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La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Les Grandes Espérances Mar 29 Mai 2018 - 18:54 | |
| Livre III, Chapitre 3 • Les Échos du Passé Hiémain de Sylvamir & Lancelot l'Adroit Les Grandes Espérances D'un entretien heureux dans un moment inopportun • Date : 6 février 1003 • Météo (optionnel) : • Statut du RP : Privé • Résumé : Le coeur fébrile suite à sa demande de mariage réussie, sa joie exaltée par celle des secondes noces de son duc, Lancelot profite de l'occasion pour aborder Hiémain, tuteur de sa fiancée pour lui exposer ses espérances. Dont celle d'obtenir leur approbation à lui et sa femme pour cette union, ce à quoi Agathe tient beaucoup. • Recensement : - Code:
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• [b]6 février 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3727-les-grandes-esperances#139822]Les Grandes Espérances[/url] - [i]Hiémain de Sylvamir & Lancelot l'Adroit[/i] Le coeur fébrile suite à sa demande de mariage réussie, sa joie exaltée par celle des secondes noces de son duc, Lancelot profite de l'occasion pour aborder Hiémain, tuteur de sa fiancée pour lui exposer ses espérances. Dont celle d'obtenir leur approbation à lui et sa femme pour cette union, ce à quoi Agathe tient beaucoup. |
| | | La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Mar 29 Mai 2018 - 18:56 | |
| L'allégresse générale n'aurait su égaler mon propre bonheur devant une perspective d'avenir si merveilleuse. Un avenir lointain, mais presque palpable du bout des doigts. L'assentiment d'Agathe à ma demande était le comble du bonheur et même si elle me demandait d'attendre la fin de sa formation, j'étais l'homme le plus heureux de tout le continent de savoir qu'elle serait mienne un jour. Je n'avais pas besoin de plus. Pour l'instant. Enfin, si il me restait une chose importante à faire avant de pouvoir me réjouir complètement. Jusqu'à présent notre amour avait été bercé dans le plus grand secret, mais désormais qu'elle était ma future épouse, peu importait le nombre de mois qui nous séparaient de ce grand jour, il était temps que nous l'affichions auprès de nos proches et amis. Et cela commençait entre autres par les tuteurs de la jeune fille. Je les connaissais vaguement, surtout de nom et de visage, en raison de leur affiliation à la Cour des Miracles, mais je n'avais que peu eu l'occasion de les croiser. J'étais donc fort intimidé à l'idée d'aller les trouver pour leur demander de me laisser courtiser Agathe plus assidument que je ne l'avais déjà fait. La jeune femme étant sous leur protection, jamais ils ne feraient l'affront à sa mère de la laisser fréquenter de mauvaises gens et j'espérais donc obtenir leur approbation comme étant un homme sérieux et dont on pouvait dépendre dans les situations importantes. Ils pourraient témoigner de ma bonne volonté auprès de Grâce de Sombregemme si elle s'interrogeait à mon sujet une fois que je lui aurai transmis moi-même mes intentions d'épouser sa fille. Ça ne semblait pas aussi important pour cette dernière que ce ne l'était pour moi. Je savais qu'elle n'avait pas grandi auprès d'elle, ainsi leur relation n'était pas aussi forte qu'elle aurait dû l'être, mais ayant perdu ma propre mère, je savais qu'un jour, elle regretterait de ne pas avoir entrepris ces démarches. Mais pour l'heure, la Voltigeuse n'était pas disponible pour un entretien et il ne servait donc à rien de trop s'attarder à ce sujet. D'autant que c'était de jour de fête, en ces secondes noces de Castiel de Sombreflamme qui prenait comme seconde épouse la princesse Alméïde d'Erebor.
Parmi les joyeux visages des invités, circulant alors dans la foule en cherchant ma fiancée pour une danse, j'aperçus à quelques mètres de l'endroit où je me trouvais Hiémain de Sylvamir, seul pour un instant probablement. Je ne voyais pas de traces de sa femme près de lui, mais peut-être était-elle occupée à féliciter son frère d'adoption pour ses épousailles. Après tout, notre duc avait grandi chez les Séverac. L'idée d'entretenir alors le Kyréen se glissa dans mon esprit et je me mis donc en quête de me rendre jusqu'à lui pour ce faire. Il me serait peut-être plus facile de discuter d'abord avec lui qu'avec la marquise de Sinsarelle, connue pour son tempérament tapageur.
