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 À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.

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Message Sujet: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMar 5 Déc 2017 - 22:01




Livre III, Chapitre 1 • D'Accord et de Chaos
Matvei de Hvergelmir & Tim l'Escampette

À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.

Dans le déni et dans les toiles.




• Date : Le 03 décembre 1002
• Météo (optionnel) : Il caille ! Y a du vent ! Vaudrait mieux rentrer.
• Statut du RP : privé
• Résumé : Cela fait quelques jours que Tim est dans le déni et qu'il refuse d'accepter la mort d'une amie. Bien décidé à trouver des réponses, et ce malgré les risques, il s'aventure au pied de l'Académie et visite les décombres, prêt à y découvrir la vérité. Il fini par être surpris par Matvei de Hvergelmir, un adulte, pire, un professeur. Manque de chance ou moyen de s'en sortir, ça reste à définir.
• Recensement :
Code:
• [b]Le 03 décembre 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3090-a-la-recherche-de-la-verite-j-escalade-comme-une-araignee#110489]À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.[/url] - [i]Matvei de Hvergelmir & Tim l'Escampette[/i]
Cela fait quelques jours que Tim est dans le déni et qu'il refuse d'accepter la mort d'une amie. Bien décidé à trouver des réponses, et ce malgré les risques, il s'aventure au pied de l'Académie et visite les décombres, prêt à y découvrir la vérité. Il fini par être surpris par Matvei de Hvergelmir, un adulte, pire, un professeur. Manque de chance ou moyen de s'en sortir, ça reste à définir.



Dernière édition par Tim l'Escampette le Jeu 12 Avr 2018 - 21:05, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMar 5 Déc 2017 - 22:10

Trois décembre, pas loin d'une semaine s'était écoulée depuis l'horreur de l'Académie, depuis le départ de la Rose, depuis le début d'une Chasse libre, depuis la mort d'Ortie.

Le vingt-sept, je me voyais encore me plaindre de ne pas pouvoir goûter au buffet de l'école ou même de pouvoir rencontrer de grandes personnalités. Le vingt-huit, j'avais senti mon cœur se serrer avant de m'exclamer nerveusement, mais gaiement pour calmer l'anxiété croissante de la pièce : Vous voyez, les études ça tue ! Le vingt-neuf, je redoutais qu'il ne soit arrivé quelque chose à mes camarades, mais également pour d'autres proches, tout en repoussant l'idée que l'un d'entre eux s'en soit allé à jamais. Enfin le trente, j'avais cru chuter, et à dire vrai mes jambes avaient lâchées, mais j'avais été rattrapé par un bougre dégourdi de l'équipage de l'Audacia. C'était une lettre de Sybille que j'avais reçu, et à débuter la lecture j'en avais été soulagé, mais plus j’avais avancé dans les lignes et plus je m'étais senti fiévreux, prit de nausée. Elle m’annonçait la mort d'Ortie le Lys.

Ortie est morte.

Cette fille joyeuse qui m'avait aidé à quitter l'Académie, cette fille joyeuse qui prenait plaisir à lire mes histoires, à les écouter quelques rares fois depuis mon départ. Cette fille joyeuse qui appréciait mes petits cadeaux. Cette fille joyeuse qui avait une relation tordante à voir avec son jeune frère Adonis. Adonis qui avait le même âge que moi ou peut-être avait-il déjà ses quinze ans ? Je m'étais posé la question de savoir si il était soudain plus âgé que moi et quand était son anniversaire... je n'arrivais pas à digérer l'annonce de la lettre. Contrairement à mon corps qui avait compris en chancelant, ma tête refusait une nouvelle fois la réalité, comme lorsque j'avais été 'prisonnier' de cette vie alternée.

Je dû prendre quelques jours pour accepter ce fait. Encore que, en date du trois, j'avais encore du mal à l'imaginer. Sybille s'était peut-être trompé après tout, cela avait pu arriver avec les précipitations de ce jour là. Ortie avait peut-être prit un portail pour rentrer, Adonis l'avait peut-être suivi puisque Sybille, étrangement, n'en faisait pas mention. Pourquoi serait-elle morte, elle, pourquoi pas quelqu'un d'autre d'inconnu ? Je ne souhaitais pas vraiment la mort de quelqu'un, mais je refusais de croire qu'un de mes liens avait été coupé à moi plutôt qu'à un autre. Et puis Ortie n'avait rien fait de mal et ne méritait pas cela.

Inconcevable.

J'étais donc parti tôt du matin en direction de l'Académie, car il me fallait un moment pour y arriver, mais en indiquant être élève, je n'avais eu aucun mal à faire une bonne partie du chemin. Étrangement, la Chasse ne m'alarmait pas ce jour là, ni les jours précédents sa libération. C'était comme si plus rien avait d'importance que celui d'élucider ce 'mystère'. Comme si j'avais l'esprit endormi et que je ne souhaitais pas me réveiller. Une impression parasite d'être engourdi jusque dans ma tête et dans mes muscles. Je n'en perdais pas moins mon objectif du jour, ni la prudence à adopter pour retrouver Adonis ou Ortie afin que l'un d'eux m'expliquent ce malentendu en rigolant.

J'en étais à présent à contourner quelques dégueulis de briques d'un mur éventré, à retrousser le nez devant un désastre s'étant passé dans les serres. Je restais aux aguets lorsqu'un groupe d'adulte passait trop près. J'évitais bien, j'escaladais tout aussi bien les murs, interceptant les élèves que je croisais dans les jardins pour leur demander s'ils pouvaient appeler Adonis ou Ortie, mais sans retour positif.

« Chier ! » M'emportais-je soudainement et grossièrement venant de ma bouche devant cette absence de réponse, victime de la frustration de ne rien pouvoir faire et de ne pas savoir toucher la vérité d'un doigt seulement. Pourtant, il y avait moyen ! Si j'entrais... si je parvenais à me hisser, peut-être qu'on serait en mesure de m'aider ? Je me mis en tête d'escalader un autre muret meurtri du jour des Anciens, cette fois sans avoir prit soin de regarder autour de moi avant de poursuivre mon expédition. Et alors que j'entamais ma montée, une voix me surpris.

Par sang bleu, il fallait que ce soit un adulte !


Dernière édition par Tim l'Escampette le Dim 11 Mar 2018 - 18:06, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 11 Déc 2017 - 3:44

Reconstruire l’Académie.

Cette perspective, ce devoir confié par l’Archimage et le Recteur, suffirait à lui seul à garder Matvei éveillé la nuit, s’il n’y avait pas les cauchemars de mâtins hurlants et de corps déchiquetés d’élèves pour le faire. Ils en sont encore à nettoyer les lieux que l’architecte parcourt les corridors en compagnie de quelques-uns de ses confrères, afin de constater l’ensemble des dégâts et des constructions à y apporter. L’hiver imminent n’est pas pour les aider dans leur tâche, mais il est Kyréen : il a appris à construire qu’importe la rigueur du climat.

