Zelda-Nausicaa

Tu es née en 986, quelque part au fond de la Ville Basse. Tu n’as jamais connu ton père ; pirate et capitaine de l’Orichalque, les seules choses que tu sais de lui te viennent de ta mère, Compagne sans renommée, qui a perdu son emploi quand elle t’a mise au monde. Elle pensait que tu serais l’élément qui garderait son amant à terre ; elle s’est trompée. Il est parti pour ne plus revenir, en lui laissant simplement une bourse de fleurons en échange de ses services.

Tu as longtemps espéré le rencontrer un jour. Et tu pouvais passer des heures sur le port pirate, à chercher l’Orichalque et son capitaine des yeux. Tu t’imaginais une vie joyeuse avec lui, comme dans les histoires et légendes que les bardes et marins racontent dans les tavernes, le soir. Mais tu n’as jamais osé aller le voir. Peut-être qu’il ne sait même pas que tu existes.

La vie dans la Ville Basse est loin d’être aisée, surtout pour les petits moineaux de ton gabarit. Pourtant, ta petite taille et ton corps frêle dissimulent un esprit futé. Débrouillarde, tu n’hésites pas à faire appel à ta ruse pour te sortir de n’importe quelle situation, et tu n’éprouves aucun scrupule à manipuler et à mentir.

C’est ta mère qui t’apprend à lire et à écrire. Tu es son bijou, son trésor, et elle refuse que tu suives le même chemin qu’elle. Toi, Zelda-Nausicaa, tu évolueras dans la haute société. Tu seras une Compagne de renom, l’épouse d’un prince, ou une savante reconnue. Ses rêves se répercutent sur toi, et pendant longtemps, tu les crois tiens.

Un jour, ta vie semble prendre une nouvelle tournure. Quelques semaines avant tes quatorze ans, tu te découvres mage de l’Eté alors que le rideau de ta chambre prend feu. Ta mère accueille la nouvelle avec une joie débordante, fière de toi. L’été suivant, tu te présentes à l’Académie pour les entretiens, et tu intègres ses rangs avec fierté dès la rentrée, en divination, intéressée par toutes les possibilités qu’un tel cursus peut t’offrir.

Tout ne se passe pourtant pas comme tu l’espérais de prime. Ton nom bien trop complexe qui contraste tant avec ton origine sociale est source de moqueries de la part de tes camarades, et tu peines à te faire de réels amis. Alors tu te renfermes sur toi-même. Tu leur montreras un jour, à tous ces bien-nés, à quel point ils ont tort de te prendre de haut. Mais pas tout de suite. Pour l’instant, tu te contentes d’observer et d’espionner. Toutes les informations que tu récupères par le biais de tes yeux ou de ton art te serviront un jour, et tu finiras bien par tirer, à un moment ou un autre, ton épingle du jeu.