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 L'illusion est la première apparence de la vérité...

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Tara Mille-Visages
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Message Sujet: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMar 23 Jan 2018 - 12:45


   
Livre III, Chapitre 1 • D'Accord et de Chaos
Tara Mille-Visages & Tristan d'Amar

   
L'illusion est la première apparence de la vérité...

   

   

  • Date : 6 janvier 1003
   • Météo (optionnel) : L'air est doux et le soleil brille
   • Statut du RP : privé
   • Résumé : Tara, inquiète de voir sa magie qui fait des siennes, décide d'aller voir Tristan pour avoir des conseils mais surtout, être rassurée.
   • Recensement :
   
Code:
• [b]6 janvier 1003[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3272-l-illusion-est-la-premiere-apparence-de-la-verite]L'illusion est la première apparence de la vérité...[/url] - [i]Tara Mille-Visages & Tristan d'Amar[/i]
    Tara, inquiète de voir sa magie qui fait des siennes, décide d'aller voir Tristan pour avoir des conseils mais surtout, être rassurée.
   

   


Dernière édition par Tara Mille-Visages le Mar 23 Jan 2018 - 12:51, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMar 23 Jan 2018 - 12:46

Le regard perdu dans le vide, j'essaie d'inspirer longuement pour ne pas céder à la panique. On peut dire que cela marche. Plus ou moins. Je ne me suis pas encore roulée en boule au fin fond de ma tour en décidant de ne plus jamais en sortir, c'est que c'est efficace non ? Archimède m'assène un coup de bec tout sauf délicat alors que je recommence à me ronger les ongles et je souffle, d'un ton impatient. "Je n'y peux rien moi si nous devons attendre notre tour ! Et ne va pas me faire croire que tu es pressé de savoir ce qu'il en est. Je ne te croirais pas." Je plisse les yeux alors qu'il s'envole dans un hululement indigné. Difficile de savoir lequel de nous deux est le plus de mauvaise humeur même si je pencherais, en toute mauvaise foi, pour lui. Et je soupire alors que le mage des portails finit par me faire un signe de la main pour m'approcher.

Je lève les yeux au ciel alors qu'Archimède vole en piqué jusqu'à moi pour se réfugier contre mon cou. "Espèce de pleutre va." J'ai un ton amusé mais le sentir contre moi me rassure. Notre lien est toujours vivace, il n'a pas l'air de s'effilocher comme ça avait pu être le cas. La dernière fois. Cette horrible fois où ma magie s'était envolée à cause de cette maladie. Mais les choses avaient commencé comme ça. Ma magie avait commencé à se faire de plus en plus instable, un peu comme maintenant. Comme si quelque chose à l'intérieur de moi commençait à tout détraquer. A l'image d'une horloge dont le mécanisme serait grippé, comme si les rouages de ma propres existence décidaient de ne plus fonctionner du tout. Alors, forcément, la peur a commencé à me ronger. Est-ce que je n'étais pas vraiment guérie ? Ce n'était peut-être qu'une rémission et j'allais de nouveau perdre ma magie ou, pire encore, mon lien avec mon Familier ? Mais les jours ont passé et, mis à part une magie capricieuse, je n'ai eu aucun des symptômes semblables à cette mort qui avait couru dans mes veines durant de longues semaines. En réalité, je ne me suis même jamais sentie autant en forme. Alors, plus les jours passent et moins je comprends ce qui m'arrive.

Je n'ai pas longtemps hésité avant d'écrire à Tristan. Pour lui demander s'il était disposé à me recevoir quelques jours ou même quelques heures. Evidemment, il a répondu par l'affirmative et j'ai décidé de fuir Lorgol quelques jours. Pourtant, c'est chez moi et je connais chaque pierre par cœur, mes pas ont foulé les pavés tant de fois que je ne me souviens même pas d'une existence hors de ces rues. Ou plutôt, j'ai réussi à parfaitement occulter ma vie avant d'arriver dans la ville aux Mille Tours. Mais, maintenant que je vais la quitter, même temporairement, je sens la nostalgie m'envahir et les souvenirs refluer peu à peu. Secouant la tête, je finis par tendre la main au mage de portail. Pour me retrouver en un battement de cils en Lagrance. Je titube sur place, désorientée, presque aveuglée par la luminosité et par le paysage qui m'entoure. Les odeurs familières me montent à la tête et, l'espace d'un instant, j'ai presque envie de faire demi-tour pour me terrer dans ma petite tour.

Mais c'est sans compter sur la silhouette de Tristan qui se dessine non loin. Je me retiens à grand-peine de me précipiter dans ses bras comme la petite fille que je ne suis plus depuis longtemps, mais Archimède, lui, ne se prive pas de voleter dans sa direction pour se nicher sur son crâne et l'effleurer de son bec. Avant de prendre de nouveau son envol. J'ai un sourire en direction de ami et le voir me réchauffe le cœur. Lui saura m'aider. Il pourra me dire ce qui ne va pas. J'en suis persuadée. Et je serre doucement ses doigts, le regard brillant. "Je suis heureuse de te voir Tristan. Tu n'imagines pas à quel point. Ca fait… trop longtemps." Quelques semaines ? Mois ? A dire vrai, j'ai l'impression que le temps a perdu tout son sens avec les récents évènements. Mais sa présence me rassure déjà et je me dis qu'à défaut de trouver les réponses à mes interrogations, à mes peurs même, je suis en bonne compagnie. Non pas que je sois en mauvaise compagnie auprès de mes frères et soeurs de la Cour des Miracles, mais les questions qui se bousculent dans mon esprit semblent ne pas vouloir trouver leurs réponses dans ces lieux familiers. Et une première journée passe. Puis une deuxième. Je dors beaucoup, bien plus que d'ordinaire et pour un peu, j'aurais le sentiment que je suis en train d'hiberner. Et c'est durant l'après-midi de ma deuxième journée ici que je me retrouve en train de déambuler sans vrai but dans les jardins, le regard perdu dans le vide, sans même chercher à masquer mon apparence par mon illusion habituelle. Parce que ce matin encore, je me suis rendue compte que cela  ne fonctionnait pas comme je le voulais. Alors l'inquiétude est revenue, toujours aussi vivace. Même si je ne sais pas comment aborder le sujet avec mon ami.
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J'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMer 28 Fév 2018 - 16:59

Tristan attendait Tara depuis plusieurs minutes, déjà. Vingt ? Trente ? Il n’aurait su le dire, mais plus de temps que nécessaire – elle l’avait avertie de l’heure exacte de son arrivée, mais sa venue était si soudaine qu’il s’inquiétait. Même sans cela, il aurait été impatient de la voir. Elle venait si peu à Amar, et lui-même était peu disponible, avec ses obligations. Il avait quand même libéré la journée pour elle – probablement au grand soulagement des guérisseurs qui vérifiaient l’état de sa jambe, après l’épidémie qui avait dévasté les mages. Il sentait d’ailleurs qu’elle se faisait douloureuse, à rester presque immobile, mais qu’importe ! Il avait envoyé un mage des portails en qui il avait toute confiance chercher Tara, et une collation faite par Cassie l’attendait, ainsi qu’une liqueur lagrane qu’il affectionnait particulièrement, ou encore du thé. Il l’attendait à l’orée du domaine, mais tout était prêt dans un petit salon où ils ne seraient pas dérangés.

Un sourire se dessina sur son visage, en la voyant apparaître dans la clarté d’Amar avec le mage, qui avait été rémunéré grassement pour ses services, et davantage encore quand Archimède se posa un bref instant sur son crâne, manquant de le picorer – un moyen de montrer son affection, sûrement. Il fit mine de chasser le volatile dans un geste impatient, plaisantant alors qu’il lui indiqua de la nourriture préparée spécialement pour lui non loin par ce geste. Ses soucis semblaient s’envoler, à ces vues familières. Ils ne manqueraient pas de l’assaillir à nouveau prochainement, mais il était bon de se sentir apaisé, ne fut-ce qu’un bref instant. S’approchant de Tara, il saisit sa main pour y déposer un baisemain, avant de la prendre dans ses bras, tant elle lui semblait fragile, en l’instant. « Tu devrais venir plus souvent en Lagrance. A Amar, surtout. La literie est de bonne qualité, et Cassie se fait un plaisir de nourrir d’autres personnes que moi. Mais comment vas-tu ? La précipitation de ta venue m’a préoccupé, je dois te l’avouer… Même si je suis plus que ravi de te recevoir ici, je ne peux te cacher que je me suis inquiété. »

Il aurait pu édulcorer les choses, attendre qu’elle prenne la parole, mais il n’était pas du genre à verser dans les faux semblants, et il savait que si Tara ne désirait pas en parler de suite, elle le lui signalerait. Prenant son bras, comme tout homme bien éduqué, il lui laissa le temps de répondre, la guidant à l’intérieur de la demeure. « Du thé, de la liqueur et quelques biscuits nous attendent. N’en parle pas à Cassiopée, elle risque de m’en vouloir, si elle apprend que j’ai acheté quelques sucreries au lieu d’attendre son retour pour qu’elle les confectionne. Es-tu venue sans affaire ? Dois-je les envoyer chercher ? Dois-je mander une couturière ? » Il le ferait de bon cœur – et même si elle refusait, surement le ferait-il, à dire vrai.