Arrivé à sa hauteur, je m'éclaircis doucement la gorge avant de l'interpeller : « Sire, pardonnez-moi de vous importuner, mais puis-je solliciter votre attention quelques instants? » Dans cette société colorée, nous n'avions d'autres liens que celui d'Agathe et même s'il n'eut pas été de mauvais goût de se référer à la Cour des Miracles, il n'y avait que peu pour forcer nos routes à se croiser. Peut-être serait-il surpris que je m'adresse à lui, mais je comptais sur mes élégantes manières pour écarter tout malaise. |
| | | La Cour des Miracles Hiémain de Sylvamir Messages : 516 J'ai : 37 ans Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles et Astrid, duchesse de ValkyrionMes autres visages: Denys ◊ Anthim ◊ Rackham ◊ Shahryar ◊ Nicolas | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Mar 19 Juin 2018 - 3:38 | |
| Ce mariage aurait pu être source de très grande joie, et d’une certaine manière, Hiémain était heureux pour les mariés. Il l’aurait sans doute été encore plus s’il n’avait pas vécu ces derniers jours ce qui avait ressemblé à la plus terrible des tortures. Comment voir les choses d’une manière positive pour les heureux époux, quand lui même avait apprit quelques jours plus tôt que l’un desdits époux – elle ! – avait pour sa Mélusine de tendres sentiments et même proposé le mariage à celle-ci ! Une possibilité qui rendait terriblement amer le kyréen, qui avait bien du mal à accepter la situation, quand bien même tenait-il plus que tout au bonheur de Mélusine. Son propre cœur avait terriblement souffert de cette nouvelle et aujourd’hui encore, il peinait réellement à savoir ce qu’il souhaitait, en toute vérité. Il savait désormais qu’une partie du cœur de Mélusine – oh chère et flamboyante Mélusine – ne serait jamais à lui. Que ses sentiments, même dans la plus virtuose des intimités, ne lui seraient jamais entièrement tous dédiés. Peut-être en soulevait-il d’ailleurs une certaine jalousie, là, tout au fond de son âme. Un sentiment noir, perfide sans doute, à l’encontre d’Alméïde d’Erebor, devenue en ce jour de Sombreflamme, même s’il savait qu’en réalité, ce genre de chose hélas ne se contrôlaient guère.
Cela ne changeait rien au fait que Hiémain, au cœur de cette fête grandiose attendue depuis très longtemps par les époux, ne partageait guère l’allégresse générale. Beaucoup sans doute mettraient ça sur son caractère kyréen, naturellement réservé et digne. Lui savait que la joie ne badinait pas réellement avec son esprit dernièrement, malgré la folle annonce que lui avait faite Mélusine la veille. Bien entendu, il était fort heureux de la savoir enceinte, et qu’une nouvelle vie allait rejoindre leur belle famille. Mais que deviendrait-elle réellement, cette famille, si l’amour faisait souffrir tant les deux principaux piliers de celle-ci ? Difficile d’en juger, même pour lui. Et s’il avait bien entendu partagé nombre de danse avec sa tendre Mélusine, il avait fini par s’éloigner un peu de l’effervescence concentrée de la fête, coupe à la main en observant les danseurs essoufflés. Peu intéressé par ceux-ci en vérité, il masquait cela dit sans mal ses nombreuses pensées par un masque de convenance et respectable en bonne société. Sourires par ici, de petits mots là quand on lui adressait la parole, compliments même s’il le fallait, Hiémain était devenu maître dans cet art depuis longtemps, en côtoyant Lorgol et ses fêtes où les nobles rassemblés n’avaient pas manqué – fut un temps – de le regarder de travers pour ses origines. Et bien que n’appréciant pas en vérité les faux semblants, il convenait que c’était nécessaire, au milieu d’une telle société.
« Sire, pardonnez-moi de vous importuner, mais puis-je solliciter votre attention quelques instants ? »
Si elle ne l’interrompait pas, la voix eut le mérite de surprendre le baron, qui tourna le regard en direction de la source de celle-ci. Un jeune garçon, dont le visage ne lui était certes pas totalement inconnu. Rencontré à Lorgol, sans aucun doute. Il n’était pas commun, cela dit, dans une telle société de s’adresser à une personne – noble de surcroit – à qui l’on avait pas été présenté. Et s’il n’était pas le plus attaché aux convenances, il leva néanmoins un sourcil un peu surpris et méfiant à l’encontre de cet inconnu qui n’avait pas froid aux yeux.
