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 La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir

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Message Sujet: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyVen 26 Jan 2018 - 15:34


Livre III, Chapitre 1 • D'Accord et de Chaos
Octave d'Ibélène et Astrid d'Evalkyr

La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir

Même au palais impérial.



• Date : 16 janvier 1003
• Météo (optionnel) : Le temps est grisonnant et froid.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : Alors que la vie à Ibelin commence à peser sur les épaules d'Astrid, la morosité du jeune futur empereur ne lui a pas non plus échappé. En ces temps difficiles, elle décide de lui offrir un peu plus tôt le cadeau prévu par son domaine pour son couronnement.
• Recensement :
Code:
• [b]16 janvier 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3284-la-musique-ne-connait-pas-de-porte-qu-elle-ne-puisse-ouvrir]La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir[/url] - [i]Octave d'Ibélène et Astrid d'Evalkyr[/i]
Alors que la vie à Ibelin commence à peser sur les épaules d'Astrid, la morosité du jeune futur empereur ne lui a pas non plus échappé. En ces temps difficiles, elle décide de lui offrir un peu plus tôt le cadeau prévu par son domaine pour son couronnement.



Dernière édition par Astrid d'Evalkyr le Ven 26 Jan 2018 - 15:34, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyVen 26 Jan 2018 - 15:34

Cela commençait à être pesant de vivre à Ibelin. Après les attentats de Svaljärd qui s’était déroulé durant les derniers jours de juillet, le palais ducal avait subi trop de dégâts et ils avaient dû partir pour Ibelin. Cela faisait plus de six mois maintenant. Six mois qu’elle vivait si proche de la famille impériale… Cela la rendait maussade, malgré les doux sourires qu’elle dispensait en public. Leur enfant était bien sûr venu avec eux et… chaque apparition de Ludwig la rendait nerveuse. On aurait dit que, désormais, ils risquaient deux fois plus. Tant d’yeux supplémentaires à les épier. Tant de conséquences encore plus terribles prêtes à fondre. Alors que finalement, en y réfléchissant bien, ici ou à Svaljärd, l’attitude et la prudence qu’ils devaient adopter pour se protéger était finalement plus ou moins les mêmes. Pourtant, la situation avait quand même de quoi l’angoisser, ça n’était pas son imagination…

Un triste soupir passa ses lèvres. Malgré tout, une lueur d’espoir demeurait. Le nouvel empereur qui serait bientôt couronné, Octave, n’était pas comme ses parents. Il avait quelque chose de plus doux, plus rêveur aussi… Moins acharné peut-être. C’est ainsi qu’elle le percevait. Elle l’aimait bien. Plus que sa sœur si bien campée dans ses magnifiques robes. Mais que pensait-elle là ? Sixtine était aussi quelqu’un de très appréciable. C’est seulement qu’Astrid se sentait plus oppressée avec elle…

- Duchesse Astrid, voici ce que vous avez demandé.

- Oh, merci ! sourit-elle de toute sa bouche avec bienveillance au serviteur qui déposa devant elle avec prévenance le paquet qu’il tenait avant de se retirer.

Bien bien, c’était ce qu’elle attendait ! C’était un cadeau qu’elle avait commandé aux gens de Jaakyl pour le futur empereur suite au décès de son père. Elle venait juste de le recevoir. Il était souvent de coutume de présenter ses hommages d’une manière ou d’une autre lors de l’avènement d’un nouveau souverain. Au début, elle pensait attendre un peu comme tout le monde pour l’offrir après le couronnement mais, enfin, le jeune homme lui avait semblé d’humeur un peu maussade par instant. Elle qui était toujours si en retrait avait parfois cru capté trop de tristesse venir de lui. Il venait de perdre ses parents certes mais, enfin, Astrid avait également eu vent des quelques rumeurs sur la préférence du prince pour la musique plutôt que le pouvoir depuis qu’ils étaient ici. Elle espérait que cela lui plairait, et que ça lui remontrait quelque peu le moral.

S’emparant du paquet d'un bonne taille, la duchesse quitta leurs appartements, empêtrée de sa chaude robe d’un bleu foncé rehaussée d’une belle fourrure blanche d’ours polaire. Non, ce n’était pas la fourrure de Björn ! Qu’Aldor soit loué et garde ses créatures précieusement cachées sous sa neige. A Jaakyl, la chasse à l’ours était une tradition mais ses dangers faisaient qu’elle n’était pas non plus courante. Pour protéger cet ours là en particulier, il avait néanmoins décidé que ceux vivants dans les grottes glacées de l’est du domaine seraient protégés. Un peu comme un sanctuaire. C’était beau… un peu original, mais Astrid aimerait ce concept. En soi, ces grottes glacées étaient également magnifiques et un merveilleux hommage à Aldor.

Un peu perdue dans ses pensées, Astrid, qui avait prévu de faire porter le cadeau aux appartements du prince avec un mot plutôt que de le faire déranger, fut très surprise de le croiser. Nous étions en fin d’après-midi, la journée s’achevait donc et les obligations étaient moins nombreuses mais la jeune femme ne s’y était néanmoins pas attendu. Cela ne rendait néanmoins clairement pas la surprise mauvaise.

- Votre Altesse, sourit-elle de toute la largeur de ses lèvres, une vague égaillée les traversant, ses doigts joignant avec délicatesse les plis de ses vêtements pour s’incliner respectueusement comme se veut l’usage devant une telle personne. Je suis ravie de vous croiser. Auriez-vous quelques instants à m’accorder ?

