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 On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...

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Les Voltigeurs
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Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... EmptyJeu 28 Fév 2019 - 22:03


   
Livre IV, Chapitre 2 • L'Éternel Lendemain
Maelys Fer-Vaillant & Bastien Aigrépine

   
On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...

   
Retrouvailles familiales

   


   
• Date : 9 novembre 1003
   • Météo (optionnel) : Il fait très doux, la nuit tombe
   • Statut du RP : privé
   • Résumé : Bastien vient de sortir de la Chasse en apprenant que sa soeur était la prochaine cible. Il tient absolument à voir Maelys pour s'assurer qu'elle va bien mais son esprit est passablement perturbé. Il ne sait pas s'il doit essayer de l'approcher ou non et n'ose pas le faire.
   • Recensement :
   
Code:
• [b]9 novembre 1003[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4596-on-napprend-pas-a-connaitre-le-coeur-dun-frere-quand-on-na-pas-fait-appel-a-lui-dans-la-misere]On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...[/url] - [i]Maelys Fer-Vaillant & Bastien Aigrépine[/i]
    Bastien vient de sortir de la Chasse en apprenant que sa soeur était la prochaine cible. Il tient absolument à voir Maelys pour s'assurer qu'elle va bien mais son esprit est passablement perturbé. Il ne sait pas s'il doit essayer de l'approcher ou non et n'ose pas le faire.
   

   


Dernière édition par Bastien Aigrépine le Jeu 28 Fév 2019 - 22:29, édité 1 fois
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Bastien Aigrépine
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Message Sujet: Re: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... EmptyJeu 28 Fév 2019 - 22:06

Je ferme les yeux, alors que je suis bercé par le ressac de la mer. Voilà un bruit qui ne m’est guère familier, que j’avais presque oublié à dire vrai ces derniers mois. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où je me suis autant approché de l’eau. Mais, en vérité, mon esprit entier n’est que confusion. Et dans tout cet amas brumeux, toutes ces sensations que j’ai bien du mal à assimiler comme m’appartenant réellement, un nom s’échappe. A intervalles réguliers depuis que j’ai repris conscience.

Maelys.

Cela fait neuf jours maintenant.

Neuf jours que je suis enfin redevenu moi-même, plus ou moins en tout cas. Que je ne suis plus contrôlé par la Chasse en tout cas.

Neuf jours de confusion extrême alors que j’essayais tant bien que mal de me rappeler qui je suis vraiment. J’avoue, je n’ai pas encore de réponse satisfaisante à cette question, quand bien même sentir de nouveau la présence d’Ortie m’a déjà donné le sentiment d’être vivant, de ne plus être une marionnette dénuée de toute volonté.

Inquiétude.

Je fronce les sourcils, cillant alors que ma griffonne me renvoie des images tout aussi confuses que je le suis. Ou alors c’est parce que je le suis que j’ai du mal à comprendre. Je soupire longuement, secouant la tête pour chasser les images de Melbren, de Lorgol et de nombre d’endroits où elle me jugerait probablement plus en sécurité qu’ici. Il faut dire qu’elle n’a pas pu m’accompagner, c’eut été idiot malgré la trêve toujours en place.

J’attrape un peu de sable, jouant avec distraitement alors que j’essaie de faire le point sur les récents évènements, sur ce qui m’a amené à me retrouver à quelques mètres à peine de la demeure de ma sœur, toute jeune mariée qui plus est.

Amour. Protection.

Et les paroles de Maelys, datant d’il y a près d’un an. Où elle me dit qu’elle m’aime aussi. Avec ce sourire qui m’horripile tout autant qu’il m’amuse.

Je sens un frisson me parcourir l’échine alors que, d’un seul coup, un autre souvenir me revient en tête. Souvenir qu’Ortie n’a pas pu partager avec moi.

Celle du moment où notre nouvelle cible avait été choisie.

Ma sœur.

J’ai brusquement l’impression d’avoir le souffle coupé, comme si l’on m’avait violemment frappé au niveau du torse. Comme si j’étais tombé de plusieurs mètres de haut. J’ai déjà connu cette sensation lors de mes entraînements avec Ortie. Sauf que ça n’a jamais duré aussi longtemps. Et que cela finit par passer. Mais là, cette sensation revient encore et encore, sans que je sois capable d’y faire quoi que ce soit.

