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 Moi je suis seule

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Message Sujet: Moi je suis seule    Moi je suis seule  EmptyMer 1 Aoû 2018 - 1:02


Livre III, Chapitre 5 • La Joueuse de Flûte
Sixtine d'Ibélène

Moi je suis seule

Mon univers est solitaire, sur cette terre



• Date : nuit du 12 août 1003
• Météo (optionnel) : belle nuit étoilée
• Statut du RP : privé
• Résumé : Sixtine est tranquillement dans ses appartements lorsqu'elle perçoit la Chasse très près. Beaucoup trop près.
• Recensement :
Code:
• [b]12 août 1003[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4015-moi-je-suis-seule#149795]Moi je suis seule[/url] - [i]Sixtine d'Ibélène[/i]
Sixtine est tranquillement dans ses appartements lorsqu'elle perçoit la Chasse très près. Beaucoup trop près.

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Message Sujet: Re: Moi je suis seule    Moi je suis seule  EmptyMer 1 Aoû 2018 - 1:05

-Et c'est là qu'elle s'est approché de moi et m'a expliqué qu'il valait mieux que je me mêle de mes affaires.

Silencieuse, tu écoutes Hjördis faire son rapport. Son front est plissé et sa bouche défiguré par une mince grimace, signe de sa profonde contrariété. Non seulement elle n'a pas réussi à soutirer les infos que tu lui as demandé, mais en plus elle a manqué de créée une dispute avec la nouvelle domestique des cuisines. Tu ne lui en veux pas particulièrement. Les domestiques ont la langue bien délié et les amitiés se font et se défont.

-Je pense que tu vas devoir trouver un autre moyen de gagner sa confiance. Elle n'est peut-être pas de celles qui aiment les cancans.

Si tu insistes tant, c'est parce qu'elle va s'occuper principalement de la salle du Conseil. Les hommes ont beau être prudents, ils jugent un peu trop souvent les domestiques comme des meubles, oubliant qu'ils possèdent eux aussi des oreilles, un cerveau et une bouche.

-Ne vous inquiétez pas, je suis sûre que c'est provisoire. Elle doit avoir peur de perdre sa place. Je finirai par trouver quelque chose.

Tu hoches la tête. Tu lui fais entièrement confiance. Tu reposes donc délicatement ta tasse de thé sur ton plateau, laissant ton regard dériver sur la fenêtre. La nuit est tombée, et le ciel sans nuage laisse les enfants de Valda scintiller avec ardeur. Tu frissonnes. Une nouvelle nuit se présente à toi. Une nouvelle nuit sans sommeil. Une nouvelle nuit à entendre les sabots, à percevoir Sa présence. Hjördis perçoit ce voile sur ton regard. Cette brume qui obscurcit maintenant ton visage. Il n'y a pas eu de véritables moments heureux dans ta vie, mais la Chasse a rajouté de l'ombre sur ton cœur déjà meurtri. Au moins, as-tu le réconfort de dire qu'elle t'a servi à sauver ton frère. Mais peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé si tu n'avais pas pris cette potion. Tout a commencé ainsi, après tout. La potion a entraîné les rêves. Les rêves ont amené la Chasse. La Chasse t'a choisi. Tu fermes les yeux un instant, confortablement installé sur ton fauteuil préféré. Ton esprit s'éparpille au-delà des frontières, voguant au grès du temps. Tu le revois ce destrier noir, vision de cauchemar. Ce destrier que tu as chevauché pendant deux mois. Qui t'a emmené sur tout le continent, te plongeant dans une passivité irréversible. Tu revois les victimes. Les rangs de la Chasse s'agrandir. Le bruit des sabots. L'aboiement des chiens. Les cris de terreurs de tes victimes.
Le martèlement des sabots.
Tu ouvres grands les yeux. La terreur a pris possession de tes traits.

-Ils sont ici.

Un murmure à peine audible. Trois mots lâchés dans une peur absolue. Hjördis se fige. Elle te regarde avec insistance. Elle a sûrement compris. Mais tu ne la voix pas. N'entends pas les mots qu'elle prononce. Il n'y à que le martèlement des sabots et les aboiements de la Chasse. Tu les entends. Tu les sens. Ils sont ici. Mais pas ici à Ibelin. Ils sont ici. Ici, dans le palais.
Ici.