Loin d’elle l’idée de vouloir le soustraire si quelques obligations l’attendaient mais elle était certaine qu’une pause ferait certainement du bien à celui qui bientôt n’aurait plus beaucoup de temps à consacrer à autre chose que ses devoirs. Il était encore bien jeune. Evidemment, elle-même était devenue duchesse à seize ans donc l’âge n’était pas tant la considération. Elle ne souhaitait simplement à personne d’emprunter une vie toute tracée, sans la liberté de choisir.
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyDim 11 Fév 2018 - 18:27

C’est d’un sourire las que le jeune prince a salué les membres du conseil avant de prendre congé pour s’en retourner à ses appartements, la tête chargé d’encombrantes pensées. La Chasse Sauvage est au centre de tous les esprits, et chacun craint pour sa vie, lui compris. Ils ne pensaient pas, au Conseil, que ce qui avait été libéré lors du Jour des Anciens à l’Académie serait si… si terrible. Et Octave ne comprend pas comment, ni pourquoi une telle chose existe. Enfin. Ils en ont parlé, encore. La situation devient largement préoccupante, le nombre de morts augmentant considérablement chaque nuit, en Ibélène comme en Faërie. Et personne ne sait comment les arrêter. Ils peuvent simplement conseiller à toute la population ibéenne de se mettre à l’abri, dès les premiers rayons de soleil disparus à l’horizon. Et maintenant, il lui est quasiment impossible de sortir le soir pour jouer dans les tavernes. C’est bien trop dangereux, et ses journées se finissent bien tardivement, en ce moment.

Elles se sont considérablement allongées, ses journées, depuis plus d’un mois maintenant. Maintenant que la date de son couronnement est fixée, et que son rôle se fait de plus en plus important. Beaucoup trop important pour lui, garçon timide et maladroit, qui n’est pas fait pour ça. Et pourtant, il apprend, de jour en jour, à jouer la comédie, et à faire ce qu’on attend de lui. Mais c’est si difficile… Il a l’impression d’avoir des années de retard à rattraper, et il se sent totalement submergé de travail et de choses à faire et à penser. Ce n’est pas entièrement faux, après tout. Peut-être que s’il avait plus écouté les leçons de ses précepteurs, s’il s’était plus intéressé à la politique, à la gestion d’un empire, peut-être aurait-il pu s’en sortir. Mais ce qui est fait est fait, et il ne sert à rien de ressasser tout ça. Néanmoins, s’il était né parmi le peuple, sa vie aurait été cent fois meilleure, il en est sûr.

Fatigué, il ralentit le pas, en arrivant vers le couloir de ses appartements. Il a envie de s’y réfugier, de se glisser sous ses draps et de ne plus jamais en bouger. Mais c’est impossible, il le sait. Même s’il se couche sans manger ce soir, il devra se lever demain, et recommencer une longue journée. Puis répéter ce cirque le lendemain, puis le surlendemain. Il se demande si sa vie se résumera ainsi, à une succession de journées pénibles et fatigantes, lorsqu’il sera empereur.

Une voix féminine l’interpelle et le tire de ses pensées. Il sourit sincèrement en reconnaissant Astrid d’Evalkyr, duchesse de Valkyrion. Il ne la côtoie véritablement que depuis qu’elle vit ici, attendant que son palais ne soit reconstruit suite à Lughnasadh. Et il l’apprécie, cette femme avenante et souriante, chez qui il ne décèle aucune animosité. Il la trouve bien plus abordable et moins impressionnante que son mari, et ce n’est pas une mauvaise chose.

- Duchesse.

Sa demande l’intrigue, cependant. De quoi souhaite-t-elle lui parler ? Mais son sourire se fait plus sincère encore, et il répond sans réfléchir bien longtemps, heureux de s’arracher pour quelques instants à ses pénibles pensées de prince héritier.

- Mais bien entendu. Je suis tout à vous.

Il espère juste que ce n’est pas grave. Enfin, Astrid a l’air léger. Et il est quasiment certain qu’elle ne lui porte aucune mauvaise nouvelle. Alors, quoi ?
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptySam 17 Fév 2018 - 23:13

Malgré le fait qu’elle porte rarement de préjugés sur les gens, Astrid ne peut s’empêcher de remarquer encore une fois que le jeune futur empereur semble bien las ce soir encore. Qui pourrait l’en blâmer ? La mort de son père avait entraîné simultanément deuil et responsabilités effrayantes. Si Hjalden avait pris la décision de rester au palais impérial d’Ibélène c’était à la fois dans l’attente des dernières réparations de leur palais de Svaljärd mais surtout pour épauler le futur empereur. Peut-être y avait-il eu quelques motivations d’ordre politique, pour s’en attirer ses faveurs, mais, si Astrid était au moins sûre d’une chose, c’était que son époux avait à cœur le bien d’Ibélène et qu’il était d’une grande loyauté envers la famille impériale. Ces raisons-là avaient sûrement été bien plus au cœur de sa décision d’épauler Octave qu’aucune autre motivation.

- Je vous remercie, Prince Octave, lui sourit-elle en inclinant le port de sa tête, tandis qu’elle le rejoint. Elle se demande souvent quel titre elle est censée lui conférer mais, a priori, jusqu’au couronnement, son titre de prince est toujours en vigueur. A la vérité, la jeune femme avait parlé sans réfléchir. Les usages de la cour étaient certes importants mais elle était sûrement une Duchesse un peu trop familière, parfois. Et cela ne lui semblait pas être un mal à vrai dire. Puis-je vous proposer que nous rejoignions le Salon du Cor-Bleu pour que nous gagnons en tranquillité ?