« Je n’ai pas souvenir que nous ayons été présenté. Mais faite, je suis tout ouïe. »
Le jeune homme n’avait pas manqué de politesse, et il après quelques instants, il semblait à Hiémain qu’il reconnaissait ce visage comme celui d’un des enfants des Miracles. |
| | | La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Dim 8 Juil 2018 - 3:56 | |
| Il y avait une certaine audace à m'adresser de telle façon à Hiémain de Sylvamir en société, mais l'euphorie de la réussite de mes démarches m'empêchait de réfléchir complètement clairement. La décence ne faisait plus partie tout à fait de moi, mais j'aurais l'occasion de me le reprocher plus tard. En abordant le sénéchal kyréen, mes intentions étaient nobles et pures. J'espérais donc un pardon aisé pour cette part de grossièreté. Après tout, sous le couvert du secret, nous appartenions à la même grande famille étendue une fois sur les pavés de Lorgol. Cependant, ce n'était point ce pourquoi j'étais là, d'ailleurs je ne comptais rien mentionné de tout cela, il aurait fallu être un imbécile pour manquer de prudence à ce point. L'amour me rendait fou, mais pas idiot. C'était déjà une chance que l'on ne m'ait pas renvoyé sans façon. J'inclinai donc la tête pour remercier respectueusement le noble de m'accorder cet échange impromptu et quelque peu hors des convenances. Je m'approchai d'un demi pas, pour ne pas l'incommoder d'une distance trop envahissante, mais pour être également en mesure d'avoir une conversation plus intime, autant que faire se peut au mariage d'un duc.
« Je vous remercie de l'attention que vous daignez m'accorder. Je ne l'accaparerai pas trop longtemps, vous avez mon humble parole, » fis-je sur un ton rempli de politesse. N'eut-il pas été baron, j'aurais eu les mêmes manières à son égard, car une part de ma destinée reposait entre ses mains. Je savais l'importance Agathe accordait à l'approbation de sa tutrice et de son époux, ainsi je me devais de me montrer sous mon meilleur jour afin qu'ils consentent à tolérer ma relation avec ma fiancée. Le mot encore frais et initiateur d'un vif plaisir quand j'y pensais me fis rougir violemment. Peut-être ne se l'expliquerait-il pas, mais viendrait le temps où il comprendrait. Bientôt.
« Mes manières exigent de moi que je me présente maintenant avant de vous entretenir plus avant de la chose qui me préoccupe. Je suis Lancelot l'Adroit, fabricant d'automates. »
Mes yeux brillèrent un instant, fier de ma profession, et curieux de voir s'il reconnaîtrait ce nom. La renommée de mon art faisait ma fierté. Je n'avais peut-être pas le sang noble comme lui ou sa femme, mais le chef d'oeuvre de ma vie me rendait tout aussi important et distingué.
« J'ose imaginer que vous devez être surpris de me voir vous approcher ainsi, » fis-je d'abord, le temps de mettre mes idées en place de trouver la façon dont j'aborderais le sujet qui me tenait à cœur. |
| | | La Cour des Miracles Hiémain de Sylvamir Messages : 516 J'ai : 37 ans Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles et Astrid, duchesse de ValkyrionMes autres visages: Denys ◊ Anthim ◊ Rackham ◊ Shahryar ◊ Nicolas | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Sam 21 Juil 2018 - 21:19 | |
| Il est bien téméraire, cet inconnu qui s’approche et s’adresse à lui sans y avoir été invité. Pas particulièrement réfractaire à cette intrusion, Hiémain s’était cependant fait plus méfiant et attentif, observant les traits de ce jeune homme qu’il savait déjà avoir croisé quelque part à Lorgol. Un autre fils des Miracles, certainement, dont il ne retrouvait cependant pas le nom. Etait-ce à ce propos qu’il souhaitait l’entretenir ? C’était là chose risquée et si tel devait être le cas, le baron de Sylvamir était prêt à le renvoyer d’où il venait. Néanmoins, il attendit que celui-ci explique plus en avant les raisons de sa venue avant d’agir d’une manière ou d’une autre. Se contentant d’acquiescer lorsque l’inconnu promis de ne pas trop empiéter sur son temps, Hiémain espérait néanmoins que celui-ci ferait preuve de la première des politesses en se présentant à lui. Ce qui arriva, bien heureusement. Haussant à nouveau un sourcil en entendant le nom de son interlocuteur, il démontra ainsi une légère surprise. Il connaissait bien évidemment ce nom et cela ne fit que confirmer au baron ce qu’il savait déjà : il appartenait à la Cour des Miracles.