Aujourd’hui, dans la bise furieuse et le froid d’autant plus glaçant, ils sont à l’extérieur. Riche idée, qu’il a eu, d’inspecter les jardins et les murailles, en ce jour fort accueillant… ça lui apprendra. Bien emmitouflé dans ses fourrures, Matvei mène son contingent d’architectes à travers les jardins et chacun, de leurs doigts gourds confortablement enfouis dans des moufles et des gants, tracent et dessinent les parties manquantes de murets, de tours et de murs. Les indications se donnent au son de sa voix enrouée, ainsi que les ordres pour les matériaux à commander et les spécialistes à engager pour effectuer ces délicates tâches. Ils ont beaucoup de pain sur la planche, afin de remettre l’Académie en ordre. Celle-ci a pris tant d’années à construire, il ne faut pas espérer qu’une seule année, ou même en une seule trêve de guerre, ils réussiront à remettre debout tout ce qui a été abattu.
Matvei fera tout de même du mieux qu’il peut pour faire honneur à la tâche qui lui a été confiée et qui se rapporte aux travaux des plus anciens de ses ancêtres. Pour reprendre ce qui a été fait et le mettre au goût du jour, sans dénaturer l’Académie et ses merveilles. Construire l’Académie de Magie et du Savoir… ce n’est pas comme rabibocher un manoir cielsombrois, qu’on se le dise.

Son équipée d’architectes est envoyée un peu plus loin, afin de comparer les plans existants de l’Académie et ceux à venir. Le Kyréen, lui, traîne un peu derrière, et profite de cette brève solitude. Aux missives urgentes et inquiètes de Hjalden, il a répondu mieux qu’il pouvait, mais la mort de Son Altesse Augustus apporte à leur vie une instabilité de plus. Et sombre, pessimiste, il se demande s’il aura la chance de voir s’élever ces tours qu’il dessine avec tant d’applications. « Chier ! » Une exclamation grossière vient capter son ouïe, à la périphérie de son champ de vision. Il ne voit pas qui peut bien s’être exprimé ainsi, mais il ne doute pas qu’il aura bientôt le loisir de le découvrir. Matvei n’est pas de ces hommes qui peuvent passer facilement inaperçus, bien trop grand et bien trop blond, mais sa cible doit être particulièrement concentrée sur son oeuvre, car elle ne le remarque pas se glisser jusque derrière le muret d’où lui semble venir l’agitation. Muet, il observe un jeune homme tenter de se hisser sur le muret en question. Il attend que celui-ci se soit à peine élevé du sol pour parler, d’une voix aussi égale qu’elle est curieuse : « C’est une curieuse façon de vouloir rentrer à l’Académie, jeune homme. Peut-être voudriez-vous passer par la porte principale, plutôt ? » Il n’est pas naïf. Si cet adolescent tente d’entrer par ici, c’est qu’il n’a pas spécialement le droit d’entrer par aucune entrée officielle, mais… c’est à se demander ce qu’il cherche, tout de même.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 11 Déc 2017 - 16:50

La porte principale ? Mais c'est bien sûr ! Sauf que j'avais fugué par la petite porte il y a plus d'un an, je me voyais donc mal me ramener par sa grande sœur et risquer qu'on me saisisse par les épaules pour me remettre en classe et/ou le signaler à mes parents ! Le dire à cet homme ? Non. Je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait si on me surprenait à dire vrai et je ne tenais pas vraiment à le lui demander non plus, mais ce n'était clairement pas ma préoccupation du jour et ce, même si je prenais des mesures de précaution. Mesures de précaution qui se limitaient à peu de chose, puisque je n'avais pas cru bon de couvrir mes mains par des gants pour contrer le froid. De toute façon, ils n'auraient fait que me gêner dans mon ascension. Quant au manteau que je portais, je ne savais déjà plus où je l'avais chipé... emprunté... sans doute à Théodore avant ce départ précipité et non signalé.

Je dévisageais l'inconnu sans descendre du muret ou même poursuivre dans ma montée ; l'esprit parasité par une multitude d'informations et suggestions. Entre la pseudo mort d'Ortie, ma quête de vérité, l'envie de poursuivre mon escalade ou celle de foutre le camp comme je savais si bien le faire, je m'étais quelque peu voir beaucoup égaré en moi-même. Après avoir soufflé un nuage de fumée dû au froid et après quelques battements de cils vers la silhouette je descendis enfin.

Joignant mes mains  devant ma bouche pour souffler dans la cavité que je formais et ainsi les réchauffer, je restais muet, grossier et absent en le dévisageant. Il était bel homme, grand, blond, il me donnait l'impression d'un noble venu en visite plutôt que d'un professeur. Je n'avais d'ailleurs aucun souvenir de l'avoir vu dans l'Académie lors de mon passage en première année. Était-il le remplaçant d'une matière laissée en suspens par une victime du Jour des Anciens ? Je n'en avais aucune idée, mais j'avais presque l'impression que j'aurais pu avoir vu son portrait dans un livre plutôt que son nom sur la première page.

« Non. Je préfère les petites, monsieur. »

Réponse simple et courte, évasive également, mais peut-être pouvait-il m'aider à y voir plus clair ? À moins qu'il ne se montre l'ennemi de glace à fuir sans demander son reste.

« Vous n'êtes pas professeur, n'est-ce pas ? »

Et peut-être qu'au fond, il cherchait également des nouvelles de quelqu'un en entrant furtivement dans l'établissement ! Serait-il un complice d'infortune ? Nous pourrions nous entraider peut-être si c'était le cas, malgré l'écart évident d'âge, de profession et de possible statut.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyVen 22 Déc 2017 - 0:49

L’adolescent ne descend pas. Il ne lui répond pas non plus. Il semble plutôt figé sur le muret, comme une araignée surprise dans son acte. Comme si en ne répondant pas et en ne bougeant pas, il deviendrait subitement invisible et que Matvei allait tout oublier de son existence. Peine perdue, n’est-ce pas ? Le professeur reste plutôt attentif, curieux de savoir ce que le potentiel fera. Soit, tout simplement redescendre sur la terre ferme et se réchauffer les mains, sans encore lui dire quoi que ce soit. Il n’est pas muet, pourtant - il est à peu près sûr que l’interjection grossière entendue plus tôt vient de lui. « Non. Je préfère les petites, monsieur. » Ah ! Enfin quelque chose ! Ça ne veut pas dire grand chose, cela dit, et seul un sourcil blond se hausse dans son visage. Dis-m’en plus. « Vous n'êtes pas professeur, n'est-ce pas ? »

Pour lui en dire plus, il lui en dit plus, et Matvei se retrouve surpris de cette question étrangement formulée. Il ne le croit donc pas professeur. De quoi donc a-t-il l’air, alors, si ce n’est pas d’un membre du corps enseignant de la noble institution dressée devant eux ? Quels adultes se promènent sur la propriété d’une école, si ce ne sont ceux qui officient en son sein ? La réponse lui vient en un éclair subit, évident. « Je suis architecte. Une profession très prisée par l’Académie, en cet instant. » Ce n’est pas vraiment un mensonge, que l’homme énonce avec calme (et en remerciant le froid de rendre ses joues déjà roses et d’ainsi éviter à son visage de trahir sa gêne à dire cette demi-vérité avec tant de détachement). Il n’a pas infirmé la suggestion du jeune homme, après tout, il a simplement… ajouté un titre, à cela. Puis, surtout en cet instant, Matvei dit vrai : il agit aujourd’hui en tant qu’architecte et non pas en tant qu’enseignant, alors que l’école se remet à peine sur pied. Ses cours ne reprendront pas tout de suite, même s’il tient à les poursuivre avec autant de normalité que possible. C’est l’architecte, qui oeuvre à l’Académie depuis les derniers jours, bien plus que le professeur encore peu rodé à sa nouvelle fonction. Encore hésitant à affirmer ce titre qu’il n’aurait jamais pensé porter un jour.
« Vous n’êtes pas élève, n’est-ce pas ? » Il reprend quasi exactement la question du brun, avec une minime différence. Pas d’accusation, encore là. Que le désir de savoir ce qui se trame, dans les jardins de l’Académie. S’il n’est pas étudiant, qu’est-il ? Un ancien ? Un futur ? Un envieux ? Un voleur ? Des réponses qui sont toutes valables.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyVen 29 Déc 2017 - 12:05

Professeur, pas professeur ? Au fond ce qui comptait le plus à mes yeux à cet instant c'était l'aide que l'adulte inconnu pouvait m'apporter ou non. Pouvait-il m'aider à entrer plus discrètement encore ? Ou devait-il être aidé pour entrer ? C'était plus difficile de cacher la présence d'un adulte inconnu que celle d'un adolescent alors que l’intérieur des murs y était bondé – logiquement. L'idée qu'il s'agisse d'un criminel ne m'effleura même pas l'esprit, pas parce qu’il était trop propre à la beauté trop voyante, mais parce que j'avais déjà l'esprit bien assez accaparé comme ça que pour y ajouter un nouveau mystère.

