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 Tout est dans le four

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Les Savants
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Liry Mac Lir
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J'ai : 24 ans
Je suis : cartographe sur le Borée

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J'ai fait allégeance à : Pénélope de Bellancre
Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Lancelot l'Adroit, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyMer 13 Juin 2018 - 4:43


Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Quintille Aubenacre & Liry Mac Lir

Tout est dans le four

La bouffe, mais aussi l'obsucurité



• Date : 27 mars 1003
• Météo (optionnel) :
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Gourmande comme pas possible, Liry se trimballe parmi les convives de la Taverne de la Rose avec une assiette démesurément remplie.  Incapable de voir droit devant elle, elle bute dans Quintille.  C'est pas sa faute si elle est aveugle et n'a pas pu voir, donc la situation prend un côté assez cocasse aux yeux de l'Îlienne, reste à savoir si la Belliférienne sera du même avis...
• Recensement :
Code:
• [b]27 mars 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3855-tout-est-dans-le-four#142616]Tout est dans le four[/url] - [i]Quintille Aubenacre & Liry Mac Lir[/i]
Gourmande comme pas possible, Liry se trimballe parmi les convives de la Taverne de la Rose avec une assiette démesurément remplie.  Incapable de voir droit devant elle, elle bute dans Quintille.  C'est pas sa faute si elle est aveugle et n'a pas pu voir, donc la situation prend un côté assez cocasse aux yeux de l'Îlienne, reste à savoir si la Belliférienne sera du même avis...

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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyMer 13 Juin 2018 - 4:47

La journée a été plutôt bien occupée et dénuée d'inconvénients désagréables.  Tu as tenté une nouvelle percée dans la Ville Haute, mais cette fois tu n'as pas croisé de jeune Erebienne aux grands yeux magnifiques.  C'est regrettable, mais ta journée a tout de même été un réel succès dans les désirs d'aventure, bien que ce n'est jamais aussi bien qu'en mer, mais  soit.  Ce n'est pas tous les jours que tu osent te rendre jusque dans la Ville Haute.  C'est curieux comme pour certaines personnes la Ville Basse est un cauchemar et sa contrepartie procure une sensation de sécurité.  Naturellement, il se passe des choses bien dangereuses dans les rues humides et étroites de la partie pauvre de la ville, mais ses canaux remplis de crocodiles te rendent plus à l'aise que les tours élancées du quartier riche.  Tu pousses un léger soupir d'aise alors que tu es de retour à la Taverne, prête à te reposer de ton éprouvante journée à découvrir le monde des bien nantis.  Si plusieurs d'entre eux t'ont lancé des regards dégoûtés, tu ne t'en es pas rendu compte.  Très franchement, tu dénotes beaucoup en tant qu'Îlienne depuis que tu es arrivée sur le continent et les regards de biais, les commentaires outrés ne te sont plus rien depuis longtemps, fort longtemps même.  C'est peut-être aussi pour cela que tu te sens plus à l'aise dans la Ville Basse qui regorge de racailles et de pirates par endroit?  Tout comme la Taverne de la Rose.  En rentrant, tu as d'abord discuté avec entrain avec la Babille, cette cousine à toi.  Elle ne parle pas très bien le commun elle aussi, même moins bien que toi, mais quand on parle l'îlien, elle peut en raconter long.  Et c'est qu'elle en voit du monde passer en étant employée pour s'assurer de la sécurité de l'auberge.

Tu la laisses toutefois rapidement retourner vaquer à ses occupations quand de choses plus importantes attirent ton attention.  Ton estomac s'est mis à hurler avec outrage en constatant qu'il était vide et naturellement, l'appel de la nourriture ne manque jamais de te faire bouger, surtout quand il s'agit des mets goûteux cuisinés par Touillette.  Comme toujours la salle est plutôt pleine et plutôt que d'attendre d'être servie à une table, tu as décidé de te servir toi-même.  Considérant ton ennui et la taille de ton or qui diminue trop rapidement – il faut vraiment que tu retournes sur le Borée avant de ne plus avoir le moindre fleurons en poche – il t'arrive d'aider quand c'est nécessaire.  Tu sais donc porter avec un art tout à fait propre toi les plats et assiettes.

C'est donc une immense pile de nourriture qui te précède alors que tu valses entre les différentes chaises pour rejoindre ta table favorite, celle qui est bien évidemment la plus éloignée, la plus reculée et la plus isolée.  Tu n'aimes pas être dérangée quand tu manges, tu aimes encore moins qu'on ose tente de piger dans ton assiette.  Liry ne partage pas sa bouffe.  Point.  L'inconvénient toutefois d'avoir rassemblé toutes tes victuailles sur le même plateau d'argile c'est que tu ne vois rien devant toi.  Et naturellement cette cécité partielle ne peut qu'attirer les accidents.  Accident au cours duquel tu vois les poulets, le jambon, le pain, le fromage et les patates tomber un à un dans un éboulement violent rapide avant de s'écraser sur le sol.  Accident causé par une personne qui ne regarde pas où elle va.