Je me sens alors trembler de la tête aux pieds. Je ramène mes jambes contre moi, inspirant longuement pour lutter contre la crise de panique qui menace de me submerger pour la énième fois depuis mon réveil. Et les secondes s’égrainent, alors que j’essaie tant bien que mal de me convaincre que je suis bien revenu, que ce creux que je ressens à l’intérieur de moi n’est qu’une impression qui finira par disparaître, que tout finira par rentrer dans l’ordre.

J’ai encore en mémoire les paroles de Melbren me demandant de me calmer, d’être prudent alors qu’il essayait de me rassurer. J’aurais probablement dû l’écouter, le laisser faire. Il aurait retrouvé Maelys, m’aurait confirmé qu’elle va bien. Et je n’aurais pas pris les fleurons qui traînaient chez lui pour payer le premier portailleur capable de m’envoyer en Ansemer. Je n’aurais probablement pas erré plusieurs jours non plus, à la recherche de ma sœur avec pour seule information que les crêpes sont bonnes là où elle voulait vivre.

Le pire ? C’est que j’ai fini par trouver où elle vivait. Que l’on m’a dit qu’elle allait se marier. Qu’elle s’était mariée même, le temps que je finisse par trouver ce petit village où elle habitait. Elle va bien donc. Très bien même. J’aurais probablement du repartir mais je devais la voir, même de loin. Je serais de toute façon bien incapable de justifier ma présence ici, alors que sa vie semble si… parfaite.

Pour un peu, je me sentirais idiot d’être venu jusque-là. Si la terreur de la Chasse ne continuait pas de me ronger de l’intérieur, si les souvenirs et les sensations de ce que j’ai pu voir ou faire ces derniers mois n’étaient pas en train de tout bousculer et de me faire oublier qui j’ai pu être avant tout cela. Sans compter le fait que si ça se trouve, je m’imagine tout cela. Je soupire longuement, me frottant les yeux avec les poings avant de me décider à me relever. Le soleil est en train de se coucher, la nuit tombe et cela m’effraie.

J’avais espéré pouvoir l’apercevoir hier soir, mais il y avait trop de monde, je n’ai pas osé me rapprocher. Et là, j’ai passé la journée à la guetter sans même être sûr qu’elle était vraiment là. Peu importe, je reviendrais demain. Pour être sûr qu’elle va bien. Et pour m’assurer que la Chasse ne viendra pas pour elle. Je finis par attraper les bottes trop serrées que j’ai récupérées chez Melbren et je commence à marcher doucement, pour m’éloigner de la petite maison de Maelys. Je sais, je devrais tout simplement frapper à la porte, après tout, nous ne sommes pas fâchés. Pas que je sache. Mais j’ai peur de ce que je pourrais lire dans ses yeux, de voir le même reflet que j’ai pu apercevoir un instant chez Melbren à ma mine hagarde, ma tenue dépenaillée, mes cheveux hirsutes et cette barbe qu’il faudra que je me décide à tailler un jour ou l’autre. Ou, pire encore, qu’elle referme la porte sans rien dire.

Je me frotte nerveusement l’épaule de ma main libre, sans réaliser que quelqu’un a fini par sortir de la maison. Et par se rapprocher de moi. Je me fige alors que la silhouette de ma cadette se dresse devant moi, à quelques mètres à peine. « … bonsoir Maelys. Je... » Je pique du nez, regardant mes pieds nus avant de réaliser l’absurdité de la situation. « Félicitations ? »
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Message Sujet: Re: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... EmptyDim 10 Mar 2019 - 18:08

Il faisait nuit noire, au dehors, quand nos derniers invités repartirent. J’avais salué le couple nouvellement marié, et n’avais pas manqué de charrier celui qui ne l’était pas encore. Quant à Tristan, ses responsabilités bien loin d’ici, l’avait rappelé un peu plus tôt. J’avais toujours du mal à mettre de l’ordre dans mes pensées, le concernant. J’avais profité du restant de la soirée avec Octavius, dans notre maison nouvellement rénovée, chassant tous ces tracas pour savourer la présence simple, et pourtant si unique, de mon nouveau mari.