« Je suis heureux que tu sois ici, Tara. »

Il l'avait installée dans une des plus belles et plus confortables chambres, lui précisant qu'elle n'avait qu'à demander, si elle avait besoin de quoi que ce soit, et ils avaient passé un moment agréable, à déguster les douceurs qu'il avait fait préparer pour elle, jusqu'à ce qu'ils se retirent dans leurs appartements personnels pour la nuit. S'il s'absentait en journée, pour se rendre à la Caserne, il était ravi de la voir le soir, même si elle semblait ailleurs, par moment, épuisée aussi - et qu'il se gardait de lui demander ce qui n'allait pas.

Il avait écourté sa journée, souffrant encore de sa jambe et voulant profiter de la présence de Tara, cet après-midi là, quand il la croisa dans un des jardins, alors qu'il se rendait à Amar depuis la caserne. Souriant et lui prenant le bras, il suivit sa marche, même s'il devait la ralentir et retenait la grimace de douleur qui menaçait de déformer son visage. « Ton séjour ici est-il à ton goût ? »
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyJeu 29 Mar 2018 - 16:05

La compagnie de Tristan, même si ça ne fait que quelques instants à peine que nous venons de nous retrouver, a un effet véritablement apaisant sur moi, comme si l’on me retirait un manteau devenu trop lourd. Je me raccroche désespérément au fait qu’il aura forcément des réponses aux questions que je n’ose pas formuler mais qui me rongent depuis plusieurs jours déjà. Plusieurs semaines même en vérité. Sauf que je ne savais pas à qui en parler, jusqu’à ce que l’évidence s’impose d’elle-même. C’est pour ça que je me suis précipitée chez Tristan, cherchant à retrouver cette impression de sécurité, de sérénité même, quand je suis auprès de lui. Peut-être parce qu’il a été le premier ami que j’ai lorsque j’ai décidé de recommencer une nouvelle vie.

J’ai un rire quand il fait mine de chasser Archimède, mon Familier n’étant nullement offusqué par la réaction alors qu’il hulule joyeusement autour de lui. Et je relève le menton, mutine, quand il me fait un baisemain avant de lui rendre son étreinte. Je hoche doucement la tête, faisant mine de l’observer quelques instants. « Tu n’as pas l’air d’avoir grossi, Cassie ne te nourrit pas assez donc. Et je sais, je me trouve souvent des excuses pour ne pas quitter Lorgol mais là, j’en avais grand-besoin. » J’ai un bref soupir, grimaçant même lorsqu’il évoque la précipitation de ma venue et j’hésite un instant avant de regarder ma tenue. « Je n’avais pas vraiment… planifié cette petite escapade. Ca ne va pas très fort mais… mais laisse-moi quelques jours pour me remettre les idées en place. Et je te raconterai tout. D’accord ? »

Et je me laisse guider dans cette demeure où je n’ai pas mis les pieds depuis bien longtemps déjà. Je me rends brusquement compte que le temps passe vite. Beaucoup trop vite. Et qu’il semble comme me filer entre les doigts. J’ai tout de même un sourire à sa remarque avant de prendre une mine de conspiratrice. « Je ne lui dirais rien promis. Je ne voudrais pas qu’elle me fasse les gros yeux à moi aussi pour avoir mangé des biscuits qu’elle n’aurait pas faits. Et… je n’ai qu’un petit baluchon en vérité. J’ai… oublié de prendre plus d’affaires. » J’ai pris un air piteux bien malgré moi en parlant, grimaçant sur ma jupe déjà couverte de poussière à cause du voyage et je soupire longuement. « Je ne suis qu’une idiote. J’ai tendance à oublier les choses les plus essentielles en ce moment, c’est une catastrophe. » Mais je sais que Tristan saura aussi remédier à cela. En réalité, je passe même plusieurs jours sans me soucier de rien, me vidant la tête alors qu’Archimède volète un peu partout. La présence de Cassie est apaisante et je n’ai à penser à rien. Si ce n’est à prendre du repos. J’ai laissé tomber l’idée d’utiliser mon illusion au quotidien, n’ayant à me cacher d’aucun d’eux et j’avoue que j’en suis soulagée, ne sachant pas vraiment ce qui se passer quand j’userais de nouveau de magie.

Il me faut quelques jours avant de me décider à en parler à Tristan. Et s’il m’accompagne dans ma balade, je ne peux m’empêcher de grimacer en voyant qu’il semble souffrir. « Que t’arrive-t-il ? » Je fronce les sourcils, un rien mécontente, non sans hocher la tête à sa question. « Mon séjour est parfait. C’est exactement ce dont j’avais besoin. » Et je me mordille la lèvre avant de reprendre, d’un ton plus hésitant. « … ma magie a… enfin… je n’arrive plus à l’utiliser comme avant. Je ne sais pas ce qui se passe Tristan. J’ai tellement peur de la perdre de nouveau, de perdre mon lien avec Archimède. C’était… oh tu sais très bien comment c’était en réalité. Mais les symptômes semblent différents. C’est comme si… je ne sais même pas comment dire. Comme si j’apprenais à m’en servir et que je ne la contrôlais pas du tout. » Je me rends compte que j’ai parlé vite. Un peu trop vite même. Et je soupire longuement, avant de tendre la main, fixant le sol. Si j’arrive à faire apparaitre une crevasse, l’espace d’un instant, donnant l’impression que nous avons tous les deux les pieds dans le vide, l’illusion vacille rapidement pour disparaitre. Je sens les larmes me monter aux yeux alors que je jette un regard désespéré en direction de mon ami. J’espère qu’il saura ce qui m’arrive.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyLun 30 Avr 2018 - 16:40

Il était quelque peu rassuré de l’entendre rire, malgré l’incertitude qui entourait sa venue, et l’inquiétude qu’il avait pu ressentir quand elle lui avait dit qu’elle voulait venir, de manière assez précipitée. Il laissa échapper un petit rire, à son tour, quand elle lui dit que Cassiopée ne le nourrissait pas assez. « Ferveur ne pourrait plus me porter, si Cassie me gavait encore plus de ses créations. Je ne m’en lasse pas, mais je ne serai bientôt plus qu’une brioche humaine, qui roulerait d’un point à un autre. » Il tentait de se montrer enjoué, mais il se sentait bien trop empâté, ces derniers, à être interdit de monter Ferveur, ou même un simple cheval, plus que quelques instants bien courts d’affilée. Sûrement ne réalisait-il pas à quel point il était émacié et combien son visage était encore plus sec que d’habitude.

Il lui sourit doucement, prenant son bras, alors qu’elle parlait. « Tu sais que tu peux rester ici tout le temps que tu veux, sans que tu n’aies à me dire quoi que ce soit. Profite de tout, et de tout le monde, ils seront à ton service. » La guidant, il l’amène dans une pièce où les attendant des douceurs, et se laisse aller à rire doucement, en entendant sa confession. « Une couturière viendra, pour te faire des tenues appropriées, et simples. On devrait pouvoir trouver deux ou trois tenues ayant appartenu à ma mère ou à ma grand-mère, en attendant. » Il ne put retenir une grimace, en repensant à ces personnes qui lui étaient chères, et qui l’avaient quitté trop brusquement à ses yeux. « Tu es distraite, peut-être, et on est là pour y remédier, voilà tout. Ne t’inquiète de rien, va te reposer. Si tu as besoin qu’on te fasse couler un bain, tu n’as qu’à demander. Ou quoi que ce soit d’autre. » L’embrassant doucement, il la laissa à ses appartements, retournant dans les siens, ou plutôt dans sa bibliothèque.