Tu te redresses d'un bond. Ton cœur tambourine et tes pensées s'envolent alors que la panique s'empare de toi. Ils sont ici. Pour qui ? Pour toi ? Non. Pas pour toi. Tu oublies toute prudence. Ta chemise de nuit est solidement nouée autour de ta taille, tes cheveux sont défaits et volent derrière toi, suivant chacun de tes mouvements d'un douce fluidité. Tes chaussons ne font aucun bruit alors que tu cours dans les couloirs, Hjördis sur tes talons, criant ton nom. Tu l'ignores. Tu ne l'entends pas. Il n'y a que la Chasse. Tu la perçois. Tu la sens. Elle est là. Tu ne sais pas où tu vas pourtant, tu ne sais pas comment tu fais, pourtant chacun de tes pas te rapprochent d'elle. D'autres cris se joignent à ceux de Hjördis. Des gardes. Des domestiques. Tu sens une main s'accrocher à ton bras mais tu te dégages rapidement. Personne ne te touche ensuite. Tu n'y prêtes pas attention, emportée dans ta folle course. Et tu t'arrêtes devant une porte. Pas n'importe quelle porte. LA porte. Alors, pour la première fois depuis que tu as quitté ta chambre, tu te figes. Tu es incapable de l'ouvrir. Incapable de faire quoique ce soit. Deux gardes sont postés devant et t'observes avec une réelle incrédulité. Derrière toi, une dizaine de personnes t'ont suivi, principalement des gardes, pensant que tu avais des soucis. Tu entends la voix de Hjördis tentant d'expliquer quelque chose qu'elle-même ne comprend pas. Mais tout cette confusion est loin. Car cette porte, c'est celle de ton frère.

-Octave.

Le mot a franchi à nouveau tes lèvres dans un souffle. Un murmure que tous ont entendu car les conversations se taisent aussitôt. Toi, tu trembles. Ton cœur s'emballe, tambourine toujours plus fort, au rythme des sabots de la Chasse. Tu la perçois toujours. Mais elle est loin. Plus loin en Valkyrion. Elle n'est plus ici. Mais ton cœur ne se calme pas pour autant. Ta peur ne te quitte pas. Ta main vient se poser sur la poignée et l'actionne. Tu rentres dedans. Seule. Personne ne te suit. Personne ne t'a empêché. Ce sont bien les appartements de Octave. Ses meubles. Ses fenêtres. Son lit. Tu attrapes le chandelier et t'en approche à pas lent. Tu sais ce que tu vas découvrir mais tu te refuses à l'accepter. Tu te dis qu'il sera là, qu'il te se fâchera et t'ordonnera de rentrer dans ta chambre. Que tu passeras pour la princesse folle d'Ibélène.
Le chandelier éclaire le lit.
Ton regard se pose dessus. Sur le lit. Sur un lit vide. Un lit sans empereur. Un lit sans ton frère. Ton estomac se noue et tu te tournes, incapable de supporter la vision de ce lit vide. Tu l'as compris presque dès le début. Ils l'ont emmené. Tu ne parviens pas à affronter ce néant. Il n'y a plus de frère. Il n'y a plus qu'une autre âme rattachée à la Chasse. Une âme que tu ne sais pas si elle reviendra un jour.

-Hjördis.

-Altesse ?

Elle te répond aussitôt. Elle a dû entrer, inquiète de ne pas te voir. De ne rien entendre.

-Faites prévenir les membres du Conseil. Je dois leur parler immédiatement.

-Mais... que se passe-t-il ? Où est sa Majesté ?

Ton regard vient se perdre dans celui de Hjördis. Tu la regardes mais ce n'est pas elle que tu vois. C'est le souvenir de ton frère. C'est la vision de ton empereur emportée par la Chasse, au milieu d'une meute de chien et de cavaliers.

-Il est parti. Elle l'a emmené.

C'est dit. C'est ainsi. La Chasse a pris ton frère. Tu es seule, désormais.

-Prévenez le Conseil, répètes-tu.

Tes derniers mots prononcés. Le poids d'une réalité empreint de cauchemar. Tu t'éloignes, le cœur lourd. L'esprit éteint. Le pas lent. Le palais paraît soudain grand. Et si tes yeux demeurent secs, ton âme, elle, pleure. Elle pleure ton frère disparu. Elle pleure Ibélène à nouveau destituée de son empereur. Et elle pleure ta solitude.

Car tu es seule.
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