« Mais t'peux pas r'garder où qu'tu vas 'spèce de… » commences-tu à beugler en ponctuant chaque mot d'un juron bien senti.  Ta tête se relève, délaissant toute idée de savourer ce festin de duc pour mettre un visage sur le coupable.

Tu éclates de rire en réalisant qu'il s'agit de Quintille Aubenacre, la maman de la petite Popo.  « Ah bah qu'chuis bête!  C'que t'peux pas voir où qu'tu vas toi! 'scuse moi, j'voulais pas t'crier d'sus. » Tu continues à rire grassement amusée de la situation.  Ça te paraît très drôle.  C'est que contrairement aux autres, c'est pas de sa faute à la Belliférienne si elle y voit rien.

« Tention à où qu'tu marches.  Ya du manger partout, j'voudrais pas qu'tu glisses et t'fasses mal! »

Tu ne peux complètement retenir ton fou rire et si quelques personnes autour te regardent, tu t'en préoccupes peu.  Ce n'est pas pour être méchante, qu'elle y voit ou qu'elle y voit pas, qu'est-ce que ça change?
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyLun 16 Juil 2018 - 14:05

Les jours se succèdent et se ressemblent à Lorgol. Tous bénis d’une douce saveur de gentillesse, d’acceptation et de plénitud. Etait-ce ça le bonheur ? Se retrouver dans un milieu plus ou moins calme, entouré de gens qui la respectent et l’apprécient ? Sa famille, elle aussi, allait parfaitement bien. Qu’il s’agisse de son frère, ou de sa sœur, ils étaient tous les deux heureux. Soit, le plus important aux yeux de Quintille. Concernant Gédéon, il allait également mieux depuis qu’ils étaient arrivés. Le respect envers lui était beaucoup plus présent que dans leur royaume natif, et de très loin. Bien sûr, il existait encore quelques moqueries et quelques difficultés quotidiennes, mais rien de comparable à la vie qu’ils menaient auparavant.

La matinée débuta par quelques petites corvées, ne serait-ce que ranger sa chambre, faire un brin de toilette et de ménage, puis descendre aider à la Taverne de la Rose. Bien que Quintille cherchait à trouver son chez-soi, s’installer dans un endroit qui lui appartiendrait totalement, elle n’avait – pour le moment en tout cas – pas les moyens de se financer un logis. Ça viendrait, elle n’en doutait pas, mais il lui faudrait du temps et de la patience. Ce qu’elle savait et qu’elle avait. Après tout, n’avait-elle pas attendu toute sa vie un espoir meilleur ? Qu’importe, ça ne lui pesait pas. Bien au contraire, elle trouvait ça très motivant d’avoir un but à poursuivre et, une mission à accomplir. Elle se devait de récolter un peu d’argent, faire des économies et trouvait là un rythme de vie qui lui convenait. Certes, elle avait conscience qu’une aveugle avait plus de risque de faire du « mal » que du « bien », du fait de sa cécité, mais rien ne l’empêchait d’essayer. Ce qu’elle faisait donc avec grand plaisir.  
Comme souvent, les heures passèrent, avec une arrivée croissante de monde au fil des heures. Que ce soit lors du repas du midi, ou lorsque le souper se dessina. Comme toujours, les convives affluaient, embrumaient la salle de leurs discussions et cris de joie. C’étaient des moments pleins de vie, où toutes les origines se mêlaient (ou presque), dans un respect parfois teinté de bagarres d’ivresse. Avec le temps, elle s’y était habituée et, quoiqu’on puisse en penser, arrivait à éviter – au mieux – les convives. Ce n’était pas toujours réussi, le problème de l’humain qui changeait constamment de position (à l’inverse des meubles) et il lui arrivait donc de se cogner dans toute une masse de personne, qui gentiment la reconduisait vers la sortie. Tous semblaient habitués à voir une aveugle au sein de la Taverne, sans que ça ne pose aucun problème. Pourtant, elle craignait au début les agressions et les disputes, du fait de son handicap. Sans doute que le mariage de sa cadette avec un pirate avait évité ce genre d’incident, puisque d’une certaine façon, elle aussi était entrée dans cette grande famille.