Elle savait que c’était un petit salon, à proximité, dont très peu se servait vu sa proximité avec les appartements impériaux, donc souvent vide, et qui donnait une magnifique vue sur les étendues de neige de Valkyrion. Astrid se serait mal vu converser en plein milieu du couloir et lui remettre son présent. Ses manières n’étaient peut-être pas parfaites mais elle n’en était pas là. Le paquet qu’elle tenait était tout de même assez imposant entre ses bras alors ses intentions seraient sûrement vite percées par le prince mais qu’importait ? L’attention lui ferait sûrement certainement plaisir tout de même. Il s’alourdissait quelque peu d’ailleurs mais, pas tant que ça. Une domestique aurait pu le transporter pour elle mais Astrid estimait qu’elle était capable de le faire elle-même. A Jaakyl, il lui avait parfois fallu tirer des choses bien plus lourdes. Plus vraiment depuis qu’elle était Duchesse, c’était certain…

- La journée a dû être encore longue pour vous, entama finalement la Duchesse, avec douceur, car c’était justement un de ces moments où sa délicate familiarité prenait le pas. Elle ne pouvait néanmoins s’en empêcher car son cœur ne pouvait dénigrer la fatigue qu’elle lisait sur les traits d’Octave. Astrid ne cherchait pas à être compliquée et, à vrai dire, c’est pour ça qu’elle en avait fait une affirmation et non une question. Elle voulait éviter au prince d’avoir à mentir, comme tout empereur convenable devrait le faire. Du moins, c’est ce que pensait la plupart des gens. Ils avaient tort. L’aide de Hjalden vous soulage-t-elle tout de même ? Elle savait que son mari s’était beaucoup concentré sur les efforts de guerre mais depuis la mort d’Augustus il était aussi plus présent pour Octave. Elle avait parlé mais ses espoirs étaient maigres, elle le savait. N’ayez pas peur d’hésiter si vous avez besoin. De si jeunes épaules n’auraient pas dû porter si brutalement un tel fardeau... Heureusement, tout n’est tout de même pas si sombre.

Terminant sur une petite note d’humour enveloppée de douceur tandis qu’ils arrivaient près du petit salon, son sourire encourageant aux lèvres, ses bras avaient légèrement soulevé le paquet qu’elle tenait pour signifier en même temps que c’était à cela que sa phrase faisait référence.
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyJeu 1 Mar 2018 - 19:45

Le sourire d’Astrid est contagieux, et Octave lui en rend un semblable au sien quand elle se rapproche de lui. Il l’aime bien, la duchesse de Valkyrion, avec sa bonne humeur et sa douceur. Il répond à sa proposition par un hochement de tête empressé, et ravi. Leur discussion sera donc un peu plus longue que quelques mots échangés rapidement dans un couloir, et cela lui convient parfaitement. Ce seront toujours quelques minutes de répit de gagnées, pendant lesquelles il pourra échapper un peu à ses obligations. Il les retrouvera plus tard, de toute façon.

- Bien entendu. Souhaitez-vous que je porte ce qui vous encombre ?

Car il lui aurait bien proposé son bras, en galant jeune homme, mais il a bien remarqué le lourd paquet dans les bras de la duchesse – difficile de le rater, après tout, et il a beau être fatigué, il n’a pas perdu la vue pour autant. Il se demande ce que c’est, d’ailleurs. Est-ce que c’est en rapport avec leur discussion ? Est-ce que c’est un cadeau pour quelqu’un ? Pour Sixtine ? Ou pour lui ? Il a envie de la questionner à ce sujet, mais ce serait impoli, et il ne ferait que renforcer un peu plus l’image qu’on se fait de lui, à savoir celle d’un petit garçon curieux, pas encore prêt pour la couronne. Enfin, au fond, il l’est sans doute, mais il n’a pas à le montrer.

En marchant vers le petit salon, la duchesse entame la discussion, et Octave ne peut que lui répondre d’un vague haussement d’épaule et d’une moue teintée de fatigue. Est-ce si facile à deviner ? Sans doute. Il n’a jamais réussi à cacher quelque chose bien longtemps, exception faite pour ses sorties nocturnes, et n’est pas fait de ce marbre qui fige les visages dans des expressions neutres aisément. Il est fait pour montrer ses sentiments, par pour les camoufler, et cela risque de lui jouer des tours, dans le futur. Mais Astrid ne lui veut aucun mal ; et elle est peut-être une de ses seuls véritables amis dans Arven.

- Votre sollicitude me touche, duchesse. En effet, la journée a été longue, et je suppose que ce ne sera pas la dernière, commente-t-il avec un petit rire. Puis elle le questionne sur Hjalden, question à laquelle il répond honnêtement. Son aide m’est précieuse et je lui en suis reconnaissant. Mais je ne peux me reposer sans cesse sur lui ; il a un duché à gouverner, et moi des responsabilités à endosser. Néanmoins, il est bien content de vivre sous le même toit que le duc de Valkyrion, malgré les malheureuses circonstances qui ont conduit à cette situation. Il ne peut s’empêcher de songer que sans les attentats de Lughnasadh, ses deux parents auraient sûrement été encore en vie à l’heure actuelle, il n’aurait pas à faire tout cela.

Ses dernières paroles lui tirent un maigre sourire. Elle met en évidence son jeune âge, mais Augustus, son père, est monté sr le trône plus tôt encore ; et Octave a bien du mal à imaginer son père à vingt-cinq ans, aussi timide et peu sûr de lui que son fils. Peut-être était-il maladroit aussi, au début de son règne ; mais il devait sans doute être plus intéressé que lui par les histoires politiques et les jeux de pouvoir. Néanmoins, il ne fait aucun commentaire inutile, et se contente de sourire légèrement sur la fin de sa phrase.