Il se disait architecte. Architecte... « Oh. Je vois. Ça parait logique, avec tout ça. » Je jetais un regard au muret éventré puis en hauteur des murs de l'Académie, saccagée. Il avait du travail devant lui. Pas que je m'y connaissais en architecture, mais comme le fil prenait du temps à manipuler et à créer, il devait en être de même pour les agencements des briques et la remise à neuf des lieux. Enfin, d'un nouveau coup d’œil à l'adulte et à son visage, j'en déduisais que cela correspondait. Il pouvait donc me venir en aide, n'est-ce pas ? Ou m’empêcher d’accéder par les passages que lui également avait apprit à connaître sur une carte ou même en les parcourant en personne.

Sa question me prit à moitié par surprise. Et pas parce qu’il reprienait la mienne. Si je devais rencontrer un professeur, elle serait d'office tombée après tout. Il devait en être de même pour tout architecte et adulte raisonnable voyant une jeune personne démolir encore plus un paysage ayant déjà assez souffert.

« Si, je le suis. » Répondis-je rapidement, peut-être trop vite et sur la défensive que pour ne pas attirer des soupçons, mais avais-je tort pour autant ? L'étais-je encore après avoir fugué ou non ? Partant du principe que je pouvais encore être qualifié comme élève, je repris. « Je suis élève en comptabilité, dans la classe de monsieur du Boulier. » Et à moins qu'il n'ai été tué durant l'épisode de la chasse de l'Académie, il n'y avait là aucun mensonge de ma part en dehors du temps employé et conjugué. « Un ami a perdu quelque chose dehors durant l'attaque, je le cherchais simplement... mais on nous a interdit de sortir parmi les décombres. C'est dangereux disent-ils, instables... je voulais vérifier en même temps si c'était vrai.  »

Et c'était tout, pour le moment. Un tissu de mensonge ? Probable, véritable, mais un joli mensonge comme une jolie histoire n'est rien sans un semblant de vérité. Adonis était l'ami, et on disait Ortie morte durant l'attaque, mais peut-être s'était-elle simplement égarée par un mauvais portail. Je cherchais des indices sur cette vérité, sur la vérité qui m'arrangeait le mieux sans doute. Et avec la chasse libre, les dommages subit de l'école, les architectes en plein travail, il pouvait être correcte d’empêcher des élèves de circuler parmi les décombres. Et s'il me croyait, il me dirait d'être prudent ou me ferait une remontrance en m'indiquant de rentrer... avec même de la chance, qui me changerait de ma poisse, il serait sympa et m’indiquerait de poursuivre vers la petite porte, le petit passage, et de ne plus recommencer à l'avenir. Tant que je pouvais échapper à son regard vif, c'était bon à prendre.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 8 Jan 2018 - 3:06

À son titre, l’élève regarde autour de lui, comme pour chercher des preuves de son honnêteté. Preuves qui sont partout où son regard se pose. « Oh. Je vois. Ça parait logique, avec tout ça. » Matvei hoche à peine la tête. Bien sûr que c’est logique. Bien sûr que c’est crédible. Ça semble satisfaire la curiosité de l’inconnu, qui fait quelques fois le chemin entre les décombres et son visage, vérifiant sa crédibilité d’architecte. Suffisante, apparemment, pour qu’il ne parte pas en courant, et ne remette pas davantage sa présence en question. Un point pour Matvei de Hvergelmir.

« Vous n’êtes pas élève, n’est-ce pas ? Si, je le suis. » Sa réponse est rapide. Un peu trop. Matvei ne montre rien sur son visage, kyréennement impassible, mais son idée sur la situation est claire. Ce jeune homme n’est pas plus élève que lui est Fils des Ombres. Il l’a peut-être déjà été, lui ou un camarade, de par sa connaissance du personnel enseignant, mais il ne l’est plus. Sinon, il aurait su qu’il est professeur. Les enfants du Savoir se connaissent puis, comme il l’a précédemment pensé, il passe bien mal inaperçu dans les couloirs de l’Académie de Magie et du Savoir. Ce jeune homme est un menteur, des plus prolifiques d’ailleurs, alors qu’il poursuit sans gêne sur sa lancée merveilleuse : « Un ami a perdu quelque chose dehors durant l'attaque, je le cherchais simplement... mais on nous a interdit de sortir parmi les décombres. C'est dangereux disent-ils, instables... je voulais vérifier en même temps si c'était vrai. » Ses traits se font plus sévères, alors qu’il jauge de haut (littéralement) le Cielsombrois (il est persuadé qu’il en est un, avec cette aisance à mentir et à user des mots comme il lui semble - et il est trop brun pour être Lagran, sauf peut-être un des frontières) récalcitrant aux règlements. Ces damnés enfants de l’Esprit qui refusent obstinément de se plier aux règles, comme s’ils étaient au-dessus de toutes, comme si elles ne les concernaient pas ! Qu’il mente est une chose : qu’il se mette en danger en est une autre. Il y a suffisamment de dangers en Arven, en ce moment, sans avoir besoin de les chercher. « Je vous confirme que c’est plus que dangereux. Plusieurs structures ont été abîmées et les risques de chute de débris sont présents, sans parler de ceux de se blesser sur quelque matériau tombé. Nous ne voulons pas davantage mettre les élèves en danger, ou que quelques étudiants plus jeunes décident de vous imiter, et je puis seulement approuver le professeur qui vous a fait part de cette interdiction. »
Il n’empêche que le jeune homme est présent. Sans qu’il sache vraiment pourquoi. Qu’est-ce qui peut intéresser à ce point un ancien élève, au point de revenir ? Une réelle perte, sienne ou celle d’un ancien camarade de classe ? « Si vous me dites ce que votre ami a perdu, j’ouvrirai l’oeil. À quel nom dois-je rapporter l’objet en question, monsieur ? » Comme faussement aimable. Comme pour fouiner un peu plus dans les fabulations du jeune homme, à la recherche des trous dans son tissu de lagraneries.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 8 Jan 2018 - 17:17

Il savait que c'était dangereux de rôder par ici, l'architecte, il épousait bien sa profession. Je savais que c'était dangereux également, mais je le devais, c'était nécessaire, pour Ortie, pour Adonis, pour moi. Néanmoins et malgré sa réponse sérieuse qui ne me surpris guère, je ne pu faire sans sentir un malaise. Et sous un énième regard porté sur l'adulte je compris d'où il venait. De ce regard de glace. Je me sentais presque comme un insecte sous une loupe qu'il aurait braqué au dessus de moi. Je me sentais le sujet d'une expérience visant à me griller ou à m'arracher les pattes pour couper court à mes envies de fuite.