Ce qui devait arriver, arriva et Quintille se prit la tête dans un monticule de nourriture qu’elle supposait être transporté par un convive. Il s’avéra qu’il s’agissait d’une convive, dont elle commençait à reconnaître la voix. Liry. Une gentille fille, plutôt brute de décoffrage qui, comme elle le faisait actuellement, avait le cri assez facile, surtout quand il s’agissait de sa nourriture. Eclatant d’un léger rire, Quintille mêla le sien à celui de la jeune femme, tout en s’essuyant le visage des quelques traces de sauce qui étaient venus peindre son faciès. « Pas de souci Liry, la prochaine fois j’ouvrirai grand les yeux, promis ! » Sourit-elle, ravie de s’autoflageller aussi facilement. Après tout, rien de grave dans toute cette situation, juste un léger monticule de nourriture. « Tu avais peur de manquer de faim ? » La questionna-t-elle, surprise de la quantité de nourriture qu’elle semblait avoir pris. Autant dire qu’il y en avait partout par terre et qu’elle supposait ne pas avoir tout renversé du plateau d’argile. « Attends, je vais t’aider à ramasser. » Commença la jeune femme, tentant de se baisser vers le sol, dans l’espoir de tout nettoyer.

HJ : navrée pour le temps de réponse :cute:
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyJeu 30 Aoû 2018 - 2:05

La Quintille, elle te plaît bien.  C'est vrai qu'il voit pas, c'est même pire qu'une taupe, mais c'est forcément quelqu'un de bien.  Tu as appris entre les lignes aussi que c'est la maman de la petite Éponine et tu te demandes parfois si la gamine aussi un jour n'y verrait pas plus.  Après tout, sa sœur c'est la petite femme de Rackham et elle non plus elle y voit pas.  Drôle de famille que celle-là, mais tu les aimes bien au fond.  Ils sont gentils.  La preuve, c'est que même si ses yeux ils ne voient pas où se trouvent la nourriture, elle cherche tout de même à t'aider.  Tu ris un grand coup, tellement ça te semble drôle que cette petite bonne femme soit aussi gentille.  Tu contemples ton assiette beaucoup moins pleine que prévu et sans plus de manières, tu te penches le coup pour aller manger directement dans la plaque d'argile avec la bouche, comme un animal.  Si quelques personnes autour de toi te jettent un regard dégoûté, murmurant sûrement que tout cela est dû à ton éducation d'Îlienne sauvage, tu n'entends rien.  Si tu veux nettoyer, il te faut de l'énergie et pour avoir de l'énergie il faut manger.   Tu ne peux pas laisser ton assiette traîner, de crainte que quelqu'un n'en vole une bouchée, alors tu comptes bien te rassasier debout sur le coin d'une table avant de te débarrasser du plat.

« Laisse 'Tille, t'vas en met' partout su' tes vêt'ments.  J'vas manger, pis t'vas voir, ben t'sais, façon d'parler, t'vas voir que j'vas mettre ça toute propre! » lâches-tu entre deux bouchées.  Tu as la bouche pleine et le son est étouffé à cause de la nourriture encore à peine mâchée.  Elle préfère certainement ne pas voir ton visage à l'instant même.

Tu prends une nouvelle bouchée en te penchant à nouveau pour te nourrir.  Tu croques la viande, le fromage.  C'est délicieux,  savoureux.  D'un coup de dents tu déchires un morceau de pain.  Tu gobes sans manières, mais qui est là pour s'en soucier.  Tu n'es pas à la table des rois, personne n'est là pour te juger.  En tout cas, personne pour qui l'opinion dont ils ont de toi ne t'importe.

« Laisse ch'te dis!  Ch'vas r'macher tout cha! » insistes-tu la bouche pleine sans te préoccuper de savoir si ton articulation est assez claire pour qu'elle ne te comprenne.  Ça ne fait même pas cinq minutes que l'incident est arrivé que déjà tu as déjà englouti la moitié de la portion qu'il te restait, rescapée de la chut au sol.  « Donne-moi chuste chin' m'nutes, qu'finiche mon r'pas!  T'vas t'faire mal s'tu continues! »

Et toi de continuer de t'empiffrer comme s'il n'y avait plus aucun lendemain.
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyDim 2 Sep 2018 - 10:52

Les mains aveugles de l’aînée parcouraient le sol à la recherche de morceaux de nourriture. Parfois, ses doigts, abîmés par des années de travaux manuels, attrapaient un morceau de viande, un bout de pain, un morceau de fromage, ou un truc indéterminé, qu’elle ajoutait à la pile qu’elle était entrain de créer. Elle avait créé un petit hamac entre ses jambes, profitant du tissu de sa robe pour y mettre tout ce qu’elle ramassait. Elle avait bien entendu le rire de la jeune femme, faisant dessiner sur ses propres lèvres un sourire amusé, ainsi que les contestations de cette dernière. « Je te dis pas quoi faire, laisse-moi donc t’aider ! » Répliqua-t-elle, le ton amusé, refusant de vexer la jeune femme qui, elle aussi, voulait n’en faire qu’à sa tête. Autant dire que ces deux-là n’étaient pas prêtes de s’en sortir. Butées l’une comme l’autre – en tout cas, apparemment – elles ne lâcheraient pas le morceau. C’était le cas de le dire.
Elle entendait bien les bruits de mastication de l’Îlienne et ne s’en inquiétait pas. Pire, elle trouvait ça même très drôle, qui des deux allaient avoir fini en premier ? Joueuse, Quintille tenta d’accélérer le rythme, une main gardant contact avec le sol, l’autre ramassant ce que la première trouvait. Rapidement, elle amassa sur sa robe un bon nombre de victuailles, amusée par la situation, elle ne comptait pas s’arrêter.