- Vous jouez avec ma curiosité, duchesse.

Heureusement, ils parviennent rapidement au petit salon. Le petit prince ouvre la porte et s’efface, invitant Astrid à entrer dans la pièce. De là, il envoie une jeune servante chercher quelque boisson et douceur à l’intention de la duchesse, avant de la suivre et de fermer derrière lui. De là, il l’invite à prendre place sur un des fauteuils, avant de s’installer à son tour dans celui d’en face. Il laisse ses yeux dévier sur le mystérieux paquet, avant de revenir avec un sourire vers sa propriétaire.

- Alors, dites-moi, de quoi souhaitiez-vous m’entretenir ?

Sa curiosité est grande, et il ne peut plus la cacher. Et maintenant, il aimerait bien déballer le paquet et découvrir ce que c’est, comme un enfant le jour de son anniversaire. Mais bon, il faut qu’il prenne son mal en patience, et qu’il garde un peu de dignité. Il en aura sûrement bien besoin, pour la suite. Et même si Astrid n'est pas la plus à-cheval sur les principes et les manières, elle reste une duchesse - et lui un prince impérial.
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyLun 5 Mar 2018 - 22:01

Il était agréable de voir le visage du jeune homme se détendre et sourire. Elle ne l’avait pas connu personnellement avant que la guerre ne soit déclarée, mais il semblait bien plus fait pour cela que pour les graves mines. Et les gens qui pensaient que ceci signifiait qu’il n’avait pas les épaules pour diriger ne l’avaient certes pas vu dernièrement. Sa ténacité et sa volonté de se s’en sortir dans son nouveau rôle étaient tout à son honneur. Les mauvaises langues pouvaient bien parler, si Octave ne connaissait pas tous les us et usages des empereurs, ses manières et son caractère n’avaient rien à envier à ses prédécesseurs. Les gens jugeaient avec beaucoup trop de dureté ceux qui avaient plus de pouvoir qu’eux. Octave ferait un très bon empereur, elle en était convaincue depuis qu’elle s’était mis à les côtoyer, sa sœur cadette et lui. Peut-être qu’il n’avait effectivement jamais voulu devenir empereur, et avait négligé ses études, mais personne n’est plus fort que celui qui accepte ses responsabilités envers et contre tout, et surtout contre ses propres envies.

Elle est contente de lui apporter un peu de bonne humeur, malgré tout. Même si la joie éclaire un peu plus son visage, il est aisé de sentir que trop de tracas se cachent encore en dessous. Rien ne pourrait certainement les faire partir. Comme les siens. Malgré la joie apparente qu’elle affichait pour les autres, et ses belles paroles d’optimisme, rien ne faisait taire la peur et la méfiance qui se jouaient constamment d’elle, au fond d’elle. Néanmoins, même si tout est irrémédiablement sombre, et que rien n’y changera, il faut quelqu’un pour vous dire le contraire. Astrid souhaitait sincèrement les soutenir au mieux, comme ils les méritaient.

- Vous vous en sortez très bien, répliqua-t-elle simplement, la mine paisible, alors qu’ils arrivaient dans le fameux petit salon. Et puis la Duchesse s’incline légèrement, incapable de meilleurs mouvements, un sourire reconnaissant aux lèvres pour gratifier la galanterie du prince qui lui ouvre la porte. Merci, Votre Altesse.

Astrid attendit quelques secondes à l’orée de la pièce, le temps qu’Octave la suive et apprécia d’un léger mouvement de tête sa proposition de s’asseoir. Sans se départir de son paquet, elle rejoignit pour la formalité l’un des fauteuils car elle n’allait certainement pas tarder à se relever mais il n’était pas convenable qu’elle ne s’assoie pas après une telle invitation.

- Je ne souhaitais pas vous entretenir de quelque chose en particulier, Votre Altesse, avoua sans mal la jeune femme. Néanmoins, il était vrai que, dit ainsi, cela pouvait sembler bien mal accaparer le temps du futur empereur qui avait tant à faire. J’espère que vous me pardonnerez de vous avoir dérangé sans sollicitude importante. Je souhaitais simplement vous offrir ceci, termina-t-elle en indiquant le paquet tenu dans ses bras, enrobé d’un riche velours bleu sombre. Je comptais le faire déposer dans vos appartements et ainsi ne pas avoir à vous déranger mais j’ai pensé, en vous croisant, qu’il serait agréable que je vous l'offre présentement, en main propre.

Ne voyant pas vraiment de raison à faire durer le suspend plus longtemps, la jeune femme se redressa donc et lui tendit enfin le paquet. Elle aurait pu se lever, s’incliner profondément et déposer respectueusement le paquet entre les mains du prince, mais non, elle s’était simplement évertuée à lui tendre pour qu’il l’attrape. Astrid éprouvait une grande tendresse pour sa sœur et lui-même, une tendresse sûrement presque maternelle, malgré le fait qu’ils n’avaient pas tant d’années d’écart. Les responsabilités et la dure loi de la survie creusaient des sillons profonds.