« Mais je grimpe bien au mur, Monsieur du Boulier ne pourra le nier, si jamais vous deviez le croiser. Il quitte rarement sa classe si vous désirez le rencontrer, bien qu'il vous en dira long sur la comptabilité avant de se pencher sur l'objet de votre visite... »

C'était loin d'être faux d'après mes souvenirs. Il m'avait vu grimper une fois dans les jardins depuis sa fenêtre et m'avait sommé ensuite de mettre cette énergie dans l'art des chiffres. Seul la vue du professeur de l'Orchidée* semblait le faire descendre de sa tour. Cela pourtant ne semblait suffire, aussi repris-je.

« Je suis conscient des risques, je vous assure, Monsieur. »

Je ne l'étais clairement pas. J'aurais pu l'être en d'autres circonstances, mais pas ici. Pas maintenant. Malgré mon agilité de corps comme d'esprit, avec la Chasse sauvage je faisais bien n'importe quoi, preuve en était de ma présence en ces lieux et d'avoir été prit sur le fait.

Et lorsqu'il s'informa, demanda davantage de détails sur ce qui avait été perdu, j’eus belle et bien envie de mettre mon surnom à la tâche et de prendre ainsi la poudre d'escampette. Cela étant, une petite voix -pas celle de la sagesse en tout cas – me susurrait que peut-être il était porteur d'informations, de bonnes nouvelles. Mentir subtilement, dévoiler une vérité doucement, sans attirer les foudres de la suspicion plus que je les subissais déjà, voilà ce que je devais continuer de faire.

« Il a perdue une ortie, mon ami a perdu une ortie, mais je vais la retrouver. Il s'appelle Adonis. Moi c'est Timothée Alcali, monsieur ? »

Et j’espérais que Sybille ne m'en voudrait pas, mais j'avais quelques craintes – paranoïaques – à l'idée que Passefil soit associé à 'fugueur' et donc à 'intrus' ou pire encore. Quand à ma question, elle n'était que politesse.



*Juanita de l'Orchidée tout comme Ortie le Lys figurent parmi les victimes de la libération de la Chasse.


Dernière édition par Tim l'Escampette le Dim 11 Mar 2018 - 18:06, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyVen 2 Fév 2018 - 5:22

« Mais je grimpe bien au mur, Monsieur du Boulier ne pourra le nier, si jamais vous deviez le croiser. Il quitte rarement sa classe si vous désirez le rencontrer, bien qu'il vous en dira long sur la comptabilité avant de se pencher sur l'objet de votre visite… Je suis conscient des risques, je vous assure, Monsieur. » Ah, certainement qu’il ira rendre visite à Monsieur du Boulier ! L’homme n’a pas été tué dans l’attaque, maigre bonheur dans le carnage qui a ravagé le haut lieu d’apprentissage, mais sa convalescence ne lui permettra certainement pas de l’interroger à propos d’un jeune délinquant aux ambitions dangereuses. Il prendra la peine de vérifier les listes scolaires, cela dit, et il y aura bien un Libelle pour l’informer de si oui ou non, ce jeune homme est bien élève à l’Académie de Magie et du Savoir.
Ce qu’il n’est pas, il l’apprendra.

« Il a perdue une ortie, mon ami a perdu une ortie, mais je vais la retrouver. Il s'appelle Adonis. Moi c'est Timothée Alcali, monsieur ? »
Une ortie ?
Il est fou, en fait. Il ne voit pas à quoi il s’attendait d’autre, de la part d’un enfant de Sombreciel, mais celui-ci est bel et bien fou. Perdu dans un esprit déjà ravagé par les drogues, probablement, au point de ne plus distinguer vérité et mensonge, de se perdre dans une réalité illusoire. Pauvre enfant ! « De Hvergelmir, Matvei. » Il n’a pas espoir qu’il sache prononcer les noms complexes et pourtant délicats de la langue ancestrale de Valkyrion, mais qui sait ? Peut-être n’écorchera-t-il son fier patronyme.

Ce jeune fou d’Alcali cherche donc une ortie.

D’autorité, Matvei effectue un geste afin d’indiquer à Timothée de s’écarter du muret, afin qu’ils puissent tous deux s’éloigner de cet endroit. Son but est évidemment de le reconduire à l’entrée principale de l’Académie, sans faire d’histoire, mais si le jeune homme résiste à son incitation discrète, il devra user d’autorité. « Est-ce une ortie d’or et de diamant, que votre ami Adonis a perdu, pour que vous la cherchiez en faisant fi de votre sécurité ?, demande-t-il avec un brin d’ironie dans la voix. Je vous assure, M. Alcali, que j’ouvrira l’oeil afin de retrouver cette ortie, mais je ne peux pas vous laisser la chercher, à cet instant. Vous étiez peut-être conscient des risques, alors que l’Académie était dans un état convenable, mais ce n’est plus le cas. Si vous êtes blessé, ou même tué, la faute reviendra à vos professeurs. Tenez-vous vraiment à rendre M. du Boulier responsable de votre mort ? » Ça tendrait presque vers la manipulation, si Matvei ne gardait pas cet air si sérieux, si implacable, qui rend la discussion aussi menaçante que réelle. Il ne dit toujours, après tout, qu'une stricte vérité.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMer 7 Fév 2018 - 17:20

Ne pouvait-il avoir un nom moins compliqué ? Moins à éternuer ? Plus court ou au moins plus facile à retenir comme à prononcer ? Non. Visiblement c'était trop demander de tomber si pas sur personne, sur quelqu'un avec un nom moins à se mordre la langue. De Hvergelmir. Matvei de Hvergelmir. Mes paupières battirent un instant et mes sourcils se froncèrent, ce nom ne m'était pas inconnu. Je n'étais pas fils de lettres pour rien, je ne me disais pas 'cultivé' pour la frime, enfin si un peu, mais bien parce que j'avais de bonnes connaissances du monde. Et si je pouvais sans mal me dire en moi-même ne pas connaître tout ce qui se passe en Arven -j'aurais passé pour un fou sinon-, j'étais certain de connaître les grosses pointures. Et l'homme de glace en était une. Un Sénéchal si j'avais bien retenu. Architecte. Sénéchal... pouvait-il seulement être les deux ? Ou comme moi embellissait-il les choses ? Peut-être l'avait on 'viré' ? Ou peut-être que...

Non. Je secouais la tête, absent. Je n'avais pas le luxe de penser à l'homme sous mes yeux. Ortie. Il n'y avait qu'elle qui comptait pour l'instant. Ortie et Adonis. Tout en impliquant Sybille au passage. Elle comprendrait. J'en étais certain.

À sa demande sous entendu de le suivre, probablement, je ne fis aucun mouvement en ce sens. Je n'étais pas prêt à migrer, sauf s'il avait des informations ce dont je commençais fortement à douter. Et lorsqu'il se moqua, car c'est ce que j'entendis dans sa voix, je me fis rouge pivoine de colère contenue. Il salissait le prénom d'Ortie de cette manière – par ma faute sans aucun doute. Et le reste sembla siffler à mes oreilles. Je n'avais cure de ma sécurité en l'état actuel des choses. Et je n'en avais rien à cirer si le Boulier était vivant ou mort au final. Ou même si je devais le rendre responsable de mon mal si je me blessais ou pire. J'étais certain qu'il me portait autant d’intérêt dans son cœur que lui dans le mien ; c'est à dire aucun depuis ma fuite.