S’il devait travailler, beaucoup de papiers et de soucis à régler l’attendant à la caserne, il avait fait de son mieux, pour en effectuer dans la matinée, ou quand Tara avait besoin de repos, et ce jour-là, il avait décrété que sa jambe le faisait trop souffrir, pour qu’il reste assis plus longtemps, rejoignant dès lors Tara pour une balade sur les terres qui étaient les siennes… présumant de ses forces. « Ce n’est rien, ma jambe n’est pas tout à fait remise, depuis… Depuis Roc-Épine. » Elle comprendrait. Elle non plus n’avait pas été épargnée. Il fronça les sourcils, en l’entendant, posant un bras sur celui de Tara, l’écoutant attentivement, même s’il peinait à suivre ses paroles. Il blêmit malgré lui, souhaitant tout à son amie, sauf de revivre une telle chose. « Allons voir un mage guérisseur à la Caserne. Il y en a plusieurs, et je suis sûr qu’ils ne verraient aucun inconvénient à te rendre ce service. Et je… Nous pourrions aller à Roc-Épine, avec un mage des portails. Leur demander audience. Veux-tu que nous le fassions, Tara ? Je suis certain qu’on trouverait les réponses qu’il te faut. Et je suis certain que ça n’a rien à voir, non plus. Tu es immunisée, et tu es forte. Ta magie ne partira pas. Archimède restera là. Tu me fais confiance ? » Il ne savait peut-être pas ce dont elle souffrait, mais une chose était certaine, il ne la laisserait pas en souffrir plus encore.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMer 16 Mai 2018 - 19:19

Il y a bien longtemps que je ne suis plus une petite fille. Si j’ai longtemps été choyée, si j’ai grandi dans un cocon, le Destin a su me ramener à la réalité et me faire comprendre que la vie ne me faisait pas de cadeaux. Si je me suis endurcie, si j’ai appris à être adulte dans la douleur, en cet instant, je me sens plus désemparée que jamais. Je me sens comme une enfant incapable de savoir ce qui lui arriver, incapable de se débrouiller seule. Et je me suis précipitée vers une des rares personnes, pour ne pas dire la seule en dehors de la Cour, en qui j’ai totalement confiance.

Mais il arrive à me faire sourire, à m’arracher un rire malgré mon inquiétude et je fais mine de le regarder de bas en haut avant de souffler, avec une œillade malicieuse. « Tu sous-estimes Ferveur, fais attention, il pourrait t’en cuire. Mais tu serais des plus confortables si cela arrivait vraiment. » Je me retiens de lui tapoter la joue, mais le regard amusé que je lui lance parle pour moi en cet instant, avant que je n’ajoute un rien plus sérieuse. « Tu sais, tu ne risques rien à prendre quelques kilos. Tu as maigri. » Trop de soucis, probablement, comme tout le monde ou presque. Les derniers mois n’ont été tendres avec personne.

J’ai un bref soupir à cette pensée avant de hocher la tête. « Je sais… c’est aussi pour cela que je suis venue ici. J’ai besoin de faire le point, de me remettre les idées en place. Et… merci pour le reste. » Je sais à quel point il a pu tenir à sa mère ou à sa grand-mère et la symbolique de cette proposition. Mais j’avoue que je suis soulagée qu’il n’insiste pas dès le départ, profitant d’un peu de répit avant de me confronter à ce qui m’amène réellement.

Cela finit forcément par arriver, le temps a cette capacité de filer à toute allure, surtout quand on cherche à le ralentir, à éviter ce qui ne manquera pas d’arriver. Je ne peux pas vraiment parler d’affrontement lorsque je songe à la discussion que je vais avoir avec Tristan. Mais je sens la peur me ronger un peu plus, jusqu’à se faire tellement présente qu’il faut que je lui parle vraiment. Si je garde le silence lors des premiers instants de notre promenade, j’ai une moue quand il finit par me dire qu’il souffre encore depuis Roc-Epine. « Pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ? Il n’y a que ta jambe qui en souffre ? Tu veux que nous nous asseyons quelque part ? » J’en oublie ce qui me préoccupe même si cela finit par revenir de plein fouet, bien malgré moi.

Et je fixe Tristan, qui a bien évidemment exactement les mots que j’ai besoin d’entendre. Il se fait rassurant alors que ma main se pose sur son bras et que je le fixe, les yeux un peu trop écarquillés avant de secouer la tête. Puis de la hocher. « Je ne sais pas Tristan… je n’ai aucune idée de ce que je veux faire… je… j’ai peur de retourner à Roc-Epine, il s’est passé beaucoup trop de choses là-bas et... » Je soupire doucement, mon regard se perdant le vide l’espace d’un instant alors que je ne me rends même pas compte que je commence à trembler. J’entends à peine Archimède qui hulule tout près de moi avant de se nicher dans mon cou, comme pour me confirmer les propos de Tristan. Je ne le perdrais pas. Je dois me raccrocher à ce qu’il a dit, après tout, il ne me mentirait pas. Pas lui. Alors je souffle, dans un murmure. « Je… je te fais confiance. Tu crois qu’on peut voir un mage guérisseur d’abord ? Peut-être qu’il saura… je… il peut venir ici ? » Je me tortille les doigts avant de pousser un petit cri quand je me rends compte que nous sommes juste au-dessus d’un gouffre. Il me faut de longues secondes avant de comprendre que ce n’est qu’une illusion que j’ai créée sans le vouloir, simplement en parlant de Roc-Epine. « … pardon. Je... » Et je ne finis même pas ma phrase, incapable de dire quoi que ce soit qui pourrait atténuer toute cette peur qui m’oppresse.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMer 11 Juil 2018 - 15:14

Il était ravi de voir Tara, et il faisait tout son possible pour passer du temps avec elle, quand elle était disponible. Elle ne venait pas bien souvent en Lagrance, et l’avoir à Amar était un bonheur – pour lui, comme pour Cassiopée, qui ne cessait de marmonner qu’elle était trop maigre, et qui allait de toute évidence faire à manger pour un Vol entier de Chevaucheurs, aussi longtemps qu’elle serait là. Il était particulièrement agréable pour Tristan, d’avoir tant d’agitation. Cassie lui manquait, depuis qu’elle travaillait en Outrevent, et son humeur s’assombrissait souvent lorsqu’il y pensait, parce qu’elle lui faisait penser au départ de Maelys. Et si elle finissait par partir, elle aussi ? Il perdit un bref instant son sourire, avant de voir Tara, et de la rejoindre.

Même s’ils conservèrent le silence, pendant un temps, il fut contraint à avouer que la douleur était parfois bien trop forte, pour qu’il y résiste – il l’aurait voulu, pourtant. Il était doué, pour prétendre que tout allait bien, surtout alors que Tara semblait si préoccupée. Impossible pourtant de ne pas lui dire ce qu’il en est réellement, l’obligeant à se diriger vers un petit banc en pierre situé non loin. Au moins, elle ne lui impose pas de revenir au domaine et d’être alité, ou de se reposer dans un fauteuil sans plus en bouger. Ici, il n’est pas enfermé, c’est bien plus plaisant. « Que ma jambe oui, le reste fonctionne parfaitement. Et… cela m’agace, alors j’essaye de faire au mieux, pour que ma jambe se rétablisse et ne m’handicape pas. » Et elle allait surement le sermonner. Elle le connaissait suffisamment bien, pour savoir qu’il n’était pas du genre à se ménager.