« De toute façon, je suis sûre que j’aurai tout ramassé avant que tu ne fisses ta part ! » Laissa-t-elle tombée, joueuse. Ainsi donc, Quintille se prit au jeu et ramassa toutes les victuailles qu’elle pouvait, rapidement. Elle voulait réellement aider la jeune femme et n’avait pas du tout envie d’abandonner. Bien qu’elle entendît les murmures de déplaisir autour d’eux et les commentaires – déplacés – de certains clients, elle s’en fichait. La jeune femme en face d’elle mangeait ce qu’elle voulait, comme elle voulait et ce qui plaisait à l’aveugle, c’est que malgré les contestations, les remarques, elle continuait. Ce genre de femmes, c’était exactement le genre de personnes qu’elle aimait. Et, d’une certaine façon, être agenouillée à ramasser des victuailles était une forme de soutien qu’elle lui apportait. Et rien que pour ça, elle n’allait certainement pas arrêter.

HJ : pardon c'est court !
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyLun 1 Oct 2018 - 0:20

C'est qu'elle est quand même drôle la Quintille.  Elle y voit rien, mais elle veut quand même t'aider.  C'est une continentale bien ça, pour rattraper un peu tous les autres peu raffinés de son espèce.  C'est tout de même dommage qu'ils ne soient pas tous comme elle.  Elle et Popo.  C'est sa fille Popo, elle est drôlement mignonne et tu l'aimes beaucoup bien.  C'est sûrement d'être élevée par une maman aussi gentille qui fait que c'est une gamine aussi aimable et vive.  Le genre de personnes qui se soucie peu de savoir que tu viens de l'Archipel et que tu mâches tes mots quand tu parles.  En vérité, tu pourrais sûrement parler mieux, mais tu trouves que ça te donne un genre unique.  Peut-être pas en fait.  L'exercice est par trop épuisant et si les gens ne veulent pas comprendre, eh bien c'est leur problème.  Pas le tiens.  Heureusement, tu es plutôt excellente dans d'autres domaines, comme celui de t'empiffrer comme un gros porc.  Ce que tu fais avec beaucoup de dévouement, avalant d'énormes bouchées, laissant la moitié de ta portion tomber sur le sol au fur et à mesure que Quintille penchée par terre est en train de tout ramasser.  C'Est que tu ne réalises même pas que ta façon de t'alimenter est extrêmement malpropre, ni que de nombreux regards se posent sur toi, tous plutôt remplis de jugement : c'est pour bien faire, autrement tu mettrais un peu plus de soin dans tes manières à table, question d'être certaine de ne pas rater une seule bouchée, mais là, il n'y a pas trop le choix de se dépêcher si tu veux empêcher l'aveugle de tout faire toute seule.

La bouche encore pleine du dernier quignon de pain que tu mastiques avec beaucoup de vigueur, sans prendre la peine de cacher le contenu – quand Penny n'est pas là pour veiller à tes manières à table, tu ne te contrôles sur rien -  tu te penches donc sur le sol pour ramasser les dégâts.  Force t'est de constater qu'elle avait bien raison et elle a déjà tout empilé dans sa jupe et il ne reste presque plus rien par terre.  Un peu mauvaise perdante, tu fronces les sourcils et avale en grosse boule ronde ta dernière bouchée avant de t'exclamer :

« J't'avais dit qu'j'ramasserais!  Y reste pu rien là!  Pis ta robe, à va être toute sale.  Rahlalalala… »  Tu prends le plateau que tu portais un peu tout à l'heure et tu t'appliques à transférer tout ce que tu peux de la jupe de Quintille à celui-ci, tout en avalant par-ci par-là un morceau de viande ou de fromage pas trop sale : le gaspillage, c'est juste trop triste et ça t'a quand même coûter tout plein de fleurons ce repas gâché.