« Ortie est importante. » Grinçais-je tout bas en tremblant des mâchoires et en sentant mon cœur battre plus fort encore. « Elle est importante ! Répétai-je plus haut, plus fort, plus vibrant. Et je me fiche bien de Monsieur du Boulier. J'aurais préféré que ce soit lui.  Et je jetais un regard de pur reproche et d'animosité sur l'adulte. Ou vous ! » Ma voix semblait étranglée et mes yeux me piquaient. J'en étais presque à cracher ou à feuler. J'en étais presque à accepter la possibilité qu'elle soit morte. J'en étais à ruiner mon tissu de mensonge, révélant ma colère sourde d'un adolescent qui ne peut pas, ne veut pas, accepter une réalité horrible.

Et d'un crachat qui m'échappa de rage par terre, je tournais rapidement les talons bien décidé à reprendre ma séance de grimpe, bien décidé à ne pas le suivre et à trouver ce fichu passage de moi-même – à m'en blesser si il le fallait. Les élèves seraient plus amènes à me répondre, de comprendre, et eux, au moins, ne me feraient pas la leçon. J'étais habile, je pouvais le semer, on ne m'appeler pas l'escampette pour rien.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptySam 24 Fév 2018 - 2:56

Qu’a-t-il dit qui fâche si intensément, si imminemment, le jeune homme ? Les sentiments furieux et inattendus des Cielsombrois lui sont habituels, mais il ne pensait pas que la colère naîtrait chez son interlocuteur. Les yeux brûlant de larmes, le visage rouge jusqu’aux oreilles, la voix sifflante : « Ortie est importante. » Ortie. Pas une ortie. Ortie, comme un prénom que seul un Lagran aurait l’idée farfelue de donner à l’un de ses enfants. « Elle est importante ! Et je me fiche bien de Monsieur du Boulier. J'aurais préféré que ce soit lui. Le regard que lui jette Timothée brûle de colère. Ou vous ! »

Il l’aurait peut-être laissé partir sur cette bravade adolescente, sans conséquences réelles, si ça n’avait été du crachat à ses pieds. De la plus grande preuve d’irrespect qu’une personne (autre que son détesté frère) ait manifesté envers lui, générant chez Matvei un outrage aussi rare que virulent. C’est que même chez un homme aussi bon et tempéré, il y a de l’orgueil, et chez ce noble attaché aux manières et au protocole, il y en a encore davantage.

L’Escampette peut-être, mais à presque deux mètres de hauteur, Matvei a l’allonge avantageuse, et la main qu’il pose sur l’épaule du jeune homme s’accompagne d’une force qui ramène le fuyard aussitôt au sol. « Pourquoi ne pas avoir dit que vous recherchiez une élève, au lieu de vous perdre dans un mensonge aussi inutile que ridicule ? », demande glacialement - et rhétoriquement - le Kyréen. Évidemment que ces damnés de Cielsombrois doivent en faire qu’à leur tête ! Évidemment qu’ils doivent se draper dans quelques tissus de lagraneries ! Tout aurait été bien plus simple si le garçon lui avait avoué rechercher une camarade de classe portée disparue depuis ces derniers jours. Il aurait attiré sa sympathie et non pas cet agacement. « Suivez-moi. » Il ne lui laisse pas vraiment le choix, la main encore refermée comme une serre sur l’épaule de Timothée. L’étrange duo se dirige jusqu’à une des portes d’entrée de l’Académie, dûment gardée, où on leur accorde droit de passage d’un simple signe de tête.

Tout en se dirigeant vers le registraire, Matvei baisse la tête vers le gamin encore prisonnier de sa main. « Ortie. Connaissez-vous son domaine d’études ? » Il a plus facilement accès aux élèves du Savoir, mais si la jeune fille est une enfant d’Aura, ils iront tous deux à la rencontre de Pénélope, afin qu’elle les aide à répondre à la question. Que ce Timothée, si c’est réellement son nom, ait sa réponse, et qu’il reparte ensuite loin de l’Académie. Il n’est pas le seul à avoir perdu des êtres chers.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMar 27 Fév 2018 - 16:05

« Lâchez - moi ! » Grognais-je tout feu tout flamme alors que tel un prédateur sa serre se refermait sur mon épaule, m'arrachant au mur que je désirais grimper, annulant mon délit de fuite après avoir souillé le sol d'un liquide de salive et bile. « Il n'est pas ridicule ! C'est vous qui l'êtes ! » Me perdis-je davantage dans mon venin craché, en l'entendant critiquer mon mensonge comme un professeur critique le travail d'un élève, tandis que j'essayais d'un mouvement d'épaule à répétition de me dégager de sa prise.
Oui, mon mensonge était stupide et loin d'être réfléchi, mais je n'avais pas les idées à en tisser un à la perfection – je ne serais certainement pas venu jusqu'ici en pleine possession de mes moyens ou bien je ne me serais certainement pas fait prendre à deux reprises.

« Suivez-moi. » Je ne le désirais pas et il devait s'en douter en me sentant forcer dans mes gestes pour qu'il me lâche. Maudit géant kyréen. Je le maudissais lui et sa force autant que j'aurais pu maudire le Jour des Anciens. Je lui répétais de me lâcher, tout en griffant et repoussant son espèce de serre qui me semblait presque avoir pour but de me disloquer l'épaule au final. Et j'avais mal à force de me débattre comme un poussin sous le joug d'un rapace.

Les portes de l'Académie eurent deux résultats sur moi, le premier étant ma couleur. Je devais avoir blêmi atrocement en quelques secondes. La panique me prenait aux tripes que l'on me reconnaisse, que l'on me juge et que je reste enfermé à vie derrière un boulier. Le deuxième calma drastiquement mes ardeurs et ma combativité pour les mêmes raisons. On m'amenait au gibet ou à un pilori pour faire de moi un exemple de ceux qui fuyaient ces lieux. Et si l'on découvrait que j'étais mousse sur l'Audacia... est-ce que je risquais plus gros encore ?! Allais-je retrouver Ortie au royaume de Sithis ? Non. Ortie n'était pas morte. Elle ne l'était pas.

Comme un pantin qui suit ses fils, je suivi les mouvements de mon tortionnaire, me tassant quelques peu tout en avançant. Malgré les ravages, rien n'avait réellement changé depuis mon départ. Est-ce que le passage secret que j'avais emprunté pour fuir grâce à Adonis existait encore ? Là sur la gauche, derrière la statue ? Est-ce que je pouvais encore surprendre mon ravisseur et m'échapper ? Oui ? Non ? Je n’eus pas le temps d'y penser que sa voix me foutu le bourdon. J'exécutais un énième mouvement pour me débloquer de sa prise – en vain. Et c'est en grinchant que je lui répondis.

« Elle est mage. » Pas était. Tout sauf était. Et je n'arrivais plus à trouver à quelle saison elle appartenait, comme si son existence voulait s'échapper plus vite encore de ma vie, les souvenirs venaient et s'estompaient, remplacés. Je ne voulais pas oublier Ortie, sa douceur, sa bonne humeur et ses bonnes petites attentions à mon égard. Mon cœur se leva davantage, autant que la poussière dans mes yeux se fit plus présentes pour me faire craquer, lorsque je vis plus loin deux élèves pleurant et se consolant ; eux avaient eu une mauvaise nouvelle. Ce ne serait pas mon cas.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMer 7 Mar 2018 - 23:28

Le jeune homme essaie encore de se sortir de sa poigne, mais c’est vain - Matvei est en position non seulement d’autorité, mais de force, et il ne le laissera pas se sauver si aisément. Surtout pas alors qu’ils sont maintenant dans l’Académie et que s’il laisse Tim s’y enfuir, il ne sait pas s’il le reverra. Mort ou vif, qu’importe le pessimisme de cette réalité. « Elle est mage », grinche finalement le jeune homme. Mage. Ça ne facilite pas sa tâche, mais il saura bien amadouer le Libelle affecté au registraire, si ce gamin se force aussi à avoir une autre expression que celle boudeuse et colérique qu’il a en ce moment… ce serait bien le temps laisser aller tout ce mélancolisme cielsombrois !
Et vraiment, vraiment, si rien ne fonctionne… il ira demander soutien à Pénélope.