Mais cela ne l’empêcha pas de se confier pour autant, de lui avouer ce qui l’avait réellement menée en Lagrance. Il se doutait que tout n’allait pas bien, étant donné son arrivée précipitée, mais il avait attendu, qu’elle veuille en parler. Qu’elle puisse en parler. Et il serait là, toujours. Pour l’épauler, la soutenir. Lui apporter des solutions. En avait-elle conscience ? Probablement, sinon, elle ne serait pas venue ici. Il ne la laisserait pas tomber. « Tu n’es pas seule, Tara, quoi qu’il en soit. Quoi que tu décides. » Il fronça les sourcils, en entendant ses réserves sur Roc-Epine. Que craignait-elle ? Pourrait-il seulement la rassurer, à ce sujet-là ? Il l’espérait. Il sourit doucement, en voyant Archimède se nicher dans le cou de Tara. Peut-être pourrait-il commander un portrait d’eux deux, si proches, si fusionnels ? Il baissa les yeux, sentant Kumquat se frotter contre ses jambes, avec affection. Le renard avait de toute évidence senti le trouble du mage, à l’idée de reperdre tout contact avec lui. Il passa sa main dans la fourrure orangée, regardant Tara. Non, il ne permettrait pas qu’elle perde le contact avec Archimède. Dusse-t-il la convaincre de se rendre à Roc-Epine, pour cela. « Bien sûr. Sans le moindre problème. » Il fronce les sourcils, en l’entendant crier, son regard suivant le sien, et blêmissant brièvement en voyant le vide sous ses pieds, serrant la main de Tara dans la sienne. « Tout va bien, Tara. Tout va bien. Veux-tu que j’aille mander le guérisseur de suite ? »
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 29 Juil 2018 - 13:45

La vie devrait être aussi simple parfois. Pouvoir profiter des gens à qui l’on tient sans avoir à porter de masque, sans avoir à se soucier des conséquences, de ces secrets parfois trop lourds à porter. Mon passage à Amar est un véritable baume pour mon coeur bien trop lourd ces derniers temps. Je peux enfin souffler, essayer de me remettre les idées en plus, même si c’est bien compliqué que ce que j’aurais cru au premier abord. Car si la panique accepte de céder du terrain et d’écouter le semblant de raison qui me reste encore, toutes les questions que cela engendre me donnent le tournis et pas qu’un peu.

Pourtant, j’arrive à voir que Tristan n’est pas au mieux de sa forme et, pour un peu, j’aurais envie de lui asséner une tape à l’arrière du crâne pour avoir cru bon de ne pas m’en parler immédiatement. Je fronce les sourcils à ses propos, oubliant l’espace d’un instant tout ce qui me tracasse pour le fixer longuement et faire claquer ma langue sur mon palais. « Tu n’es qu’un idiot. Il faut que tu te reposes au mieux sinon tu ne te rétabliras jamais correctement. Et je n’ose pas imaginer à quel point tu risquerais d’être ronchon si tu finissais par ne plus pouvoir te déplacer à ta guise. » J’agite un index dans sa direction avant d’ajouter d’un ton tranquille. « Le sermon suffit ou je dois continuer ? »

Evidemment, je n’arrive pas à faire suffisamment longtemps ce qui me tracasse. Même si le mot est faible tant la peur me ronge depuis quelques jours. L’idée même de devoir retourner à Roc-Epine, qui commence à devenir, lentement mais sûrement, le symbole de tout ce qui a pu aller mal dans mon existence, me fait encore plus peur que le reste pour être parfaitement honnête. Je me sens comme une enfant incapable de prendre la bonne décision et prête à faire le pire choix du monde. Je déglutis quand il continue, hochant la tête et battant des cils pour chasser ces maudites larmes qui reviennent toujours au pire moment du monde. « Tu sais à quel point c’est douloureux de se sentir  à la fois tellement seule même en étant entourée ? C’est… ma vie a toujours été ainsi, depuis que j’ai 17 ans. Mais c’était le prix à payer pour ce que j’ai fait, je peux difficilement m’en plaindre. Et puis… Archimède a toujours été là, j’ai toujours senti sa présence. Sauf lors de ces évènements. Et je ne suis pas sûre de pouvoir le supporter de nouveau. » Mon Familier hulule doucement contre moi et je continue d’effleurer ses plumes, comme pour m’assurer de sa présence, de sa chaleur. Lorsque je me concentre, je peux entendre son coeur battre contre moi, plus vite que le ferait un coeur humain. Il m’assène un petit coup de bec affectueux avant de mordiller mes doigts.

Cela ne suffit malheureusement pas à me rassurer totalement et ma magie recommence à faire des siennes. Je ferme les yeux, essayant de chasser cette illusion qui m’échappe totalement et j’essaie de me rappeler les leçons que j’ai apprises à l’Académie, il y a bien longtemps de cela. Me concentrer sur ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. Me rappeler l’essentiel. Le ciel est réel. Le sol que je sens sous mes pieds aussi. Ce gouffre ne l’est pas. Il ne peut pas être là. Je tape du pieds juste là où devrait être le vide et il disparaît comme par … magie oui. Le terme est un peu mal choisi et pourtant, il sonne particulièrement juste. « Tout ne va pas bien Tristan. » Je serre sa main un peu plus fort alors que mon regard accroche le sien. « Mais je dois savoir si je ne veux pas perdre la raison. Alors oui, si ce n’est pas trop te demander, j’aimerais que tu le fasses mander. » J’ai réussi à retrouver un semblant de calme, de sang-froid, même si mon regard est toujours aussi perdu. Je ne veux pas perdre ce que j’ai, je ne veux pas tomber dans ce gouffre. C’est déjà arrivé une fois mais je n’y survivrais pas si cela devait se reproduire de nouveau.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyJeu 20 Sep 2018 - 22:13

Tout serait bien plus simple, si tous les maux du monde pouvait disparaître. S’il n’avait pas à se soucier de sa jambe, pas encore fonctionnelle, ou de ce qui avait pu amener Tara à venir le voir. Il était enchanté qu’elle lui rende visite, surtout sur les terres d’Amar, mais il ne pouvait empêcher cette joie d’être diminuée par l’inquiétude qu’il ressentait. C’était tellement rare, qu’elle vienne, et quelque chose la préoccupait, de toute évidence.

Mais s’il n’avait pas son pareil pour le remarquer, elle n’avait pas le sien pour lui extorquer les informations qu’il essayait de garder secrètes – surtout quand sa jambe faisait des siennes, et le trahissait. Il sourit doucement, en l’entendant. « Je savais que je n’allais pas y manquer. Et j’ai de la chance de t’avoir, et que tu sois, contrairement à beaucoup, franche. Tu as raison, bien sûr. Et si on se faisait servir un thé dehors, tout à l’heure ? Comme ça… Comme ça, je reposerai ma jambe, et je travaillerai à mon rétablissement, et on profitera quand même des jardins ? » Et ils pourraient parler à bâtons rompus, comme ils avaient l’habitude de le faire – de sujet plus ou moins sérieux, à la convenance de Tara.

Suffisait-il qu’il lui confie son propre mal, pour qu’elle puisse enfin parler et avouer ce qui la tracassait ? Il ne savait pas, mais quelle importance, tant qu’elle pouvait se libérer du poids qui l’oppressait ? Attentif, l’écoutant sans couper court à son discours, il pressa sa main avec douceur, comme pour l’encourager à dire tout ce qui lui pesait sur le cœur. Même s’il devait faire refluer sa propre panique, en se remémorant de ces brefs instants de lucidité à Roc-Épine, où il s’était cru mourir. Il avait beau entendre toutes ces voix autour de lui… il s’était senti plus seul que jamais. Il pensait que Kumquat avait disparu pour toujours, et qu’il ne pourrait plus entendre la voix impérieuse de Ferveur retentissant dans son esprit. Dire qu’il avait failli y renoncer, en embrassant la magie du Sang… Le lien qui les unissait était si puissant que, s’il devait le perdre définitivement, il en mourrait. Où il deviendrait fou.

Mais ce n’était pas lui, qui importait, actuellement. « Je te promets que je ferai tout mon possible pour que ça n’arrive pas, Tara. Archimède et toi ne faites qu’un, et personne ne devrait avoir à vivre une telle séparation. Toi moins que quiconque. » Parce qu’elle comptait plus que bien des gens à ses yeux. Et qu’il ne supportait pas de voir souffrir ses proches. Il irait sur le champ à Roc-Épine, s’il le devait, pour elle. Même si c’était irraisonné, même s’il n’était pas en état de voler, il le ferait. Sans hésitation aucune. Mais elle demandait simplement à être rassurée, pour le moment. Attentif à ne pas toucher Archimède, il passa son bras sur ses épaules, et la serra doucement contre lui, avant de lui proposer de voir un guérisseur. De voir quelqu’un qui pourrait la rassurer. Les rassurer, même s’il essayait de masquer son inquiétude. « J’y vais de ce pas. Mais quoi qu’il se passe, on règlera ça. Tu pourras bénéficier des meilleurs mages, pour t’entourer. » Pressant une dernière fois sa main, il se leva à la recherche d’un serviteur, pour l’envoyer mander le plus fiable mage guérisseur de la caserne, s’il y consentait, et demander, aussi, que l’on installe une table, du thé et des gâteaux, pour le recevoir comme il convenait.