- C’est le cadeau que vous fait le domaine où je suis née, Jaakyl, pour votre couronnement. J’aurais certainement dû attendre pour vous l’offrir mais j’ai pensé que cela vous ferait plaisir

D’un coup, elle espère que le prince ne va pas y voir une mauvaise intention. Enfin, Astrid ne le pensait pas… Il s’agissait d’une mandoline faite dans un bois clair. La caisse de résonnance, corps principal de l’instrument, avait été finement gravée. Se dessinait dessus les corps d’ours polaires marchant dans ce qui semblait être un paysage de fond d’arbres enneigés, le plus gros, au premier plan, tournant un regard lourd et profond vers l’observateur. Jaakyl n’était pas vraiment connu pour ses talents de gravure mais, bon, il s’agissait du cadeau pour l'empereur. Astrid avait personnellement demandé à ce que cela soit une mandoline après avoir glané nombre d’informations sur les goûts d'Octave. Le choix du motif était néanmoins plus personnel à Jaakyl, connu pour ces nombreux ours polaires vivant du côté de la banquise. Ses créatures extraordinaires étaient chères au cœur d’Astrid. C’était sa touche à elle, et un petit morceau de tout l'empire qui serait bientôt à lui.
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptySam 17 Mar 2018 - 23:03

Octave se contente de lui répondre avec un petit sourire. Astrid croit en lui, et le jeune homme sent qu’elle le soutiendra jusqu’au jour de son couronnement, et même après. Il est content de pouvoir compter sur elle, parce qu’il l’apprécie vraiment, cette duchesse au grand cœur, et il est heureux de pouvoir la compter parmi ses quelques alliés. Et puis, le comportement un brin maternel qu’elle adopte en sa présence lui réchauffe souvent le cœur. En tout cas, il a l’impression qu’i pourra compter sur elle pour la suite.

Ils arrivent bien vite au petit salon. Une fois la duchesse assise, il ne tarde pas à la questionner sur les raisons qui l’ont poussée à venir à sa rencontre, s’imaginant sans trop de mal que cette entrevue est grandement liée avec le paquet qu’elle porte depuis tout à l’heure. Il garde contenance, mais son regard trahit son empressement. Enfin, il saura bientôt ce que contient ce mystérieux paquet aux couleurs de la nuit. Patient en apparence, il lui offre un léger mouvement de la tête, comme une invitation à continuer ainsi qu’un geste lui indiquant que ce n’est pas bien grave.

- Et vous avez eu raison. Rassurez-vous, je mentirai si je vous disais être dérangé par cette entrevue. Et puis, cela nous donne une occasion pour discuter un peu, conclut-il avec un petit sourire à son intention.

Il se redresse et s’avance légèrement sur son fauteuil alors qu’elle lui tend le paquet – un présent, donc, pour lui. Il l’attrape, sans faire aucun commentaire sur les manières un brin familières d’Astrid. Elles ne le dérangent pas, au contraire, puisqu’elles lui font oublier pendant un court instant sa place et son rôle. C’est ce qu’il recherche aussi, en se mêlant au peuple d’Ibelin incognito : traité comme un simple ménestrel et non un prince impérial, il se sent à l’aise, bien plus que lorsque le moindre de ses gestes est millimétré par un protocole bien trop strict. Ramenant le paquet sur ses genoux, il ne peut s’empêcher de le palper, comme pour essayer de deviner ce qui se cache sous le tissu.

- Je vous remercie, duchesse.

Des mots simples et un brin formels, mais il est sincère, et résolument un peu pressé de découvrir son présent, même s’il croit en avoir une petite idée. Délicatement, il ouvre le paquet. A la vue du bois, il marque une pause, regarde la duchesse les yeux plein de surprise et de joie, avant de défaire tout à fait le paquet, libérant la mandoline de sa prison de tissu. Il ne dit mot pour le moment, mais il n’en a pas besoin : ses yeux brillants et son sourire béat fiché sur son visage parlent pour lui. Lentement, ses doigts glissent sur les petites gravures et en esquisser le contour. Aussitôt, il pose l’instrument contre lui, et laisse ses doigts se poser habilement sur la mandoline, les uns sur le manche, les autres sur les cordes, et les pincer une par une. Elle n’est pas accordée, mais le son des cordes est  vraiment bon. Il l’observe encore quelques secondes avant de ramener son attention vers la jeune femme.

- Merci… Vraiment, merci Astrid. Je crois que vous ne pouviez me faire un plus beau cadeau.

Il est ému, le petit prince, tellement qu’il laisse tomber lui aussi les convenances. Il est touché de cette attention toute particulière, pour lui, rien que pour lui ! Il ne sait pas encore ce que seront les présents qui lui seront offerts pour son couronnement, mais il est quasiment certain qu’aucun n’égalera celui-ci dans son cœur. Car en lui offrant un instrument de musique, son instrument, elle l’encourageait à ne pas laisser tomber la musique pour le trône. Comme si joindre les deux était réellement possible. Il est certain que son père n’aurait pas réellement apprécié un tel présent, mais il n’est pas son père, il le sait aussi bien que tous. Il lui sourit sincèrement, avant de reprendre la parole.

- Je voudrais vous remercier convenablement pour ce présent. Comment le puis-je ?

Accepterait-elle qu’il… Qu’il lui joue un morceau ? Cela lui ferait plaisir. Et en même temps, il n’ose pas lui demander, lui imposer. La dernière fois qu’il a voulu se produire devant la noblesse d’Ibelin, cela s’est plutôt mal terminé. Mais Astrid n’est pas eux. Néanmoins, peut-être ce cadeau n’est-il que pour lui et qu’elle ne tient pas particulièrement à ce qu’il lui fasse démonstration de son seul talent…
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyMar 27 Mar 2018 - 23:43

C’est avec un petit contentement certain que la duchesse l’observe tâter le tissu. Il était absorbé. Elle aurait pu le comparer à un enfant découvrant un cadeau mais cela lui faisait plutôt penser à la nature vivante d’une personne qui pouvait à nouveau se déployer après avoir été enfermée. Elle aurait aimé pouvoir le décharger de ses responsabilités mais… La vie n’était jamais tendre.