Ce mariage n’était finalement qu’une façon d’officialiser la chose. Je me trouvais soudainement ridicule à m’être mise autant la pression, par rapport à l’engagement qu’il représentait. Les choses étaient sans doute aller bien trop vite pour moi au début, et certainement aussi de mon fait… Mais maintenant, c’était tout simplement devenu une évidence. Lui et moi, ici même. Déjà un an que nous nous étions installés ici, et la vie me paraissait parfois si douce que j’en oubliais les tourments qui m’avaient agitée, à la disparition d’Aïfa et la fin de la Rose Ecarlate. Avais-je perdu pour autant mon objectif de vue ? Non.

Je me redressai sur deux coudes, dans le lit, pour observer les étoiles depuis la fenêtre. Nuit noire, au dehors… Elles n’étaient que plus éclatantes encore, et aucune ombre n’obscurcissait alors le ciel, aucune Chasse Sauvage à l’horizon. Je posai pied à terre, étreinte subitement par une sensation étrange qui ternissait le beau tableau de la veille. Mon regard se posa un instant sur Octavius, qui dormait à mes côtés, sans rien remarquer. Je souris doucement à le voir si droit et immobile dans son sommeil, jamais bien perturbé par mes mouvements incessants et mes coups de pied bien involontaires.

Je me relevai, avec le besoin impérieux de prendre un peu l’air. Vesper pointa son museau vers moi, encore roulé au boule au bout du lit, ses deux grands yeux noirs brillant avec une lueur de curiosité. Ça va, Maelys ? Oui, rendors-toi. T’es sûre ? Je vais seulement faire un tour. Il ne me connaissait pas si taciturne, me suivant du regard sans un mot, tandis que je récupérais un pantalon à m’enfiler sous le petit haut que j’avais gardé pour dormir. C’est la Chasse qui te préoccupe encore, c’est ça ? Tu n’arrêtes pas de te réveiller, depuis que Melbren… Chut. Je repoussai l’idée d’un mouvement de main, comme s’il suffisait de chasser cette vision de la sorte. J’étais préoccupée, oui, mais surtout… J’enrageais. Je n’avais pas pour habitude de ne rien pouvoir faire, de n’avoir aucun moyen tangible d’agir. La Chasse Sauvage était impossible à combattre. J’avais bien eu pour idée de retrouver le Pion Blanc et mettre fin à son existence, mais il m’échappait toujours. Je n’avais pas la moindre petite piste exploitable le concernant. Rien de concret à me mettre sous la dent et… Oui. Depuis que Melbren m’avait révélée la disparition de mon frère, emporté par la Chasse Sauvage, cette quête était devenue une véritable obsession.

Je descendis les quelques marches qui me menaient à ce même petit chemin, à travers une végétation clairsemée, avant que mes pieds nus ne rencontrent le sable froid. Je levai le regard vers le ciel, avec une étincelle de défi, puis… Je l’aperçus, là, cette silhouette solitaire qui remontait la plage, partant en sens inverse. Je me rapprochai, vaguement intriguée. Je ne le reconnus pas immédiatement, avec cette barbe trop longue, cette chevelure hirsute et cet air hagard. Il n’était que l’ombre de lui-même, mais… « Bastien ? » Ma voix avait des accents bien trop aigües. Je portai mes deux mains à ma bouche, comme si prononcer son nom risquait de faire disparaître cette vision fugitive dans la nuit, avant de me ruer vers lui, à l’entendre me répondre. « C’est toi ! … C’est bien toi ! » Je le percutai à pleine vitesse, me pendant aussitôt à son cou, pour l’étreindre avec force. Je riais aux éclats. Je pleurais, peut-être aussi un peu, sous le trop-plein d’émotions.