Se retournant vers Tara, il lui tendit la main, pour l’inviter à se lever. « Reprenons notre marche, doucement, je te promets que je me ménagerai, en attendant son arrivée. J’ai quelques parterres de fleurs à te montrer, que le jardinier du domaine a magnifiquement arrangés. »
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 21 Oct 2018 - 12:30

J’essaie de relativiser, de me dire que tout va bien, que tout ira bien en tout cas, maintenant que je peux m’appuyer sur Tristan. Oh, je ne dis pas que je n’ai personne sur qui compter à Lorgol, loin de là même. Mais cette angoisse sourde à l’idée de voir mon secret s’éventer sous le nez de Tyr est bien trop vive pour que je me permette de rester là-bas sans savoir ce qui m’arrive. Et puis, je connais Tristan depuis suffisamment longtemps pour que les barrières que me suis imposée avec les autres soient inexistantes avec lui.

Et si je suis inquiète quant à ma propre situation, la jambe de mon ami me la fait oublier l’espace d’un instant alors qu’il a le droit à un de ces sermons dont il a pu avoir l’habitude à une époque. Il a été épargné ces dernières années, même si, maintenant, il sait qu’il n’y échappera pas en cas de récidive. Et je continue de le fixer, sourcils froncés, avant de lever les yeux au ciel. « Si pour l’instant tu vois cela comme une chance, dis-toi que cela pourrait changer rapidement si je ne vois pas d’amélioration. Tu vois quand Archimède s’échine à picorer quelque chose jusqu’à obtenir satisfaction ? Dis-toi que j’ai ce point commun avec lui. » La petite boule de plumes hulule pour confirmer mes propos alors que je hoche la tête, la mine assurée. « Le thé dehors me paraît une très bonne idée. J’adore passer du temps avec toi, même si les circonstances ne sont pas aussi joyeuses qu’elles pourraient l’être. »

Parce que ce mal qui me ronge m’inquiète, bien plus que je ne l’ai admis jusqu’à mon arrivée ici. M’éloigner de Lorgol m’a permis de souffler et je me dis que je suis au meilleur endroit pour comprendre ce qui m’arrive. Tout du moins, j’ai réussi à m’en convaincre. Mais le fait d’en parler à Tristan, de tout lui dire, réveille toutes ces peurs qui ne font qu’aller croissant à mesure que passent les jours. Si perdre ma magie m’inquiète, ce n’est rien en comparaison de la perte de mon lien avec Archimède. Je l’ai vécu une fois, je ne m’en remettrais pas si cela arrive de nouveau. Et le regard désespéré que je jette à mon ami doit être encore plus parlant que le flot de paroles dont je l’ai inondé en quelques instants. Je me mordille la lèvre inférieure, plus pour me calmer qu’autre chose et je hoche la tête à ses paroles rassurantes. Je ne sais pas s’il dit vrai et, dans le fond, cela importe peu. C’est ce que j’ai besoin d’entendre plus que tout. Pourtant je souffle, dans un murmure. « Je suis désolée de te faire revivre tout cela Tristan. Je sais que les choses ont été dures pour toi aussi quand tout cela est arrivé. Mais je ne savais pas vers qui d’autre me tourner, tu es celui qui me connaît le mieux. Et qui sait ce que j’ai traversé. » Que ce soit avant notre rencontre, même si je ne lui ai jamais raconté qu’à mi-mots, mais aussi lors de l’épisode de Roc-Épine. Et je renifle, posant ma tête sur son épaule quand il me serre contre lui, laissant le silence nous entourer quelques instants avant de finir par hocher de nouveau la tête. « D’accord. »

Et je le regarde s’éloigner, croisant les bras alors que je me perds un instant dans la contemplation des fleurs qui m’entourent. Mon esprit s’égare un peu alors qu’Archimède volette autour de moi et je n’ai qu’un regard distrait en direction des personnes qui installent la table non loin. Je finis par m’installer de nouveau sur le banc où m’avait laissée Tristan et, quand il revient, j’ai tout de même un regard circonspect en direction de sa jambe avant de me relever, serrant mes doigts entre les siens. « Le domaine est vraiment magnifique en tout cas. C’était ton idée d’aménager les jardins comme ça ? » Et je me laisse guider, d’un pas tranquille, oubliant quelques instant l’inquiétude qui me ronge. Je regarde tout autour de moi, la mine curieuse, alors que nous continuons notre promenade, jusqu’à revenir près de l’entrée principale. Je me fige, alors qu’une silhouette inconnue se dessine plus loin, sentant mon estomac se nouer brusquement. Et je murmure, d’un ton à peine audible. « … c’est le mage que tu as fait mander c’est bien cela ? » Au moins, je vais peut-être avoir quelques réponses, qu’elles me plaisent ou non. Je l’espère en tout cas. Je crois.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyMar 11 Déc 2018 - 22:08

Il ne peut s’empêcher de sourire en l’entendant parler des supplices qui l’attende, s’il ne repose pas sa jambe. Non parce qu’il ne la sait pas sérieuse, bien au contraire, mais parce que ça faisait bien longtemps qu’elle ne lui avait pas parlé comme ça, ou que quelqu’un n’avait pas été aussi franc avec lui parce qu’il tenait à lui. Bien sûr, il y avait le personnel du domaine, mais c’était encore différent. La plupart l’avait vu grandir, de loin, et le faisait en souvenir de l’affection qu’ils portaient à son grand-père. À ses yeux, du moins. Il était incapable de réaliser qu’ils le respectaient et l’aimaient tout autant que son grand-père, en réalité.

Hochant la tête avec sérieux, il reporta son attention sur Tara. « Je te fais la promesse que je ferai attention. Je me languis de pouvoir voler à nouveau avec Ferveur, mais j’ai des obligations, et je tente de conjuguer les deux au mieux. Je prends des bains avec divers onguents auxquels je ne connais rien quand je dois apaiser la douleur sans vouloir recourir à un mage, mais si elle est trop intense, alors j’en fais quérir. J’allonge ma jambe autant que faire se peut, surtout quand j’ai trop appuyé dessus. Je sais que je t’ai montré de très mauvais exemple de mon entêtement à ignorer mes blessures mais… j’essaye réellement de me rétablir, au mieux, et au plus vite. Je prends des mélanges aux goûts absolument détestables – ne le répète pas à qui que ce soit ici, ma cuisinière aurait tôt fait de les empirer pour me donner une leçon -, et je marche le moins possible. Ferveur a même proposé d’attacher une nacelle à sa selle, pour me transporter confortablement. » Le rire du dragon s’entendit dans son esprit, alors que le regard de Tristan se faisait sombre. Il déplorait déjà ne pas pouvoir voler sur son dos, alors se laisser transporter… Jamais.

Il sourit un peu plus doucement, effaçant l’air morose qui s’était soudainement installé sur son visage, en entendant Tara. « Un thé, des petits gâteaux, les beaux paysages d’Amar et une conversation passionnante, je ne peux rien demander de plus. » S’il avait légèrement froncé les sourcils en l’entendant, il posa une main sur la sienne, d’un air convaincu. « Tout ira bien, Tara. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ça, sois en sûre. Tu n’es pas seule, et tu ne le seras pas, tu le sais ? » Quitte à ce qu’il aille à Roc-Épine sans elle, et sur le dos de Ferveur. Il peinerait à monter sur le dragon et à en descendre, mais quelle importance ? Pour Tara, ça n’était qu’un obstacle à peine insurmontable.

Arrive-t-il à cacher son inquiétude ? Il aimerait le croire, lui qui en a l’habitude – mais pas face à quelqu’un qui compte pour lui. Il n’a jamais réellement su mentir à Cassiopée, ni à Maelys. Pas plus qu’il ne sait réellement le faire à Tara. Mais au-delà la noirceur soudaine qui emplit son esprit à l’idée de reperdre Ferveur ou Kumquat, ou que Tara vive ça, il est confiant. Confiant qu’il fera tout pour elle, et pour l’en protéger. Qu’il mettra toutes les ressources en sa possession pour cela. Et qu’il sacrifiera bien des choses pour qu’elle s’en sorte sans problème. Il reprit la parole d’un ton grave. « Tu n’as pas à t’excuser de t’appuyer sur moi, Tara. Quelles que soient les circonstances. Ne t’ai-je pas contactée, abattu, après que je sois devenu mage du Sang ? Ne t’ai-je pas confié, malgré l’horreur de mes gestes, la peur sournoise et puissante qui se logeait en moi, à l’idée de perdre Ferveur, alors qu’il était devenu un magnifique dragon d’Argent ? La peur que cette chance, non, cette félicité, me soit retirée ? Tu mérites mon soutien, et tu ne m’as jamais tourné le dos, quelles que soient les erreurs que j’ai pu commettre, ou l’égoïsme dont j’ai pu faire preuve. L’inconscience aussi. Je ne te tournerai pas le dos non plus. » C’est avec un sourire rassurant, qu’il s’éloigna, alors qu’elle acquiesçait.