- Je vous en prie, mais ouvrez-le donc avant de me remercier, lui répondit-t-elle avec humour.

Évidemment, elle n’avait pas pu faire un mauvais choix. Pas après tous les renseignements qu’elle avait glané. Néanmoins, depuis qu’elle vivait au palais, Astrid n’avait pas pu observer une seule fois de ses propres yeux le prince exerçant sa passion, alors d’une certaine manière, elle se demandait quel effet aurait son cadeau. Ses yeux curieux et calmes l’observèrent ouvrir le paquet, et c’est un doux sourire qui se dessina finalement sur ses lèvres en réponse à l’excitation qui venait de saisir le jeune homme. Il devait vraiment aimer la musique… Cela devait beaucoup lui coûter de ne plus en faire. Elle espérait bien que son cadeau lui ferait particulièrement plaisir, lui permettrait de se changer les esprits, de se rappeler de choses qu’il aimait. Astrid était très satisfaite de son choix, de sa décision de lui remettre plus tôt que prévu son présent. Alors elle lui laissa tout le temps nécessaire, l’observant, jusqu’à ce qu’il ne se retourne vers elle.

- Je suis heureuse que cela vous plaisante… se contenta-t-elle de répondre, touchée par la réaction d’Octave.

Malgré tout, cela la rendait un peu triste. Cela lui présentait sous les yeux comme sa vie ne serait plus jamais la même. Il deviendrait empereur, peu importe ce qu’il souhaitait, mais cela ne signifiait pas qu’il devait renoncer à tout. La route allait être longue et dure, surtout dans un règne commençant en période de guerre, mais la lumière était peut-être au bout du tunnel ? Elle l’espérait pour lui… Et essaierait de le soutenir jusque-là.

- En restant vous-même ? répondit-elle finalement, avec humour et pourtant beaucoup de tendresse. Vous serez bientôt empereur, mais cela ne signifie pas que vous ne pouvez plus être la même personne. Vous allez sûrement devoir changer certaines choses, nous évoluons tous c’est normal, mais ce que vous aimez peut rester une partie intégrante de votre vie. Nous sommes en guerre bien évidemment maisUne fois les choses apaisées, rien ne vous empêchera d’être un empereur promouvant les arts, d’être proche de votre peuple. Tous les empereurs se sont constitués une image.

Voilà qu’elle venait de lui dire un grand nombre de choses. Astrid espérait que cela ne le froisserait pas, mais elle se devait de lui dire toutes ces choses. Sa conscience et son intégrité le lui dictaient. Si les détracteurs du futur empereur ne se gênaient pas pour dire ce qu’ils pensaient, ceux qui le soutenaient ne devaient pas se taire non plus.

- N’y voyait nulle critique surtout, temporisa-t-elle finalement. Je souhaitais simplement vous le dire. Sa tête s’inclina légèrement, ses yeux se baissant vers le sol, en signe de respect et d’excuses préventives. S’il y a la moindre offense, ce n’était point moins attention. Elle ne souhaitait d’ailleurs pas appesantir l’atmosphère du jeune prince alors Astrid, se rasseyant confortablement, décida de proposer autre chose. Mais si vous voulez vraiment me remercier, vous pourriez peut-être nous jouer quelque chose ?
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Octave Main-de-Velours
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptySam 7 Avr 2018 - 22:04

Son visage se fige en entendant son début de réponse. Il s’attendait à n’importe quelle réponse, celle lui demandant de jouer jusqu’à une faveur quelconque que lui seul peut exaucer, mais pas à… ça. En restant lui-même. Il ne s’y attendait pas, et c’est peu dire. Et puis surtout, il trouve sa réponse étrange. Pas méchante, Astrid est loin d’être une personne mauvaise qui lui souhaiterait du mal, mais… Comme si elle faisait résonner quelque chose en lui. Peut-être que ces simples mots le touchent plus violemment qu’il ne l’aurait pensé. Sans un mot, il la laisse poursuivre, son regard quittant peu à peu celui de la duchesse pour aller se perdre dans l’admiration du tapis épais qui orne le sol.

Etrangement, entendre ces mots lui fait du bien, quelque part. Et ils lui ouvrent une perspective à laquelle il n’a jamais sérieusement songé. Il ne s’est jamais dit que, peut-être, le profil de l’empereur d’Ibélène pouvait changer volontairement. Qu’il pouvait être un aussi bon empereur que son père, sans être comme lui. Il faut dire qu’il entend, depuis sa naissance, qu’il faut qu’il soit plus fort. Plus digne. Plus noble. Plus homme. Plus Augustus. Que sa manière de voir le monde ne convient pas, qu’il est un faible, un gamin ignorant, qu’il faut qu’il change. Et il a grandi avec ce principe, cette idée tenace qu’il fallait qu’il soit un homme, un vrai, digne de son sang belliférien. Se pourrait-il qu’il se soit trompé ?

Lentement, il s’affaisse dans son fauteuil, baissant les yeux vers le manche de sa nouvelle mandoline. Par réflexe, ses doigts viennent se déposer dessus, mais il ne gratte pas les cordes, n’en tirant aucun son. Il finit par murmurer, plus pour lui-même que pour Astrid.

- C’est si difficile.

Il relève les yeux, un brin surpris, alors que la Kyréenne semble s’excuser. S’offense-t-il vraiment pour si peu ? Elle vient de lui donner un conseil, pas de critiquer sa tenue ou quoique ce soit d’autre ! Il s’empresse de lui adresser un petit sourire pour la rassurer, et lui répond sur un ton voulu reconnaissant.