« Je connais votre nom et votre réputation. » Elle était des plus répandue, un peu partout en Arven, cette réputation. Un artiste et même un créateur de merveilles qui recevait des commandes d’un peu partout et qui impressionnait par la qualité et la finesse de ses automates. « Enchanté de vous rencontrer en personne. » Dit-il alors avec la plus classique des politesses, appréciant néanmoins cette rencontre des plus inattendues.
Renvoyant un léger salut, le baron se questionna alors plus en avant sur les raisons de cette discussion. L’artiste qu’était Lancelot cherchait-il à lui vendre l’une de ses créations, ou même faire la promotion de son art pour attirer à lui de nouveaux clients ? De ce qu’il savait du jeune homme, Hiémain doutait que ce fut pour une telle raison. Alors quelle était-elle… ? Etrangement, comme lisant ses pensées, son interlocuteur formula explicitement l’interrogation. Ne pouvait-il directement aller au but ? Prenant une gorgée, une seconde passa avant que le baron ne réponde d’un ton calme et mesuré, mais des plus attentifs.
« En effet, je dois reconnaître que ma curiosité est piquée. Je suppose que vous avez une bonne raison pour venir me voir ainsi, alors je vous en prie, dites moi. Quelle est donc cette chose qui vous préoccupe ? » |
| | | La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Mer 22 Aoû 2018 - 16:43 | |
| En vérité, j'étais plus nerveux que je n'osais me l'avouer à moi-même en ce moment de ma vie. Sans consulter personne d'autre que mes propres désirs, j'avais demandé la main d'Agathe de Vigdir, pupille de Mélusine de Sylvamir. N'aurais-je dû d'abord demander l'approbation des protecteurs de la jeune dame? Je n'étais pas au fait de ce qui convenait le mieux dans une situation pareille. Mon sang ne portait nulle noblesse, je n'étais que le fils d'un forgeron suffisamment aisé pour faire vivre sa famille paisiblement. Mais je songeais qu'avant quiconque, c'était à Agathe de décider de son propre destin et d'y poser les conditions qu'elle souhaiterait. Elle me les avait énoncées clairement, elle espérait terminer sa formation auprès de sa tutrice avant toute chose, elle désirait l'approbation de ses bienfaiteurs sur notre engagement et j'étais tout disposé à lui accorder ces souhaits. Aborder Hiémain de Sylvamir était un premier pas dans l'accomplissement de ces desseins et j'espérais recevoir une réponse favorable. Nous étions à un mariage, alors naturellement, je ne demandais pas sur le champ un entretien élaboré dans lequel exposer en détail les avantages de ma situation et l'amour débordant que j'éprouvais pour la jeune Belliférienne, ce qui faisait donc de moi un bon parti pour elle, tout aussi bon que n'importe quel autre jeune homme, voir même plus. Il suffisait simplement de jeter les premiers ponts d'un lien pour établir cette discussion. Ne désirant pas occuper plus que nécessaire le temp de mon interlocuteur, je décidai donc d'aller directement droit au but.
« En vérité, j'ai le plaisir de connaître mademoiselle Agathe de Vigdir, pupille de votre épouse, et c'est à son sujet que j'aimerais vous entretenir. »
Je marquai une pause, cherchant dans le visage du Kyréen un peu d'encouragement sans trop me faire d'illusion. Je les savais par nature plus stoïques et moins expressifs que nous Cielsombrois et peut-être valait-il mieux pour moi de ne pas attendre quelque sourire ou yeux bienveillants pour formuler ma requête. Il valait mieux me jeter directement à l'eau, en espérant qu'elle ne soit pas trop glaciale et que ma demande soit reçue favorablement.