Il lui fallut moins de temps qu’il ne le pensait, pour qu’un mage outreparleur travaillant sur le domaine ne contacte celui de la caserne, et fasse mander le guérisseur, qui portailla peu après. Il l’accueillit chaleureusement, le remerciant de se déplacer si vite. « Une table avec du thé et quelques pâtisseries est en train d’être installée. Je vais quérir mon amie, qui ne sait pas réellement de quel mal elle souffre mais s’inquiète de perdre à nouveau sa magie. Tu pourras t’installer en attendant, nous ne serons pas longs. Merci d’être venu sans attendre, Benjamin. » L’homme hocha la tête. « C’est rien, capitaine. Je vous promets de bien soigner votre amie. » « Tara. Tara Mille-Visages. Je reviens. » D’un signe de tête de son invité, il s’éloigna, pour rejoindre Tara à l’endroit où elle l’attendait sûrement encore.

Il lui sourit doucement, l’aidant à se lever alors qu’elle pressait ses doigts, passant son bras sous le sien, pour la guider. Il ne s’éloignerait guère des chemins qui menaient à la table où un thé et Benjamin les attendaient, mais il pouvait lui montrer quelques beaux arrangements floraux dans le jardin. « À dire vrai, j’ai demandé à quelqu’un qui a bien meilleur goût que moi. Je lui ai exposé ce que je désirais, et il a tout arrangé. J’ai mis les fleurs préférées de ma grand-mère d’un côté, et des massifs splendides que j’avais vu à Arc-en-Fleur. J’ai retrouvé des plans que ma grand-mère avait faits, aussi, que l’on a utilisés, même si tout n’est pas à l’identique. »

Ils avancèrent encore quelque peu, jusqu’à se rapprocher de l’entrée menant dans le manoir, et à la table protégée du soleil, à laquelle était assis Benjamin. Sentant que Tara ralentissait un peu, il hocha doucement la tête, raffermissant la pression sur sa main. « C’est le meilleur mage guérisseur de la caserne. Tu n’as rien à craindre, il sait ce qu’il fait, et il saura te guérir. Tu as ma parole. Tout ira bien. Avançons, tu veux ? » Combien de temps passa, avant qu’ils ne reprennent leur marche ? Il n’aurait su le dire, mais ils arrivèrent bien vite à proximité de l’homme. « Tara, voici Benjamin. Benjamin, une amie qui m’est très chère, Tara. » Se retournant vers elle, cherchant à apaiser sa tension. « C’est Benjamin qui s’occupe de ma jambe. Tu peux lui suggérer mille punitions, si je ne la ménage pas. » Sur un clin d’œil, il leur fit signe de s’asseoir, puis s’assit lui-même.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 13 Jan 2019 - 18:25

Je me rends bien compte que personne n’est réellement là pour veiller sur Tristan. Et même si je n’ai guère envie qu’il se marie, n’ayant guère envie de partager son affection avec quelqu’un d’autre, je me dis que ce serait tout de même la meilleure chose qui pourrait lui arriver. Quelqu’un qui soit à ses côtés, que ce soit pour partager le poids de cette magie qui coule dans ses veines ou, tout simplement, lui faire les gros yeux lorsqu’il pousse ses forces trop loin. En attendant, j’essaie de faire ce que je peux, même si je ne suis pas souvent là et que, ces derniers temps, c’est plutôt moi qui ait eu besoin. Je réprime un soupir alors qu’il me promet de faire attention. Je sais que je ne pourrais guère obtenir mieux, je devrais déjà en être heureuse je suppose. « Je sais que se soigner n’est jamais agréable. Encore moins que d’être alité. Mais si tu ne veux pas devoir claudiquer le reste de ton existence au point que je doive te trouver un surnom détestable, tu ferais mieux de suivre à la lettre tout ce qui t’es demandé. Et Ferveur a toujours des idées lumineuses. » Je lui assène une oeillade amusée avant que mes propres problèmes, mes propres peurs, ne me reviennent en plein visage.

Et je bats des cils à la suite du programme. « Ma foi, difficile de refuser tout cela n’est ce pas ? » Je serre doucement mes doigts entre les siens alors que je hoche doucement la tête au reste de ses propos. Même si je souffle, d’une petite voix. « Je ne sais pas si tout ira bien. Personne ne peut l’affirmer malgré tout la bonne volonté du monde. Mais je ne suis pas seule. Je vais tâcher de ne plus l’oublier. » Je sais que je ne le serais plus jamais, quoi qu’il arrive. Même si cette peur n’aura de cesse de me tenailler le reste de mon existence, sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Peut-être qu’arrêter de mentir à Tyr serait un bon pas pour chasser cette angoisse mais, dans l’immédiat, j’ai plus grave à gérer. Et je me contente d’effleurer sa joue, les yeux brillants de larmes quand il reprend, incapable de lui répondre quoi que ce soit. Un ami. C’est tout ce dont j’ai besoin en ce moment, plus que tout le reste et Tristan remplit ce rôle à la perfection.

Voilà qu’il part s’enquérir de tout cela. Que ce soit les gâteaux, le mage ou je ne sais quoi. Pour ma part, je laisse mon esprit s’égarer alors qu’Archimède volette joyeusement entre les fleurs, me faisant sourire en ne cessant de tourbillonner, de disparaître pour mieux revenir. Lui aussi essaie de me remonter le moral à sa façon et, au moins, parvient-il à me faire oublier ce qui me tracasse, même si cela ne dure qu’un instant. Et quand Tristan revient, si j’ai un sourire quand nous parlons des jardins, il se fane lorsque mon regard se pose sur le nouveau-venu. « Il sait ce qu’il fait. D’accord. » Je hoche la tête comme une petite fille perdue, ce que je suis redevenue l’espace d’un instant. Et j’arrive tout de même à sourire en direction dudit Benjamin lorsque Tristan nous présente.

Et le sien de sourire est bienveillant, rassurant, tout ce dont j’avais besoin. J’ai un rire un peu nerveux quand Tristan reprend et que lui secoue la tête. Avant qu’il n’attrape ma main, l’enserrant doucement entre les siennes pendant quelques instants. « Dame Mille-Visages, ne vous inquiétez pas, je saurais rapidement quel mal peut vous toucher vous et l’enfant. Il ne vous arrivera rien à tous les deux. » Je me fige brusquement, interdite, n’étant pas sure de ce que je viens d’entendre. Et je retire ma main, la fixant stupidement avant de lâcher, d’un voix bien trop aiguë pour être naturelle. « L’enfant ? » Et puis, c’est le trou noir alors que je m’écroule par terre, entendant vaguement le hululement paniqué d’Archimède.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 10 Mar 2019 - 16:47

Elle ne croit pas si bien dire. Il n’a jamais été un bon malade – pas tant parce qu’il était grincheux, agacé, que parce qu’il ignorait sciemment les conseils des médecins. Même s’il prenait sur lui, cette fois, autant que possible. Il avait failli y passer, et le savait très bien. Il avait à récupérer, bien plus qu’il n’avait jamais eu à le faire auparavant. Il déglutit, pourtant, à entendre Tara, tout en hochant la tête. Elle était douée, pour énoncer des faits, tout en les dédramatisant avec des anecdotes qui se voulaient amusantes. Il sourit malgré lui. « Compris. Cette menace proprement terrifiante suffit à me dissuader. Et Ferveur a une idée lumineuse, dans le sens où ça peut m’inciter à me reposer au mieux, pour guérir au plus vite, oui. Mais il n’est pas dit que le capitaine de Lagrance sera diminué au point de devoir combattre dans une nacelle, accroché à son dragon ! C’est hors de question. » Oui, hors de question. Il préférait encore s’abstenir, que de se mettre dans une position aussi ridicule.