… Félicitations ? Je ne compris tout d’abord pas ce qu’il entendait par-là, avant de réaliser subitement. Il devait être venu jusqu’ici après avoir entendu parler de mon mariage à venir ! Je me reculai pour le détailler, deux mains de chaque côté de son visage. « Tu… Tu vas bien ? Oh Bastien ! Je ne savais plus quoi faire. J’ai cru que… Enfin, tu es dans un état épouvantable. Tu veux rentrer à l’intérieur ? »
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Message Sujet: Re: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... EmptyLun 25 Mar 2019 - 18:04

J’ai froid. Et j’ai le sentiment que, quoi que je fasse, rien ni personne n’arrivera jamais à me réchauffer. Comme si une part de moi était comme morte à l’intérieur. Je ne suis pas vraiment sûr que ce soit le terme adéquat mais, en l’état, je n’arrive pas à trouver autre chose. Peut-être que ce n’est qu’une période transitoire, peut-être que c’est dû à cette absence de souvenirs que j’ai sur les derniers mois, comme si l’on m’avait arraché une partie de mon existence sans que je puisse y faire quoi que ce soit. C’est le cas, à bien y réfléchir. Mais je ne peux malheureusement faire de reproches à personne. Même pas à moi.

J’ai pour autant beaucoup de mal à songer à tout cela, mon esprit tout entier étant focalisé sur ce qui m’a réveillé. Et les inquiétudes, les angoisses même, qui n’ont eu de cesse de me poursuivre les jours suivants. La voir ne m’a même pas rassuré. Pas entièrement. Je sais que je vais passer les jours suivants, les nuits plutôt, à guetter près de sa nouvelle maison, pour m’assurer que la Chasse ne viendra pas la chercher. Quand bien même je serais un bien piètre adversaire, je ne peux pas faire autrement.

Mais qu’est-ce que j’ai froid.

Je soupire longuement alors qu’elle finit par apparaître dans mon champ de vision. L’espace d’un instant, je me demande tout de même si elle est bien réelle ou si elle ne va pas disparaître dès que je fermerai les yeux. Et pourtant, à la façon dont elle crie mon nom, je ne peux m’empêcher de sourire, un peu idiotement et de hocher la tête. « … c’est bien moi oui. Je crois. Je... » Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’elle me percute de plein fouet, manquant de me faire tomber. Je me fige totalement, laissant tomber mes bottes dans le sable, incapable de savoir quoi faire ou quoi dire pendant quelques instants. Mais je finis par glisser une main dans son dos pour la serrer contre moi, avec une certaine raideur et une maladresse qui ne me sont pas coutumiers, même avec elle.

Je cille quand elle se recule pour me détailler, me demandant vaguement si je me sens plus mal à l’aise à la voir pleurer ou à la voir me regarder de la sorte. Et je déglutis, retenant un mouvement de recul quand elle pose ses mains sur mon visage. Avant de secouer la tête et de souffler, dans un murmure. « Pas vraiment non. » J’arrive pourtant à tousser un rire avant de reprendre. « Tu ne pouvais rien faire. J’ai eu peur qu’ils te… qu’ils te fassent du mal. Personne ne t’a fait de mal hein ? Il n’y a rien eu n’est-ce pas ? » Je me rends à peine compte que je parle un peu trop vite et que mon regard s’écarquille alors que j’essaie en vain de regarder autour de moi, mon visage emprisonné entre ses mains. « … il ne faut pas que tu restes seule. Pas dehors. Il pourrait t’arriver malheur. Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit. Je... »

Je me rends compte que j’ai du mal à respirer et que j’ai de plus en plus froid. C’est probablement juste la panique à l’idée qu’ils puissent arriver, qu’ils puissent la trouver. Mais tout est calme autour de nous. Il n’y a que le bruit des vagues et rien d’autre. J’essaie de me concentrer dessus et surtout, d’ancrer mon regard dans celui de mon agaçante petite sœur. Qui n’a plus rien d’agaçant en cet instant précis mais, de toute façon, plus rien n’est normal et pour un peu, j’aurais le sentiment de marcher sur la tête. Et je finis par lâcher, d’un ton piteux, comme si de rien était. « … je ne sais pas. Tu veux que je rentre à l’intérieur ? » Vu mon état, elle pourrait surtout avoir envie de refermer la porte pour ne plus avoir à se soucier de quoi que ce soit, je pourrais l’entendre. Enfin non, pas vraiment, je ne suis pas sûr d’être en mesure d’entendre quoi que ce soit. Mais je ferais avec en tout cas. Et, sans m’en rendre compte, je pose une main tremblante sur son épaule avant de souffler, dans un murmure à peine audible. « Tu vas bien. Dis-moi que tu vas bien. » C’est tout ce qui compte au final.
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Message Sujet: Re: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... EmptyDim 21 Avr 2019 - 18:19