« Elle a beaucoup d'estime pour vous et tout autant d'affection pour votre famille et c'est à sa demande que j'entreprends cette démarche que j'approuve entièrement. J'ai pour espoir un jour de prochain de tenir un rôle important dans sa vie, mais avant tout, j'aimerais vous demander un entretien avant votre départ, à vous et votre épouse, pour faire la demande de sa main. »
Les mots ne me venaient pas aussi naturellement que je ne l'aurais voulu. N'étais-je pas un peu trop pompeux dans ma demande? Peut-être y avait-il de la présomption à prétendre obtenir pareille entrevue avec des gens d'une société beaucoup plus raffinée que celle à laquelle j'appartenais par la naissance. Peut-être mes créations trônaient-elles dans les foyers de l'aristocratie du continent, peut-être mon nom avait-il sa renommée, mais je n'en restais qu'un simple artisan de basse extraction que seul le talent avait tiré de ses bas-fonds. |
| | | La Cour des Miracles Hiémain de Sylvamir Messages : 516 J'ai : 37 ans Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles et Astrid, duchesse de ValkyrionMes autres visages: Denys ◊ Anthim ◊ Rackham ◊ Shahryar ◊ Nicolas | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Jeu 13 Sep 2018 - 17:06 | |
| Ah, Lancelot l’Adroit. A bien y réfléchir, il connaissait ce nom autrement qu’au travers de sa réputation à Lorgol. Il y a quelques jours, Agathe lui avait parlé de celui-ci, en des termes positifs bien sûr, et sur la manière qu’il avait de la courtiser. Un prétendant donc, un peu téméraire, mais pas bien méchant. Les mots de celui-ci furent un déclic pour le baron de Sylvamir, qui se rappela, non sans une légère amertume, sa discussion avec la pupille de son épouse. Fort heureusement, les choses s’étaient relativement arrangées entre lui et Mélusine pour qu’il ne garde pas mauvais souvenir de tout ceci, bien que la plaie étant encore vive et suintante. Ce mariage n’aidait guère d’ailleurs à améliorer l’humeur du kyréen, mais il avait pour habitude de masquer sans difficultés les maux qui le dévoraient. Ses souvenirs se rappelant donc à lui, il posa un regard un peu plus attentif et observateur sur le jeune homme sous ses yeux, bien pressé de dire ce pour quoi il l’avait interpelé. Vu la situation, ça n’était pas plus mal et Hiémain écouta avec attention les dires de Lancelot.
Devait-il être surpris par la demande du jeune homme ? Même si le baron, aux vues de ses propres problèmes, n’avait pas pu porter grande attention aux désirs de la jeune Agathe, il avait bien perçu dans les mots et inquiétudes de celle-ci une envie qui allait au delà de la simple fréquentation. Elle s’était posée de nombreuses questions quant à l’avenir avec un Cielsombrois, aussi, force lui était de constater qu’il y avait plus et que cette demande du prétendant n’était au final pas si inattendue. Même si Hiémain devait le reconnaître, il ne pensait pas la voir venir aussi tôt, et quelque chose lui disait que cette relation durait depuis plus longtemps qu’il ne l’avait pensé. Mélusine le savait-elle ? Approuverait-elle seulement ? La décision serait sans doute partagée entre le bonheur que méritait Agathe et le fait de la confier à quelqu’un qui n’avait ni nom ni fortune et qu’ils ne connaissaient que par sa réputation d’artiste. Si en tout cas le choix du jeune homme semblait pris, au moins prenait-il la peine de s’entretenir avec ceux qui veillaient sur Agathe, quand bien même n’étaient-ils pas ses parents.
« Ah oui, votre nom me reviens en effet, Agathe m’a parlé de vous. En de bons termes, j’imagine donc que par égard pour elle et ce qu’elle désir, nous pourrions convenir d’une rencontre pour parler de cette affaire. »
Le ton est poli mais ne semble ni enjoué ni déplu. Il réfléchit, le baron, songeant à cette union sur laquelle il n’a en vérité aucune main, et il n’a guère envie en vérité d’empêcher Agathe d’être heureuse si c’est là ce qu’elle désire. Mais il y a beaucoup d’enjeux et de changements à prendre en compte, si jamais tout cela devait se concrétiser.