Il sourit plus doucement, plus sincèrement aussi, en poursuivant. « Je sais quoi proposer, pour qu’il te soit impossible de le refuser, que crois-tu ? » Et pour lui changer les idées, au moins. Même si ça lui semblait compromis, tant par la pression sur ses doigts que par les paroles de Tara qui suivirent. « Je ferai tout ce qui est en mon possible pour que tout aille pour le mieux, en tout cas. Si tu peux ne pas oublier cela, en plus du fait que tu n’es pas seule… » Car quiconque était proche de Tristan savait que leur bien-être était une considération plus qu’importante à ses yeux. Cruciale, même. Quitte à ce que la solution pour que ses proches soient bien le desserve ou lui déplaise – ça ne l’empêcherait pas de la mettre en place. Il était plein d’abnégation, et ça n’était pas forcément une bonne chose. Il essuya les larmes qui commençaient à couler, menaçant d’inonder ses joues, avant de l’embrasser doucement sur la joue. « On affrontera tout cela ensemble, quoi qu’il en soit. »

Il n’ajouta que quelques paroles, avant de prendre congé de Tara, pour mander un mage guérisseur, et pour que les serviteurs du domaine prépare une collation – pour Tara, pour lui, et pour le mage. En plus d’être attentionné, c’était un excellent hôte. Ou peut-être cela découlait-il du fait qu’il soit attentionné. Revenant rapidement, il offrit à nouveau son bras à Tara, la guidant à l’endroit où leur collation et son invité les attendait – malgré la réticence, ou la peur du moins, qui émanait de son amie. « Et s’il se trompe, Ferveur le mangera, et je chercherai un mage encore meilleur. Je t’en fais le serment. » Ni plus ni moins que ça.

Même s’il était persuadé de ne pas en avoir besoin, encore moins alors qu’ils prenaient tous place à table, et que Benjamin lui-même tentait de rassurer Tara. Il ne put cacher sa surprise, pourtant, alors qu’il prononçait une phrase qu’il ne croyait pas entendre. Tara le lui aurait dit, si… ? Elle lui aurait définitivement dit, oui. S’agenouillant à ses côtés, il somma ses serviteurs de quérir des sels, pour la ramener à elle, même si Benjamin le ferait surement avant. Benjamin qui, lui aussi, se précipita à ses côtés, prenant la parole. « Elle n’a rien d’anormal, Capitaine. Mis à part le fait qu’elle attend un bébé, vraisemblablement… Et je suppose que tout ce qui la surprenait, ces derniers temps, était lié à ça. C’est un changement… majeur, ça peut perturber bien des choses. » Tristan hocha la tête, à son attention. « Tu me rassures. Merci, Benjamin. Peux-tu rester là, le temps qu’elle se remette ? Que tu lui expliques ce que tu viens de me dire ? Et que tu l’enjoignes à se reposer ? Parce qu’elle va devoir le faire, n’est-ce pas ? » Un nouveau hochement de tête, de la part de Benjamin, cette fois. « Merci. »

Il ne fallut que quelques instants à son amie, pour reprendre ses esprits, et écouter attentivement ce que Benjamin avait à lui dire. Souriant, Tristan lui servit un thé et lui mit une pâtisserie de force dans les mains. « Tu vois ? Tout ira bien. »
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 21 Avr 2019 - 22:56

J’ai un doux sourire qui dément mon faux froncement de sourcils à l’évocation de tous les tourments qu’il pourrait subir s’il s’avère être un mauvais malade. Je sais qu’il n’aime guère rester tranquille, qui aime cela après tout ? Mais il est tout aussi important qu’il retrouve une véritable mobilité, qu’il puisse de nouveau voler avec Ferveur. Je sais qu’il ne s’en remettrait pas s’il devait abandonner à cause d’une blessure. Alors je reprends, relevant le menton alors que ma mine se fait sévère encore une dernière fois. « Je suis terrifiante en effet. Tâche de ne pas l’oublier. D’autant que j’ai une imagination débordante lorsqu’il s’agit de trouver les pires surnoms. Et Ferveur se fera une joie de brûler ta nacelle plutôt que de devoir te supporter ainsi, j’en suis sure. »

Je finis par lui sourire avant de laisser filer un profond soupir à mes propres inquiétudes. « Je vais tâcher de me rappeler de tout cela Tristan. Et grâce à toi, je sais que je n’ai jamais vraiment été seule durant toute ces années. Mais tu sais tout autant que moi que rien n’est aussi simple que l’on veut bien l’admettre. » Parce que ces barrières que j’ai dressées entre le reste du monde et moi, quand bien même elles ont été moins difficiles à franchir pour des personnes comme Tristan, elles ont néanmoins toujours été présentes. Et, d’une certaine façon, je me suis toujours sentie seule, incapable de pouvoir me libérer de ce secret qui est le mien. Même si ses paroles me soulagent plus qu’elles ne le devraient. Je peux me reposer un peu sur lui, quand bien même je me suis promis depuis que j’ai quitté ma famille de ne plus jamais le faire pour ne plus décevoir qui que ce soit. Les enfants de la Cour ne comptent pas, ils me protègent autant que je le fais.

Passer un peu de temps avec Tristan à parler de tout et de rien, en attendant le mage qui saura probablement résoudre ce qui ne va pas chez moi, ou se faire dévorer par Ferveur en cas d’échec, est tout autant un baume que ses paroles. Mais, quand Benjamin arrive, son diagnostic est… sans appel. Au point que je m’effondre, inconsciente durant quelques instants. Je ne saurais dire combien de temps cela dure mais je suis éveillée par les piaillements paniqués d’un Archimède qui n’a de cesse de voleter autour de moi, incapable de s’arrêter. Il lui faut attendre que je me redresse et que je tende une main vers lui pour qu’il finisse par se poser dessus, gonflé comme jamais. Et je pose mes lèvres sur le sommet de son crâne, prenant une grande inspiration alors qu’il laisse échapper un hululement inquiet. « Je vais bien Archimède. Je... »

Et je fronce les sourcils alors que Benjamin reprend la parole. Je garde le silence, le visage neutre et immobile, si ce n’est ma main libre qui pianote nerveusement sur la petite table. Et, quand il prend congé, je ne prononce toujours pas un mot. Il a un regard indécis en direction de Tristan avant de s’éloigner, un peu nerveux. Je baisse les yeux vers la pâtisserie que mon ami me met entre les doigts, le regard quelque peu écarquillé. « Tout ira bien ? Je… comment ? Que… Par tous les Dieux Tristan, je ne PEUX PAS porter d’enfant ! Ce n’est PAS possible ! Je… quels mots dois-je prononcer pour que tu comprennes que ce n’est pas normal. Je… si ça se trouve tout cela n’est qu’une illusion… et j’ai peut-être perdu la raison… et... » Tout en parlant, j’écrase sans même m’en rendre compte ce pauvre gâteau qui n’a rien demandé alors que ma voix monte d’un cran. Je n’arrive plus à contrôler mes tremblements alors qu’Archimède quitte mon autre main pour s’asseoir sur le rebord de la tasse de Tristan et me fixer, la mine inquiète.

J’inspire avant de reprendre, aussi calmement que je le peux, ce qui n’a pas grand-sens en cet instant précis. « J’ai porté un enfant Tristan. Il y a des années de cela. Vingt ans pour être exacte. Cet enfant… je… il… cela n’aurait pas dû arriver. J’ai détruit ma famille, la confiance qu’elle avait en moi. J’ai perdu mon existence et j’ai... » Je baisse les yeux, le regard brouillé par les larmes alors que je continue, dans un murmure. « J’ai voulu mourir. J’ai presque réussi. Et c’était ma punition. Pour tout ce que j’ai fait. Ne plus jamais pouvoir porter de vie en moi. C’était… mérité. Alors… comment cela pourrait arriver ? C’est impossible. » Et je secoue la tête de plus belle, les larmes coulant franchement cette fois.
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J'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyLun 22 Avr 2019 - 18:43

S’il prend les échanges avec Tara à l’amusement, il sait qu’elle est sérieuse, au fond. Surtout quand il s’agit de prendre soin des gens dont elle est proche – et il ose croire que c’est suffisamment le ca s, à son sujet, pour qu’elle ne lui laisse aucun répit. Il peut être sûr que, quand ils seront couchés et que l’un des servants viendra lui demander si elle a besoin de quoi que ce soit, elle cherchait à se le mettre dans la poche, pour qu’il ou elle la contacte, s’il n’en fait qu’à sa tête. Et il ne pourra même pas lui en vouloir. « Il n’oserait pas, enfin ! Brûler le travail si ouvragé d’un artisan, qui y aura mis tout son cœur ! » Je n’hésiterai pas une seule seconde, tu dédommageras le créateur, si cela arrivait. Fronçant les sourcils, Tristan se contenta finalement de rire – Ferveur n’avait pas tort. Tara n’entendait pas le dragon, mais elle comprendrait bien vite qu’il avait approuvé. Levant les mains en signe de reddition, Tristan reprit la parole. « Très bien, vous avez gagné, tous les deux ! » Il lui faudrait simplement… combattre ses instincts, pour réellement se reposer. Et malgré toute la bonne volonté qu’il y mettrait, ça s’avérerait compliqué.