Bastien avait l’air complètement à l’Ouest. Après une expérience aussi traumatisante que de faire partie de la Chasse Sauvage, rien de bien étonnant. Je ne pouvais même pas m’imaginer quelles épreuves il avait dû endurer et… Comment en était-il sorti ? Était-il bien… Lui-même ?

Peu importait, en l’instant. Je le tenais contre moi et ne me décidais à le lâcher que pour mieux le détailler, soucieuse. Ses gestes étaient raides et un peu empruntés. Je devinais qu’il devait se sentir presque étranger à son propre corps. Depuis combien de temps marchait-il à nouveau parmi nous, plutôt que de voler dans les cieux nocturnes, sur son cheval d’effroi plutôt que sur son griffon ? Il se révéla plutôt sincère, à me confier qu’il ne se sentait pas vraiment bien, même si son rire cherchait à atténuer ses propres mots. Mes gestes le troublaient, de toute évidence. J’eus une moue ennuyée en réponse, surtout quand il m’asséna que je n’aurais rien pu faire pour l’aider à le sortir de ce mauvais pas. Ce constat, si franc, faisait mal.

Mes mains retombèrent le long de mon corps, à le détailler sans comprendre, alors qu’il craignait que… On me fasse du mal ? « Tu débloques, Bastien. Je viens de fêter mon mariage là, c’était hier. » Je me sentais presque coupable de l’avoir fêté sans lui, sans qu’on sache ce qu’il allait devenir de lui. Oui, coupable d’être heureuse, alors que mon frère n’allait peut-être jamais revenir d’entre ces chevaliers fantômes. « Pourquoi on me ferait du mal ? Je vais bien, Bastien. Mieux que jamais, maintenant que tu es là. J’ai… J’ai ma maison. Octavius a fini de la rénover. Mirage et Vesper sont là, et puis… Il y a eu tout le monde qui est passé, sauf toi qui n’as pas pu, pour mon mariage. Je suis… Heureuse. Je vais bien. » Il avait un regard halluciné et peinait à respirer, parlant bien trop rapidement. Je tentais de le rassurer comme je pouvais, à lui décrire ce tableau rendu parfait, par son retour parmi les vivants.

Je compris avec un temps de retard ce qui le tourmentait tellement et qui avait dû l’arracher à la Chasse Sauvage. Ils seraient venus… Pour moi ? Je me figeai, sous le coup de la surprise, et réalisai que Bastien avait sans doute dû s’en échapper à ce moment-là. Je le serrai à nouveau contre moi, avec d’autant plus de force, comme pour l’ancrer davantage à cette réalité. Il sembla revenir peu à peu à lui-même, si bien que je relâchai mon étreinte, en le tirant par la main avec un pâle sourire. « Oui, viens. » Je l’entraînai à ma suite, vers cette petite masure en bord de mer, qui était devenue mon nouveau foyer, celui de mon couple. « Tu as besoin d’un bon bain, je crois, et… Je te ferais visiter. Octavius doit encore dormir comme un poids mort, mais je suis sûre qu’il sera ravi de rencontrer son beau-frère, ou peut-être pas… » Je lâchai un rire dans un souffle. « Enfin tu as l’air tellement perdu que tu devrais faire illusion. » Je m’arrêtai sur le seuil de la porte, relâchant sa main pour lui faire face, un grand sourire au visage. « Oublie la Chasse, elle n’est pas passée ici. Je vais bien, Bastien. Mais si me l’entendre dire ne te suffit pas… Je vais t’en donner la preuve, grand frère. Entre. »
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Message Sujet: Re: On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère...   On n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère... Empty

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