« Bon, v'la, c'tout r'masser maint'nant! »  Tu te lèves et tends la main Quintille pour qu'elle l'attrape et se redresse elle aussi.  Tu vas te pencher pour récupérer la nourriture quand elle sera debout, c'est la technique la plus simple à ton avis.  « J'vas t'aider à t'lever, ma main l'est juste d'vant toi. »  Tu n'es pas très douée pour expliquer les choses.  Les phrases compliquées et précises ne sont pas ta force.  Si elle lève le bras, elle devrait bien finir par te trouver en tâtonnant un peu.  Et tu pourras aussi l'aider en dirigeant ta propre main.  La technique te semble utile.  « Fais tention, le plateau l'est juste entre toi pis moi, j'vas le prendre après qu't'sois d'bout! »
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyVen 5 Oct 2018 - 19:49

Elle ne s’était jamais considérée comme limitée. Bien sûr, elle ne se voilait pas la face pour autant. Ses yeux ne voyaient plus rien. Ni le visage de sa sœur, de ses frères, ni celui de sa fille, ni même le jour se levant sur la ville. Rien. Le noir complet. Parfois, de simples variations de luminosité lui laissaient la possibilité de savoir quelle période du jour ou de la nuit c’était, mais rien de plus. Les couleurs ne signifiaient plus rien pour elle, ni mêmes les expressions du faciès. Et pourtant, Quintille ne s’était pas sentie handicapée. Humiliée, rabaissée, oui, mais en situation de handicap, non. Ses autres sens compensaient. Son ouïe entendait plus de choses que d’autres, son toucher lui permettait de différencier les aspérités et les reliefs de chaque objet, mais aussi de chaque personne. Alors elle vivait avec et embrassait son corps. Tel qu’il était. Malgré les cicatrices des mauvais traitements qu’elle avait reçu, malgré la grossesse de sa fille qui lui avait laissé des traces, malgré ces années passées à subir et malgré cette vue inexistante, Quintille était à l’aise dans son corps. Elle l’aimait. Pas forcément comme d’autres, mais elle avait pris – des années auparavant, conscience de ses forces et de ses faiblesses. C’était pour ça, qu’elle s’était agenouillée, avait mis la nourriture de Liry sur sa jupe, sans même se soucier de l’hilarité de la situation. Comment pouvait-elle être utile ? Comment pouvait-elle espérer pouvoir aider ? Et pourtant. Elle aida. Elle réussit à se montrer utile. Quand la mère décidait qu’elle pouvait : elle pouvait. Quand elle décidait de faire : elle faisait. Quintille avait une volonté, un moral et un véritable sens de la ténacité qui lui permettait d’avancer, de faire et de continuer à n’en faire qu’à sa tête. Alors oui, bien sûr, il aurait été plus judicieux de laisser Liry faire pour elle. Mais à quel prix ? Au prix d’être toujours dépendante des autres, de ne pas pouvoir faire ce qu’elle souhaitait faire et de voir sa personnalité, ses capacités et compétences être effacées au profit des autres. Peut être que pour les voyants ce n’était pas la sensation voulue, ni le gesté désiré, et sans doute même qu’ils ne se rendaient pas compte de ce qu’ils provoquaient, alors Quintille faisait. Gentiment oui, de façon sûre d’elle, ne laissant pas la place à la discussion, mais sans jamais (ou rarement) brusquer les autres. Elle ne laissait pas le choix quand il s’agissait de ses compétences et capacités, car c’était son corps, ses choix, ses décisions. Elle n’imposerait pas à quelqu’un d’autre de se sentir limiter dans une situation, alors pourquoi laisserait-elle quique ce soit la faire se sentir ainsi ? Une réflexion toute personnelle, qu’elle ne partageait qu’à près de longues discussions et une amitié naissante, mais une conviction qui lui tenait à cœur.