Le Kyréen se fait cela dit un peu sceptique, face à l’information donnée avec force mauvaise grâce. Et si c’était un mensonge, fait pour l’embrouiller et éterniser son temps entre les murs de la noble institution ? Juste une façon d’acheter un peu de temps pour ensuite vraiment réussir à s’enfuir ? Ou si tout ceci, depuis le début, n’était qu’une machination ? Ses yeux bleus détaillent Timothée, inquisiteurs, et il décide qu’il ne ment probablement pas à propos de son amie. Il est bien jeune, pour être aussi doué que tous ses comparses de l’Esprit au jeu du théâtre… et ce serait bien peu charitable de sa part, de ne pas lui accorder le bénéfice du doute. De remettre une nouvelle fois en question toute l’existence d’Ortie, cette fois sciemment, en sachant bien ce qu’il en est probablement.
Le registraire se dessine dans leur champ de vision, mais Matvei ne s’y dirige pas immédiatement. « Me dites-vous la vérité, cette fois-ci ? Me donner de fausses informations ne fera que nous ralentir, et j’espère très sincèrement que nous saurons ce qu’il en est de votre amie, M. Alcali. Ne pensez pas que je trouve un quelconque amusement à toute cette situation. Sa voix grave n’a pas perdu de son sérieux, mais elle n’a plus tout à fait ses précédents accents glaciaux. Quel est son nom complet ? » Il figure bien que la demoiselle est Lagrane, mais même avec un prénom aussi particulier, il est possible qu’il en existe plusieurs, au sein même de l’établissement. Peut-être la mode a-t-elle été aux Ortie, dans les dernières années, en Lagrance ?
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 12 Mar 2018 - 17:25

Impossible de quitter la serre de l'homme, impossible de faire demi tour, impossible de regretter d'être présent à l'Académie. Je l'avais choisi. J'avais fais le choix de vérifier de moi-même, de trouver la vérité, celle que je désirais tout seul, et la vérité qui m'arrangeait le mieux au fond. Je n'avais pas prit en compte les problèmes que je risquais de rencontrer, ma décision ayant été faite des plus rapidement. Je n'avais pas prévu d'être prisonnier d'un Kyréen, ni même qu'il m'aiderait... à sa façon tout du moins. Je n'avais pas prévu non plus que je pouvais avoir une réponse à ma question aussi vite. Je me retrouvais donc avec une boule dans la gorge, avec des tripes qui dansent, une envie de pisser et un cœur qui menaçait de sortir par tout les moyens de ma poitrine. J'attendais  l'annonciateur, le porteur d'information, le registraire, ou quelque soit son nom celui qui serait sans doute mon ennemi ou mon sauveur.

La respiration toujours aussi lourde et les yeux embués, j'entendis le vautour des glaces me parler, mais j'entendis également une douce menace dans sa voix – ma perception à moi. Et je lui répondis d'un regard aussi flambant que le sien me semblait froid, aussi humide que le sien me paraissait sec.

« Je ne mens jamais. » Mensonge. Et j'ajoutais donc en détournant les yeux, sincère, plus bas. « Pas à son sujet. » Enfin à sa question et après un moment silencieux, je répondis. « Ortie le Lys. » C'était tout aussi bas, mais lorsque le registraire se planta devant nous, je repris fort hargneux. « Je peux la trouver tout seul, je n'ai besoin de personne, encore moins d'un gratte-papier. » Fis-je des plus offensant qu'il m'était possible de l'être en cet instant avec une aversion lisible dans le regard. Je refusais que l'on fourre son nez dans mes affaires, je méprisais l'idée que son nom soit sur une feuille et encore plus que l'on me le sorte avec indifférence totale. Je ne voulais finalement pas la réponse, la vérité m'effrayait de l'entendre de la bouche d'une personne inconnue.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyDim 25 Mar 2018 - 21:17

« Je ne mens jamais, répond le brun dans un mensonge éhonté. Ou pas si éhonté, puisqu’il baisse la tête et se reprend, de façon certainement plus sincère : Pas à son sujet. » Il suppose que ça suffit. Le nom de la jeune fille, Ortie le Lys, lui est à peine soufflé. Une chance qu’il a insisté auprès de Timothée. Ortie le Lys, c’est d’un générique… La pensée est mesquine et aussitôt, Matvei se sent coupable de l’avoir formulée. La demoiselle est peut-être vraiment décédée. Il n’a pas à penser ainsi, à se moquer de ce qu’elle n’a pas décidé, en vengeance silencieuse des mensonges de son ami.

Le Libelle a les yeux rougis, les traits tirés, mais il est fidèle à son poste.  A-t-il perdu des proches, lui aussi ? Est-il là en remplacement d’un frère décédé ? Là, parce qu’il faut bien quelqu’un pour assurer le travail, malgré la douleur et le deuil ? « Bonjour Prof… Je peux la trouver tout seul, je n'ai besoin de personne, encore moins d'un gratte-papier. » Coupé dans son élan, le Libelle gratifie le faux élève sous sa main d’un regard peu chaleureux, même si pas du tout impressionné par son agression verbale. Il en a vu d’autres. Matvei lui retourne un signe de tête de salutation, avant de tout de suite en venir à sa demande - les sparages, très peu pour lui : « Professeur. Que puis-je faire pour vous ? M. Libelle. Serait-il possible d’avoir la liste des personnes toujours portées disparues lors du Jour des Anciens ? Monsieur ici présent est un élève du professeur du Boulier et il insiste à avoir des informations, à propos d’une amie disparue. Son silence l’inquiète, lui et ses camarades. Le responsable du registraire pose ses yeux sur la figure renfrognée de Timothée, ses joues encore striées de larmes humides. Bien sûr. Quel est le nom de la demoiselle ? Ortie le Lys. On me l’a dit mage, mais regardez tout de même du côté des enfants du Savoir, si possible. »

L’archiviste se plonge dans ses recherches et Matvei se détourne, afin de le laisser travailler. Il entraîne Timothée avec lui, sans le lâcher. Par peur qu’il se sauve et d’être responsable de l’entrée d’un étranger dans l’Académie, même s’il l’a prétendu encore élève. Il relâche tout de même un peu sa prise, espérant que ce mensonge a gagné un tant soit peu sa confiance. Pour le jeune homme, il parle à voix basse : « J’ai perdu une proche, jadis, M. Alcali. Presque une soeur. Étudiante à l’Académie. Son décès a engendré de grandes conséquences, pour que ses proches étaient, et sont toujours… impulsifs. Ce n’est pas le mot exact, mais il s’applique à cette situation. Au chagrin dévorant d’Hjalden et de Ljöta, à leurs actes, suite au décès de Ljära. Leur douce Ljära. Ne vous mettez pas en danger. » Un râclement de gorge, dans leur dos. Matvei se retourne vers le Libelle, à l’expression désolée. Ortie le Lys est toujours sur la liste des personnes disparues. Le responsable de son Cercle, ou de sa Saison, ne nous a rien rapporté à son sujet, depuis ce soir-là. Nous avons retrouvé des… des corps, sire, dans les couloirs et les jardins, mais ce n’est pas un spectacle agréable, surtout pour les proches. » Surtout pas pour un enfant, non plus. Car c’est bien ce qu’est Timothée Alcali : un enfant. Jeune. Fragile. Qui cherchait dans les jardins une ortie perdue, et qui peut-être retrouvera cette ortie, cette Ortie, plus que morte. « Voulez-vous prévenir M. Adonis de ces informations ? », demande-t-il, la voix adoucie.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMar 27 Mar 2018 - 16:00