« Je ne puis vous dire approuver encore ce projet, mais je ne suis pas le tuteur d’Agathe. J’espère que vous avez conscience de tout ce que cela implique ? »
L’heure n’était pas encore à la discussion, mais n’était-il pas normal de peser les choses avant l’officielle rencontre ? Il imaginait déjà, Hiémain, annoncer la nouvelle à Mélusine, et sa réaction qui serait sans doute un peu explosive à l’idée que sa pupille, si jeune à ses yeux, ne s’engage déjà avec un homme qu’elle ne connaissait nullement. Ou trop peu. Oui il valait mieux que Lancelot subisse l’interrogatoire du baron plutôt que celui de son épouse. |
| | | La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Mar 11 Déc 2018 - 0:18 | |
| Mon cœur bondit quand j'entendis qu'Agathe avait parlé de moi, en bons termes. Si cela m'avait été facile, j'aurais probablement rougit de plaisir. Je ne me doutais pas que ma tendre aimée ait pu parler de moi tout simplement, encore moins en termes élogieux. Cela, combiné au succès de cette demande un peu irréfléchie mais venue du cœur, me comblait d'une joie sans borne et il me fallut toutes les forces du monde pour me contenir de l'exprimer avec autant d'exubérance que je ne l'aurais désiré. Là n'était pas la place pour le faire et si je n'étais pas né dans une noble famille, je connaissais au moins les règles des convenances, ma sensibilité me forçant à y prêter un grand intérêt. La réponse de Hiémain de Sylvamir, sans montrer le moindre encouragement, me contentait toutefois. Il acceptait au moins d'une rencontre où je pourrai exposer ma demande de façon plus officielle et attendre d'eux la permission d'épouser un jour leur pupille. Agathe ne désirait pas quitter cette famille pour le moment, elle avait encore tant à apprendre auprès de sa tutrice et je ne l'obligerais point à s'arracher à ce milieu où elle se plaisait autant. De cette demande, je n'aspirais qu'à avoir la certitude qu'un jour, mon foyer serait le sien, que la constance de ma passion serait récompensée dans un futur encore bien incertain, mais qui arriverait indubitablement. Qu'il n'approuve pas encore le projet ne m'inquiétait pas, pas encore, parce que je saurais attendre le temps qu'il faudrait pour que celui-ci se réalise.
« Sire, je suis conscient que cette demande puisse paraître subite, peut-être trop hâtive, mais je suis certain de la constance de mes sentiments pour Agathe. Vous n'êtes peut-être point son tuteur, mais l'estime qu'elle vous porte suffit à me faire désirer votre respect avant de pouvoir prétendre réclamer sa main et de l'enlever à la garde de votre épouse. »
Je m'efforçais de calmer le feu brûlant de mes passions dans des propos plus modérés, mais peut-être n'y arrivais-je pas complètement. Je n'aurais su le dire. Agathe m'avait parlé un peu de cette famille avec qui elle vivait, qui la traitait presque comme leur propre fille et je savais que toute désapprobation de leur part la chagrinerait vivement, or il m'était important d'acquérir leur confiance dans le fait que de tous les hommes du continent, jamais aucun autre n'aimerait mieux leur pupille que moi-même et qu'en la confiant à moi, elle recevrait autant de soins et serait traitée avec autant d'égard que si elle eût été une princesse. Dussé-je attendre des années pour les convaincre, j'étais prêt à attendre, car elle était la seule et l'unique avec qui je pouvais envisager passer mon existence entière et si je ne pouvais l'avoir, eh bien je resterais seul.