Alors bien qu’elle salissât sa robe et qu’elle décida pour Liry de l’aider – quoiqu’elle en dise – elle trouvait la situation cocasse et drôle. Il y avait même une petite partie d’elle qui voulait relever le défi. Juste parce qu’elle avait envie de s’amuser et non pas par volonté de prouver ses capacités (elle n’en avait pas besoin, elle se connaissait suffisamment pour s’en passer). Elle voulait juste aller vite, faire bien, pour jouer. Pour s’amuser. Le sourire sincère sur son visage ne laissait pas une seule ombre possible sur ses intentions. Quintille trouvait ça très drôle. L’accent étrange de la jeune femme et son langage familier l’amusaient d’autant plus. Un petit rire s’échappa même de ses lèvres, alors qu’elle entendait l’ïléenne s’appliquer à tout manger, pour vite libérer le plateau et venir en aide à l’aveugle. Ce qui, inévitablement, poussait Quintille à accélérer (dans la mesure de ses capacités). « Tu seras plus rapide la prochaine fois ! » Lui lança l’aînée, amusée ! « En tout cas, je n’avais jamais entendu quelqu’un manger aussi vite ! » Elle était très, très amusée par la situation, ravie de découvrir une nouvelle personnalité aussi colorée et gentille. C’était drôle à entendre. Finalement elle sent les mains de Liry venir récupérer quelques petites choses à grignoter sur la jupe de Quintille, suivis rapidement par des mâchouillements révélateurs. Riant dans sa barbe, elle ne fit pour autant pas de commentaires. Elle avait parfois eu faim Quintille, même si elle avait été dans une maison, avec un père qui pouvait subvenir à ses besoins, d’autres n’avaient pas eu cette chance et avaient vécu pire qu’elle. Ainsi, elle comprenait et respectait cette volonté de vouloir jeter le moins possible. Ou peut être qu’elle était juste gourmande, dans tous les cas ça lui allait très bien. « D’accord. » Répondit Quintille. Agenouillée devant la jeune femme, elle tendit sa main droite. Dans un premier temps, elle alla trop à droite, loupant la main qui était tendue devant elle, puis finalement, quand elle estima être trop loin, repartit dans l’autre sens. Arrivée à mi-chemin, elle finit par douter. Dans quel sens était-elle partie déjà ? Finalement, elle continua vers la gauche, avant de rencontrer une main ferme qui l’attrapa. Elle tenait l’avant-bras de la jeune femme et accepta avec plaisir son aide, se remettant rapidement sur ses deux pieds. Elle nota bien l’avertissement de cette dernière, ne bougeant plus une fois debout, ce n’était pas le moment de tout renverser. « Eh bien, j’boirai bien quelque chose après tout cet effort. » Laissa-t-elle entendre. « Tu te joins à moi ? » Lui demanda-t-elle, ravie de faire sa connaissance. Enfin, si elle le souhaitait, évidemment.
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptySam 17 Nov 2018 - 17:29

Tu éclates de rire.  La Quintille, elle est drôle tout de même à vouloir faire des choses quand elle n'en a pas besoin.  Tu aurais très bien pu t'en occuper toi-même, mais bon.  Puisqu'elle l'a déjà fait, tu ne vas pas trop t'en plaindre.  Et puis comme si bien dit, il y aura toujours la prochaine fois.  Le défi lancé, tu attends déjà la prochaine occasion pour remporter ce petit concours qui pourtant est sans valeur puisqu'il ne prouve rien.  C'est ton esprit de compétition qui se chauffe.  Et ta fierté aussi.  Peut-être devrais-tu organiser des concours de dévorage de repas.  C'est avec bien d'orgueil que tu bombes la poitrine quand elle admet n'avoir jamais entendu qui que ce soit dévorer son assiette avec plus de rapidité.  C'est un art que tu as étudié avec soin.  Un peu pour provoquer quand tu étais encore étudiante à l'Académie.  Le visage exprimant le dégoût de tes camarades était beaucoup trop hilarant.  Dire qu'elles attribuaient tes mauvaises manières à tes origines îliennes…  Il t'arrive de te dire qu'en voyant ce que tu es devenue, maman pourrait en rougir de honte.  Enfin, au moins, quand Penny est là, tu fais au moins l'effort de tenir.  Un peu mieux.  Les mauvaises manies sont difficiles à se défaire.  Il y a trop longtemps que tu entretiens le mythe de la sauvageonne pour arrêter de le faire subitement et tout d'un coup.   Et puis, au final, les personnes qui mériteront ton amitié sauront faire abstraction de tous ces petits travers que tu cultives avec tant de soin.  Un peu comme l'aveugle juste là qui ne fait aucun commentaire sur ta façon d'être et accepte la main que tu lui tends, secourable.

Comme prévu, elle n'attrape pas du premier coup ton bras, mais avec patience tu déplaces le tien pour le mener à la rencontre du sien.  Une fois sa prise bien assurée, tu l'aides à se relever et tu secoues même un peu les pans de sa jupe qui ont été bien cochonnés par les débris de ton assiette.  Même si elle ne le voit pas, un large sourire fend tes lèvres lorsqu'elle te propose à boire.  Il n'y a guère d'activité qui puisse te plaire plus encore que prendre un petit coup.  Surtout si c'est en bonne compagnie.

« Boire ya que ça de vrai! » réponds-tu simplement pour toute réponse.  Tu passes ton bras sous le sien, le temps de la guider à une table.  Elle n'en a sûrement pas besoin, tu l'as déjà vue se promener entre les gens comme si c'était un exercice facile et naturel, mais c'est le moindre que tu puisses faire quand elle t'a déjà aidée.  Tu en oublies d'ailleurs presque le plateau de nourriture.  L'idée de te pencher pour le ramasser te traverse l'esprit, puis tu te dis que tu le récupéreras plus tard, de toute façon c'est déjà du gâchis.