J'étais d'une impolitesse à faire rougir de honte mes parents et j'étais donc bien content de ne pas les avoir vu depuis un moment. Il me faudrait d'ailleurs leur envoyer un courrier, ou faire le déplacement, mais cela pouvait attendre à mes yeux. J'étais en vie, alors qu'Ortie, elle, peut-être plus. L'idée me révulsait à y songer, aussi je la chassais une nouvelle fois. Quant au Libelle, je ne le regardais même pas, même plus à dire vrai, je tentais de repousser son existence dans un recoin de mon esprit. Ses mots ne m'atteindraient pas, point. Je ne l'entendais déjà plus si j'y mettais du mien. Ni ne le voyais en fermant mes yeux forcené. Sa présence n'était plus et ne restait que des bourdonnements parasites alentours. Bourdonnements à l'accent kyréen, Kyréen qui poursuivait les recherches pour moi sous une danse de plus en plus visible au niveau de mes mains agités de tremblements.

Peut-être le perçu t-il, peut-être que non, mais en tout cas c'est plus à l'écart qu'il m'amena pour me promulguer conseil et me délivrer une bien triste histoire. Mes mirettes, qui s'étaient remisent à fixer le sol avec grand intérêt, se relevèrent pour croiser les siennes un instant. J'avais dans l'urgence de lui dire que son cas n'était pas le mien, et que son histoire ne m’intéressait nullement, mais aucun son ne sorti de ma bouche pour faire part de cette pensée. Peut-être qu'au fond je rejetais l'idée de blesser malgré tout ce que j'avais pu dire avant. Peut-être... ou bien était-ce le refus, le déni, la peur ou que sais-je d'autre qui m'avait rendu soudain muet. De toute façon, si j'avais voulu répondre, le temps ne m'en fut pas donné et le rappel au Libelle me figea sur place un instant.

Moi qui désirais la vérité, Mirta, comme j'aurais souhaité ne pas l'entendre, comme j'aurais souhaité être sourd ou même aveugle ! Portée disparue. Corps. Ortie. Tout était donc possible et l'espoir, douloureux, reprenait de l'espace. Voilà que je souriais, nerveux, les yeux parcourant le décor sans vouloir croiser ceux des adultes, répondant au professeur des glaces.

« Adonis est chez lui, il n'est pas repassé à l'Académie depuis, il doit le savoir déjà. Mais il n'avait pas trouvé le temps de m'informer qu'elle n'était pas morte cela devait être ça, peut-être était-elle déjà retourné chez elle aussi. Sybille pourrait peut-être m'en apprendre plus si elle passait par là. Je le savais aussi au fond. Je vous l'avais bien dit. Elle ne pouvait être de ces corps qui gisaient et qu'on avait peine à identifier. On ne se débarrassait pas d'une mauvaise herbe aussi facilement ! Elle doit s'être cachée. Adonis connait pas mal de cachette, il m'en a montré quelques unes, je pourrais toujours allé les vérifier tant qu'à faire. Et si vous le permettez. » Je demandais même la permission – sans accorder un regard pour autant, mais tout de même, si c'était pas joli ce que l'espoir offrait comme changement.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyDim 8 Avr 2018 - 19:43

Là où le professeur entend un aveu des plus sombres hypothèses, force est de constater que le jeune Alcali, entend tout le contraire. Dans les paroles du Libelle, il retrouve un sourire que Matvei qualifie certainement de nerveux, mais ses yeux refusent de se poser dans les siens à nouveau, et détaillent plutôt tout ce qu’il a autour d’eux. Son corps trahit ce que sa bouche refuse d’avouer : « Adonis est chez lui, il n'est pas repassé à l'Académie depuis, il doit le savoir déjà. » Savoir qu’elle est morte ? Savoir qu’elle est vivante ? Le garçon parle de façon trop sibylline à son goût, trop pour lui permettre de comprendre ses véritables sentiments. « Je le savais aussi au fond. Je vous l'avais bien dit. » Cette fois, la formulation est plus claire, et le Hvergelmir se rembrunit. Il la croit donc bien vivante, là où l’architecte la croit morte.

Il craint que la chute soit définitivement trop dure pour Timothée.
Que ses sentiments, si forts et intenses chez les enfants de l’Esprit, ne l’engloutissent tout à fait, lorsque la vérité se révélera, dans toute sa probable laideur.
Que ses espoirs lui fassent prendre des risques inconsidérés, qu’importe sa demande d’être prudent.

Quelques gardes font leur entrée dans l’Académie, afin de remplacer ceux déjà en place. Un signe de tête poli aux hommes et aux femmes, qui aussitôt se dispersent pour rejoindre leur poste. « Elle doit s'être cachée. Adonis connait pas mal de cachette, il m'en a montré quelques unes, je pourrais toujours allé les vérifier tant qu'à faire. Et si vous le permettez. » Un regard échangé avec le Libelle, qui esquisse un geste négatif de la tête. Matvei soupire et l’imite, même geste triste. « Ce n’est pas possible, malheureusement. Nous essayons autant que possible de réduire la circulation sur le territoire de l’Académie, ainsi que dans ses couloirs, tant que ceux-ci ne sont pas entièrement nettoyés et réaffectés de façon sécuritaire. Y compris pour les étudiants. » Il insiste sur ce mot, comme pour se rappeler, et lui rappeler, qu’il a endossé son mensonge. Quelle idée il a eu ! Il aurait dû le laisser se complaire dans ses bêtises, ne pas l’aider, en vengeance de son acte irrespectueux plus tôt, et tout simplement le bannir de la propriété. Il a trop bon coeur, que ce Kyréen. « Peut-être puis-je vous écrire, Timothée ? Si nous venions à retrouver mademoiselle le Lys, ou à avoir des nouvelles de sa famille, je vous tiendrai au courant. Si vous décidez de poursuivre vos études, suite à ces événements… nous nous reverrons dans ces couloirs. » Il donne parfaitement le change, qu’importe que tout ce qu’il dise soit faux. Il ne reverra probablement pas Timothée Alcali dans cette Académie, après ce jour. Il espère pourtant, sincèrement, qu’Ortie le Lys soit encore vivante. Pour qu’une jeune élève ne mérite pas de mourir de façon aussi horrible.
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyLun 9 Avr 2018 - 19:01

Mieux vaux allumer une bougie que maudire les ténèbres.1

L'espoir était là dans cette pièce éclairée. L'espoir, pour moi en ce moment, était comme la mèche d'une bougie que le Libelle venait d'allumer, une flamme chaude qui dansait et me réconfortait en mon cœur. L'endroit le plus sombre pourtant était également le plus proche, il était juste sous cette bougie ; il représentait la réalité. Cette réalité que je ne désirais pas voir, tant je savais qu'elle me ferait mal une fois qu'elle m'aurait frappée. Ce ne serait pas une blessure physique, ce serait une blessure intense et oppressante qui ferait souffrir mon âme et me changerait plus tard, me ferait avancer, nous ferait avancer, mais ça je l'ignorais encore.