- Ne vous en faites pas, je n’y vois point d’offense. C’est juste que… Il marque un temps de pause, légèrement hésitant, avant de poursuivre. Personne ne m’a jamais réellement conseillé comme cela. On me répète sans cesse que je dois me comporter comme l’aurait fait mon père, parce que c’est ce qu’Ibélène attend de moi. Je – pensez-vous qu’il en soit autrement ?

Sa question est sincère. Et peut-être qu’Astrid va lui redonner confiance en ce rôle dont il n’espère plus rien depuis un bon moment. Et puis, si elle a raison, alors son futur ne sera peut-être pas aussi gris et difficile qu’il ne le pense, s’il le veut vraiment. Néanmoins, sa dernière question l’arrache à ses pensées, et c’est avec un grand sourire qu’il lui répond.

- Avec grand plaisir. Laissez-moi juste quelques instants, le temps de l’accorder, et je suis tout à vous. Calant naturellement l’instrument contre lui, il triture quelques instants les cordes, les réglant entre elles à l’oreille sans trop de difficulté. Jouant un accord, puis un autre, afin de se dérouiller les doigts et de vérifier si elle sonne bien juste, il sourit, satisfait, avant de reporter son attention sur Astrid. Vous y connaissez-vous un peu en musique ? En avez-vous une en tête, que vous aimeriez entendre ? Sinon, il peut toujours trouver quelque chose. Mais honneur aux dames ; si elle a envie d’une musique particulière, il peut bien l’exaucer. Il lui doit bien cela, après tout.
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyJeu 31 Mai 2018 - 16:19

Il y a des choses qui sont plus aisées que d’autres. Astrid avait toujours tenu avec grande attention à se tenir à l’écart des grands de la société de par sa condition. Et en tant que duchesse, cela avait été très compliqué et cela expliquait à quel point elle ne se sentait pas à sa place pour s’adresser à un souverain, surtout pour lui donner un conseil. C’était une jeune femme discrète, assez peu connue parmi les nobles pour sa parole avisée, pour sa parole tout court à vrai dire. Elle doutait souvent que ses mots soient suffisamment courtois ou qu’ils soient mal interprétés, alors elle fut reconnaissante à Octave de lui rendre son sourire. Il ne méritait pas de finir écrasé sous les discours plus lourds et plus manipulateurs les uns que les autres de ses proches. Elle le pensait sincèrement, mais sa question l’avait laissée songeuse… Pouvait-elle avoir suffisamment confiance en ses dires, en elle-même, pour le conseiller jusqu’au bout ? En un sens, ce qu’elle avait souhaité était plus un souhait de bonheur à son égard qu’une directive pour son gouvernement… Que savait-elle de la gestion d’un empire ?

Avec douceur, Astrid l’observa apprêter l’instrument avec habilité. Une chose qu’elle ne savait point faire. Qu’est-ce qui faisait d’un noble quelqu’un de plus apte à diriger qu’un autre ? Elle n’avait jamais reçu une grande éducation à Jaakyl. Elle le réalisait à l’instant mais la situation d’Octave n’était pas bien différente de celle qu’elle avait connu, à ceci près que son secret mettait en plus sa vie en balance. Se souvenir de ce détail faisait toujours battre son cœur plus vite, quelques secondes, derrière le masque apaisé de son attitude. Heureusement, l’engouement d’Octave la gardait dans le moment présent. Parler de musique avait quelque chose de véritablement distrayant, car non, Astrid ne s’y connaissait pas vraiment. C’était probablement un de ses défauts, sa culture moins développée dans ses domaines des nobles dames : musique, broderie, art… Elle n’avait jamais manqué de s’y intéresser mais le savoir l’avait souvent bien plus distrait.

- Il va falloir me pardonner mais je ne m’y connais pas beaucoup, non, lui répondit-elle gênée et avec humour. J’ai probablement passé plus de temps à promouvoir les savoirs que l’art dans notre duchémais les arts sont quelque chose que j’aime découvrir. J’apprendrai et écouterai avec plaisir ce que vous voudrez bien. Sa voix se suspendit un instant, se remémorant des souvenirs et pesant le pour et le contre de l’intérêt d’en faire part au futur empereur. A Jaakyl, la vie était assez rudeNotre statut de noble ne nous différenciait que très peu des autres. C’était souvent ainsi en Valkyrion mais plus la vie était rude et plus cela se vérifiait. Nous n’avions que peu de temps pour les divertissements, sauf pour le chant que nous apprécions particulièrement peut-être. Et malheureusement, mon accession à la fonction de duchesse n’a pas corrigé cela, termina-t-elle en riant, comme lorsque l’on exprime sans la crainte de se voir juger.

Assise dans le confortable fauteuil, la posture délicate et droite, ses yeux se voilèrent quelques instants. Se confier n’était pas une chose évidente pour elle mais si cela pouvait aider leur jeune empereur alors elle se devait de le faire, aussi Astrid reprit sur les secrets de son passé.