« Vous déplaire heurterait la sensibilité d'Agathe et j'espère ne jamais poser acte qui puisse susciter votre mécontentement ou celui de votre épouse. C'est l'honnêteté qui m'impose de vous exposer clairement mes intentions. J'ai l'intention de courtiser honorablement Agathe, jusqu'à ce que tous ceux qui comptent à ses yeux ne doutent point de ma sincérité et me jugent digne d'être responsable de son bonheur. »
Je parlais avec un sérieux qui n'était point feint. Mes sentiments pour Agathe étaient justes et droits et je ne doutais pas qu'on reconnaîtrait leur valeur avec le temps. La méfiance que l'on pouvait avoir au départ à mon égard témoignait de l'intérêt portée à ma jeune fiancée et de tout le mérite qui lui incombait. |
| | | La Cour des Miracles Hiémain de Sylvamir Messages : 516 J'ai : 37 ans Je suis : baron de Sylvamir, sénéchal et ambassadeur de la couronne kyréenne, voleur de la Cour des Miracles et ancien Fils des Ombres Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des Miracles et Astrid, duchesse de ValkyrionMes autres visages: Denys ◊ Anthim ◊ Rackham ◊ Shahryar ◊ Nicolas | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Lun 11 Fév 2019 - 13:51 | |
| Trouvait-il réellement cette demande subite et malvenue ? Peut-être. Ou peut-être pas. En vérité, il aurait sans doute été bien mal placé de critiquer l’amour que pouvait porter ce jeune homme à la petite Agathe, qui méritait qu’on lui offre de tendres sentiments. Et peut-être au fond valait-il mieux tenter sa chance que la laisser s’échapper. Après tout, Hiémain avait lui même risqué celle-ci une fois, alors fou amoureux de Mélusine, en quittant Lorgol pour retourner en Valkyrion. Pas un mot échangé avec la femme de ses pensées, pas une confidence, pas de vérité passant la barrière de ses lèvres. Il n’avait rien dit, et avait bien cru que jamais il ne pourrait la revoir, que toute chance d’un jour trouver grâce à ses yeux lui avait échappé. Et pourtant… pourtant elle était venue à lui avec fracas. Cette occasion qu’il n’avait pu prendre autrefois, il l’avait saisi en demandant subitement Mélusine en mariage. Car il savait que c’était là tout ce que son cœur avait toujours voulu. Alors non, il ne pouvait reprocher à ce Lancelot de se lancer dans cette aventure, d’oser lui parler à lui, qui n’est pourtant rien légalement pour Agathe, sinon l’époux de la tutrice qui veillait sur elle. Et une part de lui est rassurée d’entendre de la bouche de ce garçon que la jeune Belliférienne tient à son soutien à lui, fut-il seulement un protecteur. Il la considérait, pour sa part, bien plus qu’une jeune fille vivant sous son toit, mais bien comme une fille sur qui veiller avec bienveillance et sincérité.
« Je vous souhaite bonne chance d’avance, pour réussir à convaincre mon épouse. Elle sera une épreuve, bien plus que moi. »
Le visage du baron est stoïque, mais une pointe d’amusement, un fragment léger, résonne dans la tonalité de sa voix. S’il a déjà entendu parler, de réputation, de Mélusine, alors se doute-t-il certainement du sous-entendu qu’il vient d’exprimer. Elle n’est pas tendre, sa chère épouse, lorsqu’il s’agit des gens à qui elle tient. Et elle serait très certainement comme sa mère l’a été avec lui… très envahissante. Comment oublier les commentaires d’Ismalia à son encontre, les petites questions subtiles ou moins subtiles qui l’avaient quelque peu gêné, à l’époque.
« Nous verrons bien ce qu’il en sera, Lancelot. Mais je pense Agathe assez intelligente et prudente pour ne pas donner à n’importe qui sa confiance et son affection. Alors si elle pense sincèrement que vous êtes celui à qui elle veut donner sa main, je ne vois pas pourquoi je ne lui donnerais pas ma bénédiction. Mais méfiez-vous, si jamais vous deviez lui faire le moindre mal. »
Mais ça, il s’en doute certainement, le jeune Lancelot. Il sait combien Agathe est bien entourée, et comment Sylvamir comme Séverac feraient très attention, si d’aventure les sentiments de la jeune demoiselle devaient être malmenés.