« Ce n’est pas possible, malheureusement. Nous essayons autant que possible de réduire la circulation sur le territoire de l’Académie, ainsi que dans ses couloirs, tant que ceux-ci ne sont pas entièrement nettoyés et réaffectés de façon sécuritaire. Y compris pour les étudiants. »

Je tenais tellement à retrouver Ortie de moi-même que j'en avais presque oublié mon histoire maladroite et mal tissée tournant autour de mon identité. Celle de Timothée Alcali, bidon en tout point. Mensonge à plein nez que le Kyréen avait percé, mais qui pourtant m'avait laissé poursuivre dans cette recherche. Enfin pas trop quand même, c'était difficile d'expliquer comme de décrire les intentions de l'architecte et professeur des glaces. Allié, ennemi, rien de cela, un casse-tête qui aurait pu me faire danser d'un pied à l'autre si je me focalisais dessus. Une chance donc que mes oreilles avaient sifflé sur le dernier mot que l'adulte avait tenu à mettre en évidence. J'étais Timothée l'Etudiant en ce moment, je ne devais pas l'oublier, pas avec ces gardes autour, ni face au libelle, ni face à personne au final.

« Peut-être puis-je vous écrire, Timothée ? Si nous venions à retrouver mademoiselle le Lys, ou à avoir des nouvelles de sa famille, je vous tiendrai au courant. Si vous décidez de poursuivre vos études, suite à ces événements… nous nous reverrons dans ces couloirs. »

« Je – oui, je comprends. Vous devez nettoyer, vous devez retrouver et trier les corps, ceux des autres. Ou avais-je la tête. Un autre petit rire nerveux m'échappa. J'en étais presque trop détaché et froid vis à vis des victimes dont je tenais à extraire mon amie de la liste. Pour notre sécurité, naturellement, ah, je n'arrive plus à réfléchir avec tout ça. » Et j'étais presque trop euphorique dans mon mensonge comme dans mon comportement – à tort, malheureusement.

Je me frottais le front rempli de sueur, trop d'émotions en si peu de temps, c'était mauvais. Et j'me souvenais de ce que mon grand-père disait de son vivant 'Une émotion à la fois, c'est mon credo.' je trouvais son credo particulièrement vrai depuis, il était adapté à ma situation comme à celle de bien d'autre sans doute.

« J'ai besoin de repos et de réfléchir hors de l'Académie... avec tout ce qui s'est passé, vous comprenez. Recevoir une lettre de votre part confirmant qu'Ortie va bien me réconfortera oui, certainement, même si je sens qu'elle m'écrira sans doute avant, bien sûr. Je, je résiderais chez un ami de la famille à Lorgol en attendant de faire le tri dans mes émotions accumulées de ces derniers jours, Lancelot l'Adroit, Aux Merveilles Adroites, vous connaissez ? C'est là que je serais avant de retourner à l'Académie. »

Et Lancelot l'Adroit me tuerait s'il savait, mais en un sens je ne mentais pas. Certes je ne logerais pas chez lui, certes nous n'étions pas amis, certes je ne retournerais pas à l'Académie, mais je passerais du temps aux Merveilles Adroites à nettoyer sa devanture pour payer ma dette. L'hivernage me profitait donc bien pour trouver excuse à tout cela.

Je me senti presque perdre pied un instant, trop c'était trop, et la fatigue grondait sous mes paupières. Je pouvais me calmer, retourner et me reposer serein, tout irait bien, il n'y avait plus rien à craindre, tout allait rentrer dans l'ordre.

« Je suis content. Tout semble être rentré dans l'ordre, je me suis fait du mauvais sang pour rien. » Un autre rire et un soupir de soulagement avant de remercier, je le devais... il m'avait aidé à sa manière, lui et le gratte-papier. « Merci de m'avoir aidé. Je vous revaudrais ça peut-être un jour. » Ou non. Mais si j'avais l'occasion de lui rendre son aide, je le ferais. Y compris au libelle à qui j'offris un semblant de sourire bien forcé.

Et je tendis enfin ma main moite et tremblante, mal assurée, faible, vers l'individu géant. Une poignée de main qu'il pouvait bien refuser vu l'aspect brillant qui promettait une bonne séance de lavage.


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Matvei de Hvergelmir
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Message Sujet: Re: À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée.   À la recherche de la vérité, j'escalade comme une araignée. EmptyMer 2 Mai 2018 - 22:23

Nervosité palpable, glaçante. Des rires qui ne sont pas vraiment amusés, une sueur qui n’est pas celle de la fatigue, ou de l’activité. L’enfant de l’Esprit devant lui ne sait plus où se mettre et ses mots, sensiblement confus, appuient le mensonge qu’il ose émettre sans rougir. Il lui confirme qu’il restera hors de l’Académie, le temps de réfléchir un peu hors de l’Académie et de ses malheurs, mais qu’il acceptera une lettre de sa part avec plaisir. Tant mieux. « [...] Je, je résiderais chez un ami de la famille à Lorgol en attendant de faire le tri dans mes émotions accumulées de ces derniers jours, Lancelot l'Adroit, Aux Merveilles Adroites, vous connaissez ? C'est là que je serais avant de retourner à l'Académie. Je connais, oui. » De nom d’abord, et depuis leur périple commun jusqu’à Roc-Épine, un peu plus. Un jeune homme d’une intelligence redoutable et d’une grande adresse, dont la ténacité est admirable. « Je suis content. Tout semble être rentré dans l'ordre, je me suis fait du mauvais sang pour rien. Il ne dit rien, les lèvres serrées, peu désireux de détruire des espoirs qu’il espère tout saif vains. Merci de m'avoir aidé. Je vous revaudrais ça peut-être un jour. » La main que le gamin lui tend n’est pas reluisante de propreté, mais Matvei n’y jette même pas un second regard avant de la serrer entre la sienne. Elle y disparaît pratiquement, sous les longs doigts dont les seuls cals proviennent des heures à écrire et tracer des plans, et l’architecte trouve une seconde curieux tout le rêche qu’il retrouve contre la paume et les doigts d’un si jeune homme. Le mystère s’épaissit, quant aux réelles activités de Timothée Alcali, mais il a la confirmation qu’il n’est pas un simple étudiant en comptabilité. Ça, ou il a nettement sous-estimé le travail manuel qu’implique cette profession savante. « Rentre bien, Timothée. »

***

Une lettre écrite sur un papier de très bonne facture attend un certain Timothée Alcali à l’atelier de Lancelot l’Adroit. La cire qui scelle l’enveloppe est marquée du sceau de Hvergelmir, éminent marquisat kyréen.




10 décembre 1002

Timothée,


J’espère que cette missive saura te trouver en sécurité, auprès des tiens, en ces temps troubles.

Le corps de mademoiselle Ortie le Lys a été formellement identifié, quelques jours après notre rencontre à l’Académie, par ses parents. Je me doute que cette missive n’est pas celle que tu espérais recevoir, mais je n’ai guère de goût pour les mensonges, ou la dissimulation, et je préfère être sincère envers toi. Sa dépouille a été rapatriée à Edenia afin qu’elle y reçoive les derniers hommages. J’ai glissé quelques mots à propos de votre amitié à ses parents et ceux-ci apprécient ta sollicitude.

Qu’Alder t’accompagne,


Matvei de Hvergelmir



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