- Vous savez, Votre Altesse, je n’ai jamais été préparée à devenir duchesse. Vous devez vous en douter mais en tant que fille d’une petite baronnie perdue au fin fond des terres les plus froides et les plus extérieurs de Valkyrion, rien ne me prédestinait à un tel avenir. J’ai reçu l’éducation de la noblesse mais j’ai certainement passé plus de temps à participer à la survie de notre peuple qu’à leur donner des ordres. Cette vie me convenait etdevenir duchesse n’était pas ce que je souhaitais. Lorsque cela se produisit, j’étais certainement la dernière des parvenues parmi les dames de la noblesse et je crois n’avoir jamais réussi à coller à leur modèle. Pourtant, je pensene pas avoir été une mauvaise duchesse et ne pasavoir fait faux-bond au peuple kyréen. En avançant ses mots, Astrid n’en était pas certaine, elle l’espérait de tout cœur. Jamais le peuple ne s’était plaint d’elle mais cela n’était pas forcément significatif. J’ai appris ma fonction du mieux que j’ai pu maisj’ai dû faire selon celle que j’étais carCe n’est pas possible d’être quelqu’un d’autre. C’était un peu la même chose pour Octave. Je crois que vous ne devez pas négliger ce que cela signifie qu’être empereur mais cela ne signifie pas que vous devez être quelqu’un d’autre. Les gens ont peur, expliqua-t-elle, et votre père était un bon dirigeant, ils se raccrochent à ce qu’ils connaissent de positif mais en le recopiant vous n’obtiendrez peut-être pas les mêmes résultats car vous n’êtes pas lui et les évènements ne seront pas les mêmes. Cela ne s’annonce pas facile maisgardez courage. Aussi termina-t-elle sur une touche un peu plus légère. Si j’ai pu m’en sortir, pourquoi ne le pourriez-vous pas ?
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Message Sujet: Re: La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir   La musique ne connaît pas de porte qu'elle ne puisse ouvrir EmptyLun 2 Juil 2018 - 19:32

Il accueille sa réponse d’un petit sourire et d’un hochement de tête. Bien sûr. Dans le duché du Savoir, les arts n’ont pas une place primordiale. Si Octave était né en Lagrance, ou dans une moindre mesure, en Sombreciel, dans la petite noblesse ou simple roturier, comme il en avait toujours rêvé, les choses auraient pu être différentes. La musique aurait pu être plus qu’une simple distraction ou un passe-temps inutile. Il aurait pu en faire son métier. S’il avait trouvé le courage de confronter son père encore vivant, il aurait pu renoncer à ses droits sur le trône et le laisser à Sixtine. Ou bien, lors d’un passage à Lorgol, s’enfoncer dans la Ville Basse et ne plus jamais en ressortir. Devenir personne, simplement un musicien vivant simplement de l’argent gagné grâce à ses prestations dans les tavernes du coin. Mais il est lâche, et il en paye aujourd’hui le prix. Enfin, là n’est pas le sujet.

- Très bien. Voyons…

Il pose les yeux sur les cordes, ses doigts se plaçant un peu au hasard sur le manche, les laissant décider d’eux-mêmes la mélodie à jouer. Cependant, Astrid reprend la parole, et le prince relève les yeux vers elle pour pouvoir l’écouter. Il sourit en entendant son rire, et se redresse doucement alors qu’elle se dévoile un peu plus. Il ponctue quelques unes de ses phrases d’un léger mouvement de tête pour l’encourager à continuer, montrant qu’il l’écoute attentivement. Et petit à petit, il comprend ce qu’elle veut lui montrer. Et l’intention le touche, encore. Ses acquiescements se font plus lents, un peu plus graves, aussi. Finalement, ils ont peut-être plus en commun que ce qu’il semblait croire, au début. Il savait déjà qu’Astrid était née au sein d’une petite baronnie, mais il n’avait jamais réellement envisagé qu’elle puisse avoir eu du mal, elle aussi, au début. Le couple ducal kyréen est solide et apprécié de ses sujets, Octave le sait, et il avait toujours stupidement pensé que c’était parce qu’ils avaient accompli leur devoir dès l’enfance. Ce n’est pas vrai, et il s’en rend compte.

Ses derniers mots sonnent doux à ses oreilles. Astrid est optimiste, et elle a confiance en lui. C’est peut-être la seule, mais c’est déjà un soutien, et non des moindres. Sa question cependant le laisse muet quelques secondes, avant qu’il ne trouve les mots pour y répondre.

- Les Kyréens vous apprécient, soyez-en certaine. Il le sait assez bien pour avoir passé du temps auprès d’eux, de nombreux soirs durant. Il pousse un léger soupir. Je crois que c’est différent, pour moi. Toute ma vie j’ai grandi dans ce but, et j’ai pourtant manqué à mes devoirs plus d’une fois. J’ai toujours pensé que j’avais le temps avant de devoir prendre ce rôle, mais… Il s’interrompt quelques secondes. Son regard a dévié vers un point invisible quelque part entre le mur d’en face et le sol, et il le ramène vers la duchesse avec un petit sourire. Enfin, je suppose qu’il est bien tard pour s’en lamenter. Et j’espère qu’un jour je pourrai vous donner raison.

Un petit sourire, comme pour montrer qu’il ne perd pas trop espoir, et son attention revient vers sa mandoline. Comme pour changer de sujet, il fait sonner toutes les cordes distinctement, et réfléchit quelques secondes. Ce sont instinctivement « Les Pluies de Svaljärd » qui s’imposent à lui, sans qu’il ne sache exactement pourquoi. Il se souvient de cette fois, à Lorgol, où il avait particulièrement réussi son morceau, et de cette jeune demoiselle qui avait tant semblé l’apprécier. Souvenir heureux, qui lui semble si lointain à présent…

- Vous ferait-il plaisir de vous entendre conter une histoire sur Svaljärd ? Il n’est pas bien long, mais c’est un morceau que j’affectionne particulièrement. Un de ceux qui faisait son succès, et qu’il lui plaisait de jouer souvent. Aussitôt ses doigts se mettent en place, et l’introduction résonne doucement dans la pièce. Il n’attend que l’approbation d’Astrid pour continuer vraiment.
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