« Je dois vous prévenir, néanmoins, que si votre cour envers Agathe abouti, et si une union devait voir le jour, cela pourrait mettre à mal l’enseignement qui est la sienne. Seriez-vous prêt à faire des concessions pour elle, quitte à attendre ? »
Devinerait-il, le jeune garçon, de quoi parle le baron ? De cette formation qui ferait d’Agathe une fille des Miracles à part entière et qui, si un mariage devait advenir, pourrait entraver la finalité de celle-ci si elle n’arrivait pas à son terme ? Savait-il seulement, Lancelot, combien de temps encore il restait à sa dulcinée avant de finir son enseignement et retrouver sa liberté hors des jupes d’un maître ? Ou peut-être Agathe ne voulait-elle pas finir, et en ce cas, lui comme Mélusine seraient bien déçus d’une telle décision. Mais ça, elle n’en avait pas encore réellement parlé avec eux. Aussi attendait-il déjà de voir ce que le jeune artisan en pensait lui même. |
| | | La Cour des Miracles Lancelot l'Adroit Messages : 979 J'ai : 29 ans Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles Feuille de personnageJ'ai fait allégeance à : la Cour des MiraclesMes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie | Sujet: Re: Les Grandes Espérances Ven 22 Fév 2019 - 16:37 | |
| Peu était ceux qui n'avaient jamais entendu parler de Mélusine parmi les voleurs, les mendiants et les espions de la Cour des Miracles. Tel n'était pas mon cas et je pouvais m'hasarder à tenter de devenir le sens des propos de mon interlocuteur. J'espérais néanmoins réussir à avoir gain de cause auprès de la tutrice de mon aimée lorsqu'elle verrait avec quelle passion j'adorais Agathe et ne songeais qu'à elle. Pourrait-on me reprocher des sentiments aussi forts et aussi purs? Je n'avais à son égard aucune autre ambition que de m'assurer de son bonheur et de son confort. Ma vie et mes occupations ne me donnaient pas les moyens de lui faire mener le même train de vie que sous la tutelle d'une famille de noble lignée, mais mon commerce était florissant, je n'avais que très peu de besoins et s'il le fallait tous les fleurons en trop seraient dépensés pour satisfaire les caprices d'Agathe. La savoir heureuse et comblée suffirait suffisamment à assurer ma félicité. De cela, je pouvais en assurer toute âme qui vive et qui s'intéressait à la situation.
« Sur mon honneur, je ne saurais causer la moindre peine à Agathe, elle m'est beaucoup trop précieuse et je préférerais mourir que de savoir qu'elle a versé la moindre larme par ma faute! » ne pus-je m'empêcher de m'exclamer. Faire du mal à Agathe était inimaginable. Je l'aimais plus que ma propre vie, j'en aurais été bien incapable. Pouvait-il réellement croire que je puisse être armé d'aussi mauvaises intentions? Oh oui, j'aurais été dévasté d'avoir causé quelque peine que ce soit dans le cœur de ma douce, de ma tant aimée Agathe.
Mais là n'était pas l'important certes. Le baron soulevait un point important. Il restait encore longtemps à Agathe avant qu'elle ne termine sa formation. Une durée qui me semblait interminable, mais je ne pouvais que respecter le désir d'Agathe de poursuivre son apprentissage auprès de sa tutrice. La constance de mes sentiments ne s'affaiblirait pas avec les années, j'en étais certain et elle m'avait assurer de la sienne. Nous pouvions attendre. Les années n'affaibliraient pas cet amour qui nous unissait, je le savais, j'avais confiance. Au contraire, il serait plus vigoureux et plus fort encore.
« Je serais prêt à tous les sacrifices pour elle, quitte à devoir attendre mille ans. Il tient à cœur à Agathe de continuer à parfaire son éducation auprès de votre épouse et jamais je n'aurais le cœur d'aller à l'encontre de ce désir. »
L'attente serait certes longue, mais je comprenais les enjeux d'un mariage trop précipité pour sa vie à la Cour des Miracles, ainsi je me résignais à attendre de bonne volonté. Le jour viendrait où je pourrais m'éveiller et la trouver à mes côtés, et pour goûter à ce bonheur, il ne fallait qu'un peu de patience dont j'étais tout disposé à faire preuve.
« En cela, ma démarche peut paraître hâtive, cependant, j'ai espoir d'entretenir une correspondance avec elle, ses devoirs envers vous la retenant loin de moi et il m'apparaissait plus honorable de vous faire part de mes intentions. Il me semble que j'ai suffisamment accaparé de votre temps et je vous rends aux festivités. Permettez-moi de vous écrire afin de demander un entretien auprès de vous et de votre épouse. »
Je m'inclinai dans un salut respectueux avant de prendre congé quand tout fut bien accordé entre nous. Mon futur se liait un peu plus à celui d'Agathe et il ne restait plus qu'à espérer que tout se passe comme nous le souhaitions. |
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