Avançant sa main, il finit par prendre celle de Tara dans la sienne, alors qu’elle se confie. « Je ne peux que te concéder ça, mais il est quand même plus simple de se reposer sur les autres, en plus de soi-même, pour affronter ces choses pas si simples. C’était tout ce que je voulais dire. Peut-être que tu n’en avais pas conscience, toutes ces années durant, mais tu sais te faire apprécier, et susciter un amour sincère, Tara. Je suis certain que plus de gens que tu ne le crois veillent sur toi, et sont prêts à te soutenir. » Elle était affable, et attachante, après tout. Même si elle était effectivement redoutable. « Et quoi qu’il en soit, pour ma part, toutes mes ressources sont à ta disposition. » Il le signalerait à son intendant si, d’avenir, Tara se présentait au manoir en son absence.

Preuve en était, d’ailleurs, alors qu’il faisait mander un mage pour s’enquérir de sa santé, et la rassurer, face à la peur qui l’avait poussée à venir lui demander service, cette fois-là. Elle n’aurait pas pu prendre meilleure décision que celle-là – il n’aurait de rester de trouver ce qu’elle avait, si un fléau complexe et méconnu la frapper. D’autant plus maintenant qu’elle avait suscité sa propre peur. L’épidémie qui avait atteint tous les mages avaient laissé un souvenir plus que vivace en lui, que ce soit à cause des séquelles physiques qu’il ne pouvait nier, ou de celles psychologiques, invisibles, qui le réveillaient parfois la nuit. Il fit toutefois fi d’elle, ignorant la douleur alors qu’il s’agenouillait aux côtés de son amie qui tournait de l’œil, plus qu’inquiet. Même si la présence de Benjamin garantissait que son malaise serait bien géré.

Ce que lui confirma Benjamin, affirmant que ce n’était que le choc, soutirant un soupir de soulagement au marquis, qui aida aussitôt Tara, qui revenait à elle, à se rasseoir, pendant que le mage guérisseur lui expliquait. Il ne put retenir un sourire attendri en la voyant embrasser Archimède et le rassurant, prenant sur lui de lui donner une pâtisserie bien sucrée – assurément, cela lui donnerait un coup de fouet nécessaire. Même s’il ne put retenir une grimace, alors qu’elle s’emballait et se mettait à parler très rapidement et très fort. Tenant toujours la tasse, il appuya de sa main libre sur celle de Tara qui détruisait le gâteau pour la forcer à se tranquilliser. « Tara, calme toi. Je te promets que ce n’est pas une illusion. Écoute-moi. »

Cela sembla suffire, pour qu’elle reprenne d’une voix plus posée, mais déformée malgré tout par l’émotion et l’afflux de sensations auquel elle n’avait pas su faire ça. Il l’écouta, le visage grave, ne pouvant retenir le choc qu’il ressentait. Elle cachait donc un si lourd secret ? Et dire que sa famille avait failli à ses devoirs, qu’ils l’avaient poussée à un acte si lourd… Ils auraient dû l’aider, et au lieu de ça, ils l’avaient fait fuir. Il se garda bien de dire cela, toutefois. « Tu n’as pas à être punie pour les actes d’un autre, Tara, pour des actes qui t’ont été imposés, et dont les conséquences étaient terribles pour toi. Je… Les dieux t’ont sauvée, Tara. C’est la plus grande preuve que tu ne méritais rien de cela. Et… As-tu été voir quelqu’un, à l’époque ? Pour savoir si tu ne pouvais réellement plus porter de vie en toi ? Ne crois-tu pas que le problème était autre ? » Se penchant vers elle, il reprit dans un murmure. « Tu vas être maman, Tara. Et excellente à ce rôle. » Il en est convaincu, et cela s’entend, dans sa voix, alors qu’il essaye de l’apaiser.
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Message Sujet: Re: L'illusion est la première apparence de la vérité...   L'illusion est la première apparence de la vérité... EmptyDim 9 Juin 2019 - 22:46

Je me fends d’un sourire satisfait à sa reddition apparente, croisant les bras un instant comme pour appuyer la victoire. « Je savais que Ferveur ne pourrait qu’approuver mes propos. La prochaine fois, tu devrais t’avouer vaincu plus tôt, ce sera plus facile pour tout le monde, tu ne crois pas ? » Mais la discussion se fait plus sérieuse alors que je lui fais part de mes inquiétudes.

Et je serre ses doigts entre les miens, essayant de ne pas me mettre à pleurer pour la énième fois de la journée. Je me sens les nerfs tellement à vif qu’il m’arrive de ne pas me reconnaître. « Peut-être… disons juste que parfois je ne suis pas sûre de mériter tout cela. Et ce ne sont pas de tes ressources dont j’ai besoin. Je n’en ai jamais eu besoin d’ailleurs. Ton amitié est précieuse par contre, bien plus que tous les biens matériels du monde. » Je finis par lui relâcher doucement la main et par effleurer sa joue avant de me laisser porter par la suite des évènements.

Jusqu’à ce que le mage arrive et ne m’annonce une nouvelle que je ne pensais jamais entendre de ma vie. Et j’avoue, je me demande si je ne suis pas prisonnière d’une illusion que j’aurais moi-même créée. Ou si la réalité n’a pas de nouveau décidé de nous jouer des tours. Et toutes les paroles du monde, tout le bon sens et la raison ne suffiraient pas à me convaincre que c’est bien réel. J’essaie pourtant, de l’écouter, de prêter attention aux propos de Benjamin, si c’est bien son nom. Pour être honnête je ne suis même pas sûre de vraiment m’en souvenir.

Et j’essaie de respirer, sans chercher à retenir les larmes qui roulent, me concentrant sur la présence d’Archimède, sur la voix douce de Tristan qui arrive à me garder focalisée sur la réalité, sur le présent. J’arrive à lui expliquer pourquoi je ne peux pas le croire, pourquoi je n’aurais pas droit à cette nouvelle chance, pourquoi elle est si improbable. Je déglutis difficilement quand il reprend et je secoue la tête. « Ce ne sont pas… les actes d’un autre. Mais les miens. J’ai fauté alors que je n’aurais pas dû, je me suis laissée berner et je n’ai pas… j’ai été stupide. Tellement stupide. Et j’ai fait tellement de mal autour de moi à cause de mon erreur. » Et je renifle tant bien que mal, comme une petite fille inconsolable alors que je secoue la tête au reste de ses propos. « … non. J’ai… accepté. Le sort qui m’était réservé. C’était une évidence pour moi. »

Je fronce les sourcils au reste de ses propos. Ce qu’il me dit est tellement improbable, tellement impossible que ma raison lutte encore avec ce que mon coeur commence à me souffler, doucement mais sûrement. Et cette réalité nouvelle, celle que je me suis jamais autorisée à accepter depuis près de vingt ans, commence à faire son chemin pour de vrai dans mon esprit. Peut-être a-t-il raison après tout, peut-être que j’ai expié ma faute après toutes ces années. Une vie pour une vie, ou quelque chose dans ce genre.

Je ne sais pas combien de temps je garde le silence, alors qu’il me murmure que je vais être maman, que je serais même excellente à ce rôle. Quelle idée saugrenue. Et pourtant, elle est plutôt belle non ? J’ai une ombre de sourire alors que ma main va se poser sur mon ventre et que des larmes roulent de nouveau sur mes joues. Mais elles sont plus de soulagement cette fois, quand bien même cette peur tenace ne me quittera pas de sitôt, à n’en pas douter. « … je vais être maman. C’est bien réel. » Et puis, si ça ne l’est pas, je n’ai pas été aussi heureuse depuis tellement longtemps que je l’ai presque oublié. Alors, le reste n’a pas la moindre importance.
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