Peu de temps s'en faut pour que déjà tu installes Quintille sur l'un des tabourets de bois de la salle et tu lâches alors son bras : tu ne vas pas non plus la materner comme une enfant.  Elle n'est pas complètement débile.  Ce n'est pas parce qu'elle n'y voit pas plus que dans le cul d'un lourd qu'il faut l'infantiliser.  Elle sait se débrouiller.

« Tu bois quoi?  Rhum?  Cidre? »

La question ne se pose même pas pour toi.  Il n'y a que le rhum qui soit vrai.  Le reste, c'est de la boisson de femmelette.  Enfin, pas que tu aies quoi que ce soit contre les femmes qui boivent de l'alcool de femme, mais on ne t'y prendra pas, ta fierté te l'interdit complètement.

« Ce sera sur moi, parce que tu m'as aidée et que tu m'as donné une bonne idée pour le futur. »

Faire des concours d'empiffrement ne te sort pas de l'idée.  Ça pourrait être un moyen parfait de se faire quelques fleurons et de passer le temps avant de retourner sur le Borée.  Ça fait trop longtemps que tu l'as quitté déjà.
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyDim 18 Nov 2018 - 0:19

Il y avait plusieurs personnes dans la vie de Quintille qui l’avaient marqué. Parfois pour des bonnes raisons, souvent pour des mauvaises. Il est vrai qu’elle n’avait pas d’amis. Elle n’en avait jamais eu, jusqu’à quitter sa famille maudite et leur maisonnée pas très sympathique. Bien sûr, elle n’en avait jamais manqué. Après tout, elle faisait partie d’une famille plutôt, disons-le, étrange et renfermée. Alors bon, se lier avec les autres, pour risquer de se les faire arracher ou de se faire malmener parce qu’elle ne se liera pas avec la bonne personne, à quoi bon ? Ca n’avait jamais été d’un quelconque intérêt pour la mère et elle ne souhaitait, absolument pas, faire une erreur regrettable.
Sauf qu’à Lorgol, tout était différent.
Ici, elle était libre de vivre sa vie comme elle l’entendait, avec qui bon lui semblait.
Elle était libre de rentrer tard si elle le voulait, libre de danser jusqu’au bout de la nuit, de boire, ou de dépenser quelques piécettes pour se faire plaisir. Libre. C’était une sensation qu’elle désirait au quotidien, dont elle mesurait la chance à chaque bouffée d’air, ou à chaque rencontre. Comme cette jeune femme, à l’accent si prononcé et à l’identité si singulière. Quintille l’appréciait déjà. Bon son savoir-vivre, pour sa façon d’être et son franc-parler. Il faudrait plus de personne comme ça. En tout cas, à son sens. L’avantage, c’est qu’elle mettait les gens à l’aise dès le premier mot qu’elle prononçait et tout venait ensuite naturellement. Quintille ne s’était pas forcée une seule seconde à sourire, à rire, à s’amuser aux côtés de la jeune femme. Elle s’y sentait vraiment bien. Acceptée. Non jugée. C’était d’un plaisir tellement remarquable, qu’elle ne cessait de s’en extasier. Elle avait passé une bonne partie de sa vie à se faire reprocher son sexe et son handicap, elle était bien contente de croiser des êtres qui la toléraient comme elle était. Entièrement. Sans jugement. Un véritable plaisir. Un bonheur inégalable. Et de très, très loin.

Alors, évidemment, elle lui avait proposé d’aller boire un verre. Déjà parce qu’elle en avait envie, ensuite parce qu’elle se doutait qu’elle ne lui dirait pas non. Elle avait tapé dans le mile, la jeune femme accepta avec grand plaisir. Ravie d’une telle offre, elle semblait bien enjouée à partager une pinte avec elle. « Rhum ! » Répondit-elle au tac au tac, bien contente de pouvoir partager un bon moment avec une personne aussi sympathique. Elle espérait pouvoir apprendre à la connaître un peu plus. Chose qu’elle ne pouvait pas faire tout le temps. Même, à vrai dire, rarement. Elle essayait d’aider le plus possible à la Taverne, même si – un trop grand nombre de fois – on lui avait conseillé de rester assise et de ne rien faire. Chose, évidemment, qu’elle ne pouvait pas faire au quotidien. Bien sûr, de temps à autre (comme en cet instant), elle était capable de se détendre et de profiter. Mais tous les jours ? Ne rien faire et profiter de l’hospitalité de son hôte ? Oh que non ! Ce n’était pas du tout dans son caractère. Et elle refusait que ça y soit, d’ailleurs. « C’est bien gentil. Merci. » Répondit Quintille à l’offre de la jeune demoiselle. Surtout qu’elle n’était pas obligée, l’aînée gagnant de quoi se payer un verre, elle aurait très bien pu le payer. Mais elle ne contesta pas l’offre qui lui était faite, elle savait quand profiter d’une telle occasion. « Alors dis-moi, quand est-ce que t’es arrivée à Lorgol ? » Lui demanda-t-elle, alors que les pintes venaient de leur être servies. L’aînée fit claquer son verre contre celui de sa camarade, avant d’en boire une bonne rasade. « Eh bien, ça fait du bien ! » Déclara-t-elle. Finalement, elle avait plus soif qu’elle ne le pensait !
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Message Sujet: Re: Tout est dans le four   Tout est dans le four EmptyJeu 17 Jan 2019 - 19:00

