5 à 6 mois :red: (le temps qu'elle fasse ses nuits par exemple, ô Osir je t'en prie fait en sorte qu'elle fasse ses nuits :argh: :amen:)

Merci pour tout le temps que vous m'avez accordé, pour votre soutien, pour vos retours, pour votre travail, bref, pour tout :siwi:
:coeur: :coeur: :coeur: :coeur:
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