La Quintille, c'est une bien de bonne femme.  Parfois, les femmes du continent, elles préfèrent les nectars au doux sucré et léger qui vous tournent la tête avant même de comprendre qu'on a déjà bu une bouteille à soi-même.  De la fausse boisson que toi tu dis.  Tu es bien contente de voir que Quintille, elle, c'est pas une faiblarde.  Elle sait ce qui est bon pour elle et pour son gosier et tu pousses une exclamation joyeuse quand elle te fait part de son désir de boire ce qu'il y a de meilleur au monde : du rhum.  Ça, ça fera une bonne partenaire de beuverie, ça ne fait aucun doute et tu te réjouis grandement à cette idée.  Radine, dépenser tes fleurons sur de l'alcool de pacotille t'aurait fait une douleur au cœur, mais là, oh!  Comme c'est bon de savoir que ton argent durement acquis sera bien dépensé.  Ah, que ne vaut la couleur ambré du rhum?  Plus encore quand il s'agit de celui de l'Archipel comme on peut en trouver à la Taverne de la Rose.  Eux, ils savent où s’approvisionner contrairement aux autres établissements de la Ville Basse.  Si parmi les continentaux, les Lorgois sont parmi les plus agréables à fréquenter, le nombre d'idiots qui y subsistent est encore trop élevé pour ton plein contentement.  Les jours où tu dois te contenter de boisson au goût fade sont trop nombreux.  Au moins, ici, il y a du bon rhum et des gens bien, comme la cousine Viana ou encore Freyja la patronne qui parle votre langue aussi bien que si elle avait vécu parmi vous depuis toujours.  Il en faudrait plus comme elle.  Et comme Quintille, parce qu'elle est bien sympathique, même si elle ne voit pas plus que dans un four.

Avant de répondre à toute question, tu fais tinter ta chope contre le comptoir et en avale goulument une longue gorgée.  La descente fait du bien et si le liquide te coule sur le menton, ce n'est pas très grave parce que ton interlocutrice ne te voit pas.  Avec un peu de boisson, c'est toujours plus facile de parler.

« Trop l'temps… » souffles-tu.  Sans l'alcool, tu aurais sûrement été trop découragée pour répondre.  Depuis juin 1002 que tu as remis les pieds sur le continent. Vagabonde te manque atrocement.  Il est vraiment plus que temps de retourner naviguer et tracer des cartes jusqu'au-delà du bout du monde.  Pourtant, il semblerait que le destin veuille que tu restes encore ici quelque temps, qu'une mission te reste encore à accomplir parmi cette peuplade de fous dégénérés.

« Ça f'ra b'tôt un an.  C'pas ma place qu'ici.  J'aime pas Lorgol.  Le sol est trop droit.  Y bouge pas, » ajoutes-tu pour préciser un peu plus ta réponse.  Un an sur la terre ferme.  Ce n'est vraiment pas approprié pour un marin.  La houle des vagues te manque, le bruit de l'océan qui berce ton sommeil te manque.  Il n'y a pas une journée où tu ne regrettes pas la compagnie de Vagabonde.  Vos conversations sur vos expéditions plus loin que l'horizon te reviennent souvent en tête, de nouvelles idées émergent et tu n'as personne avec qui les partager, pas même Pénélope, qui même si elle te voit régulièrement pendant que tu es à terre, reste trop occupée pour t'accorder suffisamment d'attention pour discuter de tes aspirations futures.  Il n'y a qu'avec la figure de proue de ta vivenef que tu peux t'ouvrir complètement.  Tu prends une nouvelle gorgée, plus petite cette fois, plus raisonnable.

« J'ai d'jà resté ici, l'temps.  Pour l'cadémie.  C'tait pas si mal, mais j'préfère la tangue d'la mer et les craquements de bateau à la stabititude du sol et les grinchements du bois d'feu. »

Tu n'es réellement heureuse qu'en mer, en quête d'aventure.  Pourrait-elle le comprendre, elle qui a toujours vécu sur la terre?  La sensation d'excitation qui te pousse à toujours vouloir aller plus loin et plus loin encore?  Non, sûrement pas.  Elle ne peut qu'essayer de s'imaginer.
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